141. Berlin

Sortis d’Autriche, nous filons directement vers Berlin, où nous avons rendez-vous pour Noël avec notre fille aînée. 5 grosses journées sur place nous permettront de bien nous imprégner de la ville et de ses spécificités, avec une mention spéciale pour les évènements de 1989. Après quoi, nous rejoignons nos autres enfants, dans un retour express de 1750 km qui clôturera cette boucle européenne du centre et du Sud-Est.

Parcours Allemagne surtout Berlin
Notre parcours en Allemagne, qui s’est centré essentiellement sur Berlin. Pour les adeptes du zoom, c’est ici.

Gare à la vignette !

Tout comme la France, de plus en plus de grandes villes en Allemagne ont défini une zone à faible émission de particules où seulement les véhicules les moins polluants peuvent circuler. Comme un fait exprès, l’endroit où nous avons prévu de résider est en plein dans cette zone. Et évidemment, nous ne découvrons cette obligation d’afficher une vignette verte sur son pare-brise qu’au dernier moment. Il est possible de faire faire cette vignette en ligne, mais elle est alors expédiée 3 à 5 jours plus tard à l’adresse indiquée sur la carte grise. Ni le délai ni l’adresse de livraison ne nous arrangent. En fouillant bien sur le net, nous découvrons que les centres Dekra de contrôle technique sont susceptibles de nous fournir la fameuse vignette. Nous tentons le premier centre sur notre route, qui nous fournit le précieux sésame en une dizaine de minutes. Ouf ! A noter que Roberto est aux normes Euro 6. En dessous d’Euro 5, nous n’aurions pas pu circuler dans Berlin.


Berlin by night

Nous arrivons en fin de journée dans la capitale allemande, et profitons au passage des nombreuses illuminations de Noël. Grande roue, manèges et marchés sont bien au rendez-vous pour le plaisir de nos yeux.


Les ours

L’ours est l’emblème de la ville depuis le Moyen-Âge et figure d’ailleurs sur son drapeau. Curieusement les historiens hésitent encore sur l’explication. Le lien provient-il du grand nombre de ces plantigrades dans la forêt sur laquelle s’est construite Berlin, ou bien serait-ce un simple jeu de mots avec le premier nom de la ville, Bärlein. Bär se prononce « bère » en allemand et signifie ours, tout comme le bear des anglosaxons. En tout cas, on trouve ces ours sympathiques presque à chaque coin de rue.


Tout sur la curry wurst

Ce plat est typiquement allemand et provient de la période après-guerre où les aliments étaient rares et peu goûteux. Le nappage d’une sauce pimentée appelée chilup (mélange de chili et de ketchup) résolut partiellement le problème et l’habitude est restée dans les mœurs, surtout quand on connait l’importance de la saucisse dans la cuisine germanique.

Servie parfois dans les restaurants, la curry wurst est plus souvent consommée dans la rue, préparée par de petits stands. L’un d’eux, dans un marché de Noël, a attiré notre attention par ses combos surprenants. A découvrir dans les photos ci-dessous.


Les tuyaux

Ces tuyaux généralement roses ou bleus, presque aussi nombreux que les ours, surprennent dans une ville moderne. On aurait presque l’impression de se trouver dans une immense usine ! Bien entendu, il ne s’agit pas d’une simple œuvre géante de street-art. La ville ayant été construite sur des marais et une nappe phréatique peu profonde, il est nécessaire de pomper en permanence l’eau proche de la surface, faute de quoi les rues pourraient être inondées tout comme les chantiers de travaux. Cette eau est ensuite rejetée dans les cours d’eau qui traversent la ville.


Désaffection


Le mur

Érigé le 13 août 1961, il a longtemps été le symbole de la division entre l’Est et l’Ouest et de la guerre froide. Je débutais ma carrière professionnelle au moment de la chute le 9 novembre 1989, et les images télévisées occupent encore une place dans ma mémoire. Il reste encore plusieurs tronçons de ce mur dans Berlin, le plus long faisant tout de même 1,3 km et livré aux artistes du monde entier pour la réalisation de fresques célébrant la paix ou commémorant les souffrances passées. En voici quelques échantillons, plus ou moins célèbres.


Le détail qui tue


Berlin au fil de l’eau

Tout sur la rivière Spree qui traverse la ville sur 40 km et les 1500 ponts que compte Berlin


Berl’insolite

Ce sont toutes ces petites choses que l’on remarque en flânant dans la ville, des détails qui intriguent, des œuvres d’art dont on ne découvre l’explication, si elle n’est pas fournie sur place, qu’en consultant le guide ou Internet.




Un petit tour au Musée

Les musées ne manquent pas à Berlin, mais leur visite ampute le programme des découvertes à pied de la capitale. Nous nous sommes limités à un seul, le Musée allemand de la technique. Je ne saurais pas trop vous dire pourquoi celui-là et pas un autre. Peut-être que l’avion au-dessus de la porte d’entrée nous a séduits, peut-être que nous avions besoin de nous réchauffer à ce moment-là ? Qui sait… Le musée lui-même est immense, occupant plusieurs étages de plusieurs bâtiments. Là aussi, il a fallu faire des choix. En voici en tout cas un aperçu en 10 photos.


La voiture du peuple (de la RDA)

Évoquer la Trabant procure des frissons à de nombreux habitants de l’ex-Allemagne de l’Est. Malgré sa carrosserie en résine et carton, malgré ses pannes fréquentes, la persistance de la disponibilité des pièces détachées, malgré l’attente parfois interminable (jusqu’à 15 ans !) pour s’en procurer une, la voiture culte circule encore en plus de 12 000 exemplaires. Nous avons visité le petit musée qui y est dédié et flâné devant le « Trabiworld » qui propose des safaris en ville au volant de Trabant volontiers relookées en zèbres ou en léopards.


Encore du street-art !

La riche histoire de la ville, notamment les évènements des années 90, donne une abondance de sujets exploitables par les artistes de rue. Les vestiges du mur leur donnaient déjà un espace important. Mais sans doute par contagion, les quartiers voisins sont bien décorés aussi. A vous de voir, il y en a pour tous les goûts.


Clap de fin

Après l’agréable découverte de Berlin, qui résume notre parcours en Allemagne, nous gagnons très vite, en 4 jours et beaucoup d’autoroutes, le sud-ouest de la France pour y rejoindre le reste de la famille. Ce dernier tronçon clôt, en même temps que l’année 2024, notre longue boucle en Europe centrale et du Sud-Est. Après les fêtes, nous commencerons à préparer sérieusement notre nouveau voyage qui devrait démarrer au printemps 2025.

Merci à tous nos lecteurs, fidèles ou occasionnels, de vivre un peu avec nous cette exploration du monde. A bientôt pour de nouvelles aventures !

138. Hongrie II

Nous voici de retour en Hongrie. Rappelez-vous, nous avions déjà traversé l’Ouest du pays au printemps, et il nous était alors apparu plus pratique de descendre directement vers la Croatie, quitte à garder un bout de la Hongrie pour la route du retour. Un gros bout puisque comprenant la capitale Budapest. Mais aussi quelques découvertes surprenantes.

Notre parcours en Hongrie, en version zoomable ici

Camping thermal

Pas besoin de faire du change, nous avions gardé quelques forints (il en faut un peu plus de 400 pour faire 1 euro), et pas de souci de téléphone non plus, le pays est dans la zone couverte par nos forfaits Free. Notre seul souci en fait est la charge de la batterie que nous avons du mal à maintenir, car les panneaux solaires donnent peu en ce moment et parce que nous n’avons pas énormément roulé ces derniers jours. Alors notre premier arrêt en Hongrie sera dans un camping, mais pas n’importe lequel, un camping thermal, en accord avec les coutumes du pays.

Effectivement, dans un coin du camping, on trouve à côté d’une piscine classique, d’un beau bleu mais recouverte d’une fine couche de glace, plusieurs bassins emplis d’une eau brune et fumante. Même si l’un de ces bassins est partiellement couvert d’une sorte de verrière où les utilisateurs du jour se rassemblent, tout communique avec l’extérieur. Avec une température ambiante frisant les 1°C, nous ne sommes pas trop tentés par l’expérience, d’autant qu’en trempant la main l’eau est manifestement sous les 30°C. Nous nous contenterons de quelques photos, en évitant les baigneurs par souci de discrétion.


A consommer avec modération …ou pas !

Petite revue des boissons alcoolisées hongroises


Debrecen la petite seconde

Debrecen, avec ses 200 000 habitants, est la seconde ville du pays, après Budapest bien sûr, 8 fois plus peuplée. Elle nous paraît plus modeste qu’elle n’en a l’air en raison de son centre-ville morcelé, réparti sur plusieurs places bordées d’imposants bâtiments de style néo-baroque, avec moultes décorations en façades. Nous y visitons d’abord la Grande Église protestante (eh oui, nous entrons dans la zone d’influence germanique) datant du XVIIIe siècle. L’intérieur est peu décoré, comme il se doit chez les calvinistes, mais nous permet de grimper jusqu’au toit de l’église pour observer la ville. Notre visite suivante est le Musée Déri, présentant d’intéressantes collections dans les domaines de l’histoire, de la culture et de la nature de la région. Enfin, nous terminons par la cathédrale Ste Anne, dont la taille surprend pour une église catholique « perdue » dans une ville de confession majoritairement protestante. Au moins, les 15% de catholiques ont de la place pour s’asseoir !


Un tour chez les Matyö

Nous ignorions tout des Matyö, un peuple originaire du Nord-Est de la Hongrie, jusqu’à la visite de ce musée de Mezökövesd consacré à leur artisanat. Il s’agit principalement de broderies de grande qualité, aux motifs principalement floraux, intégrés dans leurs costumes traditionnels comme dans des objets du quotidien (coussins, sacs à main, dessus de lits, etc.). On retrouve volontiers ces dernier dans les boutiques du pays. Regardez les photos, c’est remarquable.


Eger

La petite ville d’Eger a été fondée au Xe siècle par Saint-Étienne, premier roi catholique de Hongrie, qui en fit un évêché et éleva une cathédrale, entourée par la suite d’un château. Mais avouons-le, nous ne sommes pas montés jusque-là, il y avait pas mal à voir en bas et la nuit tombe tôt là-bas, dès 15h30-16h. Outre les jolis immeubles baroques, classiques en Hongrie, nous n’avons pas manqué de visiter la majestueuse basilique, la deuxième plus grande église du pays. Un peu massive à l’extérieur avec ses énormes colonnes, elle éblouit par ses décors intérieurs, dont les fresques du dôme et les sculptures. Nous avons aussi traversé l’un des marchés de Noël qui commencent à se mettre en place un peu partout, avec les classiques cabanes en bois, un grand sapin et, particularité locale, des stands de Kurtoskalacs, sortes de brioches caramélisées cuites enroulées sur une broche, originaires en fait de Transylvanie.


Amande honorable

On vient aussi à Eger pour le musée Kopcsik Marcipania, dont le nom est déjà un peu évocateur du contenu. Quel point commun peut rassembler dans une même exposition un tonneau de vin, une horloge sur pied, un gramophone, un livre de contes de fées et une salle baroque ? Eh bien tous ces objets sont faits soit en massepain (blanc d’œuf + sucre + amandes), soit en pâte à sucre (sucre + gélatine), décorés avec des colorants alimentaires. Tout peut se manger donc, mais avouez que ce serait franchement dommage ! Toutes ces œuvres résultent de la passion d’un pâtissier hongrois, Kopcsik Lajos, qui figure d’ailleurs sur le Livre Guinness des Records pour avoir gagné l’équivalent-JO de 10 médailles d’or au cours d’une même compétition, les Olympiades Culinaires de Berlin en 1996. C’est mérité et ce n’était assurément pas des médailles en chocolat !


Budapest

Si les villes de Buda et Pest ont fusionné en 1873, elles restent séparées par le Danube, tout en étant reliées par de jolis ponts et un réseau de transports en commun très performant, dont la plus belle ligne de tramway d’Europe (le T2 qui longe le fleuve en passant devant le Parlement). Nous avons consacré 3 jours pleins à la ville, en marchant beaucoup pour nous réchauffer, même si nous avons eu un peu de soleil les 2 premiers jours. Je ne vais pas faire un catalogue de tout ce que peut offrir cette belle capitale mais juste légender ou commenter quelques photos classées par thèmes.

1. Le Danube

C’est l’âme de la ville, la cordelette qui sépare la ville en son milieu, la faisant surnommer « la perle du Danube ». Avant 1873, les villes de Buda et Pest étaient d’ailleurs indépendantes, c’est la construction des ponts qui les a réunies. Ce plus grand fleuve d’Europe après la Volga nait dans la Forêt Noire allemande et se jette dans la Mer Noire en Roumanie après avoir traversé 10 pays. 2850 km de long, dont 417 en Hongrie.

Le Danube fut aussi l’objet d’une tragédie en 1944 : le chef du gouvernement hongrois Ferenc Szalasi mis en place par Hitler organisa une extermination des Juifs de Hongrie, dont beaucoup furent sauvagement abattus sur les berges du fleuve après qu’on leur ait demandé de retirer leurs chaussures, un bien précieux à l’époque. En hommage à ces victimes, 60 paires de chaussures sont disposées le long du Danube et ne manquent pas d’être fleuries ou garnies de messages.


2. Les ponts

Ils ont en commun d’avoir tous été détruits par les Allemands lors de leur retraite à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.


3. Les statues

Budapest est extraordinairement riche en statues, en voici quelques-unes, toutes commentées


4. Le reste…


Et nous voilà partis pour le pays suivant, la Slovaquie. A très bientôt !

P.S. Pour les votants de l’article précédent, c’est la seconde photo avec effet miroir qui a obtenu le plus de suffrages. Merci aux participants !

88. La saveur des fêtes

Cette parenthèse de notre voyage est idéale pour nous rendre compte à la fois de ce qui nous manquait en voyage et de ce qui nous pousse à repartir. Concernant les manques, la famille est au premier plan bien sûr avec, outre la joie des retrouvailles, le bonheur que nous procure la naissance de notre petite Mélissandre et nos rencontres quasi-quotidiennes lors de son premier mois de vie. Être avec ses enfants au moment des fêtes de fin d’année vaut largement le déplacement transatlantique et l’abandon temporaire de notre vie nomade. Les retrouvailles d’une partie des amis sont importantes aussi, même si lors de ce séjour plutôt sédentaire (nous n’avons pas de véhicule, peut-être par respect pour Roberto resté tout seul…), nous n’aurons vu que ceux qui auront pu se déplacer ou se seront trouvés sur le chemin de nos enfants.

A
Son premier Noël à seulement 13 jours !

Mis à part cet élément humain bien compréhensible, qu’avons-nous trouvé ici en France qui finalement nous manquait en voyage ?

  • Une nourriture saine, goûteuse et raffinée. Quoi qu’en disent certains qui disent se régaler en Amérique du Nord (des adeptes des fast-foods ou des restaurants internationaux ?), nous n’avons pas trouvé dans ce sous-continent de quoi transcender nos palais. Que ce soit dans les restaurants ou les supermarchés, tout ou presque est trop gras et/ou trop sucré à notre goût, seuls les fruits et légumes tenant à peu près la route. Nous avons été ravis de retrouver notre charcuterie et nos fromages nationaux, notre bon pain (la baguette est tout de même depuis cette année inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco, ce n’est pas pour rien !), nos desserts lactés (4 ou 5 variétés en Amérique du Nord contre plusieurs dizaines dans le moindre supermarché français) et tous nos bons petits plats bien cuisinés. Inutile de dire qu’au moment des fêtes c’était le summum du bien-manger…
  • La praticité d’être au même endroit suffisamment de temps pour commander en ligne de multiples petits accessoires qui nous manquaient dans Roberto. Nous reviendrons sur ces équipements plus tard.
  • Étonnamment, le fait de se reposer, d’avoir du temps pour rattraper des démarches en retard. Nous savions que nous vivions « à cent à l’heure » mais il faut s’arrêter un peu pour s’en rendre vraiment compte, réaliser à quel point la planification des journées et la rédaction du blog sont chronophages. J’espère qu’en contrepartie, mes articles vous manquent 😉

A l’inverse, qu’avons-nous regretté de notre vie nomade ?

  • Aussi curieux que cela paraisse, le confort douillet de Roberto, avec tout à portée de main, une grande facilité à chauffer comme à ranger, une sensation de sécurité à bord même si cela ne paraît pas évident.
  • Notre sentiment de liberté : pouvoir décider à notre guise de nos déplacements, de l’heure de nos repas, du contenu de nos journées, et découvrir chaque jour un environnement différent, un lieu où nous n’avons jamais mis les pieds auparavant sont à l’opposé de notre vie sédentaire actuelle. Notre bougeotte est mise à mal !
  • Le climat… avec la vague de froid qui nous a cueillis à notre arrivée, même si elle s’est un peu calmée depuis
  • La froideur concommittante des gens que nous croisons, bien plus indifférents et moroses que le commun des américains, même si les exceptions sont nombreuses, notamment chez les petits commerçants.

Pendant que nous sommes ici, nous continuons de suivre sur les réseaux sociaux les voyageurs que nous avons rencontrés en chemin, et c’est le même sentiment mitigé : si nous rêvons d’être à leur place dans leur parcours de découverte et de liberté, nous sommes persuadés, pour l’avoir déjà vécu, que passer Noël ou le Jour de l’An à l’autre bout du monde n’a pas du tout la même saveur.

15. D’Allemagne

Comme le suggère ce titre de Patricia Kaas, nous sommes passés outre-Rhin. Roberto sort de France, heureux de se dérouiller les roues. Nous-mêmes avons un peu l’impression de démarrer notre périple ici, tout en sachant que cette sortie de territoire ne durera que 2 à 3 semaines puisqu’il faudra bien aller récupérer nos palettes en provenance de St Barth. Si les campagnes par lesquelles nous sommes arrivés ressemblent beaucoup aux nôtres, les villes ont plus de caractère. Les maisons sont soignées, fleuries, volontiers agrémentées de babioles. Les édifices publics et religieux sont à la fois massifs et raffinés dans leur architecture.

Roberto au vert dans la Forêt Noire, un spot nocturne très tranquille

Baden-Baden, Allemagne

Nous faisons notre première halte à Baden-Baden, toujours fans de villes d’eaux, mais nous sommes restés sur notre faim car les deux établissements thermaux étaient fermés pour cause de vous savez quoi. La seule source publique que nous ayons pu trouver était munie d’un panneau interdisant de la boire en raison du risque de légionnelles. Dommage, car avec ses 69°C nous y aurions volontiers trempé un sachet de thé pour la pause. Nous avons néanmoins arpenté la ville et ses multiples ruelles permettant aux différents étages de communiquer (la ville s’étend de 180 à 668 m d’altitude). Nous avons dormi dans la forêt, noire évidemment, près de la station basse du funiculaire qui grimpe au sommet du Merkur, la montagne qui domine la ville afin de s’y rendre le lendemain. Un funiculaire entièrement automatisé, dans lequel il n’y a plus qu’à s’asseoir et à appuyer sur le bouton « stàrt » pour que la machine se mette en route. Si la fonctionnalité du bouton n’était pas trop ambiguë (c’est comme en anglais mais avec l’accent allemand), ça n’a pas été le cas pour le distributeur de tickets où nous avons dans un premier temps acheté par erreur 2 tickets de bus. Il faut dire que Claudie n’a jamais pris de cours d’Allemand, tandis que pour ma part je me suis arrêté après les 2 premières années. Et les années collège, on sait ce que ça vaut. J’étais d’ailleurs, en tant que délégué de classe, chargé de faire fonctionner le magnéto-cassettes, ça ne m’a pas aidé à me passionner pour la langue. Mais avec l’outil formidable qu’est Google Traduction, nous ne nous en sortons pas si mal. Il suffit de pointer l’appareil photo vers le panneau qui nous intéresse pour que l’incompréhensif texte en germanique se transforme non pas en langue de Molière mais en un franco-charabia à peu près compréhensible. La seule difficulté est pour les textes manuscrits. On peut causer à la machine aussi, mais nous réservons cela aux situations désespérées.

Hall des anciens thermes et détail d’une frise à Baden Baden

Le funiculaire et la vue au sommet du Merkur

Deux jours plus tard, nous parvenons par d’étroites routes de campagne (merci le GPS qui nous évite les dangereuses autoroutes allemandes) à Heidelberg, parait-il une des plus belles villes d’Allemagne et capitale du romantisme. Tant mieux, les amoureux que nous sommes 😉 se sont fondus dans la masse ! Nous avons commencé par la rue piétonne la plus longue d’Europe (2,6 km tout de même) pour nous rendre à l’Office du Tourisme chercher, comme nous le faisons le plus souvent, des recommandations et une carte détaillée de la ville avec si possible des parcours découvertes. Le soir nouvelle nuit en forêt près d’un funiculaire, mais cette fois à sa station haute pour apprécier le décor dès le petit matin et rejoindre le magnifique château en grès rouge du XVème siècle, un moment la demeure de « Monsieur » et « Madame », respectivement le frère de Louis XIV et son épouse locale Elisabeth-Charlotte. Merci aux audioguides en Français ! Par ailleurs, à tous ceux qui doutent encore de l’intérêt de la vaccination, nous avons du montrer patte blanche avant de monter dans le funiculaire, à l’aller comme au retour, en produisant nos certificats sur TousAntiCovid. A défaut, nous aurions dû faire un test dans les 48h !

Heidelberg et son château célèbre

Nous poursuivons notre parcours bavarois par Rothenburg ob der Tauber, cité médiévale magnifiquement conservée, aux décors de cartes postales, dont on peut retenir quelques chiffres intéressants :

3 litres et demi : c’est la quantité de vin qu’a du boire en une seule traite le maire de la ville en 1631 pour sauver celle-ci de la destruction, relevant le défi lancé par l’armée catholique qui l’occupait depuis 3 mois. L’histoire ne dit pas comment il a fêté ça ensuite…

87% : c’est le record national des votes en faveur d’Hitler lors des élections présidentielles de 1932. Il ne sera pas élu pour autant, ne faisant que 37% au plan national. Mais se rattrapera plus tard hélas.

1/3 : c’est la part de la vieille ville détruite par erreur le 31 mars 1945 par les américains qui ciblaient un général nazi. Heureusement, une aide internationale permettra la reconstruction. Oh la bavure !

365 : c’est le nombre de jours par an où l’on prépare Noël au Musée Allemand de Noël. Nous l’avons visité le 21 juin, premier jour de l’été. Pourquoi pas ? Féérique, mais photos interdites. Vous pouvez toujours jeter un œil sur leur site : https://christmasmuseum.com.

42 : c’est le nombre de tours qui hérissent les remparts de la ville sur lesquels on peut cheminer.

7 euros : c’est le prix modique qu’il faut débourser au Kriminal Museum pour une immersion dans le monde de la torture, du Moyen-Age jusqu’aux dernières guerres. De nombreux instruments sont exposés avec leur mode d’emploi. Au Moyen-Age, la torture était une étape comme une autre dans la procédure policière, automatique dès lors que le délit était « probable » et les témoignages insuffisants. Belle époque ! Bon, le musée décrit aussi 1000 ans d’histoire du droit en Allemagne, ça finit sur une bonne note, ouf !

FFP2 : ce sont les masques qu’il faut porter dans tous les lieux publics de la ville. Alors qu’en France ces masques sont réservés aux professionnels de santé et autres professions à risque élevé, ils sont ici imposés à tous les chalands. Il nous a fallu en acheter chez un apothicaire (pharmacien teuton).

Rothenburg ob der Tauber, la cité médiévale

Oui, c’est bien une VolksWagen !

Mais peut-être pas celle-là, qui est la vitrine du Musée Allemand de Noël

Le musée du crime médiéval, un masque de « honte » et un manuel de torture…

La route se poursuit maintenant vers Nuremberg, tout un programme… Auf Wiedersehen !