85. De Guadalajara à Morelia

Nous avons fait une petite boucle vers l’ouest, passant par Guadalajara, la seconde ville du Mexique, Tequila, qui nous paraissait incontournable culturellement et gustativement, Pazcuaro, le fief du peuple Purépecha, Tzintzuntzan, la ville où passent les colibris et Morelia, la capitale rose de l’état du Michoacan. Au passage nous aurons ascensionné le plus jeune volcan du monde et renoué avec la randonnée équestre. Que du bonheur !

Plaque de letat de Jalisco
Nous sommes maintenant dans l’état de Jalisco

Moi qui suis le jeune curé…

Partout dans le Mexique on voit des statues, des rues, des musées, des plaques commémoratives et des portraits au nom de Miguel Hidalgo, un écclésiastique peu orthodoxe qui libéra le Mexique de l’emprise hispanico-française.

Miguel Hidalgo le cure mercenaire
Miguel Hidalgo, le curé mercenaire

Ordonné prêtre à l’âge de 25 ans, il remettait déjà en question la tradition catholique, jugeant les intérêts de l’église plus politiques que religieux. Il lisait les livres censurés, jouait, dansait, donnait des réceptions somptueuses menées par sa maîtresse dont il eut 5 enfants. Il avait aussi été accusé de détournement de fonds au début de ses fonctions… Il finit par être convoqué par l’église mais, faute de preuves suffisantes, il fut simplement muté dans une petite ville, Dolores, qu’il développa économiquement (ce n’était pas vraiment sa fonction) et surtout qu’il rendit célèbre en y poussant en 1810 son « cri pour l’indépendance ». Aimé de ses paroissiens, il n’eut pas de mal à les convaincre de se lancer avec lui dans son combat. Les Espagnols évidemment l’excommunièrent mais cela ne fit qu’attiser les braises du soulèvement. Alors ils le firent prisonnier puis le fusillèrent et exposèrent sa tête pendant 10 ans au coin d’une rue de Guanajuato. Mais tout se passa comme si la tête du prêtre continuait de guider le peuple : le Mexique devint indépendant en 1821 et voue depuis lors une admiration sans faille à Miguel Hidalgo, considéré comme le « père de la patrie ».

Il est represente partout comme au milieu de cette fresque
Il est représenté partout, comme au milieu de cette fresque,
ou encore ici sur les billets actuels de pesos
ou encore ici sur les billets actuels de 1000 pesos

La communauté vous remercie

C’est le message qui figure sur le mail que m’adresse l’équipe de Park4night après que j’aie inscrit un nouveau lieu dans leur base de données. Ce qui honnêtement n’a pas été très difficile puisque dans la ville concernée, Guadalajara, la seconde ville du Mexique après Mexico, une seule autre adresse était référencée. C’est que Park4night, curieusement, n’est pas encore très développé au Mexique, ni en Amérique en général, largement devancé par un concurrrent qui à l’inverse est peu utilisé en Europe.

Parknight lapplication n° des campingcaristes europeens
Park4night l’application n° 1 des camping-caristes européens

Pourtant j’aime bien Park4night, pour l’avoir largement utilisé à nos débuts en vie nomade, parce que l’application est très ergonomique et que, bien que française, chacun peut s’y exprimer dans sa langue natale (la traduction est accessible en un clic), ce qui reflète bien l’état d’esprit européen. Chez la concurrence, il est plutôt malvenu de s’exprimer autrement qu’en anglais. Alors, depuis que je suis en Amérique et que je cherche un spot, je consulte systématiquement les 2 applications. Et comme Park4night est moins fournie, les endroits indiqués auront moins de risque d’être envahis ou pris en haine par les locaux pour utilisation abusive.

Elle recense les points dinteret ajoutes par les utilisateurs
Elle recense les points d’intérêt ajoutés par les utilisateurs
Comme ce parking securise reference par mes soins
Comme ce parking sécurisé référencé par mes soins

Chercher de nouveaux endroits et ne pas se contenter des applis que tout le monde a, est aussi une démarche excitante, qui a le vrai sens du mot « aventure » (notion d’inconnu) que beaucoup emploient à tort en ne fréquentant que des lieux préalablement déterminés par d’autres.

Alors, voyageurs d’Amérique ou d’ailleurs, êtes vous prêts à vous engager à chercher et publier un nouveau spot sur Park4night, ne serait-ce qu’une fois ou deux par mois ?


Pause jeux de mots laids

A
Une pou-ponnière ?
B
Roberto, notre monstre sacrée

Les « évènements » de Guadalajara

Nous avons fait étape deux nuits et une journée dans la seconde ville du Mexique après Mexico, Guadalajara, comptant 4,3 millions d’âmes dans son agloomération. Le centre historique possède encore un caractère colonial marqué, avec des bâtiments publics massifs, des grandes places arborées, de nombreuses églises toujours très fréquentées, etc. Il est assez étendu et il faut bien une journée pour le parcourir. Davantage si l’on souhaite explorer l’intérieur des édifices, encore que.

Lenseigne de la ville
L’enseigne de la ville, squattée par un touriste

Car nous avons peut-être joué de malchance, mais pas mal de monuments étaient fermés, parfois de façon prévisible (le guide nous prévenant que les horaires n’étaient pas toujours respectés), parfois pour travaux (dans deux musées, nous n’avons pu visiter que 10% des salles, le reste étant soi-disant en rénovation), mais à plusieurs reprises en raison d’ »évènements » dont on nous a parfois donné la durée – de un jour à une semaine – mais jamais donné l’explication. A noter aussi que dans la ville, malgré notre visite un jour de semaine, de nombreuses boutiques semblaient fermées, mais de façon variable selon les quartiers.

Le temple expiatoire du st sacrement et ses apotres qui sortent prendre lair toutes les heures
Le « Temple Expiatoire du Saint Sacrement » et ses apôtres qui sortent prendre l’air toutes les heures

Nous retiendrons de cette ville les 12 apôtres du Temple Expiatoire du Saint Sacrement, qui sortent du clocher faire un petit tour toutes les heures au son du carillon, les deux flèches bleu et or de la cathédrale, l’immense théâtre de style néo-classique, l’omniprésence des fresques de Jose Clemente Orozco dont nous n’avons pourtant pas apprécié le côté sombre, les curieuses calèches électriques qui baladent sans cheval les touristes (heureusement, quelques vraies hippomobiles restent en circulation), et notre petit restaurant du midi, en balcon au-dessus de la Place des Armes, ou nous avons dégusté un plat de poisson tout en écoutant de la musique populaire mexicaine et en observant les passants.

La Place des Armes et sa belle cathedrale
La Place des Armes et sa belle cathédrale
dont voici linterieur
dont voici l’intérieur
Des portraits sur livres Guanajaro en serait la capitale
Des portraits sur livres (Guadalajara serait la « capitale du livre 2022 »)
dans lenceinte du Palais du Gouverneur dont on admire architecture et fresques
dans l’enceinte du Palais du Gouverneur, dont on admire architecture et fresques
A
Le theatre
Le théâtre…
Une pause restauration
Pause restauration
Deux musees a moitie fermes dedies au muraliste local Jose Clemente Orozco
Deux musées à moitié fermés dédiés au muraliste local Jose Clemente Orozco
On naime pas trop en fait mais chut les mexicains en sont fiers
On n’aime pas trop en fait, mais chut ! les mexicains en sont fiers
Petites fantaisies dans la rue pour finir
Petites fantaisies dans la rue pour finir. Au moins, pas de risque de fermeture pour ces attractions là
A

Pause ravitaillement

A
Non ! 25 centimes le litre d’essence ?

Sauf que, l’aspect de la pompe le confirme, elle a cessé de fonctionner en 1940… Dommage !

B
Le chocolat, un produit de luxe au Mexique !

Les tablettes sont, dans certains magasins, sous double emballage et munies d’un badge antivol. Nous en avons même vu sous cassette plastique comme pour les DVD.


Tequila

Aah, boire de la téquila à Tequila, c’est comme boire du Cognac à Cognac, du Bordeaux à Bordeaux ou du rhum à … euh non ça ne marche pas pour celui-là… Enfin bref, ça laisse un souvenir impérissable, gustativement et olfactivement lié à l’ambiance du lieu de consommation, surtout s’il coïncide comme pour nous avec le lieu de fabrication.

Sur la route de Tequila les plant dagave couvrent lhorizon
Sur la route de Tequila, les plants d’agave couvrent l’horizon
On en trouve partout au bord des chemins de terre ou de fer
On en trouve partout, au bord des chemins de terre comme de fer

Nous avons pu en effet visiter l’une des nombreuses distilleries de la région, dénommée La Cofradia (trad. La Confrérie), une entreprise familiale qui produit de la tequila depuis plus de 50 ans. Elle se démarque des autres par son intérêt pour la préservation de l’environnement (récupération des fibres d’agave pour produire la vapeur nécessaire à la cuisson des ananas ou bien pour fabriquer des briques), un respect de la méthode traditionnelle, la fabrication sur place des bouteilles en céramique ou en verre soufflé. Nos connaissances sur le processus de fabrication n’étaient que théoriques. Nous avons pu les mettre en pratique en assistant à toutes les étapes, de la cuisson des ananas d’agave bleue à la distillation, en passant par le broyage et la fermentation. Nous avons dégusté la tequila à plusieurs étapes : fraîchement sortie de la 2nde distillation, blanche (embouteillée sans conservation), reposée (11 à 12 mois en fût) et vieille (2 ans ou plus en fût) et en margarita (tequila, jus de citron, glace pilée dans un verre glacé au sel et au piment).

Apres a ans de culture les ananas sont recoltes et transportes
Après 8 a 10 ans de culture, les « ananas » d’agaves sont récoltés et transportés
jusqua lusine que nous visitons en activite
jusqu’à l’usine, que nous visitons en pleine activité
Lagave y est cuite dans des fours puis broyee
L’agave y est cuite à la vapeur dans des fours, puis broyée pour en extraire le jus,
avant detre mise a fermenter quel odeur
lequel est mis à fermenter pendant quelques jours. Vous n’imaginez même pas l’odeur !
Vient ensuite le temps de la distillation puis du vieillissement en tonneaux francais
Vient ensuite le temps de la distillation, puis du vieillissement, en tonneaux français s’il vous plaît
Pour lembouteillage la distillerie fabrique ses propres flacons en ceramique
Pour l’embouteillage, la distillerie fabrique ses propres flacons en céramique,
mais aussi des bouteilles en verre souffle
mais aussi des bouteilles en verre soufflé
Nous terminons bien entendu par la degustation de tequilas pures ou en margarita
Nous terminons bien entendu par la dégustation de tequilas pures ou en margarita
Salud comme on dit la bas
¡Salud! comme on dit là-bas !

Histoire de ne pas reprendre la route de suite, nous avons visité l’hôtel de la propriété, où l’on dort dans de grands tonneaux entourés de plants d’agaves, avec peut-être un petit shot de tequila sur les tables de chevet. L’immersion quoi.

Et meme dans le decor dun hotel dont les chambres sont des tonneaux
L’hôtel sur place, avec ses chambres-tonneaux au milieu des agaves

Plaque de letat de Michoacan
Une grande traversée nous amène dans l’état de Michoacan

A l’assaut du volcan Paricutin

Nous sommes partis sur les pentes de l’un des plus jeunes volcans du Monde, le Paricutin, âgé d’à peine 80 ans. Il est né là, au Mexique, le 20 février 1943, au beau milieu d’un champ de maïs, sous les yeux de son propriétaire qui n’en revenait pas. D’abord la terre qui tremble, puis des fumerolles et de la lave qui sort. Un an après, le volcan atteignait 410m de hauteur et les coulées de lave avaient englouti 2 villages voisins. Seule une église émerge encore partiellement de ces blocs noirs et monstrueux et l’autel préservé par miracle est régulièrement fleuri par les locaux. Le volcan est maintenant calmé et s’ascensionne. Le sentier pour arriver à sa base fait 12km (il faut contourner 20km2 de lave !) et nous avons préféré parcourir la distance à cheval, ayant un excellent souvenir de notre première à Real de Catorce. Nos montures nous ont amené dans un chemin de roches et de sable volcaniques auprès du dernier cratère, dans un environnement de fumerolles, de bouches émettant une vapeur brûlante et de roches chaudes tachées de soufre. De là, il faut encore grimper jusqu’au sommet du volcan. C’est pentu et difficile car les roches roulent sous les pas, mais une triple récompense nous attend au sommet : le panorama splendide sur les environs bien sûr, une vue plongeante sur l’immense caldera entourée de fumerolles, et une coulée de sable rectiligne que l’on descend « en ramasse » et qui permet de rejoindre agréablement et sans effort en 2mn le point de départ quitté 40mn auparavant. Le retour passe par la visite de l’église partiellement ensevelie, un grand moment également. Pour les intéressés, la balade de 7 heures dont 5 à cheval revient à 34€ par personne, guide juste pour nous deux compris ! Quand vous lancez-vous ?

Le volcan Paricutin a laube Cherchez les fumerolles
Le volcan Paricutin à l’aube. Cherchez les fumerolles
Roberto bien gare sous les sapins de lobservatoire
Roberto bien garé sous les sapins de l’observatoire,
Nous enfourchons nos montures et partons a lascension
nous enfourchons nos montures et partons à l’ascension du volcan
Vous ne trouvez pas un petit air de Lucky Luke
Vous ne me trouvez pas un petit air de Lucky Luke ?
Deux heures plus tard nous sommes au pied du volcan Ca fume de partout
2 heures 30 plus tard, nous sommes au pied du volcan. Ça fume de partout !
La randonnee se poursuit a pied dans les champs de lave les eboulis chauds et taches de soufre les bouches de vapeur brulante
La randonnée se poursuit à pied dans les champs de lave, les éboulis chauds et tachés de soufre, les bouches de vapeur brûlante
Le guide explique a Claudie que son pere a vu naitre le volcan il y a ans
Le guide explique à Claudie que son père a vu naître le volcan il y a 80 ans
Ascension finale On devrait theoriquement suivre les fleches mais le guide part tout droit
Ascension finale. On devrait théoriquement suivre les flèches, mais le guide part tout droit…
Au sommet une superbe caldera encore toute fumante
Au sommet, une superbe caldera encore toute fumante
et bien entendu un superbe panorama
et bien entendu un panorama splendide
Le chemin du retour cest ce grand trait tout droit
Le chemin du retour, c’est cette grande balafre sur la montagne !
Plus impressionnant vu den haut Pas le temps de reflechir on suit le guide
Et c’est encore plus impressionnant vu den haut. Mais pas le temps de réfléchir, on suit le guide !
Descente en ramasse en mn chrono
Descente en « ramasse », en 2 mn chrono
Il est temps de reprendre nos montures
Il est temps de reprendre nos montures
pour aller voir leglise partiellement ensevelie sous m de lave
pour aller voir l’église partiellement ensevelie sous 14 m de lave
Seul lautel en a rechappe et reste tres venere
Seul l’autel en a réchappé et reste très vénéré
Un petit en cas et retour au parking
Un petit en-cas et retour au parking
Une journee memorable vraiment
Une journée mémorable, vraiment

Pause minimalisme

A
Le minimalisme est une des clefs de la vie nomade : se limiter à l’essentiel pour occuper le moins de place possible et être léger
B
Alors là, quand on voit ce gars installer à demeure dans son coffre cette enceinte monstrueuse, on est choqués. Mais chacun son truc.

Le village des purépechas

Au pied du volcan, le village qui en permet l’accès s’appelle Angahuan, ce qui signifie justement « au bas de la pente » en langue purépecha. Du nom du peuple qui y habite, des amérindiens qui étaient là bien avant les Espagnols et qui ne se sont pas laissés envahir. Ils ont gardé du coup une grande partie de leurs traditions. Les deux plus flagrantes sont les jolies tenues aux couleurs éclatantes que portent au quotidien les femmes, et les messages de bienvenue et de santé publique diffusés plusieurs heures par jour sur des haut-parleurs. Vivant essentiellement de l’agriculture (avocat et maïs surtout) et de l’artisanat (poterie, vannerie, sculpture sur bois, tissages, etc.) ils sont d’un niveau économique modestes. Nous avons beaucoup aimé nous balader dans ce village aux rues mi-pavées mi-en terre, aux boutiques sommaires, où règne une animation tranquille. Les gens nous abordent facilement dans les rues et sont toujours agréables, comme presque partout au Mexique. Les poules, les chiens et les chevaux sont partout dans les rues, peu effrayés par les rares voitures. Nous avons visité une jolie petite église datant du XVIème siècle, construite en pierre et en pisé, dotée d’une belle arche de pierre finement sculptée autour de son entrée principale, mélangeant des motifs islamiques, chrétiens et amérindiens (autant ratisser large pour attirer les fidèles). Au centre du retable trône St Jacques l’Apôtre, saint patron du lieu.

A
Deux rues typiques d’Angahuan, le village purépecha
A
Les véhicules sont rares, mais les chevaux sont communs (et beaux !)
C
J’aime beaucoup cette continuité entre les guirlandes et le linge qui sèche
A
La petite église toute en pierre au portail joliment sculpté mélange les styles mauresque et amérindien
A
Saint Jacques l’Apôtre, saint patron du lieu
A
Pour finir quelques jolies mozaïques mexicaines représentant les Purépechas
A

Pour en savoir plus sur les traditions des purépechas, lire cet article bien documenté.


Pause joies du GPS

A
500 mètres avant l’arrivée à notre destination, le GPS nous fait prendre un petit chemin de terre. La chose étant assez commune au Mexique, nous ne nous inquiétons pas, jusqu’à ce dernier virage à seulement 137 mètres du but où le chemin se resserre franchement. Je descends tout de même voir si en roulant un peu sur l’herbe on pourrait franchir ce dernier virage, mais je tombe sur ÇA (voir photo ci-dessous). Il faut me rendre à l’évidence et enclencher la marche arrière !
B

L’embarcadère pour l’île de Janitzio

Après la petite mésaventure précédente, nous avons finalement trouvé ce que nous cherchions, l’embarcadère San Pedrito, d’où partent les week-ends les bateaux pour l’île de Janitzio. Nous étions surtout intéressés par le grand parking gazonné et calme qu’ils mettent à la disposition des visiteurs, sans vérifier s’ils embarquent ou pas. Nous nous y sommes trouvés si bien que nous y avons passé 2 nuits. Nous y avons rencontré juste avant de partir des voyageurs que nous avons cru Français d’après l’immatriculation de leur camping-car. Mais Eric et Nancy sont Belges, émigrés en Namibie …et grands voyageurs autour du monde. Ils ont simplement acheté leur véhicule à des Français avant de traverser l’Altantique en cargo avec. Nous avons bien échangé nos tuyaux, nos parcours, nos téléphones et nous nous suivrons désormais, comme d’autres voyageurs rencontrés en route. La communauté s’aggrandit !

A
Notre parking sympathique et l’embarcadère San Pedrito
A
Les bateaux attendant leur cargaison de touristes
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qui commencent tout juste à arriver. Très attendus par les marchands de souvenirs.

Pittoresque Patzcuaro

Lorsque les Espagnols ont envahi le nouveau monde, la ville de Patzcuaro existait déjà, créée et habitée par les Purépechas, dont la religion n’avait rien à voir avec le christianisme. C’est pourquoi la grande place centrale fait exception au Mexique : c’est la seule du pays, et pourtant elle est de belle taille, à n’être pas bordée par une église ou une cathédrale. Bien sûr les colonisateurs et leurs fusils ont imposé la religion chrétienne, et la ville comporte plusieurs lieux de culte intéressants, mais l’attrait de la cité est ailleurs : d’une belle unité architecturale, elle est faite d’un quadrillage de rues pavées (le plus souvent de pierres volcaniques) bordées de maisons d’un ou deux étages aux toits de tuiles et poutres apparentes et aux murs d’adobe rouge et blancs, du plus bel effet. L’harmonie est également dans les enseignes, toutes peintes directement au-dessus des commerces et volontiers illustrées. La ville était noire de monde le dimanche de notre passage, en raison d’une fête religieuse combinée à une foire au chocolat et au vin, et peut-être aussi à cause du marché très achalandé dont nous n’avons pas su si c’était le seul jour d’activité dans la semaine. En tout cas, si les touristes étaient nombreux, ils nous ont semblé exclusivement mexicains.

Patzcuaro et son architecture adorable
Patzcuaro et son architecture singulière
Derriere les facades dadorables patios
Derrière les facades rouges et blanches, d’adorables patios
A
Des petites mammies y vendent un artisanat de qualite
Des petites mammies y vendent un artisanat de qualité
Sur la place centrale cetait leffervescence malgre la pluie
Sur la place centrale, c’était l’effervescence, malgré la pluie
Les arcades autour faisaient le plein
Les arcades autour faisaient le plein
Encore de belles maisons en adobe et toits de tuiles
Encore de belles maisons en adobe et toits de tuiles
F
Joubliais aussi ce marche tres anime
J’oubliais aussi ce marché très animé. Au fait, connaissez-vous ces fruits à gauche ?
A
Resizer
Les rois de la cavale…
et les reines de la pluie
…et les reines de la pluie !

Tzintzuntzan

Le nom de cette petite ville est aussi exotique que sa signification : le pays des colibris. Si notre guide papier tente de nous faire croire que c’est parcequ’il y en a eu beaucoup autrefois et que devant leur disparition la municipalité fleurit la ville pour les faire revenir, si l’encyclopédie en ligne qui commence par Wi et finit par dia se contente de donner la signification mais pas l’explication dans sa version française, j’ai dû pour comprendre chercher la version espagnole de ladite encyclopédie. On y apprend que les colibris étaient des messagers pour les dieux du panthéon purépecha, qui communiquaient ainsi entre eux depuis les 5 temples et les 5 pyramides qui leur étaient dédiés. Il s’agissait donc de colibris divins, autant dire que les fleurs du guide ont peu de chance de les attirer. Et puis les dieux sont possiblement allés voir ailleurs, depuis que les Espagnols ont cassé les pyramides des Purépechas qui s’étaient gentiment rendus en espérant le contraire. Vous verrez sur les photos ce qu’il reste de ces étranges pyramides à base ronde.

Tzintzuntzan le pays des colibris et des yacatas
Tzintzuntzan le pays des colibris et des yacatas (le nom donné aux pyramides locales)

Sinon Tzintzuntzan (essayez de le prononcer 10 fois de suite et vous comprendrez pourquoi nous avons trouvé un nombre inhabituel de gens porteurs d’appareils orthodontiques) est une ville agréable, avec un grand marché d’artisanat ou l’art de la vannerie excelle plus que tout autre, avec les oliviers pentacentenaires du jardin du couvent franciscain, rivalisant en taille de tronc avec les séquoias vus en Californie.

mais aussi le pays de la sculpture sur bois
mais aussi le pays de la sculpture sur bois
et surtout de la vannerie
et surtout de la vannerie
On aimerait tout rapporter mme les oliviers
On aimerait tout rapporter, même les oliviers !

Pause sculpte moi une maison

A
Au Mexique, on aime bien les arbres ronds, carrés, rectangulaires, et pourquoi pas en forme de maison
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Morelia

Pourtant classée au patrimoine mondial de l’humanité pour ses 250 monuments historiques de pierres roses mélangeant adroitement de nombreux genres architecturaux, dont 21 églises, 20 monuments administratifs, 1 acqueduc de 253 arches, Morelia ne nous a pas transcendés. La grande taille du centre historique y était peut-être pour quelque chose. Nous n’avons pas réussi à ressentir l’âme de la ville, comme cela est régulièrement arrivé précédemment. Reconnaissons tout de même avoir vu quelques splendeurs, comme l’enchevêtrement de dorures et de roses sur les murs et plafond du Sanctuaire de la Vierge de Guadalupe, les fresques géantes et les patios du Palais de Justice et du Palais du Gouverneur, les 22000 livres de la bibliothèque universitaire installée dans un ancien temple.

A
Les lettres géantes de Morelia, la capitale de l’état de Michoacan
A
La ville est inscrite au patrimoine de l’Unesco pour son architecture particulière
Z
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Un bel aqueduc de 253 arches. Et le sanctuaire de la Virgen de Guadalupe, si banal à l’extérieur,
A
mais si richement décoré à l’intérieur !
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Le Palais du Gouverneur est décoré de fresques racontant l’histoire de la ville mieux qu’un livre
A
A
Et en parlant de livres, la bibliothèque universitaire c’est tout un poème !

Nous avons découvert aussi à Morelia un autre curé mercenaire, héros de la lutte pour l’indépendance mexicaine, représenté partout la tête recouverte d’un bandeau de pirate, à qui on aurait volontiers confié les commandes du Black Pearl. Au fait, je ne vous ai pas dit son nom : c’est Jose Maria Morelos. La ville a préféré abandonner son ancien nom de Valladolid pour prendre le sien.

A
Statue équestre de Jose Maria Morelos et moultes peintures à son effigie dans les bâtiments publics
A

Nous allons bientôt rejoindre l’état de Mexico, car là-bas, dans quelques endroits précis, les papillons monarques arrivent en masse depuis le Canada ou les USA pour passer l’hiver au chaud. Nous avons hâte de vivre ça, et bien sûr de vous le raconter, c’est promis !

parcours du au novembre
parcours du 13 au 22 novembre

84. De Durango à San Miguel de Allende

Nous poursuivons notre trajet vers le Sud-Est, longeant la Sierra Madre Occidentale sur son versant Est à des altitudes oscillant entre 1500 et 2500m, ce qui nous procure des paysages variés et des températures agréables dans la journée et un peu fraîches la nuit. Le tout avec un soleil omniprésent. C’est exactement ce qui nous convient. Voici le récit de nos visites.

Plaque Durango
Plaque minéralogique de l’état de Durango

Durango, peu de touristes, beaucoup de scorpions

Cette ville a la malchance de se trouver au milieu de nulle part, à au moins 3 heures de route de l’agglomération similaire la plus proche et à l’écart des circuits touristiques. Considérée de plus comme « zone déconseillée sauf raison impérative » par le ministère français des affaires étrangères, elle a peu de chances de voir sa situation s’améliorer. Nous avons trouvé pourtant une ville paisible, agréable, et attrayante sur le plan touristique.

Lunique mais belle rue pietonne de Durango
L’unique mais belle rue piétonne de Durango

Le centre historique et son architecture coloniale (70 bâtiments classés), la longue rue piétonne coiffée de parasols roses et bordée de boutiques et restaurants, les places animées, les groupes de mariachis mettant l’ambiance au coin des rues, la dizaine de musées et le téléphérique ont de quoi occuper les touristes un ou deux jours.

La cathedrale et une vue aerienne
La cathédrale et une vue aérienne depuis le téléphérique
X
Palais de Zambrano et Museo Francisco Villa
Ruelles colorees et pentues ou pas
Ruelles colorées et pentues …ou pas !
Restaurant sympa sous les arches
Petit café sympathique à l’ombre des arches
Encore de la couleur dans la rue
Encore de la couleur dans la rue, les mexicains ne savent pas faire sans (mais on adore !)
Vestiges du dia de los muertos Une tente etc.
Vestiges du dia de los muertos : un autel géant sous une tente installé par une entreprise de pompes funèbres pour se faire de la pub !
A
A
Jadore la moto remorque
J’adore la moto-remorque…
A lexterieur un gamin samuse avec les cranes laisses en place
A l’extérieur, un gamin s’amuse avec les crânes laissés en place

Notre visite préférée a été celle du Museo de la Ciudad qui met en valeur l’histoire de la ville et deux de ses caractéristiques particulières : son importante industrie cinématographique (c’est là notamment que le Masque de Zorro a été tourné) et son lien particulier avec les scorpions. On y décrit la lutte implacable qu’a mené la ville pour en diminuer le nombre (les habitants étaient payés pour les ramasser), pour en réduire la mortalité grâce à des mesures éducatives et la mise au point d’un sérum performant disponible dans le moindre hôpital de la région. Mais pour nous, le clou du spectacle c’était le terrarium éclairé en lumière noire, hébergeant une bonne centaire de spécimens vivants et mobiles. Le scorpion c’est un peu l’emblème de Durango, et on le trouve dans la ville à toutes les sauces (c’est le cas de le dire car il garnirait certains tacos…)

B
L’industrie du cinéma cartonne à Durango. De nombreux films y sont tournés
Durango est aussi connue pour ses scorpions
Durango est aussi connue pour ses scorpions
On en trouve des faux sur les facades mais aussi des vrais au musee
On en trouve des faux sur les façades mais aussi des vrais au musée

Connaissez-vous le Sotol ?

Autant les rayons des supermarchés des états du nord du Mexique débordent de marques de Tequila ou de Mezcal, ceux des boutiques de souvenirs ne jurent que par le Sotol. Toutes ces boissons alcoolisées semblent provenir de l’agave. Qu’est ce qui les distingue ?

L’agave, c’est ce gros cactus hérissé de feuilles pointues, celui qu’on place en nombre au fond de son jardin pour dissuader les voisins de traverser. A moins qu’ils ne soient tentés de venir couper une ou deux feuilles pour en récolter le jus sucré (aguamiel), le faire fermenter pour produire du Pulque (boisson laiteuse légèrement alcoolisée utilisée depuis longtemps par les amérindiens pour leurs rites sacrés), ou le réduire pour en faire du sirop d’agave, un édulcorant. Les voisins pourraient aussi avoir envie de fabriquer une eau-de-vie d’agave, mais là c’est plus compliqué, car il faut récolter la plante entière, qui peut peser plusieurs dizaines de kilos.

Tout est dans le renflement à la base des feuilles, appelé ananas, on voit bien pourquoi. Ces ananas sont cuits puis broyés et additionnés d’eau avant de fermenter quelques jours. Ce sera ensuite l’étape de la distillation puis du vieillissement et de la mise en bouteille.

Le Mezcal est la version la plus ancienne, la plus artisanale, avec une cuisson des ananas dans un four en brique à même le sol, ce qui lui confère une saveur fumée et terreuse, nuancée par l’agave utilisé. La Tequila est le pendant industriel du Mezcal, avec les exigences qui vont avec : uniquement de l’agave bleu, cuisson en étuve et non en four, 40° obligatoires pour l’export, etc. Oubliés les petits producteurs et saveur plus uniforme. Le Sotol se rapproche davantage du Mezcal en termes de fabrication et de saveur, mais utilise un parent de l’agave, le …sotol. De nouveaux venus ont fait leur apparition, comme le Bocanora à base d’agave sauvage (Pacifica) et le Raicilla utilisant 2 sortes d’agaves (lechuguilla et pata de mula) cuites hors sol.

et la degustation bien sur
et la dégustation bien sûr !

Voilà, vous savez tout, il ne reste plus qu’à apprécier et consommer avec modération, comme il se doit. ¡ Salud!


Plaque mineralogique de letat de Durango
Plaque minéralogique de l’état de Zacatecas

Agra, Toulouse, Zacatecas

Quel est le point commun entre ces villes si éloignées ? La couleur rose ! La mexicaine Zacatecas est tout de même la seule à posséder une architecture coloniale, et son large centre historique est magnifique. Le grès rose domine et donne une certaine unité. Il est employé aussi bien pour les nombreux édifices religieux que pour les bâtiments publics, les kiosques des jardins et même l’aqueduc qui traverse une partie de la ville. La majeure partie de cette zone est pavée et parsemée de grandes places et de jardins bien entretenus qui donnent une impression d’espace. Nous avons aussi aimé nous perdre dans le dédale de petites ruelles qui entourent les artères du centre-ville.

Zacatecas ville rose comme son acqueduc
Zacatecas, ville rose, comme son acqueduc
B
Le centre est très animé
De jolies voitures
Les voitures sont blanches…
Les cathedrales et les eglises sont roses
…mais les cathédrales et les églises sont roses,
Les kiosques sont roses
les kiosques sont roses,
Les rues sont euh colorees
les rues sont …euh …partiellement roses
On trouve de jolies places
On trouve aussi de jolies places,
Des theatres et hotels sympathiques
des théâtres et hôtels aux façades attrayantes,
Une place
une Place des Armes, forcément,
un charme colonial certain
bref, un charme colonial certain
La cest juste une paroisse Santo Domingo
Ici, c’est juste une paroisse (Santo Domingo)
pourtant quelle deco interieure
pourtant, quelle déco intérieure !
Car cote deco ils savent y faire
car côté déco, ils savent vraiment y faire !
Ici lentree dun simple musee Admirez le travail
Là, c’est l’entrée d’un simple musée. Admirez le travail !

Zacatecas est dotée de nombreux musées. Nous avons prévu d’en visiter deux ou trois. Nous allons nous rendre aussi au Cerro de la Bufa, la montagne qui domine la ville. La Bufa est d’ailleurs le nom du premier hôtel dans lequel nous avons logé à Mexico en arrivant au Mexique en janvier dernier. Nous avions demandé d’où venait le nom. Ils nous avaient répondu que c’était une montagne quelque part dans le Nord.

Le Cerro de la Bufa (traduction La Montagne en forme d’outre à vin…)

Eh bien voilà, nous y sommes !


Étape au sommet

Nous avons finalement adopté ce Cerro de la Bufa, le point culminant de la ville de Zacatecas, au point de passer la nuit sur le parking du téléphérique, à 2600m d’altitude. Bien entendu, nous avons demandé l’autorisation à la police municipale qui tient un petit bureau sur place. « No problem » nous ont-ils dit avec un grand sourire, nous invitant à choisir une place à notre guise, juste devant eux ou bien plus loin. Nous avons opté pour la 2ème solution, un choix judicieux car c’était plutôt la fiesta au poste de police : musique latino, tacos et bières une bonne partie de la soirée ! A signaler un pick-up-cellule garé assez loin de nous, le premier véhicule de loisirs que nous rencontrons depuis notre arrivée au Mexique il y a 12 jours. Des californiens apparemment, à moins que ce ne soit que le lieu de location de leur véhicule.

Coucher du soleil
Coucher du soleil
A

De notre perchoir, nous avons assisté au coucher du soleil puis au spectacle des lumières de la ville scintillant dans le noir. Après une nuit tranquille bien qu’un peu fraîche (12°C dans Roberto le matin au réveil…) nous sommes allés cette fois contempler le panorama diurne, tout aussi magnifique. Une jolie randonnée en balcon au-dessus de la ville nous a amené en une quarantaine de minutes au cœur de celle-ci. Nous avions rendez-vous avec le musée Rafael Coronel, un peintre et sculpteur local, gendre de Diego Rivera pour ceux qui connaissent, qui présente ici une collection remarquable d’art populaire mexicain accumulée au cours du temps. Notamment une exposition exceptionnelle de 6000 masques mexicains, de nombreuses céramiques préhispaniques et des marionnettes. L’endroit, un ancien couvent, est un délice à parcourir. Plusieurs heures de visite pour 1,60€ l’entrée, c’est donné !

Joli spectacle pendant la randonnee du matin notamment
Joli paysage pendant la randonnée du matin, notamment l’inattendue superposition d’un avant-plan de cactus et d’un arrière plan de téléphérique. J’ai imaginé un instant La Plagne en 2050. Mais que fait la COP27 ?
Le Musee Rafael Coronel
Le Musée Rafael Coronel
Quelques unes de ses oeuvres
Quelques unes des oeuvres de l’artiste, peintures et sculptures,
A
Sans parler des enchanteurs qui se baladent dans le jardin
C’est lui qui a réalisé ces sortes de Merlin l’Enchanteur qui parsèment le jardin
Rien que les exterieurs valent le deplacement
Rien que les extérieurs valaient le déplacement !
A lintrieur une incroyable collection de masques mexicains
A l’intérieur, une incroyable collection de masques mexicains
A
A
A
mais aussi des marionettes des ceramiques etc.
mais aussi des marionnettes, des céramiques préhispaniques, etc.

Un p’tit coup de peinture

Zacatecas est décidément une ville d’art et nous n’avons que l’embarras du choix en termes de musées ou de galeries. Nous nous sommes rendus cette fois au Museo Francisco Goitia, présentant dans une jolie bâtisse toute rose de 1948 et pour 80 centimes l’entrée une centaine d’œuvres de 6 artistes zacatacanos du XXème siècle, dont le plus ancien qui a donné son nom au musée, respect des anciens oblige, mais aussi Rafael Coronel dont nous avons parlé au chapitre précédent et Enrique Barajas, le petit dernier, né en 1971. Le premier était connu notamment pour ses portraits d’indiens. Le dernier fait dans l’art abstrait. Je ne suis pas toujours fan, mais là j’ai un peu accroché, et surtout je me suis amusé – traducteur à la main – à lire les légendes pour voir si je percevais ne serait-ce qu’un peu la volonté de l’auteur. Je ne résiste pas au plaisir de vous partager l’exercice. A vous d’attribuer aux 4 œuvres ci-dessous la légende qui convient parmi celles proposées. Solutions à la fin du paragraphe suivant…


Pharmacies

Se procurer des médicaments en voyage n’est pas toujours évident. J’ai lu récemment sur un forum les difficultés d’un voyageur français aux USA pour se procurer une spécialité qu’il prenait régulièrement. La seule possibilité apparemment était qu’il voit un médecin, avec un coût très élevé là-bas. Pourtant, le nombre de médicaments en accès libre est assez impressionnant aux États-Unis comme au Canada. Ainsi trouve-t-on sur les rayons des supermarchés Walmart des boîtes de 200 comprimés de paracétamol 500mg (en France, c’est maximum 16 par boîte), d’aspirine, d’anti-inflammatoires, d’anti-histaminiques, etc. A noter que dans certaines pharmacies comme les Walgreen, on peut faire ses courses d’épicerie et de fruits et légumes en même temps.

Pharmacie
Une pharmacie avec un auvent Coca-Cola et qui vend aussi des glaces…

Nous avons vécu au Mexique une expérience tout aussi étonnante, voire plus : ayant besoin d’un médicament délivrable uniquement sur prescription en France, nous nous présentons à une petite pharmacie de quartier, ouvrant directement sur la rue, et montrons l’emballage de l’ancienne boîte. La pharmacienne nous sort du rayon placé directement derrière elle (là où chez nous on place les anti-rhume et autres bobothérapies) trois flacons vrac du produit en question, en nous disant – et c’est là qu’est l’extraordinaire – que c’est actuellement en promotion et qu’en prenant les trois flacons nous n’en payerions que deux… Pas belle la vie au Mexique ?!


Solutions du quizz : 1C 2B 3D 4A


Plaque mineralogique dAguascalientes
Plaque minéralogique de l’état d’Aguascalientes

Aguascalientes, l’incontournable

Là, je parle juste pour nous puisque nous sommes fans des stations thermales, y ayant vécu 25 ans de notre vie. Donc nous sommes allés tester le seul établissement du centre-ville, présent tout de même depuis 1831, avec uen eau à 38°C dont la composition n’est pas affichée. L’unique bassin collectif étant en travaux, nous nous sommes rabattus sur les bassins individuels, de la taille d’une baignoire à celle d’une petite piscine, alimentés par un gros tuyau style chantier qui a l’avantage de procurer un bon massage en même temps. A défaut d’avoir des rhumatismes, nous n’avons pas pu vérifier l’efficacité revendiquée, mais nous nous sommes bien relaxés. Et le décor art-déco valait largement la visite.

Les thermes dAguascalientes
Les thermes d’Aguascalientes
Couloirs et baignoires au charme desuet
Couloirs et baignoires au charme désuet,
Le bassin collectif malheureusement en travaux
bassin collectif malheureusement en travaux,
Douche énergique à Aguascalientes

Aguacalientes reste par ailleurs une ville agréable à parcourir, avec un beau centre colonial, une superbe mairie toute décorée de fresques, un musée dédié à un illustrateur local du XIXème siècle, Jose Guadalupe Posada, dont nous avons mesuré la difficulté du travail d’alors, toute image à imprimer devant être gravée sur bois ou zinc au préalable. Nous avons raté le célèbre musée de la mort, qui aurait sûrement été intéressant dans un pays comme le Mexique totalement désinhibé vis-à-vis du sujet, mais un écriteau sur la porte annonçait des travaux pour une durée indéterminée… Ce sera pour une autre fois !

La ville et sa belle cathedrale
La ville et sa belle cathédrale
La mairie et ses superbes fresques
La mairie et ses superbes fresques
A
décrivant toute l’histoire de la ville
A
sur deux larges étages
Jose Guadalupe Posada était très célèbre au Mexique pour ses illustrations de presse et de livres
Au XIXème siècle, c’était la technique de l’estampe : il fallait tout graver avant de pouvoir imprimer !
Les couvertures de livres pour enfants ne faisaient pas dans la dentelle…

Intermède ou plutôt interlude

Jouet denfant
Dans un genre de solderie à Aguascalientes, nous avons trouvé au rayon des jouets, à deux pas d’un rayon coquin avec petites culottes en dentelle sexy et vibromasseurs – mais ça n’a rien à voir à part l’électricité – ce surprenant jeu de roulette où l’on s’amuse à prendre des décharges. Je n’ai pas tout lu la notice, mais on peut imaginer que « 2 play ways » c’est 12V ou 2000V, vous en pensez quoi ?

Nous quittons maintenant l’état d’Aguacalientes pour celui du Guanajuato

Plaque mineralogique etat du Guanajuato
Plaque minéralogique de l’état de Guanajuato

Guanajuato la colorée

Nous pensions avoir déjà vu tout l’éventail de couleurs possibles sur les façades des maisons mexicaines, mais là il a fallu nous rendre à l’évidence : nous n’avions encore rien vu. L’assortiment est tel qu’il est inscrit au patrimoine mondial de l’humanité, en parallèle avec la configuration de la ville, toute en ruelles pavées tortueuses, pentues et étroites en surface, et creusée d’un dédale de tunnels où circulent voitures comme piétons en profondeur. Les nombreux édifices coloniaux et l’environnement montagneux ont bien sûr joué un rôle aussi dans l’attribution du titre. La visite a été éprouvante physiquement avec les nombreuses montées et descentes à plus de 2100m d’altitude, avec beaucoup de marches, mais elle a été indubitablement un régal pour les yeux et les objectifs de nos smartphones.

Guanajuato ville de couleurs
Guanajuato ville de couleurs
Roberto doit vite etre gare car la circulation est difficile
Roberto a dû être garé rapidement car la circulation était difficile
Les arbres sont bas de plafond
Les arbres sont bas de plafond,
Les ruelles sont etroites parfois tres etroites
les rues sont étroites, parfois même trèèèès étroites et pleines de marches,
et volontiers encombrees mais tellement belles
parfois encombrées aussi, mais tellement belles !
Et on ne parle pas des tunnels accessibles aux pietons avec meme des arrets de bus
Et on ne parle pas des tunnels, accessibles aux piétons, comportant même des arrêts de bus
Le decor est vraiment fabuleux
Partout ou l’oeil porte, c’est un régal
On est admiratif a tout instant
Il semble faire bon vivre dans ce centre-ville
A
Cote visites un interessant musee des momies
Côté visites, un intéressant musée des momies, extraites du cimetière voisin parce que les descendants ne payaient pas les taxes. De façon inattendue, les corps exhumés s’étaient momifiés de façon naturelle en raison des conditions particulières de sécheresse et de pauvreté en oxygène du sous-sol à cet endroit. Je ne publie pas de photos pour ne pas choquer les âmes sensibles, mais je peux en envoyer à ceux qui m’en feront la demande. Les Mexicains, détachés vis à vis de la mort, y emmènent volontiers leurs enfants ou se prennent en photo dans le cercueil à la sortie !
Un centre iconographique dedie a Don Quichotte
Nous avons visité aussi un centre iconographique dédié à Don Quichotte,
decline a toutes les sauces
le héros de Cervantès y étant décliné à toutes les sauces,
A
Mais aussi en ceramique ou en bois
mais aussi des statues en céramique ou en bois,
et en versions litteraires internationales
et des versions internationales de l’oeuvre littéraire
Il reste a comprendre linteret des Mexicains pour Don Quichotte
Il reste à comprendre l’intérêt des Mexicains pour Don Quichotte… La nostalgie de l’Espagne ?
Tout ca valait bien un petit en cas tamales au poulet E
Ah et puis entre deux visites, nous nous sommes forcément restaurés. Ce tamales (papillote à base de maïs) au poulet était délicieux et pas cher (1,70 € !)

Nous avons stationné dans l’unique « camping » de la ville, en fait un parking protégé sur les hauteurs de la ville – avec une belle vue donc – équipé tout de même d’un petit bloc sanitaire et de quelques robinets d’eau et prises de courant. Nous y avons fait la rencontre d’un couple du Nord, Elisabeth et Bruno, suffisamment férus de voyages pour partir comme nous mais avant l’âge de la retraite. Ils circulent dans un fourgon VW et ont un peu la même philosophie du voyage que nous : la découverte avant tout et donc rarement plus d’une nuit au même endroit.

Pendant ce temps Roberto nous attendait au camping
Pendant ce temps Roberto nous attendait au « camping« 
dans un decor style
dans un décor stylé
Dans les toilettes du camping
Et lui aussi nous attendait dans les toilettes de ce camping. La vie nomade n’est pas de tout repos !

Mexiguel-Ange ?

Ce jeu de mots vaseux m’évite de titrer sur le nom peu évocateur du hameau concerné : Atotonilco. Et pourtant, c’est là que se trouve la « chapelle Sixtine mexicaine » bien plus connue et vénérée des locaux que sa version vaticane. Ignacio de Allende, le héros local de la guerre d’indépendance du Mexique s’y est marié avant de s’associer au curé Miguel Hidalgo pour déclencher les hostilités. C’est la Vierge de Guadalupe de cette église qui figura sur le drapeau des insurgés. Le plafond et les murs de la nef principale et des 7 chapelles adjacentes sont entièrement couverts de fresques baroques. Le Michel-Ange local, dénommé Antonio Martinez de Pocasangre mit trente ans à achever son œuvre. C’est splendide. Dommage que la plupart des touristes du Mexique, préférant les plages de la Baja California ou du Yucatan ne passent pas par là.

De lexterieur leglise ne paie pas de mine
De l’extérieur l’église ne paie pas de mine…
mais de linterieur
mais de l’intérieur…
A
La chapelle voisine nest pas en reste
La chapelle voisine n’est pas en reste
A
L’ensemble est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008

San Miguel de Allende

Encore une ville formidable ou il fait bon se promener (dans tous les sens du terme d’ailleurs puiqu’avec les 1900m d’altitude, les températures sont idéales et le soleil est omniprésent). La cité a été fondée par le moine franciscain Juan de San Miguel (on dirait presque mon prénom) en 1742 et le nom a été complété en 1826 avec celui de Ignacio Allende dont nous avons parlé ci-dessus. En 2008 elle a été classée au patrimoine mondial de l’Unesco et en 2013, honneur suprême elle a obtenu la 1ère place sur 26 villes touristiques mondiales selon le classement très réputé des lecteurs du Conde Nast Traveller magazine, devant Florence, Budapest et Salzbourg. Ok, nous ne le savions pas avant de venir ici, mais nous sommes heureux d’avoir fait le déplacement ! Si la ville se détache ainsi de ses sœurs mexicaines et internationales, c’est que son climat doux et son architecture mixte de style colonial, baroque et néo-classique ont attiré toute une communauté de résidents étrangers et notamment beaucoup d’artistes.

Après avoir garé Roberto au fond d’une impasse tranquille, nous avons exploré la ville et nous nous sommes imprégnés de son ambiance détendue. Pour une fois, nous avons croisé un certain nombre de touristes, la plupart américains. Ils s’entendent plus qu’ils ne se voient : ce sont les seuls qui parlent très fort : le mexicain, et nous venons de le réaliser, n’élève habituellement pas la voix, c’est tout à son honneur. Difficile de vous détailler tout ce que nous avons découvert pendant ces presque deux jours. Nous avons pris bien trop de photos pour pouvoir les publier toutes. Mais ça, c’est plutôt bon signe !

San Miguel de Allende encore une ville aux rues chatoyantes
San Miguel de Allende, encore une ville aux couleurs chatoyantes
A
aux ruelles dans lesquelles il fait bon se promener,
particulierement bien fleurie
particulièrement bien fleuries,
semee de curiosites
et parsemées de curiosités.
On se regale dy photographier les portes
On se régale d’y photographier les portes
avec ou sans personnage
avec ou sans personnage devant
Les magasins dantiquite et dartisanat sont de qualite
Les magasins d’antiquités et d’artisanat sont de qualité
A
En ce dimanche ensoleille les gens cherchent lombre
En ce dimanche ensoleillé, les gens cherchent l’ombre
des arcades ou des parcs
des arcades ou des parcs,
ou encore des eglises
ou encore des églises
Du coup certaines rues peuvent paraitre desertes
Du coup certaines rues peuvent paraître désertes,
mais ce nest quillusion ils marchent a lombre
mais ce nest qu’illusion : les gens marchent à l’ombre !
Nous nous nous sommes refugies dans ce restaurant
Nous, nous nous sommes réfugiés dans ce restaurant
pour un buffet mexicain assez banal
pour un buffet mexicain assez banal
Allez encore quelques photos ce ce joli paysage urbain
Allez, encore quelques photos de ce joli paysage urbain
A
A
Pour finir nous avons visite La Escuela
Pour finir, nous avons visité « La Esquina« ,
un musee ayant pour theme le jouet mexicain
un musée ayant pour thème le jouet mexicain
classes par matieres bambou cartonpte ou corne de taureau
qu’on pourrait classer par matières : bambou, carton-pâte ou corne de taureau,
ceramique ou paille
céramique (un puzzle !) ou paille,
metal os ou noix de coco
métal, os ou noix de coco
Les squelettes etaient bien sur au rendez vous
Les squelettes étaient bien sûr au rendez vous,
vous connaissez les mexicains
vous connaissez les mexicains…
Mais oui cette scene daccident est un jouet
Mais oui, cette scène d’accident est bien un jouet !
Ah et jallais oublier ce marche de lartisanat bien achalande
Ah et j’allais oublier ce marché de l’artisanat, aussi coloré qu’achalandé
A
Pendant tout ce temps Roberto etait gare au fond dune impasse tranquille
Pendant tout ce temps, Roberto était garé peinard au fond d’une impasse tranquille

Il nous reste un peu plus de 2 semaines pour rejoindre Mexico, nous obliquons vers l’Est car d’autres sites touristiques nous appellent, Guadalajara et Tequila entre autres. Au plaisir bientôt de vous raconter tout cela. Ci-dessous les boutons pour nous laisser un commentaire, suivre notre parcours sur Instagram ou vous abonner (les trois sont appréciés !) et comme après chaque article la carte du parcours concerné.

parcours du au novembre
Parcours du 5 au 14 novembre

82. Dernière étape aux USA

Après débat sur la suite de notre itinéraire, nous décidons d’éviter la Basse Californie, province mexicaine envahie de touristes principalement américains qui viennent passer ici l’hiver au chaud. Prix en dollars, foules sur les plages, restaurants de burgers, ce n’est pas le Mexique que nous attendons. Nous entrerons dans le pays par la province de Sonora. Cela implique de repartir un peu vers l’Est pour terminer notre périple américain. Tant mieux, il y a plein de choses à voir !

The Joshua Tree

Ce titre sonne double. A la fois comme l’un des albums les plus célèbres du groupe irlandais U2, celui qui a lancé leur carrière aux USA, mais aussi comme cet arbre mythique qui n’en est pas un (c’est un agave arborescent) et qui peuple le parc national américain éponyme. Le spécimen qui figure sur le disque, contrairement à la légende et à ce qu’affirme France Info (ne croyez pas aveuglément ce qu’ils racontent), n’a pas été photographié dans le parc national Joshua Tree mais dans celui de Death Valley. L’endroit était resté tenu secret, mais c’était sans compter sur la ténacité d’un fan qui l’a découvert en 2003, 16 ans après la sortie de l’album. Arriva ce qui devait arriver, l’arbre fut vandalisé à la tronçonneuse avant de mourir. Dommage parce que les Arbres de Josué peuvent vivre plus de 500 ans.

Roberto au Joshua Tree NationalPark
Roberto au Joshua Tree National Park
Joshua Tree cest dabord un album de U
Joshua Tree c’est d’abord un album de U2
mais aussi des arbres etonnants
mais aussi des arbres étonnants
nommes dapres le prophete Josue et doues de multiples proprietes
nommés d’après le prophète Josué et doués de multiples propriétés
Ils vivent en moyenne ans mais parfois plus de
Ils vivent en moyenne 150 ans mais parfois plus de 500 !

Nous avons visité ce super parc où des milliers de ces « arbres » étonnants forment une vraie forêt à perte de vue. On y trouve de belles formations rocheuses et, à une altitude plus basse, un champ immense de Cactus de Cholla, aussi appelés « Teddy Bear Cactus » du fait de leur ressemblance avec la célèbre peluche. Mais pas touche ! Les épines sont nombreuses et tenaces. Malgré la mise en garde très nette sur plusieurs panneaux d’information du site, une visiteuse (adulte, je précise) n’y a pas cru. Elle n’arrivait même pas à retirer le morceau entier de cactus planté dans sa main quand nous sommes partis, peut-être qu’elle est encore en train d’enlever des épines.

Plus ils sont vieux plus ils ont de bras et de fleurs
Plus ils sont vieux, plus ils ont de bras et de fleurs
Lenvironnement mineral vaut egalement le deplacement
L’environnement minéral vaut également le déplacement
avec des formes qui stimulent limaginaire
avec des formes qui stimulent l’imaginaire
Le melange des deux est spectaculaire
Le mélange des deux est spectaculaire
Un peu plus bas dans la vallee on trouve des cactus nounours
Un peu plus bas dans la vallée on trouve des cactus « nounours »
Des champs de cactus nounours en fait
Des champs de cactus « nounours » en fait
Mais attention de ne pas les prendre dans les bras
Mais attention de ne pas les prendre dans les bras !
Ah et Roberto a eu un instant un reve de couleur
Ah, et Roberto a eu un instant un rêve de couleurs vives. Mais on lui a rappelé qu’on avait choisi la sienne pour la discrétion

Sale temps pour la mer Salton

Mer bleue, sable blond, soleil généreux, température élevée : le cocktail idéal pour des stations balnéaires de luxe ? C’est ce à quoi ont cru les promoteurs immobiliers en construisant à tout va sur des terrains désertiques qui ne valaient rien autour d’une « mer » créée par erreur suite à la rupture d’un barrage sur le Colorado en 1905. L’eau s’est alors répandue dans une vaste cuvette de 55 km de long sur 20 de large, 69 mètres sous le niveau de la mer, à quelques dizaines de kilomètres de Palm Springs. Et au début tout a fonctionné comme prévu. Tout le gratin de Hollywood est venu là en vacances, dans des stations prestigieuses comme Salton City ou Bombay Beach, mais aussi les campeurs, les baigneurs, les pêcheurs, etc.

La Mer de Salton
La Mer de Salton

Mais c’était sans compter qu’en l’absence d’alimentation naturelle, l’eau n’était plus renouvelée que par la faible pluviosité naturelle de la région, pluie qui entraînait au passage tous les polluants qui traînaient et qui aujourd’hui atteignent des concentrations dangereuses. Avec en plus une salinité qui ne cesse de croître, les poissons meurent en masse et une odeur désagréable permanente a fait fuir tous les habitants qui en avaient les moyens. Seuls restent de vieilles caravanes déglinguées, de vieilles enseignes rouillées et des routes inondées. Le rêve est fini. La mer est presque morte. Comme l’autre.

Au premier abord ca presente bien
Au premier abord, ça présente bien…
mais la realite est tout autre
mais la réalité est tout autre !
Vestiges de beton sur la plage et rues inondees
Vestiges de béton sur la plage et rue du front de mer inondée,
carcasses de voitures etc Le reve est termine
carcasses de voitures aux pneus crevés, mobile homes effondrés, etc. Le rêve est terminé !

La montagne du salut

Au beau milieu du desert un panneau et un vieux camion multicolores annoncent lendroit
Au beau milieu du désert, un panneau et un vieux camion multicolores. C’est là.

La foi de Léonard était grande comme une montagne. Elle débordait tellement qu’il en a FAIT une montagne. C’est là, devant nos yeux, au beau milieu du désert. Une sorte d’église en argile et paille recouverte d’une débauche de motifs et de slogans multicolores. On y trouve même une grotte et la silhouette d’une montgolfière couchée, symbole de celle qu’il a toujours rêvé de construire, d’abord pour lui puis pour les habitants de Slab City, le squatt du désert voisin. Mais chacune de ses tentatives s’est soldée par un échec. C’est en consolation qu’il aurait décidé de leur bâtir un petit bâtiment avant de partir. Ce qui ne devait durer qu’une semaine aura pris 30 ans ! Leonard avait prévu d’habiter dans cette montgolfière, mais jusqu’à la fin de ses jours (il est décédé en 2014) il a préféré rester dans son camion de pompiers aménagé. Comme on le comprend !

Un lieu de culte multicolore visible de loin
Un lieu de culte multicolore visible de loin
Lauteur exprime partout son amour pour Dieu et cherche a le communiquer
L’auteur exprime partout son amour pour Dieu et cherche à le communiquer
On trouve aussi une grotte et une riviere sacree
Les constructions sont en paille et argile (adobe). On trouve même une grotte et une rivière sacrée
Cest lui Leonard Knight qui a construit tout ca © Joe Bielawa
Cest lui Leonard Knight qui a construit tout ca (photo © Joe Bielawa)
Il na mis que ans et consomme beaucoup de peinture
Il n’a mis « que » 30 ans et consommé beaucoup beaucoup de peinture
tout en vivant dans son camion de pompiers amenage
tout en vivant dans son camion de pompiers aménagé
et la peinture bah pas de probleme ca pousse sur les arbres
et la peinture, bah, pas de problème ça pousse sur les arbres !

Si le personnage ou le lieu vous rappellent quelque chose, c’est peut-être bien grâce à la scène qui lui a été dédiée par le réalisateur Sean Penn dans le film culte Into the Wild. A voir ou revoir.


Entrée, plat, désert

Nous en avons terminé avec la Californie. Nous nous dirigeons maintenant vers l’Arizona et il fait de plus en plus chaud et sec. De là à regretter la grisaille de la côte ouest, tout de même pas ! Plus nous avançons et plus la végétation se raréfie, au point de disparaître complètement : il ne nous reste plus que du sable et des dunes. Un joli spectale derrière notre fenêtre pour la pause déjeuner. Le temps de faire quelques photos sympas, nous reprenons la route avant que la peinture ne fonde sur la carrosserie de Roberto. Nous allons bientôt retrouver quelques cailloux, de maigres buissons et quelques montagnes couleur chocolat au loin. Notre traversée du désert n’aura pas duré trop longtemps !

La route traverse soudain un paysage saharien
La route traverse soudain un paysage saharien
Cest le moment de sarreter
C’est le moment de s’arrêter
Pour jouer dans le sable
pour jouer dans le sable,
accessoirement dejeuner avec vue
accessoirement déjeuner avec vue,
et rejouer dans le sable
et rejouer dans le sable !
La vegetation reprend timidement
La végétation réapparaît bientôt

Dîner aux chandelles

Nous arrivons dans la soirée dans le Parc National Saguaro, nommé ainsi en raison des nombreux cactus éponymes qu’il abrite. Les cactus Saguaro, ce sont ces fameuses colonnes ou chandeliers qui forment le décor de tout bon western ou de toute BD qui traite du sujet. Ils prennent leur temps pour grandir, atteignant tout juste 30 cm à l’âge de 25 ans, et 2 m entre 50 et 60 ans, l’âge où ils peuvent commencer à fleurir et porter des fruits. La floraison a lieu entre avril et juin, la nuit et ne dure que 24h. Autant dire qu’en octobre et pour des couche-tôt comme nous, les chances de voir des fleurs frisaient le moins l’infini. Les fameux bras n’apparaissent pas avant 75 ans, alors quant on voit un Saguaro qui ressemble à Shiva, on le salue respectueusement !

Soleil couchant a larrivee au Saguaro National Park
Soleil couchant à l’arrivée au Saguaro National Park
Lambiance ideale
L’ambiance idéale pour un dîner aux chandelles
pour un diner aux chandelles

Nous avons trouvé un petit camping sympatique juste au sud du parc, et le décor de chandelles pour dîner était très romantique. Les chandelles étaient encore là le lendemain pour l’anniversaire de Claudie, mais nous avons préféré allumer les bougies d’un gâteau trouvé sur place. Suite à notre passage à l’empire du soda (voir l’article précédent) nous arroserons le repas avec un genre de saké méthode champenoise – pas terrible en fait. Tenter de goûter à tout fait partie de la découverte mais ne génère pas que des bonnes surprises.

Le lendemain Il y a pire comme route
Le lendemain. Il y a pire comme route…
Balade au milieu des cactus Saguaro
Balade au milieu des cactus Saguaro
Des plus jeunes aux plus vieux
Des plus jeunes (à gauche une branche naissante) aux plus vieux (on voit bien le squelette)
Il y en a a perte de vue
Il y en a à perte de vue
On trouve bien sur dautres especes
On trouve bien sûr d’autres espèces de cactus
Lieu magique pour lanniversaire de Claudie
Lieu magique pour l’anniversaire de Claudie
Les annees passent mais mon coeur reste grand comme ca
Les années passent mais mon coeur reste grand comme ça !

Il nous reste une inoubliable balade dans ce parc au milieu de centaines de cactus Saguaro de toutes formes, accompagnés de congénères tout aussi attrayants. Vraiment une belle étape. Par contre mieux vaut éviter le « Musée du Désert », un mélange peu réussi de zoo pitoyable et de jardin botanique peu entretenu, au bien piètre rapport qualité prix.


Nuit en BLM
Nuit en BLM (Bureau of Land Management = terrain appartenant à l’état et mis gracieusement pour un maximum de 14 jours consécutifs à la disposition du public. Du pain bénit pour les adeptes de la vanlife !

Tucson et ses curiosités

Tucson un mural tout frais
Tucson un mural tout frais

La seconde ville de l’Arizona est surtout connue pour son université, mais nous ne nous sommes pas arrêtés pour ça, nous estimant encore un peu trop jeunes pour suivre les cours destinés au 3ème âge. Nous y avons déniché quelques curiosités qui méritaient notre petit stop de 2 jours. Les voici en vrac :

  1. Le serpont à sonnette

Il n’y a pas de coquille dans ce titre dont le néologisme me parait bien adapté à la situation : nous avons traversé cette passerelle piétonne au-dessus d’une voie rapide, représentant un serpent à sonnette : on y entre par la gueule béante entre les 2 crochets à venin en baissant un peu la tête (ok j’exagère) et on en ressort par la queue dont le calme rassure (lorsque le serpent l’agite, il vaut mieux se méfier, un peu comme lorsque l’inspecteur des impôts sonne chez vous). Bon, rien à voir avec une attraction de parc à thème, c’est juste amusant.

Le serpont a sonnette
Le serpont a sonnette, de son vrai nom le Rattlesnake Bridge
A
  1. La stravenue

Encore un néologisme, mais cette fois ce n’est pas moi qui l’ai inventé. Vous connaissez le système des rues américaines avec ses rues qui vont d’est en ouest et ses avenues du nord au sud. Mais comment nommer alors celles, pas si rares, qui sont en diagonale ? Le Comité LOcal pour l’Uniformisation des Noms et numéros (l’acronyme français est un régal, malheureusement il ne doit pas se traduire…) a décidé de contracter les mots « street » et « avenue » pour biaiser la difficulté. Il y aurait 30 stravenues dans la ville de Tucson et ce serait une exclusivité mondiale.

La Cherrybell Stravenue
La Cherrybell Stravenue
  1. Le repas champêtre

C’est un mini jardin pas loin du centre-ville, 30 mètres carrés à tout casser, dans lequel on distingue en s’en approchant une (s)cène de pique-nique surréaliste. Malgré le soleil généreux, les invités sont très pâles. Il s’agit en fait de statues de Jésus et ses apôtres partageant leur dernier repas. Quelques autres personnages religieux sont dressés, couchés ou cloués autour. A l’entrée, sous le buste de l’artiste, un panneau précise l’origine de son œuvre : gravement blessé au cours de la seconde guerre mondiale, notre homme s’est alors tourné vers Dieu et lui a promis en remerciement de consacrer le reste de sa vie à lui construire des statues. Pas trop riche – on connait la reconnaissance des états envers les anciens soldats – il a utilisé du sable et des débris trouvés dans la rivière voisine, protégeant le mélange avec une couche de plâtre. 70 ans et quelques actes de vandalisme après, l’état de conservation étonne : il va falloir soumettre tout ça au comité de validation des miracles.

Repas champetre
Repas champêtre
A
Felix Lucero lartiste
Felix Lucero, l’artiste
  1. La fin des livreurs

Dans le quartier de l’université, de mignons petits robots suivent ou croisent les passants, s’arrêtant prudemment aux passages piétons avant de traverser, évitant adroitement réverbères, bipèdes, quadrupèdes et congénères à roues. Si leur forme cylindrique rappelle un peu R2D2, il leur manque toutefois cruellement le gazouillis du héros intergalactique. Dommage, mais la parole leur sera sans doute donnée dans un avenir proche. Une petite vérification sur Internet confirme qu’il s’agit bien de robots-livreurs, capables de parcourir plus de 3 km pour aller livrer une pizza, le dernier iphone ou, qui sait, la dépouille de votre chihuahua. En espérant qu’il n’y aura pas d’erreur de destinataire. On n’arrête pas le progrès, 7 robots.

Les robots livreurs
Les robots livreurs
  1. La Mini Time Machine

Ce titre est bien l’intitulé exact de cet exceptionnel musée des miniatures de Tucson. C’est à la base une association sans but lucratif destinée à la préservation et à l’approndissement des connaissances sur l’art des minitatures. La passion de la présidente fondatrice a démarré le jour où, jeune fille, elle a reçu en cadeau une collection de meubles pour maison de poupées. La collection s’est enrichie avec le temps et permet d’explorer différentes époques de la création des miniatures, d’où la dénomination. De nombreux pays sont représentés et la part belle est faite aux mondes imaginaires, notamment dans cette période d’Halloween. Nous avons été émerveillés aussi bien par les performances techniques que par la diversité et la qualité des réalisations. Nous y avons passé 3 bonnes heures que nous n’avons pas vu passer. A conseiller aux petits comme aux grands.

Decouverte du monde des minitatures detail ci dessous
Découverte du monde des minitatures (détaisl ci-dessous)
A
La maison de la Famille Adams
La maison de la Famille Adams
A
Un monde enchante avec son arbre dont les niches hebergent des souris
Un monde enchanté avec son arbre dont les niches hébergent des souris
A
Un autre monde fantastique et un peu morbide
Un autre monde fantastique et un peu morbide
A
Un grand magasin et ses etages
Un grand magasin et ses 4 étages
Un sculpteur de mines de crayon
Un sculpteur de mines de crayon
On arrive dans linfiniment petit
On arrive dans l’infiniment petit
Quelques elements pour donner lechelle
Quelques éléments sont là pour donner l’échelle
Un appartement luxueux fin XXeme siecle
Admirez cet appartement luxueux fin XXème siècle et la finesse des détails ci-dessous
A
Et la boutique qui joue le theme a fond
La boutique joue évidemment le thème à fond
  1. La Mission San Xavier

Une Mission de plus après celle vues en Californie ? Eh bien non, celle-ci a un cachet particulier et serait la plus fine architecture mexicaine baroque des États-Unis. La construction débutée en 1783 ne s’est interrompue que 14 ans plus tard, les moyens attribués initialement étant épuisés. Il en résulte une certaine asymétrie, l’une des tours n’ayant pas de dôme comme l’autre, mais les travaux ont repris en 1978 et la Mission s’embellit d’année en année.

La Mission San Xavier
La Mission San Xavier

Difficile de décrire tout cela, les photos parlent mieux. Au fait, les drapeaux de 4 nations ont flotté sur l’édifice. Dans l’ordre chronologique ceux de l’Espagne, du Mexique, des États-Unis. Saurez-vous dire quel est le dernier ?

et son bel interieur baroque
Un riche intérieur baroque
Les exterieurs sont bien aussi
Les extérieurs sont bien aussi
FIn de la visite de Tucson
Ici un petit clin d’oeil à nos amies voyageuses @saltyfarside,
rencontrées au Québec, qui ont fait un vrai parcours d’aventure jusqu’en Alaska

Tombstone

A moins que vous n’ayez vu le film, le nom de cette ville ne vous dit peut-être pas grand chose, mais si je vous parle d’OK Corral, quelques uns de vos neurones vont sans doute se reconnecter. OK Corral est d’ailleurs le premier nom de cette ville, et en tout cas celui qu’elle portait au moment où l’histoire qui l’a rendue célèbre est arrivée. Mais une fois n’est pas coutume, je ne vais pas vous la raconter. Parce que d’autres l’ont fait mieux que moi, avec un humour qui me va bien qui plus est, sur le site roadtripin.com. A l’heure où nous terminons notre périple étatsunien, je voulais rendre hommage à ce site qui nous a beaucoup servi, détaillant un bon nombre de nos étapes mieux que notre guide papier, tout en fournissant beaucoup de services utiles aux roadtrippeurs de zéro à dix roues. Alors si vous voulez mieux connaître l’une de nos sources d’information préférées où si vous voulez tout savoir sur l’affrontement des frères Earp et de leur ami Doc Holliday avec la bande des Cochise County Cowboys, suivez ce lien.

Tombstone et son fameux OK Corral
Tombstone et son fameux OK Corral
Laffrontement de bandes rivales en pleine rus
Lieu d’un affrontement célèbre de bandes rivales en pleine rue
Cetait en mais tout a ete retape
C’était en 1881 mais tout a été retapé
Caleches saloons bordels etc.
Calèches, saloons, bordels etc.
A
On se croirait vraiment au far west
On se croirait vraiment au far west
A
Trois fois par jour on rejoue la celebre scene
Trois fois par jour on rejoue la célèbre scène
devant un public conquis
devant un public conquis
On ne vous dit pas qui gagne faites comme
On ne vous dit pas qui gagne, faites comme nous revoyez l’un des 3 films sur le sujet

Bisbee

Lorsque l’on s’éloigne de Tombstone, la nature redevient verte, peut-être parce qu’elle n’a plus peur de pousser, mais plus sûrement grâce à l’altitude. Et de nouveau, à l’approche de Bisbee, la végétation se raréfie tandis que la montagne prend de belles couleurs, un savant mélange de marron-roux et de vert-de-gris. Nous sommes en effet sur l’emplacement d’une ancienne mine de cuivre. Le gigantisme des fosses laisse imaginer la quantité énorme de travail fourni ici pendant un peu moins d’une centaine d’années. La mine a fermé en 1970, non pas parce qu’elle était épuisée mais pour des raisons de rentabilité insuffisante. Les mineurs ont laissé leurs maisons à une communauté d’artistes, inspirés sans doute par le décor. Les galeries de peinture, les boutiques d’art et d’antiquités sont légion et la ville est plutôt agréable. Ce sera notre avant-dernière étape aux USA.

Oh les belles couleurs
Oh les belles couleurs !
Cest que nous sommes dans une ancienne mine de cuivre
C’est que nous sommes dans une ancienne mine de cuivre
Bisbee heberge maintenant des artistes
Bisbee héberge maintenant une communauté d’artistes
Les rues ont ete repeintes
Les rues ont été « repeintes »
A
et les voitures aussi. Pas mal le Roberto local non
…et les voitures aussi. Pas mal le Roberto local, non ?
A
Vue générale de Old Bisbee et son B sur la montagne qui s’éclaire la nuit

Douglas

Nous sommes maintenant à la frontière avec le Mexique. Une courte pause y est nécessaire pour nous organiser avant la traversée : demander le visa (FFM) en ligne puis l’imprimer, sortir les autres papiers qui nous seront demandés, essentiellement l’autorisation d’import (TIP) et l’assurance mexicaine pour Roberto et les passeports pour nous. Nous avons vidé progressivement le frigo pour ne rien laisser qui puisse irriter les douaniers mexicains, comme les denrées fraîches. Nous avons fait le plein d’eau car ce sera un peu moins facile au Mexique. Et puis nous avons préparé les premières étapes de notre parcours. Tout ça garés sur le parking que l’office de tourisme partage avec la police, ces derniers acceptant que l’on y stationne toute la nuit à condition de leur laisser nos coordonnées au préalable. Il nous est resté un peu de temps pour parcourir la rue principale de la ville et de visiter le hall d’entrée de son hôtel emblématique ouvert en 1907, le Gadsden Hotel. Une petite exposition en décrit les diverses péripéties et évoque ses hôtes les plus célèbres comme Ava Gardner, John Wayne, Pancho Villa ou encore Paul Newman.

Le Gadsden Hotel de Douglas
Le Gadsden Hotel de Douglas
Magnifique verriere dans le hall dentree
Magnifique verrière dans le hall d’entrée
Bureau daccueil
Bureau d’accueil (les toiles d’araignées c’est pour Halloween, parce que sinon c’est impeccable !)
et hotes celebres
et hôtes célèbres

Cette traversée de l’Ouest des États-Unis aura été un ravissement, de la beauté très diversifiée des parcs nationaux ou des territoires immenses qui les relient à la richesse culturelle des grandes villes, en passant par la gentillesse et la serviabilité des américains. Nous avons véritablement découvert ce Nouveau Monde que nous connaissions mal. Mais nous sommes tout aussi ravis de retourner au Mexique dont une grosse partie nous est encore inconnue. Ah, soif de découverte, quand tu nous tiens !

parcours du au octobre
parcours du 18 au 26 octobre