Le dernier épisode de cette série américaine vous emmènera de Panama City à la France pour ce qui nous concerne et vous contera les péripéties du départ de Roberto, trépignant d’impatience au port de Manzanillo pendant que son navire transporteur se la coule douce à 80 km de là, de l’autre côté du Canal.
Connaissiez-vous ce mola ?
Le mola est un art textile traditionnel développé par la communauté amérindienne Kuna, présente au Panama et en Colombie. La technique très particulière, dite de l’appliqué-inversé, démarre par des tissus empilés, dont on découpe puis coud des motifs couche par couche, en retournant leurs bords. Selon le nombre de couches (2 à 7), de motifs et de finesse de la couture, le temps de réalisation varie d’une semaine à 6 mois.
La technique en 4 images. Pour le détail, une vidéo ici
Initialement, les motifs géométriques reproduisaient ceux peints sur le corps à l’aide de rouleaux gravés. Puis ces décorations corporelles sont devenues des vêtements, encore portés par la communauté aujourd’hui. Le design a évolué, avec des représentations liées à la nature, à la religion, voire à des demandes commerciales précises.
Un petit musée gratuit et d’excellente qualité (l’un n’empêche pas l’autre !) expose de façon didactique l’historique, le mode de réalisation et des pièces d’une grande finesse, tout en donnant pas mal d’informations sur la culture Kuna. A ne pas manquer.
Panamax ou Canal Plus ?
L’entrée Sud du Canal de Panama vue du Causeway
Dès que les conquistadors ont découvert qu’au Panama, l’Amérique n’était pas si large et qu’ils pourraient peut être retrouver leur honneur en atteignant enfin les Indes, ils y cherchèrent un passage pour leurs bateaux. Ça prendra tout de même un peu de temps. Il faudra attendre que le Prussien Humbolt, celui qui a découvert le courant (je n’ai pas dit l’électricité, hein 😉), trouve un passage possible via un fleuve panaméen et quelques aménagements. On s’adressa naturellement au Français Ferdinand de Lesseps qui venait de construire avec succès le canal de Suez, mais en oubliant, alors que c’est pourtant écrit en bas de tous les contrats de placements, que « les performances passées ne préjugent pas des performances futures ». Et ce fut hélas une catastrophe. Notre compatriote, misant sur une connexion à niveau des deux océans, avait sous-estimé les difficultés à creuser si profond dans un sol très hétéroclite, et surtout la férocité des moustiques qui tuèrent entre 5000 et 25000 personnes (c’est comme pour les manifs, ça dépend de qui compte).
Quand il se décida enfin à écluser son canal, les banques européennes le lâchèrent et les Américains n’eurent plus qu’à récupérer l’affaire, s’arrangeant au passage pour s’octroyer à vie le canal et 8km de terre de chaque côté. Mis en service en 1914, le canal ne fut restitué au Panama que fin 1999.
Tarifs de passages. Ce n’est pas donné !
Depuis, forcément, à 1 million de $ le passage des navires les plus grands, l’économie se porte mieux. On agrandit maintenant les écluses. Celles qui accueillaient au maximum des bateaux de la catégorie « panamax » (32m de large sur 294m de long) sur laquelle se sont longtemps calqués les constructeurs, sont complétées depuis 2016 par des écluses « néopanamax » capables de faire passer des géants de 49m de large et 366m de long. Le problème c’est qu’elles consomment beaucoup plus d’eau et que la ressource commence à manquer.
Nous repérons de loin les navires transporteurs de véhicules. Mais ce n’est ni l’un ni l’autre. Nous nous contenterons de la belle vue sur la skyline malgré le temps un peu gris.
Bon, c’est LEUR problème. Parce que le nôtre à ce moment précis, c’est que Roberto attend à un bout du canal le Titus, un transporteur de véhicules de la catégorie Neopanamax, bloqué à l’autre bout…
Nous n’avons pas fait d’excursion sur le canal, comme en 2019, mais voici quelques clichés pris à cette occasion. De bonnes sensations que de filer dans une petite embarcation le long de ces navires géants, une visite didactique et en direct du fonctionnement des écluses, et même un simulateur ! Retour par la ligne de chemin de fer qui a assuré les transports d’un océan à l’autre de 1855 à 1914. Elle est toujours très active : certains navires au tirant d’eau limite y font transporter leurs containers pour s’alléger et pouvoir passer les écluses les moins profondes.
Adios Santa Ana
La place Santa Ana, cœur du quartier
Nous quittons aujourd’hui notre location dans le quartier de Santa Ana, un secteur en tout début de rénovation de la zone historique de Panama City, mélangeant quelques constructions modernes comme la nôtre, des immeubles vieillots mais fonctionnels et des bâtiments dont ne persistent plus que murs et façades, dans l’attente sans doute qu’un pâté de maison complet se libère pour être livré à un promoteur. Au cœur de tout cela, la place Santa Ana avec ses grands arbres aux racines pendantes, son kiosque central, ses bancs toujours occupés de locaux qui mangent, lisent ou discutent. Peu de touristes finalement, comparativement aux secteurs restaurés, mais une ambiance bien plus authentique dont nous avons pleinement profité pendant deux semaines. Le 26 juillet prochain, le quartier fêtera ses 350 ans d’existence. Dans le Nouveau Monde, c’est beaucoup.
L’église Santa Ana et son clocher verdoyant
Joli bâtiment de style colonial espagnol en bordure de place
Lieu de repos ou d’échanges pour les habitants. Il fêtera bientôt ses 350 ans d’existence
Notre logement est à 100m sur la gauche. C’est dire comme nous sommes en pleine immersion
La déco murale près de chez nous est sympathique
Les immeubles et boutiques ont du caractère…
au fait, savez-vous ce qu’est une « sastreria » ?
J’adore la conservation des façades en attendant la rénovation,
et aussi l’ambiance décontractée et disparate de la rue, avec cette supérette et sa caisse réservée aux retraités (ceux qui « jubilent »…), ces vendeurs de bijoux au parapluie, ces sacs étalés en pleine rue…
Là, c’est juste une des façades du marché couvert. On aurait pu se contenter d’un p’tit crépi, mais non.
Baisser des couleurs
Un certain regret de quitter tout ça…
Nous préparons nos bagages, un petit pincement au cœur. D’abord parce que se termine ici notre périple américain, plus de 50 000 km parcourus en 17 mois à travers 10 pays que nous ne connaissions pas pour la plupart. Ensuite parce qu’en prenant l’avion ce soir, nous laissons Roberto derrière nous alors que normalement il aurait dû nous précéder. Bon c’est comme ça. Le bon côté c’est qu’avec ce retour en Europe, nous allons revoir famille et amis, enfin peut-être pas tous, il y a du monde ! Et puis nous reviendrons en Amérique, c’est sûr. Au moins pour voir le Sud. Alors ce n’est qu’un hasta luego mon frère…
Nous quittons Panama City sous la pluie. A l’aéroport, on ne peut que constater la perfection dans la gestion du poids des bagages ! Au départ de l’avion, les employés jouent le jeu en nous disant au revoir. Seul le Titus nous nargue, bien ancré sur sa bouée.
Épilogue
Ce samedi 1er juillet, 15 jours après son arrivée, le Titus se décide enfin à traverser le canal, bien accompagné par ses bateaux-pilotes afin qu’il ne se perde pas (il ne manquerait plus que ça !). 8 heures plus tard il arrive au port de Manzanillo. Roberto va enfin pouvoir commencer sa propre transat en solitaire. Enfin je veux dire sans nous, car les transporteurs de véhicules comme le Titus peuvent emporter plus de 8000 Roberto à la fois !
Nous explorons maintenant la vallée centrale du pays et ses alentours, en poussant une petite pointe vers le nord de la côte Caraïbe. Cette « vallée » est en fait un haut plateau avoisinant les 1000 mètres d’altitude, ce qui nous apporte une fraîcheur bienvenue. En dehors de la capitale San José, notre quotidien sera encore dominé largement par la nature, avec des rencontres animalières exceptionnelles.
Las termales del bosque
Vous vous doutez que le nom nous a attirés comme des aimants. Cet ensemble méconnu de bassins d’eau thermale vaut pourtant assurément le déplacement, tant il est l’antithèse des installations commerciales de La Fortuna. Après avoir laissé Roberto tout seul au parking (à 10h nous sommes les premiers visiteurs), nous nous acquittons d’un droit d’entrée modique d’environ 5 € par personne – c’était entre 8 et 75 à La Fortuna ! – puis traversons à pied la forêt tropicale luxuriante qui mène au site. 10 minutes plus tard, nous découvrons cette série de bassins, une dizaine environ, groupés par 2 ou 3, emplis d’une eau parfois claire ou parfois trouble, allant du jaune paille au bleu foncé, et dont la température, indiquée sur de petits panneaux s’étage entre 30 et 48°C. Nous n’avons que l’embarras du choix et allons les tester tous un par un. Ma préférence va pour le 44 jaune paille, tandis que Claudie préfèrera le 39 bleu opalescent. Très relaxés, nous allons prendre une excellente piña colada au petit bar et nous restaurer d’un repas rapide. Sans doute préparé par l’hôtel voisin, que nous avons traversé pour arriver au parking. Une petite dizaine de visiteurs en tout ce matin-là. A la fin nous nous connaissions tous et le dernier nous a dit « au revoir ». En Français bien sûr !
Après un petit parcours en forêt apparait une série de bassins
Il s’agit bien d’eau thermale, de 30 à 48°C comme celui du dessus. Claudie a préféré 36 et moi 44…
Un endroit calme et relaxant. Le pied, quoi !
Un moment inoubliable
Sur les conseils d’amis voyageurs, nous faisons étape chez José, un guide naturaliste ayant décidé au moment du confinement, alors qu’il avait perdu toute activité chez son employeur, de se mettre au vert en accueillant des voyageurs nomades ou non dans un petit jardin tropical qu’il aménagerait lui-même, idéalement situé près d’une forêt avec tous ses attraits. Le résultat est déjà très probant. Roberto a droit à un emplacement ombragé sur une belle pelouse, bordé de fleurs tropicales parfaitement entretenues. Tous les services de base sont à disposition, dont une petite cuisine et de grandes tables pour les visiteurs. Rien que cela vaudrait le déplacement. Mais l’énorme plus, c’est José, qui propose spontanément une visite des lieux, du jardin dont il connait chaque recoin et dont il est tellement admiratif qu’il prend presque autant de photos que nous, à la forêt voisine où il va nous faire découvrir faune et flore pendant plus de 3 heures, que nous n’avons pas vu passer. Nous avons vu des arbres et fleurs magnifiques, nous avons senti les feuilles du cannellier, nous avons goûté à divers fruits ainsi qu’au café et au thé qu’il produit, nous avons cherché et trouvé les célèbres petites grenouilles « blue jeans », nous avons observé pas mal d’oiseaux, nous avons tordu le cou pour repérer des singes hurleurs très hauts dans les arbres et j’ai pu photographier mon premier toucan. Et bien entendu, l’endroit s’appelant Caribbean Rainforest Sloth, nous avons vu une demi-douzaine de paresseux, dont deux tout près de notre emplacement.
Arrivée chez notre hôte qui a le sens de la réception
Nous sommes hébergés dans un jardin tropical luxuriant que José a aménagé lui-même et dont il propose d’emblée la visite
La faune et la flore sont riches. José est tellement passionné qu’il prend presque autant de photos que nous !
Nous rêvons d’un jardin comme ça Claudie et moi
Cette plante est un Tabacon. Elle est originaire du Costa Rica
Après le jardin, la balade commentée se poursuit dans la forêt adjacente. Les découvertes seront encore nombreuses, comme ces plantes rampantes qui épousent les rochers ou les arbres, ce tronc moussu qu’on dirait enneigé ou encore ces graines velues dont on se sert pour garnir les oreillers
La faune n’était pas en reste, avec des singes hurleurs, des toucans (celui de gauche est le premier que j’aie pu photographier) et quelques paresseux sommeillant dans leur arbre
Les paresseux, c’est difficile à photographier, surtout avec un smartphone. Non pas à cause de leur vitesse de déplacement -loin de là, nous avons largement le temps de les cadrer – mais parce qu’ils vont tout de même se percher assez haut afin de ne pas trop être dérangés, et le téléobjectif des smartphones, lorsqu’il est présent, est très limité. Après le déjeuner, Claudie décide de retourner en forêt compléter sa collection de graines « œil de bœuf » en vue de se faire un collier. Mais à peine partie, elle m’appelle : « Viens voir vite ! ». Je la rejoins en courant et la trouve devant l’un des paresseux de l’entrée, cramponné à la hauteur de nos yeux sur un petit arbre qu’il a sans doute entrepris de descendre, arrêté en route par l’apparition de Claudie. Nous nous rapprochons lentement pour mieux observer l’animal qui nous regarde fixement, et arrivons à prendre des photos de cette scène extraordinaire, tant-il est rare de voir un paresseux descendre d’un arbre. Dans le milieu naturel en tout cas. L’animal, peut-être apeuré, finit par remonter, pas bien haut parce que l’arbuste est frêle, puis semble se rendormir. Claudie repart chercher ses graines, je repars discuter avec Jose et d’autres visiteurs qui viennent d’arriver. Moins d’une heure plus tard, Claudie va jeter un œil du côté du paresseux et j’entends de nouveau : « Viens voir vite ! ». Je me précipite et cette fois, ce sont deux paresseux qui sont entrain de descendre de leur arbre. Ça arrive normalement une fois par jour (ils descendent pour faire leurs besoins ou changer de perchoir) et plutôt la nuit par souci de discrétion. Il est en tout cas exceptionnel d’assister à cela, notre hôte nous affirme que c’est la première fois que ça arrive ici et que nous sommes vraiment chanceux. Figés comme des statues, nous assistons à la lente descente des paresseux puis à leur progression lente sur le sol tout près de nous. Assise, Claudie en verra un passer à un mètre d’elle ! Un moment extraordinaire. Nous les suivons ensuite à distance raisonnable jusqu’à leur nouvelle résidence pour la nuit à venir. Ils y seront d’ailleurs encore le lendemain.
Claudie m’appelle : un premier paresseux est entrain de descendre de son arbre. Effrayé par notre présence, il va remonter…
Mais il va finir par redescendre, accompagné par un autre, et ce sont 2 paresseux qui vont traverser le chemin devant nous !
Des endroits comme ça, on en redemande !
Tortuguero, l’Amazonie costaricienne
Cet enchevêtrement de canaux, de marais et de rivières dans une forêt tropicale au nord du pays, sur la côte caraïbe, est probablement mieux préservé par sa difficulté d’accès (uniquement par voie fluviale ou par la mer) que par sa classification en parc national en 1970. Lors de notre visite en 2009, il nous avait fallu plus de 4 heures de bateau pour le rejoindre depuis Limon. Certes un embarcadère plus proche, La Pavona, existait déjà, mais il n’était relié au réseau routier principal que par une mauvaise piste souvent boueuse que n’empruntaient pas les transports en commun. Cette piste est aujourd’hui goudronnée et nous avons passé la nuit à La Pavona, la dernière de la saison sèche qui s’étend de décembre à avril. De fait, le lendemain, le premier mai à 6h du matin, il s’est mis à pleuvoir pour la première fois depuis longtemps. Incroyable cette météo si ponctuelle !
Embarcadère de La Pavona. Ci-dessus le 30 avril, dernier jour de la saison sèche… Ci-dessous le lendemain 1er mai, premier jour de la saison humide. Incroyable comme la météo est ponctuelle ici !
Enfin bon, ça ne va pas durer si longtemps et nous pourrons profiter pleinement du paysage
6 heures du matin et pourtant nous étions prêts à embarquer pour une excursion d’une journée dans le parc. Car pour voir la nature, il vaut mieux se lever tôt. Une visite encore une fois de qualité, avec un guide naturaliste qui n’avait pas son pareil pour repérer tout ce qui bouge, du colibri sirotant son nectar au caïman dont seuls les yeux émergent de l’eau trouble du canal, en passant par les singes araignées qui se balancent sous les branches, loin au-dessus de nous. Il savait identifier les chants des oiseaux, qu’il reproduisait ensuite avec son smartphone pour communiquer avec eux. Enfant de la région, il en connaissait bien sûr toute l’histoire, depuis l’arrivée des nicaraguayens chasseurs de tortues (le littoral est propice à la ponte, c’est d’ailleurs la signification du nom du lieu) venus finalement s’installer ici à l’invasion touristique croissante depuis les années 70. La flore est aussi particulièrement riche et belle, bien entretenue par la pluviosité particulièrement élevée du lieu (plus de 6 m par an !). Mon secteur préféré a été l' »allée des palmiers », un canal étroit dont l’eau calme reflète en miroir les palmiers et autres palétuviers qui la bordent.
à commencer par la faune : reptiles, mais aussi oiseaux et singes dans les arbres
Mais le plus beau a été ce canal des palmiers, reflétant en miroir la végétation alentour
La lagune de Tortuguero n’est plus séparée de la Mer des Caraïbes ici que par cette mince bande de terre
Nous avons ascensionné un petit volcan pour aller profiter du panorama. C’est vert, non ?
Il pleut plus de 6 mètres d’eau par an ici, ça se voit sur les feuilles et dans le ciel
Le village de Tortuguero lui-même n’est pas extraordinaire, totalement centré sur les activités touristiques. On y déguste toutefois une excellente cuisine créole dans un décor sympathique
Visite du volcan Poas
Nous l’avions ratée lors de notre voyage de 2009, l’accès au volcan étant fermé en raison de glissements de terrains. Les fermetures sont d’ailleurs relativement fréquentes, en raison de l’activité volcanique continue depuis plus de deux siècles. La dernière éruption date de 2019, mais le Poas produit continuellement des tremblements et des fumerolles. L’ascension est facile puisque la route parvient à quelques centaines de mètres du cratère, l’un des plus grands du monde avec un diamètre de 1320 m, hébergeant un beau lac gris-bleu parcouru de brumes mobiles. L’accès est bien sûr interdit, en raison des caractéristiques de l’eau, très chaude et acide, et du potentiel éruptif du volcan. Des abris sont d’ailleurs disponibles un peu partout, y compris sur le chemin d’accès, et un système visuel et sonore alerte en cas d’augmentation de la teneur en soufre de l’atmosphère.
C’est un joli spectacle, qui s’apprécie plutôt le matin de bonne heure (entre 8h et 9h), afin d’éviter les hordes de touristes qui débarquent des bus après cela et surtout les nuages qui se forment rapidement en cours de matinée et peuvent masquer complètement la vue. Nous avons pour notre part dormi sur le parking d’un hôtel juste à côté, profitant au passage d’une fraîcheur bienvenue grâce à l’altitude (2200 m pour le parking, 2700m pour le volcan).
Aller au volcan Poas n’est pas difficile : il faut juste grimper assez haut, traverser des champs d’hortensias et des plantations de café bordées de bougainvilliers
Au point de bivouac, à 2200m d’altitude, le panorama sur la vallée de San José est splendide, de jour comme de nuit. Et la fraîcheur est au rendez-vous.
Dès 8 h du matin, pour échapper à la foule et aux nuages, nous nous engageons sur le sentier, parsemé d’une végétation impressionnante et d’abris anti-éruption qui le sont tout autant
Nous nous imaginons coinçés là, à lire tout ce qui va bien pouvoir nous tomber dessus…
Arrivés au sommet (2760m) le cratère s’offre à nous, ainsi que son joli lac dont la couleur menthe glaciale reflète mal une température élevée (40 à 60°C) et un pH très acide. Pas vraiment envie de se baigner ou de tomber dedans !
Mais pour la photo de famille c’était sans problème. Nous avons trouvé des touristes français pour nous faire le cliché !
Le volcan est bien surveillé. Alarmes visuelles et sonores si la teneur en soufre s’élève et abris en béton en cas d’éruption. Car le cratère crache alors de gros morceaux, comme en témoigne cette trace de l’éruption de 2017.
En tout cas, les abondantes fumerolles et les frémissements de l’eau montre bien l’activité permanente du volcan Poas. Impressionnant. Au fait vous aviez remarqué que le lac avait la bouche en coeur ?
SOS Animaux en détresse
Le Rescate Wildlife Rescue Center, près d’Alajuela, est une association à but non lucratif qui depuis plus de 30 ans se consacre à la récupération des animaux en difficulté, à leur remise en état et à leur libération dans la nature lorsque c’est possible, dans 89% des cas. Les 11% restants, inaptes pour diverses raisons au retour à la vie sauvage, sont gardés ici. Il peut s’agir d’une infirmité, genre perte d’un aile pour un oiseau, ou bien d’un contact initial trop fréquent avec les humains. Dans cet endroit, ils sont aux petits soins. Beaucoup restent en liberté et se baladent dans les allées, voir se posent sur le grillage à l’extérieur des quelques cages comme pour narguer leurs occupants. A noter la présence de plusieurs cages à oiseaux dans le parc utilisées pour protéger …de jeunes plants que les animaux dévoreraient. Assez souvent sur les pancartes, les motifs fréquents des accidents ayant amené les animaux ici sont expliqués, et l’humain a une place prépondérante. L’environnement est de qualité et bien entretenu. Nous nous sommes régalés.
Malgré les grilles, nous ne sommes pas dans un zoo : les animaux sont posés AU-DESSUS !
Confirmation avec cet iguane qui nous tire la langue et cet autre qui nous montre sa queue…Ici, ce sont les arbres qui sont en cage. Les animaux, eux, discutent du menu au restaurant.
Ils se passionnent aussi pour la vie nomade et s’exhibent volontiers au volant. Attention tout de même dans les allées, y a du monde qui circule !
Ces perroquets par exemple n’ont pas de cage. Mais on leur a construit une petite maison qui a l’air de leur plaire puisqu’ils n’en bougent pas. Ci-dessous aussi, on voit bien que la vie est tranquille. Ça discute, ça se promène…
Il est possible aussi que ces animaux ne s’échappent pas parce qu’ils sont handicapés. Les plus chanceux sont finalement ceux qui sont dans des cages parce qu’ils vont pouvoir être relâchés. Comme ce toucan par exemple ? Je suis assez content de ma photo en tout can euh en tout cas.
Si vous voulez en savoir plus, ou pourquoi pas faire un don pour sauver un toucan ou un jaguar, c’est ici.
Nous avons visité un « arteroport »
Si la morphologie de ce Museo de Arte Costarricence vous rappelle vaguement quelque chose, vous avez raison. Il ne s’agit ni plus ni moins que du premier aéroport international de San José, ayant fonctionné de 1940 à 1955 jusqu’à l’inauguration de son successeur actuel avant d’être reconverti en musée en 1958. Et la haute structure centrale est bien son ancienne tour de contrôle. Si un petit contrôle de sécurité est encore appliqué à l’entrée, point n’est besoin de montrer son billet pour accéder aux salles d’embar euh d’exposition puisque ce musée est entièrement gratuit.
L’actuel Museo de Arte Costarricense et l’ancien aéroport du pays (image récupérée sur le site du MAC)
Les artistes exposés sont principalement des costariciens ayant vécu de la seconde moitié du XIXème siècle jusqu’à maintenant. Sur les 1700 œuvres que possède le musée, seulement une partie est exposée dans 4 salles dites d’art visuel pour rester ouvertes à différentes techniques.
Parmi les peintures exposées, nous avons bien aimé celles de Harold Fonseca (1920-2000)
A l’étage, nous visitons l’ancien salon diplomatique, appelé salon doré, dont les murs sont entièrement décorés de bas-reliefs retraçant l’histoire du pays depuis la vie paisible des première tribus indiennes jusqu’à l’inauguration de l’aéroport. Et le sculpteur était français, un certain Louis Féron, qui a peut-être été oublié par ses compatriotes pour s’être ensuite fait naturaliser américain.
Le salon doré : l’histoire du Costa Rica en bas reliefs racontée par un Français
A l’entrée du salon est exposé un collier reproduisant toute la frise. Réalisé par notre même artiste français Louis Féron, qui était aussi (et surtout) orfèvre.
Nous terminons par le jardin des sculptures, occupant une partie de l’ancien tarmac, et présentant également des artistes locaux. Une visite virtuelle est disponible sur le site du musée.
Attenant au musée, sur l’ancien tarmac, un agréable jardin de sculptures
San José, en or, en jade …et en béton
La capitale du Costa Rica ne reflète en rien l’image de ce beau pays. La nature si belle ailleurs y a presque disparu, les routes, plutôt bonnes en campagne, sont ici mauvaises et pleines de trous, la circulation est dense et bruyante et la pollution est à l’avenant. Nous nous y sommes tout de même arrêtés 48 heures, pour explorer à pied sont centre-ville colonial agrémenté de beaux bâtiments et de quelques musées intéressants, comme celui de l’or précolombien ou encore celui du jade.
Garés dans un parking couvert à côté d’un congénère costaricien, nous partons à pied visiter la capitale
Le centre-ville, en majorité sans charme, possède tout de même quelques beaux restes, comme cette poste en service depuis 1917,
cette « cathédrale métropolitaine », assez austère à l’extérieur mais dont l’intérieur mérite la visite,ces pavillons appelés « Temple de Musique », « Pavillon » et « Kiosque à Musique »,
ce Théâtre National, construit en 1890 après qu’une diva espagnole en tournée en Amérique latine ait boudé le Costa Rica faute de salle convenant à sa petite personne,
ce Musée National en forme de château fort (c’était auparavant une caserne),
cet « Edificio Metalico », de fabrication française, tout en pièces de métal préfabriquées en Belgique, abritant des écoles,
ce Monument National (à gauche) lui aussi du à un artiste français (Louis-Robert Carrier-Belleuse), représentant 5 amazones (une pour chaque pays d’Amérique centrale) chassant le mercenaire américain William Walker et contribuant ainsi à l’indépendance de ces pays, cette Maison Jaune (à droite) qui fut un temps la résidence présidentielle avant de devenir le ministère des affaires étrangères,
et cette scultpture urbaine dans le Parc National appelée « Nouveau Paradigme » (si vous savez pourquoi dites-le moi !)
Nous avons visité également le Musée de l’Or précolombien, présentant plus de 1600 objets faits de ce métal précieux, dont la plus grosse pépite trouvée au Costa Rica (2,3kg)
Objets de la vie quotidienne, amulettes des chamans, offrandes funéraires, nombreux furent les usages de l’or par les Amérindiens, qui exploitaient le métal précieux depuis au moins 2000 ans av. J.-C.
Hormis quelques usages quotidiens, l’or était plutôt symbole de pouvoir mais ne servait pas de monnaie. De toutes façons ils ne pouvaient rouler sur l’or puisque n’utilisant pas la roue !
En cours de journée, nous sommes tombés sur le musée du jade. La visite n’était pas prévue, mais comme notre guide disait que les pièces étaient bien mises en valeur par un éclairage en transparence, nous sommes entrés jeter un œil. Sauf qu’aucune pièce n’était mise en valeur de cette façon. Déçu, j’ai décroché et même un peu dérapé…
Musée du Jade : de belles pièces, oui, mais où est le rétro-éclairage promis ?
Un peu énervé, j’ai cliqué sur l’audioguide en Brunka (un langage amérindien). Forcément, les légendes des photos suivantes en seront quelque peu perturbées…
Là, j’imagine que les Brunka avaient inventé la pétanque… C’était bien avant les Marseillais qui n’ont découvert le jeu qu’en 1908.
Séance de fouilles en cours. Moi, je dirais que le personnage était peintre. Et vous ?
Administration de suppositoire par un chamane qui hésite entre la petite et la grande sarbacane
Père Brunka récompensant ses enfants d’une crêpe au Nutella.
Assiette amérindienne. Quant on vous dit que ces civilisations étaient en avance !
Au musée du jade, il n’y avait pas que du jade (non rétro-éclairé) mais aussi quelques expos temporaires, dont celle de Isidro Con Wang, un costaricien d’origine chinoise. Libéré de la pression de son père qui l’a fait travailler dur, dans les fermes notamment, jusqu’à l’âge de 40 ans, il a pu enfin assouvir son désir de devenir artiste, puisant son inspiration à la fois dans ses racines et dans son expérience agricole. D’où la présence quasi constante de taureaux dans ses œuvres, très colorées par ailleurs, voire psychédéliques. Ça nous a reposé du jade.
La plus belle cathédrale du Costa Rica
La Basilique Notre Dame des Anges à Cartago mérite en effet à elle seule un petit chapitre. Une statuette de vierge noire découverte ici en 1625 sur un rocher puis y retournant obstinément dès qu’on la déplaçait poussa la communauté catholique à édifier une cathédrale à cet endroit. L’ouvrage fut détruit par un tremblement de terre en 1926. Mais comme à l’inverse de la vierge elle ne réapparut pas spontanément, elle fut reconstruite en 1929. En acier recouvert de béton, on n’est jamais trop prudent. L’édifice de style byzantin présente plutôt bien avec une façade ouvragée, une superbe coupole octogonale. A l’intérieur, le plafond lambrissé et compartimenté est de toute beauté, tout comme les multiples colonnes en albâtre décorées comme les murs de motifs floraux et les vitraux très lumineux. La foule ne s’y trompe pas et vient en nombre depuis la capitale, traversant la cathédrale à genoux jusqu’à l’autel.
Façade de la Basilique, de style néo-byzantin
A gauche, l’effigie de la vierge noire (20cm de haut !) – A droite les pèlerins avancent à genoux
Vue panoramique de l’intérieur
l’une des chapelles
A la rencontre des quetzals
Cet oiseau sacré des Mayas ne se rencontre qu’en Amérique centrale, mais il est particulièrement difficile à observer. On ne le trouve pas en captivité car il meurt rapidement s’il est enfermé, ce qui en fait un symbole de liberté. Il faut aller dans les forêts d’altitude, se lever très tôt et bien ouvrir les yeux pour avoir des chances de l’apercevoir, car un oiseau vert sur fond vert, ça n’est pas évident à distinguer. Nous avions déjà aperçu le vol furtif de 2 de ces oiseaux lors de notre séjour au Panama en 2020, le plumage vert étincelant devenant bien visible lors du déplacement d’un arbre à un autre. Mais c’était vraiment fugace. Pour nous donner toutes les chances, nous sommes allés nous garer pour la nuit tout près du Parc National des Quetzals, à San Gerardo précisément.
Roberto sur une épaisse moquette. A l’heure de la publication, nous n’étions pas sûrs de pouvoir en sortir…
Réveillés à 5h du matin, nous étions à l’endroit le plus propice, à 1 km de là, au lever du soleil. Quelques petits groupes accompagnés d’un guide étaient déjà là. Ça aide pour voir dans quelle direction pointer son regard puis ses jumelles. Et puis bingo, nous les avons vus. D’abord fendant l’air, bien reconnaissables grâce à leur longue queue, puis posés sur les branches, alors immobiles quelques minutes avant de redécoller, nous permettant de bien les observer, à distance raisonnable. Pour la photographie, c’est plus difficile, car nous ne sommes équipés que de smartphones et si ces appareils font des photos honnêtes en focale standard, ils sont très limités en téléobjectif. Mais cette observation rare est bien dans la boîte, je veux parler de notre boîte crânienne bien sûr. Une croix de plus cochée sur notre « wish list ».
Si les gens regardent tous par là, c’est qu’il doit y avoir une bonne raison
Oui ! Des quetzals ! Les photos au smartphone sont certes pitoyables, mais on vous assure que c’était mieux aux jumellesMa voisine d’observation, française, Sonia, était mieux équipée. Elle a gentiment promis de m’envoyer ses clichés
Quoi de mieux que ces magnifiques et rares oiseaux, l’espèce locale s’appelant d’ailleurs le quetzal resplendissant, pour terminer cette seconde partie de notre parcours costaricien. La richesse de ce que nous avons pu voir ces dix derniers jours a mis la barre assez haut. L’Est du pays va-t-il être à la hauteur ? Vous le saurez dans le prochain épisode !
Le langage québécois coloré, appelé ici parlure, participe au bonheur de nos découvertes. Nous vous présentons ici quelques-unes de ces merveilles en parallèle avec nos visites de Montréal à Trois-Rivières.
Salut, tu vas bien ?
A Montréal aussi les gens ont dans le cœur le soleil qu’ils n’ont pas dehors. Nous sommes très bien accueillis partout avec des « Bon matin » dans la rue, des « Salut, tu vas bien ? » ou même des « Allo » (ça signifie aussi bonjour !) à l’entrée d’une boutique ou d’un restaurant ou encore des « Bienvenue » lorsque l’on remercie le serveur (l’expression est employée en fait pour « de rien ») venu nous réchauffer (resservir du café) ou nous apporter la facture (l’addition). Les Montréalais semblent détendus et souriants, presque joyeux parfois, en contraste avec le temps gris, frais, venteux et bruineux lors de notre arrivée. De quoi ressortir la petite laine et ternir un peu les photos de cette première journée dans la vieille ville. Les seuls clichés colorés sont ceux pris en intérieur.
Marché Bon SecoursChapelle Notre Dame de Bon SecoursLe Marché Bon Secours, hébergeant maintenant des boutiques d’artisans, a accueilli autrefois aussi bien des maraîchers que le parlement canadien délogé par un incendie. La chapelle datant de 1655 est la plus ancienne de Montréal. Elle est particulière par son grand nombre d’ex-votos apportés par les marins rescapés de naufrages …ou pour s’en protéger. Intérieur de la chapelle avec les ex votoSilo n° 5 désaffecté, gardé pour rappeler que Montréal a été le plus grand port céréalier mondialLa Basilique Notre Dame, si terne à l’extérieurmais si colorée à l’interieurArbre de vie majestueux,vitraux multiculturels,et un orgue magnifique de 7000 tuyauxL’Anglais suspicieux devant la basilique catholiqueLa Francaise méprisant la banque anglaiseDeux statues amusantes du même auteur sur la place qui sépare la Basilique de la Banque de Montréal. Du côté de l’édifice religieux, un anglais portant son carlin semble juger excessive l’emprise de la religion sur les franco-canadiens. Du côté de la banque, une femme portant son caniche méprise manifestement l’établissement financier, symbole du pouvoir anglais.La Banque de Montréal, la première en place et toujours activeDans le même quartier, une autre banquetransformée en café !Clin d’oeil au métro parisienLa Basilique-cathédrale Marie Reine du Mondereproduisant au 1/4 la Basilique St Pierre de Rome
Il pleut à boire debout
« D’la pleu toujours, d’la pleu tout l’temps, d’la pleu les troè quarts de l’année », poétisait mon grand-père dans son patois solognot. En France on dit maintenant qu’il pleut des cordes, aux USA des chats et des chiens, mais ce mercredi, icitte à Montréal, il pleuvait à boire debout. Il mouillait beaucoup en quelque sorte. Nous ne sommes pas pour autant restés assis sur nos steaks (à ne rien faire), préférant aller magasiner (faire les boutiques) munis de nos parapluies, avant de nous réfugier au Musée des beaux-arts. Un grand complexe de 5 bâtiments reliés entre eux par des souterrains, hiver oblige, hébergeant tellement de collections que nous avons dû faire des choix drastiques. Nous nous sommes limités à celle sur l’art Inuit, pas si commun, à l’exposition temporaire très colorée de Nicolas Party, artiste peintre Suisse qui a réalisé plusieurs œuvres directement sur les murs du musée, et au bâtiment dédié aux arts décoratifs et au design. Il est toujours intéressant de voir comment les créateurs revisitent nos objets du quotidien. Après les photos légendées, un petit quizz vous est proposé pour trouver à quoi peuvent bien servir les 2 dernières machines.
Tête de chaman en vertèbre de baleineJoueur de tambour en os de baleineArt InuitDeux caribous serpentine« Migration », en stéatite et peau de phoqueExposition « L’heure mauve » de Nicolas PartyNicolas PartyNicolas PartyNicolas PartyNicolas Party
Arts décoratifs et design
Produits vitres et WC version designUn chinoisUne corbeille a papiersDes arrosoirsUne cafetièreEt une théièreUne commode revisitéeUn joli banc papillon
Quiz du jour : saurez-vous retrouver l’utilité de ces deux objets ?
Objet 1 1A – Un dictaphone ? 1B – Un inhalateur de solutions soufrées ? 1C – Un épilateur ?
Objet 2 2A – Un pétrin de boulanger ? 2B – Une machine à fabriquer des préservatifs ? 2C – Un moteur de hors-bord ?
Résultats à la fin de l’article
Et on termine la partie artistique par un peu de street-art à l’extérieur du musée
Street-art Montréal
Pour info, Les foufounes électriques est le nom d’un bar branché de Montréal axé sur la culture punk, gothique et alternative. En québécois, foufounes signifie fesses…
Portrait géant de Léonard Cohen, qui est né et a grandi à Montréal
C’est tiguidou !
C’est tiguidou, on est revenus aux belles températures ! Ma blonde et moi on a embarqué dans not’ roulotte pour aller au Mont Royal. J’ai chauffé Roberto jusqu’à un stationnement, ça m’a coûté 13 piasses, c’était pas dispendieux. Pis on a mis nos espadrilles et on est partis prendre une marche. Y f’sait chaud, pas besoin d’s’abrier. D’ailleurs le monde movait plutôt en camisole et gougounes qu’en chandail. Nous avons dîné dans la van, mais on aurait pu aussi bien manger des sous-marins sur une des tables de pique-nique, en faisant attention de bien tout mettre après aux vidanges au risque de se prendre un ticket. C’est de même icitte !
Chouette, le beau temps est revenu ! Ma chérie et moi avons pris notre van pour aller au Mont Royal (le point culminant de Montréal qui a donné son nom à la ville). J’ai conduit Roberto jusqu’à un parking, ça m’a couté 13 dollars la journée ce n’était pas cher. Puis nous avons mis nos baskets et sommes partis en randonnée. Il faisait chaud, pas besoin de se couvrir. D’ailleurs, les gens portaient plutôt des débardeurs et des tongs que des pulls. Nous avons déjeuné dans le van, mais nous aurions pu tout aussi bien manger des sandwiches sur une des tables de pique-nique, en faisant attention de tout mettre après aux poubelles, au risque de se prendre une amende. C’est comme ça ici !
(Traduction de l’auteur, en l’absence de cette fonctionnalité sur Google et autres Reverso)
Sur les photos, vous verrez les vues panoramiques qu’offrent le belvédère et les sentiers au sommet du parc, un chanteur français qui passait par là, la grande croix visible à 80km à la ronde et le lac aux castors qui contrairement à ce que son nom indique héberge des poissons rouges.
Panorama de Montréal vu du Mont RoyalAutre vue dégagée depuis un bélvédère du parcPendant que la croix au sommet veillait sur tous,un jeune chanteur francais donnait de la « toune »Contenu du Lac aux Castors. Vous pouvez vérifier, rien de ressemblant !
Une belle fin de semaine
Ah oui ici on ne dit pas week-end. La plupart des mots anglais sont bannis. Pour cette fin de semaine, donc, nous sommes allés rendre visite à nos amis de St Barth, Véronique et Pierre, qui ont acheté ici un petit châlet au bord d’un lac dans la belle région des Laurentides au Nord de Montréal. Une maison toute bleue qui m’a donné envie de pasticher une chanson bien connue de Maxime Le Forestier. Je ne suis qu’un poète de 4 sous, vous êtes prévenus !
Deux maisons bleues
Ce sont deux maisons bleues Adossées à la colline D’un lac oublié en plein Canada L’une est toujours là, l’autre y a roulé. On se retrouve ensemble après une année de route Véronique et Pierre, Claudie et donc moi Autour du repas, c’était comme hier. Quand les étoiles s’allument Quand apparait la lune Le lac est beau là devant vous Scintillant de cent mille et un éclats
Parlant jusque très tard Échangeant sur tous nos rêves On racontera nos meilleures histoires Nos petits tracas jusqu’à la nuit noire. Quand l’aube enfin se lève Le canot quitte la grève Le lac est beau, il est à nous Glissons sur l’onde, n’attendons pas
Ce sont deux maisons bleues Qui espèrent bien se revoir Dans quelques années, celle qui reste là Et l’autre qui aura fini sa tournée
Le lac Casavant
Nous avons eu le plaisir de rencontrer chez nos amis leurs sympathiques voisins, Ninon et Laurent, de vrais Québécois qui nous ont appris plein de trucs sur le pays et donné des tuyaux sur nos futures visites. Nous étions ravis aussi qu’ils connaissent et apprécient la série québécoise que nous visionnons actuellement, Le temps d’une paix, une saga familiale qui se déroule dans le Québec rural entre la première et la seconde guerre mondiale. La première diffusion a eu lieu entre 1980 et 1986, mais a été suivie de nombreuses rediffusions tant les québécois en ont redemandé. Nous apprenons beaucoup sur la culture de cette époque tout en nous familiarisant avec les subtilités de la langue. Pour ceux qui voudraient s’y essayer, c’est disponible sur Youtube, voici le premier épisode. Il faut s’accrocher un peu pour comprendre au début, mais après ça vient tout seul.
https://www.youtube.com/watch?v=1_BHzWf_edE
C’est de valeur que tout soit fermé !
Depuis que nous sommes au Canada, nous constatons que beaucoup d’attractions, de musées ne fonctionnent pratiquement qu’en haute saison, soit de fin juin à fin août pour l’été. Nous aurions tendance à dire comme les locaux que « c’est de valeur », expression trompeuse qui signifie en fait « c’est dommage », mais d’un autre côté nous ne sommes pas si pressés de voir débarquer des hordes de touristes sur nos lieux de visites. Lors de notre passage à Trois-Rivières, entre Montréal et Québec, c’était un peu le cas. Sur la demi-douzaine de visites que nous projetions, nous n’avons pu en concrétiser que deux, celle du centre historique avec ses bâtiments très typiques de l’architecture canadienne, et celle de l’ancienne papèterie qui fut un temps la première productrice mondiale de papier. Il faut dire que la ville est idéalement située, au confluent de la rivière Saint-Maurice et du fleuve St Laurent, la première étant une excellente voie pour acheminer les arbres depuis leur zone de coupe dans l’arrière-pays tout en fournissant une eau d’excellente qualité pour fabriquer la pâte à papier (qui en contient à l’origine au moins 99%), le second étant propice ensuite à la livraison du produit fini dans le monde entier. Il est à noter que les habitants de Trois-Rivières s’appellent les trifluviens, alors qu’ils n’ont qu’un seul fleuve (le Saint-Laurent). Pire encore, ils n’ont qu’une seule riviève (la rivière Saint-Maurice). Le nom aurait été attribué par erreur par un navigateur malouin au XVIème siècle, qui ne se rendit pas compte que les 3 chenaux que forme la rivière Saint-Maurice à son embouchure proviennent du même cours d’eau. Pour une fois, honte à la France !
Borealis, musée relatant l’histoire de la papèterie de Trois-RivièresVestiges de l’ancienne papeterie. Imaginez la rivière emplie de troncs d’arbres flottantsMachine à fabriquer le papier, réduction au 1/4 d’une machine réelle à fins d’apprentissage du métier Les souterrains où l’eau était stockée après filtrationMaison rue des Ursulines à Trois-RivièresPensionnat des Ursulines, également cloître et hôpital religieuxL’église St James et ses statues quelque peu inhabituellesL’ancienne prison, ayant fonctionné de 1822 à 1986
Elle se visite mais on peut aussi y tenter l’expérience de l’incarcération pour une nuit, avec tout le protocole (mise en tenue, photos de face et profil, etc.) et nuit en cellule sous la surveillance d’un gardien, lui-même ancien détenu. Pas sûr qu’on vous pique votre portable, mais d’un autre côté il parait que c’est assez répandu dans les vraies prisons…
On peut y jouer au prisonnier volontaireAu Québec, dans certains restaurants on est invités à apporter son vinUn dépanneur d’aujourd’huiUn dépanneur d’autrefois
Les dépanneurs au Québec n’ont rien à voir avec la mécanique. Ce sont de petites épiceries qui vous « dépannent » à des heures précoces ou tardives de fournitures alimentaires de dernière minute. Celui de droite, une ancienne institution dans la ville s’est reconverti en magasin bio et vintage. On y trouve aussi ces sodas bizarres aux goûts étranges. Bon enfin si c’est bio…
SodasSodasSodas
Tu trouves-tu ?
Au Québec, le pronom tu est fréquemment redoublé dans les phrases interrogatives, comme dans Tu m’aimes-tu ? Là où ça se complique, c’est quand le premier pronom n’est pas tu, par exemple dans Il vient-tu avec nous ?. Ce tu qui devrait être tu viendrait en fait de la contraction t’y également employée en vieux Français. Tu comprends-tu ?
Points d’interrogation intriguants
Bon, je voulais plutôt vous parler de ces points d’interrogation bizarres, rencontrés à plusieurs reprises, qui ont attiré inévitablement notre curiosité. Il nous ont semblé dans un premier temps représenter une sorte de jeu de piste, jusqu’à ce que nous ayons eu l’occasion de les suivre et d’arriver …à l’office de tourisme. Ce point d’interrogation remplace en fait le « i » dont nous avons l’habitude et que la majorité des pays ont adopté. Je vous livre dans la foulée quelques panneaux amusants que nous avons rencontré sur notre chemin.
Office de tourismeDescenseur ?Vers « menés »Dépecage
Cette première étape sur la province de Québec s’achève. Nous venons d’arriver à la ville éponyme qui va mériter certainement plusieurs jours de visite. A bientôt pour le récit ! P.S. Réponses au quiz : 1A et 2C
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