130. Grèce, suite et fin

Après une pause-enfants de 3 semaines, nous retrouvons Roberto qui devait s’ennuyer un peu. Il faut être nomade pour comprendre avec quel plaisir nous retrouvons notre petite maison sur roues, toutes nos affaires à portée de main, un lit confortable et une mobilité sans égal. Nous reprenons de suite la route, appréciant au passage le poste de conduite en hauteur, idéal pour mieux apprécier le paysage tout en donnant une impression de sécurité.


À la recherche d’un peu de fraîcheur

Nous nous dirigeons d’emblée vers les montagnes afin d’échapper aux températures caniculaires qui nous accueillent. Après quelques hésitations pour trouver le combo idéal ombre + altitude + vent, nous trouvons notre bonheur dans une zone parsemée d’éoliennes, en gardant une distance raisonnable pour ne pas se trouver sur la trajectoire d’une pale qui se détacherait. Une chance pour un million, mais admettons … comme dirait Bigard. La nuit s’est confirmée aussi tranquille que la solidité des pales, ce qui nous a permis de récupérer notre jetlag (1 heure…)

Restant en altitude, nous suivons une jolie route bordée de sapins, traversant toutefois des secteurs incendiés quelques années auparavant. Ces troncs noirs tout tordus sont une vision assez triste, mais les petits buissons verts qui se reforment à leur base rassurent sur la résilience de la nature. Nous nous arrêtons pour la fin d’après-midi et la nuit sur une grande aire de pique-nique dans une clairière où quelques grands épicéas font de l’ombre. Malgré les 800 m d’altitude, il fait encore 35°C à 16h. Quelques chiens autour de nous viennent creuser un peu le sol pas loin de Roberto et s’y allonger dans la terre un peu moins chaude. Tout en semblant guetter d’un œil ou d’une oreille une éventuelle proposition de nourriture.


Le Monastère de Lucas le Bienheureux

Perché sur une colline au milieu des champs d’oliviers, ce monastère classé à l’Unesco est dédié à l’ermite grec Loukas venu vivre ici dès son adolescence. Très inspiré par les lieux, il a développé des pouvoirs de prophétie et de guérison qui ont apporté de la notoriété (et donc des fonds) au monastère, et la reconnaissance du pape qui a canonisé notre ermite. Nous découvrons un bel ensemble de bâtiments du XIIe siècle, avec cette architecture typique que nous rencontrons depuis un moment et que vous retrouverez sur les photos. Dans une jolie crypte aux voûtes couvertes de fresques, Loukas le Bienheureux accueille toujours les visiteurs. Enfin on espère qu’il y est toujours, on n’a pas soulevé le couvercle…


Arrêt Mont Parnasse

J’ai bien failli vous dire que cette station de ski, la plus grande de la Grèce, n’avait rien à voir avec le quartier parisien. Mais en fait si ! C’est fou comme tout vient du Grec. Le quartier de Paris aurait pris le nom de la montagne grecque à l’initiative d’étudiants facétieux du quartier latin qui lui trouvaient une certaine similitude avec un gros tas de gravats abandonné là. En cette période estivale, nous sommes seuls sur un très grand parking pour profiter d’une belle vue et des 24°C liés aux 1820m d’altitude, alors que les autres touristes rôtissent sur les plages à 38°C. Nous allons rester là un jour et demi pour nous reposer, rattraper quelques papiers en retard et observer un peu la nature.


Makrinitsa village de pierre

Nous découvrons là un adorable petit village exclusivement piéton entièrement construit en pierre, des rues pavées inégales aux toits de lauzes parfaitement taillées. Malgré la haute saison, la fréquentation touristique est modeste, peut-être freinée par la rareté des places de parking. De jolies boutiques de souvenirs et de belles terrasses de restaurants avec vue splendide sur la ville de Volos 700m plus bas sont pourtant bien accueillants.


Tout va à Volos

Encore une nuit tranquille et fraîche à 1200 m d’altitude, sur l’un des parkings de la station de ski du Mont Pelion (ça vient du Roi Pelée, père d’Achille dans la mythologie). Nous décidons de pousser 20 km plus loin jusqu’à une cascade renommée. Au lieu-dit, nous ne trouvons qu’un amoncellement de gros rochers et quelques bulldozers laissant à peine passer le flux d’un ruisseau. Déception. D’où le titre de ce chapitre.

Étudiant la carte pour reprendre notre route, nous nous apercevons que notre destination suivante nécessite de tout refaire en sens inverse : les 20 km jusqu’à notre station de ski, puis encore 30 jusqu’à la ville de Volos qui semble centraliser, à l’image de l’expression qui sied à Rome, toutes les routes de la région. D’où le titre de ce chapitre.

Volos est une grande ville portuaire sans grand intérêt touristique. Elle a tout de même l’intérêt, pour ceux qui s’intéressent à la mythologie grecque, d’être le point de départ de Jason et de ses Argonautes à la quête de la Toison d’Or. Deux maquettes de leur navire l’Argo sont exposées près des quais : l’une en métal sur un petit rond-point, et l’autre plus grande en bois que nous n’avons jamais trouvée. Décidément, ce n’est pas notre jour. D’où le titre de ce chapitre.

Nous terminons cette grande matinée peu fructueuse dans un tsipouradiko, un genre de restaurant typique de la ville où les locaux viennent depuis plus d’un siècle consommer un tsipouro accompagné de mezze. Le tsipouro est l’autre alcool typique de la Grèce. Contrairement à l’ouzo, il provient d’eau de vie de raisin. On nous le sert sous forme de mignonette, à verser sur des glaçons. Mais oh surprise, la boisson prend alors un aspect laiteux… La dégustation confirme le goût anisé. Nous aurait-on servi de l’ouzo ? Il est pourtant bien écrit Tsipouro sur la bouteille ! Renseignement pris, il y a deux tsipouros : le turc, anisé, et le grec, non anisé. C’est donc bien le premier qu’on nous a servi. Une déception de plus aujourd’hui. D’où le titre de ce chapitre.

Le menu tsipouro + 2 mezzé est à 5 €, ça va non ? Ci-dessus et ci-dessous les mezzé qu’on nous a servis

Nous n’en attendions pas tant… nous avons commandé aussi 2 plats principaux (moussaka et salade de poulpes) que nous avons eu un peu de mal à finir !


Dame nature


Un calme cholérique

Nous visitons ce matin de bonne heure le village de Palaios Panteleimonas, perché à 500m d’altitude sur les flancs du Mont Olympe et face à la Mer Égée. Il a été fondé au XIIIe siècle par des habitants de la ville côtière de Platamon juste au-dessous, qui souhaitaient échapper ainsi à l’épidémie de choléra en cours. Ils ont commencé par ériger une église dédiée à St Pantaléon, deux précautions valant mieux qu’une. Un peu isolé, le village est resté ainsi hors du temps et nous offre une bonne idée de l’architecture de cette époque. Le problème comme toujours est que l’arrivée massive des touristes a détourné les habitations de leur fonction initiale, les transformant peu à peu en cafés, restaurants, pensions et autres Airbnb. Seule une quarantaine d’habitants est recensée à l’année, finalement décimée par une épidémie … de touristes. L’expression choisir entre la peste et le choléra viendrait-elle de là ?

C’est sans vergogne que nous avons marché sur les pas de nos prédécesseurs et visité ce joli village, quasi désert avant 9h du matin. Le seul endroit qui comportait un peu d’animation était la place de l’église, dont les portes ouvertes laissaient diffuser les chants orthodoxes de la célébration en cours. Nous nous sommes assis pour prendre un petit café et observer la population arriver peu à peu dans cette ambiance inspirante et calme. Un joli moment comme on les aime. Au moment de repartir vers 10h, les petites rues avaient déjà changé. Boutiques ouvertes, tables des restaurants dressées, tout était prêt pour accueillir le flot de touristes qui commençait à arriver. L’avenir est à ceux qui se lèvent tôt, c’est sûr.


Vers le domaine des dieux olympiques

La ville de Litochoro est le point de départ pour les randonnées vers le Mont Olympe, la plus haute montagne de Grèce. Pour atteindre le point culminant du pays (Mont Mytikas, 2917m), il faut tout de même marcher 10h30 et une vingtaine de kilomètres en pente forte, un peu trop pour nos jambes soixantenaires. Nous nous contenterons de flâner dans la ville et d’une petite randonnée de quelques kilomètres autour du coin que nous nous sommes trouvés pour la nuit à 1000m d’altitude. Litochoro est évidemment assez touristique, mais pas bondée pour autant. Nous avons bien aimé sa ravissante église orthodoxe et ses vues sur le Mont Olympe.

À savoir : l’Olympe a été déclarée réserve de biosphère par l’Unesco en 1981 et réserve des dieux par Homère en -800.

A savoir (bis) : Dans la mythologie grecque, le ciel et la terre ont été créés par un couple de dieux olympiens (Gaia et Ouranos) : dès le début, la mixité était respectée. Très forts ces Grecs.


Randonnées à risque


En vrac


Querelles d’outre-tombe

On a longtemps cherché la tombe de Philippe II de Macédoine, qui fit de cette région une grande puissance régionale capable de grignoter peu à peu la Grèce, puis une partie de l’Asie grâce à l’action poursuivie par son fils Alexandre le Grand. En 1977, des archéologues ont découvert à Aigai (près de l’actuelle Vergina), la première capitale du royaume de Macédoine, une nécropole comportant 11 tombes « cachées » sous un grand tumulus. Parmi elles, 4 tombeaux monumentaux, dont 2 inviolés, et recelant, outre les fragments osseux de leurs occupants placés dans de petits coffres, de multiples trésors. Les diverses investigations de l’archéologue en chef grec ont conduit à déterminer que le tombeau numéro II était celui de Philippe II de Macédoine. L’ensemble de la nécropole a été laissé sur place, aménagé pour la conservation et l’exposition au public. Un faux tumulus a été reconstitué au-dessus, l’ensemble formant le Musée des Tombes Royales, passionnant à visiter. Depuis, une partie de la communauté scientifique remet en question l’identification de la tombe de Philippe II qui serait plutôt dans le tombeau I alors que le tombeau II serait plutôt celui de Philippe III. A y perdre son Latin. Euh, son Grec.

Pour en savoir plus sur la contestation, lisez cet article du magazine Pour la Science


A waterfall is a succession of waterfalls

S’il fallait une démonstration de la supériorité de la langue de Molière sur celle de Shakespeare, la voilà. Cette traduction en Anglais de la phrase « une cascade est une succession de chutes d’eau » est pour le moins ridicule. Tout autant que d’avoir dû attendre d’arriver à Edessa en Grèce du Nord pour s’en apercevoir. Car oui, à Edessa, il y a des chutes d’eau de toutes sortes, et même des cascades. Elles seraient les plus grandes des Balkans, et les seules en Europe à être situées en zone urbaine. La chute la plus spectaculaire affiche une hauteur de 70m et débite 5 à 10 m3 d’eau par seconde. Ce qui est bien, c’est qu’on peut aller se placer juste derrière, entre elle et le rocher, sans recevoir la moindre goutte d’eau, et faire quelques photos sympathiques.


Baignoires naturelles

Le domaine privé de Loutra Pozar, proche de la frontière bulgare, a été aménagé autour d’un torrent dans lequel se déversent quelques sources chaudes avoisinant les 37°C. Les repérer n’est pas très difficile, les zones d’émergence étant en général entourées d’une petite bordure de galets pour former des baignoires individuelles, et occupées aux heures les plus chargées par des corps qui trempent.

Si aucun de ces bassins naturels n’est disponible, ou si l’on aime le contact humain, il reste les piscines payantes (3€/30mn) repérables à leur alignement d’adultes jeunes (25-35 ans) accoudés côte à côte sur leur margelles.

Nous avons préféré la première solution, en bénéficiant grâce à une nuit sur place des heures creuses du matin. De fait, vers 9h, seul un autre couple partageait le torrent avec nous, à plus de 20m de distance. Allongés dans l’eau chaude sur un lit de graviers, éclairés par le soleil matinal filtré par de grands arbres, nous avons profité de notre petit spa naturel, nous faisant chatouiller par les grappes de bulles qui remontaient régulièrement à la surface. Tout en profitant du bruit blanc produit par le vent dans les arbres et du bruissement du cours d’eau. Un vrai bonheur. Une détente absolue.

Pour qui voudrait se rafraîchir, la cascade toute proche est à disposition. Avoisinant peut-être les 15°C. Mais nous n’avons pas tenté, pas plus joueurs que ça…

En prime, quelques sentiers de randonnée autour du site mènent à des grottes (la seule devant laquelle je me suis présenté était fermée…), des cascades ou tout simplement permettent de remonter la gorge du torrent et de profiter de ses belles couleurs bleu-vert tout en admirant l’arrière-plan montagneux.

En surprime, tout ça était gratuit. La nuit était censée coûter 7 €, mais nous n’avons trouvé aucun guichet et personne n’est venu nous réclamer quoi que ce soit…


Thessalonique, retour en ville

Nous consacrons une journée complète à la seconde ville du pays, nous attendant à souffrir de la chaleur au cours de cette longue marche citadine. Mais non, un ciel un peu voilé a retardé l’envolée des températures et la brise marine a fait le reste. Nous avons parcouru au total une douzaine de kilomètres et découvert une cité agréable, sans pour autant être exceptionnelle. Ci-dessous une sélection de photos commentées de la journée.

Les parapluies : œuvre emblématique de la ville depuis 1997, année où Thessalonique a été la capitale européenne de la culture

La statue équestre d’Alexandre le Grand, qui a beaucoup fait pour la Macédoine, mais rien pour Thessalonique qui ne fut créée qu’après sa mort. Regardez bien les oiseaux sur la statue. Un tel homme ne pouvait se contenter de simples pigeons !


La tour blanche : un autre symbole de Thessalonique. Elle a été construite au XVe siècle par Soliman le Magnifique, mais n’est pas si blanche que ça. D’abord parce qu’elle a perdu la couleur que lui aurait peint un prisonnier pour acheter sa liberté. Mais aussi pour son passé peu glorieux de prison et de lieu d’exécutions.

Le quartier Ladadika : un des plus anciens marchés de la ville reconverti en bars et restaurants. C’est plutôt joli et tranquille le jour, mais probablement plus animé la nuit.


La place Aristote : le cœur piéton de la ville, elle possède bien évidemment une statue du grand philosophe grec. Bizarrement, j’ai vu un gamin s’y faire photographier avec son ballon de foot. Y a plus de respect !


Le marché Kapani, dans lequel on trouve de tout, y compris du mastic de Chios, très utilisé parait-il par les Grecs, notamment pour ses propriétés médicinales. Il s’agit de la résine d’un pistachier endémique de l’île de Chios, vendue en « larmes » à mastiquer. Ce serait la première gomme à mâcher naturelle au monde. Elle réduirait les risques d’ulcère d’estomac et favoriserait l’hygiène de tout le tube digestif. Nous avons testé. L’impression est celle de remettre en bouche un vieux chewing-gum déjà mâché et oublié dans sa poche : aucun goût et gros efforts pour les mâchoires. Mais aucun ulcère d’estomac ne s’est développé depuis : c’est efficace !


Le quartier des antiquaires, dans lequel on trouve de tout, y compris un buste de Napoléon et des disques vinyles vendus en sacs à provisions


La basilique Saint-Dimitri : dédiée au saint patron de la ville, elle fait partie du patrimoine mondial de l’Unesco au titre des monuments paléochrétiens et byzantins de Thessalonique.


Le monastère de Saint-David : sa visite se mérite car il est très haut perché dans la ville, mais il abrite une superbe mosaïque byzantine (Ve siècle) et offre bien sûr une jolie vue


La pause-déjeûner : elle se mérite aussi après tous ces efforts et aussi parce qu’il commence à faire un peu chaud. Mais une petite salade grecque accompagnée d’une bière locale est parfaitement revitalisante, tandis que les filles du restaurateur ont trouvé une autre solution pour se rafraîchir.


Les jardins du Pasha : des constructions bizarres dans un jardin mi-Gaudi mi-facteur Cheval, mais dont on ne connaît pas l’auteur. On parle de lieu d’initiation pour les francs-maçons ottomans… Pourquoi pas des crottes d’extra-terrestres pendant qu’on y est ! L’église orthodoxe que l’on aperçoit du parc est plus agréable à l’œil.


La maison natale d’Atatürk : un bon point de départ pour notre destination suivante !


La Rotonde : un superbe temple romain circulaire avec de chouettes mosaïques au plafond


L’Arc de Galère : la seule arche restante d’un groupe de 4, avec la rotonde ci-dessus, faisaient partie d’une enceinte impériale reliée au palais de l’empereur romain Galère. Qui n’a rien à voir avec les bateaux à rames ou les grèves de métro au cas où vous me poseriez la question.


Le musée d’art byzantin : très bien pour finir cette longue journée dans le calme, la pénombre et la fraîcheur de la clim. On y découvre toute l’expression artistique de cette période allant du IVe au XVe siècle, née de la sécession de la partie orientale de l’empire romain devenu trop grand, trop complexe à gouverner. Un empire chrétien orthodoxe, de langue principalement grecque, développant une culture spécifique sans pour autant oublier ses racines romaines. L’art religieux est dominant, sous forme d’icônes, de mosaïques, de fresques, et l’architecture des églises est particulière.


Soir 3


Le style macédonien

« Une forte concentration de maisons de style macédonien » est la phrase de notre guide qui nous a attirés à Arnaia, une agglomération de 2500 habitants. Alors, vu sur place, c’est quoi le style macédonien ? En fait, ce n’est pas un style pur. A l’image du mélange de légumes coupés à qui les cuisiniers français ont donné au XIXe siècle le nom de macédoine en référence à la cohabitation religieuse multiple et pacifiste de la région, le style macédonien est un mélange de styles. Les maisons ont emprunté dans leur construction des caractéristiques liées aux occupants successifs byzantins, ottomans et médiévaux. Cela se traduit par un joli mélange de bois, de briques, de pierres et de motifs décoratifs complexes, mâtinés plus récemment de couleurs vives. Nous avons dû succomber une nouvelle fois à notre rite café grec/capuccino sur la place centrale pour bien admirer tout ça. Le petit gâteau à la citrouille était en plus….


Balade du dimanche

Nous rejoignons tant bien que mal, par une route fermée mais que tout le monde emprunte (faute d’alternative, nous avons joué les bons moutons, franchissant allègrement des panneaux sens interdit ou interdit à tout véhicule…), puis par une route en terre, un petit parking au milieu de nulle part qui permet d’accéder à deux cascades. Nous trouvons tout juste une place entre 2 voitures parmi la vingtaine de véhicules présents et partons sac au dos rejoindre la cascade « haute ». Un tout petit bassin accueille déjà une douzaine de personnes. Claudie brave la température fraîche et la foule, tandis que je prends les photos. En dessous de 25°C j’ai du mal… Mais d’autres visiteurs arrivent, puis d’autres encore, des enfants, des chiens, etc. Nous plions bagages et repartons vers la cascade « basse » dont le sentier plus escarpé et l’échelle à barreaux manquants limite l’accès des enfants. Nous avons d’ailleurs vu une famille rebrousser chemin. Le bassin n’est pas bien grand non plus, inadapté au nombre de présents. La chute d’eau est plus puissante que la précédente, mais les cris d’orfraies des gens qui se baignent dessous le sont tout autant. Claudie retente tout de même sa chance, je photographie la performance, et d’un commun accord nous quittons les lieux. Mais pourquoi tant de monde dans un endroit aussi perdu qu’exigu ? La question se pose, parce que, contrairement au titre et aux apparences, nous étions un jeudi. En semaine.


Kavala, visite rapide


Jeux d’ombres à Xanthi

Nous étions de passage dans cette ville le jour du marché hebdomadaire, immense et animé mais pas exceptionnel. Nous avons traversé son centre historique, riche en demeures de style néoclassique bâties par les marchands de tabac au XIXe siècle (l’activité perdure encore). Nous avons même visité l’une d’entre elles. Intéressant mais pas exceptionnel.

C’est au final le hasard qui nous a mené devant l’atelier de l’artiste Vaitis Triantafillos, dont l’art consiste à construire des ombres à partir de sculptures en apparence difforme ou d’objets très différents du résultat final. Ainsi, des grappes de tôle tordue pourront donner des portraits de Marylin Monroe ou de John Lennon, tandis que des chevaux éclairés sous un certain angle produiront l’ombre …d’une Ferrari – joli clin d’œil à l’emblème de la marque. L’œuvre la plus spectaculaire, que nous n’avons pas vue parce qu’elle n’apparaît que deux fois par an, se présente sous la forme de plaquettes insérées dans un mur un peu au-dessus d’un pot de fleurs dessiné sur la paroi. Au moment où le soleil atteint une position précise, l’ombre d’une jeune fille munie d’un arrosoir apparait, l’eau semblant se déverser sur les fleurs peintes. Vous trouverez plus de détails sur cette page.


Au feu !


Sériciculture

Non, ce terme ne désigne pas l’art de se cultiver en regardant des séries mais plutôt l’élevage des vers à soie, activité dominante de la ville de Soufli au siècle dernier. Même si l’activité a énormément chuté après la guerre suite à l’arrivée massive des textiles synthétiques, une quarantaine de fermes sont encore actives et livrent leurs cocons à l’unique usine de la ville. Au musée de la ville comme dans certaines boutiques, on nous décrit étape par étape la production de la soie. Les œufs du Bombyx du murier, un papillon tout velu, sont récoltés en Chine et arrivent ici en sachets de 25g qu’il faut mettre à incuber vers mai-juin. En une dizaine de jours les petites chenilles apparaissent, qu’il faut très vite nourrir avec des feuilles de murier (elles ne mangent que ça et d’un autre côté personne d’autre n’en veut) d’abord hachées puis entières au fur et à mesure qu’elles grandissent. Au bout de quelques semaines, les bestioles s’arrêtent de manger et deviennent transparentes, leur couleur n’étant due qu’au transit des feuilles. Elles commencent alors à tisser leur cocon avec un unique fil de soie de 2 kilomètres de long. Bien entendu, elles s’enferment dedans pour ne pas qu’on leur pique et à l’occasion pour se transformer en chrysalide et perpétuer l’espèce. Tout ça c’était sans compter sur la perfidie des humains qui vont les ébouillanter, garantissant à qui veut bien les croire que ça ne fait pas mal, et dévider petit à petit leur précieuse bobine pour en faire des sous-vêtements affriolants. Afin de perpétuer leur propre espèce.


Dernière nuit en Grèce

N’ayant pas de montagne à proximité de la frontière turque, nous jetons notre dévolu sur une zone décrite sur notre application comme ombragée, et située au bord d’un cours d’eau censé apporter un peu de fraîcheur. Si l’ombre était bien là, la rivière était asséchée. Mais l’abri des arbres et un léger vent nous ont permis de passer une nuit agréable. Un bivouac de plus en pleine nature, comme ça aura été généralement le cas durant tout notre séjour en Grèce, un bon point pour ce pays, paradis des voyageurs nomades. Sera-ce toujours possible en Turquie où nous serons dès demain matin ? Nous vous le raconterons la prochaine fois ! A très bientôt.


123. Croatie III

Nous entrons pour la troisième reprise en Croatie et retrouvons l’Union Européenne, l’euro et nos forfaits Free. Mais aussi un coût de la vie un peu plus élevé qu’en Bosnie, qui reste toutefois raisonnable par rapport à la France.

Vers le monastère de la rivière Krka

Nous longeons d’abord les gorges de la Cetina, dans des paysages méditerranéens typiques : vignes , oliveraies, paysages calcaires parsemés de buissons à l’état naturel et de vignes et oliveraies lorsqu’ils sont cultivés, petits villages aux murs blancs et tuiles ocres. Nous nous arrêtons au monastère de Krka, important centre religieux orthodoxe, sans pouvoir y pénétrer en raison de réunion religieuses en cours. Nous ferons tout de même une jolie balade dans l’environnement immédiat.


Le bruit de Skradin

Nous sommes là dans un parc national dont l’attrait principal est un ensemble de chutes étagées le long d’une rivière, un peu comme à Plivice. L’accès au circuit se fait en bateau, le reste se découvre à pied en suivant des sentiers, passerelles, escaliers de pierre …et touristes. Le nombre de personnes, sans doute plus élevé que d’habitude puisque nous sommes un week-end, reste toutefois raisonnable et ne nous gâchera pas la visite. Les chutes, l’environnement, les brumes, la couleur de l’eau sont magnifiques. On en voit sortir de partout, disparaître miraculeusement à un endroit pour ressurgir quelques dizaines ou centaines de mètres un peu plus loin, et toujours en quantité impressionnante. Le débit moyen de la rivière Krka est de 55 m3 par seconde, et ça peut dépasser les 300 en haute saison. Difficile de croire ici que la planète manque d’eau, mais nous sommes en saison de fonte des neiges sur les sommets, ce n’est peut-être pas comme ça toute l’année. Le grondement de l’eau est aussi omniprésent, au point qu’ici on ne parle pas de « cascade de » mais de « bruit de ». Ainsi, la chute principale appelée « Skradinski Buk » se traduit par « Bruit de Skradin »


Vieilles bagnoles

Encore un collectionneur de voitures anciennes qui a réuni une cinquantaine de modèles dans un hangar et vous en fait volontiers la visite. Beaucoup de modèles de l’Est et quasiment pas d’Américaines, ça change un peu. Nous avons le plaisir de retrouver quelques modèles français dans lesquels nous avons circulé, enfants ou adultes. Le clou du spectacle est tout de même cette coccinelle VW dont la tôle a été totalement remplacée par du fer forgé, plaqués or 24 carats en plusieurs endroits et sertie à d’autres de plus de 8000 cristaux de Swarovski. 2500 heures de travail pour le fer forgé, 500 pour le plaquage en or et 100 supplémentaires pour les cristaux. Et l’auteur, M. Vrbanus, est là pour nous le raconter. Il nous montre aussi fièrement les nombreuses récompenses qu’il a obtenues dans diverses expositions et son inscription à la prestigieuse collection Ripley’s « Believe it or not ». La voiture est totalement fonctionnelle et sert exceptionnellement pour des mariages.

Mais le clou du spectacle, c’est ça, présentée par son auteur qui plus est :


Les villes dalmates

Nous retrouvons ici, en Dalmatie, la côte adriatique et une succession de jolies petites villes aux traits similaires. Ayant dû se défendre par le passé tour à tour contre les Vénitiens et les Ottomans, elles sont en général fortifiées et ont pu conserver un cœur médiéval aux ruelles étroites pavées d’un marbre glissant. Croatie oblige, les cathédrales et autres édifices catholiques y sont nombreux et plutôt bien entretenus.
Le seul bémol est que nous avons trouvé rassemblés dans ces villes tous les touristes que nous n’avions pas encore vus ailleurs. La saison commence tôt ! Malgré les ressemblances, chacune de ces cités possède quelques particularités

* Zadar, son orgue marin, son « Salut au soleil » et son musée du verre antique

C’est un humain qui a construit l’instrument, mais c’est la nature qui en joue, plus précisément le vent et la mer. L’orgue marin de Zadar ne se voit pas, caché sous les marches d’une jetée, mais il s’entend : au gré des vagues, des sons de rythme aléatoire et de tonalité variable sont émis, évoquant tantôt une flûte de pan tantôt des chants de baleines. Une étrange musique qui semble hypnotiser quelques auditeurs, manifestement assis là immobiles depuis un bon moment. Juste derrière, c’est un grand disque bleu sur le sol qui attire plus ou moins la foule. Une sorte de panneau solaire géant qui réfléchit différemment la lumière du soleil selon les moments de la journée.  Cette fois, le concepteur – le même que pour l’orgue – a voulu faire davantage visuel qu’auditif, mais nous n’avons pas vraiment perçu de jeu de lumière, tandis que le bruit des gamins qui se coursaient sur le panneau dominait la visite. Nos nous sommes réfugiés dans le musée voisin, dédié au verre antique et notamment à ses astucieux procédés de reconstruction.


* Turanj et son île en forme de cœur

Il suffit de jeter un œil sur Google Earth, dans la zone maritime proche de la ville de Turanj, et vous allez la trouver. Elle n’a peut-être plus aujourd’hui l’aspect sauvage de la photo satellite, il parait qu’un promoteur immobilier est entrain de tout raser pour en faire un projet ciblé sur l’amour. Vraiment ?


Spot dodo

Juste avant notre destination suivante, Sibenik, nous faisons halte pour la nuit – les vanlifeurs ont coutume d’appeler ça un « spot dodo » – sur les hauteurs de la ville. Le petit chemin étroit terreux et caillouteux a donné un peu de fil à retordre à Roberto, mais le panorama à l’arrivée sur cet ancien fort était exceptionnel. Une fois de plus nous étions seuls pour la nuit.


* Sibenik, le coup de coeur ?

La ville se découvre d’abord en longeant les quais, où les locaux prennent l’habitude de boire leur café le matin. Après, il suffit de s’enfiler dans n’importe quelle petite ruelle, tout est à flanc de colline. Les pierres des maisons, les dalles de marbre du sol, les petites curiosités à découvrir à chaque coin de rue ou de placette, tout est un régal pour les yeux et, malgré le temps radieux, la foule n’est pas encore au rendez-vous. Nous visitons, entre autres, la belle cathédrale St Jacques, à la fois gothique et renaissance, curieusement bordée d’une frise extérieure de 71 portraits d’anonymes, vraisemblablement des donateurs, plus ou moins gentiment caricaturés selon l’importance de leur don. Une porte encadrée de lions, supportant des statues d’Adam et Eve, ainsi qu’un baptistère finement sculpté complètent l’ensemble. Nous finirons bien sûr par goûter à la cuisine locale, bonne sans être exceptionnelle. Mais le joli cadre pardonne tout.


* Spot dodo bis


* Rogoznica et son oeil du dragon

Cette cité balnéaire serait banale sans son petit lac d’eau de mer entouré de falaises, formé selon la légende par l’œil qu’un dragon fâché se serait extirpé avant de le jeter sur la falaise, fondant la roche à cet endroit, et selon la science par l’envahissement d’un trou naturel du sol par la mer Adriatique à la fin de l’âge de glace. C’est comme pour les décomptes de manifestants, on ne sait jamais qui a raison.


* Trogir, heureuse et cachée

Trogir est une petite ville sur une petite île prise entre le continent et une île plus grande, ce qui l’a peut-être miraculeusement protégée des différentes agressions (vivons heureux vivons cachés) et lui a permis de conserver des beaux monuments intacts de styles Roman et Renaissance derrière ses murailles. Les forces napoléoniennes ont aussi laissé une petite gloriette en souvenir de leur passage.


* Kastilac alias Braavos : have you GoT it ?

Kastilac n’est rien d’autre qu’un petit château sur un îlot carré, mais il attire du monde parce qu’il a servi de lieu de tournage pour être la ville de Braavos dans la série Game of Thrones (GoT pour les intimes). Beaucoup d’autres sites de Croatie ont été utilisés pour cette série, ainsi que pour le cinéma plus largement. Une partie non négligeable du tourisme croate se développe d’ailleurs autour de ce thème.


* Split, 2ème ville de Croatie

La ville se démarque par ses nombreux vestiges romains (son cœur fortifié, le Palais de Dioclétien, en est un à lui tout seul), son supermarché Spar classé au patrimoine mondial de l’Unesco (pour ses murs, pas pour ses boîtes de petit pois), sa statue géante de Grégoire de Nin (un évêque du Xe siècle qui lutta pour imposer le Croate à la place du Latin, devenant pour cela porte-bonheur à condition qu’on lui caresse le gros orteil), sa belle cathédrale Saint-Dominius ayant débuté sa vie par un mausolée en l’an 311, quand l’empereur romain Dioclétien y fut inhumé, avant de connaître une forte ascension sociale pour devenir église au Ve siècle puis cathédrale au VIIe.


A partir de Split nous quittons pour une quinzaine de jours la côte dalmate en nous dirigeant vers les montagnes. Nous ferons une première étape au site archéologique de Salona, l’ancienne capitale romaine de la province de Dalmatie, ayant hébergé jusqu’à 60 000 personnes. Puis une seconde à Klis pour visiter sa forteresse bâtie sur un éperon rocheux qui domine toute la campagne environnante. Même pour les non spectateurs de GoT (oui c’est Meereen dans la série), la grimpette valait le déplacement, rien que pour le panorama magnifique.



Et bien vous savez quoi, nous allons repasser en Bosnie, ou plutôt en Herzégovine, la province qui est associée au pays depuis sa création. Mostar la seconde ville du pays et quelques sites spectaculaires nous y attendent. A bientôt là-bas !

95. Guatemala mon amour

Le Guatemala génère pour nous une émotion particulière. C’est là en effet qu’il y a vingt-cinq ans nous avons adopté notre quatrième enfant. Nous n’avions pas vu grand chose du pays à l’époque, concentrés sur l’ancienne et la nouvelle capitale et les démarches administratives. Nous avions ce regret qui va bientôt être comblé de ne pas connaître suffisamment le pays d’origine de notre fils.


Frontière express

Guidés par l’expérience des voyageurs qui nous ont précédés et par un jeune homme qui a trouvé là le moyen d’arrondir ses fins de mois, nous avons passé une à une les différentes étapes du passage de la frontière, assez similaires à celles de la précédente. La seule difficulté était de trouver les bons bâtiments, les bons guichets, l’endroit où faire les photocopies non anticipables et même la dame qui paye la banque à votre place pour le permis d’importation du véhicule et vous évite ainsi de marcher 2 km jusqu’à la ville la plus proche. En à peine une heure, nous étions au Guatemala !

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Le drapeau du Guatemala avec au centre son oiseau-emblème, le quetzal, qui est aussi sa monnaie

Les aventuriers de la cité perdue

Tikal est LA cité maya du Guatemala. A son âge d’or, entre 500 et 900 ap. J.-C., sa population avoisinait les 100 000 personnes, sur un territoire très étendu que l’on a du mal à se représenter car presque totalement envahi par la forêt tropicale aujourd’hui. Seuls en émergent les bâtiments qui ont été dégagés depuis le XIXème siècle après une longue période d’oubli. Et ces bâtiments, on les découvre peu à peu grâce au Lidar, une sorte d’écho-radar-laser qui permet de voir depuis un avion ce qui est enfoui sous la forêt.

Les temples de Tikal enfouis dans la foret
Les temples de Tikal enfouis dans la forêt

Plus que dans toutes les autres cités mayas que nous avons visitées nous ressentons à la fois cette grandeur passée et l’excitation des archéologues qui de monticules de terre et de forêt informes dégagent des palais et des temples grandioses, des stèles gravées qui sont de véritables livres de pierre, des tombes et leurs offrandes, des objets de la vie quotidienne. De nombreux chantiers sont en cours, ce qui ne gêne pas forcément la visite mais démontre au contraire les efforts qui ont été nécessaires pour que nous puissions voir ces lieux aujourd’hui.

Des lentree du site la faune se manifeste ici un dindon ocelle
Dès l’entrée du site, la faune se manifeste : ici un dindon ocellé, oiseau élevé par les Mayas
On senfonce ensuite dans la jungle
On s’enfonce ensuite dans la jungle…
Des constructions apparaissent
Au détour d’un sentier, des constructions apparaissent…

A Tikal plus qu’ailleurs la nature est très présente, les chemins tracés dans la jungle dépassent volontiers le kilomètre pour se rendre d’un édifice à un autre, la flore est superbe et la faune bruyante et variée. Les oiseaux gazouillent ou crient autour de nous, les singes araignées graciles se baladent de branche en branche, les colonies de coatis reniflent le sol entre les temples, la queue dressée en forme de point d’interrogation, et les dindons ocellés multicolores se baladent tranquillement sur l’herbe. Et nous profitons d’autant mieux de tout cela que la densité de visiteurs est faible et que le site n’est pas envahi de vendeurs de souvenirs.

Nous etions sur la Grande Place
En voici une vue d’ensemble
La vue den haut est forcement spectaculaire
La vue den haut est forcément spectaculaire
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De quoi apprécier encore mieux certains temples excentrés,
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A propos de faune…


Flores, l’île plutôt coule

Cette petite ville située sur une île du Lac Petén attire paraît-il de nombreux touristes. Peut-être espèrent-ils y voir des fleurs, mais le nom provient d’un médecin espagnol qui a pourchassé les indiens Itza venus du Mexique pour se réfugier ici. Mal lui en a pris car il a fini par se faire lyncher. Alors peut-être les visiteurs s’attendent-ils à voir ici des descendants de ces indiens dans leurs beaux habits aux couleurs chatoyantes ? Aucune chance, car ils ont préféré quitter l’île plutôt que de se soumettre à la religion catholique. Alors pour que les touristes viennent quand même, on leur a construit plein de restaurants et d’hôtels sur la petite route qui fait le tour de ce qui entre-temps est devenu une presqu’île. Le problème c’est que l’eau du lac monte et envahit peu à peu la chaussée. Bien qu’on veuille leur faire croire à une autre Venise, les gens ne sont pas dupes. En tout cas ils ne semblaient pas si nombreux le jour de notre visite, un week-end pourtant. Pas cool, Flores coule !

Cest parce que le niveau du lac monte et inonde peu a peu la route peripherique
Eh bien c’est parce que le niveau du lac monte et inonde peu à peu la route périphérique
Les habitants fuient en bateau
Les habitants fuient en bateau,
Certains voudraient en faire la Venise du Guatemala mais ca ne va pas forcement marcher
Certains voudraient en faire la Venise du Guatemala, mais on ne peut pas faire gober n’importe quoi aux touristes…
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Le cratère bleu

La ville de Sayaxché possède à la fois un nom imprononçable et une rivière intraversable par la route : il faut prendre un bac, une grande barge de bois tractée par 2 moteurs de hors-bord protégés par un palapa au toit en palme. Roberto a pu embarquer avec un bus scolaire, 2 camions et 3 voitures et traverser la rivière sans souci. Sayaxché (non, je n’y arrive toujours pas) est aussi l’un des points de départ pour aller en lancha (barque à moteur) jusqu’au Crater Azul, que rien que le nom donne envie de visiter. Nous n’avons pas résisté. La balade commence par la descente du Rio de la Pasion (tout un programme) pendant une petite heure, après laquelle on bifurque sur un affluent qui ne figure même pas sur la carte. Et c’est là la partie la plus belle du parcours : l’eau verte et trouble du rio devient d’un coup bleue et transparente, les bords se parent tout du long de nénuphars en fleurs, tandis que l’étroitesse et les hauts fonds rendent la navigation plus sportive. Il paraît que certains jours ça se termine à la rame, mais cela n’aura pas été le cas pour nous. Nous avons adoré ce paysage à la fois sauvage et bucolique et les couleurs magnifiques de l’onde. Le soufflé est un peu retombé à l’arrivée, la zone naturellement arrondie d’eau bleue qui donne son nom au site (rien à voir avec un cratère en fait) étant envahie de touristes, essentiellement locaux, barbotant en bouée ou gilet de sauvetage. Rien de plus normal pour un dimanche mais un peu décevant pour nous qui, après avoir navigué quasiment seuls jusqu’ici, espérions trouver le lieu désert. Nous n’avons pas pour autant boudé la baignade ni notre pique-nique. L’impression au retour restait sur un moment exceptionnel.

une barge propulsee par petits moteurs de hors bord
Nous passons la nuit seuls dans un petit camping avec un son et lumiere special fait de singes hurleurs et de lucioles
Sur l’autre berge, nous passons la nuit seuls dans un petit camping avec un son et lumière spécial fait de singes hurleurs et de lucioles : magique mais intranscriptible en photo !
Le lendemain nous garons Roberto derriere les lettres de la ville pour embarquer dans cette lancha
Le lendemain nous garons Roberto derrière les lettres de la ville pour embarquer dans cette lancha (barque à moteur)
La partie la plus belle est quand la riviere devient bleue transparente et bordee de nenuphars
La partie la plus belle est quand la rivière devient bleue transparente et se borde de nénuphars
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Le cratere bleu est un peu envahi en ce dimanche
Le cratère bleu est un peu envahi en ce dimanche, mais nous profiterons tout de même de la baignade
Nous profiterons tout de meme de la baignade

Changement de programme

Les joies de la vie nomade, c’est que rien n’est jamais fixé à l’avance. Après notre mini-croisière fluviale, nous avions prévu de passer la nuit sur place puis de rouler toute la journée du lendemain jusqu’aux grottes de Lanquin afin d’y être présents pour la sortie des chauve-souris vers 18h, puis de les visiter le lendemain et de programmer une excursion vers le site de Semuc Champey, très prisé des touristes français sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’une rivière d’une jolie couleur bleutée qui à cet endroit forme des bassins dans lesquels on peut se baigner. La seule difficulté est l’accès par un chemin en très mauvais état, qu’il est préférable de parcourir en « collectivo » une sorte de bétaillère où tout le monde s’entasse (et se tasse aussi au fil des ornières) ou en pick-up privé. Dans tous les cas, au moins une heure de route défoncée à l’aller comme au retour. Mais bon, il paraît que le lieu en vaut la peine.

Sauf que notre lancha nous a déposés à Sayaxché plus tôt que prévu. Pas assez pour les grottes de Lanquin mais suffisamment pour atteindre celles de La Candelaria avant la tombée de la nuit. Alors changement de programme, nous visiterons ces grottes-là le lendemain matin. Moins connues, elles sont moins fréquentées, et nous les avions pour nous seuls. Un site de toute beauté, découvert de plus par un Français, resté sur place pour les préserver et les faire visiter par des guides de l’ethnie locale Q’eqchi. De salle en salle, de stalactite en stalagmite, de colonne festonnée en drapé sonore, d’araignées en chauve-souris, nous nous sommes extasiés tout du long.

Lentree des grottes de la Candelaria
L’entrée des grottes de la Candelaria

Nous sommes sortis de la grotte dès 9h30. Le timing était suffisant pour nous rendre sur le site de Lanquin, mais nous n’avions pas trop envie d’aller voir une nouvelle grotte dans la foulée, d’autant que les commentaires des visiteurs, bien qu’élogieux sur l’entrée et la sortie des chauve-souris, l’étaient beaucoup moins sur la grotte elle-même. Nous étions trop juste par ailleurs pour rejoindre Semuc Champey et en faire l’excursion en transport en commun dans la journée. Qu’à cela ne tienne, nous sommes libres, et nous changeons encore de programme pour nous rendre aux cascades de Las Conchas, nommées ainsi en fonction des retenues d’eau à l’allure de coquillages que forme la rivière. Un site tout à fait comparable à Semuc Champey, la couleur bleue en moins (nous avons vu mieux à Tolantongo au Mexique), mais l’accessibilité en Roberto en plus et l’intimité en prime (nous devions être une dizaine de visiteurs en tout sur ce grand site, tous locaux à part nous). Après avoir parcouru le petit chemin qui donne divers points de vue sur les cascades et profité de deux des bassins pour nous baigner, il nous restait encore un peu de temps pour reprendre la route et rejoindre notre destination suivante.

Las Conchas ca se presente comme ca
Las Conchas ça se présente comme ça
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D’autres se satisfont des bassins au débit plus calme !

A propos de flore…


Livingston

Ce village de pêcheurs a un charme fou. D’abord par son histoire particulière : il est né à l’arrivée du peuple Garifuna, né de l’union entre des Africains ayant échappé à l’esclavage grâce à un naufrage qui les a amenés sur l’île de St Vincent et les indiens autochtones de cette île, les Caraïbes et les Arawaks. Ils en furent chassés par les anglais au début du XVIIème siècle et se réfugièrent sur les côtes caraïbes du Belize, du Guatemala et du Honduras. Aujourd’hui, ils ne représentent plus qu’une petite part de la population, mais leur culture et l’ambiance caraïbe restent prédominantes. L’autre intérêt est que le village n’est accessible que par bateau, aucune route ne le reliant à l’intérieur du pays. C’est donc en lancha que nous y sommes parvenus, traversant au passage le magnifique Rio Dulce, une rivière d’eau douce, comme son nom l’indique, qui relie le grand Lac Izabal à la mer, en longeant la forêt tropicale où se dissimulent des maisons plus ou moins luxueuses toutes munies de leur ponton d’accès, de très nombreux oiseaux, de jolies étendues de nénuphars multicolores et quelques grottes. Nous y avons pris un déjeuner typique, comportant ceviche, tapado (soupe de poisson et fruits de mer au lait de coco et aux épices) et guifiti (rhum macéré avec des plantes).

Nouvelle croisiere en lancha sur le Rio Dulce
C’est reparti pour une nouvelle croisière en lancha sur le Rio Dulce
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de maisons sympathiques
et de maisons qui font envie
Tout ca pour arriver a Livingston
Tout ca pour arriver à Livingston,
Un petit port accueillant
Le petit port est accueillant, les boutiques typiques et colorées
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L’ambiance est assurément caribéenne
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Les stèles de Quiriguá

Nous l’avons dit antérieurement, chaque site Maya a son style propre. Ici à Quirigá, au sud du Lac Izabal, ce sont les stèles qui dominent, et pas qu’un peu puisque la plus grande de ces pierres gravées, avec ses 11 mètres, détient le record de hauteur des stèles mayas. Elles mettent presque toutes en scène le roi Cauac-Ciel qui régna ici du 2 janvier 725, après avoir capturé puis décapité le roi prestigieux de la ville rivale de Copán, jusqu’à sa mort le 27 juillet 785. Ça méritait bien quelques stèles, la seule forme de propagande de l’époque. On sait tout ça grâce au déchiffrage des glyphes mayas sur les parois latérales. La précision des dates est impressionnante, mais il manque quand même l’heure. Ou alors ils n’avaient pas assez de place.

La particularite de ce site ce sont les pierres gravees
La particularité de ce site ce sont les pierres gravées bien conservées et/ou restaurées

Ce véritable livre à ciel ouvert donne une multitude de renseignements sur les rois qui se sont succédé jusqu’au déclin du site, sur d’autres dates comme celle de la création du monde maya (le 13 août 3114 av. J.-C.) et sur les us et coutumes de la population, dont le fameux jeu de pelote. Apparemment, deux équipes de 5 joueurs s’y affrontaient, renvoyant une balle en caoutchouc de 3 kg à l’aide exclusivement des hanches, des coudes ou des genoux. Cette balle symbolisant le mouvement du soleil ne devait en aucun cas toucher le sol, considéré comme l’accès au monde souterrain des ténèbres. Proches des rites religieux, les parties étaient accompagnées de sacrifices dont on n’est pas totalement certain qu’ils concernaient les gagnants, les perdants ou encore des animaux.

Lorsquelles ont
Lorsqu’elles ont été découvertes, elles ressemblaient à ça (ici en 1970)(photo extraite du dépliant fourni à l’entrée)
Il est par exemple ecrit ici
Il est par exemple écrit ici que le monde des Mayas a débuté le 13 août 3114 av. J.-C.
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Pour faciliter la lecture des pierres, certains en font de belles représentations graphiques
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Le reste du site est plus classique
Le reste du site est plus classique avec ici l’esplanade des bâtiments administratifs et du palais royal
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Comme presque partout on trouve un terrain de jeu de pelote Maya, mais ici il n’a pas encore été dégagé. La documentation en donne toutefois quelques illustrations et on peut retrouver quelques reconstitutions vidéo sur internet. Cliquez ici par exemple

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Hors des sentiers battus

Depuis que nous sommes au Guatemala, hormis une famille française rencontrée pour la première fois à Yellowstone et que nous avons eu le plaisir de revoir à Flores, et hormis cet endroit et Tikal, nous avons l’impression d’être les seuls touristes occidentaux dans le pays.

Sur la plupart des spots nocturnes nous sommes seuls
Sur la plupart des spots nocturnes nous sommes seuls

Une explication possible à cette faible fréquentation touristique est l’état des routes. Dès que l’on sort des nationales, qui sont excellentes et en bien meilleur état qu’en Amérique du Nord, les routes sont rarement revêtues, et nous comprenons que beaucoup puissent s’en effrayer. Cela dit, elles ne sont pas impraticables pour autant, du moins pendant la saison sèche actuelle. Nous avons parcouru au total une cinquantaine de kilomètres sur ce genre de route et, malgré quelques montées parfois difficiles sans 4X4, malgré les 4 gués traversés sur le dernier trajet, Roberto s’en est toujours bien sorti. La bonne nouvelle aussi concernant la route, c’est le prix du carburant toujours bien plus bas qu’en France, avoisinant les 0,98 € le litre. Tant mieux, car c’est notre principale dépense !

Cest vrai que nous prenons souvent les petites routes
C’est vrai que nous prenons souvent les petites routes, parfois excellentes mais parfois non !

Ce n’est peut-être pas tout à fait un hasard parce que nous tentons dans la mesure du possible de fuir les zones les plus conventionnelles, au profit des plus authentiques. Lorsque nous lisons les blogs de voyageurs, peu se sont rendus aux grottes de Candelaria, aux chutes de Las Conchas, à Livingston ou encore au site maya de Quiriguá, pourtant tous des endroits spectaculaires.

Mais cela nous fait traverser dadorables petits villages
Mais ces petites routes nous font traverser d’adorables petits villages, avec édifices coloniaux bien préservés,
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ou pas du tout parées d’ailleurs

Et que dire de tous ces adorables petits villages que nous traversons en revenant vers l’ouest du pays. Partout où nous allons, nous sommes encore les seuls touristes et nous nous régalons de ces marchés colorés, de la gentillesse des locaux qui nous sourient, nous saluent, nous renseignent spontanément. Nous les trouvons beaux, aussi bien physiquement que dans leurs habits multicolores qui leur vont si bien. Nous sommes si ternes à côté !

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Les cimetières aussi débordent de couleurs et de décorations

Nous venons d’arriver dans la ville de Nebaj, fief du peuple maya Ixil. Mais chut, gardons-en un peu pour la prochaine fois ! A très bientôt.

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Parcours Guatemala
Parcours 1ère semaine au Guatemala – Pour agrandir c’est ici

92. Première approche des Mayas

Avec l’arrivée dans l’état du Chiapas, nous entrons sur le vaste territoire qu’occupaient les Mayas au premier millénaire. Nous allons tenter de comprendre peu à peu cette culture et découvrir parallèlement une nature riche et sauvage.

Carnaval mystérieux

En route pour les cascades d’El Chiflon (voir plus loin), nous traversons la petite municipalité de Las Rosas, en pleine effervescence : des danseurs déguisés d’une manière très particulière (voir les photos) s’agitent au son d’une musique latino. Nous nous arrêtons observer, photographier, filmer. Malheureusement, notre niveau d’Espagnol ne nous permet pas de comprendre ce qui se passe précisément. Tout au plus une inscription sur une statue fait état d’un carnaval spécifique à cette ville. J’attends d’avoir du réseau pour interroger mon « ami » Google, qui ne trouve que des documents en langue ibérique et qui les traduit très mal. Du texte confus, j’arrive à deviner qu’il s’agit d’une tradition remontant à 150 ans, que les personnages sont des « Tancoy » et représentent les indigènes présents avant l’arrivée des conquistadores et qui se moquent de ces derniers. Si vous avez mieux, je prends !

Le carnaval de Las Rosas
Le carnaval de Las Rosas
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Connaissiez-vous ce carnaval des Tancoys ?

Pour le ti’posh on repassera

Sur la route, nous croisons ou doublons beaucoup de camions chargés au maximum de canne à sucre. Au Chiapas, on en fait du pox ou du posh (c’est pareil, le second est la prononciation du premier). Rien à voir avec le rhum, la canne est mise à fermenter avec du maïs et du blé avant d’être distillée. Et donc pas de « ti’posh » ici, la boisson étant davantage utilisée pour des raisons rituelles ou médicinales que pour la convivialité. Ce sont principalement les ethnies amérindiennes qui le consomment.

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Un camion tellement chargé de canne à sucre qu’il en perd à chaque « tope » (un bon moyen de les repérer du coup)

Un chiffon font font

Les cascades d’El Chiflon sont un incontournables lorsque l’on visite le Chiapas. C’est un ensemble de 5 chutes d’eau de 25 à 120 m de hauteur disposées sur une rivière d’un joli bleu turquoise. Si les cascades possèdent des noms assez poétiques (le soupir, aile d’ange, voile de mariée, arc-en-ciel, quinze ans), je n’ai pas compris pourquoi l’ensemble s’appelait aussi trivialement « le chiffon ». Sinon la balade est courte et agréable, un chemin ombragé monte gentiment dans la forêt le long du cours d’eau, et les différents points de vue se dégagent les uns après les autres jusqu’à la chute finale (c’est le cas de le dire) et ses 120 mètres de hauteur. La plus grosse difficulté est de choisir dès le départ entre le chemin de droite et celui de gauche.  Car les deux existent, ne se rejoignent jamais et mènent tous à la chute finale. Comme en politique, tiens !

Le chemin dacces aux cascades
Le chemin d’accès aux cascades, plutôt agréable. C’est celui de gauche. Moins de barrières à droite il me semble…
Celle de laile de lange
Le debit etait trop fort pour la baignade... et la temperature bien fraiche
Le débit était trop fort pour la baignade… et la température bien fraîche !

De quoi se faire gondoler les vénitiens

La région de Montebello, dans le sud-est du Chiapas, est connue pour ses multiples lacs entourés d’une forêt dense. Chacun a sa personnalité et notamment sa couleur. Il est étonnant d’ailleurs d’observer deux lacs voisins séparés par une bande de terre ou une route, abhorrant deux teintes complètement différentes. Une autre particularité pour plusieurs de ces étendues d’eau est de pouvoir être traversées en radeau. De bons vieux radeaux tout simples faits de troncs d’arbres assemblés dans le sens de la longueur par d’autres troncs faisant office de bancs. Les touristes mexicains viennent s’y faire promener. Ceux que nous avons vu, de loin, semblaient avoir les pieds dans l’eau… Pas très rassurant tout ça. Mais contrairement à Venise, les gilets de sauvetage sont obligatoires. C’est sûr, ça fait beaucoup moins romantique !

Un premier lac vert emeraude
Un premier lac vert émeraude,
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Un bouquet de barques…
Nous avons prefere le voir de loin
Nous avons préféré le voir de loin
Finalement les barques ca mallait bien
et finalement on a regretté les barques !

Le jour où le singe araignée vint manger dans ma main

Ces singes graciles ont la queue et les membres à la fois noirs, velus et démesurés par rapport à leur corps, leur donnant quelque peu l’apparence d’une grosse mygale, ce qui leur a valu leur qualificatif arachnoïde. Ils sont nombreux dans la région et nous avions d’ailleurs pu en observer à peine quelques jours auparavant lors de notre traversée du canyon de Sumidero. Mais ils étaient à bonne distance. Ici, dans ce petit lodge du village de Reforma Agraria, nous avons pu les voir de tout près. Deux d’entre eux ont en effet pris l’habitude de venir y quémander leur dessert. L’un, assez farouche, attend que l’on s’éloigne pour aller ramasser quelques morceaux de banane placés au creux d’un arbre, mais l’autre plus hardi descend carrément chercher sa friandise favorite dans la main de ceux qui veulent bien se prêter au jeu. Je n’ai pas hésité. Un grand moment.

Sinon la propriete est magnifique
Sinon les abords du lodge (qui accepte aussi bien les hébergements en chambres que les vans) sont magnifiques, avec cette rivière paisible et sa jungle verdoyante
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A la recherche des guacamayas

Vous connaissez sans doute, surtout si vous êtes cruciverbistes, les guacamayas sous un autre nom : les aras rouges. Ce centre où nous avons passé la nuit, en compagnie des singes araignées puis des singes hurleurs est en fait un lieu de préservation de l’espèce, créé par une quarantaine de familles indiennes (ethnie nantèque) venues s’installer là. En 1991, ils ont installé 30 nids très haut dans les arbres, et apparemment ça marche, les aras viennent s’y reproduire. Malheureusement pour nous, ce n’est pas la bonne saison pour les voir, nous devrons nous contenter que quelques spécimens en cage. Mais nous aurons bien sûr l’occasion d’en apprendre un peu plus sur ces volatiles aux couleurs spectaculaires.

Au centre des guacamayas nous avons trouve notre future maison encore
Au Centro ecotouristico de Las Guacamayas, nous avons trouvé notre future maison (encore) : elle aura un jardin plein de fleurs et d’arbres fruitiers tropicaux. Si on finit à Romorantin, vous aurez le droit de rigoler !
Mais ce sont surtout les aras que nous sommes venus voir
Mais parlons des aras : ce sont surtout eux que nous sommes venus voir

Le plus grand des perroquets (jusqu’à 95 cm de long !) ne vit plus au Mexique qu’à cet endroit précis du Chiapas, après avoir été victime d’un braconnage abusif et d’une raréfaction de son milieu naturel (jungle avec de hauts arbres). Entre 4 et 8 ans, il choisit un partenaire à qui il sera fidèle toute sa vie. Ils vivront heureux et auront, on leur souhaite, beaucoup de petits aras.


Bonampak, notre premier site Maya

Depuis leur arrivée dans la région quelques millénaires avant JC – les historiens sont incapables de s’entendre sur une date exacte – les Mayas ont conquis peu à peu un empire centré sur la péninsule actuelle du Yucatan, allant du Chiapas jusqu’au Honduras, soit environ 300 000 km2. C’est quatre fois moins que les conquêtes de Napoléon, mais ce dernier avait l’avantage de posséder la roue, les chevaux et la Banque de France pour soutenir ses campagnes.

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Vue générale du site de Bonampak

Grands architectes, les Mayas ont construit d’immenses cités, avec comme pour nous des bâtiments publics et religieux qui résistent au temps grâce à une main d’œuvre bon marché et soumise aux impôts, et des maisons d’habitation beaucoup moins solides qui s’effondrent au premier coup de marteau-piqueur dans la rue. Seuls les premiers persistent partiellement ce jour, mais donnent une bonne idée de l’ensemble. Encore faut-il imaginer ces vieilles pierres couvertes de stuc (un enduit à base de chaux et de sable) puis décorées de motifs multicolores.

Bonampak, notre premier site Maya, est justement celui qui possède les plus belles peintures murales. Elles sont à la gloire des dynasties qui ont régné ici et vont de la présentation des descendants aux scènes de batailles et tortures qui s’en suivent. Le reste des structures a le charme suranné des vieilles bâtisses envahies peu à peu par la jungle et l’humidité. On se demande bien d’ailleurs comment les fresques ont pu résister si bien à ce climat.

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La particularité de Bonampak, ce sont ces peintures murales. Ci-dessus et ci-dessous à gauche une procession de musiciens, en bas à droite scènes de guerre et de sacrifices

Le fin fond du Mexique

Dans cette région frontalière avec le Guatemala, la route traverse une végétation dense et humide. Les topes, ces ralentisseurs infernaux, sont fréquents et imprévisibles, tout comme les nids de poules redoutables, surtout lorsqu’ils sont cachés dans l’ombre des arbres. La conduite exige une grande vigilance. Les stations-services classiques ont disparu, au profit de petits revendeurs de carburant, étalant sur quelques planches des bidons de 5 litres qu’ils déversent dans votre réservoir si vous avez confiance dans le contenu. Nous avons préféré prendre nos précautions avant. Le réservoir rempli, Roberto a une autonomie de près de 1000 km ! Aussi, dans cette région, le réseau téléphonique mexicain disparaît. Lorsque l’on capte quelque chose, cela provient des opérateurs guatémaltèques. Nous l’avons appris à nos dépends, le Guatemala ne faisant pas partie des pays inclus dans notre forfait Free. A 9 euros le méga-octet de données, la facture grimpe vite. Nos 25 Go mensuels nous reviendraient à …euh …225 000 euros ! Heureusement qu’une sécurité bloque les dépassements. Claudie a doublé son forfait en quelques secondes et moi triplé avant que tout ne se bloque !

Couverture de Free via ATandT au Chiapas
Couverture de Free via AT&T au Chiapas : surtout des zones blanches !
Meme les arrets nocturnes sont sauvages
Même les arrêts nocturnes sont sauvages
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Juste à côté de nous, une passerelle sommaire qui balançait bien

Palenque, à la recherche du temple perdu

Le nom de ce second site maya de notre périple signifie « entouré d’arbres », ce n’est pas pour rien et cela participe à son charme. Les édifices accessibles au public ne représentent, malgré leurs 2,5 km², que 2% de la surface réelle de la cité, les 98% restant enfouis dans la jungle environnante. Un paradis pour les Indiana Jones en herbe. Si majestueux qu’ils soient, ces bâtiments donnent surtout une idée de leur grandeur initiale, permettent de bien se dégourdir les jambes (les escaliers qui mènent au sommet sont particulièrement raides et leurs marches semblent conçues pour des géants) et d’apprécier le paysage. Mais les sculptures et peintures originelles sont pratiquement effacées ou ont été déplacées à fins de conservation vers les musées environnants. Dont celui du site, très intéressant, qui nous apprend beaucoup notamment sur l’écriture maya, gravée dans la pierre, qui a permis de donner un sens et même des dates précises à toutes les découvertes. J’en fais un petit chapitre juste après.

Le site de Palenque dans sa partie degagee
Le site de Palenque dans sa partie dégagée
Pas mal de vendeurs de souvenirs et de touristes mais ca reste raisonnable
Pas mal de vendeurs de souvenirs et de touristes mais ça restait raisonnable
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La reine rouge, telle que découverte dans son cercueil de pierre (maquette au musée du site)
On peut acceder au sommet des edifices
Il était possible également d’accéder au sommet des édifices (ce n’est pas toujours autorisé)
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et de profiter d’une vue panoramique sur le site et la jungle environnante

Après avoir visité le site principal, nous sommes partis à la recherche d’un temple « perdu » dans la jungle. Le petit sentier est très spectaculaire avec sa végétation tropicale, ses fromagers aux racines immenses, ses lianes qui donnent envie de s’y pendre en poussant le cri qu’il faut, ses rivières à moitié couvertes de fougères, et sa faune bruyante. Le plus impressionnant a été un véritable dialogue de singes hurleurs au-dessus de nos têtes. Si vous n’en avez jamais entendu, allez voir ici et imaginez ça juste au-dessus de Roberto en plein milieu de la nuit… Au point donné (oui, nous avions une carte…), pas de temple en vue… Il a fallu bien observer pour trouver une petite entrée derrière les racines d’un gros arbre. Nous avons retrouvé ce temple perdu !

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Pas de squelette ni de trésor à l’intérieur, dommage !

Écriture maya

Les Mayas connaissaient l’écriture au moins depuis le IIIème siècle, époque du plus ancien texte retrouvé. Ils utilisaient un système complexe dit logosyllabique qui n’a été clairement identifié qu’entre 1960 et 1980. Il a fallu beaucoup de perspicacité pour déterminer que ces dessins carrés juxtaposés, peints sur des supports ou gravés dans la pierre, n’étaient ni les lettres d’un alphabet, ni des mots ou des verbes, mais une association de notions (la retraite, l’agriculture, la peur, etc.) et de syllabes (ga, bu, zo, meu, etc.), un même mot ou une même expression pouvant s’écrire en combinant plus ou moins les deux formes, et différemment selon la sensibilité du scribe du jour ou du public cible.

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La lecture se fait de gauche à droite et de haut en bas, mais par groupes de 2 colonnes ! Il fallait le trouver !
Voyelles et syllabes
Chaque bloc peut être un concept unique ou bien être un assemblage de syllabes. Exemple à droite : un groupe maya bien connu
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Et maintenant, passons à la pratique !

Ce bloc a été photographié sur l’un des piliers du temple du soleil à Palenque.

Un cadre forme une sorte de chemin tout autour, une route en quelque sorte.

Au centre on devine une sorte de véhicule avec des fenêtres et trois roues, la dernière étant peut-être la roue de secours.

En bas à droite ce ne peut être que le le phonème « avec ». Alors, vous avez deviné ?


Campeche miraculeuse

C’est dans cette ville de l’état éponyme que nous avons déniché un concessionnaire Fiat pour la révision de Roberto. Il a fallu anticiper un rien. D’abord parce que si la marque Fiat est distribuée dans presque toute l’Amérique, très peu de pays commercialisent le modèle Ducato. Ensuite parce que les pièces détachées européennes y sont rarement disponibles d’emblée. Le Mexique vend une version 130 CV, avec un moteur diesel sans AdBlue et sans boîte automatique. Ils n’ont pas la valise diagnostique pour les modèles européens. Mais si l’on apporte les pièces détachées, ils interviennent sans problème. Nous nous sommes présentés en fin de journée, avons été reçus douillettement (petit salon, bouteille d’eau…) le temps d’expliquer ce que nous voulions et avons eu d’emblée, sans doute grâce aux filtres à huile et diesel que nous avions apportés, un rendez-vous pour le lendemain matin. Pendant que Roberto se faisait refaire une santé, nous en avons profité pour visiter la ville de Campeche, très agréable. Un message sur WhatsApp en milieu d’après-midi nous apprenait que tout était prêt et nous avons pu retrouver Roberto presque neuf, tous contrôles faits, lavé, pneus et plastiques lustrés (y compris le tapis de sol…), prêt à rouler 48 000 km supplémentaires jusqu’à la prochaine révision.

Campeche capitale de ltat du mme nom
Campeche, capitale de l’état du même nom
avec de jolies plaques mineralogiques
avec de jolies plaques minéralogiques pour une fois
Pendant ce temps nous visitons la ville
et pendant ce temps nous sommes allés visiter la ville, très agréable avec ses maisons aux couleurs pastels ne dépassant jamais deux étages
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Campeche fut un temps fortifiée, les portes et les murailles en témoignent
Un marche parfois appetissant parfois moins
Un marché ouvert à tous les goûts
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a fini par nous ouvrir l’appétit, avec ces plats mexicains typiques

Uxmal

Uxmal est l’un des plus beaux sites archéologiques du Mexique, particulièrement bien préservé et restauré. 25 000 habitants y vivaient à son apogée entre les années 600 et 900. La ville commerçait avec de nombreux sites avoisinants, dont le célèbre Chichen Itza que nous verrons bientôt. Les bâtiments sont construits sur plusieurs niveaux, avec à la base des murs de pierres non décorées mais particulièrement bien ajustées, sans mortier aucun, et plus haut de riches décorations architecturales : mosaïques et dentelles de pierres, angles sculptés, colonnades, voûtes triangulaires. On retrouve de nombreux masques du dieu Chaac, avec son nez en trompe d’éléphant, divinité de la pluie appréciée ici dans ce secteur aride.

La pyramide du devin et sa base ovale
La pyramide du devin et sa base ovale

Les édifices les plus spectaculaires sont la pyramide du devin, avec ses 35m de hauteur et sa base inhabituellement ovale, le palais du gouverneur, immense et richement décoré, la maison des tortues avec sa frise de carapaces, et le carré des nonnes. La grande pyramide, un peu moins élevée que celle du devin, était  autrefois escaladable, permettant de profiter d’un beau panorama, mais elle est interdite au public depuis la pandémie. Le prétexte sans doute pour éviter désormais les dégradations. Fichus touristes, va !

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Le carré des nonnes. On ne sait pas si elles s’occupaient à défiler, à danser ou à découper les prisonniers

Avec Uxmal nous sommes entrés dans la province du Yucatan, que nous allons probablement traverser au pas de course compte-tenu de sa fréquentation touristique. Enfin nous verrons bien, rien n’est jamais fixé ! A très bientôt pour la suite.

Parcours de San Cristobal de las Casas a Uxmal
Notre parcours de San Cristobal de las Casas à Uxmal

et si vous souhaitez zoomer ou avoir plus de détails, c’est ici

91. L’empire du milieu

Bien que le Mexique possède plus de 10 000 km de côtes, nous préférons sillonner l’intérieur du pays. Contrairement au littoral qui déborde de touristes, les villes mexicaines du centre sont plus calmes et nous paraissent plus authentiques. Et cette semaine, nous n’avons pas du tout été déçus !

Monte Alban, capitale des Zapotèques

Après plusieurs mois au Mexique, nous commençons à y voir plus clair dans les civilisations précolombiennes. La clef est de réussir à superposer leur répartition géographique et leur étagement dans le temps. Les deux petites cartes ci-dessous vous y aideront.

Monte Alban, près de la ville d’Oaxaca, était la capitale des Zapotèques, qui vécurent dans la région entre 1500 av. JC et 900 après JC. Une immense cité hébergeant jusqu’à 30 000 habitants a été bâtie sur le sommet d’une montagne arasé entièrement à main d’homme. Malgré les moyens sommaires, les compétences élevées en mathématiques et en architecture ont permis de bâtir solide et durable, comme en témoignent les nombreux édifices encore debout malgré l’activité sismique élevée de la région.

APlan general du site de Monte Alban
Plan général du site de Monte Alban
Vue du site depuis la pyramide Nord
Vue du site depuis la pyramide Nord

La visite du site permet d’aborder quelques aspects de la culture Zapotèque : agriculture dominante grâce à une irrigation évoluée, organisation hiérarchique de type religieux avec grandes cérémonies dans les temples et sur l’immense esplanade centrale, distractions axées sur le jeu de balle, importance de l’astronomie, connaissance précoce de l’écriture et du calendrier, etc.

Vue depuis le Sud cette fois
Vue depuis le Sud cette fois
Le terrain de jeu de balle
Le terrain de jeu de balle. On y sacrifiait les vaincus !

Un petit pas pour le touriste, un grand pas pour l’humanité


Oaxaca en images

Nous ne sommes restés qu’une après-midi et une nuit dans cette grande ville colorée et détendue, juste ce qu’il fallait pour « prendre l’ambiance ». Récit en images…


Le plus grand arbre du monde

Alors tout dépend de ce qu’on entend par grand… Quand on considère le volume, c’est le Général Sherman, un séquoia géant du Sequoia National Park en Californie qui est sur la première marche du podium. Nous avons d’ailleurs eu le bonheur de le voir cet automne. Pour la hauteur, frôlant les 116 mètres, c’est un autre séquoia qui détient le record. Appelé Hyperion, il est situé quelque part dans le Redwood National Park, toujours en Californie. Sa localisation est tenue secrète pour éviter l’assaut et les dégradations des touristes. Mais l’arbre de la petite ville de El Tule, près d’Oaxaca au Mexique, un cyprès des marais également appelé ahuehuete possède, lui, le plus grand diamètre, soit 14 mètres. Ça ferait une belle table à manger, non ? Quelqu’un a une grosse tronçonneuse à me prêter ?

Larbre le plus grand du monde est a El Tule
L’arbre le plus grand du monde est à El Tule
Son tronc mesure plus de m de diametre
Son tronc mesure plus de 14 mètres de diamètre

Sinon le parc attenant avec ses sculptures végétales est très mignon.


Mitla, comme un lundi

Mitla, l’autre site archéologique important de la région d’Oaxaca, a été peuplé un peu plus tardivement que celui de Monte Alban, et a tenu jusqu’à sa destruction ordonnée par l’archevêque espagnol Albuquerque en poste à Oaxaca en 1553 (si vous le croisez dans la rue, dites-lui deux mots de ma part). Elle était alors occupée par les Zapotèques et les Mixtèques (qui ont pris le relais des premiers). Si vous ne faites pas bien la différence entre les civilisations, comparez les photos ci-dessous :

Cet anéantissement est tout à fait regrettable parce que ce site était tout à fait paisible, davantage tourné vers la religion et les sépultures que vers la politique. Et puis parce qu’il avait une caractéristique unique dans toute la Méso-Amérique : ses édifices étaient décorés de mosaïques en pierre (volcanique). Mais nous n’aurons pu voir cela que de loin, pour cause de fermeture le lundi, contrairement aux affirmations de notre guide. Vous l’aurez compris c’était évidemment le jour de notre passage…

Leglise San Pablo batie sur les ruines zapoteques
L’église San Pablo, bâtie sur les ruines zapotèques
Le petit site archeoloque vu de derriere la grille
Le petit site archéologique vu de derrière la grille
et les mosaiques photographiees par dessus le mur
et les mosaïques, photographiées par dessus le mur !

Une belle route en terre de km pour aller voir leau qui bout
Il ne nous reste plus qu’à reprendre la « route », un chemin poussiéreux de 14 km, pour gagner notre destination suivante

L’eau bout des choses

Un mauvais jeu de mots pour aborder le site de Hierve El Agua (« l’eau bout » en Espagnol) où, dans un cadre montagneux splendide, à 2200m d’altitude, plusieurs sources d’une eau aussi riche en calcaire qu’en bulles forment des cascades pétrifiées et des baignoires naturelles. D’autres bassins, artificiels ceux-là, ont été construits pour assouvir le besoin croissant des touristes. Mais l’eau douteuse nous a dissuadé de nous y tremper. Nous avons préféré de loin les édifices bâtis par la seule nature, impressionnants par leurs couleurs, leur eau qui semble en ébullition, et le plongeon dans le vide de ces cascades de pierre devant un panorama grandiose.

Le decor grandiose du site de Hierra Agua
Le décor grandiose du site de Hierve El Agua
On se croirait presque a Yellowstone sauf que leau qui bout est froide
On se croirait presque à Yellowstone sauf que l’eau qui semble bouillir est froide

Bien que le GPS nous ait conseillé (sagement) de faire le grand tour de 23 km par la route payante, nous avons opté pour la route directe, étroite et sablonneuse à souhait mais pas si mauvaise, offrant des vues magnifiques sur la vallée, et plus courte de 9 km mais pas forcément plus rapide. Au retour nous avons testé la proposition initiale, mais les 10 premiers km étant en terre et/ou jalonnés de topes (ralentisseurs) rapprochés, pas sûr que c’était plus intéressant. Il aurait fallu sortir le chronomètre, mais nous avons oublié comment ça marche…


Pause café

Un grand bond de 500 km vers le sud-est, au travers d’une belle région montagneuse dont les seules forêts sont faites de cactus et les seules plantations d’agaves (la région est une importante productrice de mezcal), et nous voici arrivés à Tuxla dans l’état du Chiapas. Juste une ville étape pour nous reposer de ce trajet, et justement faire une petite pause café dans un musée dédié au breuvage. Nous y apprenons que le Chiapas produit 3,9% du café mexicain, représentant lui-même 3,9% de la production mondiale. Et puis quelques autres faits étonnants ou non que je vous soumets sous forme de quizz :

1°) Le premier producteur mondial de café est le Brésil. Mais qui est le second ?

            A. L’Éthiopie ?            B. La Colombie ?         C. L’Indonésie ?            D. Le Vietnam ?

2°) Le Mexique exporte sa production principalement vers les États-Unis (66%). Mais qui vient en second ?

            A. La Belgique ?          B. La France ?             C. L’Allemagne ?            D. Le Canada ?

3°) Le café mexicain est exporté à 76% sous forme de grains non torréfiés. Quelle forme vient en second ?

            A. Le café soluble et les extraits de café ?     B. Le café torréfié moulu ou non ?

4°) Les mexicains consomment environ 1 kg de café par habitant et par an. C’est douze fois moins que le record mondial. Mais ce record est détenu par qui ?

            A. L’Italie ?      B. Le Danemark ?       C. La Norvège ?         D. La Suède ?                  E. La Finlande ?

5°) La consommation annuelle de café des Français avoisine les

            A. 4,4 kg ?       B. 5,4 kg          C. 6,4 kg ?       D. 7,4 kg ?

6°) Le café a été découvert au 4ème siècle, mais dans quel pays ?

            A. Turquie ?    B. Éthiopie ?    C. Colombie ? D. Guatemala ?

7°) Le premier café parisien a ouvert en

            A. 1586 ?         B. 1686 ?         C. 1786 ?         D. 1886 ?

8°) Les premiers plants de café sont arrivés au Chiapas au

            A. XIIIème siècle ?       B. XVème siècle ?        C. XVIIème siècle ?            D. XIXème siècle ?

Les réponses sont après les photos…

La visite s’est terminée par une dégustation. L’expresso était compris dans le droit d’entrée de 1,25 € soit moins que le prix du petit noir au comptoir d’un bar français…

Réponses : 1D2A3A4E5B6B7B8C


Marimbas

On côtoie régulièrement au Mexique des groupes de marimbistas, jouant sur les places ou devant les cafés sur leurs espèces de xylophones en bois, plus ou moins larges, plus ou moins courbés. L’origine en est le balafon, rapporté d’Afrique par les esclaves qui accompagnaient les colons espagnols. Les amérindiens et les européens lui ont apporté quelques touches personnelles avant de l’adopter largement dans cette partie du Mexique, entre Veracruz et le Guatemala. Nous trouvons de magnifiques exemplaires dans ce petit Museo de la marimba à Tuxla, dotés d’une marquèterie très travaillée et d’un système sophistiqué de tuyaux de résonnance sous les lames. En flânant un peu, nous tombons sur une petite salle d’enseignement. Une élève est là, mais le maître l’écarte gentiment pour nous faire une démonstration. Nous admirons la dextérité nécessaire au jeu à 4 baguettes (2 dans chaque main) sur 2 claviers différents. Puis un autre joueur plus âgé (le maître du maître ?) rejoint le premier et vient interpréter avec lui quelques morceaux de musique populaire mexicaine. Apprenant que nous sommes Français, ils se fendent même d’une « Vie en rose » très réussie ! Quand on vous dit qu’on est bien reçus au Mexique, ce n’est pas pour rien !

Enseigne du musee
Enseigne du musée
Exposition
On y expose des modèles d’âge et de facture différents
Detail des tubes de resonnance
Détail des tubes de résonnance et qualité de la marquèterie
Concert improvise
…et nous avons eu droit à notre concert improvisé rien que pour nous !

Sur les traces de Pedro Gastinel et des frères Foudon

Ah vous n’aviez jamais entendu parler d’eux ? Eh bien nous non plus d’ailleurs… Mais rendons hommage à ces trois français intrépides qui ont voulu traverser comme nous le Cañon del Sumidero dans l’état du Chiapas au Mexique. Ce canyon est né d’une faille apparue au pléistocène, dans laquelle une rivière s’est faufilée, entourée de falaises allant jusqu’à 1 km de hauteur. Mais à l’époque, en 1895, la rivière était tumultueuse, la végétation était très dense, les crocodiles voraces et la première tentative 300 ans plus tôt avait échoué. Nos compatriotes n’ont pas fait mieux, ils ont tous péri dans l’expérience, c’est triste. Il faudra encore attendre l’année 1960 pour que les 25 km soit enfin franchis par une expédition de locaux. Aujourd’hui c’est notre tour mais tout a bien changé : la rivière a été assagie grâce à la construction d’un barrage, les lanchas chargées de touristes font la traversée en moins d’une heure et les crocodiles sont plus paisibles, peut-être rassasiés par les nombreux déchets qui flottent. J’exagère car l’expérience est tout de même formidable. Les falaises vues d’en bas sont vraiment impressionnantes. Le bateau s’arrête en de nombreux endroits pour observer les crocodiles qui dorment la gueule ouverte, les singes araignées qui se balancent de branche en branche, les échassiers peu farouches qui se font tirer le portrait. Et puis la vierge de Guadalupe dans sa caverne multicolore et le fameux sapin de Noël formé par la mousse qui pousse sous une cascade. Le cañon s’observe aussi d’en haut, grâce à une route qui mène à plusieurs points de vue.

Le canon del Sumidero sapprecie dabrod den haut
Le Cañon del Sumidero s’apprécie d’abord d’en haut…
avant dembarquer dans des lanchas
…avant d’embarquer dans les lanchas au design très particulier
Lentree dans le canyon est impressionnante
L’entrée dans le canyon est impressionnante, avec ces falaises de 1000 m de hauteur
Ici arret dans la grotte de la vierge
Ici, arrêt dans la grotte de la vierge et ses tons de rose
Peut etre quils deposent des cadeaux sous le sapin
Et les gars là en dessous, peut-être qu’ils viennent déposer des cadeaux ?

Au fait, si vous ne connaissez pas la chanson « Mambo Tchapan » de Vincent Malone, découvrez ça tout de suite en cliquant sur ce lien. Une merveille !


Incursion chez les Tzotziles

La région de San Cristobal de las Casas est l’une des plus conservatrices du patrimoine indien. Dans les villages alentour, plusieurs communautés dont les Tzotziles défendent farouchement leurs traditions. Leur tenue vestimentaire est hors du commun avec ces grandes capes de laine effilochée blanche ou noire pour les hommes qui portent aussi volontiers des chapeaux plats garnis de rubans, et ces châles richement décorés de motifs roses ou violets pour les femmes, couvrant des blouses ou robes en laine également. C’est qu’à 2400m d’altitude les températures peuvent être assez basses.

Zinacantan village de lethnie Tzotzile
Zinacantan, village de l’ethnie Tzotzile

Au village de Zinacantan, ces Indiens sont majoritairement horticulteurs. Les grandes serres que l’on voit partout en arrivant en témoignent, ainsi que le marché que nous avons pu visiter. Mais le must de ce village est l’église de San Lorenzo, presque entièrement décorée de fleurs fraîches en vases classiques ou en tableaux hyperdétaillés.

Boiseries et fleurs fraiches a profusion
Un délicieux mélange de boiseries et de fleurs fraîches à profusion
vraiment fabuleux et odorant
Vraiment fabuleux et odorant
Une belle animation
Les serres autour de la ville confirment lactivite dominante de la population
Et pas besoin de chercher loin pour voir que toute la production est locale

A huit kilomètres de là, un autre village tzotzile, Chamula, défend encore plus âprement sa religion, au point que ceux d’entre eux qui voulaient rester dans la tradition catholique pure ont été exclus. Car ici, dans l’extraordinaire temple de San Juan Bautista, ce sont bien les traditions indiennes qui sont vénérées. L’effigie du Saint a remplacé celle du Christ, et l’ambiance est plus chamaniste que catholique. La foule se presse dans la grande salle au sol couvert d’aiguilles de pins et entourée de dizaines de milliers de bougies, baignée dans une fumée odorante d’encens. Certains s’y font soigner, les autres prient en psalmodiant. Vous ne verrez sur les photos que la magnifique façade au portail vert et bleu, la photographie étant interdite à l’intérieur.

Encore un marche anime
Encore un marché animé, maraîcher celui-là

Une visite d’exception totalement dans l’esprit de notre voyage (« découvrir d’autres cultures ») à ne pas manquer.


San Cristobal de las Casas

Une ville mexicaine pleine de charme, avec son quadrillage de rues pavées bordées de maisons colorées à un seul étage, comme dans beaucoup d’autres endroits, mais particulière par la densité des indiens qui y vivent, souvent vêtus de façon traditionnelle. C’est qu’ici on se rebelle plus qu’ailleurs, on défend ses traditions, et les mouvements zapatistes ont encore beaucoup d’adeptes. Nous n’y passerons qu’une journée et deux nuits, le temps d’apprécier l’animation locale, le marché, les rues piétonnes, le musée des textiles mayas, celui de l’ambre. Une étape agréable et instructive, rafraîchissante grâce à l’altitude (nous avons perdu 12° par rapport à l’étape précédente du canyon : 16°C le matin dans Roberto, c’est mieux que 28 !)

Roberto gare dans une rue de San Cristobal
Roberto garé dans une rue de San Cristobal de las Casas, un peu moins étroite que les autres !
Des rues pietonnes accueillantes
de rues piétonnes accueillantes,
Des animations sur la place centrale
Ce n’est pas carnaval, c’est leur tenue traditionnelle !
Seuil couvert depines de pin comme chez les Tzotziles
Le seuil est couvert d’épines de pin, comme chez les Tzotziles
Decoration interieure riche
La décoration intérieure est plutôt riche, mais la vierge et les saints sont noirs. Le côté rebelle de la ville
Dans la rue cest une autre religion qui sexprime
Dans la rue d’à côté, on utilise la religion outrageusement…
Et vraiment de belles couleurs dans le marche
En fait, la vraie religion ici, c’est la couleur




Nous allons poursuivre toujours plus avant vers l’intérieur du pays, approcher la frontière guatémaltèque, avant de gagner l’inévitable Yucatan. A suivre…

Parcours de Monte Alban a San Cristobal de las Casas
Parcours de Monte Alban a San Cristobal de las Casas

Carte du parcours plus détaillée