29. Onomatopées routières

Circuler dans un nouveau pays impose une adaptation à la signalétique routière locale. Au minimum à des fins de sécurité, pour éviter de circuler à contre-sens par exemple ou encore identifier correctement la.route destinée à la mise à l’eau des bateaux dans le fjord. Au mieux pour s’orienter correctement. Et bien sûr pour être en conformité avec la règlementation policière locale : un simple panneau d’entrée de ville au Danemark (voir un exemple plus loin) peut ressembler pour un Français à la signalétique d’un simple hameau et lui faire oublier de ralentir à 50 km/h. Nous avons assez fréquemment recours à notre traducteur de poche (Google Traduction) pour interpréter les mentions Danoises des panneaux, principalement pour savoir si l’on peut stationner ou pas à cet endroit. Parfois, il faut prendre la décision rapidement, et c’est un peu plus compliqué. Il nous est arrivé d’obstruer une rue quelques minutes le temps que la traduction apparaisse sur notre écran de smartphone, sous le regard dubitatif des autochtones qui se demande bien pourquoi ces Français viennent photographier leurs panneaux routiers. Mais tout cela manque cruellement d’illustration. Je vous ai préparé quelques panneaux routiers inhabituels chez nous, avec en commentaire leur interprétation normale et celle que l’on aurait pu imaginer avant l’ère des traducteurs. Encore que pour certains, j’ai trouvé que les mots danois parlaient très bien d’eux-mêmes, comme ces « sving » ou « bump ».

Onomatopées routières
Les jolis panneaux d’entrée en ville
Autoroute engazonnée ?

En fait, entrée d’autoroute tout simplement. Les panneaux sont inversés par rapport à le France

Il ne passera pas par moi ? Tour Eiffel droit devant ?

En fait, jonction de 2 routes ou entrée d’une bretelle sur une voie rapide

Problèmes de digestion ?

En fait, panneau un peu complexe décrivant à droite l’arrivée sur une chicane munie de 2 ralentisseurs. En face ils ont plus de chance…

Un grand virage de 40 km, genre l’anneau du CERN à Genève ?

Plutôt un virage limité à 40 km/h

Une voie sans issue avec issue ?

Effectivement c’est une voie sans issue prolongée par un chemin

Un cor aux pieds …de la Reine ?

Mais non voyons, c’est un simple bureau de poste !

L’étiquette d’un jouet IKEA ?

Un panneau d’entrée de ville, comme sur la photo au-dessus

Boire ou conduire, il faut choisir ?

Chacun de ces 2 panneaux signifie « sens unique ». Ils ne sont jamais bien sûr placés l’un au-dessus de l’autre !

Quartier discret ?

Généralement placé sous un panneau de parking, il signifie que le stationnement est limité à 1 heure, avec un disque collé sur le pare-brise

Obligation de se baigner debout ?

C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. Ça veut dire en fait que c’est un lieu de baignade

Route Marguerite ?

Mais oui, c’est exactement ça ! C’est la fleur préférée de la Reine (Margrethe…) qui signale une route touristique tout autour du pays

Du 8 au 17 de chaque mois la circulation est à gauche sauf le 8 et le 14, tandis que du 9 au 12 c’est à droite et les autres jours comme on veut ?

Pas simple à comprendre au début, mais ce sont les heures de stationnement payant en semaine, le samedi et le dimanche. Bluffant non ?

Attention de ne pas se planter dans le décor ?

Oui, pourquoi se prendre la tête, 3 sving c’est suffisamment explicite…

Attention, ça va faire bump ?

Malgré les apparences trompeuses, de la bosse unique, c’est bien 4 fois de suite que votre tête va faire une marque sur le plafond

Une belle paire de bumps ?

Oui, ça commence à devenir scabreux, attendez de voir la suite…

Travaux le matin…

Travaux à midi…
…et travaux le soir !

Je ne sais pas si ces panneaux sont vrais, je les ai trouvés en tout cas sur un site danois de vente de panneaux routiers. Ah nous sommes bien dans le 3ème pays le plus heureux du monde !


A part ça la route se poursuit, nous terminons notre traversée du Danemark par sa capitale avant de passer en Suède en début de semaine. Voici en vrac quelques illustrations commentées de nos dernières étapes. A bientôt !







Allez, encore un château, celui de Hillerod. Vraiment beaucoup de châteaux au Danemark. Au fait, un château ça se dit « slot ». N’est-ce-pas encore une belle onomatopée ?


15. D’Allemagne

Comme le suggère ce titre de Patricia Kaas, nous sommes passés outre-Rhin. Roberto sort de France, heureux de se dérouiller les roues. Nous-mêmes avons un peu l’impression de démarrer notre périple ici, tout en sachant que cette sortie de territoire ne durera que 2 à 3 semaines puisqu’il faudra bien aller récupérer nos palettes en provenance de St Barth. Si les campagnes par lesquelles nous sommes arrivés ressemblent beaucoup aux nôtres, les villes ont plus de caractère. Les maisons sont soignées, fleuries, volontiers agrémentées de babioles. Les édifices publics et religieux sont à la fois massifs et raffinés dans leur architecture.

Roberto au vert dans la Forêt Noire, un spot nocturne très tranquille

Baden-Baden, Allemagne

Nous faisons notre première halte à Baden-Baden, toujours fans de villes d’eaux, mais nous sommes restés sur notre faim car les deux établissements thermaux étaient fermés pour cause de vous savez quoi. La seule source publique que nous ayons pu trouver était munie d’un panneau interdisant de la boire en raison du risque de légionnelles. Dommage, car avec ses 69°C nous y aurions volontiers trempé un sachet de thé pour la pause. Nous avons néanmoins arpenté la ville et ses multiples ruelles permettant aux différents étages de communiquer (la ville s’étend de 180 à 668 m d’altitude). Nous avons dormi dans la forêt, noire évidemment, près de la station basse du funiculaire qui grimpe au sommet du Merkur, la montagne qui domine la ville afin de s’y rendre le lendemain. Un funiculaire entièrement automatisé, dans lequel il n’y a plus qu’à s’asseoir et à appuyer sur le bouton « stàrt » pour que la machine se mette en route. Si la fonctionnalité du bouton n’était pas trop ambiguë (c’est comme en anglais mais avec l’accent allemand), ça n’a pas été le cas pour le distributeur de tickets où nous avons dans un premier temps acheté par erreur 2 tickets de bus. Il faut dire que Claudie n’a jamais pris de cours d’Allemand, tandis que pour ma part je me suis arrêté après les 2 premières années. Et les années collège, on sait ce que ça vaut. J’étais d’ailleurs, en tant que délégué de classe, chargé de faire fonctionner le magnéto-cassettes, ça ne m’a pas aidé à me passionner pour la langue. Mais avec l’outil formidable qu’est Google Traduction, nous ne nous en sortons pas si mal. Il suffit de pointer l’appareil photo vers le panneau qui nous intéresse pour que l’incompréhensif texte en germanique se transforme non pas en langue de Molière mais en un franco-charabia à peu près compréhensible. La seule difficulté est pour les textes manuscrits. On peut causer à la machine aussi, mais nous réservons cela aux situations désespérées.

Hall des anciens thermes et détail d’une frise à Baden Baden

Le funiculaire et la vue au sommet du Merkur

Deux jours plus tard, nous parvenons par d’étroites routes de campagne (merci le GPS qui nous évite les dangereuses autoroutes allemandes) à Heidelberg, parait-il une des plus belles villes d’Allemagne et capitale du romantisme. Tant mieux, les amoureux que nous sommes 😉 se sont fondus dans la masse ! Nous avons commencé par la rue piétonne la plus longue d’Europe (2,6 km tout de même) pour nous rendre à l’Office du Tourisme chercher, comme nous le faisons le plus souvent, des recommandations et une carte détaillée de la ville avec si possible des parcours découvertes. Le soir nouvelle nuit en forêt près d’un funiculaire, mais cette fois à sa station haute pour apprécier le décor dès le petit matin et rejoindre le magnifique château en grès rouge du XVème siècle, un moment la demeure de « Monsieur » et « Madame », respectivement le frère de Louis XIV et son épouse locale Elisabeth-Charlotte. Merci aux audioguides en Français ! Par ailleurs, à tous ceux qui doutent encore de l’intérêt de la vaccination, nous avons du montrer patte blanche avant de monter dans le funiculaire, à l’aller comme au retour, en produisant nos certificats sur TousAntiCovid. A défaut, nous aurions dû faire un test dans les 48h !

Heidelberg et son château célèbre

Nous poursuivons notre parcours bavarois par Rothenburg ob der Tauber, cité médiévale magnifiquement conservée, aux décors de cartes postales, dont on peut retenir quelques chiffres intéressants :

3 litres et demi : c’est la quantité de vin qu’a du boire en une seule traite le maire de la ville en 1631 pour sauver celle-ci de la destruction, relevant le défi lancé par l’armée catholique qui l’occupait depuis 3 mois. L’histoire ne dit pas comment il a fêté ça ensuite…

87% : c’est le record national des votes en faveur d’Hitler lors des élections présidentielles de 1932. Il ne sera pas élu pour autant, ne faisant que 37% au plan national. Mais se rattrapera plus tard hélas.

1/3 : c’est la part de la vieille ville détruite par erreur le 31 mars 1945 par les américains qui ciblaient un général nazi. Heureusement, une aide internationale permettra la reconstruction. Oh la bavure !

365 : c’est le nombre de jours par an où l’on prépare Noël au Musée Allemand de Noël. Nous l’avons visité le 21 juin, premier jour de l’été. Pourquoi pas ? Féérique, mais photos interdites. Vous pouvez toujours jeter un œil sur leur site : https://christmasmuseum.com.

42 : c’est le nombre de tours qui hérissent les remparts de la ville sur lesquels on peut cheminer.

7 euros : c’est le prix modique qu’il faut débourser au Kriminal Museum pour une immersion dans le monde de la torture, du Moyen-Age jusqu’aux dernières guerres. De nombreux instruments sont exposés avec leur mode d’emploi. Au Moyen-Age, la torture était une étape comme une autre dans la procédure policière, automatique dès lors que le délit était « probable » et les témoignages insuffisants. Belle époque ! Bon, le musée décrit aussi 1000 ans d’histoire du droit en Allemagne, ça finit sur une bonne note, ouf !

FFP2 : ce sont les masques qu’il faut porter dans tous les lieux publics de la ville. Alors qu’en France ces masques sont réservés aux professionnels de santé et autres professions à risque élevé, ils sont ici imposés à tous les chalands. Il nous a fallu en acheter chez un apothicaire (pharmacien teuton).

Rothenburg ob der Tauber, la cité médiévale

Oui, c’est bien une VolksWagen !

Mais peut-être pas celle-là, qui est la vitrine du Musée Allemand de Noël

Le musée du crime médiéval, un masque de « honte » et un manuel de torture…

La route se poursuit maintenant vers Nuremberg, tout un programme… Auf Wiedersehen !