Nous mettons en pause notre vie nomade une dizaine de jours pour visiter en famille la « Perle de l’Adriatique ». Tiendra-t-elle toutes ses promesses ?
L’arrivée avec Roberto sur la route en corniche est déjà très spectaculaire. Le bleu de la mer. L’éclairage du soir sur la citadelle et ses toits rouge brique d’une belle homogénéité. C’est magnifique. La contrepartie, c’est que la circulation dans la ville à flanc de montagne est compliquée : les rues ne sont pas très larges, la plupart du temps à sens unique et obligeant à de longs détours pour passer simplement dans la rue du dessus ou du dessous. Côté stationnement, c’est mission quasi impossible. Notre location prévoyait une place de parking, mais l’entrée s’avère trop basse pour Roberto. La plupart des parkings du quartier sont réservés aux locaux et ceux plus éloignés sont à 6 € de l’heure. Je vous laisse calculer le prix pour 10 jours… La solution va être de laisser notre véhicule au parking longue durée de l’aéroport, pour 6 € par jour, c’est plus raisonnable. De toutes façons, Dubrovnik se visite à pied, éventuellement en transports en commun pour les sites non proches du centre.
On retrouve dans la citadelle les ruelles pavées de marbre et les escaliers raides de nos villes côtières croates. Au début c’est un peu labyrinthique, mais après quelques jours les repères sont vite pris. Les bâtiments en pierre claire de style baroque sont harmonieux. On se plait à parcourir les remparts pour mieux apprécier la ville dans son ensemble, à grimper sur les tours de ses forts pour voir encore plus loin. Et puis à fouiner dans les secteurs les plus éloignés du Stradun, l’artère centrale bordée de boutiques et de restaurants, pour échapper à la foule. Car le problème majeur de Dubrovnik, qui ne semble pas gêner tant que ça les visiteurs qui se pressent de plus en plus nombreux chaque année, c’est bien la sur-fréquentation. Et encore, nous n’étions qu’en mai ! Personnellement, ça me gâche le plaisir que de jouer des coudes pour avancer dans la rue, que de devoir attendre que les gens aient fini de se prendre en selfie pour voir un monument ou un paysage. Je deviens franchement agoraphobe, ou alors sauvage, je ne sais pas. C’est peut-être la rançon de notre vie nomade où nous voyageons hors saisons la plupart du temps.
Le résultat reste largement positif, heureusement. Parmi nos belles découvertes, j’ai aimé :
L’ascension en téléphérique jusqu’au mont Srd (une petite voyelle ferait du bien, non ?) qui domine la ville et permet de la contempler de haut et de voir toutes les îles au loin. La Croatie en compterait plus de mille. Les plus curieux pousseront la porte du Musée de la guerre intérieure, pas très didactique mais qui expose beaucoup de photos sur Dubrovnik pendant la guerre des Balkans au début des années 1990. La ville a même été assiégée et a souffert de nombreuses dégradations.
L’excursion sur l’île de Lokrum, à 15 mn du port seulement mais un vrai havre de paix par rapport à la ville. C’est une réserve naturelle avec ses sentiers de randonnée, son fort construit par Napoléon, ses constructions anciennes parsemées ça et là et ses paons qui se baladent partout.
La visite de Cavtat, une charmante cité balnéaire à 30mn de bus de Dubrovnik, à l’ambiance plus relaxante que cette dernière, avec des restaurants bien plus abordables, de jolis bâtiments, la maison natale du peintre Vlaho Bukovac, très célèbre en Croatie et qui nous a permis de découvrir son œuvre.
La croisière aux Îles Élaphites. Nous embarquons sur le Karaka, une réplique des caraques du Moyen-âge. Les chantiers navals de Dubrovnik en fabriquaient pas mal à cette époque. Des navires en bois dont la coque ronde est surmontée de châteaux à l’avant et à l’arrière pour augmenter leur capacité – au détriment de la stabilité. Les 3 îles Élaphites forment un petit archipel à environ une heure de navigation de Dubrovnik. La visite de chacune est libre ou guidée au choix. Nous avons choisi la seconde solution, plus conviviale et plus instructive, d’autant plus que nous étions en petit groupe. Nous apprenons que ces îles étaient encore inhabitées – sinon par les cerfs qui leur ont donné leur nom – dans les années 1990 au moment du siège de Dubrovnik par l’armée yougoslave, qui ne voulait pas de l’indépendance de la Croatie. Elles ont du coup servi de base de ravitaillement pour les alliés qui soutenaient la ville et l’approvisionnaient à l’aide de chaloupes rapides. Aujourd’hui elles ont une petite population permanente qui vit de façon assez rustique en hiver lorsque les touristes n’y viennent plus et que les ferries dépendent des caprices de la météo.
Me balader de bonne heure dans la ville avant l’arrivée des hordes de touristes (à partir de 9h30 – 10h). Ci-dessous quelques photos en vrac de ces découvertes matinales.
Et évidemment profiter de ma petite famille, que je préfère garder hors de ce blog. Mais ça a été un grand moment !
Quelques regrets ?
Voilà, avec ce séjour à Dubrovnik se termine la dernière phase de notre parcours en Croatie. Nous récupérons Roberto à l’aéroport et filons tout droit vers le Monténégro. Nous vous retrouvons là-bas très bientôt.