138. Hongrie II

Nous voici de retour en Hongrie. Rappelez-vous, nous avions déjà traversé l’Ouest du pays au printemps, et il nous était alors apparu plus pratique de descendre directement vers la Croatie, quitte à garder un bout de la Hongrie pour la route du retour. Un gros bout puisque comprenant la capitale Budapest. Mais aussi quelques découvertes surprenantes.

Notre parcours en Hongrie, en version zoomable ici

Camping thermal

Pas besoin de faire du change, nous avions gardé quelques forints (il en faut un peu plus de 400 pour faire 1 euro), et pas de souci de téléphone non plus, le pays est dans la zone couverte par nos forfaits Free. Notre seul souci en fait est la charge de la batterie que nous avons du mal à maintenir, car les panneaux solaires donnent peu en ce moment et parce que nous n’avons pas énormément roulé ces derniers jours. Alors notre premier arrêt en Hongrie sera dans un camping, mais pas n’importe lequel, un camping thermal, en accord avec les coutumes du pays.

Effectivement, dans un coin du camping, on trouve à côté d’une piscine classique, d’un beau bleu mais recouverte d’une fine couche de glace, plusieurs bassins emplis d’une eau brune et fumante. Même si l’un de ces bassins est partiellement couvert d’une sorte de verrière où les utilisateurs du jour se rassemblent, tout communique avec l’extérieur. Avec une température ambiante frisant les 1°C, nous ne sommes pas trop tentés par l’expérience, d’autant qu’en trempant la main l’eau est manifestement sous les 30°C. Nous nous contenterons de quelques photos, en évitant les baigneurs par souci de discrétion.


A consommer avec modération …ou pas !

Petite revue des boissons alcoolisées hongroises


Debrecen la petite seconde

Debrecen, avec ses 200 000 habitants, est la seconde ville du pays, après Budapest bien sûr, 8 fois plus peuplée. Elle nous paraît plus modeste qu’elle n’en a l’air en raison de son centre-ville morcelé, réparti sur plusieurs places bordées d’imposants bâtiments de style néo-baroque, avec moultes décorations en façades. Nous y visitons d’abord la Grande Église protestante (eh oui, nous entrons dans la zone d’influence germanique) datant du XVIIIe siècle. L’intérieur est peu décoré, comme il se doit chez les calvinistes, mais nous permet de grimper jusqu’au toit de l’église pour observer la ville. Notre visite suivante est le Musée Déri, présentant d’intéressantes collections dans les domaines de l’histoire, de la culture et de la nature de la région. Enfin, nous terminons par la cathédrale Ste Anne, dont la taille surprend pour une église catholique « perdue » dans une ville de confession majoritairement protestante. Au moins, les 15% de catholiques ont de la place pour s’asseoir !


Un tour chez les Matyö

Nous ignorions tout des Matyö, un peuple originaire du Nord-Est de la Hongrie, jusqu’à la visite de ce musée de Mezökövesd consacré à leur artisanat. Il s’agit principalement de broderies de grande qualité, aux motifs principalement floraux, intégrés dans leurs costumes traditionnels comme dans des objets du quotidien (coussins, sacs à main, dessus de lits, etc.). On retrouve volontiers ces dernier dans les boutiques du pays. Regardez les photos, c’est remarquable.


Eger

La petite ville d’Eger a été fondée au Xe siècle par Saint-Étienne, premier roi catholique de Hongrie, qui en fit un évêché et éleva une cathédrale, entourée par la suite d’un château. Mais avouons-le, nous ne sommes pas montés jusque-là, il y avait pas mal à voir en bas et la nuit tombe tôt là-bas, dès 15h30-16h. Outre les jolis immeubles baroques, classiques en Hongrie, nous n’avons pas manqué de visiter la majestueuse basilique, la deuxième plus grande église du pays. Un peu massive à l’extérieur avec ses énormes colonnes, elle éblouit par ses décors intérieurs, dont les fresques du dôme et les sculptures. Nous avons aussi traversé l’un des marchés de Noël qui commencent à se mettre en place un peu partout, avec les classiques cabanes en bois, un grand sapin et, particularité locale, des stands de Kurtoskalacs, sortes de brioches caramélisées cuites enroulées sur une broche, originaires en fait de Transylvanie.


Amande honorable

On vient aussi à Eger pour le musée Kopcsik Marcipania, dont le nom est déjà un peu évocateur du contenu. Quel point commun peut rassembler dans une même exposition un tonneau de vin, une horloge sur pied, un gramophone, un livre de contes de fées et une salle baroque ? Eh bien tous ces objets sont faits soit en massepain (blanc d’œuf + sucre + amandes), soit en pâte à sucre (sucre + gélatine), décorés avec des colorants alimentaires. Tout peut se manger donc, mais avouez que ce serait franchement dommage ! Toutes ces œuvres résultent de la passion d’un pâtissier hongrois, Kopcsik Lajos, qui figure d’ailleurs sur le Livre Guinness des Records pour avoir gagné l’équivalent-JO de 10 médailles d’or au cours d’une même compétition, les Olympiades Culinaires de Berlin en 1996. C’est mérité et ce n’était assurément pas des médailles en chocolat !


Budapest

Si les villes de Buda et Pest ont fusionné en 1873, elles restent séparées par le Danube, tout en étant reliées par de jolis ponts et un réseau de transports en commun très performant, dont la plus belle ligne de tramway d’Europe (le T2 qui longe le fleuve en passant devant le Parlement). Nous avons consacré 3 jours pleins à la ville, en marchant beaucoup pour nous réchauffer, même si nous avons eu un peu de soleil les 2 premiers jours. Je ne vais pas faire un catalogue de tout ce que peut offrir cette belle capitale mais juste légender ou commenter quelques photos classées par thèmes.

1. Le Danube

C’est l’âme de la ville, la cordelette qui sépare la ville en son milieu, la faisant surnommer « la perle du Danube ». Avant 1873, les villes de Buda et Pest étaient d’ailleurs indépendantes, c’est la construction des ponts qui les a réunies. Ce plus grand fleuve d’Europe après la Volga nait dans la Forêt Noire allemande et se jette dans la Mer Noire en Roumanie après avoir traversé 10 pays. 2850 km de long, dont 417 en Hongrie.

Le Danube fut aussi l’objet d’une tragédie en 1944 : le chef du gouvernement hongrois Ferenc Szalasi mis en place par Hitler organisa une extermination des Juifs de Hongrie, dont beaucoup furent sauvagement abattus sur les berges du fleuve après qu’on leur ait demandé de retirer leurs chaussures, un bien précieux à l’époque. En hommage à ces victimes, 60 paires de chaussures sont disposées le long du Danube et ne manquent pas d’être fleuries ou garnies de messages.


2. Les ponts

Ils ont en commun d’avoir tous été détruits par les Allemands lors de leur retraite à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.


3. Les statues

Budapest est extraordinairement riche en statues, en voici quelques-unes, toutes commentées


4. Le reste…


Et nous voilà partis pour le pays suivant, la Slovaquie. A très bientôt !

P.S. Pour les votants de l’article précédent, c’est la seconde photo avec effet miroir qui a obtenu le plus de suffrages. Merci aux participants !

137. Roumanie

Tout comme pour la Bulgarie, nous n’avons que quelques clichés en tête avant de découvrir ce pays : austérité liée au passé communiste, dictature de Ceausescu, insécurité, roms, faible niveau économique, manque d’intérêt touristique. Eh bien tout ça va tomber en flèche : nous avons découvert un pays contrasté, avec des villes modernes et des campagnes rustiques, une population accueillante et serviable, quelques pépites touristiques malgré la basse saison et le climat froid qui nous a accompagnés tout du long et provoqué quelques frayeurs avec Roberto.

Parcours en Roumanie
Notre parcours en Roumanie, zoomable ici

On attaque fort d’emblée

Hasard de la route, la première ville roumaine d’importance sur notre parcours se trouve être la capitale, Bucarest. La température est aussi basse et le ciel est aussi gris qu’en Bulgarie, mais au moins il ne pleut plus. La ville est très encombrée, les voitures stationnent volontiers en double ou triple file et même sur les trottoirs. La circulation se fait au pas et à coups de klaxon. Nous arrivons à nous faufiler jusqu’à un parking en plein centre, bien situé donc, et où nous pourrons passer la nuit. Parfait ! Depuis Roberto, nous avons vue sur une belle église orthodoxe, par laquelle nous allons commencer notre visite. Richement décorée comme toutes les églises orthodoxes. Alors nous partons voir si la synagogue voisine – c’est assez rare de pouvoir en visiter – tient la comparaison. Eh bien finalement oui, jugez-en sur les photos. Bucarest a été appelée autrefois le petit Paris, pour ses grands boulevards bordés d’immeubles de style néoclassique, ses multiples statues et son arc de triomphe. Nous trouvons en effet pas mal de bâtiments haussmanniens, mais bon nombre sont décrépits, leur piteuse mine étant encore aggravée par le ciel assombri.


Le palais du parlement le plus lourd au monde

En construction depuis 1984, sous le régime communiste dictatorial de Ceausescu, ce palais initialement baptisé palais du peuple a été rebaptisé palais du parlement, ce qui est plus juste car pendant que des milliards de dollars étaient dépensés pour le bâtiment, le pauvre peuple subissait des pénuries de nourriture, d’électricité et de gaz tandis que 9000 de leurs maisons ont été démolies. Avec 9 étages au-dessus ET au-dessous du sol, 1100 pièces, des milliers de places dans des bunkers au sous-sol, c’est actuellement le bâtiment le plus lourd de la planète. Ces tristes records ne nous ont pas incités à nous lancer dans une visite, qui aurait été très encadrée bien sûr.


Camping artistique

Deux musées étaient au programme avant de quitter la capitale et n’ont pas pu être visités : le premier parce qu’ouvrant beaucoup plus tard que prévu et le second parce qu’après avoir tourné ¾ d’heure dans son quartier, nous n’avons pas trouvé une seule place de stationnement. Dommage pour la ville et dommage pour nous. Alors nous filons au nord et décidons de nous arrêter dans un camping pour recharger la batterie cellule qui n’aime pas trop quand nous stationnons trop longtemps au même endroit. Nous jetons notre dévolu sur un petit camping en rase campagne, que nous trouvons portes closes. J’ai mis le pluriel parce que des portes, il y en a partout, insérées dans la clôture et joliment colorées. Le temps que nous prenions quelques photos, le gérant sort d’un restaurant 200m plus loin et nous rejoint. Pas de problème, il nous ouvre le portail et nous fait la visite des lieux. L’endroit est parsemé d’œuvres d’art, relativement simples mais de bon goût. Nous apprécions. Nous serons les seuls, mais rien d’étonnant pour un mois de novembre. Enfin pas tout seuls, car une gentille chienne toute frisée et aux beaux yeux bleus reste à nos côtés. Nous pensions que c’était pour nous tenir compagnie, mais nous saurons un peu plus tard qu’elle restait là pour s’occuper de sa récente portée, de moins d’une semaine manifestement. La nuit est évidemment très tranquille au milieu de nulle part et nous repartons le lendemain, les pleins d’eau et d’énergie faits.


Bonne mine

Nous faisons étape à Slanic, une ville de Moldavie connue pour sa mine de sel, apparemment la plus belle de Roumanie. A l’approche du lieu, nous passons devant le chevalement caractéristique et embarquons dans un minibus qui va nous conduire dans des boyaux étroits à 210 mètres de profondeur. Le reste de la visite se parcourt à pied, d’abord en longeant un couloir tout de sel vêtu, puis en pénétrant dans une salle incroyable dont les parois parfaitement lisses montent jusqu’à 70 mètres de hauteur. Les strates de sel y dessinent de jolies arabesques. Des escaliers au milieu des murs ne rejoignent ni le sol ni le plafond, témoignant des niveaux successifs de l’exploitation depuis 1943. Une nappe d’eau entoure une sorte de cascade formée de stalactites de sel que rejoint un petit pont, procurant un reflet photogénique. Comme dans la mine que nous avions visitée en Turquie, des tables de pique-nique sont disposées un peut partout. Mais là, l’espace est tellement généreux que l’on trouve aussi une église, un minigolf, un planétarium, des tables de ping-pong et des espaces de jeux avec châteaux gonflables pour les enfants. Nous nous contentons de déambuler dans cet espace immense et impressionnant, avant de reprendre le chemin du retour. A la surface nous attendent bien entendu des vendeurs de sel sous toutes ses formes et les habituels stands de souvenirs et de nourriture.


Le Château de Peles

Entre 1881 et 1947, la Roumanie connut une période de monarchie. Parmi ses dirigeants, le roi Carol 1er décida de se faire construire une résidence d’été près de la station de montagne Sinaia. Ayant goût pour le luxe et apparemment les moyens, il fit ériger un château parmi les plus modernes de l’époque. Il fut le premier château d’Europe à bénéficier de l’eau courante et de l’électricité. Avec un architecte allemand, les extérieurs sont de style germanique, mais cachés le jour de notre passage par des échafaudages. Quant à la décoration intérieure, elle est bien évidemment somptueuse et les visiteurs se pressent pour l’admirer. Pas de chance là encore, nous étions là un dimanche, le jour le plus chargé de la semaine, et il fallait jouer des coudes pour déambuler parmi les nombreuses pièces du château. Tout en ne prenant pas trop de temps pour les admirer afin que les suivants puissent en profiter. Heureusement, il nous reste les photos pour revoir ça en mode débriefing.


Ah oui quand même !


Le fils du dragon

Ne cherchez pas trop loin, c’est comme ça que se traduit Dracula du Roumain au Français. Car oui, nous sommes en Transylvanie, région qu’il est difficile de traverser sans voir le moindre portrait ou la moindre allusion au personnage maléfique de l’auteur irlandais Bram Stoker qui lui-même n’a jamais mis les pieds en Roumanie. L’écrivain s’est inspiré pour son roman à la fois d’un prince local de triste réputation, appelé Vlad III dit l’empaleur et de légendes du folklore local évoquant des vampires. Le premier, fils de Vlad II dit le dragon, avait la triste réputation d’infliger le supplice du pal à ses prisonniers de guerre, voire d’en boire le sang, ce qui faisait parfaitement le lien avec les secondes. La Roumanie exploite à fond le mythe, des gadgets chinois jusqu’aux portraits sur les T-shirts en passant par les enseignes des boutiques et surtout le château de Bran. Celui-là a pour comble de n’avoir jamais reçu ni la visite de Vlad l’empaleur ni bien sûr celle de l’auteur irlandais tout en recevant chaque année plusieurs centaines de milliers de visiteurs sur la base d’une simple ressemblance avec la demeure du comte Dracula décrite dans le livre. Nous nous sommes contentés d’une photo.


En Roumanie il faut des RON


Brasov

Comme un certain nombre de villes que nous allons voir en Roumanie, Brasov possède un centre médiéval bien conservé possédant l’architecture des Saxons qui l’occupaient à cette époque. Outre les remparts et les classiques rues pavées, la richesse des habitants d’alors permit de construire de somptueuses maisons aux tons pastel et des églises luxueusement décorées. Parmi celles-ci, l’Église Noire doit son nom à l’incendie qui a assombri ses murs en 1869. L’extérieur a manifestement été nettoyé depuis. Difficile de savoir pour l’intérieur qui était inhabituellement fermé lors de notre passage. Le cœur de la ville est la place du Conseil, centrée par la maison éponyme qui ressemble à une église avec sa tour de 48 mètres, mais qui abritait autrefois les réunions du conseil, une assemblée de 100 citoyens qui dirigeait la cité.


Le Roumain, une langue latine ?

Déroutés par les caractères cyrilliques utilisés en Bulgarie, nous découvrons avec plaisir que les Roumains utilisent l’alphabet latin, avec quelques cédilles ou accents supplémentaires par rapport au nôtre. Cela vient de l’époque ou l’empire romain a occupé les rives du Danube au 1er siècle ap. J.-C. Mais tandis que les autres pays conquis dans cette région ont récupéré leur langue slave après le départ des Romains, la Roumanie a gardé cette langue. Avec pas mal de termes communs, elle est parait-il assez facile à apprendre par les Français. Quand nous entendons les Roumains nous dire merci ou pardon, ce n’est pas parce qu’ils font l’effort de nous parler Français, mais juste parce que les mots sont les mêmes dans les 2 langues !


L’église fortifiée de Prejmer

Voilà un concept nouveau pour nous : l’église fortifiée, ces deux termes ne nous semblant pas aller de pair au premier abord. Nous apprenons que cette région de Transylvanie a dû au XIIIe siècle se protéger des invasions régulières ottomanes et tatares. Tandis que les grandes villes pouvaient s’entourer de remparts, les plus petites n’avaient d’autres moyens que de protéger leur église par des murs épais aménagés de multiples pièces pour que la population puisse vivre en autonomie jusqu’à la fin de la menace. On y trouve ainsi des habitations, des ateliers d’artisans, des écoles, des greniers à provision, etc. L’église fortifiée de Prejmer serait la plus belle de la région qui en compte plus d’une dizaine.


Point of (no) view


Les plats-pays

Oui je suis vraiment une brèle pour vous proposer un jeu de mots pareil. Vous l’avez compris, nous allons évoquer la cuisine roumaine. Comme souvent dans les pays d’Europe centrale, les plats reflètent l’influence des multiples envahisseurs qui se sont succédé. Le nom change mais le gras mélange de viande hachée turque se retrouve dans des boulettes ou des saucisses, le yaourt et le fromage sont aussi utilisés que chez les Grecs, les légumes servis en entrée ou dans une soupe généreuse comme en Turquie, tandis que les desserts fourrés aux pommes viennent de chez les Austro-Hongrois. Nous n’avons fréquenté que 2 ou 3 restaurants au cours de nos 2 semaines dans le pays, retrouvant avec plaisir une cuisine de qualité sans pour autant être exceptionnelle.


Sighişoara et le chemin des écoliers

Cette ville transylvanienne de 28 000 habitants est encore un bel exemple de cité médiévale bien conservée. Elle est inscrite pour cela au patrimoine mondial de l’Unesco. Nous nous régalons encore une fois de ces ruelles pavées bordées de maisons multicolores très stylées, nous grimpons comme les étudiants jusqu’au lycée situé en haut de la colline, juste pour tester le superbe escalier couvert qui y amène. Depuis 1642, les lycéens grimpent et redescendent les 175 marches de l’ouvrage, pour le plus grand bonheur des profs d’EPS de l’établissement.


Point de fuite

Ce n’est pourtant pas la première fois qu’il fait 6 degrés au-dessous de zéro alors que nous sommes dans Roberto. Nous avons, comme en pareil cas, simplement laissé ouvert le tuyau d’évacuation des eaux grises, contenues dans le seul réservoir qui pourrait geler parce que situé sous le véhicule. Mais en pleine nuit, Claudie est réveillée par le bruit continu de la pompe à eau. Réveillé à mon tour, j’éteins la pompe afin qu’elle ne grille pas, puis teste les robinets et réservoirs, constatant malheureusement que plus rien ne coule. Nous pensons qu’à un endroit de la glace a du se former et décidons d’attendre la journée du lendemain, prévue avec des températures positives. En attendant, nous faisons quelques réserves d’eau dans des poches souples pour nos besoins quotidiens. Mais le soir, alors que je relance la pompe, Claudie me dit qu’une grosse fuite apparaît sous Roberto, en regard de l’un des deux réservoirs, bizarrement pas celui qui est en service. Je ne comprends plus rien et nous décidons de nous rendre le lendemain chez un réparateur de véhicules de loisirs idéalement situé sur notre route à 1h30 de là, craignant qu’il faille refaire toute la tuyauterie gelée. Après quelques investigations, le gars très compétent trouve l’origine de la panne : le levier de la vidange antigel, dont j’ignorais totalement l’existence, s’est mis tout seul en position d’urgence. La « fuite » que nous constations sous Roberto, accentuée par l’enclenchement de la pompe, correspondait tout simplement aux réservoirs qui se vidaient. Donc zéro panne, point de fuite, moral remonté en flèche et, cerise sur le gâteau, zéro frais de réparation. Le technicien n’a rien voulu nous facturer, préférant en retour un commentaire positif sur Google. Ce que nous avons fait bien sûr. Moralité : même 3 ans et demi après, nous en apprenons encore sur le fonctionnement de Roberto.


Encore un monastère (Romanii de Jos, près d’Horezu)

Il est difficile de se lasser de ces monastères, toujours situés dans des endroits reculés, possédant toujours une ou plusieurs églises recouvertes de fresques à l’extérieur comme à l’intérieur, et toujours en activité. Même en dehors des heures de messe, les fidèles défilent toute la journée pour prier quelques instants devant les autels. Celui de Romanii de Jos, l’un des plus grands de la région, est entouré de belles montagnes aux couleurs automnales et les peintures sont magnifiques, restaurées grâce à l’intégration au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 1995. Ce sont toujours des scènes religieuses assez expressives, particulièrement celles du Jugement dernier à l’entrée de l’église centrale. Il faut dire qu’autrefois, on se servait beaucoup de ces fresques pour l’éducation religieuse de la population rurale souvent illettrée. Autant qu’elles soient expressives !


Les arbres peints

Au hasard de la route, nous rencontrons ce petit bois ne figurant sur aucun guide, dont tous les arbres ont le tronc peint de couleurs vives. Sous le soleil rasant automnal, l’effet est saisissant.


Târgu Jiu et l’élève de Rodin

Nous avons fait une brève halte dans cette ville sans grand intérêt touristique mais qui est connue des roumains pour avoir hérité de nombreuses œuvres du sculpteur Constantin Brâncusi, né dans un village voisin. Nous parcourons le parc où plusieurs de ses œuvres sont exposées, notamment la Porte du Baiser et la Table du Silence, censées rendre hommage aux morts de la Première Guerre Mondiale. Peu sensibles au style de l’artiste, nous cherchons à en savoir davantage. Nous découvrons qu’il a passé une bonne partie de sa vie en France, au point d’en acquérir la nationalité. Qu’il a produit quelques œuvres « sulfureuses » comme la sculpture appelée « Princesse X » censée être un portrait en buste de la princesse Marie Bonaparte, petite nièce de Napoléon, et retirée juste avant le passage du ministre au Salon des indépendants de 1920, vous comprendrez pourquoi en voyant la photo. Nous apprenons aussi que l’artiste une fois en France a fait un stage chez Auguste Rodin, dont il est reparti au bout d’un mois. A voir ses œuvres, rien d’étonnant. Nous sommes fiers d’avoir Rodin !


Les portes de fer

Sur 135 km, le Danube se rétrécit, emprisonné – d’où le nom – entre deux falaises appartenant au massif des Carpates roumaines au Nord et à celui des Balkans serbes au Sud. C’est le plus long défilé d’un fleuve en Europe et nous allons suivre ses moindres méandres en empruntant la route qui le longe. Le temps n’est pas trop de la partie et ne nous permettra pas de profiter au mieux du paysage et des couleurs de l’automne. Nous aurons tout de même le plaisir de faire une halte devant le gigantesque portrait du roi Décébale, aussi célèbre en Roumanie que l’est pour nous Vercingétorix (ils sont contemporains), taillé dans la roche à la manière des présidents du Mont Rushmore. Et puis une autre devant la forteresse de Golubac, côté Serbe, une ancienne centrale électrique fortifiée qui a résisté à plusieurs guerres mais pas aux ingénieurs serbes qui ont construit une route traversant l’édifice de part en part et un barrage sur le Danube qui fait que la forteresse a maintenant les pieds dans l’eau. La patrie n’est pas très reconnaissante !


Le Chocolat Dubai

Nous avions été intrigués en Turquie par toutes ces affichettes dans les vitrines des pâtisseries ou chocolateries, disant en gros « ici chocolat Dubai », termes parfois griffonnés à la hâte sur un bout de papier. Et puis en Bulgarie pareil. Et en Roumanie aussi. Alors nous avons fini par craquer pour ce chocolat au lait généreusement fourré à la pistache agrémentée de feuilletine pour un effet croustillant. Effectivement inventé par une pâtissière de Dubai, il a surtout été promu sur le réseau social Tik Tok par une influenceuse. Sa vidéo aurait été vue plus de 100 millions de fois depuis sa mise en ligne il y a un peu plus d’un an et depuis, tout le monde se l’arrache à des prix parfois démentiels (100 € la tablette sur Internet). C’est dingue le pouvoir multiplicateur des réseaux sociaux ! Alors victimes nous aussi du buzz, nous avons testé. C’est bon mais pas exceptionnel. Ça ne vaut pas à mon avis un bon baklava turc. Mais ce n’est que mon avis.


Timişoara et la révolution

Pour le coup, le nom de cette ville nous parlait. Nous nous rappelons précisément où nous étions au moment de la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989. Cet évènement a sonné le glas des régimes communistes en Europe, suscitant rébellions et évolution vers l’indépendance des ex républiques soviétiques. Pour la Roumanie, c’est à Timişoara que ça a commencé, le 16 décembre 1989, peu de temps après une réélection truquée du dictateur Nicolae Ceausescu. Ce dernier n’a pas hésité à ordonner à son armée de tirer dans les foules de manifestants. Cela n’a fait qu’attiser le mouvement de revendication qui s’est rapidement étendu à tout le pays. Alors que Timişoara se déclarait la première ville libérée, Ceausescu et son épouse prenaient la fuite à Bucarest le 22 décembre. Le 25, après un procès expéditif, ils étaient fusillés. Forcément, la ville n’est pas peu fière d’avoir été le berceau de cette révolution pour l’indépendance. Elle a aménagé un musée pour que les évènements ne sombrent pas dans l’oubli. Nous l’avons bien sûr visité.


Mais Timisoara est aussi une ville touristique que nous avons adoré parcourir. Parfois appelée « la petite Vienne », elle possède de nombreux bâtiments de la période austro-hongroise, mais cumule en fait de nombreux styles architecturaux aussi différents qu’exubérants. Nous avons apprécié aussi la grande cathédrale orthodoxe toute en briques, les grandes places bordées de maisons pastel, quelques œuvres d’art dans les rues et un intéressant petit musée gratuit du « consommateur communiste » accumulant dans quelques pièces nombre d’objets insolites que l’on est invités à manipuler tout comme à ouvrir les tiroirs des meubles pour explorer leur contenu.



Oradea, pour finir en beauté

C’est notre dernière étape en Roumanie. Nous sommes accueillis dès le parking par les « Nymphes d’Oradea », une méga peinture murale de 700 m² dans le style Art Nouveau / Mucha et représentant les 4 saisons. Une première approche artistique qui ne va faire que se confirmer au cours de notre visite de la ville qui aurait pour certains le titre de « plus belle ville de Roumanie ». De fait, c’est ici que nous avons rencontré la plus forte concentration de bâtiments de style, mêlant éclectisme, néoclassicisme et art nouveau de la sécession hongroise.

Il a juste manqué un peu de soleil pour rendre plus éclatantes les couleurs de ces édifices dans la vieille ville, mais lorsque l’astre est reparu alors que nous longions la rivière qui traverse la ville, des reflets fantastiques sont apparus dans l’eau. Si je n’avais pas mis mon photophone en mode silencieux, il en aurait crépité de bonheur.

Miroir ô miroir, dis-moi qui est la plus belle ?

Vous pouvez voter en saisissant un commentaire ci-dessous. Si vous êtes nombreux à participer, je mettrai le résultat du vote dans le prochain article qui concernera la Hongrie. A très bientôt !

136. Bulgarie

A part le yaourt, ce pays ne nous évoque pas grand-chose a priori. Bien qu’appartenant à l’Europe des 27, la Bulgarie ne fait pas trop parler d’elle. : pas de dirigeant encombrant comme ses voisins hongrois ou turc, pas de conflit politique ou religieux majeur. Le pays est d’ailleurs l’un des pays les plus sûrs d’Europe en terme de criminalité. Malgré tout, l’intégration n’est pas parfaite : la Bulgarie n’utilise pas l’euro et l’entrée dans l’espace Schengen ne s’est faite que le 30 décembre 2023, ne concernant pour l’instant que les frontières maritimes et aériennes. Nous avons hâte de découvrir à quoi ressemble ce pays si discret.

Parcours Bulgarie
Notre parcours en Bulgarie, en version zoomable ici

Passage de frontière

L’entrée dans le pays se fait plutôt rapidement, l’absence pour l’instant d’inclusion dans l’espace Schengen expliquant sans doute cela. A peine le temps de montrer nos passeports et la carte grise de Roberto, et nous voilà sur l’autoroute qui s’engage dans le pays. Plutôt en bon état et avec une limite de vitesse à 140 km/h, wouah ! Nous la quittons néanmoins assez rapidement pour la première petite ville, car nous avons besoin de retirer quelques « lev » dans un distributeur. Pas de commission, ça nous change des 8% prélevés par les banques turques ! Lev c’est la traduction de lion en bulgare, et c’est en rapport avec le lion qui figure sur le blason du drapeau national. Nous achetons aussi sur Internet une e-vignette nécessaire pour l’autoroute et, curieusement aussi, pour beaucoup de routes secondaires. Pour moins de 3,5 T (la longueur n’est pas prise en compte contrairement à la France) c’est 13 leva pour une semaine, 27 pour 1 mois et 91 pour 1 an. Si vous voulez convertir en euros c’est tout simple, il suffit de diviser par 2. Ça nous change de la division par 35 des lires turques ! Bon, nous prenons 1 semaine, ça suffira peut-être, le pays ne fait qu’un cinquième de la France.


Les points noirs et les yaourts

Nous sommes d’emblée déconcertés par l’écriture du Bulgare en cyrillique. Si ça n’est pas un gros problème sur les panneaux routiers puisque nous avons le GPS, c’est plus délicat pour les panneaux d’avertissement que nous n’avons pas le temps de faire traduire par nos téléphones. Et pour les enseignes des magasins, les noms des bâtiments, les produits des supermarchés et les menus des restaurants, je ne vous dis pas ! Nous rencontrons aussi quelques panneaux inhabituels, comme ce point noir sur un triangle à fond jaune apparaissant fréquemment. Un petit tour dans une supérette nous rassure d’emblée : retour du porc, des boissons alcoolisées et plus grande diversité des produits. Et puis au rayon des yaourts c’est l’évidence : ils sont tous bulgares !


Première visite

Le premier site touristique sur notre route est un monastère orthodoxe, celui de Batchkovo, le 2ème plus grand du pays. Après 3 mois de mosquées, ça change ! En outre, celui-ci est d’une beauté saisissante, avec son cadre bucolique, ses plaqueminiers*, ses multiples fresques couvrant la presque-totalité des murs et des plafonds des 2 églises, bien mises en valeur. Un schéma valant mieux qu’un long discours, regardez vite les photos ci-dessous.

* le plaqueminier est l’arbre qui porte les kakis, dont se servent les moines pour parfumer leur rakiya (eau de vie de raisin)


Plovdiv

Notre route nous amène ensuite à Plovdiv, la seconde ville de la Bulgarie après Sofia, mais plus touristique que la capitale parce que beaucoup plus ancienne. Avec ses 6000 ans, elle recèle de nombreux trésors dans son centre-ville aux rues étroites et irrégulièrement pavées enlaçant une colline. On y trouve des vestiges romains dont un bel amphithéâtre, des maisons bien conservées/restaurées datant de la période ottomane et de jolies demeures aux tons pastels construites au décours de l’indépendance du pays en 1908.

Plusieurs de ces maisons de la période ottomane se visitent, nous irons voir celle de la famille d’un riche marchand arménien, Stepan Hindliyan, magnifiquement conservée extérieurement comme intérieurement avec du mobilier d’époque.

Nous passerons aussi devant la maison Lamartine, baptisée en l’honneur de notre écrivain national qui pourtant n’y séjourna que 3 jours en 1833. Elle reçut également la visite de François Mitterrand en 1989, juste avant la chute du communisme. Sans cause à effet bien entendu !

Nous aurons l’occasion de découvrir l’artisanat bulgare, dominé par les produits dérivés de la rose, la poterie, la peinture et la dentelle.

Nous terminerons en beauté par la basilique épiscopale de Philippopolis, dont il ne reste plus que le sous-sol, mais quel sous-sol ! En fouillant le sol de cette vieille église du IVe siècle, on y a découvert en une quarantaine d’années 2000 m² de mosaïques remarquablement bien conservées, et tout aussi bien mises en valeur aujourd’hui. Aux côtés de classiques motifs géométriques, on trouve une centaine de représentations d’oiseaux, représentant 12 espèces différentes. Les artisans de l’époque devaient avoir de solides connaissances naturalistes !


Encore un monastère !

Après avoir vu le 2ème plus grand de la Bulgarie, il nous fallait impérativement rendre visite au n°1, le monastère de Rilla, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Datant du Xe siècle, à l’époque de la christianisation de la Bulgarie, maintes fois pillé et reconstruit, il est à la fois un haut-lieu de la spiritualité du pays, mais aussi un symbole de la résistance contre les Turcs, ayant hébergé de nombreux contestataires. Plus grand que celui de Batchkovo, il est aussi beaucoup plus visité, ce qui nuit à l’ambiance théoriquement recueillie de ce genre d’endroits. Et les fresques qui couvrent autant ses églises que celles de son petit frère sont bien moins mises en valeur à l’intérieur, l’éclairage faisant défaut. Vous l’aurez compris, nous avons préféré le premier monastère visité, mais celui-ci vaut quand même largement le déplacement, à prévoir en semaine peut-être.


Mignonne allons voir…

Autour de ce monastère très visité, les magasins de souvenirs abondent, ce qui permet de donner une idée de ce que produit la Bulgarie en matière d’artisanat. La rose est vraiment LA spécialité du pays, qui est le premier exportateur mondial d’huile de rose. Naturellement, l’industrie du tourisme exploite à fond le filon, avec boutiques roses présentant des cosmétiques, des savons, des huiles essentielles, des parfums, des flacons de pétales, des confitures, des tissus brodés, etc. le tout à base de roses ou sur ce thème.


Le monument aux cloches

A l’approche de Sofia, nous nous arrêtons pour la nuit près d’un monument un peu spécial. Lorsque l’ONU déclara que 1979 serait l’année de l’enfant, la fille d’un ancien chef d’état communiste souhaita ériger dans sa ville un monument en l’honneur de ces chérubins. En 30 jours, quatre colonnes de béton armé furent dressées (le style « brutaliste » de l’Est) et ornées de 7 cloches, une par continent. Et puis on invita chaque pays à fournir une cloche qui serait apposée sur les murs semi-circulaires à la base du monument, ainsi qu’un enfant pour former un parlement international. Dans les photos qui suivent, vous ne verrez pas les enfants qui ont sans doute bien grandi, mais plusieurs des cloches fournies par différents pays. Ce qui vous permettre d’apprécier l’importance qu’ils ont attribuée à l’évènement. Bien évidemment, c’est la Bulgarie qui a la pus grosse (cloche) pesant tout de même 1300 kg. Au total ce sont 133 cloches qui ont été fournies, régulièrement actionnées lors de certains concerts sur place, ce qui fait du monument le plus gros instrument à percussion du monde !


Oh l’escargot !

Toujours dans la banlieue de Sofia, nous allons jeter un œil à une maison très originale, construite sans aucun mur ni coin ni bord droit. C’est parce que son architecte a voulu lui donner une forme d’escargot. Et le résultat est aussi étonnant que réaliste. La maison serait en outre faite de matériaux légers et écologiques. Chaque détail anatomique du gastéropode a sa fonction : les cornes servent de cheminées, la ventilation interne s’évacue par les paupières et les yeux qui tournent sur eux-mêmes, la porte a été peinte pour représenter une bouche et à l’intérieur (qu’on ne peut malheureusement pas visiter) les radiateurs auraient la forme de grenouilles, coccinelles ou citrouilles. Sympa, non ?


Art socialiste

A l’approche du centre de la capitale se trouve un curieux musée, dont la description qu’en fait notre guide nous titille. Et sur place, les nombreuses statues dispersées dans le jardin de tous ces héros du socialisme confirment qu’il ne fallait pas rater cet endroit : il y a bien un « style socialiste ». À l’intérieur du bâtiment c’est autre chose : nous n’y trouvons qu’une petite exposition de peintures, représentant cette fois des ouvriers dans leurs différentes tâches. Nous restons sur notre faim. Nous avons vu mieux en termes d’expositions sur cette époque si particulière.


Une capitale assez terne

Nous n’avons consacré qu’une seule journée à la visite de Sofia, il n’en faut pas plus pour se rendre compte de l’ambiance assez terne qui y règne. Les immeubles datant de la période communiste sont tristes, les bâtiments publics sont massifs, les vitrines peu attrayantes. Seule la cathédrale orthodoxe Alexandre Nevski émerge un peu du lot avec ses belles coupoles dorées et son intérieur richement décoré. Sa voisine, l’église Ste Sophie, dont la ville a pourtant tiré son nom, parait bien pauvre avec ses murs de briques et son intérieur sobre.


Koprivchtitsa

Ce gros village de montagne, dont il est difficile de prononcer le nom correctement du premier coup, a eu l’honneur d’héberger ceux qui sont devenus des héros de l’insurrection contre les Turcs. Outre la libération et l’indépendance du pays, cela a eu pour conséquence la conservation de leurs maisons, de celles de leurs voisins et finalement de tout le village. Vieilles rues pavées, jolies maisons aux teintes vives et aux façades décorées, murs de pierre, charrettes hippomobiles : tout cela est visuellement agréable, même en cette basse saison où beaucoup de boutiques touristiques et de musées-maisons sont fermées. Charmant.


Necrologs

Voici une coutume qui étonne tous les occidentaux de passage en Bulgarie : sur de nombreuses portes de maisons et sur les murs publics sont placardées des affichettes qui ressemblent à nos avis mortuaires. A la différence près que l’on trouve ici des avis de décès remontant parfois à plusieurs années, ou encore des anniversaires de disparition. Tout cela volontiers accompagné d’un commentaire élogieux sur la vie des défunts. La coutume serait empruntée …aux occidentaux, qui s’en servaient autrefois pour annoncer publiquement la survenue d’un décès dans leur famille. Maintenant en occident, tout passe par la poste, le téléphone ou le courrier électronique. Mais les Bulgares ont décidé de poursuivre l’expérience, trouvant que la mémoire des défunts était mieux préservée ainsi. In memoriam bulgarorum.


Suivre les Thraces

Ce peuple de féroces guerriers vivait dans les Balkans entre le Ve et le Ier siècle av. J.-C. Souvent engagés comme mercenaires, à l’image de Spartacus, ils vivaient de façon très rustique. La délicatesse n’était pas leur tasse de thé. Et pourtant ils ont laissé quelques tombeaux finement décorés, comme ceux retrouvés autour de la ville de Kazanlak. Nous visitons l’un deux, en fait une copie du vrai qui est bien protégé à 20 mètres de là, les touristes étant ce qu’ils sont. Après être entrés par un petit couloir rocheux, nous pénétrons dans la chambre funéraire dont la coupole et à moindre degré les murs sont décorés d’une belle fresque. Qui représente d’après les experts la cérémonie funéraire où beaucoup de personnages s’activent autour du futur défunt et de son épouse. Est-ce que les autres tombes sont comme ça ? Avons-nous eu tort de zapper les autres tombes du coin qui n’étaient pas du tout sur notre chemin ? Allez savoir…


Conjuguée au mauvais temps

Le temps était gris et pluvieux lorsque nous avons visité Veliko Tarnovo, c’est pourquoi la « reine des villes », comme on la surnomme, ne s’est pas montrée à nous sous son plus beau jour. Construite sur des falaises qui surplombent les 7 méandres d’une rivière, l’ancienne ville semble bien entretenue par ses habitants. Rien que le fleurissement des balcons n’est pourtant pas la règle chez les Bulgares. Le charme de ses vieilles rues, de ses boutiques d’artisanat et de ses petits restaurants attire manifestement les touristes en saison. Mais il est bien difficile aujourd’hui de s’extasier devant des monuments fermés ou des paysages masqués par la brume. Il faudra que nous revenions, ne serait-ce que pour mettre un peu de couleur sur les photos ci-dessous.


Le beau Danube gris

Cette grisaille humide ne nous incite pas à rester sur place. Après un déjeûner au bord du Danube, qui est loin d’être aussi bleu que dans la valse la plus célèbre du monde, nous décidons d’emprunter le pont qui franchit cette frontière naturelle pour aller voir de l’autre côté si le climat roumain nous est plus favorable.

En attendant le prochain article sur la Roumanie, sauriez-vous donner le nom du film tout aussi célèbre qui a pour musique Le Beau Danube Bleu de Johan Strauss ?

A bientôt en Roumanie !