27. Défunts de moi difficiles

Cimetières m’étaient contés…

Vrai de vrai, nous fréquentons beaucoup les cimetières. D’abord parce qu’il faut les traverser pour visiter les églises qu’ils entourent systématiquement. Aussi parce qu’ils ont souvent des parkings intéressants pour passer la nuit loin des hordes de camping-cars (déjà que ceux-ci se collent les uns aux autres pour ne pas avoir peur la nuit, il est difficilement imaginable qu’ils viennent se risquer à dormir tout seuls près d’un cimetière dont peuvent sortir à tout moment fantômes et autres revenants). Enfin ils sont connus pour être des lieux où l’on peut se procurer de l’eau potable, bien que pour l’instant nous n’ayons pas encore recouru à ce mode d’approvisionnement. Ils sont en général très bien entretenus. Dans l’avant-dernier que nous avons visité, pas moins de 4 jardiniers assuraient le ratissage des allées et l’entretien des petites haies qui séparent les tombes. Pour le dernier c’était un peu spécial, car c’était un ancien cimetière Viking, et là l’entretien était assuré par un troupeau …de moutons. Mais c’était sur une colline entière. Ce cimetière a connu sa pleine activité entre les Vème et Xème siècle. Avant, les Vikings n’étaient pas nés. Après ils ont été convertis au christianisme et obligés d’enterrer leurs morts autour des églises. Mais avant cela, ils pratiquaient plutôt l’incinération, le bûcher étant placé dans une fosse entourée de pierres en forme de cercle pour les femmes ou de triangle pour les hommes. Après la crémation, ils étaient ensuite recouverts de terre, la double peine en quelque sorte, que la nature a transformée en triple peine en recouvrant l’ensemble d’une épaisse couche de sable. Tout est tombé dans l’oubli pendant près d’un millénaire, jusqu’en 1952 où il a été décidé d’entreprendre des fouilles. 700 tombes et quelques maisons ont été mises à jour. Après c’est le business habituel : aménagement d’un parking, construction d’un musée, embauche des moutons, etc.

cimetière viking défunts

Une histoire de croque-mort

Maintenant que le Danemark est passé à l’ère luthérienne, les cimetières bien entretenus restent à l’air libre. Encore que, vu la faible altitude du pays, négative parfois et la tendance à la montée des eaux, il se pourrait que les défunts fassent trempette d’ici quelques décennies. En attendant, ils vivent leur repos éternel regroupés par secteurs avec des aspects très différents. Pour les uns il s’agira de simples zones gazonnées où sont réparties plus ou moins régulièrement des plaques funéraires ou bien de simples pierres gravées ou peintes auxquelles on adjoindra un petit pot de fleur ou bien un arbuste. Pour d’autres les pierres seront plus larges, plantées obliquement dans la terre et non plus horizontalement, tandis que les décorations autour seront un peu plus riches. Enfin, les quartiers chics verront leurs tombes entourées de petits massifs de buis, les pierres seront cette fois verticales et volontiers en marbre, mais on ne verra pratiquement jamais de grandes dalles comme chez nous. Les tombes sont souvent personnalisées avec des figurines, le plus souvent des animaux, mais parfois des nains de jardin ou autres babioles. Comme chez nous de petites plaques viennent compléter la plaque ou la pierre principale, et notamment une particulièrement fréquente portant la mention « MOR » qui a inévitablement attiré mon attention. Mon esprit espiègle a aussitôt imaginé une espèce de certificat de décès attribué par un croqueur d’orteil. Mon traducteur de poche m’a malheureusement contredit en affirmant que le terme désignait plutôt la « mère ». Dommage, j’aimais bien la première version.


Le King sans « vi »

Le jeu de mots est tiré par les cheveux, j’en conviens, mais l’occasion de faire une transition avec le sujet ci-dessus était trop belle. En effet, le hasard de notre route nous a fait passer devant une attraction quelque peu inattendue au Danemark : une copie de la maison  d’Elvis Presley à Memphis (Graceland Mansion).

Des passionnés ont recréé la maison originale, l’ont aménagée partiellement en un musée très documenté et pour le reste en un restaurant cabaret où des sosies du King viennent se produire régulièrement. Le portail à l’entrée donne le ton, et des haut-parleurs tout au long du chemin menant à l’entrée diffusent en permanence des tubes de l’artiste. Naturellement, une boutique bien fournie est exclusivement dédiée à Elvis, comportant un nombre impressionnant de disques et de films.


Et la bière !

Il était difficile de terminer cet article macabre sans parler du breuvage national, consommé par une large majorité de la population, ce qui représente 70 litres par an et par habitant, contre 30 litres pour les Français – qui se rattrapent tout de même sur le vin. Les marques Carlsberg et Tuborg dominent le marché danois, mais il existe bien sûr comme chez nous de multiples bières locales. Malgré cette consommation élevée, les Danois meurent moins à cause de l’alcool (1% des décès) que les Français (13% des décès). Peut-être est-ce grâce à l’autre boisson nationale, l’akvavit (l’eau de vie bien sûr).

26. En 2 temps 5 mouvements

deux temps différents au même endroit

Les deux temps, déflorons l’accroche de suite, correspondent à notre météo quotidienne. Le ciel est en effet particulièrement changeant au Danemark, les nuages ne cessant de défiler. En moins d’une minute, le soleil radieux peut se dissimuler derrière un cumulo-nimbus menaçant et nous transporter dans la pénombre, parfois nous arroser de quelques gouttes ou encore nous délivrer une véritable averse sous des vents forts qui vous retournent le parapluie tout juste sorti de son étui. Bienvenue au club diront peut-être les Bretons. A nous qui n’étions habitués qu’à un temps à la fois. Le bon côté des choses, c’est que nous sommes sûrs de voir le soleil tous les jours. Le mauvais côté, c’est qu’il faut savoir attendre le bon moment pour les photos, le joli paysage aux couleurs chaudes et contrastées pouvant se transformer en une scène dramatique et menaçante entre le cadrage et l’appui sur le déclencheur. A titre d’exemple, les deux photos ci-dessus sont prises au même endroit à quelques minutes d’intervalle seulement. Mais bon, les épisodes de pluie restent minoritaires, volontiers nocturnes, et le bruit des gouttes venant frapper la carrosserie, nous adorons. Ça nous rappelle le camping de notre enfance.


Concernant les mouvements, commençons par la rotation. Surtout celle incessante des éoliennes, omniprésentes dans l’environnement danois. Ce pays produit à ce jour 40% de son énergie grâce au vent, tout en visant l’autonomie électrique en 2035 et l’indépendance énergétique totale en 2050. Les médisants pourraient prétexter l’abondance de la ressource, mais cela ne fait pas tout, il y a une vraie politique verte dans ce pays. Par exemple à St Barth, où le soleil brille plus de 300 jours par an, le nombre de panneaux solaires est ridiculement bas. Et aucune éolienne bien sûr, alors que lez alizés soufflent gaillardement une grande partie de l’année. Vers Esbjerg, nous avons côtoyé un port où l’on chargeait d’immenses pales d’éoliennes sur des bateaux. Cela a commencé à exciter notre curiosité et lorsqu’un peu plus loin, à Osterig nous sommes passés devant un centre d’essais pour éoliennes, nous n’avons pas hésité à en effectuer la visite. Nous avons appris plein de choses, comme sur leur conception (pourquoi 3 pales et pas 2 ou 4 par exemple), leur mise en place très différente selon qu’on se trouve sur terre ou en mer, l’évolution de la technologie au cours du temps et les achats d’énergies d’un pays voisin à l’autre programmés la veille en fonction de la météo du lendemain. Très instructif donc.


Le second mouvement est celui de ce phare dénommé Rubjerg Knude, construit en 1900 initialement à 200m de la mer sur une dune qui n’a cessé de s’éroder depuis. En 2019, il ne lui restait plus que 5 ans avant de s’effondrer dans la mer, aussi a-t-il été décidé, compte-tenu de son intérêt touristique, de l’éloigner du rivage de 70 mètres, à l’aide d’une mini-voie ferrée. L’opération, qui s’apparente au déplacement des fusées de leur hangar de stockage vers leur pas de tir, a pris seulement 4h30, après une préparation de tout de même plusieurs mois. Après les tramways allemands qui prennent l’autoroute, voici le phare danois qui prend le train ! Une vidéo sur le déplacement est disponible ici. Nous avons fait la balade pour découvrir ce phare peu commun, grimpant une immense dune posée entre mer et forêt un peu à la manière de celle du Pilat, fouettés par le vent et le sable mais heureux de découvrir ce lieu.

Vues du bas et du haut du phare

Après le phare qui recule, voici maintenant la dune qui avance. Cela se passe tout au nord de la péninsule du Jutland, à un endroit où la bande de terre n’est large que de cinq kilomètres. La dune appelée Rabjerg Mile s’y est formée vers 1750 et depuis, elle ne cesse de progresser vers l’Est, de 13 à 17 mètres par an. A ce rythme-là, elle devrait atteindre la mer du côté opposé vers l’an 2200. De nouveau nous avons découvert un micro-Sahara en territoire danois, d’environ 900 x 600 mètres. Nous l’avons foulé avec plaisir, nous demandant si nous n’allions pas apercevoir une colonne de rennes bossus longer la crête d’une dune, admirant aussi les jolies figures que dessine le vent dans le sable.

Le vent, quel artiste !

Le mouvement suivant est un mouvement de foule. A Grenen, à l’extrémité Nord de la péninsule du Jutland, nous avons suivi une longue procession constituée majoritairement de Danois qui suit la plage comme chaque jour à la queue-leu-leu, jusqu’à une pointe très étroite qui finit dans la mer. Où plutôt dans les mers.  Car justement à cet endroit deux mers se rencontrent, la Mer du Nord et la Mer Baltique. Les courants assez forts et en sens inverse, rendant d’ailleurs la baignade dangereuse (de toutes façons, à 14°C on n’a pas trop envie d’y tremper autre chose que ses pieds) soulèvent de belles vagues chargées d’écume. Les gens s’y arrêtent un moment, s’y prennent volontiers en selfie, puis repartent en sens inverse. Peut-être iront-ils ensuite se régaler d’un plateau de fruits de mer dans la petite ville voisine de Skagen, très prisée des touristes. Au Danemark, les vacances scolaires d’été se terminent le 11 Août, il faut qu’ils se dépêchent.

Rencontre de la Mer du Nord et de la Mer Baltique

Port et restaurant de fruits de mer à Skagen

Le dernier mouvement, et bien c’est le nôtre, reprenant la route. Et dans ce pays écolo, nous suivons les routes vertes. De la couleur du liséré qui les borde sur la carte routière, signalant leur côté pittoresque. Mais aussi parfois avec de l’herbe en guise de ligne séparatrice, comme sur la photo. On ne peut faire plus vert !

24. Un tramway sur l’autoroute etc.

Mais que se trame-t-il sous ces caténaires ?

Caténaires de tramway sur l'autoroute

« Ils sont fous ces Germains », a peut-être dit Astérix dans « Astérix chez les Goths », mais j’avoue que je n’ai pas relu l’ouvrage pour vérifier. En tout cas, lors d’un bref passage sur l’autoroute entre Hambourg et Lübeck, nous avons eu la surprise de circuler sous des caténaires de tramway pendant une dizaine de kilomètres. Assez impressionnant quand on circule dans un véhicule assez haut comme le nôtre car nous avons l’impression d’être tout près des câbles. Renseignements pris, il s’agit d’une zone expérimentale pour la circulation de camions équipés de pantographes comme sur la photo ci-dessous. Équipés de moteurs hybrides, les camions roulent à l’électricité sous les caténaires tout en rechargeant leurs batteries. Plusieurs zones en Allemagne font le test, résultat en 2022. Dans l’attente il faut espérer que les câbles soient bien accrochés afin que l’aventure ne se transforme pas en « Highway to Hell »…

Le fantôme du musée

Ça se passe à Coblence, sur la façade d’un ancien musée récemment déplacé dans le centre-ville. Sous une horloge assez haut placée, une tête en bas-relief qui vous regarde. Et quand vous, vous la regardez de plus près, vous vous apercevez que ses yeux quelque peu exorbités bougent de droite à gauche. Un panneau explicatif pas loin révèle qu’il s’agit de la tête d’un voleur du XVIème siècle, condamné à mort puis décapité, qui pourtant est revenu depuis narguer la ville. Pire encore, mais nous ne l’avons su qu’après en raison des limites de notre traducteur, il parait qu’il tire la langue toutes les demi-heures. Quel effronté !

La claire fontaine

Claire comme de l’eau …du Rhin, cette fontaine retrace en une seule colonne 2000 ans de l’histoire de Coblence, de l’époque romaine jusqu’à nos jours. A sa base, des Coblençois rament. Nul doute que dans cette période difficile ils rament toujours. Pas sûr que ce soit l’idée initiale du sculpteur, mais elle me va bien.

Question de prononciation

Pas assez à l’aise avec la langue germanique pour raconter à nos voisins que nous étions passés chez Sosh ou leur commander ces six saucisses sèches sous sachets dont ils sont friands, nous pensions ne plus risquer ici d’erreurs d’élocution. Eh bien pas du tout, les noms allemands sont très difficiles à prononcer. Tenez par exemple, nous venons d’arriver dans la région du Schleswig-Holstein. Essayez de dire ça bien du premier coup sans crachoter. Pas facile, non ? Pour avoir une idée plus précise, j’interroge mon moteur de recherche favori qui me propose un site où le nom serait prononcé en Allemand, en Anglais et en Français. Rendez-vous compte en cliquant sur ce lien, s’il y a bien quelques Allemands qui s’y risquent, ainsi qu’un Anglais et même une Belge, aucun Français n’a accepté de se prêter à l’exercice. CQFD.

Celle que je préfère

A force d’en voir, on pourrait finir par se lasser. Mais là ça dépasse l’entendement. Dans le petit centre-ville de cette bourgade de Basse-Saxe, ce sont plus de 400 maisons à colombages qui sont rassemblées, remontant parfois jusqu’au XVème siècle, parfaitement entretenues. Un quartier entier où se balader entourés de ces maisons toutes plus esthétiques les unes que les autres, quasiment à perte de vue. Il parait que c’est la concentration la plus forte d’Europe. J’aimerais bien savoir qui détient le record du Monde. Pour ajouter au plaisir, la ville est parsemée de personnages en pied qui trompent parfois les promeneurs. Et bien entendu de terrasses de café ou restaurants. Pour le soin apporté à son esthétique et pour son apparente belle qualité de vie, oui c’est (pour l’instant) la ville de Celle que je préfère. Mais demain nous visiterons Lübeck. Des paris ?

Ville de Celle (Basse-Saxe)

23. Le non-hasard du calendrier

Bords de Moselle
Bords de Moselle près de Treis-Karden (Allemagne)

Après une traversée express du Luxembourg en une demi-journée, en évitant la capitale mais pas les stations-service (1,23 € le litre de diesel), nous voici de retour en Allemagne, progressant vers le Nord. Nous longeons les rives de la Moselle, couvertes de vignes sur des pentes très escarpées, magnifiques comme vous en jugerez sur la photo. Nous suivons le parcours sinueux de la rivière jusqu’à son confluent avec le Rhin, Coblence. Et ça n’est pas un hasard si Coblence (Koblenz pour les allemands) veut justement dire « confluent ». Nous y passerons la nuit, juste au bord du fleuve, à regarder passer les péniches lourdement chargées.

Péniche remontant le Rhin
Le Rhin à Coblence
Claudie et moi à Coblence
Coblence, confluent du Rhin et de la Moselle, idéale pour une pause romantique

Ça n’est pas un hasard non plus si nous rejoignons le lendemain la ville de Freudenberg. Car cette cité ne figurait dans aucun des guides que nous avons parcourus. Et pourtant elle vaut vraiment le détour. Une harmonie architecturale de maisons à colombages noires et blanches, couvertes de tuiles sur leur toit et un ou plusieurs murs dans un agencement parfait. La vue d’ensemble de la ville est déjà impressionnante. Se promener entre ces maisons aussi belles les unes que les autres l’est tout autant. Si nous y sommes parvenus à cet endroit magique, c’est grâce au long travail préparatoire de Claudie qui a multiplié les sources pour déterminer les points de notre périple à ne pas manquer. Si vous avez la curiosité de relire l’article Rêver le voyage avant de partir, vous retrouverez dans les illustrations l’un des supports qui a contribué à cette visite : le calendrier Géo « Le Monde en 365 jours », une éphéméride photographique qui a régulièrement trôné sur la commode de notre entrée ou bien dans la cuisine, en alternance avec d’autres. Devant les magnifiques maisons de Freudenberg, Claudie a dit « Je veux aller là » et a noté l’endroit. Le non-hasard du calendrier, donc.

Claudie contemplant en vrai la photo de son calendrier à Freudenberg
Claudie retrouve la photo de son calendrier (Freudenberg, Allemagne)
Façades à Freudenberg
Façades de maisons à Freudenberg

Je rédige ces lignes dans une ville un peu plus touristique, Hildesheim. Les photos parlent d’elles-mêmes. Nous nous régalons, et en plus le beau temps est de la partie, pas sûr que ça dure !  

Vieilles maisons à Hildesheim
Place du Marché à Hildesheim
Eglise St Michel à Hildesheim
Vieilles maisons, Place du Marché et Eglise St Michel à Hildesheim (Allemagne)

18. Les châteaux de Louis

château de Neuschwanstein érigé par Louis II de Bavière

Louis II de Bavière était comme nous, il n’aimait pas trop les grandes villes et préférait la sérénité de la campagne. Mais la comparaison s’arrête là car il voulait aussi vivre dans des châteaux. Du coup, ses moyens le permettant, du moins au début, il a consacré sa vie à construire et aménager des châteaux, tous très beaux et un peu délirants à la fois, au milieu de nulle part. Sur ses trois projets, il ne réussira à en finir qu’un seul, le château de Linderhof, dédié à Louis XIV pour lequel notre bâtisseur avait une profonde admiration, recopiant d’ailleurs à l’identique le lit de notre monarque national. Les jardins sont d’ailleurs taillés « à la française ». Le second château construit par Louis II de Bavière, que nous n’avons pas visité, est une réplique de Versailles. Le dernier, toujours non terminé est identifiable de loin puisqu’il a servi de modèle à Disney pour le château de la Belle au Bois Dormant. Vous n’aurez pas de photo d’intérieur, seul le plaisir des yeux étant autorisé, mais si vous voulez en savoir plus, tapez Neuschwanstein (comme ça se prononce) sur votre moteur de recherche favori. La folie des grandeurs de notre Roi a fini par agacer son entourage politique qui s’est arrangé pour le déclarer, à tort parait-il, atteint de folie tout court. Il ne s’en remettra pas et mourra mystérieusement …avec son psychiatre.

Château de Lindhorf

Château de Hohenschwangau et le bus joliment décoré qui va à Neuschwanstein

Châlet-restaurant bavarois avec le château en arrière-plan

Lac Alpsee près des châteaux

16. Nuremberg, le pire et le meilleur

Pour les Français que nous sommes, la première chose qui nous vient à l’esprit quand on évoque le nom de cette ville, c’est le procès qui a suivi la seconde guerre mondiale. Le tribunal où 22 dirigeants nazis ont été jugés fin 1945 est toujours fonctionnel. La salle E600 n’est réservée qu’à des procès majeurs, le reste du temps elle est disponible pour la visite au sein du mémorial consacré à cet évènement. Nous nous sommes replongés dans l’histoire, nous avons vu les bancs des accusés, leur prison, le déroulement détaillé du procès et sa logistique complexe. Nous avons eu toutes les explications sur les difficultés à mettre en place et coordonner ce tribunal international mené par les juges de 4 pays. Non exempt de critiques mais qui a eu le mérite d’être le premier à employer la notion de crime contre l’humanité, ce qui conduira progressivement à la mise en place du tribunal de La Haye. La ville reste d’ailleurs de nos jours très impliquée dans la défense des droits de l’homme.

Procès Nuremberg
La salle E600, en 2021 et en 1945

Mais Nuremberg ne peut se résumer à ce procès ou à sa situation de centre stratégique de l’idéologie nazie. La ville a subi ce choix et le regrette ouvertement aujourd’hui, à l’inverse par exemple de Vichy que nous avons visitée en octobre dernier et qui nous a semblé occulter cette phase peu glorieuse de son passé. Nuremberg c’est aussi la 2ème ville de Bavière (après Munich) avec plus de 500 000 habitants, un grand réseau de métro et de tramways, une économie resplendissante avec à peine 3% de chômage, une belle architecture médiévale qui attire de nombreux touristes.  Son imposant château érigé sur une falaise au sommet de la montagne qui surplombe la ville est probablement à l’origine de son nom (nuor = falaise, berg = montagne) mais a aussi attiré régulièrement, du fait de la bonne sécurité qu’il offrait, de nombreux rois et empereurs qui ont fini par récompenser la ville en la nommant dépositaire à titre permanent des attributs royaux (couronne, sceptre, etc.). Prospère dès le Moyen-Âge, Nuremberg s’est encore développée en améliorant ses moyens de transport : comme St Etienne pour la France, la ville a été la première d’Allemagne à installer un chemin de fer (1835), mais aussi un canal qui la reliait au Rhin. Elle est d’ailleurs aussi réputée pour son musée d’art du design.

Le Château qui a donné son nom et sa prospérité à Nuremberg

La couronne royale ou impériale, conservée à demeure et exposée au public une fois par an

Façade de la Chambre de Commerce

Parmi ses nombreux atouts économiques, il y en a un qui a attiré notre attention ; Nuremberg est « la ville du jouet » depuis le Moyen-Âge, avec une renommée internationale et une foire annuelle qui rassemble 2800 exposants et attire plus de 66 000 visiteurs. Malheureusement, l’édition 2021 n’étant prévue que dans un mois, nous nous contenterons du musée qui n’est pas à délaisser pour autant. Il expose sur 1400 m² des jouets de tous âges, avec des commentaires sur les facteurs sociologiques qui ont mené à leur évolution. On y trouve une belle collection de poupées et de maisons de poupées, des figurines et véhicules en étain, en métal peint, en bois et en plastique, de nombreux trains miniatures, ainsi que toute une panoplie de jeux de construction, de jeux de société ou encore de jeux électroniques. Largement de quoi retomber en enfance !

Illustration de Gerhard Glück
Ours et poupée (bien germanique !) de 1930, figurines Playmobil (un parc de Playmobil géants est proche de Nuremberg)

Maison de poupées vers 1850

Trains électriques de 1920 à nos jours, Lehman Großbahn (entraxe rails de 45mm) et Märklin

Ferme en carton et jeu de magie, vers 1930

Mon premier Meccano ressemblait à ça. Aussi une autre marque qui a moins bien marché (pièces trop petites ?)

Märklin ne faisait pas que des trains: ici un kit pour faire son iPhone (1930)

Allez, pour terminer cette visite du musée du jouet, encore une illustration de Gerhard Glück. J’adore !


Et pour clore cet article plus légèrement qu’il n’a commencé, je vous livre en pâture cette fontaine du centre de Nuremberg intitulée « Le Caroussel de Mariage » et qui est censée en illustrer ses différentes phases. Le meilleur et le pire, donc !

13. Une semaine à Sainté

Pizzeria Chez Roberto à Sainté
Roberto c’est aussi une institution de Saint-Étienne !

Après Saint-Barth et Saint-Trop, nous rejoignons Sainté, diminutif de Saint-Étienne, où résident notre fille Mélusine et son mari Maxime. Pour nous mettre dans le bain, c’est sur le vaste parking arboré du stade Geoffroy Guichard qui nous garons Roberto pour passer nos nuits. Nous gagnons régulièrement le centre-ville à pied ou en tram pour profiter de la réouverture des terrasses des restaurants et aussi celle des musées. Nous visitons le musée de l’art et de l’industrie et ses trois expositions très intéressantes sur les manufactures locales : armes, cycles et rubans.

St Etienne a produit des armes du Moyen-Âge jusqu’en 2001

Toujours sur le thème de l’économie locale, nous explorons ensuite le musée de la mine, situé au niveau de l’un des principaux puits de Saint-Étienne, juste devant la gare du Clapier construite sur la première ligne ferroviaire de France (1827) qui servait à exporter le charbon jusqu’à la Loire à Andrézieux. Toute la vie des mineurs y est retracée : salle des pendus (vêtements suspendus par des poulies), douches, lampisterie, badges de présence, machines d’extraction, et travail dans la mine. Sous le chevalement, une structure métallique qui soutient l’ascenseur, nous descendons casqués dans une mine parfaitement reconstituée, avec des galeries différentes selon les époques et un petit train pour circuler entre. Très émouvant de s’immerger dans cette vie très ingrate qui s’est heureusement (pour les mineurs) terminée en 1973.

salle des pendus
Puits Couriot, ascenseur, salle des pendus et jetons de présence des mineurs

Maxime, qui connaît le pays comme sa poche, nous emmène aussi faire de superbes balades dans les environs de Saint-Étienne, une nature très riche toute proche de la ville. Nous crapahutons ainsi le long des gorges de la Loire ou des barrages sur le Furan tel celui du Gouffre d’Enfer. Nous parcourons aussi de charmants petits villages perchés au sommet des collines.

Gorges de la Loire et barrage du Gouffre d’Enfer

Saint-Étienne est aussi renommée pour ses arts créatifs, et de nombreuses œuvres sont d’ailleurs disposées ça et là au coin des rues ou sur les places. Plusieurs musées et expositions sont naturellement consacrées à ce sujet. Nous n’en visiterons que deux car il faut bien en garder pour une prochaine fois. Le premier est le Musée d’Art Moderne et Contemporain. S’il est difficile de relater une telle visite, j’aimerais en extraire juste la photo d’une œuvre qui m’a amusé. Son auteur, Hassan Sharif, a couvert un mur entier de têtes de balais interverties. Je ne sais plus comment il a baptisé sa création, mais moi, compte-tenu de ma situation récente, j’ai juste envie de l’appeler « L’âge de la retraite ». Si vous ne trouvez pas pourquoi, passez-moi un message !

L’heure de la retraite…

La seconde exposition prend place à la Cité du Design et s’intitule « Flops : Quand le design s’emmêle ».

Elle regroupe 3 catégories d’objets, les improbables, les introuvables et les inconfortables. Les premiers sont de vrais flops industriels et il est étonnant qu’ils aient pu être commercialisés un jour. A l’instar de cette poupée conçue pour être l’antithèse de Barbie mais tellement effrayante qu’aucun enfant n’en a voulu (elle reste par contre utilisée dans des films d’horreur…) ou encore de cette machine à fabriquer des préservatifs in situ, méconnaissant totalement la psychologie masculine. La catégorie des « introuvables » regroupe des objets sortis d’une imagination débordante mais totalement inutilisables, comme ce jeu d’échec sphérique, cette table de ping-pong ondulée, cet appât pour requin en forme de jambe de nourrisson ou encore ce miroir pour mythomane où la face réfléchissante est remplacée par un portrait de Napoléon. La dernière catégorie, les « inconfortables » a été créée volontairement par l’artiste Katerina Kamprani qui, en modifiant pourtant de façon modérée mais bien ciblée des objets du quotidien, réussit à leur enlever toute fonctionnalité.

Deux flops industriels typiques

Appât pour requins et Miroir pour mythomane, deux « introuvables »

12. Aller-retour aux sources

Mur de la Peste
Le Mur de la Peste (Cabrières)

De source sûre, le sud-est de la France était en plein confinement il y a exactement 3 siècles. Non pas à cause du coronavirus qui n’était pas encore né, mais en raison d’un autre fléau, la peste, débarquée à Marseille (l’IHU n’était pas encore né non plus) en 1720 et se propageant rapidement en Provence. Comme déjà à cette époque la France manquait cruellement de masques et n’attendait pas ses premières doses de vaccins avant 76 ans, la seule solution envisageable était de confiner. C’est donc un mur de 2 m de haut et 65 cm de large qui fut érigé de mars à juillet 1721, sur 27 km de long, séparant l’actuel département du Vaucluse en deux zones, une verte et une rouge qui sait. Apparemment, ce Mur de la Peste a été efficace, sans avoir eu besoin de fermer les restaurants ni les boîtes de nuit. Nous n’avons pas manqué de lui rendre une petite visite.


Les gorges de l’Ardèche

Les Gorges de l’Ardèche sont-elles sèches ou archi-sèches ? Eh bien pas du tout, nous pouvons vous l’affirmer car nous les avons suivies pendant une quarantaine de kilomètres, sur une route en corniche épousant ses moindres méandres. Des belvédères placés ça et là ont permis à Roberto de se reposer et à nous de prendre quelques photos, tout en enviant les rares kayakistes qui profitaient du moment avant la réouverture des loueurs quelques jours plus tard. Le spectacle était vraiment grandiose et nous n’étions pas si nombreux à en profiter. Mais, que l’on ne s’y trompe pas, selon la source Wikipédia, il s’agit de l’un des sites les plus visités en Ardèche.


La source intermittente de Vals-les-Bains

La palme de l’intermittence du spectacle revient à Vals-les-Bains, où en plein centre-ville jaillit toutes les 6 heures, telle un geyser, une source thermale judicieusement dénommée « source intermittente ». Nous étions à 11h30 précises avec une dizaine d’autres personnes devant un tas de cailloux disposés en cercle à attendre le phénomène. Il a fallu attendre cinq ou six minutes avant qu’il se manifeste, quel suspense. Un petit jet crachotant et fumant est sorti entre les cailloux, prenant de plus en plus d’ampleur au fil des minutes, gagnant les trois à quatre mètres de hauteur, retombant un peu puis reprenant de la vigueur pour atteindre les six à sept mètres, tout en embaumant l’atmosphère d’une forte odeur de soufre, ce qui est d’autant plus étonnant que, parait-il, l’eau n’en contient aucune trace. Le phénomène s’explique, d’après les panneaux avoisinants, de la façon suivante : de l’eau et du gaz s’accumulent d’abord dans le puits de forage. Tant que la pression de l’eau est supérieure à celle du gaz, rien ne sort, mais au bout d’un moment, le gaz reprend le dessus et soulève la colonne d’eau. Lorsque la source est bien en forme, elle peut grimper jusqu’à 16 mètres !


source de la loire
Le Mont Gerbier de Jonc et la source de la Loire

Le Mont Gerbier de Jonc, j’ai l’impression que ça parle davantage aux plus que cinquantenaires qu’aux autres. Sauf erreur de ma part, on n’apprend plus les départements ni les sources des fleuves dans les écoles. Mais pour Claudie et moi, ça tilte, et quand nous sommes passés devant le panneau, nous n’avons pas hésité un instant à nous diriger vers l’endroit, pour un retour aux sources en quelque sorte. La montagne n’était pas si belle que dans la chanson étant donné le temps pluvieux, et du coup nous n’avons pas eu envie d’en faire l’ascension, mais nous nous sommes tout de même recueillis devant la « vraie », source de la Loire. Oui la « vraie », car il ne faut surtout pas la confondre avec l’ »authentique » et la « géographique », vous fâcheriez les boutiques de souvenirs et autres buvettes qui jouxtent ces dernières. En tout cas ici, l’expression « ça coule de source » n’a pas sa place. Il faut plutôt dire « ça coule 3 sources »…

11. De Saint-Tropez à Gordes

Cinq jours à St Trop’

Nous quatre à Saint-Tropez

C’est un peu court pour passer du temps avec notre fille et son chéri, mais suffisant pour apprécier la ville de Saint-Tropez et ses environs. Les boutiques chic du centre-ville nous rappellent bien sûr St Barth, mais l’environnement pas du tout, à part peut-être la couleur de la mer dans certains secteurs. La nature est beaucoup plus verte, les fleurs multicolores sont partout et les sentiers littoraux sont pittoresques et variés. Nous visitons aussi les environs dans lesquels nous randonnons et bivouaquons. Près d’un phare, sous un moulin. Pas trop de difficultés pour trouver des coins tranquilles. Nous goûtons bien sûr à la grande spécialité locale, la galette tropézienne.

Presqu’île du Cap Taillat

Ramatuelle
Ramatuelle

Nature multicolore ou monochrome

Et la fameuse tarte tropézienne !

La vanlife c’est ça…

Une petite rubrique que j’espère récurrente pour vous faire part de quelques anecdotes sur le quotidien de la vie en van. Je vous relate aujourd’hui ma dernière douche en plein air. Eh oui, la cabine de douche étant assez étroite, je profite volontiers d’un arrêt en pleine nature pour prendre une douche à l’extérieur. La salle de bains est en effet munie d’une douchette extractible qui passe facilement par la fenêtre. Nous sommes donc garés au bord d’une forêt de pins parasols, au milieu de nulle part. Je commence à me savonner dans le plus simple appareil à côté de mon fourgon quand passe un joggeur inattendu à 5 mètres de moi, courant sur un petit sentier que j’avais à peine remarqué. Deux autres lui succèderont de près, dont le dernier avec un grand « bonjour ! ». Il n’est passé personne d’autre dans l’heure qui a suivi et il n’était sans doute passé personne dans l’heure qui a précédé. Le moment crucial, comme on dit…


On reprend la route

Bivouac à Gréoux, au bord du Verdon

Après ces quelques jours sur place, la route bizarrement nous manquait et nous sommes heureux de la reprendre. Nous sommes vraiment faits pour ça ! Nous quittons la route côtière à Ste Maxime, dans une circulation dense en ce grand week-end d’Ascension pour retrouver nos départementales plus tranquilles. Nous sommes étonnés cependant d’y croiser de nombreux camping-cars ou fourgons aménagés. Nous nous demandons si c’est à cause du week-end prolongé qu’autant sont de sortie, ou bien si la mode de la « vanlife » a vraiment pris à ce point. Nous verrons bien si cela se poursuit en semaine. Nous remontons le département du Var vers le Nord-Est pour le quitter en contournant le lac de Ste Croix d’un bleu-vert étonnant. Nous longeons des plantations d’oliviers ou d’arbres fruitiers, des champs de lavande et des vignes avec en toile de fond les Préalpes. Arrivé le soir, peu avant l’heure du couvre-feu, nous nous arrêtons à Gréoux-les-Bains passer la nuit au bord du Verdon. Un petit parking pour nous tout seuls.

Le lendemain, visite rapide de Gréoux, avec un inévitable coup d’œil au centre thermal malheureusement fermé. Le reste de la ville est sans grand charme. Nous préfèrerons quelques kilomètres plus loin la visite du Colorado Provençal, une ancienne carrière d’ocre qui nous donne un avant-goût de notre futur trajet aux US.

Lac de Sainte-Croix

Thermes de Gréoux-les-Bains

Colorado Provençal

La journée un rien pluvieuse se termine par Gordes, joli village perché sur un rocher, dont les murs des maisons entièrement en pierres calcaires se confondent avec leurs toitures en tuiles couvertes de lichen. Autour d’un imposant château central, on se perd dans de multiples ruelles aussi tortueuses qu’étroites. Le classement parmi les plus beaux villages de France parait justifié, même si nous n’en avons pas vu tant que ça. Notre éducation touristique reste à faire !

Gordes, château et murs de pierres

9. Roberto, enfin !

Roberto
Première sortie
La clef du bonheur
Première conduite

Jour mémorable que ce 19 avril puisque nous allons enfin retrouver Roberto, notre compagnon de route. Saluons au passage l’efficacité des moyens de communication modernes puisque, à l’exception de la rencontre de notre aménageur en octobre, utile mais non impérative, tout s’est passé par internet et téléphone. De la commande du porteur que nous n’avions jamais vu en vrai ni essayé, jusqu’à l’aménagement complet, réservé, conçu puis réalisé et modifié en concertation au fur et à mesure des petits problèmes qui pouvaient se poser.

Merci à Jean-Baptiste Raynal, de la concession Fiat Cayla SA, pour nous avoir fait confiance et livré le véhicule à notre aménageur qui allait en plus le découper de toutes parts sans que nous ayons versé le moindre centime d’acompte.

Merci à Stéphan de Loisirs 12, notre aménageur, pour avoir compris d’emblée notre projet et s’être adapté à tous nous desiderata, pour nous avoir transmis tout au long de la réalisation des photos qui nous ont fait rêver, et qui lui aussi a engagé plus de frais pour nous au début qu’il ne nous en a demandé.

Nous découvrons donc Roberto stationné dans le hangar de l’entreprise pour permettre les éventuelles finitions. Nous en faisons le tour avec émerveillement et découvrons le travail soigné de Stéphan et de son équipe. Les photos ne montrant pas tout, nous remarquons quelques détails qui pourraient être améliorés, comme la disposition du siège arrière et de la table de la dînette. Stéphan nous arrange ça en peu de temps et nous conseille de partir expérimenter le véhicule quelques jours et de revenir le voir pour corriger les problèmes qui pourraient se poser ou combler les manques qui apparaîtraient.

Premier parking à Rodez

Nous partons fiers comme Artaban sur les routes de Rodez. La position de conduite est idéale, en hauteur, bien au-dessus des voitures et, renforcée par notre grand pare-brise, notre visibilité est excellente. Ce qui n’est pas sans importance pour notre road-trip. La maniabilité est bonne malgré les 6 m de longueur du véhicule. Une caméra de recul aide pour le parking. D’emblée nous apprécions la boîte de vitesses automatique et l’aide au démarrage en côte (pas de recul intempestif lorsque l’on relâche la pédale de frein).

Les quelques jours qui suivent vont être consacrés à l’aménagement de l’habitacle, car Roberto nous a été livré tout nu : réservoirs d’essence et d’eau pleins mais soutes vides, matelas enveloppés de housses mais sans draps ni couettes (tiens, je reconnais là une de mes adresses mail anti-spam : sandra.nicouet@xxx.com), placards à provisions et à vêtements plutôt spacieux mais à remplir de A à Z. Profitant de la situation idéale de notre location près d’une grande zone commerciale, nous allons acquérir puis installer le minimum nécessaire à une vie nomade. Avec quelques règles impérieuses (ce mot vous rappelle quelque chose, non ?) : pas de superflu, rien de fragile, pas de surpoids, pas de surconsommation d’énergie. Autant dire que la vaisselle en porcelaine, le lave-linge 7 Kg et le lave-vaisselle 12 couverts sont bannis. Puisque nous aimons baptiser nos biens, le lave-vaisselle s’appellera désormais Jean-Michel et le lave-linge Lavomatic. A ce propos, si vous voulez savoir pourquoi Roberto s’appelle ainsi, vous pouvez consulter la page « A propos / Qui sommes-nous ? » sur ce site.

Peu avant de quitter Rodez, nous retournons chez notre aménageur pour fignoler quelques détails. Un placard qui grince par ci, une étagère qui manque par-là, des sièges rotatifs un peu durs à tourner. Il est aux petits soins pour nous et consacre 2 heures de son temps à corriger ces petits défauts qui seraient devenus irritants au long cours. C’est tout l’avantage de l’aménagement personnalisé, en tout cas chez Loisirs 12, que de pouvoir repartir dans un véhicule totalement conforme à ses besoins. C’est donc dans un Roberto totalement fonctionnel que nous terminons notre semaine à Rodez et que nous partons pour Agen.

Premier bivouac

Pas par l’autoroute bien sûr, peut-être allons-nous même bannir ce mot de notre vocabulaire, mais par les petites routes de campagne quasi-désertes pour cause de limitation des déplacements. Nous nos régalons des paysages aveyronnais et trouvons à mi-parcours notre premier bivouac, au milieu de nulle part et sans aucun réseau téléphonique, c’est dire. Nous prenons notre premier repas et passons notre première nuit à bord de Roberto, c’est le bonheur !