106. La fin des haricots

Eh oui, notre périple Nord et Centro-Américain se termine. Nous avions certes décidé initialement de franchir le Darien Gap par voie maritime, la seule possible pour un véhicule, pour poursuivre notre périple en Amérique du Sud. Et puis plusieurs éléments nous ont fait changer d’avis. En premier, les caprices de l’électronique et des systèmes antipollution de Roberto, qui risquent de s’accentuer avec les hautes altitudes de la cordillère des Andes et la piètre qualité du diesel dans certains pays. En second vient le facteur temps, dans plusieurs sens du terme : comme nous avons un peu traîné, nous risquons d’être à la fois en plein dans la saison des pluies en Colombie ou au Pérou et un peu justes pour arriver vers Ushuaia entre décembre et février, la période la plus propice. En dernier vient, avouons-le, le côté un peu répétitif de la culture latino-américaine, qui fait que les changements ne sont pas énormes d’un pays à l’autre même si tous gardent leur particularité. Et quand on dit culture, cela inclut l’alimentation. Nous sommes lassés de ne trouver dans la majorité des restaurants que des viandes frites accompagnées de riz et de haricots rouges.

La fin des haricots ?

Après plus de 50 000 km parcourus sur ce demi-continent, nous allons repasser par l’Europe. Pas « rentrer » comme certains nous disent, car se sera juste dans la continuité de notre tour du monde. Un « petit » périple en Europe du Sud avant de repartir loin, peut-être vers l’Australie et la Nouvelle Zélande. L’Amérique du Sud, ce sera pour plus tard. Et financièrement, ce n’est pas aussi pénalisant qu’il n’y parait, le shipping entre le Panama est très cher, presque le double que pour aller en Europe alors que le trajet est douze fois plus court. Mais pour l’instant, profitons du Panama, il nous reste une quinzaine de jours avant de quitter le pays.

El Valle de Antón

C’est dans ce cratère volcanique, le deuxième plus grand au monde après celui de Yellowstone, situé à 600 m d’altitude, que viennent se reposer les « capitaleños », nom donné aux habitants de la capitale située à seulement 2 heures de route. Ils viennent y chercher un peu de fraîcheur (tout est relatif) et y pratiquer des activités en extérieur. Nous avons donc suivi leur exemple, nous nous sommes mis au vert quelques jours avant de gagner Panama City.

El Valle de Anton depuis la India Dormida
El Valle de Antón. Tiens, ça m’en rappelle une autre, réservée aux cinéphiles avertis : M. et Mme Mavallée ont 2 filles… Comment se prénomment-elles ? (réponse en légende des photos suivantes)

◊ Le centre-ville

C’est une longue rue principale bordée de boutiques, de restaurants, de petits hôtels, de supérettes, d’un marché permanent et même de voitures-boutiques sur le capot desquelles on vend directement la marchandise. Tout y est à échelle humaine, les bâtiments ne dépassent pas un étage et sont relativement dispersés, laissant une part honnête à la nature. Des routes secondaires s’en éloignent, desservant les habitations plus ou moins riches puis les sentiers de randonnées. La ville recense plusieurs centaines de retraités de nationalités multiples, attirés là par le climat printanier permanent.

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Sur les allées latérales, des demeures de toutes sortes, simples aux couleurs locales ou plus huppées, mais toujours dans un environnement plus que verdoyant
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Les « voisins vigilants », ça marche ici aussi. Gare au lion qui veille !

◊ Le sanctuaire des grenouilles dorées

Cette petite grenouille de 3 à 5 cm de long ne vit qu’ici, à El Valle, où l’on sauvegarde les derniers représentants de l’espèce menacée d’extinction (elle a été filmée pour la dernière fois à l’état sauvage en 2007). Elle est principalement victime, comme d’autres batraciens, d’un champignon mortel pour cette espèce, mais aussi d’un autre parasite appelé « Homme » qui détruit et pollue son habitat. Pour la petite histoire, le centre qui les recueille est situé juste à côté d’un hôtel. Les travaux ayant pris du retard, deux chambres de l’hôtel (Campestre) ont été réquisitionnées pour héberger 300 grenouilles, avec service d’étage à la clef, jusqu’à la mise en route définitive du centre. Le gouvernement panaméen a décidé d’en faire un symbole national, en votant que le 14 août serait la journée nationale de la grenouille dorée. Sera-ce suffisant pour sauver l’espèce ?

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La grenouille dorée panaméenne, hôte VIP de l’Hôtel Campestre

Le centre ne se visite pas, à l’exception d’un petit bureau d’accueil qui possède quelques vivariums, présentés par des naturalistes qui n’hésitent pas à mettre la main euh à la patte pour nous montrer quelques spécimens intéressants. Comme par exemple cette grenouille transparente dont on voyait battre le cœur dans la poitrine.


◊ Les arbres carrés

Ces arbres sont aussi une espèce endémique d’El Valle, on ne les voit nulle part ailleurs dans le monde. Et d’ailleurs ceux qui ont tenté de les faire pousser ailleurs n’ont pu que constater un tronc circulaire. L’arbre appelé Quararibea asterolepis semble pourtant assez commun du Brésil au Costa Rica, mais il ne pousse carré qu’ici. Un vrai mystère ! Pour les découvrir, il faut emprunter un petit chemin près de l’Hôtel Campestre, celui qui a hébergé les grenouilles dorées, et marcher une petite demi-heure dans une forêt, en traversant de petites passerelles au-dessus d’un torrent. Après, difficile de les rater, ils sont munis soit d’un ruban, soit d’une pancarte. Carrément.

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C’est parti pour une randonnée à la rencontre des arbres carrés, avec notre guide improvisé. « Il aime se balader avec les gens » nous a dit le gardien à l’accueil !
Sentier agréable dans la forêt le long d’un torrent, avec quelques passerelles pas trop rouillées.
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De jolis bancs bleu délavé permettent de se reposer. Le chien préfère la méthode Rika Zarai pour se rafraîchir !
Nous arrivons dans une clairière avec des arbres à la base plutôt triangulaire…
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Et puis les voilà enfin ! Clairement identifiés au cas où l’on aurait des doutes

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Petite pause bien méritée au retour sous l’oeil vigilant de notre ange-gardien

◊ La Piedra Pintada

C’est un gros caillou accessible avec un bracelet rose qui témoigne que vous avez bien acquitté le droit d’entrée. 3 dollars qui vous donnent droit à acheter des souvenirs aux stands du couloir d’entrée, à déraper sur la boue qui traîne sur le chemin, à barboter sous l’une des cascades qui le jalonnent, à vous faire éclabousser par les autres et enfin à décrypter les pétroglyphes qui ornent l’une de ses faces, régulièrement soulignés de craie par les locaux, faute de quoi ils seraient moins apparents et risqueraient de déclencher un réflexe de demande de remboursement. On n’est apparemment sûr de rien pour ces dessins gravés. Ni de leur ancienneté (sauf pour l’inscription « Bob was here 2004 » qui n’a pas besoin d’être datée au carbone 14*) ni de leur signification. Certains parlent d’une représentation cartographique régionale du conflit entre les autochtones et les espagnols, mais s’il ne fait aucun doute que le conflit a bien eu lieu, comme partout ailleurs en Amérique, rien ne prouve qu’il ne s’agit pas du dessin d’un gamin du coin ayant représenté la tête de sa petite sœur atteinte de la variole.   


◊ La India Dormida

Ayant eu pendant 25 ans, lorsque nous habitions à St Gervais, l’Indien Endormi de la chaîne des Aravis sous nos yeux, nous n’avons pas été plus surpris que ça de trouver une compatriote allongée sur le bord du cratère d’El Valle. Une amérindienne fille de chef tombée amoureuse d’un conquistador. Le prétendant n’a pas supporté et s’est donné la mort. L’indienne bannie par son peuple est allée se réfugier dans la montagne, s’y est allongée pour toujours, imposant sa silhouette en permanence aux habitants du village et offrant son corps à parcourir à tous les randonneurs de passage. Une belle revanche finalement. Et un joli spectacle panoramique au sommet pour ceux qui se donnent la peine de réaliser l’ascension. De plus, ça ravira mon fils, passionné d’histoire de la guerre, de savoir que je suis monté au front.

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La voyez vous cette belle indienne endormie avec sa chevelure verte ondulante ?
L’ascension se fait par le bras gauche (il parait qu’elle n’a pas de bras droit, mais chut !)
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Le front est un peu plus dégarni mais offre une vue plongeante et panoramique de toute beauté
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◊ Une histoire à dormir de boue

Quoi de mieux après une longue randonnée en pleine chaleur qu’un bon bain chaud ? Et comme nous sommes ici dans le cratère d’un volcan, devinez quoi, on trouve quelques sources thermales. Les Pozos Termales d’El Valle sont à courte distance du centre-ville. Les installations sont rudimentaires, quelques bassins de taille modeste emplis d’une eau couleur ocre de 34 à 38°C et richement minéralisée. Mais avant de s’y plonger, il est recommandé d’appliquer sur le visage, ou plus si affinité, un petit pot de boue que l’on vous remet à l’entrée, et de le laisser sécher avant de tout rincer et de profiter enfin du reposant Graal aquatique.


Panama City

Nous avons troqué les vertes montagnes de notre cratère contre les tours bétonnées de la capitale. Un passage utile, pour ne pas dire nécessaire, à notre prochain shipping (je reviendrai plus tard sur ces formalités) auquel nous joindrons j’espère l’agréable, la mégapole possédant tout de même quelques attraits touristiques.

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◊ Panama Viejo

Afin de commencer par le commencement, nous visitons d’abord Panama Viejo, les ruines de la ville initiale, construite dès 1519, la toute première bâtie par les Espagnols sur la côte Pacifique de l’Amérique. Entre les conflits avec les autochtones, qui ont défendu bec et ongles leur territoire et leur culture avec la fin malheureuse que l’on connaît, les nombreuses attaques de pirates qui savaient bien que l’or du Pérou transitait par cette ville pour aller en Espagne, les incendies et les tremblements de terre, le site fut jugé insécure et la capitale fut transférée à 8 km de là, renaissant dans le quartier appelé actuellement Casco Viejo en 1671.

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Maquette de Panama Viejo telle qu’elle était au XVIIème siècle

Panama Viejo est désormais, malgré ses 500 ans à peine dépassés, un site archéologique classé. Il reste peu de choses de la ville initiale, les habitants s’étant largement servi dans ses murs pour reconstruire la nouvelle ville, mais les travaux de réhabilitation et les panneaux explicatifs permettent d’imaginer la ville telle qu’elle était avant son brutal déclin. La tour de la cathédrale, réaménagée en observatoire, permet d’apprécier le site vu de haut avec la skyline de la City en toile de fond, et de mesurer du coup le contraste saisissant de l’évolution de la technologie et de la civilisation en quelques siècles seulement. Un musée permet de compléter ses connaissances dans une fraîcheur bienvenue (40°C ressentis à l’extérieur).

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La cathédrale, dont le clocher en cours de restauration permet d’aller observer le site de haut
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Joli panorama en effet. Un dessin au-dessous permet d’imaginer la ville du même point de vue autrefois
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La nature est un peu préservée en plein coeur de la ville. Nous avons bien aimé cette visite !

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Le parking du site archéologique n’est pas prévu pour y passer la nuit. Mais nous avons tout de même tenté notre chance auprès de l’agent de sécurité. Après un refus initial et des échanges sympathiques sur notre parcours, Carlos a finalement accepté. Après, il est venu rediscuter à plusieurs reprises et est même venu nous demander le lendemain matin si nous avions bien dormi ! Ce qui était le cas avec le site pour nous seuls, une petite brise de mer rafraîchissante et une jolie vue sur la skyline de Panama City en prime
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Organisation du shipping

Ah le bon temps des traversées en ferry des fjords de Norvège, où l’on montait directement sur le pont du bateau nous attendant au bout de la route et où l’on débarquait de l’autre côté sans avoir montré le moindre papier ni sorti le moindre argent (la plaque minéralogique était scannée et le montant débité de notre carte bancaire quelques semaines plus tard).

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Traversée en ferry du Bjørnafjorden (Norvège) en route vers Bergen en septembre 2021

Ici Roberto va quitter un pays pour un autre, un continent pour un autre pour un parcours de plusieurs semaines, une tout autre logistique.

◊ Choix du mode de transport

La première étape a été de choisir le mode de transport parmi 3 possibles : le container, le flat rack et le RO-RO. La première était à la fois la moins chère et la plus sécuritaire, à condition de trouver un partenaire pour partager le container, la recherche ayant été faite par les réseaux sociaux et un prestataire panaméen. La seconde nécessitant également un partage, était la solution la plus sécuritaire pour un véhicule ne tenant pas dans un container même réhaussé (2,58m de hauteur maximum). Faute d’avoir trouvé à temps quelqu’un pour partager avec nous, nous avons dû nous rabattre sur la 3ème solution, le Roll on – Roll off, alias RO-RO. Au lieu d’expédier le véhicule verrouillé, on confie ici les clés au transporteur pour qu’il puisse le conduire lui-même dans et hors du navire. Et quand tout est ouvert, les véhicules sont malheureusement souvent fouillés et dépouillés, ce qui nous est arrivé à l’aller. Nous avons choisi cette fois de ne rien barricader et de transporter avec nous dans l’avion le plus de biens possibles.

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Choisir entre container, flat rack et RO-RO… quand c’est possible !
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C’est finalement sur un navire de ce type, de la compagnie Wallenius Wilhelmsen, que Roberto va voyager

◊ Choix du transitaire

Une fois le transport déterminé, nous avons fait faire des devis, assez facilement puisque tout se fait en ligne. Entre IVSS, Seabridge et Overland Embassy, c’est la première compagnie qui s’est révélée la plus intéressante. Après, ce sont des échanges de courriels et de documents, la procédure est plutôt bien organisée. On met à notre disposition, moyennant rémunération, un agent portuaire qui nous guidera dans toutes les étapes sur place.

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Page d’accueil de la compagnie IVSS

◊ Le certificat de non-gage

Côté paperasse, le plus pénible au Panama est l’établissement de notre équivalent de certificat de non-gage. Mais alors que chez nous l’opération se fait simplement en ligne, il faut commencer là-bas par faire vérifier l’identité de son véhicule, 2 à 3 jours ouvrables avant la date de dépôt au port.

Et il faut y être de bonne heure, entre 6 h et 7h30 du matin, car ils ne vérifient que les véhicules arrivés dans cette tranche horaire-là et pas plus de 25 par jour ! Afin d’assurer nos arrières, nous sommes arrivés à 5h45, il faisait encore nuit, sur un terrain vague devant un bâtiment à moitié délabré. 30mn plus tard, une porte s’est ouverte et j’ai pu m’inscrire sur la liste d’attente, avec le n°1. L’inspection proprement dite n’a démarré que vers 7h30 (des fois c’est plus tard). Deux agents ont sorti un bureau du bâtiment et l’ont amené sur le terrain vague. Puis les candidats du jour se sont présentés un par un pour faire valider leurs papiers. Seulement une fois que tout le monde a été enregistré, les inspections ont commencé, presque dans l’ordre des numéros (nous sommes passés en 3ème…). Vérification rapide du numéro d’identification du véhicule et de la plaque. Moins de 5mn. Après quoi nous sommes invités à revenir le lendemain 10h pour obtenir le document final. De nouveau quelques papiers à remplir et à photocopier, presque 1 heure d’attente et nous voilà en possession de notre sésame. Il paraîtrait qu’en donnant un gros billet au port on pourrait s’en passer mais chut !

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Tout ça pour ça ! Et le papier n’est valable que 8 jours. Si le bateau prend du retard, il faudra tout recommencer !

◊ Préparation de Roberto

Nous allons nous poser dans un petit hôtel sympathique entouré de verdure pour préparer Roberto au shipping. Nous prenons une chambre, ce qui va nous permettre à la fois de dormir au frais et d’avoir les coudées franches pour vider nos placards. Nous avons acheté une valise dans un centre commercial voisin pour emporter le maximum de ce qui nous tient à cœur ou qui est difficilement remplaçable. Pour le reste, la compagnie exige que le véhicule ait l’air « vide ». Donc nous enfermons tout ce qui reste dans les placards. Les réservoirs d’eau doivent être au minimum, et nous ne devons laisser qu’un quart de diesel, ce qui est très frustrant compte-tenu du prix du litre à 80 centimes d’euro !

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L’Hôtel Amador Familiar à Panama City ; 33$ la chambre, ça va
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Le tableau réservé aux visiteurs dans la salle à manger. Mais où est Charlie ?

◊ Abandon des plantes vertes

Difficile de se rappeler où nous avons acheté ce mignon petit cactus dans un pot de céramique à la forme d’un combi VW, symbole parfait du voyageur nomade. Je dirais entre 6 et 12 mois. Nous l’avons choyé, arrosé avec parcimonie, préservé des chaleurs extrêmes et exposé au mieux, notamment en lui trouvant un petit restant de lumière les moments où nous avons abandonné Roberto sur des longues durées. Nous lui avons trouvé une résistance exceptionnelle, nous nous sommes félicités de notre inhabituelle main verte. Et quand il a fallu préparer Roberto pour la grande traversée, nous nous sommes résolus à lui faire nos adieux, tout importation transatlantique de plantes étant prohibée. Nous avons décidé de le remettre en pleine terre, de lui rendre sa liberté en quelque sorte, dans le jardin du petit hôtel où nous avons séjourné pour les préparatifs. Je dépote, donc et découvre sous une mince couche à l’apparence de la terre un morceau de polystyrène expansé. Géniale solution pour éviter les surplus d’eau pensais-je avant de découvrir une tige verte bien cylindrique se terminant par un bord net. Aurais-je arraché malencontreusement les racines ? Le petit être va-t-il réussir à reprendre après ça ? Et puis j’y regarde de plus près, puis, après un doute, d’encore plus près, avant de réaliser que notre cactus si résistant est …en plastique. Une prouesse d’imitation car j’ai quand même caressé le fin duvet des feuilles plus d’une fois pour vérifier sa santé, mais tout de même, une vraie déception !


◊ Dernier repas entre amis

Nous allons maintenant longer le canal du Sud au Nord pour rejoindre Manzanillo, le port de la ville de Colón où nous devons déposer Roberto. Dommage de devoir aller là alors que notre navire faisait escale à Panama City, mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Avant de rejoindre l’endroit où nous allons passer la nuit, nous devons encore trouver un laveur d’autos pour Roberto, qui doit être exempt de salissures et de boues comme il est précisé dans les consignes. Pas facile un dimanche soir, mais rien d’impossible ici. Notre premier choix sur Google Maps, pourtant marqué « ouvert en ce moment » semble abandonné depuis des lustres. Le second n’est pas à l’endroit indiqué, nous le trouvons grâce à un passant que nous prendrons à bord de Roberto pour nous y conduire, sur sa proposition !

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Grand lavage pour Roberto. La poutrelle du toit était bien basse, c’est passé à 2 cm du lanterneau !

Nous retrouvons sur un joli spot près de l’écluse de Gatún, la plus proche de l’Atlantique, une famille française que nous avions rencontrée pour la première fois au Nicaragua. Hasard du calendrier, ils rapatrient leur véhicule en Europe sur le même bateau que nous. Joie des retrouvailles, échanges sur nos parcours respectifs et plus largement sur nos aspirations communes, partage des restes alimentaires puisqu’il ne faut rien laisser de tel dans les véhicules. Bref un repas et une soirée en commun bien sympathiques, dans un cadre idyllique au bord de l’eau (on oubliera vite la musique forte du gros camion venu récupérer un bateau sur le bras de mer, ça n’a duré qu’un temps). Et nous ferons une partie de nos formalités ensemble le lendemain avant de nous séparer pour quelques semaines. Eux partent « tromper le temps » de la traversée en allant visiter la Namibie, super projet, tandis que nous choisissons de rester un peu plus longtemps sur le Panama avant de rejoindre la Belgique. Nous devrions nous retrouver à Zeebrugge mi-juillet.

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Merci à Julie (de l’autre côté de l’objectif) pour cette belle photo-souvenir avec Victoria, Wil et Zach.
Si vous voulez suivre leur voyage, ils sont @notre_roadtrip sur Instagram
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Notre joli spot au bord d’un bras de mer près de Gatún, avec de belles couleurs au lever du soleil
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◊ Roberto au dépôt

Nous retrouvons au port notre agent facilitateur qui fera toutes les démarches à notre place, ce qui est bien pratique quand on ne connait pas les lieux ni ne maîtrisons la langue. Après 2 heures de formalités, dont inspection douanière, chien sniffeur de drogue, annulation du permis d’importation temporaire et mention ad hoc sur nos passeports (car il y était écrit que nous n’avions pas le droit de quitter le pays sans notre véhicule), tout est réglé. Nous abandonnons Roberto et repartons à la capitale. Nous le reverrons dans un mois en Belgique. Il va voyager avec le Titus, que nous allons suivre à la trace sur le site marinetraffic.com, et qui est localisé au moment de la rédaction de cet article au large des côtes du Nicaragua.

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Roberto à la douane de Manzanillo, avec son copain Las Vegas. Nous les reverrons dans 1 mois

Notre voyage va désormais se poursuivre quelque semaines sans Roberto. Mais pas question de nous laisser aller ! Nous allons rester un peu sur Panama City et, tout en visitant la ville, réfléchir à notre parcours jusqu’à Zeebrugge. Vous saurez ça bientôt. Merci de nous lire !

Parcours Panama
Parcours Panama d’El Valle à Manzanillo via Panama City. En version zoomable ici

60. Du Kentucky à l’Illinois

Depuis Nashville qui clôturait notre visite du Tennessee, nous avons fait un bout de chemin puisque nous sommes maintenant à Chicago. A vol d’oiseau, la distance séparant les 2 villes est de 640 km, mais le compteur de Roberto en a compté 1300. Il est vrai qu’à défaut de 4X4 tout terrain nous évitons la ligne droite, qui pourrait d’ailleurs être intéressante, prenant plutôt le temps de faire des détours, au gré des renseignements fournis par notre guide papier et quelques sites Internet. Voici donc les étapes qui nous ont marqué au fil de ce trajet, état par état.


KENTUCKY



1°) Le Mammoth Cave National Park

C’est une grande forêt de feuillus de 400 km2 parcourue de multiples chemins de randonnées mais qui est surtout connue pour son immense réseau de galeries souterraines, le plus grand du monde parait-il avec près de 700 km répertoriés à ce jour. Une partie se visite, mais seulement avec guide et réservation obligatoire. Le parking du Visitor Center bien rempli nous a confirmé nos craintes : en cette période de vacances scolaires américaines, tout était complet pour les jours qui viennent. Nous nous sommes donc contentés de l’exposition pour la partie intellectuelle et des chemins de randonnée pour la détente.

Une disparition inquiétante et l’autre pas

Les centres d’accueil des parcs nationaux sont en général riches de renseignements et proposent généralement des expositions dignes d’un musée d’histoire naturelle sur la flore et la faune du parc. Nous n’y trouverons pas de mammouth puisque comme chacun sait ils ont disparu depuis longtemps. Le nom du parc est en fait lié à la forme particulière de l’une des salles souterraines. Mais la faune ce sont aussi des êtres vivants beaucoup plus petits, comme les araignées. Un microscope braqué sur un porte-lame était d’ailleurs censé nous en montrer un exemplaire, mais le champ de vision restait vierge et un petit message au-dessous nous donnait cette explication étonnante et inquiétante à la fois : « Nous regrettons que l’araignée ait disparu ». Mais où diable était-elle donc passée ?


Le cimetière de Miles Davis

Puisque nous voilà décidés pour une randonnée, Claudie me propose une boucle de 12 km dont le point ultime est le cimetière de Miles Davis. Ah, on va chercher des trompettes de la mort, lui réponds-je malicieusement. Après avoir pris une petite route et même un bac (Roberto a adoré) pour rejoindre le point de départ de la randonnée, nous voilà partis par un temps de soleil voilé et plutôt frais sur un chemin s’enfonçant dans une forêt d’arbres très hauts dont on devine tout juste le feuillage vert tendre naissant au niveau de la canopée. Un calme absolu règne, aucun chant d’oiseau ne vient troubler le silence, aucun écureuil ne vient nous saluer. Même les insectes sont absents. Nous avançons péniblement, ayant fréquemment à contourner des zones boueuses placées comme un fait exprès juste sur notre chemin. Après environ 7 km, nous arrivons enfin à notre cimetière, une zone perdue en plein cœur de la forêt mais tout de même délimitée sur les 4 côtés par un grillage rouillé. J’aperçois une vingtaine de pierres tombales, cherche en vain du regard celle qui dominerait les autres, avec peut-être une statue du célèbre jazzman ou une trompette fleurie. Mais je ne trouve que de vieilles pierres moussues de tailles diverses, visiblement non entretenues. L’épitaphe la plus récente date de 1915. Devant ma perplexité, Claudie comprend ma méprise et m’explique qu’il ne s’agit là que du cimetière de 2 familles, les Miles et les Davis, qui ont vécu dans ce coin perdu de la forêt pendant quelques décennies. A lire les inscriptions gravées, on imagine des conditions de vie difficiles. Ainsi ce couple Georges et Sarah dont la petite Mary est morte en 1892 le jour de sa naissance. C’est sûr, pas de service de néonatalogie au milieu de la forêt. La tragédie familiale se confirme en observant les stèles les plus récentes, près de l’entrée, de plus en plus petites et bancales. Le dernier des Miles-Davis n’aurait-il pas eu d’autre choix que de s’enterrer tout seul ? 😥




2°) Louisville et les Bourbon

Nous avons fait un stop dans la ville la plus peuplée du Kentucky non pas pour compter ses habitants mais pour y découvrir quelques curiosités. Le musée consacré à Mohamed Ali (le célèbre boxeur étant originaire d’ici) étant malheureusement fermé, nous effectuerons à la place un petit parcours urbain où nous découvrirons quelques surprises. La journée du lendemain sera consacrée à la visite d’une distillerie de bourbon.   


Ils ont re-décapité Louis XVI !

Au cours de notre balade, nous remarquons sur notre carte Osmand (notre appli GPS) la mention d’une statue de Louis XVI juste devant la mairie de la ville. Nous ne sommes pas loin et décidons d’y faire un tour, par curiosité. Mais déception, après avoir cherché et bien cherché, nous ne trouvons qu’un carré de bitume au sol. Mais qu’a-t-il bien pu se passer et pourquoi y avait-il une statue de Louis XVI à cet endroit ? Et y aurait-il un lien avec le nom de la ville ? Internet, en ressource inépuisable, nous apprend déjà que la Louisville a été baptisée ainsi en hommage au soutien de Louis XVI pendant la guerre d’indépendance américaine. C’est sans doute pour les mêmes raisons que nous ne sommes qu’à quelques dizaines de kilomètres de Versailles ou encore mieux Paris. On nous dit par ailleurs que c’est la ville de Montpellier qui a généreusement offert à sa jumelle américaine cette imposante statue en marbre de Carrare. En fait, la cité languedocienne se serait plutôt débarrassée d’une statue encombrante qui traînait dans ses réserves depuis longtemps. Commandée en 1815, en plein rétablissement de la monarchie en France, elle ne resta exposée que 23 mois à Montpellier après les émeutes parisiennes conduisant à la monarchie de Juillet. Après une période de calme sur son nouveau territoire, la statue redevient l’objet de l’hostilité des foules : on lui casse un bras, puis on la tague : le maire de Louisville craignant davantage la déboulonne et la met en réserve. Il lui reste maintenant à déterminer à qui va-t-il refiler la patate chaude 😉


Au palais, bourbon !

Nous parlons ici de la boisson reine du Kentucky et non pas du bâtiment qui héberge l’Assemblée Nationale. Mais il y a tout de même un petit lien entre les deux puisque la boisson américaine tient son nom du Comté de Bourbon, lui-même baptisé ainsi en hommage aux héritiers de Louis-Philippe qui, chassés de France, se sont engagés aux côtés de l’Union pendant la Guerre de Sécession. Le siège du Comté de Bourbon est la petite ville de Paris, 8 500 habitants. Oui, je sais c’est compliqué. Mais revenons à notre bourbon. Nous n’avons pas laissé s’échapper l’occasion de visiter la distillerie Buffalo Trace, l’une des 4 (sur 183) qui a survécu à la prohibition. Une visite comme on aime, gratuite qui plus est, dans une usine superbe et en activité, merveilleusement odorante et toutes cheminées fumantes, où l’on apprend tout sur le processus de fabrication de ce whisky américain. Contrairement au scotch (le whisky écossais), la purée de céréales mise en fermentation comporte au moins 51% de maïs et le vieillissement se fait toujours en fûts de chêne neufs (ils sont ensuite revendus aux Écossais). La visite se termine bien entendu par une dégustation de 5 de leurs spécialités. Pas les mêmes d’un jour à l’autre, c’est incitatif à revenir, ça !


Churchill Downs

C’est l’hippodrome le plus célèbre des États-Unis, où se déroule chaque année en mai depuis 1875, sans avoir jamais failli à la règle, y compris pendant les guerres, le Derby du Kentucky, une course qui attire plus de 170 000 personnes. Une autre course a lieu à l’automne, le Kentucky Oaks, réservée aux pouliches, tandis que la première concerne les poulains et hongres (chevaux castrés), dans tous les cas âgés de 3 ans. Le restant de l’année, on s’y entraîne et les bâtiments sont ouverts à la visite. Nous en avons profité pour recueillir quelques connaissances sur ce milieu qui nous est peu familier. A noter que la région est depuis longtemps vouée à l’élevage des chevaux, que l’on envoyait volontiers depuis l’Europe pour paître dans la blue grass, une herbe épaisse et longue appelée ainsi pour la teinte qu’elle prend au printemps. La route entre Louisville et Lexington est d’ailleurs particulièrement pittoresque, bordée de grands champs entourés de multiples barrières en bois, parfois doublées ou triplées, ou encore formant des cercles autour des arbres.


Batte-man

On peut appeler ainsi M. Hillerich qui confectionna la première* batte de base-ball en bois en 1884 et continue avec sa société à en fabriquer aujourd’hui à Louisville. Les locaux et un petit musée se visitent, annoncés depuis la rue par une batte géante qui dépasse le toit de l’immeuble.
* à regarder de près le gourdin tenu par les hommes préhistoriques lorsqu’on les représente, je me demande si l’invention n’est pas antérieure…


3°) Lexington

Encore une ville axée sur le cheval et le bourbon. Si l’envie de visiter une autre distillerie de bourbon nous a effleurés, nous avons préféré voir une petite exposition artistique, de la Lexington Art League, située dans une demeure de style néogothique américain au charme certain. Les lieux étaient quasi-déserts, nous avons attendu un peu dans l’entrée avant qu’une dame vienne nous accueillir, nous dire qu’ils étaient normalement fermés aujourd’hui mais que puisque nous étions là nous pouvions jeter un œil. Une exposition assez éclectique mais avec de jolies trouvailles, comme vous verrez sur les photos.


OHIO



1°) Cincinnati

C’est notre première ville dans cet état. On y accède depuis Covington au Kentucky en franchissant le Roebling suspension bridge, construit en 1867, précurseur du pont de Brooklyn du même architecte. Sa chaussée très particulière faite d’une grille métallique le rend très sonore, faisant « chanter » les voitures. D’un côté, une jolie frise historique raconte l’histoire de la région et de la construction du pont. De l’autre, le National Underground Railroad Freedom Center relate la période des années 1830 à 1860 ou la population s’érigeant en passeurs bénévoles permit à environ 100 000 esclaves de rejoindre la liberté de l’autre côté de la rivière. Les états du Nord avaient aboli l’esclavage en 1833. Les pays du Sud y rechignaient et c’est l’une des raisons principales de la Guerre de Sécession.




2°) Dayton : 1 musée, 2 frères, 3 axes

A Dayton dans l’Ohio se trouve le Musée National de l’US Air Force. Sous 4 hangars géants sont exposés plus de 300 avions, des missiles, des fusées et même une navette spatiale. L’entrée est gratuite, le vétéran du Vietnam qui nous a donné le plan de visite à l’entrée nous a même présenté une bonne vingtaine des avions que nous allions trouver sur notre parcours. Nous n’avons pas tout compris mais nous l’avons remercié chaleureusement. Allez, parlons du premier avion présenté, celui des frères Wright, le tout premier à voler muni d’un moteur en 1902. Toutefois, l’appareil devant être propulsé sur un rail au décollage, les 2 frères n’ont pas eu la primauté de l’invention qui fut attribuée au français Clément Ader pour avoir fait décoller du sol de façon autonome 3 engins volants motorisés entre 1895 et 1897, même si c’était sur des distances limitées (300m pour le dernier). Le mérite des frères Wright reste d’avoir été les premiers à contrôler le vol dans ses 3 axes (tangage, roulis et lacet). Pour les 299 avions qui restent, je vous laisse voir quelques photos et prendre votre billet pour les États-Unis.



INDIANA



1°) Indianapolis

N’étant pas trop fan des grandes villes, nous ne sommes pas restés très longtemps dans la capitale de l’état d’Indiana, juste le temps de visiter 2 attractions : le Museum of Art, centré sur l’art européen, africain et asiatique, et l’incontournable Motor Speedway, circuit culte des 500 miles d’Indianapolis, avec toute l’histoire et les voitures de la course automobile qui a lieu chaque année depuis 1911.






2°) Fairmount

Cette petite ville d’à peine 2800 habitants s’enorgueillit d’être le lieu de naissance de deux héros : James Dean et Jim Davis. Si vous connaissez forcément le premier, l’acteur prometteur de la Fureur de Vivre décédé prématurément à l’âge de 24 ans dans un accident de voiture, le second vous parle sûrement moins. Mais le chat qu’il dessine, Garfield, est plus connu aux États-Unis que celui de Geluck. Nous avons (re)découvert leur vie dans un petit musée et roulé dans un cimetière avec Roberto (oui, là bas c’est comme ça qu’on fait !) jusqu’à la tombe de James Dean, toujours maculée parait-il de rouge à lèvres.



ILLINOIS



A la découverte de Chicago

Ce sera notre seule étape dans l’Illinois, mais Chicago, n’est rien moins que la 3ème ville des États-Unis. Le centre-ville a la particularité d’être délimité par une vieille ligne de métro aérienne formant une boucle et appelée pour cette raison le « loop ». Ce métro et les vieilles arches métalliques qui le supportent tranchent par leur charme désuet avec les gratte-ciels qui l’entourent. Beaucoup. La ville en compte presque autant que New York. Elle a même eu le plus haut du continent américain jusqu’en 1998, la Willis Tower, 442 m sans l’antenne, et quelques originalités comme ces immeubles jumeaux de l’entreprise Wrigleys (vous savez, les chewing-gums) aux contours polyédriques et reliés par une élégante passerelle. Ou encore ce bâtiment construit pour les 75 ans du journal Chicago Tribune à la base duquel ont été incluses des pierres rapportées du monde entier (Pearl Harbor, Fort Alamo, mais aussi Antarctique, Taj Mahal ou cathédrale de Reims. Curieuses aussi sont ces deux tours en forme d’épis de maïs. Vive la biodiversité urbaine !

Les halls d’entrée de ces beaux immeubles sont parfois accessibles à la visite et réservent des trésors. Les oeuvres d’art sont tout aussi fabuleuses à l’extérieur, dans les parcs ou au coin des rues, comme cette sculpture de Picasso qui n’a pas réussi à trouver de nom, cette mosaïque géante de Chagall représentant les 4 saisons avec parait-il un nombre de nuances de couleurs inégalé pour une telle oeuvre, ou encore la « porte des nuages » d’Anish Kapor, une structure réfléchissante en forme de haricot qui reflète aussi bien la skyline de Chicago que les visiteurs qui la contemplent et s’y prennent en photo.

Enfin, Chicago est aussi une cité portuaire, bordant l’immense Lac Michigan. Bien qu’il ne s’agisse que d’une mer fermée, les mouettes, les phares et les navires de plaisance sont là pour donner l’ambiance. On imagine les foules rassemblées sur les jetées et le ballet incessant des bateaux pendant la saison estivale. Mais rien de tout cela lors de notre visite. A moins de 10°C dehors, personne en maillot de bain !


Remettre les pendules à l’heure

L’expression fait sens ici car depuis notre arrivée aux États-Unis, nous avons changé d’heure 7 fois. 6 fois en raison de la traversée de la ligne de séparation entre les zones horaires du centre et de l’est du pays, 1 fois en raison du passage à l’heure d’été. Et nous le découvrons le plus souvent par surprise, devant un coucher de soleil plus précoce ou plus tardif que d’habitude. Car rien n’est simple. Les États-Unis comportent 9 fuseaux horaires, dont 3 concernent la vaste étendue continentale. La démarcation pourrait se faire sur les frontières entre les états, mais si c’est souvent le cas, c’est loin d’être la règle. Notamment, parmi les 11 états que nous avons traversés, 3 sont coupés en 2 par cette ligne, que nous avons dû franchir à plusieurs reprises en raison de nos trajets zig-zaguants. Pour que vous vous rendiez mieux compte, la carte de notre trajet inclut pour cet article au moins les fuseaux horaires.

Mais tout ceci ne serait rien s’il n’y avait en plus le problème du passage à l’heure d’été. Certes cela n’arrive que deux fois par an, mais, si le gouvernement fédéral conseille l’adoption de l’heure d’été, il laisse le soin à chaque état d’en décider. Et bien entendu, les nations indiennes font ce qu’elles veulent. L’exemple le plus significatif est celui de l’état de l’Arizona, qui a décidé contrairement à ses voisins de ne pas adopter l’heure d’été. Mais dans le coin Nord-Ouest de l’Arizona se trouve le territoire indien Navajo qui, lui, choisit de l’appliquer. Mais au sein du territoire Navajo se trouve le territoire indien Hopi qui ne veut pas entendre parler de l’heure d’été. Vous suivez ? Ah, j’oubliais un truc, les jours de changement ne sont évidemment pas les mêmes qu’en Europe et ont été modifiés à deux reprises dans les 20 dernières années. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Heure appliquée dans les différents comtés de l’Indiana. En jaune, UTC -5h. En rouge, UTC -6h.
En vieux rose, les parties de l’Arizona refusant le changement d’heure, en jaune celles qui l’appliquent. Les états autour l’appliquent tous, mais avec un décalage horaire d’une heure pour les états en bleu (Nevada et Californie)

Désolé d’avoir été si long, mais la séquence anniversaire m’a fichu dedans. Le prochain article devrait être plus restreint territorialement parlant. A très bientôt !

57. La Floride et les Rameaux

Au fait, pourquoi la Floride s’appelle-t-elle ainsi ?

La question est fort à propos (je suis fier de me l’être posée 😉) à proximité du Dimanche des Rameaux. Ce jour-là en effet, les chrétiens doivent apporter à l’église des branches fleuries telles que celles brandies par la foule accueillant Jésus sur son âne à Jérusalem. On appelle cela les Pâques fleuries. Vous l’avez deviné, c’est un jour de Rameaux, en 1513, que les Espagnols ont débarqué en Amérique, à Saint-Augustine précisément, dans une région que le conquistador appela Floride, en raccourci de Pascua florida, Pâques fleuries. Ok, mais alors pourquoi ne pas avoir donné ce nom à la ville ? Vous le saurez un peu plus loin, mais d’ici là, j’ai quelques autres (bonnes 😉) questions.

Quel est le fruit emblème de la Floride ?

Facile, il figure sur toutes les plaques d’immatriculation des voitures de l’état. Avec d’ailleurs la fleur emblème de celui-ci, la fleur d’oranger. Et les Visitors Centers à l’entrée des principales routes de Floride vous en offriront volontiers un jus fraîchement pressé. La production de ces agrumes, autrefois majeure dans l’économie régionale, est aujourd’hui en déclin, à cause de la concurrence mondiale bien sûr, mais surtout de la « maladie du dragon jaune » importée – volontairement diront les complotistes – d’Asie. Tiens, ça ne vous rappelle pas quelque chose ?

Pourtant autrefois, le marché fut prospère. Les producteurs de plus en plus nombreux devaient se démarquer en personnalisant les boîtes en bois de leur production par un slogan marquant, autre que le « Ici on vend de belles oranges pas chères » de Fernand Raynaud. Nous avons retrouvé quelques-unes de ces étiquettes promotionnelles au musée d’histoire de la Floride, dont on peut se demander pour certaines si elles faisaient vraiment vendre. La belle-mère ou les soldats ennemis font plutôt sourire maintenant, tandis que l’indien offrant ses fruits au conquistador ferait plutôt grincer des dents. Après tout est question de goût. Je ne sais pas vous, mais moi, ma préférée c’est la dernière… Et vous, puisque nous sommes en période électorale, vous auriez voté pour laquelle ?


Quoi ? Encore un musée Dali ?

Oui mais celui-là il est privé, et c’est la plus importante collection mondiale privée d’œuvres de Salvador Dali. Elle a été assemblée par un couple de collectionneurs fous de l’artiste (et non du chocolat comme dans la pub) et suffisamment riches pour acquérir au fil des années plus de 200 œuvres. On y trouve notamment 7 des 18 toiles géantes réalisées par Dali dans sa vie, dont les célèbres « Découverte de l’Amérique par Christophe Colomb », reflétant sa propre découverte du continent sous un angle artistique, et « Gala nue devant la mer » qui se transforme en portrait d’Abraham Lincoln dès lors que l’on s’éloigne à l’autre bout de la pièce. Figurent aussi les tableaux « Les marché des esclaves avec le buste invisible de Voltaire » et « Les persistances de la mémoire » avec ses montres molles, montres que l’on retrouve aussi bien dans le jardin attenant au musée, sur un banc mou bien sûr, qu’en grandes quantités dans la boutique, business oblige. Tout ça se trouve à St Petersburg, enfin la version américaine, pas l’autre.


Mais qui donc était en vedette américaine ?

Le musée Dali accueille toujours une exposition temporaire. Cette fois-ci l’invité n’était rien d’autre que son ami Picasso. Bon, j’avoue que le cubisme m’impressionne moins que le surréalisme, je ne suis donc pas un grand fan de l’invité. Je vous mets quand même quelques œuvres qui ont accroché mon regard. J’ai été interrogé aussi par les titres d’un certain nombre de dessins pas toujours évidents à relier avec le visuel. Sauriez-vous retrouver par exemple les titres des 3 œuvres ci-dessous ? Vous trouverez les bonnes réponses en bas de ce chapitre, après mes 2 portraits. Je cherchais en effet un moyen informatique de convertir ma photo en portrait style cubiste. Je n’ai pas trouvé, mais grâce au site Google Art & Culture, j’ai pu me confectionner deux bouilles sympathiques en mode Van Gogh ou Vermeer.


Légende à retrouver :
A1 : Vent arrière ?
A2 : Homme assis ?
A3 : Prière d’été ?
Légende à retrouver :
B1 : Buste de Céretane ?
B2 : Serveuse Céretane ?
B3 : Boulangère Céretane ?
Légende à retrouver :
C1 : Maître d’école ?
C2 : Chasseur ?
C3 : Accordéoniste ?


Que feriez-vous un week-end à Orlando ?

Loin d’aller grossir les files d’attente des parcs d’attraction, nous sommes allés à la rencontre de notre famille-sœur américaine. Nous étions en relation depuis des années, après qu’ils aient généreusement accepté de recevoir notre fils Achille plusieurs étés de suite, de façon totalement bénévole. Des séjours d’immersion linguistique au départ, encadrés par l’association Horizons du Monde tout à fait recommandable, qui auraient pu s’arrêter là si ne s’était créée une relation intime entre cette famille au grand cœur et notre fils. Qu’ils appellent « notre fils français » tout comme le nôtre les appelle « ma famille américaine ». Le père, Tim, professeur de musique, est  tout aussi facétieux que grand amateur de sauces pimentées qu’il fabrique lui-même et qui ont ravi le palais exigeant de notre Achille. La mère, Chris, travaille dans un diocèse où elle est aussi choriste. Elle nous a paru à la fois très sensible et forte de caractère. Leur fils, Ben, grand copain du nôtre et très complice avec lui lors de ses séjours, est malheureusement décédé brutalement dans un accident de la route où son véhicule a été percuté par un chauffard de 17 ans sans permis. Nous avons vécu cette période tragique par réseaux sociaux interposés et admiré alors la dignité de cette famille très croyante qui s’est appuyée sur la religion pour se relever. Tim et Chris ont aussi deux filles, que nous connaissons moins, mais dont notre fils nous dit beaucoup de bien. Notre traversée des USA était l’occasion idéale de concrétiser notre souhait d’aller les rencontrer en vrai. Et ce week-end a comblé nos attentes. Le samedi pluvieux nous a octroyé des heures de discussion (en anglais, oui, oui) où nous avons échangé nos expériences et ouvert nos cœurs. Un grand moment émotionnel. Le dimanche était plus détendu et, avec le retour du soleil, Tim et Chris nous ont emmené faire une belle balade nature aux environs du Lac Monroe. Comme vous pourrez le constater sur les photos, la nature était au rendez-vous, dont cette source bien à l’image de cette amitié qui venait de (re)naître. Dommage que les photos ne montrent pas réellement le côté humain, pourtant le plus important ces deux jours-là, Merci à nos hôtes que nous espérons vraiment revoir très bientôt.


Et vous, auriez-vous voté vert ou verre ?

Nous avions le choix ce matin-là entre un jardin botanique et une galerie d’œuvres d’art en verre. Nous avons finalement voté verre, ce qui s’est avéré un excellent choix puisque la galerie était dotée d’un jardin tropical exquis. Nous avons laissé Roberto avec un peu d’appréhension sous des peintures murales effrayantes avant de nous engouffrer dans cet atelier où l’on expose aussi bien que l’on travaille le verre. Les œuvres magnifiques nous ont laissé sans voix. Enfin juste de quoi discuter un peu avec le responsable de l’exposition. Nous ajoutons volontiers à notre carnet d’adresses cette Duncan McClellan Gallery de St. Petersburg en Floride pour y refaire un petit tour dans quelques années lorsque nous aurons terminé notre tour du monde et que nous aurons éventuellement une maison à aménager.

La bonne surprise donc, c’était le petit jardin attenant, associant avec un goût certain plantes tropicales, orchidées magnifiques, sculptures et œuvres en verre, le tout gardé par un chat accueillant. Le vert au service du verre en quelque sorte, nous étions comblés.


Docteur Jekyll ou Mister Hyde ?

C’est la question que l’on peut se poser devant les automobilistes américains. Très courtois lorsque nous sommes piétons, attendant même de l’autre côté du carrefour que nous ayons fini de traverser. Très patients aux carrefours munis de 4 stops, laissant chacun s’avancer tour à tour dans l’ordre d’arrivée, ce qui est parfois compliqué lorsqu’une dizaine de voitures sont présentes. Mais les mêmes (ou pas ?) peuvent être déchaînés sur les grands axes et les voies rapides, circulant bien au-delà des limites de vitesse autorisées, doublant par la droite sans prévenir, zig-zaguant entre les files de voitures, traversant soudain en venant d’une rue à droite 4 files d’un coup pour se mettre sur celle de gauche. Et je ne parle pas de la circulation sur les zébras ou encore des dépassements sur double ligne jaune. Je sens parfois que Roberto, en bon italien fougueux, aimerait en faire de même !


Les Américaines sont-elles aussi belles qu’on le dit ?

Nous sommes allés le vérifier dans ce musée qui leur est dédié. Et nous ne pouvons que le confirmer devant ces citadines aux châssis rutilants, aux pare-chocs astiqués, aux amortisseurs souples, aux bas de caisse avantageux, aux lève-vitres impulsionnels. Ou encore devant ces sportives aux airbags contenus mais aux filtres à air et à particule développés, capables, promptes à l’allumage, de démarrer au quart de tour et de jouer leur rôle de convertisseur de couple. Et encore, souhaitant limiter nos crit’air de jugement, ne pas risquer de vanne EGR ni de se prendre un soufflet de cardan dans la tête de delco, nous éviterons de parler des pompes à huiles et de tout ce qui est décapotable, les vices cachés, quoi. Ah oui, quelles Belles Américaines !


Peut-on tout mettre en boîte ?

Les épinards, d’accord, parce que ça rend plus fort et du coup on peut ouvrir la boîte en l’écrasant avec une seule main. J’ai essayé, mais comme je n’avais pas encore mangé d’épinards, je n’ai pas eu la force suffisante pour ouvrir la boîte. Euh ça ne marche pas le truc de Popeye ! Mais le vin… Oh non pas le vin ! Et pourtant ils l’ont fait. Ici on trouve des rouges, des blancs, des rosés et des champagnes …en canettes. Sacrilège !

Et les gens ? Allez, sardinons-nous dans la grosse caravane en forme de boîte de conserve que nous venons d’offrir à Roberto. Ah, vous doutez et vous vous dites que nous n’avons pas pu en arriver là ? Vous avez raison, le véhicule devant la caravane ce n’est pas Roberto, même s’il y ressemble. Et les gens dans la caravane ce n’est pas nous. Ouf !


Connaissez-vous la coquina ?

Rien d’irrévérencieux là-dedans, c’est le nom de la matière première du Castillo de San Marcos, le fort qui a permis à la ville de Ste. Augustine de rester la plus ancienne ville des États-Unis après sa fondation en 1565. La coquina, c’est une roche sédimentaire calcaire formée essentiellement de fragments de coquilles et de limon, présente sur les côtes du Golfe du Mexique. Une fois extraite de la mer, on la fait sécher pendant trois ans avant de la découper en parpaings. Les constructions réalisées ainsi étaient à la fois solides et résistantes aux boulets de canons dont elles amortissaient les impacts, une qualité indéniable pour les forts. Celui de Ste. Augustine n’a d’ailleurs jamais cédé sous le coup des assaillants. Son artillerie a sûrement joué un rôle aussi. En tout cas, une chose est sûre, on n’a rien sans faire des forts.


Une haie d’honneur pour Roberto ?

Pourquoi pas, mais plutôt la majestueuse allée de chênes couverts de mousse espagnole menant à une ancienne plantation près de la ville de Savannah en Géorgie. La ville elle-même est charmante, dotée en son centre de rues toutes aussi arborées et bordées de somptueuses demeures victoriennes. De quoi donner envie de se poser quelque part. Mais non.


Do you have a dream ?

Martin Luther King l’avait, lui, et l’a en grande partie réalisé. Nous avons dormi dans son quartier natal d’Atlanta, près de sa maison, près de l’église où il prêchait la déségrégation auprès de son père, près du mémorial qui rapporte toute sa lutte basée sur la ténacité et la non-violence. Une magnifique histoire. Une vie de lutte difficilement racontable en dix lignes de texte, mais si vous en avez l’occasion, ça fait du bien de se replonger dans cette histoire. A l’opposé total du célèbre pasteur qui était aussi anticapitaliste, un pharmacien d’Atlanta avait lui aussi un rêve qu’il a concrétisé, celui de devenir riche en concevant une boisson pétillante et sucrée dont plus personne ne peut ignorer le nom. C’était probablement une erreur que de visiter le même jour le Mémorial Martin Luther King et le World of Coca-Cola. Le plus significatif est que le premier était gratuit alors que nous avons dû payer 20$ pour regarder les films publicitaires du second (n’y allez pas) dans un bâtiment « noir de monde ». Un qualificatif par contre qui aurait plu à Martin Luther King.

Bon, allez, pour les fans de Coca-Cola je vous promets un paragraphe dans le prochain article. La firme est tout de même un symbole incontournable des États-Unis.


Mais la route nous attire, c’est plus fort que nous, alors nous quitterons juste après la publication de cet article Atlanta et la Géorgie pour le Tennessee, vers le Nord-Ouest. Ci-dessous comme d’habitude la carte du parcours actualisée et les boutons pour communiquer. A bientôt chers lecteurs !

40. VIPs

a. Very Important Polish

Maintenant que nous sommes en Pologne, il est temps de s’intéresser aux Polonais célèbres. Certains sont à l’évidence incontournables, leur présence se sent et se voit dans la vie de tous les jours. D’autres ont suffisamment marqué la mémoire du pays pour y susciter l’installation de multiples statues ou musées. Pour ceux de la dernière catégorie, l’appartenance au pays n’est pas toujours évidente de prime abord, qu’ils y soient simplement nés et partis vivre ailleurs par exemple. Une fois n’est pas coutume,nous vous proposerons de tester vos connaissances sous forme d’un quizz.


Jean-Paul II

Jean-Paul II, le premier de nos VIPs
Le trio de choc…

Premier pape non italien élu, il fait évidemment la fierté de la Pologne, d’autant plus que ses habitants sont particulièrement pieux, comme nous avons pu le constater. Pas une église ou une cathédrale que nous ayons visité n’omet d’afficher au minimum son portrait, sinon une statue ou le récit étendue de sa vie ou de ses œuvres, voire de sa visite car il est passé un peu partout. Le pays est d’autant plus dévoué au grand homme que celui-ci a activement participé au grand mouvement de solidarité qui a permis de soustraire la Pologne à l’occupant communiste.


Lech Walesa

Il aurait volontiers été élu pape après Jean-Paul II s’il avait été donné au peuple Polonais d’en décider. L’électricien moustachu créateur du mouvement Solidarnosc, a réussi a fédérer le pays entier et permis dans un mouvement pacifiste qui lui a valu le prix Nobel de la paix d’obtenir les premières élections démocratiques dans les pays de l’Est sous domination soviétique. L’aéroport de Gdansk, la ville coeur de la rébellion, porte son nom, c’est dire. Et ce n’est pas seulement pour le court mandat qu’il a passé à la tête de la République.


Nicolas Copernic

Cet homme aux multiples talents (il fut tour à tour astronome, chirurgien, économiste, politicien, cartographe, homme de droit, ecclésiastique et j’en passe) fut le premier à découvrir au XVème siècle que la Terre tournait autour du Soleil et non l’inverse comme on le pensait jusqu’alors selon la théorie de Ptolémée. Il a pour cela patiemment mesuré les distances des différents objets célestes de notre système solaire à l’aide d’instruments en bois dont la simplicité parait dérisoire aujourd’hui. Deux siècles plus tard, son compatriote Johannes Hevelius se distinguera en dessinant l’une des premières cartes de la surface lunaire.


Frédéric Chopin

Bien qu’ayant passé la moitié de sa vie à Paris, ce musicien de génie reste ancré dans le cœur des Polonais qui ont baptisé de son nom l’aéroport de Varsovie. Compositeur romantique, il fut aussi un pianiste virtuose. Un concours mondial de piano est d’ailleurs organisé chaque année sur 3 semaines dans la capitale. La moitié des 87 candidats seraient asiatiques. Chopin serait-il encore plus populaire là-bas que dans sa patrie natale ?


Marie Curie

Co-découvreuse du radium, elle contribua largement au développement de la physique atomique et de la médecine nucléaire. Elle obtint pour cela pas moins de deux prix Nobel, l’un de physique et l’autre de chimie. Le radium pour sa part contribua aussi bien à la popularité de cette Polonaise qu’à son décès, la poursuivant jusque dans la tombe puisque sa dépouille encore radioactive pour longtemps repose dans un cercueil plombé. Au Panthéon tout de même, c’est classe! A noter pour les amis Savoyards qui nous suivent que Marie Curie est décédée à Passy. Nous avons habité à moins de 10 km de là pendant 25 ans et nous l’ignorions complètement !


Andrzej Wajda

Considéré comme le père du cinéma polonais moderne, et malgré son prénom inprononcable (je blague, hein ?) il reçut un Oscar d’honneur pour l’ensemble de son œuvre, essentiellement consacrée à l’histoire de la Pologne. Parmi ses films les plus célèbres : Cendres et diamants, L’Homme de marbre et l’Homme de fer, Le Chef d’orchestre, Danton (avec G. Depardieu), Un amour en Allemagne, ou encore Les possédés. C’est lui qui aurait poussé son compatriote Roman Polanski vers la réalisation. Ce dernier, malgré ses déboires avec la justice américaine reste très populaire auprès des Polonais. Nous avons profité de notre passage aux chantiers navals de Gdansk pour revoir le film « L’homme de fer » où l’on plonge dans l’intimité de cette période et où nous avons retrouvé de nombreux lieux symboliques visités le matin même. Ne manquait plus que la rencontre avec le réalisateur, scénariste et metteur en scène, mais malheureusement il est décédé en 2016.


Et les autres…

Qu’ils fassent partie de l’importante diaspora ou qu’ils soient restés chez eux, d’autres Polonais ont acquis une certaine célébrité. Vous allez pouvoir tenter de les retrouver au sein du quiz suivant et aussi pouvoir tester vos connaissaisances sur la Pologne. Bon test !

1°) Parmi les journalistes suivants, lequel (laquelle) est d’origine polonaise ?
A – Natacha Polony ; B – Michel Polac ; C – Laurent Romejko,

2°) Parmi les politiciens suivants, lequel (laquelle) n’est pas d’origine polonaise ?
A – Agnès Buzyn ; B – Nathalie Kosciuszko-Morizet ; C – Henri Krasucki ; D – Nicolas Sarkozy

3°) Parmi les acteurs suivants, lequel n’est pas d’origine polonaise ?
A – Sidney Pollack ; B – Klaus Kinski ; C – Charles Denner ; D – Ross Martin

4°) Quel langage a inventé le polonais Ludwik Zamenhoff ?
A – l’espéranto ; B – le morse ; C – la langue des signes ; D – le Javascript

5°) Comment traduisez-vous le mot polonais « biżuteria » ?
A – bizutage ; B – maison close ; C – bijouterie ; D – vélo à assistance électrique

6°) Parmi les drapeaux suivants, lequel est celui de la Pologne ?

A
B
C
D

7°) Parmi les sportifs suivants, lequel n’a pas une famille polonaise ?
A – Jean-Claude Skrela ; B – Yannick Stopyra ; C – Raymond Kopa, D – Cédric Pioline

8°) Parmi les plats ci-dessous, lequel est le plat national polonais ?
A – le bigos ; B – les cepelina ; C – le räim ; D – les sarmale

9°) Quel est l’intrus (ce n’est pas une Polonaise) ?
A – pâtisserie ; B – danse ; C – vêtement ; D – position du Kamasutra

10°) Question subsidiaire : Quel est l’intrus (pas besoin d’aide, hein) ?
A – carmagnole ; B – campagnol ; C – croquignol ; D – Rubinstein

Notez vos réponses et comparez les à la solution en bas d’article.


b. Voyage Itinérant Polonais

Voici venu le temps de l’éphéméride de la semaine, avec nos petites découvertes illustrées et commentées

Jeudi


Vendredi



La maison où Copernic a vécu une grande partie de sa vie et surtout là où il a construit sa théorie sur le mouvement héliocentrique de la Terre, ridiculisant Ptolémée qui pensait que le Soleil tournait autour de la Terre, le ballot. Le ciel étant rarement favorable à l’observation en Pologne, c’est surtout à l’aide de mesures avec ces instruments en bois que Copernic a travaillé. A noter qu’outre l’astronomie, il a aussi étudié le droit, la médecine, les mathématiques, qu’il a été chanoine, chirurgien, politicien, cartographe et j’en passe. Quel homme !


Samedi

Réveil le matin au bord de la Vistule, sur une ancienne marina désaffectée. Seuls au monde


Dimanche







Lundi


Mardi



Mercredi






c. Varsovia In Poland

C’est là que nous sommes parvenus ce Jeudi 4 Novembre. Nous avons depuis le début parcouru 21 500 km, Roberto est en pleine forme. Nous avons traversé 10 pays et restons avides de découvertes. Donc suite au prochain épisode !

Réponses au quiz : 1C2D3A4A5C6D7D8A9D10D

31. Au fil des jours

L’écume du jour

Mais quelle est donc cette écume mousseuse au bord de cet étang ? Pour en savoir plus, il faut évidemment s’approcher de plus près…

Eh bien on dirait qu’une véritable bataille de polochons vient de se dérouler ici. Cette écume bizarre est bien constituée de plumes, probablement celles perdues par les volatiles qui colonisent en nombre cette zone de l’étang. Simple renouvellement estival ou mue nuptiale, difficile à dire. Quant à l’espèce en question, ni Claudie ni moi n’étant bien forts en noms d’oiseaux, nous attendrons que les spécialistes le disent (d’eider bien sûr… Oui je sais ça ne casse pas trois pattes à un canard).


Le marché du jour

Il y a des trucs bizarres dans les magasins, c’est sûr.

Déjà l’absence de yaourts en pots individuels nous pose problème, nous devons nous contenter des briques d’un litre forcément assez liquides. Depuis notre arrivée en Suède, nous n’avons encore pas trouvé de lait longue conservation et devons acheter du lait frais, et donc forcément nous approvisionner à flux tendu.

Nous sommes très peu consommateurs de sauces, mais là par contre le choix est gigantesque, avec notamment des rayons entiers de sauces en tubes, comme pour la mayonnaise chez nous. Et tout ça dans un rayon intitulé trompeusement « kaviar ». A craindre qu’ils ne montent leur mayonnaise avec des œufs …d’esturgeons !

Les crevettes sont en vrac dans des frigos bahuts. Mais le pire c’est peut-être ces choses douteuses qui flottent dans on ne sait quoi comme ces aliens orangés ou ces gros cornichons jaunes, à prendre en seau complet ou au détail. D’ailleurs la confiture aussi se conditionne en seau ou en boudins souples.

Enfin, les confiseries sont particulièrement abondantes. Les Suédois en sont parait-il les premiers consommateurs en Europe. Pour autant, le rayon le plus coloré n’est pas celui des bonbons mais plutôt celui des fruits, particulièrment bien mis en valeur par des miroirs, comme vous pourrez en juger sur la photo ci-dessous.

marché du jour

Un beau jour à Stockholm

Il ne faut pas croire, le soleil n’est caché en moyenne que 13 jours au mois d’août à Stockholm. Notre séjour dans cette ville a été conforme aux statistiques : une première journée très ensoleillé et une seconde avec de la grisaille et parfois des averses. La capitale est vraiment agréable, très aérée avec sa multitude d’îles qui communiquent par des ponts ou des ferries, lesquels se prennent comme on prendrait un bus (le ticket fait la correspondance avec le métro par exemple). Nous avons joué les touristes classiques. Le récit de nos visites est en photos. Deux attractions font l’objet de chapitres séparés.

stockholm aux beaux jours

Ce n’était pas son jour

Le Vasa avait coulé dans le port de Stockholm 20 minutes après sa mise à l’eau en l’an 1628. Ce navire de guerre devait être à la hauteur de son commanditaire Roi Gustave II Adolphe : richement décoré, richement armé, plus haut que large pour être rapide et efficace. Avec sans doute un peu trop de tout ça, il a perdu l’équilibre à la première brise, s’est couché sur le côté et a sombré en quelques minutes.

Il est resté au fond du port pendant 333 ans avant que l’on réussisse enfin à trouver la technique pour le renflouer. Mais aussi pour le conserver. Il a encore fallu 17 ans d’arrosage au polyéthylène glycol pour que le bois finisse par trouver une certaine solidité et que l’épave puisse enfin être exposée au public. Mais grâce à tous ces efforts, c’est une merveille qui s’offre à nous, unique en son genre. 95% du bateau est d’origine. Difficile de croire quand on voit cette masse impressionnante devant nous, avec tous ces détails dans les sculptures que tout cela est resté plus de trois siècles sous l’eau.

Le vrai Vasa… tel que sauvé des eaux
…et sa maquette au 1/10 avec les couleurs originales

Les ABBA-jours heureux

Le groupe suédois le plus célèbre bénéficie d’un musée dans Stockholm depuis 2013. On y apprend tout sur l’histoire de leur formation, concrétisée en 1970, leur carrière fabuleuse pendant seize années où ils ont vendu plus de 160 millions de disques avant de se séparer en 1986 et de mener chacun une carrière solo. Mais le phénomène ABBA ne s’éteint pas pour autant, de nombreux groupes le font revivre, la comédie musicale puis le film Mamma Mia relancent les ventes. Un projet de spectacle avec les hologrammes des artistes est en cours. Le plus étonnant c’est que le site qui est dédié à ce projet vient tout juste de sortir, pile le lendemain de notre visite. Nous avons peut-être déclenché un truc en faisant une fausse manip sur nos audioguides ? Le lien pour les fans : https://abbavoyage.com/


Deux jours plus tard…

Partis au petit jour sous une pluie battante, nous avons fait une traversée express du sud de la Suède pour rejoindre Göteborg, deuxième ville la plus peuplée du pays. Mais nous vous raconterons cela plus tard, demain est un autre jour.

25. Roberto à la plage

Roberto à la plage

Nous voici maintenant au Danemark. Bien qu’encore dans la zone frontalière avec l’Allemagne, nous ressentons rapidement que nous sommes dans un autre pays, une autre culture. Les routes sont larges et peu fréquentées, parfaitement entretenues, délimitées latéralement par des pointillés. Le pays est tout plat et la vue porte loin. Le climat est océanique, nous en avions perdu l’habitude, et les alternances d’averses et d’éclaircies rythment nos journées sous un vent soutenu qui fait osciller Roberto. Ce dernier doit d’ailleurs circuler les yeux grands ouverts, c’est-à-dire avec les feux de croisement allumés en permanence, sans doute pour être bien visible quand le ciel s’assombrit fortement au passage des perturbations. Nous lui avons aussi apposé sur le pare-brise le disque horodateur adhésif dont sont équipés tous ses congénères autochtones. Les paysages sont beaux, alternant champs agricoles, prairies à vaches ou moutons et fjords encadrés de digues. Les maisons en campagne, typiquement des chaumières ou des maisons de briques, rouges aux volets blancs ou au contraire toutes noires, dépassent à peine de la lande, pour mieux se protéger du vent sans doute. En ville on se permet un peu plus de hauteur. Les Danois adorent placer des figurines de toutes sortes derrière les vitres des fenêtres. Nos premiers villages traversés étaient très pittoresques, mais c’est loin d’être le cas partout. En tout cas la propreté est exemplaire et les maisons sont bien entretenues. Une chose géniale ici est l’absence de masque, même à l’intérieur des boutiques ou des musées. Il est seulement recommandé et du coup très peu le portent. Le passe sanitaire est néanmoins obligatoire dans les salles intérieures des restaurants et dans les musées. Nous avons déjà eu besoin de le produire. Sans que notre QR code européen soit lu par une machine pour autant. Mais ce qui est écrit au-dessous a l’air de satisfaire ceux qui nous l’ont demandé. Côté nourriture ça se présente plutôt bien. Le poisson fumé remplace les saucisses allemandes et le coulis aux airelles qui l’accompagne est délicieux. Le pain est aussi varié qu’excellent. Et que dire des « danoiseries »… Tiens un truc étonnant, lors de notre dernier achat, la boulangerie-pâtisserie vendait aussi des paquets de cigarettes, bien cachés dans une vitrine aux vitres fumées derrière le comptoir. Va savoir pourquoi.

Campagne danoise
Route en forêt (Mogeltonder)

Façades danoises

Eglise de Mogeltonder

Sculpture dans un parc

Statues à Esbjerg

Mets danois (jus de rhubarbe et de fleur de sureau, poisson frais fumé)

La côte Sud-Ouest du Danemark au moins (nous ne connaissons encore que cette partie-là) n’est qu’une longue plage de plusieurs centaines de kilomètres de longueur, avec un dénivelé presque nul qui permet aux véhicules de circuler. Nous l’avons découvert un peu par hasard et n’avons pas résisté à l’envie d’y promener Roberto. C’est de saison après tout. Pas sûr que nous aurions pu y dormir, le camping sauvage est interdit dans tout le Danemark, mais nous y avons tout de même pris le thé fenêtres grandes ouvertes sur la mer du Nord. Une de nos petites pauses comme on les aime.


Un petit point sur notre parcours avant de vous quitter : nous avons parcouru presque 8000 Km depuis le 19 avril. Nous n’avons traversé que trois pays, mais il faut un début à tout et nous avons tout notre temps. A bientôt !

15. D’Allemagne

Comme le suggère ce titre de Patricia Kaas, nous sommes passés outre-Rhin. Roberto sort de France, heureux de se dérouiller les roues. Nous-mêmes avons un peu l’impression de démarrer notre périple ici, tout en sachant que cette sortie de territoire ne durera que 2 à 3 semaines puisqu’il faudra bien aller récupérer nos palettes en provenance de St Barth. Si les campagnes par lesquelles nous sommes arrivés ressemblent beaucoup aux nôtres, les villes ont plus de caractère. Les maisons sont soignées, fleuries, volontiers agrémentées de babioles. Les édifices publics et religieux sont à la fois massifs et raffinés dans leur architecture.

Roberto au vert dans la Forêt Noire, un spot nocturne très tranquille

Baden-Baden, Allemagne

Nous faisons notre première halte à Baden-Baden, toujours fans de villes d’eaux, mais nous sommes restés sur notre faim car les deux établissements thermaux étaient fermés pour cause de vous savez quoi. La seule source publique que nous ayons pu trouver était munie d’un panneau interdisant de la boire en raison du risque de légionnelles. Dommage, car avec ses 69°C nous y aurions volontiers trempé un sachet de thé pour la pause. Nous avons néanmoins arpenté la ville et ses multiples ruelles permettant aux différents étages de communiquer (la ville s’étend de 180 à 668 m d’altitude). Nous avons dormi dans la forêt, noire évidemment, près de la station basse du funiculaire qui grimpe au sommet du Merkur, la montagne qui domine la ville afin de s’y rendre le lendemain. Un funiculaire entièrement automatisé, dans lequel il n’y a plus qu’à s’asseoir et à appuyer sur le bouton « stàrt » pour que la machine se mette en route. Si la fonctionnalité du bouton n’était pas trop ambiguë (c’est comme en anglais mais avec l’accent allemand), ça n’a pas été le cas pour le distributeur de tickets où nous avons dans un premier temps acheté par erreur 2 tickets de bus. Il faut dire que Claudie n’a jamais pris de cours d’Allemand, tandis que pour ma part je me suis arrêté après les 2 premières années. Et les années collège, on sait ce que ça vaut. J’étais d’ailleurs, en tant que délégué de classe, chargé de faire fonctionner le magnéto-cassettes, ça ne m’a pas aidé à me passionner pour la langue. Mais avec l’outil formidable qu’est Google Traduction, nous ne nous en sortons pas si mal. Il suffit de pointer l’appareil photo vers le panneau qui nous intéresse pour que l’incompréhensif texte en germanique se transforme non pas en langue de Molière mais en un franco-charabia à peu près compréhensible. La seule difficulté est pour les textes manuscrits. On peut causer à la machine aussi, mais nous réservons cela aux situations désespérées.

Hall des anciens thermes et détail d’une frise à Baden Baden

Le funiculaire et la vue au sommet du Merkur

Deux jours plus tard, nous parvenons par d’étroites routes de campagne (merci le GPS qui nous évite les dangereuses autoroutes allemandes) à Heidelberg, parait-il une des plus belles villes d’Allemagne et capitale du romantisme. Tant mieux, les amoureux que nous sommes 😉 se sont fondus dans la masse ! Nous avons commencé par la rue piétonne la plus longue d’Europe (2,6 km tout de même) pour nous rendre à l’Office du Tourisme chercher, comme nous le faisons le plus souvent, des recommandations et une carte détaillée de la ville avec si possible des parcours découvertes. Le soir nouvelle nuit en forêt près d’un funiculaire, mais cette fois à sa station haute pour apprécier le décor dès le petit matin et rejoindre le magnifique château en grès rouge du XVème siècle, un moment la demeure de « Monsieur » et « Madame », respectivement le frère de Louis XIV et son épouse locale Elisabeth-Charlotte. Merci aux audioguides en Français ! Par ailleurs, à tous ceux qui doutent encore de l’intérêt de la vaccination, nous avons du montrer patte blanche avant de monter dans le funiculaire, à l’aller comme au retour, en produisant nos certificats sur TousAntiCovid. A défaut, nous aurions dû faire un test dans les 48h !

Heidelberg et son château célèbre

Nous poursuivons notre parcours bavarois par Rothenburg ob der Tauber, cité médiévale magnifiquement conservée, aux décors de cartes postales, dont on peut retenir quelques chiffres intéressants :

3 litres et demi : c’est la quantité de vin qu’a du boire en une seule traite le maire de la ville en 1631 pour sauver celle-ci de la destruction, relevant le défi lancé par l’armée catholique qui l’occupait depuis 3 mois. L’histoire ne dit pas comment il a fêté ça ensuite…

87% : c’est le record national des votes en faveur d’Hitler lors des élections présidentielles de 1932. Il ne sera pas élu pour autant, ne faisant que 37% au plan national. Mais se rattrapera plus tard hélas.

1/3 : c’est la part de la vieille ville détruite par erreur le 31 mars 1945 par les américains qui ciblaient un général nazi. Heureusement, une aide internationale permettra la reconstruction. Oh la bavure !

365 : c’est le nombre de jours par an où l’on prépare Noël au Musée Allemand de Noël. Nous l’avons visité le 21 juin, premier jour de l’été. Pourquoi pas ? Féérique, mais photos interdites. Vous pouvez toujours jeter un œil sur leur site : https://christmasmuseum.com.

42 : c’est le nombre de tours qui hérissent les remparts de la ville sur lesquels on peut cheminer.

7 euros : c’est le prix modique qu’il faut débourser au Kriminal Museum pour une immersion dans le monde de la torture, du Moyen-Age jusqu’aux dernières guerres. De nombreux instruments sont exposés avec leur mode d’emploi. Au Moyen-Age, la torture était une étape comme une autre dans la procédure policière, automatique dès lors que le délit était « probable » et les témoignages insuffisants. Belle époque ! Bon, le musée décrit aussi 1000 ans d’histoire du droit en Allemagne, ça finit sur une bonne note, ouf !

FFP2 : ce sont les masques qu’il faut porter dans tous les lieux publics de la ville. Alors qu’en France ces masques sont réservés aux professionnels de santé et autres professions à risque élevé, ils sont ici imposés à tous les chalands. Il nous a fallu en acheter chez un apothicaire (pharmacien teuton).

Rothenburg ob der Tauber, la cité médiévale

Oui, c’est bien une VolksWagen !

Mais peut-être pas celle-là, qui est la vitrine du Musée Allemand de Noël

Le musée du crime médiéval, un masque de « honte » et un manuel de torture…

La route se poursuit maintenant vers Nuremberg, tout un programme… Auf Wiedersehen !