84. De Durango à San Miguel de Allende

Nous poursuivons notre trajet vers le Sud-Est, longeant la Sierra Madre Occidentale sur son versant Est à des altitudes oscillant entre 1500 et 2500m, ce qui nous procure des paysages variés et des températures agréables dans la journée et un peu fraîches la nuit. Le tout avec un soleil omniprésent. C’est exactement ce qui nous convient. Voici le récit de nos visites.

Plaque Durango
Plaque minéralogique de l’état de Durango

Durango, peu de touristes, beaucoup de scorpions

Cette ville a la malchance de se trouver au milieu de nulle part, à au moins 3 heures de route de l’agglomération similaire la plus proche et à l’écart des circuits touristiques. Considérée de plus comme « zone déconseillée sauf raison impérative » par le ministère français des affaires étrangères, elle a peu de chances de voir sa situation s’améliorer. Nous avons trouvé pourtant une ville paisible, agréable, et attrayante sur le plan touristique.

Lunique mais belle rue pietonne de Durango
L’unique mais belle rue piétonne de Durango

Le centre historique et son architecture coloniale (70 bâtiments classés), la longue rue piétonne coiffée de parasols roses et bordée de boutiques et restaurants, les places animées, les groupes de mariachis mettant l’ambiance au coin des rues, la dizaine de musées et le téléphérique ont de quoi occuper les touristes un ou deux jours.

La cathedrale et une vue aerienne
La cathédrale et une vue aérienne depuis le téléphérique
X
Palais de Zambrano et Museo Francisco Villa
Ruelles colorees et pentues ou pas
Ruelles colorées et pentues …ou pas !
Restaurant sympa sous les arches
Petit café sympathique à l’ombre des arches
Encore de la couleur dans la rue
Encore de la couleur dans la rue, les mexicains ne savent pas faire sans (mais on adore !)
Vestiges du dia de los muertos Une tente etc.
Vestiges du dia de los muertos : un autel géant sous une tente installé par une entreprise de pompes funèbres pour se faire de la pub !
A
A
Jadore la moto remorque
J’adore la moto-remorque…
A lexterieur un gamin samuse avec les cranes laisses en place
A l’extérieur, un gamin s’amuse avec les crânes laissés en place

Notre visite préférée a été celle du Museo de la Ciudad qui met en valeur l’histoire de la ville et deux de ses caractéristiques particulières : son importante industrie cinématographique (c’est là notamment que le Masque de Zorro a été tourné) et son lien particulier avec les scorpions. On y décrit la lutte implacable qu’a mené la ville pour en diminuer le nombre (les habitants étaient payés pour les ramasser), pour en réduire la mortalité grâce à des mesures éducatives et la mise au point d’un sérum performant disponible dans le moindre hôpital de la région. Mais pour nous, le clou du spectacle c’était le terrarium éclairé en lumière noire, hébergeant une bonne centaire de spécimens vivants et mobiles. Le scorpion c’est un peu l’emblème de Durango, et on le trouve dans la ville à toutes les sauces (c’est le cas de le dire car il garnirait certains tacos…)

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L’industrie du cinéma cartonne à Durango. De nombreux films y sont tournés
Durango est aussi connue pour ses scorpions
Durango est aussi connue pour ses scorpions
On en trouve des faux sur les facades mais aussi des vrais au musee
On en trouve des faux sur les façades mais aussi des vrais au musée

Connaissez-vous le Sotol ?

Autant les rayons des supermarchés des états du nord du Mexique débordent de marques de Tequila ou de Mezcal, ceux des boutiques de souvenirs ne jurent que par le Sotol. Toutes ces boissons alcoolisées semblent provenir de l’agave. Qu’est ce qui les distingue ?

L’agave, c’est ce gros cactus hérissé de feuilles pointues, celui qu’on place en nombre au fond de son jardin pour dissuader les voisins de traverser. A moins qu’ils ne soient tentés de venir couper une ou deux feuilles pour en récolter le jus sucré (aguamiel), le faire fermenter pour produire du Pulque (boisson laiteuse légèrement alcoolisée utilisée depuis longtemps par les amérindiens pour leurs rites sacrés), ou le réduire pour en faire du sirop d’agave, un édulcorant. Les voisins pourraient aussi avoir envie de fabriquer une eau-de-vie d’agave, mais là c’est plus compliqué, car il faut récolter la plante entière, qui peut peser plusieurs dizaines de kilos.

Tout est dans le renflement à la base des feuilles, appelé ananas, on voit bien pourquoi. Ces ananas sont cuits puis broyés et additionnés d’eau avant de fermenter quelques jours. Ce sera ensuite l’étape de la distillation puis du vieillissement et de la mise en bouteille.

Le Mezcal est la version la plus ancienne, la plus artisanale, avec une cuisson des ananas dans un four en brique à même le sol, ce qui lui confère une saveur fumée et terreuse, nuancée par l’agave utilisé. La Tequila est le pendant industriel du Mezcal, avec les exigences qui vont avec : uniquement de l’agave bleu, cuisson en étuve et non en four, 40° obligatoires pour l’export, etc. Oubliés les petits producteurs et saveur plus uniforme. Le Sotol se rapproche davantage du Mezcal en termes de fabrication et de saveur, mais utilise un parent de l’agave, le …sotol. De nouveaux venus ont fait leur apparition, comme le Bocanora à base d’agave sauvage (Pacifica) et le Raicilla utilisant 2 sortes d’agaves (lechuguilla et pata de mula) cuites hors sol.

et la degustation bien sur
et la dégustation bien sûr !

Voilà, vous savez tout, il ne reste plus qu’à apprécier et consommer avec modération, comme il se doit. ¡ Salud!


Plaque mineralogique de letat de Durango
Plaque minéralogique de l’état de Zacatecas

Agra, Toulouse, Zacatecas

Quel est le point commun entre ces villes si éloignées ? La couleur rose ! La mexicaine Zacatecas est tout de même la seule à posséder une architecture coloniale, et son large centre historique est magnifique. Le grès rose domine et donne une certaine unité. Il est employé aussi bien pour les nombreux édifices religieux que pour les bâtiments publics, les kiosques des jardins et même l’aqueduc qui traverse une partie de la ville. La majeure partie de cette zone est pavée et parsemée de grandes places et de jardins bien entretenus qui donnent une impression d’espace. Nous avons aussi aimé nous perdre dans le dédale de petites ruelles qui entourent les artères du centre-ville.

Zacatecas ville rose comme son acqueduc
Zacatecas, ville rose, comme son acqueduc
B
Le centre est très animé
De jolies voitures
Les voitures sont blanches…
Les cathedrales et les eglises sont roses
…mais les cathédrales et les églises sont roses,
Les kiosques sont roses
les kiosques sont roses,
Les rues sont euh colorees
les rues sont …euh …partiellement roses
On trouve de jolies places
On trouve aussi de jolies places,
Des theatres et hotels sympathiques
des théâtres et hôtels aux façades attrayantes,
Une place
une Place des Armes, forcément,
un charme colonial certain
bref, un charme colonial certain
La cest juste une paroisse Santo Domingo
Ici, c’est juste une paroisse (Santo Domingo)
pourtant quelle deco interieure
pourtant, quelle déco intérieure !
Car cote deco ils savent y faire
car côté déco, ils savent vraiment y faire !
Ici lentree dun simple musee Admirez le travail
Là, c’est l’entrée d’un simple musée. Admirez le travail !

Zacatecas est dotée de nombreux musées. Nous avons prévu d’en visiter deux ou trois. Nous allons nous rendre aussi au Cerro de la Bufa, la montagne qui domine la ville. La Bufa est d’ailleurs le nom du premier hôtel dans lequel nous avons logé à Mexico en arrivant au Mexique en janvier dernier. Nous avions demandé d’où venait le nom. Ils nous avaient répondu que c’était une montagne quelque part dans le Nord.

Le Cerro de la Bufa (traduction La Montagne en forme d’outre à vin…)

Eh bien voilà, nous y sommes !


Étape au sommet

Nous avons finalement adopté ce Cerro de la Bufa, le point culminant de la ville de Zacatecas, au point de passer la nuit sur le parking du téléphérique, à 2600m d’altitude. Bien entendu, nous avons demandé l’autorisation à la police municipale qui tient un petit bureau sur place. « No problem » nous ont-ils dit avec un grand sourire, nous invitant à choisir une place à notre guise, juste devant eux ou bien plus loin. Nous avons opté pour la 2ème solution, un choix judicieux car c’était plutôt la fiesta au poste de police : musique latino, tacos et bières une bonne partie de la soirée ! A signaler un pick-up-cellule garé assez loin de nous, le premier véhicule de loisirs que nous rencontrons depuis notre arrivée au Mexique il y a 12 jours. Des californiens apparemment, à moins que ce ne soit que le lieu de location de leur véhicule.

Coucher du soleil
Coucher du soleil
A

De notre perchoir, nous avons assisté au coucher du soleil puis au spectacle des lumières de la ville scintillant dans le noir. Après une nuit tranquille bien qu’un peu fraîche (12°C dans Roberto le matin au réveil…) nous sommes allés cette fois contempler le panorama diurne, tout aussi magnifique. Une jolie randonnée en balcon au-dessus de la ville nous a amené en une quarantaine de minutes au cœur de celle-ci. Nous avions rendez-vous avec le musée Rafael Coronel, un peintre et sculpteur local, gendre de Diego Rivera pour ceux qui connaissent, qui présente ici une collection remarquable d’art populaire mexicain accumulée au cours du temps. Notamment une exposition exceptionnelle de 6000 masques mexicains, de nombreuses céramiques préhispaniques et des marionnettes. L’endroit, un ancien couvent, est un délice à parcourir. Plusieurs heures de visite pour 1,60€ l’entrée, c’est donné !

Joli spectacle pendant la randonnee du matin notamment
Joli paysage pendant la randonnée du matin, notamment l’inattendue superposition d’un avant-plan de cactus et d’un arrière plan de téléphérique. J’ai imaginé un instant La Plagne en 2050. Mais que fait la COP27 ?
Le Musee Rafael Coronel
Le Musée Rafael Coronel
Quelques unes de ses oeuvres
Quelques unes des oeuvres de l’artiste, peintures et sculptures,
A
Sans parler des enchanteurs qui se baladent dans le jardin
C’est lui qui a réalisé ces sortes de Merlin l’Enchanteur qui parsèment le jardin
Rien que les exterieurs valent le deplacement
Rien que les extérieurs valaient le déplacement !
A lintrieur une incroyable collection de masques mexicains
A l’intérieur, une incroyable collection de masques mexicains
A
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A
mais aussi des marionettes des ceramiques etc.
mais aussi des marionnettes, des céramiques préhispaniques, etc.

Un p’tit coup de peinture

Zacatecas est décidément une ville d’art et nous n’avons que l’embarras du choix en termes de musées ou de galeries. Nous nous sommes rendus cette fois au Museo Francisco Goitia, présentant dans une jolie bâtisse toute rose de 1948 et pour 80 centimes l’entrée une centaine d’œuvres de 6 artistes zacatacanos du XXème siècle, dont le plus ancien qui a donné son nom au musée, respect des anciens oblige, mais aussi Rafael Coronel dont nous avons parlé au chapitre précédent et Enrique Barajas, le petit dernier, né en 1971. Le premier était connu notamment pour ses portraits d’indiens. Le dernier fait dans l’art abstrait. Je ne suis pas toujours fan, mais là j’ai un peu accroché, et surtout je me suis amusé – traducteur à la main – à lire les légendes pour voir si je percevais ne serait-ce qu’un peu la volonté de l’auteur. Je ne résiste pas au plaisir de vous partager l’exercice. A vous d’attribuer aux 4 œuvres ci-dessous la légende qui convient parmi celles proposées. Solutions à la fin du paragraphe suivant…


Pharmacies

Se procurer des médicaments en voyage n’est pas toujours évident. J’ai lu récemment sur un forum les difficultés d’un voyageur français aux USA pour se procurer une spécialité qu’il prenait régulièrement. La seule possibilité apparemment était qu’il voit un médecin, avec un coût très élevé là-bas. Pourtant, le nombre de médicaments en accès libre est assez impressionnant aux États-Unis comme au Canada. Ainsi trouve-t-on sur les rayons des supermarchés Walmart des boîtes de 200 comprimés de paracétamol 500mg (en France, c’est maximum 16 par boîte), d’aspirine, d’anti-inflammatoires, d’anti-histaminiques, etc. A noter que dans certaines pharmacies comme les Walgreen, on peut faire ses courses d’épicerie et de fruits et légumes en même temps.

Pharmacie
Une pharmacie avec un auvent Coca-Cola et qui vend aussi des glaces…

Nous avons vécu au Mexique une expérience tout aussi étonnante, voire plus : ayant besoin d’un médicament délivrable uniquement sur prescription en France, nous nous présentons à une petite pharmacie de quartier, ouvrant directement sur la rue, et montrons l’emballage de l’ancienne boîte. La pharmacienne nous sort du rayon placé directement derrière elle (là où chez nous on place les anti-rhume et autres bobothérapies) trois flacons vrac du produit en question, en nous disant – et c’est là qu’est l’extraordinaire – que c’est actuellement en promotion et qu’en prenant les trois flacons nous n’en payerions que deux… Pas belle la vie au Mexique ?!


Solutions du quizz : 1C 2B 3D 4A


Plaque mineralogique dAguascalientes
Plaque minéralogique de l’état d’Aguascalientes

Aguascalientes, l’incontournable

Là, je parle juste pour nous puisque nous sommes fans des stations thermales, y ayant vécu 25 ans de notre vie. Donc nous sommes allés tester le seul établissement du centre-ville, présent tout de même depuis 1831, avec uen eau à 38°C dont la composition n’est pas affichée. L’unique bassin collectif étant en travaux, nous nous sommes rabattus sur les bassins individuels, de la taille d’une baignoire à celle d’une petite piscine, alimentés par un gros tuyau style chantier qui a l’avantage de procurer un bon massage en même temps. A défaut d’avoir des rhumatismes, nous n’avons pas pu vérifier l’efficacité revendiquée, mais nous nous sommes bien relaxés. Et le décor art-déco valait largement la visite.

Les thermes dAguascalientes
Les thermes d’Aguascalientes
Couloirs et baignoires au charme desuet
Couloirs et baignoires au charme désuet,
Le bassin collectif malheureusement en travaux
bassin collectif malheureusement en travaux,
Douche énergique à Aguascalientes

Aguacalientes reste par ailleurs une ville agréable à parcourir, avec un beau centre colonial, une superbe mairie toute décorée de fresques, un musée dédié à un illustrateur local du XIXème siècle, Jose Guadalupe Posada, dont nous avons mesuré la difficulté du travail d’alors, toute image à imprimer devant être gravée sur bois ou zinc au préalable. Nous avons raté le célèbre musée de la mort, qui aurait sûrement été intéressant dans un pays comme le Mexique totalement désinhibé vis-à-vis du sujet, mais un écriteau sur la porte annonçait des travaux pour une durée indéterminée… Ce sera pour une autre fois !

La ville et sa belle cathedrale
La ville et sa belle cathédrale
La mairie et ses superbes fresques
La mairie et ses superbes fresques
A
décrivant toute l’histoire de la ville
A
sur deux larges étages
Jose Guadalupe Posada était très célèbre au Mexique pour ses illustrations de presse et de livres
Au XIXème siècle, c’était la technique de l’estampe : il fallait tout graver avant de pouvoir imprimer !
Les couvertures de livres pour enfants ne faisaient pas dans la dentelle…

Intermède ou plutôt interlude

Jouet denfant
Dans un genre de solderie à Aguascalientes, nous avons trouvé au rayon des jouets, à deux pas d’un rayon coquin avec petites culottes en dentelle sexy et vibromasseurs – mais ça n’a rien à voir à part l’électricité – ce surprenant jeu de roulette où l’on s’amuse à prendre des décharges. Je n’ai pas tout lu la notice, mais on peut imaginer que « 2 play ways » c’est 12V ou 2000V, vous en pensez quoi ?

Nous quittons maintenant l’état d’Aguacalientes pour celui du Guanajuato

Plaque mineralogique etat du Guanajuato
Plaque minéralogique de l’état de Guanajuato

Guanajuato la colorée

Nous pensions avoir déjà vu tout l’éventail de couleurs possibles sur les façades des maisons mexicaines, mais là il a fallu nous rendre à l’évidence : nous n’avions encore rien vu. L’assortiment est tel qu’il est inscrit au patrimoine mondial de l’humanité, en parallèle avec la configuration de la ville, toute en ruelles pavées tortueuses, pentues et étroites en surface, et creusée d’un dédale de tunnels où circulent voitures comme piétons en profondeur. Les nombreux édifices coloniaux et l’environnement montagneux ont bien sûr joué un rôle aussi dans l’attribution du titre. La visite a été éprouvante physiquement avec les nombreuses montées et descentes à plus de 2100m d’altitude, avec beaucoup de marches, mais elle a été indubitablement un régal pour les yeux et les objectifs de nos smartphones.

Guanajuato ville de couleurs
Guanajuato ville de couleurs
Roberto doit vite etre gare car la circulation est difficile
Roberto a dû être garé rapidement car la circulation était difficile
Les arbres sont bas de plafond
Les arbres sont bas de plafond,
Les ruelles sont etroites parfois tres etroites
les rues sont étroites, parfois même trèèèès étroites et pleines de marches,
et volontiers encombrees mais tellement belles
parfois encombrées aussi, mais tellement belles !
Et on ne parle pas des tunnels accessibles aux pietons avec meme des arrets de bus
Et on ne parle pas des tunnels, accessibles aux piétons, comportant même des arrêts de bus
Le decor est vraiment fabuleux
Partout ou l’oeil porte, c’est un régal
On est admiratif a tout instant
Il semble faire bon vivre dans ce centre-ville
A
Cote visites un interessant musee des momies
Côté visites, un intéressant musée des momies, extraites du cimetière voisin parce que les descendants ne payaient pas les taxes. De façon inattendue, les corps exhumés s’étaient momifiés de façon naturelle en raison des conditions particulières de sécheresse et de pauvreté en oxygène du sous-sol à cet endroit. Je ne publie pas de photos pour ne pas choquer les âmes sensibles, mais je peux en envoyer à ceux qui m’en feront la demande. Les Mexicains, détachés vis à vis de la mort, y emmènent volontiers leurs enfants ou se prennent en photo dans le cercueil à la sortie !
Un centre iconographique dedie a Don Quichotte
Nous avons visité aussi un centre iconographique dédié à Don Quichotte,
decline a toutes les sauces
le héros de Cervantès y étant décliné à toutes les sauces,
A
Mais aussi en ceramique ou en bois
mais aussi des statues en céramique ou en bois,
et en versions litteraires internationales
et des versions internationales de l’oeuvre littéraire
Il reste a comprendre linteret des Mexicains pour Don Quichotte
Il reste à comprendre l’intérêt des Mexicains pour Don Quichotte… La nostalgie de l’Espagne ?
Tout ca valait bien un petit en cas tamales au poulet E
Ah et puis entre deux visites, nous nous sommes forcément restaurés. Ce tamales (papillote à base de maïs) au poulet était délicieux et pas cher (1,70 € !)

Nous avons stationné dans l’unique « camping » de la ville, en fait un parking protégé sur les hauteurs de la ville – avec une belle vue donc – équipé tout de même d’un petit bloc sanitaire et de quelques robinets d’eau et prises de courant. Nous y avons fait la rencontre d’un couple du Nord, Elisabeth et Bruno, suffisamment férus de voyages pour partir comme nous mais avant l’âge de la retraite. Ils circulent dans un fourgon VW et ont un peu la même philosophie du voyage que nous : la découverte avant tout et donc rarement plus d’une nuit au même endroit.

Pendant ce temps Roberto nous attendait au camping
Pendant ce temps Roberto nous attendait au « camping« 
dans un decor style
dans un décor stylé
Dans les toilettes du camping
Et lui aussi nous attendait dans les toilettes de ce camping. La vie nomade n’est pas de tout repos !

Mexiguel-Ange ?

Ce jeu de mots vaseux m’évite de titrer sur le nom peu évocateur du hameau concerné : Atotonilco. Et pourtant, c’est là que se trouve la « chapelle Sixtine mexicaine » bien plus connue et vénérée des locaux que sa version vaticane. Ignacio de Allende, le héros local de la guerre d’indépendance du Mexique s’y est marié avant de s’associer au curé Miguel Hidalgo pour déclencher les hostilités. C’est la Vierge de Guadalupe de cette église qui figura sur le drapeau des insurgés. Le plafond et les murs de la nef principale et des 7 chapelles adjacentes sont entièrement couverts de fresques baroques. Le Michel-Ange local, dénommé Antonio Martinez de Pocasangre mit trente ans à achever son œuvre. C’est splendide. Dommage que la plupart des touristes du Mexique, préférant les plages de la Baja California ou du Yucatan ne passent pas par là.

De lexterieur leglise ne paie pas de mine
De l’extérieur l’église ne paie pas de mine…
mais de linterieur
mais de l’intérieur…
A
La chapelle voisine nest pas en reste
La chapelle voisine n’est pas en reste
A
L’ensemble est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008

San Miguel de Allende

Encore une ville formidable ou il fait bon se promener (dans tous les sens du terme d’ailleurs puiqu’avec les 1900m d’altitude, les températures sont idéales et le soleil est omniprésent). La cité a été fondée par le moine franciscain Juan de San Miguel (on dirait presque mon prénom) en 1742 et le nom a été complété en 1826 avec celui de Ignacio Allende dont nous avons parlé ci-dessus. En 2008 elle a été classée au patrimoine mondial de l’Unesco et en 2013, honneur suprême elle a obtenu la 1ère place sur 26 villes touristiques mondiales selon le classement très réputé des lecteurs du Conde Nast Traveller magazine, devant Florence, Budapest et Salzbourg. Ok, nous ne le savions pas avant de venir ici, mais nous sommes heureux d’avoir fait le déplacement ! Si la ville se détache ainsi de ses sœurs mexicaines et internationales, c’est que son climat doux et son architecture mixte de style colonial, baroque et néo-classique ont attiré toute une communauté de résidents étrangers et notamment beaucoup d’artistes.

Après avoir garé Roberto au fond d’une impasse tranquille, nous avons exploré la ville et nous nous sommes imprégnés de son ambiance détendue. Pour une fois, nous avons croisé un certain nombre de touristes, la plupart américains. Ils s’entendent plus qu’ils ne se voient : ce sont les seuls qui parlent très fort : le mexicain, et nous venons de le réaliser, n’élève habituellement pas la voix, c’est tout à son honneur. Difficile de vous détailler tout ce que nous avons découvert pendant ces presque deux jours. Nous avons pris bien trop de photos pour pouvoir les publier toutes. Mais ça, c’est plutôt bon signe !

San Miguel de Allende encore une ville aux rues chatoyantes
San Miguel de Allende, encore une ville aux couleurs chatoyantes
A
aux ruelles dans lesquelles il fait bon se promener,
particulierement bien fleurie
particulièrement bien fleuries,
semee de curiosites
et parsemées de curiosités.
On se regale dy photographier les portes
On se régale d’y photographier les portes
avec ou sans personnage
avec ou sans personnage devant
Les magasins dantiquite et dartisanat sont de qualite
Les magasins d’antiquités et d’artisanat sont de qualité
A
En ce dimanche ensoleille les gens cherchent lombre
En ce dimanche ensoleillé, les gens cherchent l’ombre
des arcades ou des parcs
des arcades ou des parcs,
ou encore des eglises
ou encore des églises
Du coup certaines rues peuvent paraitre desertes
Du coup certaines rues peuvent paraître désertes,
mais ce nest quillusion ils marchent a lombre
mais ce nest qu’illusion : les gens marchent à l’ombre !
Nous nous nous sommes refugies dans ce restaurant
Nous, nous nous sommes réfugiés dans ce restaurant
pour un buffet mexicain assez banal
pour un buffet mexicain assez banal
Allez encore quelques photos ce ce joli paysage urbain
Allez, encore quelques photos de ce joli paysage urbain
A
A
Pour finir nous avons visite La Escuela
Pour finir, nous avons visité « La Esquina« ,
un musee ayant pour theme le jouet mexicain
un musée ayant pour thème le jouet mexicain
classes par matieres bambou cartonpte ou corne de taureau
qu’on pourrait classer par matières : bambou, carton-pâte ou corne de taureau,
ceramique ou paille
céramique (un puzzle !) ou paille,
metal os ou noix de coco
métal, os ou noix de coco
Les squelettes etaient bien sur au rendez vous
Les squelettes étaient bien sûr au rendez vous,
vous connaissez les mexicains
vous connaissez les mexicains…
Mais oui cette scene daccident est un jouet
Mais oui, cette scène d’accident est bien un jouet !
Ah et jallais oublier ce marche de lartisanat bien achalande
Ah et j’allais oublier ce marché de l’artisanat, aussi coloré qu’achalandé
A
Pendant tout ce temps Roberto etait gare au fond dune impasse tranquille
Pendant tout ce temps, Roberto était garé peinard au fond d’une impasse tranquille

Il nous reste un peu plus de 2 semaines pour rejoindre Mexico, nous obliquons vers l’Est car d’autres sites touristiques nous appellent, Guadalajara et Tequila entre autres. Au plaisir bientôt de vous raconter tout cela. Ci-dessous les boutons pour nous laisser un commentaire, suivre notre parcours sur Instagram ou vous abonner (les trois sont appréciés !) et comme après chaque article la carte du parcours concerné.

parcours du au novembre
Parcours du 5 au 14 novembre

78. Du Nouveau Mexique à l’Utah

En arrivant au Nouveau Mexique, nous qui pensions être déjà dans le désert le touchons vraiment du doigt, ou plutôt des pneus de Roberto. Mais il s’agit d’un désert coloré, collines jaune-vert parsemées de petits buissons ondulant à l’infini, gigantesques falaises roses faites de couches empilées qui ne demandent qu’à s’effondrer, profonds canyons comme celui du Rio Grande qui ne sont pas dûs à l’érosion mais à l’écartement de plaques tectoniques. Avec 6,7 habitants au Km², les villes sont plutôt rares mais ont un caractère mexicain bien affirmé. Normal puisque c’est le Mexique qui a dénommé la région.


Taos Pueblo, un village figé dans le temps

Le village de Taos Pueblo a été bâti voilà un millénaire, bien avant l’arrivée des colons espagnols, par la tribu des indiens Taos (saules rouges) qui y vit encore, du moins environ 200 de ses membres. L’architecture est particulière à la région, avec des bâtiments rectangulaires aux angles arrondis construits en adobe (mélange de boue et de paille séchée au soleil), souvent sur deux ou trois étages reliés entre eux par des échelles. Afin de conserver les traditions, l’eau courante et l’électricité n’y sont pas installés. L’approvisionnement en eau est assuré par une précieuse rivière qui traverse le centre du village. Le lieu est en grande partie sacré et de nombreuses zones ne nous sont pas accessibles : rues excentrées du village, ancienne église et cimetière, ainsi que toute la montagne en arrière-plan qui serait le lieu de naissance de tous les ancêtres. Mais la partie visitable est tout à fait suffisante pour apprécier l’esthétique et la sérénité du lieu. 19 autres villages indiens de ce type sont encore présents au Nouveau Mexique, mais Taos Pueblo est le plus grand et le seul continuellement habité.

Juste à côté, la petite ville de Taos essaie de conserver les mêmes principes architecturaux, mais le ciment peint a bien souvent remplacé l’adobe et bien sûr l’eau et l’électricité équipent les maisons. Le mélange des styles amérindien, espagnol et anglais lui donne néanmoins un certain charme, attirant pas mal de touristes et un artisanat varié, souvent de qualité.


Chimayo et mes blagues un peu Lourdes

Du temps où elle était occupée par les amérindiens, c’était plutôt une station thermale. Mais lorsque les colons espagnols ont importé (imposé) le catholicisme, les miracles sont arrivés comme par miracle. La terre rouge du coin aurait guéri quelques lépreux, déparalysé des paralytiques, sauvé des tas de gens en fait, comme l’attestent les nombreuses photos de remerciements collées sur les murs et la ribambelle de béquilles suspendues dans une chapelle. Il paraîtrait que pour la Covid aussi ça marchait bien. Nous on avait Raoult, chacun son truc. En tout cas, le succès est tel que la municipalité doit ramener chaque année plusieurs camions de terre pour compenser celle que les fidèles ont emportée avec eux. Je rêve du jour où les emballages plastiques auront un pouvoir guérisseur : les rues seraient d’un propre, mais d’un propre ! Sinon c’était beau et, contrairement aux apparences, je respecte tous ces gens qui se recueillent et prient pour eux-mêmes ou pour leurs proches. Et puis la campagne avec ses falaises roses est superbe.



Santa Fe

Avec ses 2100 m d’altitude, la capitale de l’état du Nouveau Mexique est la plus élevée de toutes les capitales d’état des USA, et sans tricher en plus car elle ne comporte aucun gratte-ciel. De loin, toutes les constructions ont l’air masquées par la verdure. Nous y avons trouvé en conséquence une fraîcheur nocturne bien agréable après les températures élevées de ces dernières semaines.

Architecturalement, elle reprend le style amérindien déjà vu à Taos Pueblo deux jours auparavant : constructions cubiques à bords arrondis, sur plusieurs niveaux décalés, avec poutres apparentes. Mais si les indiens du village en question ont su préserver leurs matériaux (terre argileuse mélangée à de la paille) et leurs traditions (pas d’eau courante, pas d’électricité, transmissions uniquement orales) la grande ville s’est bien entendue convertie au béton et à toutes les commodités modernes (8 heures par jour devant un écran, activité physique sur un tapis, repas livrés par Uber Eat, etc. tout ça grâce à la Santa Fe électricité…). A ce style amérindien s’ajoutent des influences hispaniques (ce sont quand même les Espagnols qui ont créé la ville), mexicaines (Santa Fe a appartenu à ce pays pendant 38 ans mais ont dirait beaucoup plus longtemps), et françaises (juste pour la cathédrale, bâtie par des auvergnats sur le modèle de celle de Volvic, l’eau bénite en moins). Beaucoup d’artistes sont venus s’installer ici, profiter des 300 jours de soleil par an et de la manne touristique hébergée dans les hôtels de luxe.


J’ai pas kiffé Georgia

Georgia O’Keeffe est une peintre américaine de renommée internationale, connue pour ses fleurs et ses paysages peints à la manière « précisionniste », ce qui n’a rien à voir avec l’hyperréalisme, contrairement à ce qu’on pourrait croire et que j’adore. L’artiste ayant fini ses jours à Santa Fe et légué une partie de ses œuvres à la ville, celle-ci reconnaissante lui a ouvert un musée, que nous sommes allés visiter. Claudie a beaucoup aimé, moi pas trop. A vous de juger sur les quelques photos jointes. Il y a quand même quelqu’un qui a payé 44,4 millions de dollars en 2014 pour la grosse fleur blanche sur la dernière photo. Si vos enfants ne savent pas quoi faire plus tard, suggérez-leur de devenir précisionnistes.


Mais j’ai kiffé le folklore

Puisque Santa Fe possède cette réputation artistique, nous en avons cherché une expression peu commune et avons déniché ce Muséum International d’Art Folklorique. Outre des expositions temporaires comme celle sur les démons japonais et cette autre sur le masque anti-covid en tant qu’œuvre d’art, nous avons surtout apprécié l’exposition permanente sur les arts folkloriques rassemblant plus de 160 000 figurines du monde entier. Une vraie caverne d’Ali Baba, on ne savait plus où donner de la tête !



De la bombe, je vous dis !

Je n’avais jamais entendu parler de Los Alamos auparavant. Ça veut dire que finalement ils ont bien fait leur boulot. De garder secret le lieu où ils ont mis au point la bombe atomique. Enfin maintenant c’est public. Pas le laboratoire où ils font encore des trucs louches, mais la salle où ils exposent des maquettes de Little Boy et Fat Man, les tombeurs respectifs de Hiroshima et Nagasaki. En mettant tous les plans pour qu’on puisse en refabriquer une à la maison. Et en plus c’est gratuit. Comme ça on est moins regardants quand ils disent qu’aux endroits où ils ont fait les essais, il n’y a eu aucune conséquence pour les oiseaux, bien au contraire. C’est sûr qu’avec leur 3 becs ils mangent mieux ! Nan, je blague, la dissuasion nucléaire c’est quand même utile. Du moins tant qu’un fou n’en prend pas les commandes.

On apprend aussi quelques anecdotes dans ce lieu chargé d’histoire. Comme celle du navire qui a transporté l’uranium en provenance de Los Alamos qui a été coulé par une torpille 3 jours seulement après la livraison. Où encore celle du photographe qui a pris l’unique cliché disponible du tout premier essai nucléaire, alors qu’il n’était qu’un amateur, chargé par son patron de prendre quelques photos souvenirs des préparatifs. Et enfin le coup de chance de la ville de Kokura, initialement choisie comme cible, remplacée au dernier moment par Nagasaki en raison du mauvais temps. Pensez-y la prochaine fois que vous vous plaindrez de la météo !



Séquence vérité

Si le ciel est souvent bleu sur les photos, c’est qu’il y a un biais de recrutement comme on dit dans les études scientifiques. Si nous sommes plutôt vernis côté météo depuis le début de l’été, on ne peut pas cacher que la grisaille se montre parfois. Mais dès lors que c’est possible, ce sont ces moments que l’on choisit pour faire les courses, les pleins et les vides de Roberto, les lessives, ou tout simplement profiter d’une petite pause. Mais rien besoin de tout ça cette après-midi là, nous avions bien l’intention de visiter ce petit site appelé Chimney Rocks pas trop éloigneé de notre route prévue. Mais le ciel déjà menaçant depuis quelques heures a confirmé nos craintes, et des trombes d’eau se sont abattues sur nous. Attendant l’accalmie sur le parking du site, nous avons vu un ranger venir se garer à côté de nous et nous faire signe d’ouvrir la vitre. Il venait nous informer que la visite du parc était fermée pour aujourd’hui en raison du risque de foudroiement en altitude, mais que nous pouvions venir dans le centre des visiteurs visionner quelques vidéos et explorer l’exposition. Ce que nous avons fait. Dévoué, non, le ranger ? Nous avons suivi ses conseils et appris que ces constructions rocheuses au sommet de la montagne étaient destinées à des observations astronomiques et notamment lunaires. A défaut de pouvoir nous y rendre, nous ne rapporterons que des photos de l’entrée sous la pluie.


Les dessous de table des indiens Pueblos

La région de Mesa Verde, au sud-ouest du Colorado, est un immense plateau recouvert d’une forêt, d’où le nom de « table verte », sillonné de profonds canyons créant autant de falaises de grès abruptes. Les indiens Anasazi puis Pueblos y ont longtemps vécu à sa surface, cultivant leurs champs et récoltant leurs fruits. Pour des raisons diverses, sans doute liées au climat et peut-être à des périodes de guerre, une partie d’entre eux s’est réfugiée vers le 12ème siècle dans de grandes alcôves naturelles au sein même des falaises. Ils y ont élevé des murs, installé des planchers et autres lieux de vie, créant ainsi de vastes bâtisses troglodytes où pouvaient vivre jusqu’à 200 personnes. Ils étaient protégés ainsi, sans doute mieux qu’à la surface, des températures extrêmes des étés et des hivers tout comme des précipitations. Une longue période de sécheresse une centaine d’années plus tard les incita à quitter les lieux et migrer plus loin.

Le parc national ouvert depuis 1906, permet d’observer de loin et de près (en visite guidée uniquement) ces habitations étonnantes. Bien sûr, un bon nombre de randonnées sont aménagées. Nous avons opté pour un parcours de 4 km le long d’un canyon, spectaculaire par son tracé inséré dans les falaises, ses vues vertigineuses et les pétroglyphes à son point ultime.



Il est dans tous ces états

Je veux parler du point géodésique qui se trouve à la jonction de l’Utah, du Colorado, du Nouveau Mexique et de l’Arizona. Au carrefour des 2 axes qui servent de séparation (le 37ème parallèle nord et le 109ème méridien ouest). Au USA on fait simple, on n’y va pas par 4 chemins, si on peut dire. Les touristes viennent en masse s’y faire prendre en photo, mais semblent un peu décontenancé au moment de se positionner. C’est sûr qu’au niveau de l’équateur il n’y a pas de question à se poser : un pied dans l’hémisphère Nord, un autre dans l’hémisphère Sud. Mais là, comment faire avec seulement deux pieds ? A défaut d’y mettre les mains, dans une position peu avantageuse, plusieurs tactiques sont employées : un pied chevauchant deux états, photo en couple procurant l’avantage du bon nombre de points d’appui, ou encore mieux à 4 personne, une dans chaque état. Alors que les boutiques de souvenirs autour exigent encore le port du masque, on est loin ici de la distanciation sociale. Pour la petite histoire, sachez que la position exacte a été déplacée à plusieurs reprises par divers scientifiques coupeurs de cheveux en quatre et reste contestée par certains. En tout cas, c’est le seul endroit aux USA où 4 états de rencontrent en un même point.


Monument Valley

Nous avons eu le plaisir de bivouaquer juste à l’entrée de la vallée, une quinzaine de kilomètres avant le célèbre site, entre deux falaises rougeâtres dont les couleurs se sont enflammées au coucher puis au lever du soleil. Spot gratuit avec table de pique-nique fournie, c’était mieux que collés-serrés dans les campings du parc. Nous avons visité ce dernier en milieu de matinée, alors que le soleil n’était pas encore écrasant et que les touristes étaient encore en nombre raisonnable. Les mots manquent pour décrire cet endroit majestueux où l’on se faufile avec Roberto sur une route en terre entre des rocs montagneux géants aux couleurs rougeoyantes. Les photos parleront mieux que les mots.



Deux ponts trop loin

Après une route fantastique grimpant au flanc d’une falaise et procurant des vues magnifiques, nous parvenons au petit Parc des Ponts Naturels (Natural Bridges National Monument pour les intimes). Une route de 14 km en fait le tour et nous arrête devant 4 ponts, permettant de les observer du sommet et pour les plus courageux de descendre dans le canyon les observer par en dessous. Après la matinée à Monument Valley et compte-tenu de la chaleur de ce milieu d’après-midi, nous avons manqué de motivation pour les deux premiers, situés respectivement à 1 et 3 km de la route, et donc le double pour l’aller-retour. Le troisième nous a paru plus sympathique avec son unique kilomètre retour compris, alors nous sommes allés lui rendre une petite visite. Il nous a offert une arche élégante, bien élancée dans le ciel et semblant assez fragile. Nous avons appris que ces ponts naissent au début d’une boucle d’une rivière, ce qui permet une érosion ciblée au creux de la courbe et la formation progressive d’un trou jusqu’à l’autre côté.


Une journée minérale

Les paysages de l’Utah sont véritablement extraordinaires. Nous avons roulé une grande partie de la journée au milieu de paysages grandioses, montagnes en mille-feuilles minérales ou au contraire en pierres massives que l’érosion transforme en sable pour les premières et en blocs de taille imposante pour les secondes. Les couleurs sont fantastiques, variant d’une région à l’autre entre les gris, les blancs, les jaunes ocre, les mauves et les rouges, sans parler des tons bleutés de certaines parois. Entre les montagnes, des canyons asséchés et façonnés en arabesques ou en champignons par le temps, des couloirs de verdure grâce à l’eau qu’ils recueillent par temps de pluie ou aux rares rivières qui les empruntent, comme le Colorado très boueux à cet endroit. Nous n’avons cessé de nous émerveiller tels des enfants tout au long de la journée et les appareils photo ont bien chauffé. Nous avons terminé par la visite du Capitol Reef National Park, bien dans le ton de ce que nous venions de voir, avec quelques curiosités en plus comme ces pétroglyphes gravés à bonne hauteur sur des falaises. Ce qui les a sûrement préservé du vandalisme dont on a pu constater quelques exemples malheureux au niveau du sol.



Le plus beau des parcs ?

Ce n’est pas nous qui le disons, mais le National Park Service, l’organisme qui gère tous les parcs nationaux des USA. Après chacun en fait son affaire, mais ce Bryce Canyon National Park est véritablement au-dessus du lot et fait partie de nos coups de cœurs de ce voyage. Il s’agit d’un haut-plateau dont l’érosion a créé une multitude de cheminées appelées ici hoodoos. Le phénomène n’est pas unique dans le monde, mais c’est ici qu’il a sa plus forte concentration, rassemblée dans plusieurs zones appelées amphithéâtres. Les multiples tonalités de rose-orangé, la fragilité des édifices, la multiplicité de leurs formes, et leur caractère innombrable en font un spectacle exceptionnel. On commence par les apprécier du dessus, en longeant une falaise, avant de plonger vers leur base, dans des couloirs étroits et impressionnants, afin d’avoir un autre point de vue tout aussi impressionnant du dessous. Tout cela en compagnie de sympathiques chipmunks (de petits écureuils) peu farouches au point de venir tourner autour de vos chaussures. Et bien sûr en compagnie d’autres touristes, mais ce n’était pas le délire non plus. Vraiment un endroit qu’on a adoré.


C’est par ce parc que nous terminons cet article. Il nous reste encore un petit bout d’Utah à parcourir et même encore un parc national avant de rejoindre le Nevada et le célèbre Grand Canyon. Nous allons en avoir encore plein les mirettes et sûrement des choses à vous raconter.