106. La fin des haricots

Eh oui, notre périple Nord et Centro-Américain se termine. Nous avions certes décidé initialement de franchir le Darien Gap par voie maritime, la seule possible pour un véhicule, pour poursuivre notre périple en Amérique du Sud. Et puis plusieurs éléments nous ont fait changer d’avis. En premier, les caprices de l’électronique et des systèmes antipollution de Roberto, qui risquent de s’accentuer avec les hautes altitudes de la cordillère des Andes et la piètre qualité du diesel dans certains pays. En second vient le facteur temps, dans plusieurs sens du terme : comme nous avons un peu traîné, nous risquons d’être à la fois en plein dans la saison des pluies en Colombie ou au Pérou et un peu justes pour arriver vers Ushuaia entre décembre et février, la période la plus propice. En dernier vient, avouons-le, le côté un peu répétitif de la culture latino-américaine, qui fait que les changements ne sont pas énormes d’un pays à l’autre même si tous gardent leur particularité. Et quand on dit culture, cela inclut l’alimentation. Nous sommes lassés de ne trouver dans la majorité des restaurants que des viandes frites accompagnées de riz et de haricots rouges.

La fin des haricots ?

Après plus de 50 000 km parcourus sur ce demi-continent, nous allons repasser par l’Europe. Pas « rentrer » comme certains nous disent, car se sera juste dans la continuité de notre tour du monde. Un « petit » périple en Europe du Sud avant de repartir loin, peut-être vers l’Australie et la Nouvelle Zélande. L’Amérique du Sud, ce sera pour plus tard. Et financièrement, ce n’est pas aussi pénalisant qu’il n’y parait, le shipping entre le Panama est très cher, presque le double que pour aller en Europe alors que le trajet est douze fois plus court. Mais pour l’instant, profitons du Panama, il nous reste une quinzaine de jours avant de quitter le pays.

El Valle de Antón

C’est dans ce cratère volcanique, le deuxième plus grand au monde après celui de Yellowstone, situé à 600 m d’altitude, que viennent se reposer les « capitaleños », nom donné aux habitants de la capitale située à seulement 2 heures de route. Ils viennent y chercher un peu de fraîcheur (tout est relatif) et y pratiquer des activités en extérieur. Nous avons donc suivi leur exemple, nous nous sommes mis au vert quelques jours avant de gagner Panama City.

El Valle de Anton depuis la India Dormida
El Valle de Antón. Tiens, ça m’en rappelle une autre, réservée aux cinéphiles avertis : M. et Mme Mavallée ont 2 filles… Comment se prénomment-elles ? (réponse en légende des photos suivantes)

◊ Le centre-ville

C’est une longue rue principale bordée de boutiques, de restaurants, de petits hôtels, de supérettes, d’un marché permanent et même de voitures-boutiques sur le capot desquelles on vend directement la marchandise. Tout y est à échelle humaine, les bâtiments ne dépassent pas un étage et sont relativement dispersés, laissant une part honnête à la nature. Des routes secondaires s’en éloignent, desservant les habitations plus ou moins riches puis les sentiers de randonnées. La ville recense plusieurs centaines de retraités de nationalités multiples, attirés là par le climat printanier permanent.

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Sur les allées latérales, des demeures de toutes sortes, simples aux couleurs locales ou plus huppées, mais toujours dans un environnement plus que verdoyant
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Les « voisins vigilants », ça marche ici aussi. Gare au lion qui veille !

◊ Le sanctuaire des grenouilles dorées

Cette petite grenouille de 3 à 5 cm de long ne vit qu’ici, à El Valle, où l’on sauvegarde les derniers représentants de l’espèce menacée d’extinction (elle a été filmée pour la dernière fois à l’état sauvage en 2007). Elle est principalement victime, comme d’autres batraciens, d’un champignon mortel pour cette espèce, mais aussi d’un autre parasite appelé « Homme » qui détruit et pollue son habitat. Pour la petite histoire, le centre qui les recueille est situé juste à côté d’un hôtel. Les travaux ayant pris du retard, deux chambres de l’hôtel (Campestre) ont été réquisitionnées pour héberger 300 grenouilles, avec service d’étage à la clef, jusqu’à la mise en route définitive du centre. Le gouvernement panaméen a décidé d’en faire un symbole national, en votant que le 14 août serait la journée nationale de la grenouille dorée. Sera-ce suffisant pour sauver l’espèce ?

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La grenouille dorée panaméenne, hôte VIP de l’Hôtel Campestre

Le centre ne se visite pas, à l’exception d’un petit bureau d’accueil qui possède quelques vivariums, présentés par des naturalistes qui n’hésitent pas à mettre la main euh à la patte pour nous montrer quelques spécimens intéressants. Comme par exemple cette grenouille transparente dont on voyait battre le cœur dans la poitrine.


◊ Les arbres carrés

Ces arbres sont aussi une espèce endémique d’El Valle, on ne les voit nulle part ailleurs dans le monde. Et d’ailleurs ceux qui ont tenté de les faire pousser ailleurs n’ont pu que constater un tronc circulaire. L’arbre appelé Quararibea asterolepis semble pourtant assez commun du Brésil au Costa Rica, mais il ne pousse carré qu’ici. Un vrai mystère ! Pour les découvrir, il faut emprunter un petit chemin près de l’Hôtel Campestre, celui qui a hébergé les grenouilles dorées, et marcher une petite demi-heure dans une forêt, en traversant de petites passerelles au-dessus d’un torrent. Après, difficile de les rater, ils sont munis soit d’un ruban, soit d’une pancarte. Carrément.

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C’est parti pour une randonnée à la rencontre des arbres carrés, avec notre guide improvisé. « Il aime se balader avec les gens » nous a dit le gardien à l’accueil !
Sentier agréable dans la forêt le long d’un torrent, avec quelques passerelles pas trop rouillées.
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De jolis bancs bleu délavé permettent de se reposer. Le chien préfère la méthode Rika Zarai pour se rafraîchir !
Nous arrivons dans une clairière avec des arbres à la base plutôt triangulaire…
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Et puis les voilà enfin ! Clairement identifiés au cas où l’on aurait des doutes

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Petite pause bien méritée au retour sous l’oeil vigilant de notre ange-gardien

◊ La Piedra Pintada

C’est un gros caillou accessible avec un bracelet rose qui témoigne que vous avez bien acquitté le droit d’entrée. 3 dollars qui vous donnent droit à acheter des souvenirs aux stands du couloir d’entrée, à déraper sur la boue qui traîne sur le chemin, à barboter sous l’une des cascades qui le jalonnent, à vous faire éclabousser par les autres et enfin à décrypter les pétroglyphes qui ornent l’une de ses faces, régulièrement soulignés de craie par les locaux, faute de quoi ils seraient moins apparents et risqueraient de déclencher un réflexe de demande de remboursement. On n’est apparemment sûr de rien pour ces dessins gravés. Ni de leur ancienneté (sauf pour l’inscription « Bob was here 2004 » qui n’a pas besoin d’être datée au carbone 14*) ni de leur signification. Certains parlent d’une représentation cartographique régionale du conflit entre les autochtones et les espagnols, mais s’il ne fait aucun doute que le conflit a bien eu lieu, comme partout ailleurs en Amérique, rien ne prouve qu’il ne s’agit pas du dessin d’un gamin du coin ayant représenté la tête de sa petite sœur atteinte de la variole.   


◊ La India Dormida

Ayant eu pendant 25 ans, lorsque nous habitions à St Gervais, l’Indien Endormi de la chaîne des Aravis sous nos yeux, nous n’avons pas été plus surpris que ça de trouver une compatriote allongée sur le bord du cratère d’El Valle. Une amérindienne fille de chef tombée amoureuse d’un conquistador. Le prétendant n’a pas supporté et s’est donné la mort. L’indienne bannie par son peuple est allée se réfugier dans la montagne, s’y est allongée pour toujours, imposant sa silhouette en permanence aux habitants du village et offrant son corps à parcourir à tous les randonneurs de passage. Une belle revanche finalement. Et un joli spectacle panoramique au sommet pour ceux qui se donnent la peine de réaliser l’ascension. De plus, ça ravira mon fils, passionné d’histoire de la guerre, de savoir que je suis monté au front.

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La voyez vous cette belle indienne endormie avec sa chevelure verte ondulante ?
L’ascension se fait par le bras gauche (il parait qu’elle n’a pas de bras droit, mais chut !)
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Le front est un peu plus dégarni mais offre une vue plongeante et panoramique de toute beauté
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◊ Une histoire à dormir de boue

Quoi de mieux après une longue randonnée en pleine chaleur qu’un bon bain chaud ? Et comme nous sommes ici dans le cratère d’un volcan, devinez quoi, on trouve quelques sources thermales. Les Pozos Termales d’El Valle sont à courte distance du centre-ville. Les installations sont rudimentaires, quelques bassins de taille modeste emplis d’une eau couleur ocre de 34 à 38°C et richement minéralisée. Mais avant de s’y plonger, il est recommandé d’appliquer sur le visage, ou plus si affinité, un petit pot de boue que l’on vous remet à l’entrée, et de le laisser sécher avant de tout rincer et de profiter enfin du reposant Graal aquatique.


Panama City

Nous avons troqué les vertes montagnes de notre cratère contre les tours bétonnées de la capitale. Un passage utile, pour ne pas dire nécessaire, à notre prochain shipping (je reviendrai plus tard sur ces formalités) auquel nous joindrons j’espère l’agréable, la mégapole possédant tout de même quelques attraits touristiques.

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◊ Panama Viejo

Afin de commencer par le commencement, nous visitons d’abord Panama Viejo, les ruines de la ville initiale, construite dès 1519, la toute première bâtie par les Espagnols sur la côte Pacifique de l’Amérique. Entre les conflits avec les autochtones, qui ont défendu bec et ongles leur territoire et leur culture avec la fin malheureuse que l’on connaît, les nombreuses attaques de pirates qui savaient bien que l’or du Pérou transitait par cette ville pour aller en Espagne, les incendies et les tremblements de terre, le site fut jugé insécure et la capitale fut transférée à 8 km de là, renaissant dans le quartier appelé actuellement Casco Viejo en 1671.

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Maquette de Panama Viejo telle qu’elle était au XVIIème siècle

Panama Viejo est désormais, malgré ses 500 ans à peine dépassés, un site archéologique classé. Il reste peu de choses de la ville initiale, les habitants s’étant largement servi dans ses murs pour reconstruire la nouvelle ville, mais les travaux de réhabilitation et les panneaux explicatifs permettent d’imaginer la ville telle qu’elle était avant son brutal déclin. La tour de la cathédrale, réaménagée en observatoire, permet d’apprécier le site vu de haut avec la skyline de la City en toile de fond, et de mesurer du coup le contraste saisissant de l’évolution de la technologie et de la civilisation en quelques siècles seulement. Un musée permet de compléter ses connaissances dans une fraîcheur bienvenue (40°C ressentis à l’extérieur).

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La cathédrale, dont le clocher en cours de restauration permet d’aller observer le site de haut
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Joli panorama en effet. Un dessin au-dessous permet d’imaginer la ville du même point de vue autrefois
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La nature est un peu préservée en plein coeur de la ville. Nous avons bien aimé cette visite !

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Le parking du site archéologique n’est pas prévu pour y passer la nuit. Mais nous avons tout de même tenté notre chance auprès de l’agent de sécurité. Après un refus initial et des échanges sympathiques sur notre parcours, Carlos a finalement accepté. Après, il est venu rediscuter à plusieurs reprises et est même venu nous demander le lendemain matin si nous avions bien dormi ! Ce qui était le cas avec le site pour nous seuls, une petite brise de mer rafraîchissante et une jolie vue sur la skyline de Panama City en prime
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Organisation du shipping

Ah le bon temps des traversées en ferry des fjords de Norvège, où l’on montait directement sur le pont du bateau nous attendant au bout de la route et où l’on débarquait de l’autre côté sans avoir montré le moindre papier ni sorti le moindre argent (la plaque minéralogique était scannée et le montant débité de notre carte bancaire quelques semaines plus tard).

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Traversée en ferry du Bjørnafjorden (Norvège) en route vers Bergen en septembre 2021

Ici Roberto va quitter un pays pour un autre, un continent pour un autre pour un parcours de plusieurs semaines, une tout autre logistique.

◊ Choix du mode de transport

La première étape a été de choisir le mode de transport parmi 3 possibles : le container, le flat rack et le RO-RO. La première était à la fois la moins chère et la plus sécuritaire, à condition de trouver un partenaire pour partager le container, la recherche ayant été faite par les réseaux sociaux et un prestataire panaméen. La seconde nécessitant également un partage, était la solution la plus sécuritaire pour un véhicule ne tenant pas dans un container même réhaussé (2,58m de hauteur maximum). Faute d’avoir trouvé à temps quelqu’un pour partager avec nous, nous avons dû nous rabattre sur la 3ème solution, le Roll on – Roll off, alias RO-RO. Au lieu d’expédier le véhicule verrouillé, on confie ici les clés au transporteur pour qu’il puisse le conduire lui-même dans et hors du navire. Et quand tout est ouvert, les véhicules sont malheureusement souvent fouillés et dépouillés, ce qui nous est arrivé à l’aller. Nous avons choisi cette fois de ne rien barricader et de transporter avec nous dans l’avion le plus de biens possibles.

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Choisir entre container, flat rack et RO-RO… quand c’est possible !
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C’est finalement sur un navire de ce type, de la compagnie Wallenius Wilhelmsen, que Roberto va voyager

◊ Choix du transitaire

Une fois le transport déterminé, nous avons fait faire des devis, assez facilement puisque tout se fait en ligne. Entre IVSS, Seabridge et Overland Embassy, c’est la première compagnie qui s’est révélée la plus intéressante. Après, ce sont des échanges de courriels et de documents, la procédure est plutôt bien organisée. On met à notre disposition, moyennant rémunération, un agent portuaire qui nous guidera dans toutes les étapes sur place.

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Page d’accueil de la compagnie IVSS

◊ Le certificat de non-gage

Côté paperasse, le plus pénible au Panama est l’établissement de notre équivalent de certificat de non-gage. Mais alors que chez nous l’opération se fait simplement en ligne, il faut commencer là-bas par faire vérifier l’identité de son véhicule, 2 à 3 jours ouvrables avant la date de dépôt au port.

Et il faut y être de bonne heure, entre 6 h et 7h30 du matin, car ils ne vérifient que les véhicules arrivés dans cette tranche horaire-là et pas plus de 25 par jour ! Afin d’assurer nos arrières, nous sommes arrivés à 5h45, il faisait encore nuit, sur un terrain vague devant un bâtiment à moitié délabré. 30mn plus tard, une porte s’est ouverte et j’ai pu m’inscrire sur la liste d’attente, avec le n°1. L’inspection proprement dite n’a démarré que vers 7h30 (des fois c’est plus tard). Deux agents ont sorti un bureau du bâtiment et l’ont amené sur le terrain vague. Puis les candidats du jour se sont présentés un par un pour faire valider leurs papiers. Seulement une fois que tout le monde a été enregistré, les inspections ont commencé, presque dans l’ordre des numéros (nous sommes passés en 3ème…). Vérification rapide du numéro d’identification du véhicule et de la plaque. Moins de 5mn. Après quoi nous sommes invités à revenir le lendemain 10h pour obtenir le document final. De nouveau quelques papiers à remplir et à photocopier, presque 1 heure d’attente et nous voilà en possession de notre sésame. Il paraîtrait qu’en donnant un gros billet au port on pourrait s’en passer mais chut !

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Tout ça pour ça ! Et le papier n’est valable que 8 jours. Si le bateau prend du retard, il faudra tout recommencer !

◊ Préparation de Roberto

Nous allons nous poser dans un petit hôtel sympathique entouré de verdure pour préparer Roberto au shipping. Nous prenons une chambre, ce qui va nous permettre à la fois de dormir au frais et d’avoir les coudées franches pour vider nos placards. Nous avons acheté une valise dans un centre commercial voisin pour emporter le maximum de ce qui nous tient à cœur ou qui est difficilement remplaçable. Pour le reste, la compagnie exige que le véhicule ait l’air « vide ». Donc nous enfermons tout ce qui reste dans les placards. Les réservoirs d’eau doivent être au minimum, et nous ne devons laisser qu’un quart de diesel, ce qui est très frustrant compte-tenu du prix du litre à 80 centimes d’euro !

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L’Hôtel Amador Familiar à Panama City ; 33$ la chambre, ça va
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Le tableau réservé aux visiteurs dans la salle à manger. Mais où est Charlie ?

◊ Abandon des plantes vertes

Difficile de se rappeler où nous avons acheté ce mignon petit cactus dans un pot de céramique à la forme d’un combi VW, symbole parfait du voyageur nomade. Je dirais entre 6 et 12 mois. Nous l’avons choyé, arrosé avec parcimonie, préservé des chaleurs extrêmes et exposé au mieux, notamment en lui trouvant un petit restant de lumière les moments où nous avons abandonné Roberto sur des longues durées. Nous lui avons trouvé une résistance exceptionnelle, nous nous sommes félicités de notre inhabituelle main verte. Et quand il a fallu préparer Roberto pour la grande traversée, nous nous sommes résolus à lui faire nos adieux, tout importation transatlantique de plantes étant prohibée. Nous avons décidé de le remettre en pleine terre, de lui rendre sa liberté en quelque sorte, dans le jardin du petit hôtel où nous avons séjourné pour les préparatifs. Je dépote, donc et découvre sous une mince couche à l’apparence de la terre un morceau de polystyrène expansé. Géniale solution pour éviter les surplus d’eau pensais-je avant de découvrir une tige verte bien cylindrique se terminant par un bord net. Aurais-je arraché malencontreusement les racines ? Le petit être va-t-il réussir à reprendre après ça ? Et puis j’y regarde de plus près, puis, après un doute, d’encore plus près, avant de réaliser que notre cactus si résistant est …en plastique. Une prouesse d’imitation car j’ai quand même caressé le fin duvet des feuilles plus d’une fois pour vérifier sa santé, mais tout de même, une vraie déception !


◊ Dernier repas entre amis

Nous allons maintenant longer le canal du Sud au Nord pour rejoindre Manzanillo, le port de la ville de Colón où nous devons déposer Roberto. Dommage de devoir aller là alors que notre navire faisait escale à Panama City, mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Avant de rejoindre l’endroit où nous allons passer la nuit, nous devons encore trouver un laveur d’autos pour Roberto, qui doit être exempt de salissures et de boues comme il est précisé dans les consignes. Pas facile un dimanche soir, mais rien d’impossible ici. Notre premier choix sur Google Maps, pourtant marqué « ouvert en ce moment » semble abandonné depuis des lustres. Le second n’est pas à l’endroit indiqué, nous le trouvons grâce à un passant que nous prendrons à bord de Roberto pour nous y conduire, sur sa proposition !

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Grand lavage pour Roberto. La poutrelle du toit était bien basse, c’est passé à 2 cm du lanterneau !

Nous retrouvons sur un joli spot près de l’écluse de Gatún, la plus proche de l’Atlantique, une famille française que nous avions rencontrée pour la première fois au Nicaragua. Hasard du calendrier, ils rapatrient leur véhicule en Europe sur le même bateau que nous. Joie des retrouvailles, échanges sur nos parcours respectifs et plus largement sur nos aspirations communes, partage des restes alimentaires puisqu’il ne faut rien laisser de tel dans les véhicules. Bref un repas et une soirée en commun bien sympathiques, dans un cadre idyllique au bord de l’eau (on oubliera vite la musique forte du gros camion venu récupérer un bateau sur le bras de mer, ça n’a duré qu’un temps). Et nous ferons une partie de nos formalités ensemble le lendemain avant de nous séparer pour quelques semaines. Eux partent « tromper le temps » de la traversée en allant visiter la Namibie, super projet, tandis que nous choisissons de rester un peu plus longtemps sur le Panama avant de rejoindre la Belgique. Nous devrions nous retrouver à Zeebrugge mi-juillet.

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Merci à Julie (de l’autre côté de l’objectif) pour cette belle photo-souvenir avec Victoria, Wil et Zach.
Si vous voulez suivre leur voyage, ils sont @notre_roadtrip sur Instagram
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Notre joli spot au bord d’un bras de mer près de Gatún, avec de belles couleurs au lever du soleil
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◊ Roberto au dépôt

Nous retrouvons au port notre agent facilitateur qui fera toutes les démarches à notre place, ce qui est bien pratique quand on ne connait pas les lieux ni ne maîtrisons la langue. Après 2 heures de formalités, dont inspection douanière, chien sniffeur de drogue, annulation du permis d’importation temporaire et mention ad hoc sur nos passeports (car il y était écrit que nous n’avions pas le droit de quitter le pays sans notre véhicule), tout est réglé. Nous abandonnons Roberto et repartons à la capitale. Nous le reverrons dans un mois en Belgique. Il va voyager avec le Titus, que nous allons suivre à la trace sur le site marinetraffic.com, et qui est localisé au moment de la rédaction de cet article au large des côtes du Nicaragua.

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Roberto à la douane de Manzanillo, avec son copain Las Vegas. Nous les reverrons dans 1 mois

Notre voyage va désormais se poursuivre quelque semaines sans Roberto. Mais pas question de nous laisser aller ! Nous allons rester un peu sur Panama City et, tout en visitant la ville, réfléchir à notre parcours jusqu’à Zeebrugge. Vous saurez ça bientôt. Merci de nous lire !

Parcours Panama
Parcours Panama d’El Valle à Manzanillo via Panama City. En version zoomable ici

78. Du Nouveau Mexique à l’Utah

En arrivant au Nouveau Mexique, nous qui pensions être déjà dans le désert le touchons vraiment du doigt, ou plutôt des pneus de Roberto. Mais il s’agit d’un désert coloré, collines jaune-vert parsemées de petits buissons ondulant à l’infini, gigantesques falaises roses faites de couches empilées qui ne demandent qu’à s’effondrer, profonds canyons comme celui du Rio Grande qui ne sont pas dûs à l’érosion mais à l’écartement de plaques tectoniques. Avec 6,7 habitants au Km², les villes sont plutôt rares mais ont un caractère mexicain bien affirmé. Normal puisque c’est le Mexique qui a dénommé la région.


Taos Pueblo, un village figé dans le temps

Le village de Taos Pueblo a été bâti voilà un millénaire, bien avant l’arrivée des colons espagnols, par la tribu des indiens Taos (saules rouges) qui y vit encore, du moins environ 200 de ses membres. L’architecture est particulière à la région, avec des bâtiments rectangulaires aux angles arrondis construits en adobe (mélange de boue et de paille séchée au soleil), souvent sur deux ou trois étages reliés entre eux par des échelles. Afin de conserver les traditions, l’eau courante et l’électricité n’y sont pas installés. L’approvisionnement en eau est assuré par une précieuse rivière qui traverse le centre du village. Le lieu est en grande partie sacré et de nombreuses zones ne nous sont pas accessibles : rues excentrées du village, ancienne église et cimetière, ainsi que toute la montagne en arrière-plan qui serait le lieu de naissance de tous les ancêtres. Mais la partie visitable est tout à fait suffisante pour apprécier l’esthétique et la sérénité du lieu. 19 autres villages indiens de ce type sont encore présents au Nouveau Mexique, mais Taos Pueblo est le plus grand et le seul continuellement habité.

Juste à côté, la petite ville de Taos essaie de conserver les mêmes principes architecturaux, mais le ciment peint a bien souvent remplacé l’adobe et bien sûr l’eau et l’électricité équipent les maisons. Le mélange des styles amérindien, espagnol et anglais lui donne néanmoins un certain charme, attirant pas mal de touristes et un artisanat varié, souvent de qualité.


Chimayo et mes blagues un peu Lourdes

Du temps où elle était occupée par les amérindiens, c’était plutôt une station thermale. Mais lorsque les colons espagnols ont importé (imposé) le catholicisme, les miracles sont arrivés comme par miracle. La terre rouge du coin aurait guéri quelques lépreux, déparalysé des paralytiques, sauvé des tas de gens en fait, comme l’attestent les nombreuses photos de remerciements collées sur les murs et la ribambelle de béquilles suspendues dans une chapelle. Il paraîtrait que pour la Covid aussi ça marchait bien. Nous on avait Raoult, chacun son truc. En tout cas, le succès est tel que la municipalité doit ramener chaque année plusieurs camions de terre pour compenser celle que les fidèles ont emportée avec eux. Je rêve du jour où les emballages plastiques auront un pouvoir guérisseur : les rues seraient d’un propre, mais d’un propre ! Sinon c’était beau et, contrairement aux apparences, je respecte tous ces gens qui se recueillent et prient pour eux-mêmes ou pour leurs proches. Et puis la campagne avec ses falaises roses est superbe.



Santa Fe

Avec ses 2100 m d’altitude, la capitale de l’état du Nouveau Mexique est la plus élevée de toutes les capitales d’état des USA, et sans tricher en plus car elle ne comporte aucun gratte-ciel. De loin, toutes les constructions ont l’air masquées par la verdure. Nous y avons trouvé en conséquence une fraîcheur nocturne bien agréable après les températures élevées de ces dernières semaines.

Architecturalement, elle reprend le style amérindien déjà vu à Taos Pueblo deux jours auparavant : constructions cubiques à bords arrondis, sur plusieurs niveaux décalés, avec poutres apparentes. Mais si les indiens du village en question ont su préserver leurs matériaux (terre argileuse mélangée à de la paille) et leurs traditions (pas d’eau courante, pas d’électricité, transmissions uniquement orales) la grande ville s’est bien entendue convertie au béton et à toutes les commodités modernes (8 heures par jour devant un écran, activité physique sur un tapis, repas livrés par Uber Eat, etc. tout ça grâce à la Santa Fe électricité…). A ce style amérindien s’ajoutent des influences hispaniques (ce sont quand même les Espagnols qui ont créé la ville), mexicaines (Santa Fe a appartenu à ce pays pendant 38 ans mais ont dirait beaucoup plus longtemps), et françaises (juste pour la cathédrale, bâtie par des auvergnats sur le modèle de celle de Volvic, l’eau bénite en moins). Beaucoup d’artistes sont venus s’installer ici, profiter des 300 jours de soleil par an et de la manne touristique hébergée dans les hôtels de luxe.


J’ai pas kiffé Georgia

Georgia O’Keeffe est une peintre américaine de renommée internationale, connue pour ses fleurs et ses paysages peints à la manière « précisionniste », ce qui n’a rien à voir avec l’hyperréalisme, contrairement à ce qu’on pourrait croire et que j’adore. L’artiste ayant fini ses jours à Santa Fe et légué une partie de ses œuvres à la ville, celle-ci reconnaissante lui a ouvert un musée, que nous sommes allés visiter. Claudie a beaucoup aimé, moi pas trop. A vous de juger sur les quelques photos jointes. Il y a quand même quelqu’un qui a payé 44,4 millions de dollars en 2014 pour la grosse fleur blanche sur la dernière photo. Si vos enfants ne savent pas quoi faire plus tard, suggérez-leur de devenir précisionnistes.


Mais j’ai kiffé le folklore

Puisque Santa Fe possède cette réputation artistique, nous en avons cherché une expression peu commune et avons déniché ce Muséum International d’Art Folklorique. Outre des expositions temporaires comme celle sur les démons japonais et cette autre sur le masque anti-covid en tant qu’œuvre d’art, nous avons surtout apprécié l’exposition permanente sur les arts folkloriques rassemblant plus de 160 000 figurines du monde entier. Une vraie caverne d’Ali Baba, on ne savait plus où donner de la tête !



De la bombe, je vous dis !

Je n’avais jamais entendu parler de Los Alamos auparavant. Ça veut dire que finalement ils ont bien fait leur boulot. De garder secret le lieu où ils ont mis au point la bombe atomique. Enfin maintenant c’est public. Pas le laboratoire où ils font encore des trucs louches, mais la salle où ils exposent des maquettes de Little Boy et Fat Man, les tombeurs respectifs de Hiroshima et Nagasaki. En mettant tous les plans pour qu’on puisse en refabriquer une à la maison. Et en plus c’est gratuit. Comme ça on est moins regardants quand ils disent qu’aux endroits où ils ont fait les essais, il n’y a eu aucune conséquence pour les oiseaux, bien au contraire. C’est sûr qu’avec leur 3 becs ils mangent mieux ! Nan, je blague, la dissuasion nucléaire c’est quand même utile. Du moins tant qu’un fou n’en prend pas les commandes.

On apprend aussi quelques anecdotes dans ce lieu chargé d’histoire. Comme celle du navire qui a transporté l’uranium en provenance de Los Alamos qui a été coulé par une torpille 3 jours seulement après la livraison. Où encore celle du photographe qui a pris l’unique cliché disponible du tout premier essai nucléaire, alors qu’il n’était qu’un amateur, chargé par son patron de prendre quelques photos souvenirs des préparatifs. Et enfin le coup de chance de la ville de Kokura, initialement choisie comme cible, remplacée au dernier moment par Nagasaki en raison du mauvais temps. Pensez-y la prochaine fois que vous vous plaindrez de la météo !



Séquence vérité

Si le ciel est souvent bleu sur les photos, c’est qu’il y a un biais de recrutement comme on dit dans les études scientifiques. Si nous sommes plutôt vernis côté météo depuis le début de l’été, on ne peut pas cacher que la grisaille se montre parfois. Mais dès lors que c’est possible, ce sont ces moments que l’on choisit pour faire les courses, les pleins et les vides de Roberto, les lessives, ou tout simplement profiter d’une petite pause. Mais rien besoin de tout ça cette après-midi là, nous avions bien l’intention de visiter ce petit site appelé Chimney Rocks pas trop éloigneé de notre route prévue. Mais le ciel déjà menaçant depuis quelques heures a confirmé nos craintes, et des trombes d’eau se sont abattues sur nous. Attendant l’accalmie sur le parking du site, nous avons vu un ranger venir se garer à côté de nous et nous faire signe d’ouvrir la vitre. Il venait nous informer que la visite du parc était fermée pour aujourd’hui en raison du risque de foudroiement en altitude, mais que nous pouvions venir dans le centre des visiteurs visionner quelques vidéos et explorer l’exposition. Ce que nous avons fait. Dévoué, non, le ranger ? Nous avons suivi ses conseils et appris que ces constructions rocheuses au sommet de la montagne étaient destinées à des observations astronomiques et notamment lunaires. A défaut de pouvoir nous y rendre, nous ne rapporterons que des photos de l’entrée sous la pluie.


Les dessous de table des indiens Pueblos

La région de Mesa Verde, au sud-ouest du Colorado, est un immense plateau recouvert d’une forêt, d’où le nom de « table verte », sillonné de profonds canyons créant autant de falaises de grès abruptes. Les indiens Anasazi puis Pueblos y ont longtemps vécu à sa surface, cultivant leurs champs et récoltant leurs fruits. Pour des raisons diverses, sans doute liées au climat et peut-être à des périodes de guerre, une partie d’entre eux s’est réfugiée vers le 12ème siècle dans de grandes alcôves naturelles au sein même des falaises. Ils y ont élevé des murs, installé des planchers et autres lieux de vie, créant ainsi de vastes bâtisses troglodytes où pouvaient vivre jusqu’à 200 personnes. Ils étaient protégés ainsi, sans doute mieux qu’à la surface, des températures extrêmes des étés et des hivers tout comme des précipitations. Une longue période de sécheresse une centaine d’années plus tard les incita à quitter les lieux et migrer plus loin.

Le parc national ouvert depuis 1906, permet d’observer de loin et de près (en visite guidée uniquement) ces habitations étonnantes. Bien sûr, un bon nombre de randonnées sont aménagées. Nous avons opté pour un parcours de 4 km le long d’un canyon, spectaculaire par son tracé inséré dans les falaises, ses vues vertigineuses et les pétroglyphes à son point ultime.



Il est dans tous ces états

Je veux parler du point géodésique qui se trouve à la jonction de l’Utah, du Colorado, du Nouveau Mexique et de l’Arizona. Au carrefour des 2 axes qui servent de séparation (le 37ème parallèle nord et le 109ème méridien ouest). Au USA on fait simple, on n’y va pas par 4 chemins, si on peut dire. Les touristes viennent en masse s’y faire prendre en photo, mais semblent un peu décontenancé au moment de se positionner. C’est sûr qu’au niveau de l’équateur il n’y a pas de question à se poser : un pied dans l’hémisphère Nord, un autre dans l’hémisphère Sud. Mais là, comment faire avec seulement deux pieds ? A défaut d’y mettre les mains, dans une position peu avantageuse, plusieurs tactiques sont employées : un pied chevauchant deux états, photo en couple procurant l’avantage du bon nombre de points d’appui, ou encore mieux à 4 personne, une dans chaque état. Alors que les boutiques de souvenirs autour exigent encore le port du masque, on est loin ici de la distanciation sociale. Pour la petite histoire, sachez que la position exacte a été déplacée à plusieurs reprises par divers scientifiques coupeurs de cheveux en quatre et reste contestée par certains. En tout cas, c’est le seul endroit aux USA où 4 états de rencontrent en un même point.


Monument Valley

Nous avons eu le plaisir de bivouaquer juste à l’entrée de la vallée, une quinzaine de kilomètres avant le célèbre site, entre deux falaises rougeâtres dont les couleurs se sont enflammées au coucher puis au lever du soleil. Spot gratuit avec table de pique-nique fournie, c’était mieux que collés-serrés dans les campings du parc. Nous avons visité ce dernier en milieu de matinée, alors que le soleil n’était pas encore écrasant et que les touristes étaient encore en nombre raisonnable. Les mots manquent pour décrire cet endroit majestueux où l’on se faufile avec Roberto sur une route en terre entre des rocs montagneux géants aux couleurs rougeoyantes. Les photos parleront mieux que les mots.



Deux ponts trop loin

Après une route fantastique grimpant au flanc d’une falaise et procurant des vues magnifiques, nous parvenons au petit Parc des Ponts Naturels (Natural Bridges National Monument pour les intimes). Une route de 14 km en fait le tour et nous arrête devant 4 ponts, permettant de les observer du sommet et pour les plus courageux de descendre dans le canyon les observer par en dessous. Après la matinée à Monument Valley et compte-tenu de la chaleur de ce milieu d’après-midi, nous avons manqué de motivation pour les deux premiers, situés respectivement à 1 et 3 km de la route, et donc le double pour l’aller-retour. Le troisième nous a paru plus sympathique avec son unique kilomètre retour compris, alors nous sommes allés lui rendre une petite visite. Il nous a offert une arche élégante, bien élancée dans le ciel et semblant assez fragile. Nous avons appris que ces ponts naissent au début d’une boucle d’une rivière, ce qui permet une érosion ciblée au creux de la courbe et la formation progressive d’un trou jusqu’à l’autre côté.


Une journée minérale

Les paysages de l’Utah sont véritablement extraordinaires. Nous avons roulé une grande partie de la journée au milieu de paysages grandioses, montagnes en mille-feuilles minérales ou au contraire en pierres massives que l’érosion transforme en sable pour les premières et en blocs de taille imposante pour les secondes. Les couleurs sont fantastiques, variant d’une région à l’autre entre les gris, les blancs, les jaunes ocre, les mauves et les rouges, sans parler des tons bleutés de certaines parois. Entre les montagnes, des canyons asséchés et façonnés en arabesques ou en champignons par le temps, des couloirs de verdure grâce à l’eau qu’ils recueillent par temps de pluie ou aux rares rivières qui les empruntent, comme le Colorado très boueux à cet endroit. Nous n’avons cessé de nous émerveiller tels des enfants tout au long de la journée et les appareils photo ont bien chauffé. Nous avons terminé par la visite du Capitol Reef National Park, bien dans le ton de ce que nous venions de voir, avec quelques curiosités en plus comme ces pétroglyphes gravés à bonne hauteur sur des falaises. Ce qui les a sûrement préservé du vandalisme dont on a pu constater quelques exemples malheureux au niveau du sol.



Le plus beau des parcs ?

Ce n’est pas nous qui le disons, mais le National Park Service, l’organisme qui gère tous les parcs nationaux des USA. Après chacun en fait son affaire, mais ce Bryce Canyon National Park est véritablement au-dessus du lot et fait partie de nos coups de cœurs de ce voyage. Il s’agit d’un haut-plateau dont l’érosion a créé une multitude de cheminées appelées ici hoodoos. Le phénomène n’est pas unique dans le monde, mais c’est ici qu’il a sa plus forte concentration, rassemblée dans plusieurs zones appelées amphithéâtres. Les multiples tonalités de rose-orangé, la fragilité des édifices, la multiplicité de leurs formes, et leur caractère innombrable en font un spectacle exceptionnel. On commence par les apprécier du dessus, en longeant une falaise, avant de plonger vers leur base, dans des couloirs étroits et impressionnants, afin d’avoir un autre point de vue tout aussi impressionnant du dessous. Tout cela en compagnie de sympathiques chipmunks (de petits écureuils) peu farouches au point de venir tourner autour de vos chaussures. Et bien sûr en compagnie d’autres touristes, mais ce n’était pas le délire non plus. Vraiment un endroit qu’on a adoré.


C’est par ce parc que nous terminons cet article. Il nous reste encore un petit bout d’Utah à parcourir et même encore un parc national avant de rejoindre le Nevada et le célèbre Grand Canyon. Nous allons en avoir encore plein les mirettes et sûrement des choses à vous raconter.