98. Le Salvador en images commentées

Le Salvador est le plus petit pays d’Amérique centrale, de la taille de la Gironde et des Landes pour vous donner une idée. Les premières routes que nous parcourons sont en excellent état, ce qui tranche avec le Mexique ou le Guatemala. Les premiers paysages que nous traversons sont montagneux, volcaniques, et aussi très verts avec beaucoup de plantations de café et de fleurs tropicales. Les maisons sont nettement plus soignées qu’au Guatemala, où elles sont curieusement abandonnées à leur état de parpaings bruts. Les couleurs vives sont partout, mais ce n’est pas vraiment une surprise, et les fresques murales sont courantes. D’une manière générale, le Salvador semble avoir un meilleur niveau de vie que ses voisins, et cela se ressent dès la première visite au supermarché. Et ce n’est pas qu’une impression liée au fait que les prix soient en dollars américains, la monnaie officielle du pays.

Plaque minéralogique du Salvador

Pour changer de la présentation habituelle du blog et rompre avec une éventuelle monotonie, cet article sera présenté uniquement en photos ou vidéos commentées


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Passage de frontière : Les formalités n’ont pris qu’une cinquantaine de minutes et nous y avons reçu un accueil plus que chaleureux. De l’autre côté du pont qui sépare le Guatemala du Salvador, des panneaux de bienvenue s’étalent partout et la première démarche, pour l’importation de Roberto, s’est faite sur une petite table en extérieur avec chaise en plastique, où un employé jovial nous a rempli un formulaire que nous aurons  ensuite à remettre à un autre employé plus ordinaire et dans un bâtiment plus conventionnel pour l’établissement du document définitif. Pas de tampons sur nos passeports. Nous savons juste que nous sommes autorisés pour 90 jours sur l’ensemble du territoire allant du Guatemala au Nicaragua. Cela devrait suffire, ces pays ne sont pas bien grands.



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Procession des Rameaux : Une grande église blanche trône devant la place, très fréquentée en ce dimanche des Rameaux. Nous avons la chance d’observer une procession et de pouvoir faire la photo de famille des pénitents du jour.




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L’art est jusque dans l’église, avec de beaux autels sculptés par un des habitants et quelques murs peints aussi.
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Rien de tout cela n’était exceptionnel, mais cela ne nous a pas laissés de glace non plus.

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Notre parking pour la nuit à Juayua, dans une petite cour qu’il fallait atteindre en traversant un couloir. Assez tranquille si ce n’était le gros criquet de 15 cm qui voulait grimper sur Roberto !
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L’église de la ville est rouge et blanche à l’extérieure, tandis que son sol en damier et ses décorations de palmes donnent une petite ambiance caribéenne.

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Là aussi, des murs peints un peu partout

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Les rutilants bus salvadoriens n’ont rien à envier aux chicken bus guatémaltèques. Ils sont tout aussi impétueux et produisent la même fumée bien noire.


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1. Ce palanquin déplacé d’un camion vers la cathédrale par 5 hommes seulement. Et dire qu’il en fallait 80 et qui paraissaient souffrir le martyr pour porter ceux que nous avons vus à Antigua. Certes il y avait quelques statues en plus mais quand même, chiqué !
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2. Cette petite fille que son père amène faire des bulles dans la cathédrale comme s’il s’agissait d’un jardin public. Lui aurait-il parlé des bulles du pape ?
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3. Cette « statue de la liberté » devant le palais municipal devant laquelle on a installé une tente abribus, la privant de toute vue. Mais où est la liberté ?
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4. Santa Ana, la patronne de la ville, aurait inhabituellement les yeux bruns. Mais pas de chance pour nous, impossible de le vérifier en cette unique période de l’année (Rameaux) où les effigies de la cathédrale sont voilées de mauve !

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Vous avez sous les yeux le plus haut volcan du Salvador, culminant à 2381 m d’altitude. D’en bas ça fait moins volcan que son jeune copain d’en face (image à droite ci-dessous) mais la pancarte du sentier nous annonce un joli lac de cratère en haut. Et aussi l’accompagnement obligatoire par un guide et des policiers, mais on fera ceux qui n’ont commencé l’Espagnol qu’avant-hier…
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Nous découvrons le spectacle époustouflant de ce lac bleu-vert tout au fond du cratère, bordé de fumerolles dont on entend bien le souffle et parcouru de fines brumes mobiles. Si la température du lac (20°C) est compatible avec la baignade, il n’en est pas de même de l’acidité qui se situe entre le contenu de votre batterie et celui de votre estomac (pH de 1). De toutes façons, il est interdit de s’en approcher et le sol instable incite à la prudence. Pas envie de plonger dans la Trempette !
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Un petit selfie s’impose, à défaut de guide pour prendre la photo (ce doit être son utilité car il est impossible de se perdre sur l’unique sentier)
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Fumerolle sur le rivage jaune

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Nous visitons maintenant un site maya unique en son genre, Joya de Cerén. Unique parce que c’est le seul en Mésoamérique où l’on a retrouvé des maisons d’habitation, à l’inverse des palais princiers et lieux cérémoniels habituels qui d’habitude, étant construits en dur, sont seuls à résister au temps. Si les maisons en bois et torchis ont survécu ici, c’est grâce à l’intervention d’un volcan en l’an 590. Tel le Vésuve, il a recouvert ce petit village d’agriculteurs d’épaisses couches de cendre (14 au total).
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Ici, la maison d’un chamane. On a identifié aussi des entrepôts, une salle de réunion, un sauna, une cuisine. On a trouvé beaucoup d’objets et même des aliments intacts laissés lors de la fuite des habitants.

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Visitons ensemble la capitale du pays, San Salvador. Avec près de 250 000 habitants, c’est la 2ème ville la plus peuplée d’Amérique centrale après Guatemala Ciudad. Un développement anarchique commun dans la région fait qu’elle a peu d’intérêt pour les touristes, si ce n’est son centre-ville colonial et animé.





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Le marché central. Le seul endroit de la capitale où l’on trouve encore des habitants en tenue traditionnelle. Nous y avons aussi goûté aux « pupusas », la spécialité nationale, une sorte de crêpe à base de farine de maïs ou de yucca fourrée à la viande et/ou aux légumes. Bon mais pas extraordinaire.
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Ah, un cimetière de 35 ha en plein centre-ville. Voyons comment ça se passe. D’emblée, les couleurs n’ont rien à voir avec celles des cimetières guatémaltèques. Les tombes sont d’une grande « diversité », pour ne pas employer un autre mot.

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Des ailes de papillon avec des pinceaux, il fallait y penser…
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Un exemple du travail des enfants. On sait qu’ils adorent crayonner sur les murs !
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Des ailes de papillon avec des photos de gens devant des ailes de papillon, il fallait y penser…

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Il commençait à faire très chaud sur les plaines du Sud (36° C à l’ombre…) alors nous avons pris un peu d’altitude. Ce petit lac dans un cratère près d’Alegria était parfait pour nous. 24°C le soir (1250m d’altitude) et bizarrement pas un chat. En pleine semaine sainte, les locaux étaient peut-être occupés ailleurs. En tout cas la nuit a été super tranquille et quel spectacle le matin au réveil !
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L’image panoramique rend mieux compte de notre solitude…
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J’ai même eu tout loisir de chercher un joli reflet !
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Nous terminons notre parcours salvadorien par la ville d’Alegria, curieusement décorée de passoires en plastique censées sans doute représenter des méduses. Nous n’avons pas osé demander la raison de peur de s’entendre répondre « c’est pour faire joli, pourquoi ? »
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Pour rappel, une pupuseria est une boutique où l’on vend des pupusas, si jamais…
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Sur quelques maisons, on trouve des pensées de l’écrivain local Alberto Masferrer. Du bois aussi mais ça n’a rien à voir. Ça montre juste qu’on est en altitude…
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Les seules choses « inquiétantes », ce sont ces poudres colorées et ces pochoirs, qui signifient que l’on va sous peu décorer les chaussées d’alfombras pour les prochaines processions. Et que Roberto risque d’être coincé dans le centre-ville pour plusieurs jours. Go go go !

En cette période de week-end pascal, très suivi ici, tout ou presque est fermé. C’est le bon moment pour quitter ce pays auquel nous avons trouvé un certain charme, un côté paisible et de jolis paysages. Il aura juste eu la malchance de passer immédiatement après le Guatemala, ce qui nous a fait manquer un peu d’objectivité pour l’apprécier à sa juste valeur.

Notre prochaine étape est de traverser le Honduras en une journée (le pays est réputé peu sûr en ce moment et la plupart des voyageurs nomades n’y passent que très peu de temps) pour parvenir le soir même au Nicaragua. A bientôt !

Parcours au Salvador
Parcours au Salvador, zoomable ici pour les adeptes du détail

J’espère que cette version toute en légendes d’images (et de vidéos) vous a plu. N’hésitez pas à me dire en commentaires si vous préfériez l’ancienne forme.

57. La Floride et les Rameaux

Au fait, pourquoi la Floride s’appelle-t-elle ainsi ?

La question est fort à propos (je suis fier de me l’être posée 😉) à proximité du Dimanche des Rameaux. Ce jour-là en effet, les chrétiens doivent apporter à l’église des branches fleuries telles que celles brandies par la foule accueillant Jésus sur son âne à Jérusalem. On appelle cela les Pâques fleuries. Vous l’avez deviné, c’est un jour de Rameaux, en 1513, que les Espagnols ont débarqué en Amérique, à Saint-Augustine précisément, dans une région que le conquistador appela Floride, en raccourci de Pascua florida, Pâques fleuries. Ok, mais alors pourquoi ne pas avoir donné ce nom à la ville ? Vous le saurez un peu plus loin, mais d’ici là, j’ai quelques autres (bonnes 😉) questions.

Quel est le fruit emblème de la Floride ?

Facile, il figure sur toutes les plaques d’immatriculation des voitures de l’état. Avec d’ailleurs la fleur emblème de celui-ci, la fleur d’oranger. Et les Visitors Centers à l’entrée des principales routes de Floride vous en offriront volontiers un jus fraîchement pressé. La production de ces agrumes, autrefois majeure dans l’économie régionale, est aujourd’hui en déclin, à cause de la concurrence mondiale bien sûr, mais surtout de la « maladie du dragon jaune » importée – volontairement diront les complotistes – d’Asie. Tiens, ça ne vous rappelle pas quelque chose ?

Pourtant autrefois, le marché fut prospère. Les producteurs de plus en plus nombreux devaient se démarquer en personnalisant les boîtes en bois de leur production par un slogan marquant, autre que le « Ici on vend de belles oranges pas chères » de Fernand Raynaud. Nous avons retrouvé quelques-unes de ces étiquettes promotionnelles au musée d’histoire de la Floride, dont on peut se demander pour certaines si elles faisaient vraiment vendre. La belle-mère ou les soldats ennemis font plutôt sourire maintenant, tandis que l’indien offrant ses fruits au conquistador ferait plutôt grincer des dents. Après tout est question de goût. Je ne sais pas vous, mais moi, ma préférée c’est la dernière… Et vous, puisque nous sommes en période électorale, vous auriez voté pour laquelle ?


Quoi ? Encore un musée Dali ?

Oui mais celui-là il est privé, et c’est la plus importante collection mondiale privée d’œuvres de Salvador Dali. Elle a été assemblée par un couple de collectionneurs fous de l’artiste (et non du chocolat comme dans la pub) et suffisamment riches pour acquérir au fil des années plus de 200 œuvres. On y trouve notamment 7 des 18 toiles géantes réalisées par Dali dans sa vie, dont les célèbres « Découverte de l’Amérique par Christophe Colomb », reflétant sa propre découverte du continent sous un angle artistique, et « Gala nue devant la mer » qui se transforme en portrait d’Abraham Lincoln dès lors que l’on s’éloigne à l’autre bout de la pièce. Figurent aussi les tableaux « Les marché des esclaves avec le buste invisible de Voltaire » et « Les persistances de la mémoire » avec ses montres molles, montres que l’on retrouve aussi bien dans le jardin attenant au musée, sur un banc mou bien sûr, qu’en grandes quantités dans la boutique, business oblige. Tout ça se trouve à St Petersburg, enfin la version américaine, pas l’autre.


Mais qui donc était en vedette américaine ?

Le musée Dali accueille toujours une exposition temporaire. Cette fois-ci l’invité n’était rien d’autre que son ami Picasso. Bon, j’avoue que le cubisme m’impressionne moins que le surréalisme, je ne suis donc pas un grand fan de l’invité. Je vous mets quand même quelques œuvres qui ont accroché mon regard. J’ai été interrogé aussi par les titres d’un certain nombre de dessins pas toujours évidents à relier avec le visuel. Sauriez-vous retrouver par exemple les titres des 3 œuvres ci-dessous ? Vous trouverez les bonnes réponses en bas de ce chapitre, après mes 2 portraits. Je cherchais en effet un moyen informatique de convertir ma photo en portrait style cubiste. Je n’ai pas trouvé, mais grâce au site Google Art & Culture, j’ai pu me confectionner deux bouilles sympathiques en mode Van Gogh ou Vermeer.


Légende à retrouver :
A1 : Vent arrière ?
A2 : Homme assis ?
A3 : Prière d’été ?
Légende à retrouver :
B1 : Buste de Céretane ?
B2 : Serveuse Céretane ?
B3 : Boulangère Céretane ?
Légende à retrouver :
C1 : Maître d’école ?
C2 : Chasseur ?
C3 : Accordéoniste ?


Que feriez-vous un week-end à Orlando ?

Loin d’aller grossir les files d’attente des parcs d’attraction, nous sommes allés à la rencontre de notre famille-sœur américaine. Nous étions en relation depuis des années, après qu’ils aient généreusement accepté de recevoir notre fils Achille plusieurs étés de suite, de façon totalement bénévole. Des séjours d’immersion linguistique au départ, encadrés par l’association Horizons du Monde tout à fait recommandable, qui auraient pu s’arrêter là si ne s’était créée une relation intime entre cette famille au grand cœur et notre fils. Qu’ils appellent « notre fils français » tout comme le nôtre les appelle « ma famille américaine ». Le père, Tim, professeur de musique, est  tout aussi facétieux que grand amateur de sauces pimentées qu’il fabrique lui-même et qui ont ravi le palais exigeant de notre Achille. La mère, Chris, travaille dans un diocèse où elle est aussi choriste. Elle nous a paru à la fois très sensible et forte de caractère. Leur fils, Ben, grand copain du nôtre et très complice avec lui lors de ses séjours, est malheureusement décédé brutalement dans un accident de la route où son véhicule a été percuté par un chauffard de 17 ans sans permis. Nous avons vécu cette période tragique par réseaux sociaux interposés et admiré alors la dignité de cette famille très croyante qui s’est appuyée sur la religion pour se relever. Tim et Chris ont aussi deux filles, que nous connaissons moins, mais dont notre fils nous dit beaucoup de bien. Notre traversée des USA était l’occasion idéale de concrétiser notre souhait d’aller les rencontrer en vrai. Et ce week-end a comblé nos attentes. Le samedi pluvieux nous a octroyé des heures de discussion (en anglais, oui, oui) où nous avons échangé nos expériences et ouvert nos cœurs. Un grand moment émotionnel. Le dimanche était plus détendu et, avec le retour du soleil, Tim et Chris nous ont emmené faire une belle balade nature aux environs du Lac Monroe. Comme vous pourrez le constater sur les photos, la nature était au rendez-vous, dont cette source bien à l’image de cette amitié qui venait de (re)naître. Dommage que les photos ne montrent pas réellement le côté humain, pourtant le plus important ces deux jours-là, Merci à nos hôtes que nous espérons vraiment revoir très bientôt.


Et vous, auriez-vous voté vert ou verre ?

Nous avions le choix ce matin-là entre un jardin botanique et une galerie d’œuvres d’art en verre. Nous avons finalement voté verre, ce qui s’est avéré un excellent choix puisque la galerie était dotée d’un jardin tropical exquis. Nous avons laissé Roberto avec un peu d’appréhension sous des peintures murales effrayantes avant de nous engouffrer dans cet atelier où l’on expose aussi bien que l’on travaille le verre. Les œuvres magnifiques nous ont laissé sans voix. Enfin juste de quoi discuter un peu avec le responsable de l’exposition. Nous ajoutons volontiers à notre carnet d’adresses cette Duncan McClellan Gallery de St. Petersburg en Floride pour y refaire un petit tour dans quelques années lorsque nous aurons terminé notre tour du monde et que nous aurons éventuellement une maison à aménager.

La bonne surprise donc, c’était le petit jardin attenant, associant avec un goût certain plantes tropicales, orchidées magnifiques, sculptures et œuvres en verre, le tout gardé par un chat accueillant. Le vert au service du verre en quelque sorte, nous étions comblés.


Docteur Jekyll ou Mister Hyde ?

C’est la question que l’on peut se poser devant les automobilistes américains. Très courtois lorsque nous sommes piétons, attendant même de l’autre côté du carrefour que nous ayons fini de traverser. Très patients aux carrefours munis de 4 stops, laissant chacun s’avancer tour à tour dans l’ordre d’arrivée, ce qui est parfois compliqué lorsqu’une dizaine de voitures sont présentes. Mais les mêmes (ou pas ?) peuvent être déchaînés sur les grands axes et les voies rapides, circulant bien au-delà des limites de vitesse autorisées, doublant par la droite sans prévenir, zig-zaguant entre les files de voitures, traversant soudain en venant d’une rue à droite 4 files d’un coup pour se mettre sur celle de gauche. Et je ne parle pas de la circulation sur les zébras ou encore des dépassements sur double ligne jaune. Je sens parfois que Roberto, en bon italien fougueux, aimerait en faire de même !


Les Américaines sont-elles aussi belles qu’on le dit ?

Nous sommes allés le vérifier dans ce musée qui leur est dédié. Et nous ne pouvons que le confirmer devant ces citadines aux châssis rutilants, aux pare-chocs astiqués, aux amortisseurs souples, aux bas de caisse avantageux, aux lève-vitres impulsionnels. Ou encore devant ces sportives aux airbags contenus mais aux filtres à air et à particule développés, capables, promptes à l’allumage, de démarrer au quart de tour et de jouer leur rôle de convertisseur de couple. Et encore, souhaitant limiter nos crit’air de jugement, ne pas risquer de vanne EGR ni de se prendre un soufflet de cardan dans la tête de delco, nous éviterons de parler des pompes à huiles et de tout ce qui est décapotable, les vices cachés, quoi. Ah oui, quelles Belles Américaines !


Peut-on tout mettre en boîte ?

Les épinards, d’accord, parce que ça rend plus fort et du coup on peut ouvrir la boîte en l’écrasant avec une seule main. J’ai essayé, mais comme je n’avais pas encore mangé d’épinards, je n’ai pas eu la force suffisante pour ouvrir la boîte. Euh ça ne marche pas le truc de Popeye ! Mais le vin… Oh non pas le vin ! Et pourtant ils l’ont fait. Ici on trouve des rouges, des blancs, des rosés et des champagnes …en canettes. Sacrilège !

Et les gens ? Allez, sardinons-nous dans la grosse caravane en forme de boîte de conserve que nous venons d’offrir à Roberto. Ah, vous doutez et vous vous dites que nous n’avons pas pu en arriver là ? Vous avez raison, le véhicule devant la caravane ce n’est pas Roberto, même s’il y ressemble. Et les gens dans la caravane ce n’est pas nous. Ouf !


Connaissez-vous la coquina ?

Rien d’irrévérencieux là-dedans, c’est le nom de la matière première du Castillo de San Marcos, le fort qui a permis à la ville de Ste. Augustine de rester la plus ancienne ville des États-Unis après sa fondation en 1565. La coquina, c’est une roche sédimentaire calcaire formée essentiellement de fragments de coquilles et de limon, présente sur les côtes du Golfe du Mexique. Une fois extraite de la mer, on la fait sécher pendant trois ans avant de la découper en parpaings. Les constructions réalisées ainsi étaient à la fois solides et résistantes aux boulets de canons dont elles amortissaient les impacts, une qualité indéniable pour les forts. Celui de Ste. Augustine n’a d’ailleurs jamais cédé sous le coup des assaillants. Son artillerie a sûrement joué un rôle aussi. En tout cas, une chose est sûre, on n’a rien sans faire des forts.


Une haie d’honneur pour Roberto ?

Pourquoi pas, mais plutôt la majestueuse allée de chênes couverts de mousse espagnole menant à une ancienne plantation près de la ville de Savannah en Géorgie. La ville elle-même est charmante, dotée en son centre de rues toutes aussi arborées et bordées de somptueuses demeures victoriennes. De quoi donner envie de se poser quelque part. Mais non.


Do you have a dream ?

Martin Luther King l’avait, lui, et l’a en grande partie réalisé. Nous avons dormi dans son quartier natal d’Atlanta, près de sa maison, près de l’église où il prêchait la déségrégation auprès de son père, près du mémorial qui rapporte toute sa lutte basée sur la ténacité et la non-violence. Une magnifique histoire. Une vie de lutte difficilement racontable en dix lignes de texte, mais si vous en avez l’occasion, ça fait du bien de se replonger dans cette histoire. A l’opposé total du célèbre pasteur qui était aussi anticapitaliste, un pharmacien d’Atlanta avait lui aussi un rêve qu’il a concrétisé, celui de devenir riche en concevant une boisson pétillante et sucrée dont plus personne ne peut ignorer le nom. C’était probablement une erreur que de visiter le même jour le Mémorial Martin Luther King et le World of Coca-Cola. Le plus significatif est que le premier était gratuit alors que nous avons dû payer 20$ pour regarder les films publicitaires du second (n’y allez pas) dans un bâtiment « noir de monde ». Un qualificatif par contre qui aurait plu à Martin Luther King.

Bon, allez, pour les fans de Coca-Cola je vous promets un paragraphe dans le prochain article. La firme est tout de même un symbole incontournable des États-Unis.


Mais la route nous attire, c’est plus fort que nous, alors nous quitterons juste après la publication de cet article Atlanta et la Géorgie pour le Tennessee, vers le Nord-Ouest. Ci-dessous comme d’habitude la carte du parcours actualisée et les boutons pour communiquer. A bientôt chers lecteurs !