83. Mexique Saison 2 Épisode 1

Il nous restait encore 2 semaines sur notre visa américain, mais nous avions envie de changer de culture et de décor. Quoi de mieux dans ce cas que de franchir la frontière mexicaine. C’est un tout autre monde qui nous attend !

Passage éclair à la frontière

Nous nous présentons vers 11 h au poste frontière d’Agua Prieta. Aucune file d’attente. Les douaniers nous font garer sur le côté puis inspectent sommairement notre fourgon. La seule question posée est « Combien coûte le véhicule ? ». Moins d’une minute après ils nous montrent la rue qui s’enfonce dans la ville et nous font signe que nous pouvons y aller. Quoi ? Mais non, c’est trop court, ils n’ont même pas ouvert les passeports que nous leur avons présenté ! Le fait est que nous aurions pu passer des États-Unis au Mexique bien plus facilement qu’entre deux pays européens. Mais en risquant d’avoir des ennuis si nos passeports ne sont pas tamponnés. Nous montrons ceux-ci aux douaniers qui nous invitent à aller 2 coins de rue plus loin aux bureaux de l’immigration.

Frontiere dAgua Prieta
Frontière d’Agua Prieta

Là, nous présentons le document de demande de visa que nous avions rempli en ligne puis fait imprimer la veille. Nous avions prévu initialement de nous présenter sans rien, mais j’ai eu des remords et insisté auprès de Claudie pour obtenir ces documents avant notre passage. Eh bien ça ne s’est pas passé tout à fait comme prévu, parce que l’officier d’immigration avait besoin des reçus des paiements réalisés pour obtenir ces papiers (environ 33 €). Nous les avions sur nos ordis laissés dans Roberto mais pas imprimés. Il a fallu retourner chercher tout ça, les envoyer par e-mail au service d’immigration car présenter le reçu sur écran ne suffisait pas. Bon, cela a pris une dizaine de minutes, pendant lesquelles un motard canadien arrivé après nous, sans avoir rien préparé, a pu obtenir et payer son visa sans s’être donné le mal de remplir ou d’imprimer quoi que ce soit. Claudie jubilait : « Tu vois, je t’avais bien dit qu’il ne fallait rien faire ! ». Au total, 20 minutes après notre arrivée, nous sommes entrés en règle au Mexique, ce que je qualifierais tout de même de passage éclair. Et cela aurait pu être raccourci de 10 minutes !

Moralité pour les futurs candidats au passage : ne vous préoccupez pas du frigo, ne préparez rien, et essayez de privilégier une petite douane.


Reprise de contact

Dès la frontière franchie, nous sentons tout de suite la différence avec les États-Unis. Les rues et les maisons sont en désordre mais leurs couleurs sont chatoyantes. Les boutiques sont nombreuses et variées (aux USA il fallait parfois marcher plusieurs kilomètres avant de trouver la moindre épicerie). Les vendeurs ambulants accueillent les automobilistes aux carrefours. Les chaussées sont quelque peu défoncées mais les rues américaines n’étaient pas exemptes de tout reproche. L’ambiance semble globalement plus détendue. Dans le petit supermarché où nous re-remplissons notre frigo, des produits auxquels nous n’avions plus l’habitude font leur réapparition : patates douces rose vif, tomates emballées dans leur feuille, rayons entiers de piments, tequila à gogo, sauce au chocolat (mole), bougies à caractère religieux, et en cette époque, crânes en sucre en préparation du dia del muerte. Les prix sont nettement plus bas que quelques kilomètres plus au nord côté US. A la reprise de la route, nous refaisons connaissance avec les topes, ces redoutables ralentisseurs non signalés, avec un joyeux mélange de feux tricolores et de stops aux carrefours, avec la circulation à moitié sur la bande d’arrêt d’urgence pour permettre les dépassements à cheval sur la ligne centrale, avec les camions qui clignotent à gauche pour vous faire signe de doubler, que ce soit autorisé ou non d’ailleurs. Des camions qui roulent plutôt lentement d’ailleurs, contrairement à leurs homologues américains qui foncent comme des malades. En résumé, c’est avec un grand plaisir que nous retrouvons le Mexique !

Le contraste des le supermarche
Le contraste dès le supermarché
Sauce au chocolat pour la viande et Tequila
Sauce au chocolat pour la viande et Téquila
Bougies a caractere religieux
Bougies à caractère religieux

Nous sommes maintenant dans letat de Chihuahua
Nous arrivons dans l’état de Chihuahua

Première étape à Casas Grandes

Nous parvenons après 3 bonnes heures d’une route déserte (une seule petite ville au milieu de ces 228 km !) traversant des paysages grandioses de plaines et montagnes à Casas Grandes, un site archéologique. Notre premier spot nocturne au bord d’un lac étant inaccessible en raison de l’inondation d’un secteur de sa route d’accès, nous nous rabattons sur un parking d’un supermarché en centre-ville, après avoir demandé à un employé qui rangeait des caddies si cela était autorisé. Après nous être débarassés d’une bonne couche de poussière sur le pare-brise le lendemain (la moité des rues n’est pas goudronnée) nous nous dirigeons vers le site appelé Paquiné. C’est le nom que lui ont donné les amérindiens qui ont habité là pendant plus de cinq siècles, de 900 à 1475, dans des maisons en adobe allant jusqu’à quatre étages, une performance pour l’époque. Il ne reste aujourd’hui que les murs du rez-de-chaussée, dont la disposition asscociée aux nombreux objets retrouvés lors de fouilles donnent une bonne idée de la façon dont cette civilisation a vécu. Le musée susceptible d’expliquer tout cela était malheureusement en travaux, et nous avons dû nous contenter des extérieurs assez photogéniques tout de même.

A Casas Grandes pas loin de leglise
A Casas Grandes, pas loin de l’église,
La mairie decoree de jolies fresques
La mairie décorée de jolies fresques
se prepare activement
se prépare activement
pour le Dia de los muertos
pour le Dia de los Muertos

Sur le site archeologique de Paquime
Sur le site archéologique de Paquimé,
Nous explorons le labyrinthe de pise
nous explorons le labyrinthe de pisé
qui constituait autrefois une ville entiere
qui constituait autrefois une ville entière
Cuve a cuisiner lagave et zone delevage doiseaux exotiques
Cuve à cuisiner l’agave, zone d’élevage d’oiseaux exotiques pour le commerce et les sacrifices,
et joli paysage environnant
et joli paysage environnant
Il faudra attendre la ville suivante pour avoir quelques representations de la vie de lepoqie
Il faudra attendre la ville suivante pour avoir quelques représentations de la vie de l’époque
A

Chihuahua

C’est la vraie grande ville de cette région plutôt désertique, capitale de l’état du même nom, abritant un bon million d’âmes, dont beaucoup travaillent pour les industries légères américaines venues ici pour la main d’œuvre à bas prix. Le nom d’origine aztèque signifie non pas « petite crotte avec de grandes oreilles » mais « lieu aride avec du sable ». Le sable a disparu en ville, englouti dans les milliards de tonnes de béton qui ont servi à ériger les bâtiments de la ville construits un peu n’importe comment. Mais nous aimons ce côté un peu désorganisé et décontracté de la vie mexicaine, surtout quand nous sommes les seuls touristes. L’authenticité à l’état pur. En fait, les touristes étaient peut-être tous réunis à la gare du chemin de fer touristique qui parcourt le canyon du cuivre, mais nous n’irons pas nous joindre à eux, Roberto avait trop envie de faire le trajet.

A Chihuahua comme ailleurs les gens adorent se photographier devant les noms de ville en relief
A Chihuahua comme ailleurs, les gens adorent se faire photographier devant les noms de ville en relief

Un parcours dans le centre, d’un bâtiment colonial à l’autre, nous amène comprendre quelques points-clefs. Au Palacio del Gobiernor, une immense fresque sur 2 étages autour du patio nous aide à réviser l’histoire du Mexique. Au Museo de la Revolucion, ancienne demeure de 48 pièces de Pancho Villa, nous cernons mieux le personnage qu’était ce bandit de grand chemin parvenu à la tête de l’état (je suis sûr qu’il n’y a pas à chercher loin pour trouver chez nous des histoires similaires 😉) grâce à son habilité à soulever les peuples. A la Casa Chihuahua, nous découvrons le passé mouvementé de ce palais du gouvernement transformé tour à tour en maison de la monnaie (une nouvelle saison en perspective pour la Casa de Papel ?), en monastère jésuite, en hopital, en poste puis en musée d’art. Au Museo Casa Juarez, nous visitons la maison où a vécu l’ancien président lorsqu’il était à Chihuahua.

Larchitecture est souvent coloniale et les statues nombreuses
L’architecture est souvent coloniale et les statues nombreuses
A
Les edifices religieux sont plutot massifs
Les édifices religieux sont plutôt massifs
et les rues tres colorees et animees
et les rues très colorées et animées
A

Lhistoire du Mexique depuis est peinte tout autour du patio du Palais du Gouverneur
L’histoire du Mexique depuis 1530 est peinte tout autour du patio du Palais du Gouverneur
Benito Juarez est en bonne place tout comme Miguel Hidalgo incarcere et mort dans ce batiment
Benito Juarez est en bonne place, tout comme Miguel Hidalgo incarcéré et mort dans ce bâtiment
Une bonne facon de reviser lhistoire
Une bonne façon de réviser l’histoire !

Au Musee de la Revolution ancienne maison de Pancho Villa
Au Musée de la Revolution, ancienne demeure de Pancho Villa,
On peut visiter un grand nombre de pieces
on peut visiter un grand nombre de pièces (ici la salle de musique),
et avoir une idee de la vie opulente
et avoir une idée de la vie opulente
que menait le bandit devenu maitre de letat de Chihuahua
que menait le bandit devenu maître de l’état de Chihuahua
Des armes lui ayant appartenu y sont exposees comme ce Colt et cet iPhone
Des armes lui ayant appartenu y sont exposées comme ce Colt et cet iPhone -250 (je blague, mais Pancho Villa savait user et abuser des médias et donc de son téléphone pour assurer sa propagande)
On peut voir ici le fin travail de ce sabre
On peut voir ici le fin travail de ce sabre gravé à son nom
A
Sans aucune pudeur on montre aussi les trous de balles ...de la voiture ou il a ete assassine
Sans aucune pudeur on montre aussi les trous de balles …de la voiture dans laquelle il a été assassiné
Au chapitre des insolites etc
et le livre où sa dernière épouse étale sa vie privée (le pendant mexicain de notre « Merci pour ce moment »…)

Dans la maison voisine de Benito Juarez nous serons plus impressionnes
Dans la maison voisine de Benito Juarez nous serons plus impressionnés par les préparatifs du jour des morts que par les objets personnels de l’ex-président
A
A

Au Museo Casa Rotunda enfin
Au Museo Casa Rotunda enfin,
une ancienne plaque tournante pour locomotives reconvertie en musee dart
un ancien plateau tournant pour locomotives reconverti en musée d’art,
Nous aurons plus ete interesses par la petite expo sur lhistoire du train dans la region
Nous aurons plus attirés par la petite expo sur l’histoire du train dans la region que par les oeuvres exposées peu à notre goût
Deux petites enigmes Que signifient les lettres N de M sur cette casquette de conducteur et a quoi servent ces bracelets a droite
Savez-vous ce que signifient les lettres N de M sur cette casquette de conducteur et à quoi servaient ces « bracelets » ?

Et puis nous nous sommes fondus dans la masse des passants sur la Plaza de Armas et dans les rues piétonnes pour aller prendre le pouls bien battant de la ville.

P.S. Saviez-vous que Chihuahua est la ville de naissance de l’acteur Anthony Quinn ? (1915-2001)


La cascade de Basaseachi

Nous sommes sortis des routes principales pour nous enfoncer dans les canyons de la Sierra Madre Occidentale, creusés dans une vaste couche d’origine volcanique suite à l’érosion. Celui que nous avons suivi jusqu’aux cascades peut atteindre par endroits 1750m de dénivelé, soit davantage que le Grand Canyon du Colorado. La route sinueuse et bordée de roches aux formes étranges et d’une forêt de sapins était magnifique. Il a fallu passer plusieurs contrôles de police (armée jusqu’aux dents) avant d’arriver, mais d’un autre côté, dans cette région où les cartels de la drogue s’affrontent fréquemment, c’était plutôt rassurant. Une dizaine de voitures tout au plus étaient stationnées sur le parking du point de départ de la balade, exclusivement des touristes locaux. Nous n’avons d’ailleurs rencontré aucun touriste non local ni aucun véhicule de loisirs depuis notre arrivée au Mexique. Garés à notre tour, nous sommes allés voir les trois points de vue sur la cascade accessibles depuis ce parking. C’est tout ce qu’il était possible de faire avant la fermeture du parc à 18h. Moyennant un petit pourboire, nous nous sommes laissés enfermer à l’intérieur. Nous avons ainsi profité de l’endroit pour nous seuls toute la nuit !

Roberto seul sur le parking de la cascade
Roberto seul sur le parking de la cascade
Nous allons y jeter un oeil le soir meme par ce joli sentier
Nous allons y jeter un oeil le soir même par ce joli sentier

Le lendemain, nous partons vers la cascade elle-même, d’abord vers son point de chute, puis jusqu’à sa base en passant par un point de vue intermédiaire appelé « la fenêtre ». Cette cascade est vraiment impressionnante avec ses 246 m de chute libre (la seconde plus haute du Mexique), ses effets d’arcs-en-ciel et son environnement montagneux majestueux. Et pourtant nous étions seuls pendant les 3 heures de cette magnifique randonnée. Tant mieux pour nous, tant pis pour les autres. Nous avons eu une petite pensée pour ceux qui se disent heureux d’avoir gagné à la loterie le droit d’effectuer une randonnée avec une centaine d’autres personnes au parc Yosemite. Mais venez-donc au Mexique !

Le lendemain depart h pour la randonnee
Le lendemain départ à 8h30 pour la randonnée. Les ombres des falaises se projettent dans la vallée
Point de vue du dessus de la cascade
Un premier point de vue du dessus de la cascade
Aucun souci pour le selfie nous etions seuls
Aucun souci pour le selfie, à 9h30 nous étions encore seuls dans ce site exceptionnel
A mi hauteur le point de vue de la fenetre
A mi hauteur, le point de vue « de la fenêtre »
Et du meme point de vue mn plus tard le meme individu sous la fleche
Et du même point de vue 15 mn plus tard je n’étais plus que ce petit point sous la flèche,
parti observer les m de chute du point le plus bas
parti observer les 246 m de chute du point le plus bas

Seuls dans ce grand camping de Creel
La nuit suivante encore seuls dans ce grand camping de Creel : mais où sont les touristes ???

Balade au pays des Tarahumara

Une longue et belle route montagneuse nous a amenés à Creel, une petite ville née avec l’arrivée du chemin de fer en 1907 et qui est à la fois le point de rendez-vous des Tarahumaras et le cœur du Canyon du Cuivre. Le peuple amérindien Taharumara occupait la région bien avant l’arrivée des Espagnols et bien que s’étant convertis officiellement au catholicisme, ce qui leur a épargné l’extermination, a su conserver une grande partie de sa culture. On distingue facilement les femmes dans la rue, vêtues de belles robes multicolores et portant souvent un bébé sur le dos. Les Taharumaras viennent à Creel faire leurs courses et vendre aux touristes qui débarquent du train leur artisanat, notamment une vannerie très fine. Un petit musée leur est consacré, expliquant certaines traditions étonnantes, comme la course à pied longue durée (parfois 20h d’affilée !) en tenue traditionnelle, sandales en pneu et lanières de cuir comprises, ou encore un jeu par équipe consistant à pousser une balle en bois à l’aide de crosses en bois également, similaires à celles du hockey, le long de sentiers de montagne de plusieurs dizaines de kilomètres. On accède à ce musée uniquement en traversant la voie ferrée qui elle-même barre la ville en 2 parties. Les rails servent au transport de marchandises, mais aussi pour le train touristique El Chepe qui relie en traversant le Canyon du Cuivre Chihuahua à Los Mochis sur la côte Pacifique, en 656 km et 15h de trajet.

Creel et les Tarahumaras
Creel et les Tarahumaras
La vie autour du chemin de fer
La vie autour du chemin de fer
Des decorations tres mexicaines
Des décorations très mexicaines
La place centrale lieu de rencontre
La place centrale, lieu de rencontre
Les abords du musee Tarahumara
Les abords du musée Tarahumara
et linterieur avec quelques petites touches de Dia de muertos
et l’intérieur avec quelques petites touches du dia de los muertos en préparation
Lart Tarahumara
L’art Tarahumara : quelques sculptures,
Notamment des paniers gigognes extraordinaires
Mais surtout beaucoup de vannerie, notamment des paniers gigognes extraordinaires,
et de jolies poupees multicolores
et de jolies poupées multicolores

Nous avons adoré l’ambiance authentiquement mexicaine de Creel, nous y avons fait les boutiques rien que par plaisir et sommes bien sûr allés explorer les alentours, en empruntant souvent des chemins orniéreux qui feraient peur aux concepteurs de chez Fiat mais que Roberto a vaincus sans sourcilier ni même déraper. Randonnée avec cascade par ci, petit village Taharumara avec une vieille mission espagnole par là, et pour finir le fameux Canyon du Cuivre, où l’on se sent tout petit entre ces immenses falaises blanches, ocre ou roses, culminant par endroits jusqu’à 1800m au dessus du canyon.

Les routes secondaires alentour nous menent a la Vallee des Grenouilles
Les routes secondaires alentour nous mènent à la Vallée des Grenouilles,
que lon distingue ici avec un peu dimagination
que l’on distingue ici avec un peu d’imagination,
puis a la Mission San Ignacio
puis à la Mission San Ignacio, perdue dans le désert,
cadre ideal pour la pause dejeuner
mais formant un cadre idéal pour la pause déjeuner.
au lac Arareko borde de roches aux formes etranges
Nous visitons aussi le lac Arareko, bordé de roches aux formes étranges,
parfois reconnaissables El Elefante
comme celle-ci appelée « El Elefante », on se demande bien pourquoi
Baraques de souvenirs desertes a lapproche de la cascade Cusarare
A l’approche de la Cascade de Cusarare, les vendeurs de souvenirs semblent en vacances…
ltonnante mission de Cusarare
tandis qu’à la mission du village du même nom, un homme nous a spontanément fait visiter les lieux,
melangeant rites catholiques et amerindiens
mélange étonnant de peintures aux motifs Tarahumaras et d’objets rituels catholiques et amérindiens
Et pour finir le majestueux Canyon del Cobre
Et pour finir le majestueux Canyon del Cobre
a
que nous avons traversé au soleil couchant
dans lequel nous avons dormi
avant d’y passer la nuit

Le Jour des Morts 007

La tradition remonte aux civilisations précolombiennes, qui honoraient leurs défunts tous les ans au mois d’août. Pour faciliter leur conversion au christianisme, les pères missionnaires ont accepté le maintien de la célébration, mais en imposant la période de la Toussaint. La proximité géographique et temporelle d’Halloween a amené les déguisements de squelettes. Et encore plus étonnant, ce n’est que depuis la sortie en 2015 du film de James Bond, Spectre, que des défilés à la manière de carnavals sont organisés. Forcément, ça plait aux touristes et à tous ceux qui en profitent, mais le lien avec la tradition originelle s’éloigne peu à peu.

Jour des morts ambiance recueillie dans les cimetieres
Jour des morts : ambiance recueillie dans les cimetières, comme chez nous

La réalité, dans le Mexique profond où nous sommes, est bien différente de ce que diffusent les médias. Il y a du monde dans les cimetières, certes, mais pas davantage qu’en France. Les tombes ont été quelque peu rafraîchies, les familles sont rassemblées autour, certaines se recueillent, d’autres pique-niquent en écoutant de la musique. Dans les centres-villes, pas mal de personnages en carton-pâte, et quelques autels portant la photo d’un défunt et rassemblant à des degrés divers fleurs, fanions en papier découpé, sciure ou sel, bougies, bouteilles d’alcool, nourriture, et messages d’affection. Nous n’avons pratiquement pas croisé de personne déguisée, simplement quelques personnes maquillées, volontiers des enfants.

Personnages fantasques sur les places
Personnages fantasques sur les places,
Autels dedies au souvenir dun ou plusieurs defunts
autels dédiés au souvenir d’un ou de plusieurs défunts (à gauche, des motards, souvent morts jeunes…)
Toujours dotes doffrandes dont le Pain des Morts
toujours dotés d’offrandes, dont le fameux « Pain des Morts », une brioche aromatisée à la fleur d’oranger
Au final les personnes deguisees dont plutot rares
Nous avons rencontré quelques personnes déguisées, mais franchement minoritaires

Tout ça est peut-être différent dans les grandes villes, mais est-ce alors vraiment authentique ? Va savoir…


Hidalgo del Parral

Nous arrivons le soir du Dìa de los Muertos dans cette ville de 100 000 habitants. Là encore, l’animation est modérée, même autour de la place centrale où nous tentons de nous garer pour la nuit. Les gens se promènent paisiblement devant les autels disposés tout autour. Notre tranquillité sera de courte durée car un marchand ambulant vient s’installer juste derrière Roberto. Les gens affluent, grignotent leurs tapas appuyés contre notre véhicule et surtout les odeurs de graillon s’infiltrent : nous nous déplaçons quelques rues plus loin dans un secteur plus calme, juste sous une immense statue équestre de Pancho Villa. Tant qu’il ne tente pas de descendre, voire de nous descendre, tout va bien ! ! En fait, il est célèbre dans la ville parce que c’est là qu’il y a été assassiné.

A Hidalgo del Parral nous avons dormi sous limposante statue equestre de Pancho Villa
A Hidalgo del Parral, nous avons dormi sous l’imposante statue équestre de Pancho Villa

Le lendemain visite de cette ville coloniale et colorée avec de belle fresques murales, des bâtiments plus que centenaires reconvertis qui en hôtel qui en musée, un théâtre antique, des églises richement décorées, des places et des rues commerçantes animées. La vie ordinaire d’une ville mexicaine de taille moyenne.

A
Visite de la ville sous un soleil radieux, comme presque chaque jour…
Nous avons admire demeures coloniales et fresques murales
Nous y avons admiré des demeures coloniales et des fresques murales,
memorial a une opposante aux etats unis
un mémorial à une femme locale, Elisa Griensen, s’opposant avec bravoure à l’armée des états-unis, rejointe par les enfants de l’école voisine,
edifices religieux cathedrale ND de Guadeloupe et temple San Jose
des édifices religieux (cathédrale ND de Guadeloupe et temple San Jose),
A
(intérieur de la cathédrale)
theatre Teatro Hidalgo
un théâtre stylé (Teatro Hidalgo),
et hommage de Pancho Villa a la ville ou il a ete assassine
et cet hommage de Pancho Villa à la ville dans laquelle il a été assassiné

En quittant Hidalgo del Parral, nous quittons l’état du Chihuahua, le plus grand du Mexique. La beauté des immenses paysages semi-désertiques, la richesse des curiosités naturelles, l’animation colorée des villes et la bienveillance des habitants nous ont replongé avec bonheur dans ce pays que nous n’avions fait qu’aborder au début de l’année. Forcément, nous allons approfondir, alors à très bientôt !

parcours du octobre au novembre
parcours du 27 octobre au 4 novembre

82. Dernière étape aux USA

Après débat sur la suite de notre itinéraire, nous décidons d’éviter la Basse Californie, province mexicaine envahie de touristes principalement américains qui viennent passer ici l’hiver au chaud. Prix en dollars, foules sur les plages, restaurants de burgers, ce n’est pas le Mexique que nous attendons. Nous entrerons dans le pays par la province de Sonora. Cela implique de repartir un peu vers l’Est pour terminer notre périple américain. Tant mieux, il y a plein de choses à voir !

The Joshua Tree

Ce titre sonne double. A la fois comme l’un des albums les plus célèbres du groupe irlandais U2, celui qui a lancé leur carrière aux USA, mais aussi comme cet arbre mythique qui n’en est pas un (c’est un agave arborescent) et qui peuple le parc national américain éponyme. Le spécimen qui figure sur le disque, contrairement à la légende et à ce qu’affirme France Info (ne croyez pas aveuglément ce qu’ils racontent), n’a pas été photographié dans le parc national Joshua Tree mais dans celui de Death Valley. L’endroit était resté tenu secret, mais c’était sans compter sur la ténacité d’un fan qui l’a découvert en 2003, 16 ans après la sortie de l’album. Arriva ce qui devait arriver, l’arbre fut vandalisé à la tronçonneuse avant de mourir. Dommage parce que les Arbres de Josué peuvent vivre plus de 500 ans.

Roberto au Joshua Tree NationalPark
Roberto au Joshua Tree National Park
Joshua Tree cest dabord un album de U
Joshua Tree c’est d’abord un album de U2
mais aussi des arbres etonnants
mais aussi des arbres étonnants
nommes dapres le prophete Josue et doues de multiples proprietes
nommés d’après le prophète Josué et doués de multiples propriétés
Ils vivent en moyenne ans mais parfois plus de
Ils vivent en moyenne 150 ans mais parfois plus de 500 !

Nous avons visité ce super parc où des milliers de ces « arbres » étonnants forment une vraie forêt à perte de vue. On y trouve de belles formations rocheuses et, à une altitude plus basse, un champ immense de Cactus de Cholla, aussi appelés « Teddy Bear Cactus » du fait de leur ressemblance avec la célèbre peluche. Mais pas touche ! Les épines sont nombreuses et tenaces. Malgré la mise en garde très nette sur plusieurs panneaux d’information du site, une visiteuse (adulte, je précise) n’y a pas cru. Elle n’arrivait même pas à retirer le morceau entier de cactus planté dans sa main quand nous sommes partis, peut-être qu’elle est encore en train d’enlever des épines.

Plus ils sont vieux plus ils ont de bras et de fleurs
Plus ils sont vieux, plus ils ont de bras et de fleurs
Lenvironnement mineral vaut egalement le deplacement
L’environnement minéral vaut également le déplacement
avec des formes qui stimulent limaginaire
avec des formes qui stimulent l’imaginaire
Le melange des deux est spectaculaire
Le mélange des deux est spectaculaire
Un peu plus bas dans la vallee on trouve des cactus nounours
Un peu plus bas dans la vallée on trouve des cactus « nounours »
Des champs de cactus nounours en fait
Des champs de cactus « nounours » en fait
Mais attention de ne pas les prendre dans les bras
Mais attention de ne pas les prendre dans les bras !
Ah et Roberto a eu un instant un reve de couleur
Ah, et Roberto a eu un instant un rêve de couleurs vives. Mais on lui a rappelé qu’on avait choisi la sienne pour la discrétion

Sale temps pour la mer Salton

Mer bleue, sable blond, soleil généreux, température élevée : le cocktail idéal pour des stations balnéaires de luxe ? C’est ce à quoi ont cru les promoteurs immobiliers en construisant à tout va sur des terrains désertiques qui ne valaient rien autour d’une « mer » créée par erreur suite à la rupture d’un barrage sur le Colorado en 1905. L’eau s’est alors répandue dans une vaste cuvette de 55 km de long sur 20 de large, 69 mètres sous le niveau de la mer, à quelques dizaines de kilomètres de Palm Springs. Et au début tout a fonctionné comme prévu. Tout le gratin de Hollywood est venu là en vacances, dans des stations prestigieuses comme Salton City ou Bombay Beach, mais aussi les campeurs, les baigneurs, les pêcheurs, etc.

La Mer de Salton
La Mer de Salton

Mais c’était sans compter qu’en l’absence d’alimentation naturelle, l’eau n’était plus renouvelée que par la faible pluviosité naturelle de la région, pluie qui entraînait au passage tous les polluants qui traînaient et qui aujourd’hui atteignent des concentrations dangereuses. Avec en plus une salinité qui ne cesse de croître, les poissons meurent en masse et une odeur désagréable permanente a fait fuir tous les habitants qui en avaient les moyens. Seuls restent de vieilles caravanes déglinguées, de vieilles enseignes rouillées et des routes inondées. Le rêve est fini. La mer est presque morte. Comme l’autre.

Au premier abord ca presente bien
Au premier abord, ça présente bien…
mais la realite est tout autre
mais la réalité est tout autre !
Vestiges de beton sur la plage et rues inondees
Vestiges de béton sur la plage et rue du front de mer inondée,
carcasses de voitures etc Le reve est termine
carcasses de voitures aux pneus crevés, mobile homes effondrés, etc. Le rêve est terminé !

La montagne du salut

Au beau milieu du desert un panneau et un vieux camion multicolores annoncent lendroit
Au beau milieu du désert, un panneau et un vieux camion multicolores. C’est là.

La foi de Léonard était grande comme une montagne. Elle débordait tellement qu’il en a FAIT une montagne. C’est là, devant nos yeux, au beau milieu du désert. Une sorte d’église en argile et paille recouverte d’une débauche de motifs et de slogans multicolores. On y trouve même une grotte et la silhouette d’une montgolfière couchée, symbole de celle qu’il a toujours rêvé de construire, d’abord pour lui puis pour les habitants de Slab City, le squatt du désert voisin. Mais chacune de ses tentatives s’est soldée par un échec. C’est en consolation qu’il aurait décidé de leur bâtir un petit bâtiment avant de partir. Ce qui ne devait durer qu’une semaine aura pris 30 ans ! Leonard avait prévu d’habiter dans cette montgolfière, mais jusqu’à la fin de ses jours (il est décédé en 2014) il a préféré rester dans son camion de pompiers aménagé. Comme on le comprend !

Un lieu de culte multicolore visible de loin
Un lieu de culte multicolore visible de loin
Lauteur exprime partout son amour pour Dieu et cherche a le communiquer
L’auteur exprime partout son amour pour Dieu et cherche à le communiquer
On trouve aussi une grotte et une riviere sacree
Les constructions sont en paille et argile (adobe). On trouve même une grotte et une rivière sacrée
Cest lui Leonard Knight qui a construit tout ca © Joe Bielawa
Cest lui Leonard Knight qui a construit tout ca (photo © Joe Bielawa)
Il na mis que ans et consomme beaucoup de peinture
Il n’a mis « que » 30 ans et consommé beaucoup beaucoup de peinture
tout en vivant dans son camion de pompiers amenage
tout en vivant dans son camion de pompiers aménagé
et la peinture bah pas de probleme ca pousse sur les arbres
et la peinture, bah, pas de problème ça pousse sur les arbres !

Si le personnage ou le lieu vous rappellent quelque chose, c’est peut-être bien grâce à la scène qui lui a été dédiée par le réalisateur Sean Penn dans le film culte Into the Wild. A voir ou revoir.


Entrée, plat, désert

Nous en avons terminé avec la Californie. Nous nous dirigeons maintenant vers l’Arizona et il fait de plus en plus chaud et sec. De là à regretter la grisaille de la côte ouest, tout de même pas ! Plus nous avançons et plus la végétation se raréfie, au point de disparaître complètement : il ne nous reste plus que du sable et des dunes. Un joli spectale derrière notre fenêtre pour la pause déjeuner. Le temps de faire quelques photos sympas, nous reprenons la route avant que la peinture ne fonde sur la carrosserie de Roberto. Nous allons bientôt retrouver quelques cailloux, de maigres buissons et quelques montagnes couleur chocolat au loin. Notre traversée du désert n’aura pas duré trop longtemps !

La route traverse soudain un paysage saharien
La route traverse soudain un paysage saharien
Cest le moment de sarreter
C’est le moment de s’arrêter
Pour jouer dans le sable
pour jouer dans le sable,
accessoirement dejeuner avec vue
accessoirement déjeuner avec vue,
et rejouer dans le sable
et rejouer dans le sable !
La vegetation reprend timidement
La végétation réapparaît bientôt

Dîner aux chandelles

Nous arrivons dans la soirée dans le Parc National Saguaro, nommé ainsi en raison des nombreux cactus éponymes qu’il abrite. Les cactus Saguaro, ce sont ces fameuses colonnes ou chandeliers qui forment le décor de tout bon western ou de toute BD qui traite du sujet. Ils prennent leur temps pour grandir, atteignant tout juste 30 cm à l’âge de 25 ans, et 2 m entre 50 et 60 ans, l’âge où ils peuvent commencer à fleurir et porter des fruits. La floraison a lieu entre avril et juin, la nuit et ne dure que 24h. Autant dire qu’en octobre et pour des couche-tôt comme nous, les chances de voir des fleurs frisaient le moins l’infini. Les fameux bras n’apparaissent pas avant 75 ans, alors quant on voit un Saguaro qui ressemble à Shiva, on le salue respectueusement !

Soleil couchant a larrivee au Saguaro National Park
Soleil couchant à l’arrivée au Saguaro National Park
Lambiance ideale
L’ambiance idéale pour un dîner aux chandelles
pour un diner aux chandelles

Nous avons trouvé un petit camping sympatique juste au sud du parc, et le décor de chandelles pour dîner était très romantique. Les chandelles étaient encore là le lendemain pour l’anniversaire de Claudie, mais nous avons préféré allumer les bougies d’un gâteau trouvé sur place. Suite à notre passage à l’empire du soda (voir l’article précédent) nous arroserons le repas avec un genre de saké méthode champenoise – pas terrible en fait. Tenter de goûter à tout fait partie de la découverte mais ne génère pas que des bonnes surprises.

Le lendemain Il y a pire comme route
Le lendemain. Il y a pire comme route…
Balade au milieu des cactus Saguaro
Balade au milieu des cactus Saguaro
Des plus jeunes aux plus vieux
Des plus jeunes (à gauche une branche naissante) aux plus vieux (on voit bien le squelette)
Il y en a a perte de vue
Il y en a à perte de vue
On trouve bien sur dautres especes
On trouve bien sûr d’autres espèces de cactus
Lieu magique pour lanniversaire de Claudie
Lieu magique pour l’anniversaire de Claudie
Les annees passent mais mon coeur reste grand comme ca
Les années passent mais mon coeur reste grand comme ça !

Il nous reste une inoubliable balade dans ce parc au milieu de centaines de cactus Saguaro de toutes formes, accompagnés de congénères tout aussi attrayants. Vraiment une belle étape. Par contre mieux vaut éviter le « Musée du Désert », un mélange peu réussi de zoo pitoyable et de jardin botanique peu entretenu, au bien piètre rapport qualité prix.


Nuit en BLM
Nuit en BLM (Bureau of Land Management = terrain appartenant à l’état et mis gracieusement pour un maximum de 14 jours consécutifs à la disposition du public. Du pain bénit pour les adeptes de la vanlife !

Tucson et ses curiosités

Tucson un mural tout frais
Tucson un mural tout frais

La seconde ville de l’Arizona est surtout connue pour son université, mais nous ne nous sommes pas arrêtés pour ça, nous estimant encore un peu trop jeunes pour suivre les cours destinés au 3ème âge. Nous y avons déniché quelques curiosités qui méritaient notre petit stop de 2 jours. Les voici en vrac :

  1. Le serpont à sonnette

Il n’y a pas de coquille dans ce titre dont le néologisme me parait bien adapté à la situation : nous avons traversé cette passerelle piétonne au-dessus d’une voie rapide, représentant un serpent à sonnette : on y entre par la gueule béante entre les 2 crochets à venin en baissant un peu la tête (ok j’exagère) et on en ressort par la queue dont le calme rassure (lorsque le serpent l’agite, il vaut mieux se méfier, un peu comme lorsque l’inspecteur des impôts sonne chez vous). Bon, rien à voir avec une attraction de parc à thème, c’est juste amusant.

Le serpont a sonnette
Le serpont a sonnette, de son vrai nom le Rattlesnake Bridge
A
  1. La stravenue

Encore un néologisme, mais cette fois ce n’est pas moi qui l’ai inventé. Vous connaissez le système des rues américaines avec ses rues qui vont d’est en ouest et ses avenues du nord au sud. Mais comment nommer alors celles, pas si rares, qui sont en diagonale ? Le Comité LOcal pour l’Uniformisation des Noms et numéros (l’acronyme français est un régal, malheureusement il ne doit pas se traduire…) a décidé de contracter les mots « street » et « avenue » pour biaiser la difficulté. Il y aurait 30 stravenues dans la ville de Tucson et ce serait une exclusivité mondiale.

La Cherrybell Stravenue
La Cherrybell Stravenue
  1. Le repas champêtre

C’est un mini jardin pas loin du centre-ville, 30 mètres carrés à tout casser, dans lequel on distingue en s’en approchant une (s)cène de pique-nique surréaliste. Malgré le soleil généreux, les invités sont très pâles. Il s’agit en fait de statues de Jésus et ses apôtres partageant leur dernier repas. Quelques autres personnages religieux sont dressés, couchés ou cloués autour. A l’entrée, sous le buste de l’artiste, un panneau précise l’origine de son œuvre : gravement blessé au cours de la seconde guerre mondiale, notre homme s’est alors tourné vers Dieu et lui a promis en remerciement de consacrer le reste de sa vie à lui construire des statues. Pas trop riche – on connait la reconnaissance des états envers les anciens soldats – il a utilisé du sable et des débris trouvés dans la rivière voisine, protégeant le mélange avec une couche de plâtre. 70 ans et quelques actes de vandalisme après, l’état de conservation étonne : il va falloir soumettre tout ça au comité de validation des miracles.

Repas champetre
Repas champêtre
A
Felix Lucero lartiste
Felix Lucero, l’artiste
  1. La fin des livreurs

Dans le quartier de l’université, de mignons petits robots suivent ou croisent les passants, s’arrêtant prudemment aux passages piétons avant de traverser, évitant adroitement réverbères, bipèdes, quadrupèdes et congénères à roues. Si leur forme cylindrique rappelle un peu R2D2, il leur manque toutefois cruellement le gazouillis du héros intergalactique. Dommage, mais la parole leur sera sans doute donnée dans un avenir proche. Une petite vérification sur Internet confirme qu’il s’agit bien de robots-livreurs, capables de parcourir plus de 3 km pour aller livrer une pizza, le dernier iphone ou, qui sait, la dépouille de votre chihuahua. En espérant qu’il n’y aura pas d’erreur de destinataire. On n’arrête pas le progrès, 7 robots.

Les robots livreurs
Les robots livreurs
  1. La Mini Time Machine

Ce titre est bien l’intitulé exact de cet exceptionnel musée des miniatures de Tucson. C’est à la base une association sans but lucratif destinée à la préservation et à l’approndissement des connaissances sur l’art des minitatures. La passion de la présidente fondatrice a démarré le jour où, jeune fille, elle a reçu en cadeau une collection de meubles pour maison de poupées. La collection s’est enrichie avec le temps et permet d’explorer différentes époques de la création des miniatures, d’où la dénomination. De nombreux pays sont représentés et la part belle est faite aux mondes imaginaires, notamment dans cette période d’Halloween. Nous avons été émerveillés aussi bien par les performances techniques que par la diversité et la qualité des réalisations. Nous y avons passé 3 bonnes heures que nous n’avons pas vu passer. A conseiller aux petits comme aux grands.

Decouverte du monde des minitatures detail ci dessous
Découverte du monde des minitatures (détaisl ci-dessous)
A
La maison de la Famille Adams
La maison de la Famille Adams
A
Un monde enchante avec son arbre dont les niches hebergent des souris
Un monde enchanté avec son arbre dont les niches hébergent des souris
A
Un autre monde fantastique et un peu morbide
Un autre monde fantastique et un peu morbide
A
Un grand magasin et ses etages
Un grand magasin et ses 4 étages
Un sculpteur de mines de crayon
Un sculpteur de mines de crayon
On arrive dans linfiniment petit
On arrive dans l’infiniment petit
Quelques elements pour donner lechelle
Quelques éléments sont là pour donner l’échelle
Un appartement luxueux fin XXeme siecle
Admirez cet appartement luxueux fin XXème siècle et la finesse des détails ci-dessous
A
Et la boutique qui joue le theme a fond
La boutique joue évidemment le thème à fond
  1. La Mission San Xavier

Une Mission de plus après celle vues en Californie ? Eh bien non, celle-ci a un cachet particulier et serait la plus fine architecture mexicaine baroque des États-Unis. La construction débutée en 1783 ne s’est interrompue que 14 ans plus tard, les moyens attribués initialement étant épuisés. Il en résulte une certaine asymétrie, l’une des tours n’ayant pas de dôme comme l’autre, mais les travaux ont repris en 1978 et la Mission s’embellit d’année en année.

La Mission San Xavier
La Mission San Xavier

Difficile de décrire tout cela, les photos parlent mieux. Au fait, les drapeaux de 4 nations ont flotté sur l’édifice. Dans l’ordre chronologique ceux de l’Espagne, du Mexique, des États-Unis. Saurez-vous dire quel est le dernier ?

et son bel interieur baroque
Un riche intérieur baroque
Les exterieurs sont bien aussi
Les extérieurs sont bien aussi
FIn de la visite de Tucson
Ici un petit clin d’oeil à nos amies voyageuses @saltyfarside,
rencontrées au Québec, qui ont fait un vrai parcours d’aventure jusqu’en Alaska

Tombstone

A moins que vous n’ayez vu le film, le nom de cette ville ne vous dit peut-être pas grand chose, mais si je vous parle d’OK Corral, quelques uns de vos neurones vont sans doute se reconnecter. OK Corral est d’ailleurs le premier nom de cette ville, et en tout cas celui qu’elle portait au moment où l’histoire qui l’a rendue célèbre est arrivée. Mais une fois n’est pas coutume, je ne vais pas vous la raconter. Parce que d’autres l’ont fait mieux que moi, avec un humour qui me va bien qui plus est, sur le site roadtripin.com. A l’heure où nous terminons notre périple étatsunien, je voulais rendre hommage à ce site qui nous a beaucoup servi, détaillant un bon nombre de nos étapes mieux que notre guide papier, tout en fournissant beaucoup de services utiles aux roadtrippeurs de zéro à dix roues. Alors si vous voulez mieux connaître l’une de nos sources d’information préférées où si vous voulez tout savoir sur l’affrontement des frères Earp et de leur ami Doc Holliday avec la bande des Cochise County Cowboys, suivez ce lien.

Tombstone et son fameux OK Corral
Tombstone et son fameux OK Corral
Laffrontement de bandes rivales en pleine rus
Lieu d’un affrontement célèbre de bandes rivales en pleine rue
Cetait en mais tout a ete retape
C’était en 1881 mais tout a été retapé
Caleches saloons bordels etc.
Calèches, saloons, bordels etc.
A
On se croirait vraiment au far west
On se croirait vraiment au far west
A
Trois fois par jour on rejoue la celebre scene
Trois fois par jour on rejoue la célèbre scène
devant un public conquis
devant un public conquis
On ne vous dit pas qui gagne faites comme
On ne vous dit pas qui gagne, faites comme nous revoyez l’un des 3 films sur le sujet

Bisbee

Lorsque l’on s’éloigne de Tombstone, la nature redevient verte, peut-être parce qu’elle n’a plus peur de pousser, mais plus sûrement grâce à l’altitude. Et de nouveau, à l’approche de Bisbee, la végétation se raréfie tandis que la montagne prend de belles couleurs, un savant mélange de marron-roux et de vert-de-gris. Nous sommes en effet sur l’emplacement d’une ancienne mine de cuivre. Le gigantisme des fosses laisse imaginer la quantité énorme de travail fourni ici pendant un peu moins d’une centaine d’années. La mine a fermé en 1970, non pas parce qu’elle était épuisée mais pour des raisons de rentabilité insuffisante. Les mineurs ont laissé leurs maisons à une communauté d’artistes, inspirés sans doute par le décor. Les galeries de peinture, les boutiques d’art et d’antiquités sont légion et la ville est plutôt agréable. Ce sera notre avant-dernière étape aux USA.

Oh les belles couleurs
Oh les belles couleurs !
Cest que nous sommes dans une ancienne mine de cuivre
C’est que nous sommes dans une ancienne mine de cuivre
Bisbee heberge maintenant des artistes
Bisbee héberge maintenant une communauté d’artistes
Les rues ont ete repeintes
Les rues ont été « repeintes »
A
et les voitures aussi. Pas mal le Roberto local non
…et les voitures aussi. Pas mal le Roberto local, non ?
A
Vue générale de Old Bisbee et son B sur la montagne qui s’éclaire la nuit

Douglas

Nous sommes maintenant à la frontière avec le Mexique. Une courte pause y est nécessaire pour nous organiser avant la traversée : demander le visa (FFM) en ligne puis l’imprimer, sortir les autres papiers qui nous seront demandés, essentiellement l’autorisation d’import (TIP) et l’assurance mexicaine pour Roberto et les passeports pour nous. Nous avons vidé progressivement le frigo pour ne rien laisser qui puisse irriter les douaniers mexicains, comme les denrées fraîches. Nous avons fait le plein d’eau car ce sera un peu moins facile au Mexique. Et puis nous avons préparé les premières étapes de notre parcours. Tout ça garés sur le parking que l’office de tourisme partage avec la police, ces derniers acceptant que l’on y stationne toute la nuit à condition de leur laisser nos coordonnées au préalable. Il nous est resté un peu de temps pour parcourir la rue principale de la ville et de visiter le hall d’entrée de son hôtel emblématique ouvert en 1907, le Gadsden Hotel. Une petite exposition en décrit les diverses péripéties et évoque ses hôtes les plus célèbres comme Ava Gardner, John Wayne, Pancho Villa ou encore Paul Newman.

Le Gadsden Hotel de Douglas
Le Gadsden Hotel de Douglas
Magnifique verriere dans le hall dentree
Magnifique verrière dans le hall d’entrée
Bureau daccueil
Bureau d’accueil (les toiles d’araignées c’est pour Halloween, parce que sinon c’est impeccable !)
et hotes celebres
et hôtes célèbres

Cette traversée de l’Ouest des États-Unis aura été un ravissement, de la beauté très diversifiée des parcs nationaux ou des territoires immenses qui les relient à la richesse culturelle des grandes villes, en passant par la gentillesse et la serviabilité des américains. Nous avons véritablement découvert ce Nouveau Monde que nous connaissions mal. Mais nous sommes tout aussi ravis de retourner au Mexique dont une grosse partie nous est encore inconnue. Ah, soif de découverte, quand tu nous tiens !

parcours du au octobre
parcours du 18 au 26 octobre

81. De célébrités en séries

Parcourir la côte Ouest des États-Unis, c’est côtoyer des célébrités, personnages de cinéma, séries télévisées ou villes à la réputation sulfureuse. On y perd en nature ce que l’on gagne en culture, encore que pour un mix des deux, nous décernons la palme à …Palm Springs.

Santa Barbara à part le feuilleton

Nous sommes redescendus à regret de nos montagnes pour retrouver la côte, la circulation …et le brouillard. Nos pas, ou plutôt nos tours de roues, nous amènent bientôt à Santa Barbara. Nous ne connaissions cette ville que pour son roman télévisé, mais, bien que nous aimions faire coller nos séances vidéo aux lieux visités, pas question de nous enfiler les 2188 épisodes de cette série dont le synopsis – et la réputation – ne nous inspirent guère. Nous commençons par visiter une Mission qui, un peu plus que la précédente reconnaît la destruction de la culture des indiens Chumash, et restaure les locaux pour conserver trace de l’histoire. Nous nous rendons ensuite au palais de justice et passons le sas de sécurité avant de nous diriger vers la salle d’audience. Non, nous n’avons commis aucun méfait, c’est juste que le bâtiment se visite, pour sa grande valeur historique et tout en étant en activité. Avec son architecture mauresque, ses escaliers joliment carrelés, ses lustres magnifiques, son escalier circulaire, son horloge, sa tour d’observation munie d’un panorama à 360° sur la ville et surtout sa grande salle d’audience entièrement recouverte d’une fresque historique sur ses 4 murs, ce bâtiment mérite totalement la visite – gratuite qui plus est. Ça donnerait presque envie de commettre un tout petit larçin, juste pour voir comment sont les autres salles d’audience ou traverser le pont des soupirs qui communique avec la prison. Mais non.

La Mission de Santa Barbara
La Mission de Santa Barbara
Le cloitre et linterieur de leglise
Le cloître et l’intérieur de l’église
Les partitions de musique a lepoque
Les partitions de musique à l’époque
et de jolies cactees en exterieur
et les jolies cactées en extérieur
Le Palais de Justice
Le Palais de Justice
Escaliers fabuleux et couloirs brillants
Escaliers fabuleux et couloirs brillants
Salle daudience eniterement couverte de fresques
Salle d’audience entièrement couverte de fresques
Joli escalier en colimacon
Joli escalier en colimaçon
Mecanisme dhorloge richement decore
Mécanisme d’horloge richement décoré
Silence pour la bibliotheque et les audiences en cours
Silence pour la bibliothèque et les audiences en cours
Etjolie vue du haut de la tour
Enfin, la belle vue panoramique du haut de la tour

Malibu sans alerte ni boisson

Malibu tellement loin de la carte postale
Malibu tellement loin de la carte postale !

Se réveiller à Malibu sur un petit parking en corniche en bord de mer avec un paysage gris et triste devant les yeux en totale contradiction avec l’image de cartes postale que nous en avons, ce n’est pas bon pour le moral. Nous longeons un peu la côte jusqu’à Santa Monica, mais les brumes matinales peinent à se dissiper. Notre meilleure arme anti-mauvais temps, c’est le musée. Et ça tombe bien, il en existe un renommé pas très loin, à l’orée de Los Angeles, le Getty Center. Fondé par le magnat du pétrole J. Paul Getty, l’homme le plus riche du monde en 1957 mais qui avait pourtant refusé de payer la rançon de son petit fils enlevé dans les années 70. Cela avait coûté une oreille à ce dernier avant que le grand-père ne se décide enfin à aligner les billets, non sans s’assurer qu’il pouvait en déduire la plus grosse partie fiscalement. Difficile de dire si c’est également pour des raisons de défiscalisation, mais l’homme est devenu collectionneur d’art, accumulant au fil des années plus de 800 000 œuvres, et finissant par construire le musée actuel tant les autres étaient devenus trop petits. Inutile de dire que tout est de grande qualité et que nous nous sommes régalés. Nous avons été surpris de voir à quel point les auteurs français étaient bien représentés. La visite est gratuite aussi bien présentielle que virtuelle sur le site https://www.getty.edu/art/. A ne pas manquer si vous êtes de passage dans la Cité des Anges.

Nous degainons larme musee
Mauvais temps ? Nous dégainons l’arme musée !
Et la qualite est au rendez vous
Et la qualité de ce Getty Center est au rendez-vous
Du mobilier Louis XIV grande classe
Du mobilier Louis XIV grande classe
De la porcelaine de Sevres
De la porcelaine de Sèvres
Sculptures de Rodin Nollekens et Carpeaux
Sculptures de Rodin, Nollekens et Carpeaux
Bellecollection de peintures dont ce Printemps vu par Lawrence Alma Tadema NL etc
Belle collection de peintures dont ce Printemps vu par Lawrence Alma Tadema (NL), la Course des chevaux sans cavaliers de Géricault (F) et les fameux Iris de Van Gogh (NL)(mais les iris sont français !)
A
Etpour finir loeuvre du jardinier anonyme de ce Getty Center
Et pour finir, l’oeuvre du jardinier anonyme du musée

La piste aux étoiles d’Hollywood

Nous avons laissé Roberto sur un des nombreux parkings du métro. Sa nounou n’a demandé que 3 dollars pour 24 heures, une affaire dans une ville de cette taille. Et c’est à peu près le prix du forfait-journée en transports en commun. Il faut sans doute ça pour pousser les Américains à quitter leur sacrée voiture, mais ce n’est pas gagné !

Arrivee en metro a Hollywood Boulevard
Arrivée en métro à Hollywood Boulevard

Notre première destination étant à 1 station de métro de la nôtre, je propose d’y aller à pied pour nous dégourdir les jambes, mais Google nous en dissuade de suite : 2h25 de trajet pour une dizaine de kilomètres. Wouah, les stations sont éloignées dis-donc ! Nous prenons donc sagement la première rame qui passe, un peu tristounette d’ailleurs, et débarquons sur le Walk of Fame d’Hollywood Boulevard. Au moindre doute, vous savez que c’est la bonne rue parce que tout le monde y marche tête baissée, au risque de se percuter, pour retrouver ses stars préférées (ou pas). Nous ne les verrons pas toutes (il y en aurait plus de 2700) mais collectionnons quelques photos de celles qui nous parlent le plus.

Tout de suite une pluie detoiles
Tout de suite, une pluie d’étoiles !
U
A

Le boulevard est évidemment très touristique et les boutiques se sont adaptées. Les amateurs de gadgets seront servis

Mais aussi des boutiques de souvenirs
Boutiques de souvenirs
et gadgets en tous genres
et gadgets en tous genres
Depuis les batiments voisins on apercoit la fameuse enseigne
Depuis les bâtiments voisins, on aperçoit la fameuse enseigne…

Le cœur des anges

Nous nous rendons maintenant au cœur de la ville de Los Angeles, là où tout a commencé. Pour cela, il nous faut reprendre le métro jusqu’à la gare principale de la ville : Union Station. Un joli bâtiment dans le style mission espagnole à l’extérieur et art déco à l’intérieur. Étonnamment, la gare semble déserte alors qu’il est presque midi. Même le bureau d’information attend le client ! Nous nous imaginons avec amusement ce qu’il en aurait été à l’heure de pointe dans une grande gare parisienne. Mais ici, non, tout est calme, nous avons le temps de flâner dans les grandes salles, les salles d’attentes luxueuses, tout en profitant d’une ambiance sonore jazz distillée par un pianiste de passage mais néanmoins talentueux. Une terrasse en bord d’allée de circulation nous invite à nous asseoir. Impensable à Paris sans risquer la bousculade, mais ici nous n’hésitons pas à céder à l’invitation et à commander hamburgers maison et bières.

La gare principale de LA est pratiquement deserte
La gare principale de Los Angeles est pratiquement déserte
Meme a laccueil on attend le client
Même à l’accueil, on attend le client
Alors on sinstalle tranquillement pour dejeuner
Alors nous, on s’installe tranquillement pour déjeuner

Nous voilà donc à El Pueblo, là où la première maison fut construite en 1881 alors que la région appartenait au Mexique. Cette maison est toujours debout d’ailleurs et se visite. Le quartier lui-même a conservé son caractère mexicain, avec boutiques et restaurants très colorés, mariachis autour des tables et squelettes partout (sans aucun rapport avec Halloween). Nous avons l’impression d’être transposés 9 mois plus tôt à Mexico City et cela nous donne envie d’y retourner.

Ensuite direction El Pueblo
Tout près du quartier El Pueblo
via le consulat du Mexique
c’est le consulat du Mexique ! Et l’entrée du quartier originel de la ville
La toute premiere maison de la ville est encore debout et se visite
La toute première maison de la ville est encore debout et se visite
A
Quant au quartier il est tres mexicain
Quant au quartier, il est très euh …mexicain !

Nos autres découvertes notables de la journée seront la très moderne Cathédrale of Our Lady of Angels, inaugurée en 2002, dotée d’un parking à étages, d’un café et d’un design audacieux que nous avons beaucoup aimé ; et puis le Walt Disney Concert Hall avec ses façades-toitures extravagantes. Avec les salles avoisinantes, il forme le haut lieu du spectacle local. Nous serons malheureusement trop peu de temps dans la ville pour pouvoir en profiter.

La moderne cathedrale Notre Dame des Anges
La moderne cathédrale Notre Dame des Anges
Les decorations sont sobres et originales
Les décorations sont sobres et originales
Lautel est impressionnant
L’autel est impressionnant
Seul le Walt Disney Concert Hall rivalise de modernite
Seul le Walt Disney Concert Hall rivalise en modernité

Les camps de concentration américains

Dans le petit quartier japonais de Los Angeles, un musée rappelle le douloureux souvenir des 120 000 américains d’origine japonaise, considérés du jour au lendemain comme des terroristes potentiels après l’attaque de Pearl Harbour le 7 juillet 1941. Déjà mal aimés par la population qui avait fait voter des lois pour bloquer l’immigration des non-caucasiens et les empêcher d’obtenir pour eux ou leurs enfants la nationalité américaine, ils furent carrément déportés dans de véritables camps de concentration et dépouillés de leurs biens. Certes, ce n’étaient pas des camps de la mort comme chez les nazis, mais ils avaient en commun la soustraction d’un groupe minoritaire de la population générale par les gens au pouvoir sans que le reste de la société ne s’en soucie. Les conditions de détention étaient difficiles, tout comme l’a été la réinsertion après la fin de la guerre de ces malheureux qui n’avaient plus rien et durent subir encore longtemps le racisme ambiant. Il aura fallu plus de 40 années pour que le gouvernement reconnaisse enfin que l’opération était injustifiée sur le plan militaire et verse une indemnité aux personnes concernées. Je ne sais pas vous, mais moi, je n’ai pas appris cette histoire à l’école, mais seulement bien plus tard au Musée Canadien des Droits de la Personne à Winnipeg. Et la piqûre de rappel est importante car la mémoire ça s’entretient.

Au Musee des Japonais Americains on nous raconte
Au Musée des Japonais Américains on nous raconte…
dont lhistoire a bascule le jour de lattaque de Pearl Harbor
l’histoire de ces gens dont la vie a basculé le jour de l’attaque de Pearl Harbor
Dans une ambiance deja hostile
Dans une ambiance déjà hostile,
Bien quetant integres americains ils ont ete soudainement deportes
bien qu’étant bien intégrés parmi les américains, ils ont été soudainement déportés
dans de veritables camps de concentration
dans de véritables camps de concentration et dépossédés de tous leurs biens
Il aura fallu de longs palabres pour que Reagan signe enfin
Il aura fallu de longs palabres pour que Reagan signe enfin les excuses officielles de la nation et accorde une indemnisation aux victimes
Dans la boutique aux cotes de mugs japonais
Dans la boutique, aux côtés de mugs typiquement japonais, on trouve ceux si appropriés où les libertés civiles des amendements américains disparaissent lorsque l’on verse un liquide chaud…
Dansle quartier ce sont les patisseries qui sont typiques
Dans le quartier par contre, ce sont les pâtisseries qui sont typiques !

Boutiques insolites

Nous aimons bien ces boutiques qui sortent de l’ordinaire et nous avons été particulièrement gâtés d’en dénicher deux coup sur coup.

  • La maison du voyageur temporel

Cet établissement d’exception s’adresse à tous ceux qui souhaitent voyager dans le temps. Dans la vitrine, un homme des cavernes serre la main à deux robots et dès l’entrée, pour ceux qui auraient oublié leur liste de courses, un téléphone permet d’appeler à différentes époques, dans une fourchette assez large qui va du précambrien à l’an 4000. Il parait que l’on peut même joindre des proches… Sur les rayonnages, sont proposés aussi bien de la crème solaire pour astronautes que des produits d’entretien pour robots (graisse, éponges métalliques, etc.) ou encore des sprays répulsifs anti-barbares (on ne sait jamais sur qui on peut tomber dans le cosmos). En cherchant bien, on peut trouver des langues mortes, comme le grec ancien, conservées dans des bocaux de formol. Et dans des vitrines réfrigérées, des bouteilles de lait de robot côtoient des œufs de dinosaures extra-frais, des morceaux de mammouth laineux et, pourquoi pas (oui, pourquoi pas ?) des livres. On peut aussi commander tout ça en ligne mais attention, certaines planètes ne sont plus livrées. Le plus étonnant (oui, c’est possible) c’est que tous les bénéfices sont reversés à une association promouvant la rédaction littéraire chez les jeunes. Les livres dans la vitrine réfrigérée, ce sont les leurs.

Au marche des voyageurs temporels
Au marché des voyageurs temporels,
On trouve des produits etranges
on trouve des produits étranges,
Surtout dans les vitrines refrigerees
surtout dans les vitrines refrigérées !
  • L’empire du soda

Dans la banlieue de Los Angeles on peut trouver une sorte de petit supermarché qui ne paie pas de mine. L’enseigne peinte sur les vitres, « SODA POP STOP » donne une idée du contenu. En effet à l’intérieur, de multiples cartons posés à même le sol directement sur les rayons, un peu comme chez Lidl, proposent à la vente une multitude de sodas de toutes les couleurs, à tous les goûts imaginables (et même à des saveurs inimaginables), aux designs variés et parfois étonnants, provenant du monde entier. Le magasin réunit là plus de 700 spécialités différentes. Et quand bien même on ne trouverait pas son bonheur, il est possible de fabriquer son propre soda de A à Z en mettant soi-même dans une bouteille vide un ou plusieurs arômes (si vous rêviez d’un soda associant bière de racine et marshmallow toasté, c’est ici possible), en y ajoutant une eau gazéifiée à la puissance souhaitée, en plaçant puis en sertissant la capsule avant d’inscrire le nom de sa composition sur l’étiquette. La boutique possède aussi un choix multinational de bières (de l’Arménie à l’Inde en passant par le Japon et la Russie), de vins (les français sont assez bien représentés) et d’eaux minérales. On trouve enfin un rayon de jouets quelque peu insolites, comme ce requin qui devient « géant » (jusqu’à quel point ??) lorsqu’on le met dans l’eau ou ce poulet en caoutchouc qui pond des œufs (une grosse boule sort effectivement d’entre ses pattes lorsqu’on lui écrase le ventre – c’est kitsch). Bon, nous avons fait quelques emplettes, et n’avons pas manqué de composer notre cuvée spéciale Roberto, dont la recette restera secrète.

Chez Galcos y a tout ce qui faut
Chez Galcos, y a tout ce qui faut !
Mais surtout du soda de toutes les couleurs
mais surtout des sodas de toutes les couleurs
avec des etiquettes etonnantes moi je prefere la derniere et vous
a
avec des étiquettes étonnantes. Moi, je préfère la dernière des quatre, et vous ?
Et si lon ne trouve pas son bonheur
Et si l’on ne trouve pas son bonheur, on peut fabriquer son propre soda !
A
On trouve aussi pas mal de bieres
On trouve aussi pas mal de bières,
A
de provenance internationale,
Ainsi que des confiseries et jouets etranges
ainsi que des confiseries et jouets étranges
Nous avons forcement craque
Nous avons forcément craqué !

Festival d’orchidées etc.

Vous le savez, nous sommes fans de jardins botaniques, toujours prêts à admirer ce que la nature peut nous offrir de plus beau. Nous nous sommes donc rendus à celui de San Marino, dans la banlieue de Los Angeles, un immense complexe de 4 856 hectares créé par un couple de milliardaires amoureux des plantes Mr & Mrs Huntington. Ayant lu qu’il était trop peu visité, nous avons été étonnés de trouver difficilement de la place sur le parking pourtant de belle taille. C’était sans compter que nous sommes tombés au moment d’un concours d’orchidées, finalement à pic. Les fleurs étaient de toute beauté, y compris les compositions et celles en plastique (!) tout comme les 12 autres secteurs du jardin, dont une roseraie, une cacteraie, des jardins chinois et japonais, un secteur australien et une palmeraie. Malgré une certaine expérience dans le domaine, nous avons encore découvert un certain nombre d’espèces que nous n’avions encore jamais rencontrées. La nature est infinie dans sa diversité, on ne se lasse jamais.

Festival dorchidees
Festival d’orchidées
I
A
Et des modeles en plastique etonnants
et même des modèles en plastique plutôt réussis !
Attention aux plantes carnivores
Attention aux plantes carnivores, ne laissez-pas traîner vos doigts !!
Celles la sont tres champetres
Là, on est dans le champêtre,
Nous voici au jardin chinois avec ses bonsai magnifiques
puis dans le jardin chinois, avec ses bonsaïs magnifiques
A
Le Japon se defend bien aussi
Le Japon se défend bien aussi…
Apres cest un festival de cactus
Après, c’est un festival de cactus,
Plus ou moins en fleurs
plus ou moins en fleurs,
Plus ou moins difformes
plus ou moins difformes.
On termine par la roseraie et ne pas prendre racine
On termine par la roseraie et on se sauve pour ne pas prendre racine

Palm Springs en dehors des enquêtes

Ce grand rectangle vert au milieu du désert n’est autre que la plus grande oasis de Californie (un quart de l’état est constitué de désert). Les larges rues en quadrillage parfait sont presques toutes bordées de Palmiers de Californie, gagnant rapidement jusqu’à 30 mètres de hauteur tout en conservant de longs fils blancs jusqu’à leur base, ce qui leur donne un aspect un peu en rouleau de laverie automobile. Arrivés alors que le temps tournait à l’orage, nous avons fait connaissance avec ces arbres alors qu’ils ressortaient magnifiquement sur le ciel très sombre, tandis que de notre côté nous rentrions magnifiquement nous abriter à l’intérieur. Nous avons passé la nuit là, au bord d’une rue calme près du centre, attendant le retour du beau temps prévu le lendemain.

Apres la tempete le calme
Après la tempête, le calme
A

Nous avons commencé notre journée par une curiosité, les Robolights. L’œuvre d’un artiste local un rien allumé (d’où le nom ? 😉) qui a construit et disposé sur son très grand jardin une multitude de robots en tous genres plutôt de grande taille et faits de matériaux de récupération et abondamment colorés. La « galerie » n’ouvre qu’occasionnellement aussi nous n’avons pu la voir que de l’extérieur, mais c’est déjà significatif. Il parait qu’en plus le gars est devenu irrascible. Pas trop envie de finir en robot géant rose ou jaune vif… Mais quand il est là, les machines s’animent et sont éclairées la nuit. Pour avoir une idée de ce que cela donne, n’hésitez pas à jeter un œil sur la vidéo YouTube ci-après.

Le Robolights Project
Le Robolights Project,
Un parc un peu fou ou se cotoient des figurines etranges
un parc un peu fou où se côtoient des figurines étranges
faites de materiaux recycles
faites de matériaux recyclés
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La suite a été plus sportive puisque nous sommes allés randonner dans les Indian Canyons. En fait nous nous sommes contentés du principal, une petite rivière creusée dans le désert et bien entendu longée d’une bonne quantité de ces Palmiers de Californie, nous procurant par ailleurs une ombre bienvenue. Le retour s’est fait par les hauteurs, permettant de voir la palmeraie de haut et l’ensemble de la ville de Palm Springs pas très loin. Près de 2 heures de marche, c’est bien pour un dimanche !

Lun des Indian Canyons
L’un des Indian Canyons,
borde de ces palmiers si caracteristiques
bordé de ces palmiers si caractéristiques,
aux longues pailles qui touchentpresque le sol
aux longues pailles qui touchent presque le sol
a
Vu de dessous, on voit mieux comment ça fonctionne et on aperçoit les petites graines noires
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cheminant dans le desert
Le chemin du retour se fait dans le désert et permet d’apercevoir la palmeraie du dessus

Revenus dans la ville, nous sommes allés nous mettre au frais dans le Palm Springs Art Museum. Ce n’est pas et de loin le meilleur musée d’art que nous ayons vu, mais nous y avons trouvé comme toujours quelques œuvres intéressantes, en intérieur comme en extérieur.

Au musee dart le spectacle est dabord a lexterieur
Au musée d’art, le spectacle est d’abord à l’extérieur
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Une etrange sphere lumineuse nous attend a linterieur
A l’intérieur, c’est une étrange sphère lumineuse qui nous attend dans l’entrée
Quelques belles realisations en verre la derniere est francaise
Quelques belles réalisations en verre ; la dernière est française
Quelques oeuvres etranges
Quelques oeuvres étranges
Recyclage de canettes ecrasees disposees sur une antenne parabolique
Un peu de recyclage : canettes écrasées disposées sur une antenne parabolique
et pour finir ces personnages assis dans une salle tellement realistes
et pour finir, ces personnages assis dans une salle, tellement réalistes que beaucoup de visiteurs passent à côté sans les remarquer !

Nous sommes allés nous garer pour la nuit au bord d’un stade. Pas certains que c’était légal mais personne n’est venu toquer à notre porte… En l’absence de match, c’était tranquille.


Le jour suivant, nous décidons de prendre de la hauteur, pour échapper aux 35°C prévus en ville dans la journée. Pas compliqué, il suffit de prendre le « tramway », c’est comme ça qu’ils appellent ici leur téléphérique. En à peine 12 minutes, nous arrivons à 2600m d’altitude, près du sommet du Mont Jacinto (le point culminant de la Californie qui lui culmine à 3300m) en ayant perdu 18°C : nous sommes passés de 27°C à la station de départ à 9°C seulement à l’arrivée. Autant dire qu’il valait mieux emmener sa petite laine ! D’ailleurs, il est étonnant de trouver dans la boutique des gants et bonnets de ski alors que nous étions dans le désert quelques minutes auparavant. Une particularité de ce téléphérique est que le plancher des cabines tourne pendant le trajet, comme un restaurant panoramique, ce qui permet de mieux apprécier les paysages traversés, pas moins de 5 écosystèmes différents en 12 mn.

On prend de la hauteur
On prend de la hauteur
avec ce telepherique panoramique
avec ce téléphérique panoramique

Forcément de là-haut nous avons une vue magnifique sur toute la vallée de la Coachella où les carrés verts des villes tranchent avec un paysage des plus arides alentour. Un choix de 80 km de randonnées s’offre à nous. Nous choisissons un parcours raisonnable, ce qui se définit par l’absence de nécessité d’enregistrement auprès des rangers et de présentation d’une check-list de matériel de survie. Nous avons marché un peu moins de 2 heures dans un environnement alpin, avec des pauses points-de-vues réparties le long du trajet. Nous avons fait durer le petit café avant de redescendre dans la fournaise et reprendre la route. En fait, quand on roule c’est parfaitement supportable, même sans la climatisation.

En haut le spectacle est grandiose
En haut le spectacle est grandiose
Mais les temperatures fraiches A quel autre endroit
Mais les températures sont fraîches. A quel autre endroit peut-on trouver dans une même boutique des guides de survie dans le désert et des gants et bonnets de ski ?
En tout cas cest ideal pour un pique nique contemplatif
En tout cas c’est idéal pour un pique-nique contemplatif
Nest ce pas
Nest-ce-pas ?

Avec Palm Springs se termine notre tour des célébrités. Encore que… En nous dirigeant vers le parc national de Joshua Tree, nous allons croiser la route du groupe U2. Savez-vous pourquoi ? La réponse dans le prochain article bien sûr !

parcours du au octobre
Parcours du 10 au 17 octobre

Et en bonus la carte de notre trajet depuis le tout début. Car cela fait tout juste 18 mois que nous avons pris la route avec Roberto. Et nous avons parcouru un sacré bout de chemin !

robertomois txt

80. San Francisco et la côte Pacifique

Après quelques semaines d’errance dans des villes de taille moyenne et des terres plutôt désertiques, nous rejoignons la troisième ville préférée des Français aux États-Unis et le plus grand océan de la planète, que nous allons longer par la côte Ouest du pays. Le contraste est saisissant.

San Francisco sans brume

Contrairement à ce qui se raconte ou qui se chante, San Francisco n’est pas toujours plongée dans le brouillard. Certes lors de notre arrivée sur les grands ponts du Nord-Est le ciel était un peu couvert, mais cela s’est rapidement dégagé et nous avons profité d’un beau soleil pour notre première journée ici. Nous avons garé Roberto dans une petite rue proche du centre et nous sommes partis à pied prendre le pouls de la ville, sans chercher d’emblée à voir les attractions majeures. Tous les quartiers ne se ressemblent sans doute pas, mais celui de Mission District était plutôt agréable avec ses demeures victoriennes multicolores bordant des rues vallonnées jalonnées de palmiers, ses espaces verts bien occupés en ce dimanche et ses églises-missions témoignant de l’ère espagnole. Car la ville n’est américaine que depuis 1848, vous savez, l’année où Victor Auguste Poulain a créé la célèbre marque de chocolat alors qu’il n’avait que 23 ans et qu’il n’avait été que 3 ans à l’école comme quoi on peut s’en sortir sans mais ça n’a rien à voir avec San Francisco. Nous avons trouvé aussi de jolies fresques murales dans ce quartier, notamment dans des ruelles dédiées mais aussi sur des façades entières de maisons comme sur les 5 étages de cette Maison de la Femme, centre communautaire de soutien à la cause féminine créé en 1971. Au total nous aurons parcouru presque 8 km avec des dénivelés importants vu le relief de la ville, une vraie randonnée !

Arrivee a San Francisco par le Bay Bridge
Arrivée à San Francisco par le Bay Bridge
Decouverte de larchitecture de la ville
Découverte de l’architecture de la ville
On les appelle les Painted Ladies
On les appelle les Painted Ladies
La Mission Dolores
La Mission Dolores
Vues de linterieur
Vues de l’intérieur
Espaces verts tres prises en ce dimanche
Espaces verts tres prisés en ce dimanche
Halloween en preparation partout
Halloween en préparation partout
Les couleurs vives du quartier rappellent le Mexique
Les couleurs vives du quartier rappellent le Mexique
Plusieurs ruelles dediees au street art
Plusieurs ruelles sont dédiées au street art
A
A
Ici la Maison de la Femme
La Maison de la Femme
Une autre ruelle un peu plus loin
Une autre ruelle un peu plus loin

San Francisco : les classiques

Cette fois nous jouons les touristes de base en allant visiter les grands classiques de la ville : l’emblèmatique Golden Gate Bridge, ses piliers géants de 230m de haut et sa robe orange si caractéristique ; le Quai des Pêcheurs, ancien port de pêche reconverti en quartier touristique avec ses restaurants (nous avons craqué pour un excellent fish & chips), ses musées (dont le Musée Mécanique, dédié aux jeux d’arcade, boîtes à musique, testeurs d’amour ou de muscles et autres flippers du siècle dernier) et ses « sea-lebrities » : une colonie d’environ 300 otaries qui a élu domicile sur quelques pontons du port ; le quartier de Russian Hill avec ses rues très en pente où les voitures garées sont à la limite de basculer tandis qu’au contraire les antiques cable-car y semblent très à l’aise ; et Chinatown où vit la plus importante population chinoise des USA, qui permet de voyager un instant à l’autre bout du Monde. Demain nous avons rendez-vous avec Alcatraz : ne trouvez-vous pas que nous sommes parfaits comme touristes ?

Selfie incontournable devant le Golden Gate Bridge
Selfie incontournable devant le Golden Gate Bridge
Le Quai des Pecheurs et toutes ses attractions
1. Le Quai des Pêcheurs et toutes ses attractions :
Navires de guerre a visiter Fish Chips sur le port
Navires de guerre à visiter – Fish & Chips tout frais sur le port
Les otaries du quai
Les otaries du quai 39, où elles ont élu domicile (certaines partent pour l’été mais pas toutes)
Le Musee Mecanique
Le Musée Mécanique
La Coit Tower et son panorama
2. La Coit Tower, son panorama,
Les rues tres pentues qui y menent
et les rues tres pentues qui y mènent. Je n’irais pas y garer Roberto !
Le quartier Chinois
3. Le quartier Chinois
Meme sans la banderole il est inratable
Même sans la banderole, il est inratable…
car tellement typique
…car tellement typique !
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Fabrique ancestrale de gateaux de la fortune
Nous visitons une fabrique ancestrale de « gâteaux de la fortune »
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A l’intérieur, un ruban avec d’un côté une série de chiffres que beaucoup jouent au loto (avec succès d’après une étude !) et de l’autre un message personnel. Manifestement, ils sont au courant que ma nouvelle carte bancaire est en chemin… mais comment font-ils ?!
Et retour vers le parking en cable car
4. Et les célèbres cable-cars, que nous avons empruntés pour le retour.
Nous y reviendrons un peu plus loin.
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Nous avons tout de même eu le temps d’observer le manège des employés qui retournent la voiture lorsqu’elle arrive en bout de ligne, car un seul sens de circulation est possible
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Un jour de prison ferme

C’est comme pour aller voir son grand frère aux Baumettes : il faut s’inscrire pour la visite d’Alcatraz, l’établissement pénitenciaire le plus célèbre des États-Unis et la fierté de San Francisco. Mais à l’inverse de la prison marseillaise qui n’a ouvert que quelques jours, pour 2 ou 3000 visiteurs et qui a ensuite été démolie, soutirant au passage 4,5 millions d’euros aux contribuables hexagonaux, ici aux USA on a le sens des affaires : la prison a été réhabilitée, une compagnie maritime a reçu l’exclusivité pour les traversées depuis le port de SF en échange d’on devine quoi et on a créé un produit bien emballé qui attire 2 millions de touristes et génère chaque année 4 millions de dollars de bénéfices. Cherchez l’erreur… Ok, ils avaient Al Capone alors que les Baumettes ont dû se contenter de Mémé Guérini, mais ça ne suffit pas à expliquer la différence.

La baie embrumee de SF donne lambiance pour la visite dAlcatraz
La baie embrumée de San Francisco donne l’ambiance idéale pour la visite d’Alcatraz
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Une visite bien organisée donc, à l’américaine avec un bateau qui part chaque demi-heure, une traversée dans la brume du matin qui permet de voir l’île se dégager progressivement, un ranger chauffeur de foule à l’arrivée puis une visite au choix libre avec audioguides ou en troupeau avec guide tout court. Nous avons préféré la première solution, d’autant que le guide était francophone. Nous parcourons les différents secteurs de la prison tout en écoutant les descriptions et témoignages d’anciens gardiens et détenus. Nous frémissons devant l’exiguïté et l’austérité des différentes cellules, des « classiques » pour prisonniers sages jusqu’au « trou » pour les plus récalcitrants. On nous raconte bien sûr l’histoire de l’évasion la plus célèbre, bien retracée au cinéma, où 3 détenus se sont évadés en agrandissant en secret la minuscule grille d’aération pour accéder au couloir technique derrière les cellules, retardant la découverte de leur cavale à l’aide de fausses têtes placées sur leurs oreillers. Ils n’ont jamais été retrouvés. La version officielle dit qu’ils se sont noyés. Juste pour ne pas perdre la face.

Audioguide a loreille nous nous immergeons dans le quotidien des detenus
Audioguide à l’oreille, nous nous immergeons dans le quotidien des détenus. De l’inventaire d’arrivée
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à la vie dans les cellules « ordinaires » (au fait, savez-vous à quoi servait le boitier à gauche ?)
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en passant par la cuisine, plutôt bonne et abondante, et les douches, toujours chaudes,
parce qu’il fallait ne pas donner envie aux prisonniers de partir !
A
Dans ce bloc bien nommé, on emprisonnait ceux qui ne respectaient pas les règles : plus de sorties,
plus de douches chaudes, et, s’il récidivaient, c’était le « trou » (à droite) : plus de lumière !
Quelques htes clbres
Bon, ce n’était pas non plus des tendres. Ici quelques hôtes célèbres
Et une evasion dans tous les esprits
L’évasion la plus célèbre de la prison, merci le cinéma, est aussi bien expliquée que mise en scène
Taux dincarceration selon les pays source frstatistacom
Honnêtes (on n’en attend pas moins ici !), ils n’hésitent pas à rappeller
que le pays des libertés est aussi celui qui emprisonne le plus

Le seul endroit au monde

En n’y prenant garde, on pourrait passer à côté du Cable Car Museum, l’imaginant à tort comme un hangar vieillot abritant vieux wagons et vitrines poussiéreuses. Il s’agit au contraire d’un endroit passionnant et tout à fait vivant. C’est en effet avant tout le cœur de la machinerie étonnante qui fait se déplacer dans les rues de la ville la quarantaine de voitures en bois qui ne disposent d’aucun moteur. Pour avancer, elles doivent s’accrocher à des câbles qui circulent à longueur de journée sous les routes à l’aide de leviers savamment manipulés par le chauffeur appelé « gripman ». 23 lignes ont été mises en service entre 1873 et 1890, avant d’être remplacées petit à petit par des tramways. Mais grâce à l’action d’un comité de sauvegarde, 3 lignes ont pu être restaurées et mises en service sur les rues les plus pentues du centre-ville, couvrant un parcours cumulé d’un peu plus de 8 km. San Francisco est la seule ville au monde à posséder encore de tels transports en commun. Le musée permet bien sûr de comprendre comment tout ça fonctionne, de l’agrippage des câbles à la résolution ingénieuse des problèmes de croisements et de virages. Dans l’ambiance sonore mais tellement vivante des moteurs qui entraînent les câbles des 3 voies via de grandes roues. Le musée qui décidément ne ressemble à aucun autre sert aussi d’abri à toutes les voitures la nuit.

Le musee des celebres cable cars
Le « musée » des célèbres cable cars
est aussi le lieu ou tous les cables sont mis en mouvement
est aussi le lieu où tous les câbles sont mis en mouvement
On apprend tout sur le systeme dentrainement
On apprend tout sur le système d’entraînement
Bien sur on trouve quelques reliques
Et bien sûr on y trouve quelques reliques
du reseau mis en service en
…du réseau mis en service en 1873

La force est dans la fontaine

Ne serait ce pas Maitre Yoda
Mais que fait donc là Maître Yoda ?

Devant un ensemble de bâtiments modernes dans ce quartier vert de San Francisco, on aperçoit une silhouette familière. Mais oui, c’est bien Yoda, le maître Jedi, sous la forme d’une modeste fontaine qui ne reflète en rien la force qui est en lui, mais annonce que nous sommes bien chez Lucas Films. Nous collons nos yeux aux portes vitrées du hall d’accueil. La secrétaire nous confirme que nous pouvons en faire le tour, mais que nous n’avons que 15 minutes parce que ça va fermer. Ce sera suffisant pour examiner les figurines de toutes tailles qui décorent cette grande pièce. Je ne crois pas avoir besoin de légender les photos… La Silicon Valley n’est pas très loin d’ici, nous aurions pu tout aussi bien traîner nos basques chez Apple, Intel, Google, Hewlett-Packard, eBay ou Yahoo. Mais la force n’était pas avec nous pour faire ce détour.

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Dans le hall d’accueil de Lucas Films, quelques « goodies »
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Dernières lueurs du soleil à SF

Nous retournons au parking où nous avons dormi la veille, juste au sud du Golden Gate Bridge. Un bon endroit pour assister au coucher du soleil. Mais finalement pas un bon endroit pour dormir. Nos rideaux à peine tirés, vers 21h, nous devinons des phares braqués sur nous. Personne ne vient frapper à notre porte mais un haut-parleur annonce que nous ne sommes pas autorisés à passer la nuit ici, puis la voiture repart. Pas d’interdiction explicite pourtant, mais nous devons partir. Nous passons de l’autre côté du pont, dont le triste éclairage nocturne est très loin de ce qu’on voit sur les cartes postales, pour rejoindre une aire un peu plus fréquentée, un peu plus proche de la circulation, mais connue pour être autorisée. Nous passerons finalement une nuit relativement tranquille. Réveil dans la brume le matin. Nous tentons 2 petites randonnées dans le secteur en attendant que ça se lève (vers midi nous disait la météo) puis décidons de quitter la ville vers 15 heures, estimant que notre programme de visites était suffisant et que le brouillard toujours présent ne nous donnait pas envie de « faire du rab ».

Coucher de soleil sur le GGB
Coucher de soleil sur le Golden Gate Bridge

Number One… c’est à voir !

Nous suivons désormais la route numéro 1 qui longe toute la côte ouest de la Californie. Contrairement au littoral français, elle est assez sauvage et l’on peut parcourir plus de 100 km sans rencontrer la moindre ville. Elle est bordée de nombreuses plages, qui attirent davantage les surfeurs grâce à de belles zones de rouleaux que de baigneurs qui doivent affronter des températures entre 12 et 18°C. Ces courants froids attirent aussi des brumes nocturnes et matinales, comme nous l’avons constaté. Les campeurs potentiels s’étant peut-être montrés envahissants par le passé, toutes les aires le long de cette route n°1 sont interdites au stationnement nocturne, ce qui ne fait pas notre affaire. Si l’on termine par le fait que le carburant en Californie est l’un des plus chers des États-Unis, nous ne sommes pas vraiment incités à rester dans la zone. Mais nous sommes là, alors visitons et forgeons-nous notre propre opinion.

La route numero
La route numéro 1 de l’état de Californie, brouillardeuse à souhait

Les râleurs de Santa Cruz

Le grand ponton de Santa Cruz
La baie de Santa Cruz

A l’approche du grand ponton s’élançant dans la baie de cette petite cité balnéaire, on entend des bruits bizarres et répétés. La ville étant réputée pour avoir une population des plus à gauche et des plus contestataires du pays, assisterions-nous bientôt à quelque réunion politique animée ? Mais le ponton de bois, lorsqu’on s’y avance, semble désert. Le panneau interdisant à la fois les chiens, l’alcool, les vélos et les skateboards pourrait bien avoir aussi fait fuir les touristes et les politiciens en herbe, mais la moyenne ou basse saison est aussi une bonne explication. Sur le ponton, et au-dessus aussi, les mouettes, goélands et autres pélicans passent en nombre, sans être toutefois particuilièrement bruyants. En fait, plus l’on s’approche et plus le bruit vient manifestement du dessous. Il faut alors se pencher un peu pour apercevoir toute une colonie d’otaries, la moitié dans l’eau et l’autre se prélassant sur les poutres qui relient les poteaux, ce qui correspond d’ailleurs au partage de leur temps dans la journée. Tout ce petit monde, des mâles en majorité d’après le panneau informatif – non je ne suis pas allé vérifier, est très bruyant et ne cesse d’aboyer. Impossible de savoir s’il s’agit d’un débat d’idées de gauche, d’une conversation sur les spots alimentaires du jour ou d’une simple lutte de mâles dominants pour conserver une place au sec pendant que les autres tentent désespérément de grimper. A quand le langage « Otarie » dans Google Traduction ?

pas tres achalande A cause des panneaux
Le grand ponton n’est pas très achalandé. Les panneaux seraient-ils trop dissuasifs ?
A la recherche de lorigine des bruits
Claudie à la recherche de l’origine des bruits : fausse alerte
Cest au dessous que ca se passe
En fait, c’est sous le ponton que ça se passe
Certains sont actifs et dautres plutot cool
Près d’une centaine d’otaries vivent là. Certaines sont très actives et d’autres plutôt cool

Capitola, une histoire haute en couleurs

Nous nous sommes arrêtés dans cette petite cité balnéaire au sud de Santa Cruz pour aller jeter un œil aux appartements multicolores d’une résidence hôtelière sur la plage. L’éclairage du soir, en contrejour, étant décourageant pour les photos, nous décidons de passer la nuit sur place. Au matin, si le soleil venait cette fois du bon côté, il était bien voilé par la brume épaisse que nous avions oubliée. Ça ne fait rien, le spectacle restait assez photogénique, surtout avec la colonie d’oiseaux de mer stationnée devant, que je me suis amusé à faire s’envoler.

La Cour Venitienne
La « Cour Vénitienne » de Capitola
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Une petite recherche sur l’histoire du lieu nous apprend que l’activité initiale de pêche ayant périclité, le propriétaire du terrain au bord de la plage décida de le louer. Son locataire voulait le cultiver, mais finalement laissa s’y installer les tentes des touristes qui fréquentaient la plage :  la première station balnéaire de la côte ouest était née avec le « Camp Capitola ». Le succès fut tel que le proprio récupéra rapidement son terrain et construisit les mignons petits appartements actuels dans un style dit « méditerrannéo-hispano-missionnaire », mais que les locaux appelèrent « cour vénitienne ». Le nom est resté et le lieu est désormais inscrit au registre national des lieux historiques.

Maintenant le Capitola Beach Hotel
Le vrai nom actuel est le Capitola Beach Hotel, moitié hôtel classique moitié appartements à louer

Internet nous apprend aussi que la ville a été en 1961 l’objet d’une attaque inhabituelle d’oiseaux de mer, devenus agressifs en raison d’une algue toxique qu’ils avaient ingérée. Et que c’est cette histoire qui a décidé Hitchcock, hôte régulier de la ville voisine, à tourner son film.

Lambiance tourne au cauchemar
L’ambiance tourne au cauchemar, non ?

Finalement, j’ai peut-être pris un risque en courant après les oiseaux…


Number One… c’est confirmé !

Le brouillard matinal était bien au rendez-vous pour nous accompagner presque tout au long de cette Route N° 1 de l’état de Californie, mais il n’a pas été si gênant et s’est même révélé être un atout. Sans jamais rendre la circulation dangereuse sur cette route longeant sur plus de 100 km le bord de falaises abruptes, il a donné au contraire une ambiance évanescente au paysage, faisant surgir çà et là de jolies petites plages entourées de cactées colorées, des rochers hérissés d’oiseaux et bouquets d’herbe de la pampa. Lorsque la route s’est enfin mise au niveau du littoral, tandis que la brume s’était un peu écartée au large, nous avons côtoyé des plages couvertes de lions de mer alanguis sur le sable. Après une chasse intensive vers la fin du 19ème siècle, ils avaient totalement disparu du paysage, et c’est un miracle qu’une petite colonie de rescapés sur une plage isolée de Basse-Californie ait pu reconstituer l’espèce dans la région. Maintenant protégée, elle peut profiter de ses jolies plages en toute sérénité tandis que les humains sont confinés derrière des barrières. Un juste retour des choses.

California La route dans la brume
Bon, ça, ça ne change pas : la route Number One est toujours dans la brume
Les paysages se decouvrent au dernier moment
Mais quand ça se lève… des paysages magnifiques se découvrent au dernier moment,
Les plages ont des couleurs etonnantes
les plages ont des couleurs étonnantes,
Plus de cent km de corniche
et la centaine de kilomètres en corniche est un régal
Une plage notariste
Voici une plage très fréquentée… Comment dire… une plage « notariste » ?

So American

Au gré de notre route, nous faisons parfois quelques trouvailles improbables, qui nous semblent inenvisageables dans un autre pays que les États-Unis d’Amérique. En voici trois, trouvées étonnament dans un même lieu à consonnance hispanique : San Luis Obispo

  • La Bubble Gum Alley : c’est une petite ruelle en plein cœur de la ville dont les murs sont depuis les années 50 entièrement couverts de chewing-gums. Il y a bien eu deux nettoyages complets dans les années 70, mais le phénomène est réapparu… Une troisième séance de karscher a été proposée 20 ans plus tard, mais de nombreuses voix s’y sont opposées. Car malgré son caractère peu ragoutant, la scène attire malgré tout pas mal de touristes. Dont nous, avouons-le !
Bubble Gum Alley
La Bubble Gum Alley
  • Le Madonna Inn : c’est aussi une institution de la ville. Cet hôtel-restaurant figure parmi les plus kitsch que l’on connaisse. Le décor est criard à souhait, les couleurs ne sont pas en reste malgré le rose qui domine. Chacune des 110 chambres a son propre thème, du safari à l’homme des cavernes en passant par le nid d’amour et le rocher de la jungle. Nous n’avons pas visité les chambres, mais beaucoup sont en photo sur leur site internet. Mais le rez-de-chaussée était bien suffisant, et surtout les toilettes masculines avec cet urinoir-cascade tout à fait déroutant. Au fait, rien à voir avec la star du show-bizz, Madonna c’est le nom de famille des proprios.
Le Madonna Inn
Le Madonna Inn
Le restaurant
Le restaurant
Les escaliers
Les escaliers
Les toilettes
Les toilettes
Et la boutique tout est kitsch
Et la boutique. Tout est kitsch, vous dis-je, tout !
  • La mise en garde qui tue : Que diriez-vous si vous étiez obligé d’apposer sur votre voiture une affichette de mise en garde sur tous les risques occasionnés par la conduite automobile, cancer lié aux gaz d’échappement compris. En tout cas l’état Californien le fait. Heureusement pas sur tous les véhicules. Celui que nous avons repéré était peut-être un véhicule de location. Mais quand même. Allons-nous voir bientôt des photos d’accidentés de la route scotchées sur les pare-brises ?
La mise en garde qui tue
Manque ou excès de mesure…
  • Les Twinkies : il s’agit d’une pâtisserie typiquement américaine qui s’exporte timidement aux pays alentour. Rien de spécifique à San Luis Obispo donc, mais c’est là que nous l’avons découverte. Cette génoise fourrée à la crème, vendue généralement par deux, est une institution aux USA depuis 1930. La faillite de l’entreprise fabricante en 2012 a créé une véritable panique, avec des ventes des stocks restants à prix d’or sur eBay, des moqueries de la part du Mexique dont les propres usines n’étaient pas touchées et qui malicieusement proposait à ses ressortissants de faire le bien en offrant un twinkie à un américain… Mais qu’a donc ce gâteau de si extraordinaire au point de créer cette panique ? Eh bien il est, selon Wikipedia, « l’archétype de l’aliment contenant des ingrédients malsains et dénué de toute valeur nutritive ». De fait, tout ce qui pouvait freiner la conservation comme les œufs ou le beurre présents initialement a été remplacé par des produits chimiques (39 ingrédients au total) au point de rendre le produit quasiment impérissable. Les créateurs du film Wall-E s’en sont même amusés : dans le film, se déroulant 700 ans après que les hommes aient quitté la Terre, le petit robot sort d’une boîte un twinkie qui semble intact pour l’offrir à son ami cafard. La dégustation était obligatoire pour se faire une idée. L’un de nous deux n’a pas aimé et ce n’était pas Claudie…
Les fameux Twinkies
Les fameux Twinkies. 190 Kcal chaque …sans l’enrobage chocolat

Votre mission si vous l’acceptez…

C’était un peu le langage que tenaient les prêtres évangélistes des premières missions espagnoles auprès des Indiens Chumash dont ils occupaient le territoire et après que les soldats aient détruit leurs maisons, leurs lieux de culte et massacré un grand nombre d’entre eux. Alors, comme dans les interrogatoires policiers où alternent le bon et le méchant, les prêtres ont joué le rôle des gentils et proposé aux indiens qui n’avaient plus de maison d’être hébergés dans la leur, d’être nourris et éduqués (à l’occidentale bien sûr), en contrepartie d’un sérieux coup de main pour l’agrandissement des locaux et d’une adhésion à la foi chrétienne. Tout ça était bien enrobé et les indiens n’avaient plus trop le choix. L’opération a été un succès selon les organisateurs… mais les Chumash ne sont plus aujourd’hui qu’une poignée d’individus sous aide alimentaire tentant de se reconstruire dans une unique réserve. Pour autant, la Mission Purisima de Lompoc n’est pas un lieu triste, personne n’y a été exterminé. Elle est la mieux restaurée des 21 missions espagnoles de la Californie et la vie de l’époque y est bien mise en scène. Un bon petit plongeon dans l’histoire.

Du beau monde sur le parking
Avant toute chose, parlons du parking : 3 américaines, 1 anglaise et un bel italien : du beau monde, non ?
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La Mission Purisima
La Mission Purisima, de Lompok (Californie)
Les exterieurs
Les extérieurs, plutôt bien restaurés
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Les interieurs
Les intérieurs, des lieux de prières aux logements et pièces à vivre
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Les indiens Chumash heureux detre convertis
Les indiens Chumash heureux d’être convertis. Mais ce ne sont pas eux qui ont fait le dessin. Je vous fais un dessin ?

Téléportation

A la conquete de lEst
Un paysage urbain pas très californien

Devant le pare-brise de Roberto apparaît un paysage étrange, comme un air de déjà-vu : des maisons à colombages, des toureiles aux toits pointus, des moulins à vent et même une silhouette agenouillée sur son rocher qui nous paraît familière. La Petite Sirène de Copenhague aurait-elle pris quelques vacances ici aux États-Unis ? Un panneau indicateur confirme que nous sommes à Solvang, Californie et non pas dans la capitale du Danemark. Une sorte de Danishtown, colonisée par des émigrés scandinaves en 1911 et qui ont fortement pris racine ici, mais pas au point d’en oublier leurs coutumes. Encore que les menus des restaurants proposent davantage de hamburgers que de smørrebrød. Ça s’appelle de l’assimilation.

Larchitecture laisse planer un doute
L’architecture est typique …mais pas d’ici !
Tous les rois du Danemark sont la
Tiens! Tous les rois du Danemark sont là…
Et meme la Petite Sirene
Et même la Petite Sirène. Oui mais ce n’est pas Copenhague, c’est Solvang, c’est écrit !

El Camino Cielo

Cela faisait un moment que nous dormions en ville la nuit. Car bizarrement, et j’en ai déjà parlé un peu plus haut, alors que la longue route côtière est en grande partie en pleine nature, les possibilités de passer la nuit au voisinage sont rares. Mais là, sur les hauteurs de Santa Barbara, nous repérons une forêt nationale, a priori accessible au public, avec quelques spots repérés par des voyageurs nomades précédents. Des panneaux indiquent que la route est fermée pour cause de non entretien, mais les commentaires de nos prédécesseurs nous encouragent à passer outre, affirmant que « ça passe » et que le chemin est juste cahoteux. Nous nous lançons donc sur cette route dont une longue partie est terreuse et ornièreuse, appelée Forest Route 5N12 par les Américains mais beaucoup plus poétiquement Camino Cielo par les Mexico-Espagnols. Roberto s’en sort plutôt bien malgré son absence d’équipement pour le tout terrain et notamment de 4X4 et se hisse lentement mais sûrement vers les sommets de cette forêt. Avec la double récompense de trouver un peu de goudron et surtout une vue magnifique, avec à nos pieds l’Océan Pacique qui va se transformer au cours de la nuit en mer de nuages (le voilà notre fameux brouillard matinal !). Nous avons dormi comme des loirs, la tête dans les étoiles et les pieds dans les nuages. Et imaginez le spectacle au réveil, dont les photos ne donnent qu’une petite idée.

Contraintes techniques
Nonobstant les contraintes techniques,
Roberto en el Camino Cielo
Roberto parvient à se hisser sur le « Chemin du Ciel »
A
Quelle route ! Quel spectacle !
Nuit la tete dans les nuages
Et une nuit tellement paisible, la tête dans les étoiles et les roues dans les nuages

Nous restons ce dimanche dans la forêt, un peu plus bas pour profiter de l’ombre. Nous retrouverons la côte et l’agitation demain, à Santa Barbara. A bientôt pour la suite !

parcours du au octobre
Parcours du 1 au 9 octobre

79. Les derniers parcs américains

Nous terminons notre tournée des grands parcs de l’Ouest américain en beauté pour la plupart d’entre eux mais avec une grosse déception pour le dernier dont nous attendions pourtant beaucoup. Les tops et les flops, c’est ici !


Le sanctuaire

Bizarrement, nous n’avions pas prévu de visiter ce parc national réputé de l’Ouest américain. Parce qu’il faut bien faire des choix afin de respecter la durée de notre visa et ne pas nous limiter aux parcs nationaux : il y a tant à voir dans ce pays. Mais sur les sentiers du parc Bryce Canyon, un couple de français vivant en Floride nous a affirmé que ce Zion National Park était à la fois incontournable et son préféré. Nous avons suivi le conseil, le détour était quasiment insignifiant. Comme quoi rien n’est jamais fixé d’avance. Bien dans la lignée des précédents, Zion est le résultat de 150 millions d’années d’évolution, des couches sédimentaires cumulatives se transformant en montagnes suite à l’élévation du plateau du Colorado puis s’érodant. Selon les parcs, ce n’est pas la même couche qui est exposée, et comme chaque couche a ses caractéristiques propres dépendant du milieu dans lequel elle s’est formée (eau douce, eau de mer, température, interférence avec des coulées de lave, etc.), l’apparence est différente en termes de couleur, de dureté, de résistance à l’érosion. Ici, pas de hoodoos comme à Bryce, mais des roches rouges et blanches aux motifs superbes à l’entrée du parc puis plus loin de hauts pitons rocheux qui encadrent un canyon verdoyant, large au début puis se rétrécissant au fur et à mesure que l’on remonte le torrent qui y coule, jusqu’à n’atteindre que quelques mètres de largeur. La randonnée qui suit ce cours d’eau nécessite à un moment …de l’emprunter à pied, sur plusieurs kilomètres, avec à la fin de l’eau jusqu’à la taille. Rassurez-vous, nous nous sommes arrêtés au moment où il fallait quitter ses chaussures. Nous avons aussi emprunté le chemin qui monte au-dessus de la grande vallée, permettant de l’apprécier dans toute sa splendeur. On aurait dit les décors d’un des films Jurassic Park. On comprend bien du coup pourquoi les Mormons, les premiers colons occidentaux de la région, ont appelé ce parc « Zion », un mot qui signifie « sanctuaire » dans leur culture. Cela dit, nous n’avons pas vu de T-Rex, mais c’est peut-être parce qu’on avait oublié les jumelles.



La vallée du feu

Valley of Fire est un parc régional de l’état du Nevada. A y voir ces montagnes aux reliefs tourmentés, ces amas de roches emmêlés, boursoufflés, perforés de trous difformes, j’aurais crû, vu le nom, à des formations de lave. Mais non, comme pour le reste de la région, il s’agit bien de dépôts sédimentaires pétrifiés, et l’appelation du lieu est liée à la couleur rouge du secteur dominant. A d’autres endroits, les roches sont au contraire blanches ou chocolat, alternant ces 2 couleurs tels un gâteau marbré ou une crème glacée, ou encore multicolores, en veines qui rappellent tantôt un arc-en-ciel tantôt une pâte à berlingot. Le centre des visiteurs explique fort bien comment tout cela est arrivé, comment ce lieu aride a pu être habité et comment survivent la faune et la flore actuelle avec quelques dizaines de cm d’eau seulement par an.



Le grand canyon vu du côté des Indiens

En préparant cette partie du voyage, Claudie avait classé comme incontournable la passerelle qui s’avance dans le vide au dessus du Grand Canyon. Alors nous avons délaissé pour une fois les parcs nationaux et opté pour la partie ouest du grand canyon, gérée par les indiens Hualapai. Ça a un certain coût mais nous avons la bonne conscience d’aider les indiens et de profiter d’une installation française (St Gobain). L’accès au site est assez éloigné des grands axes, mais on peut profiter au passage de la magnifique forêt de Joshua trees (des cactus arborescents du genre yucca) et d’un parking gratuit pour passer la nuit, ce qui permet d’être là à l’ouverture avant que ne débarquent les 1500 visiteurs quotidiens. De fait, nous étions les premiers sur la passerelle, qui est toutefois beaucoup moins impressionnante qu’annoncé. Nous avons largement préféré les autres points de vue de ce canyon gigantesque et la tranquillité des lieux. Nous n’étions par exemple que 4 à suivre l’unique vraie randonnée du parc (5 km A-R). La foule ne semble être arrivée qu’en fin de matinée, sans doute à cause de l’éloignement du site. Tant mieux pour nous !


Las Vegas, la ville totalement allumée

Nous nous sommes vraiment posés la question de savoir si nous allions faire un stop à Las Vegas, ville jugée incontournable par bon nombre de roadtrippeurs. Car à la description qu’en font les guides et autres médias, nous avons l’impression d’avoir tout vu de cet enfer du jeu et de cette démesure architecturale et lumineuse en allant à Macao quelques années auparavant. Les hôtels-casinos exploitant chacun un thème avec plus ou moins de réussite pour attirer les joueurs, nous connaissons. De celui qui reproduit à merveille Venise et ses canaux au Xème étage d’un bloc de béton à la copie de Louxor et des pyramides égyptiennes, en passant par Paris et sa tour Eiffel. Des volcans qui crachent le feu à 20h et 21h précises aux fontaines magiques : tout ça était à Macao. Mais traverser le Nevada sans visiter sa ville mythique nous aurait peut-être manqué. Alors nous nous sommes arrêtés une nuit dans le centre-ville pour aller voir non pas le fameux Strip comme tout le monde, mais pour aller ressentir l’ambiance de la rue Fremont, là où tout a commencé. Un peu délaissée avec le développement du Strip, elle a fait des efforts pour se réinventer en se couvrant totalement, sur 500 m d’un plafond lumineux géant de 12 000 leds diffusant en alternance images psychédéliques et vidéoclips musicaux. A l’entrée de la rue, une sorte de machine à sous de 30 mètres de haut laisse échapper régulièrement des candidats à la traversée en tyrolienne tout le long du plafond lumineux, au-dessus des passants. Au niveau du sol, devant les bars, les casinos et quelques petites scènes de spectacles, dans une ambiance musicale soutenue, les piétons défilent bière ou coktail à la main, harangués par des personnages toutes fesses ou muscles dehors, fouets à la main, pour des séances photo d’un goût douteux en échange de quelques dollars. Il y a aussi quelques Mickeys pour les rares enfants de sortie, mais curieusement ceux-ci semblent plus attirés par les personnages précédents que par les héros de Disney. Eh oui, les voyages forment la jeunesse !

Au fait, vous ne connaissiez peut-être pas le « Grill de la crise cardiaque », un concept typiquement américain. Lorsqu’on vient dîner dans ce restaurant un peu spécial, des infirmières en tenue vous font enfiler une blouse de malade puis vous présentent un menu en guise de prescription. Les plats y sont tous très gras et/ou très sucrés et sont servis en quantités gigantesques. Attention, si vous ne finissez pas votre assiette, l’infirmière viendra vous gronder et vous donner une fessée. Un plat typique du menu est le hamburger « octuple pontage », empilant pas moins de 8 steacks et avoisinant les 16000 calories. Le comble du délire : un pèse-personne à l’entrée permet de sélectionner les plus de 350 livres (159 kg) qui peuvent alors manger …gratuitement !


Deux jours de vacances

Ça fait vraiment bizarre de dire ça, mais nous avons régulièrement l’impression d’aller trop vite. Rien ne nous y oblige, bien sûr, mais notre soif de découverte et de bougeotte nous pousse à toujours reprendre la route. Au bout d’un moment, c’est fatiguant, et nous avons réellement besoin de faire une pause. De prendre des vacances dans nos vacances en quelque sorte. La chaleur étouffante de Las Vegas, frôlant les 36°C à l’ombre dans la journée y était peut-être pour quelque chose, sans parler de la pression inhérente à toute ville. A peine 50 km après avoir quitté cette dernière, nous avons observé lors d’une grande montée au travers d’un espace désertique le thermomètre extérieur perdre progressivement une dizaine de degrés. Nous sommes sortis de la route principale et nous avons cherché dans ce qui était un grand terrain accessible au public quelque buisson un peu plus haut que les autres pour nous faire de l’ombre, et avons trouvé ainsi notre point de chute pour le week-end avant d’attaquer la Vallée de la Mort lundi. Tout un programme pour qui souhaite éviter la chaleur…



La vallée de la mort …vivante

Difficile de le croire en arrivant dans cette immense vallée entourée de chaînes ininterrompues de montagnes, où l’absence apparente de végétation, de cours d’eau, d’habitation, de signes de vie même, nous donne l’impression d’avoir touché le fond en matière de désert. L’expression prend d’ailleurs tout son sens lorsque l’on sait que nous sommes ici au point le plus bas de l’Amérique du Nord, 86 m au-dessous du niveau de la mer. C’est aussi l’endroit où il fait le plus chaud (46°C lors de notre passage, le record est à 57°C !) et où il pleut le moins, 56 mm par an en moyenne et parfois pas une goutte certaines années. Le 5 août dernier a toutefois fait exception puisque des précipitations jamais observées depuis mille ans (il a plu en 3 heures ce que le parc reçoit en 1 an) ont entraîné des inondations et une fermeture du parc, dont seulement une partie est redevenue accessible aujourd’hui. Ce sera suffisant pour confirmer que ce qui peut nous sembler un désert définitivement fixé et perdu n’est rien de tout ça. C’est au contraire un monde évolutif, avec des montagnes qui continuent de grandir, des canyons qui se creusent davantage à la moindre pluie, des dunes qui changent de configuration à chaque tempête, des rochers qui se déplacent, etc. Et c’est un monde plein de vie avec de nombreuses espèces végétales et animales, dont certaines endémiques, qui se sont adaptées aux conditions extrêmes. Ainsi cet étonnant rat-kangourou qui peut vivre sans boire, en se contentant de l’eau contenue dans les aliments qu’il ingère. Où ces ânes abandonnés par les anciens chercheurs d’or, redevenus sauvages et agressant les promeneurs sur les routes montagneuses du parc. Ou encore ces minuscules poissons bleus que l’on trouve dans les eaux saumâtres près des lacs asséchés. Et pour finir l’espèce que l’on attendait le moins mais qui vit là sans discontinuer depuis un millénaire, c’est l’espèce humaine, représentée par les indiens Shoshone. A part ça le parc est d’une grande beauté, avec des décors aussi variés que des lacs de sel dans les plaines, des dunes de sable, des montagnes jaunes de borax, des canyons bordés de marbre, des montagnes rendues multicolores par les différents minéraux qui s’y sont développés, des arbres et des fours à charbon de bois en altitude. Et ce ne sont que des exemples !

Pour dormir dans la Vallée de la mort, nous avions deux choix : soit le camping payant près du Cenre des visiteurs, à -80m d’altitude, 46°C le jour et 28°C la nuit (comptez 5 de plus dans Roberto), soit le camping gratuit tout au bout du parc à 1260m d’altitude, 28°C le jour et 17°C la nuit. Ce n’est pas par radinerie, mais nous avons choisi le second. Nous étions les seuls occupants sur les 23 places disponibles, un autre fourgon est venu s’installer avant la tombée de la nuit et une voiture avec une tente encore plus tard. Le calme parfait et la fraîcheur bienvenue nous ont confortés dans notre choix.


Le chemin des écoliers

De notre petit camping tranquille, nous avons décidé que notre étape suivante serait le Sequoia National Park. Une bagatelle à vol d’oiseau puisque seulement 150 km nous en séparent. Mais c’est sans compter que ce parc est bordé par l’infranchissable Sierra Nevada, qu’il faut donc contourner, portant la distance normale par la route à cette fois 450 km. Mais il y a pire : du fait des intempéries, de nombreuses route du Parc de Death Valley sont encore fermées et nous sommes obligés d’en ressortir par notre point d’entrée, c’est-à-dire du côté Est, à l’opposé évidemment de notre destination. Le détour portera notre distance à parcourir à 720 km ! Pour 150 km de ligne droite… C’est sûr, notre prochain équipement pour Roberto sera une paire d’ailes et un turboréacteur !


Mes respects mon général

Gravissant les routes sinueuses le long de la Sierra Nevada, nous retrouvons vers 1500m d’altitude des arbres un peu plus hauts que les buissons et autres Joshua Trees qui parsemaient notre décor quotidien depuis plusieurs semaines : des sapins en bonne quantité et la fraîcheur de l’air qui va avec. Mais nous découvrons aussi des arbres encore plus hauts que les sapins : les séquoias. Ils trouvent ici les conditions idéales pour leur croissance : hivers doux et humides, étés chauds et secs et altitude adéquate, au point de devenir géants. D’ailleurs, n’est-ce pas un pléonasme, ça, un séquoia géant ? La région ayant été découverte en pleine Guerre Civile, les arbres les plus majestueux ont hérité de noms de généraux de l’époque. Le plus gâté a été le Général Sherman, dont l’arbre, avec ses 84 m de haut et 11 m de diamètre est le plus grand organisme vivant sur Terre. Ayant perdu sa tête, il ne grandit plus, mais il continue de s’élargir. Rien d’exceptionnel pour quelqu’un de 2200 ans, non ? On ne peut pas en dire autant du Général Grant, dont le séquoia accuse 2 mètres de retard par rapport au précédent. C’est peut-être pour cela qu’en consolation il a été élu « Arbre de Noël de la Nation ». Les boules quand même !


Yosemite : un parc de trop ?

Le parc national de Yosemite était censé être un must de notre séjour aux États-Unis et nous n’avons pas hésité à faire un bel écart sur notre route pour lui rendre visite. Encouragés en cela par nos guides papier ou numériques unanimes dans leurs louanges. Je ne sais pas si nous avons joué de malchance, ou si nous n’étions pas là au meilleur de la saison, mais leurs arguments sont tombés les uns après les autres. Les « innombrables cascades » tombant dans une « brume grondante » n’étaient que de rares et discrets filets d’eau, ce qui est peut-être normal au début de l’automne, loin de la fonte des glaces. La vallée « verdoyante », « l’une des plus belles sur Terre » était un peu jaunasse, grillée par le soleil et le manque d’eau. Les « fleurs sauvages parsemant les prairies d’altitude » avaient sans doute fané depuis un moment, pour cause de hors-saison. « L’embarras du choix » pour les randonnées était réduit par les fermetures pour travaux de quatre attractions majeures du parc : un point culminant et trois cascades. Le tentant « Swinging bridge » ne swingait plus depuis 1964, date à laquelle il a été emporté par un torrent. La « prestigieuse » Chapelle de Yosemite, inscrite aux monuments historiques depuis 1973, était fermée. Le Centre des Visiteurs « toujours prêt à répondre à vos questions » était particulièrement difficile d’accès en raison de travaux de goudronnage du parking tout à fait judicieux en pleine saison touristique et le film de présentation qu’il diffusait était particulièrement (et inhabituellement) soporifique. Nos choix de randonnées ne nous ont pas permis non plus de confirmer que « tout ici suscitait l’émerveillement » : sentiers un peu trop souvent goudronnés, secteurs incendiés multiples, population beaucoup trop nombreuse et bruyante pour profiter sereinement de la nature. En phase avec ce qui précède, notre dernière balade avait pour but le Mirror Lake, que nous imaginions être un joli petit lac de montagne reflétant à la perfection les sommets alentour. A l’arrivée, nous avons trouvé des randonneurs décontenancés, s’interrogeant les uns les autres, cherchant manifestement le lac. Mais ce dernier n’était plus qu’un lit de sable totalement asséché, dans lequel il était bien difficile que quoi que ce soit se reflète. Pour clore en beauté, nous avons terminé la soirée au camping obligatoire. 38 € pour n’avoir que des blocs sanitaires sans douche, des voisins braillards, des groupes électrogènes pétaradants et les barbecues qui nous ont enfumés. Comme les guides.


Cette déception n’éclipse en rien l’émerveillement qui nous a accompagnés tout au long de la visite des parcs américains. Nous avons vu là parmi les plus beaux paysages de notre vie. Terminer sur ce « flop » nous réconciliera peut-être au contraire avec les grandes villes. San Francisco se pointe en effet sur notre horizon. A bientôt pour la suite.