112. La révolution d’Octobre

Loin de nous poser lors de cette phase française de notre voyage, nous avons encore avalé pas mal de kilomètres au cours de ce mois d’octobre. La relative dispersion des membres de notre famille ou de nos amis nous a donné l’occasion de découvrir ou redécouvrir quelques jolis coins de notre pays.

a) Miroir ô beau miroir, dis-moi qui est la plus belle…

J’adore les effets miroir. Le reflet parfait d’un paysage sur un plan d’eau tout aussi parfaitement lisse. Ces derniers temps nous avons été gâtés, principalement le matin avant que la brise ne se lève. Voici quelques clichés récents. Saurez-vous reconnaître celui qui volontairement a été placé à l’envers ?

Z

Les réponses aux différents quiz sont groupées en fin d’article


b) Cyrano de Paris

Les apparences sont trompeuses lorsqu’on visite Bergerac : les effigies et allusions au héros de Rostand sont partout. On pourrait croire que les habitants ignorent que le vrai (Savinien de) Cyrano de Bergerac n’a jamais mis les pieds dans leur ville. Il est né et a grandi dans les Yvelines. Mais ça les arrange quand même bien, car ça fait venir le touriste et c’est plus glorieux que le vrai fonds de commerce de la ville : le tabac et l’alcool. Bon, j’exagère un peu, j’aime bien les vins de la région, la ville ne produit plus de tabac depuis 2015 (mais son musée du tabac en retrace toute l’histoire) et elle possède de vrais attraits touristiques : balades en gabarres sur la Dordogne, centre historique médiéval tout en ruelles tortueuses et maisons à colombages, restaurants gastronomiques, festivals de théâtre, etc.

Z

Quiz : Le vrai Cyrano de Bergerac fut :
1°) auteur de science-fiction
2°) mousquetaire
3°) navigateur au long cours
Laquelle de ces affirmations est fausse ?


c) Le musée qui fait un vrai tabac

Je ne sais pas vous, mais moi, j’ignorais que Bergerac avait été un haut lieu de production du tabac en France pendant les deux derniers siècles, grâce à des conditions climatiques favorables (hivers doux, étés chauds et humides) et un port bien placé sur la Dordogne. La production était bien sûr très encadrée par l’État. Au musée du tabac de Bergerac, qui n’incite en rien les gens à fumer, on vous raconte toute l’histoire de la plante à nicotine depuis son usage longtemps exclusif par les populations d’Amérique du Sud et d’Océanie jusqu’à ce que Christophe Colomb a ramène le tabac en Europe et pourrisse ainsi les poumons de milliards de personnes. Les différents usages du tabac ont conduit à la réalisation de nombreux accessoires (râpes, pipes, enseignes, porte-cigarettes, etc.) dont certains hautement artistiques sont exposés dans ce musée.

Z
une pipe créée spécialement pour le musée

Quiz : que signifient les lettres du sigle SEITA ? Ne trichez pas, essayez sans Google…


d) Cantal de Monaco

Ce titre a un petit air de princesse monégasque, mais c’était bien avant Steph de Monac. En 1643 précisément. Louis XIII avait donné à Honoré II de Grimaldi et ses successeurs le droit de percevoir les impôts du Comté de Carlat (encore un fromage et une chanteuse mais je n’y suis pour rien) dont la capitale était Vic-sur-Cère. Et un hôtel particulier en prime. L’affaire dura jusqu’en 1789 jusqu’à ce que les révolutionnaires y mettent fin. Bons princes (c’est le cas de le dire), ils laissèrent tout de même aux monégasques l’hôtel particulier que Louis XIII leur avait offert en prime. Rainier III en 1951 et Albert II en 2014 sont venus y séjourner brièvement. Peut-être pour marquer leur territoire en faisant pipi dans les toilettes, qui sait ?


e) Vic-les-Bains

Si vous connaissez cette ville, vous êtes démasqué(e) : vous êtes un(e) voyageur(euse) du temps. Parce que la ville n’existait qu’au XVIIème siècle. En ce temps-là, la source d’eau minérale aux propriétés fabuleuses attirait du grand monde. Comme par exemple Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII, qui après 22 ans de mariage n’avait toujours pas d’enfant. Elle vint faire une cure à Vic-les-Bains en 1637. Louis XIV naquit l’année suivante ! Reconnaissant, il fit embouteiller l’eau dix ans plus tard et s’en faisait livrer à domicile.

Aujourd’hui, la ville est devenue Vic-sur-Cère. L’eau thermale n’est plus exploitée. Au kiosque où elle sourd encore, avec la même composition physico-chimique qu’autrefois, un panneau indique qu’elle n’est pas potable. Certains minéraux auraient déplu aux députés ou aux lobbyistes européens. On me dit que les vicois(es) voteraient volontiers pour un Louis XIV s’il venait à se présenter aux élections…

Z

f) Cantal’architecture, parlons-en !

A l’occasion d’un week-end réunissant une partie de la famille et des amis, nous avons pu apprécier l’architecture si particulière du Cantal. Notre location était assez typique de la région avec ses murs en pierres volcaniques, son toit pentu couvert de lauzes taillées en écailles de poisson, et sa grande pièce centrale unique qui s’est avérée idéale pour notre petit groupe. La visite du centre-ville de Vic-sur-Cère nous a permis de retrouver beaucoup d’autres éléments construits sur le même modèle. Un régal pour les yeux. Et c’est sans parler de l’environnement montagneux alentour.

Z
Z

g) L’homme qui inventa la vache rouge

A Salers en Haute Auvergne, le climat d’altitude et les pentes conviennent mieux aux pâturages qu’aux cultures. Vers 1850, une race de vache aux longs poils et aux cornes en forme de lyre, descendante de l’aurochs, pourtant bien adaptée aux conditions locales, perdait peu à peu ses caractéristiques en raison d’un métissage excessif. Un éleveur dynamique de la ville de Salers, Ernest Tyssandier d’Escous s’inspira des Anglais et restaura la race en faisant se reproduire entre eux les meilleurs animaux préalablement sélectionnés. Il organisa même un concours annuel pour récompenser les meilleurs mâles reproducteurs.

Des troupeaux de vaches rouges paissent maintenant partout dans la région, la race s’exporte dans 25 pays du Monde et le buste d’Ernest trône sur la place principale de sa ville reconnaissante.

Quiz : Quelle est la particularité de la vache de Salers (une seule bonne réponse)
1) elle ne se trait qu’en présence de son veau
2) elle ne se nourrit que de foin monté en graines
3) elle rit


h) Avons-nous perçu le bon Salers ?

Le village de Salers, dans le Cantal, est l’un des « plus beaux villages de France ». Même s’il en existe 175 autres, nous ne pouvions le rater. Nous y avons retrouvé la jolie architecture auvergnate de ces derniers jours, rassemblée sur une petite colline de pierre volcanique. Les ruelles étroites, le caractère moyenâgeux, les points de vue sur les volcans d’Auvergne et les spécialités de la région attirent malheureusement les boutiques de souvenirs, les bars, les restaurants et tout le petit monde qui va avec. Même si ce n’était pas la grande foule hors saison, cela enlève de l’authenticité au lieu et, personnellement, j’ai préféré les anonymes petits villages voisins. La rançon du succès.

Z
Z
Z

i) Derniers à Ré tout le monde descend

C’est tout l’avantage du hors saison que de pouvoir visiter tranquilles des sites habituellement bondés le reste du temps. C’est ainsi que nous avons traversé sans crainte le pont qui mène à l’île de Ré. La circulation très espacée dans la partie la plus proche du continent est devenue presque nulle à l’autre extrémité. Nous avons dormi dans un silence parfait sur un parking en pleine nature près du Phare des Baleines, auprès duquel nous nous sommes rendus le lendemain. Accompagnés de quelques autres visiteurs, nous l’avons vu se dévoiler progressivement de sa brume de mer matinale, tout en appréciant la côte sauvage à cet endroit.

Z
Z

Plus tard, de passage dans le joli village d’Ars-en-Ré, nous avons encore trouvé des rues désertes. Dommage pour un site faisant partie des « plus beaux villages de France ». Mais tant mieux pour nous !

Z
Z

Quiz : le clocher de l’église du village est inhabituellement bicolore, avec la pointe noire et la base blanche. Pourquoi ?
1) en hommage à Nicéphore Niépce, enfant du pays, inventeur de la photographie
2) pour être vu de loin par les bateaux
3) parce que la partie noire en haut attire moins la foudre que la partie blanche
4) en souvenir du couvreur qui est tombé du toit après avoir posé la moitié des ardoises



j) Spectacle au format PDF

Claudie y était allée il y a une quinzaine d’années. Pour ma part c’était une première. J’étais resté sur l’idée d’un grand son et lumière régional où les habitants du coin, tous bénévoles, défilaient vêtus en paysans devant un château en feu. J’étais vraiment loin de la réalité et remercie vivement nos amis Dominique et Christophe de nous avoir conduits dans ce lieu magique et remis en place nos idées préconçues. Vous avez peut-être reconnu dans le descriptif le Puy Du Fou, un parc à thème créé il y a plus de 40 ans, qui a su se développer au fil des années sans jamais vouloir ressembler aux parcs d’attraction classiques basés sur des dessins animés ou des bandes dessinées.

Z

Nos enfants étant maintenant de jeunes adultes, nous n’avions pas fréquenté ce genre de parcs depuis longtemps, et nous avons été véritablement scotchés par les progrès technologiques et l’inventivité de la mise en scène des différents spectacles présentés. Il est bien difficile de décrire une journée aussi intense en une dizaine de lignes ou en quelques photos et vidéos, mais soyez-sûr(e)s d’être conquis par une visite sur place et d’être converti(e)s au format PDF.

Z
Z
Z

k) La ville qui s’appelait Napoléon

Une des premières décisions de Napoléon après s’être autoproclamé empereur a été de destituer de son statut de préfecture de la Vendée la ville de Fontenay-le-Comte au profit d’un petit bourg appelé La Roche-sur-Yon. La nouvelle préfecture, développée et équipée selon les préceptes napoléoniens, porta le nom de l’empereur à plusieurs reprises au cours de son histoire. Des savants de retour de la campagne d’Égypte, sans doute impressionnés, choisirent de conserver dans la ville des modèles mécaniques d’animaux afin de mieux les étudier. Perdus pendant plus d’un siècle, ils ont fini par être retrouvés et furent remis à la disposition du public sur la place principale appelée naturellement « Place Napoléon ». C’est le seul endroit qui porte encore la marque de l’empereur car, curieusement, après Waterloo, la ville reprit son nom original.

A

l) On se fait un McDo ?


m) Une bonne base pour Dali

De passage à Bordeaux, nous avons découvert le Bassin des Lumières, une reconversion étonnante d’une base sous-marine germano-italienne construite pendant la guerre en espace de spectacles numériques. Les artistes à l’honneur le jour de notre visite étaient Dali et Gaudi. Nous avons pu apprécier leurs œuvres qui, projetées sur les immenses murs, sols et bassins de l’édifice, enrichies par la pénombre, l’animation et l’accompagnement musical (Pink Floyd pour Dali) étaient vraiment magnifiées par le lieu. Une expérience que nous espérons revivre prochainement avec les futurs invités : Tintin et ses acolytes.

Z
Z

n) L’effet papillon

Dans nos critères de choix pour notre futur Roberto, la discrétion était importante : une couleur autre que le blanc pour ne pas ressembler à un camping car, et plutôt foncée pour se fondre dans l’environnement. Ici sur ce parking à Agen, l’intégration au décor était maximale, notre sticker de morpho bleu ajouté au Costa Rica étant parfaitement en phase avec la vitrine du magasin devant lequel nous étions garés.


o) Le Karaboudjan, le Requin et la Licorne

Hergé pouvait-il imaginer qu’un jour ses bateaux fétiches se retrouveraient dans une base sous-marine à près de 900 km de sa Belgique natale ? Et pas seulement, puisque, de retour au Bassin des Lumières de Bordeaux, nous avons vu défiler tout l’univers de Tintin, des couvertures aux personnages, jusqu’aux jurons du Capitaine Haddock. En cette période de vacances scolaires, si les enfants étaient nombreux et généralement peu attentifs, le public était majoritairement adulte, chacun retrouvant les lectures de son enfance ou d’une période plus récente. Personnellement, j’ai adoré lire les BD de Tintin. Peut-être que mon envie de voyager et de découvrir le monde vient de là ? Je me souviens encore du premier album que j’ai lu et relu : l’Étoile Mystérieuse. Et vous, vous souvenez-vous de votre tout premier Tintin ?

Z

p) Faites-le vous-même, mais pas tout seul

Ce slogan d’une grande enseigne de bricolage tombe à pic pour légender ma photo. Petite surprise en démontant un luminaire dans la maison que viennent de louer mon fils et sa compagne. Ces punaises dérangées pendant leur sommeil ont retrouvé la liberté après un transport dans une tasse à café, le premier récipient à portée de main. Aucun animal n’a été maltraité, comme ils disent à la fin des films où l’on pourrait en douter.

Quiz : De quelle enseigne est le slogan du titre ?
1. Mr Bricolage ?
2. Leroy Merlin ?
3. Castorama ?
4. Brico Dépôt ?


C’est avec ces peu sympathiques mais inoffensives bébêtes que se termine le parcours d’octobre de Roberto et de ses occupants, que l’on peut qualifier de révolution tellement nous tournons autour du même secteur. Et puis la révolution d’Octobre, ça sonne bien, non ? A bientôt !

P.S. Les solutions des différents quiz : a2 ; b3 ; g1 ; i2 ; p1

34. On connaît la chanson

Ǻ, ville simple

Première étape pour nous aux îles Lofoten, Ǻ en est la ville la plus proche de l’Équateur, ou la plus au Sud si vous préférez, ou encore la moins au Nord compte-tenu qu’elle est tout de même située au-dessus du cercle polaire. Les panneaux d’entrée de ville sont rares en Norvège, mais celui-là était bien présent et méritait évidemment la photo. Comme son nom l’indique, Ǻ est une petite ville toute simple, toute belle, avec son port photogénique et si typique de ces îles norvégiennes. Les petites maisons rouges sont avant tout celles de pêcheurs, le nom de chacun est même gravé sur un poisson en bois à côté de chaque porte d’entrée. Ǻ est en fait juste un village, peu fréquenté en cette fin de saison. Nous n’avons pas réussi à trouver la mairie, et du coup nous ne saurons même pas si son maire s’appelait Ż ni si c’était un génie.

Roberto à A

Miroir ô miroir, suis-je toujours la plus belle ?

Quand on traverse les îles Lofoten, on a non pas la guitare mais l’appareil photo qui démange. Les paysages de cartes postales se succèdent. Les petits villages et les ports bordés de montagnes abruptes et saupoudrées de neige ont un reflet quasi parfait sur l’eau lisse et immobile des fjords et des lacs, au point que l’on pourrait retourner l’image sans voir la différence. On trouve aussi quelques jolies plages avec des surfeurs et plus rarement des baigneurs. Avec 11°C dans l’eau, il faut un minimum d’habitude et de témérité, non ?


Les aurores de la guerre

Narvik, sur le continent, a été le siège d’une bataille navale de plusieurs années au cours de la seconde guerre mondiale. Pourtant, cette guerre, la Norvège ne voulait pas la faire ni tuer de pauvres gens. Elle s’était déclarée neutre et se contentait de protéger son territoire, comme ici à Narvik, où elle avait posté deux simples navires de défense côtière à l’entrée du fjord. Ils n’ont pas résisté longtemps aux destroyers allemands venus s’emparer du port et s’assurer ainsi le bon transit du minerai de fer venant de Suède pour fabriquer chars et canons. Les alliés s’en sont émus et sont venus prêter main forte aux Norvégiens, reprenant le dessus malgré de lourdes pertes, des deux côtés d’ailleurs. Une soixantaine d’épaves de navires de guerre parsèmeraient les fonds marins de la région. Les Allemands ont fini par partir mais en brûlant tout derrière eux. Les panaches de fumées colorées par les flammes devaient joliment colorer le ciel, mais il n’y avait pas grand monde pour apprécier.

Garde-côte norvégien
face à un destroyer allemand
équipé de torpilles comme ça…

80 années plus tard, le ciel est toujours coloré, mais certaines nuits seulement. Ce n’est peut-être pas un hasard si c’est dans cette ville que nous avons pu observer notre première aurore boréale. C’est vraiment un spectacle magnifique, difficile à immortaliser sur nos smartphones, qui ne rendent pas compte par ailleurs du côté mobile du phénomène.


Tromsø, 3ème ville mondiale pour le tourisme ???

C‘est TripAdvisor qui le dit, donnant ce classement pour la « meilleure expérience touristique ». Bon d’abord TripAdvisor n’est pas la tasse de thé des coureurs de monde en fourgon aménagé comme nous. Ensuite, tout dépend de l’argumentaire. Ce qui attire le plus les voyageurs selon le site, ce sont :
– le soleil de minuit, sûrement intéressant à vivre, mais visible seulement 2 mois par an, de fin mai à fin juillet
– l’observation des orques et des baleines, mais il faut savoir que ces mammifères marins fréquentent la région principalement de novembre à janvier. Ça fait beaucoup de morte saison.
– les randonnées en kayak dans le fjord. D’abord, c’est bête à dire, mais il faut qu’il y ait de l’eau, car une grande partie de l’hiver les fjords sont gelés et là c’est plutôt Holiday on Ice avec les kayaks. Et quand tout est fondu, il faut encore que les températures soient raisonnables : qui va risquer un esquimautage quand la température de l’eau descend au-dessous de 9 degrés, à partir de novembre ?
– les aurores boréales, magnifiques certes mais 100% incompatibles avec le soleil de minuit, et pas vraiment visibles en ville à cause des lumières parasites. Ces traînées lumineuses changeantes ne sont observables que lorsque le ciel est dégagé et qu’il fait nuit noire, de fin septembre à fin mars.
– les balades en traîneau, qui nécessitent aussi un minimum de neige au sol. Si on ne sait pas ça en achetant son ticket, alors oui là on se fait balader !
– l’appellation « Paris du Nord » : on a eu beau se balader sur l’avenue le cœur ouvert à l’inconnu, aucune ressemblance ne nous est apparue. Pourquoi cette appellation ? A l’inverse de notre capitale, la ville de Tromsø a été quasiment rasée par les Allemands et reconstruite sans guère de charme.

Bon et nous alors ? Le soleil de minuit, les baleines, les orques et la neige étaient en vacances lors de notre passage. Les aurores boréales aussi en raison du ciel couvert la nuit. Nous avons tout de même exploré le musée polaire, la cathédrale arctique (architecture proche de l’opéra de Sidney), le centre-ville avec ses maisons et églises en bois, et nous avons pris le téléphérique pour voir la ville de haut et prendre l’air.


Ferry tales

Ferry Tales, ça ne vous rappelle pas une chanson ?
C’est la vue que nous avions de notre lieu de bivouac. Sympathique, non ?

C‘est sympa de prendre les ferries. Ça nous permet de sauter d’île en île et d’éviter ainsi de longs détours, voire des allers-retours inutiles comme dans le cas des Îles Lofoten, reliées au continent par un pont. L’usage est simple, il suffit de se mettre dans la file d’attente puis d’entrer dans le ferry dès qu’il est arrivé. Pas besoin de prendre de billet. Notre plaque d’immatriculation est scannée soit automatiquement par une caméra, soit manuellement par un employé. Elle est connue des autorités puisque nous nous sommes enregistrés au préalable sur un site dédié valable dans tous les pays scandinaves. Ils nous adresseront la facture par mail le moment voulu. A défaut d’enregistrement, la facture est envoyée par courrier à l’adresse mentionnée sur la carte grise. Nous avons passé la nuit dernière sur le parking d’un ferry, situé dans un hameau de 2 ou 3 maisons, au bord d’une petite plage. Bien nous en a pris car, grâce à l’absence de pollution lumineuse et à un ciel bien clair, nous avons pu observer notre seconde aurore boréale. Yes !


Halte à Alta

A force d’aller plus haut, toujours plus haut, nous sommes arrivés dans la bien nommée ville d’Alta, située presque au niveau du 70ème parallèle. Jamais nous n’étions allés tant au Nord, et ce n’est pas fini ! Comme ses sœurs du coin totalement reconstruites après la dernière guerre, la ville n’a rien de spectaculaire au niveau architectural. Elle présente tout de même un intérêt scientifique et culturel majeur, hébergeant 2 des 7 sites norvégiens classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Le premier est un site d’art rupestre, découvert en 1973, recensant aujourd’hui plus de 6000 gravures dans la roche, datant de 2000 à 7000 ans. Le second est le point de passage de l’arc géodésique de Struve, un savant russe qui pendant 39 ans a dirigé des mesures par triangulation tout le long d’un méridien, sur une distance de plus de 2800 km, confirmant et chiffrant ainsi l’aplatissement de la Terre à ses pôles soupçonné par Isaac Newton 2 siècles plus tôt. Enfin Alta a mis en place en 1899 le premier observatoire mondial dédié à l’étude des aurores boréales, dans lequel le norvégien Kristian Birkeland a pu déterminer leur mécanisme. La ville possède d’ailleurs une église très moderne dont l’architecture est censée représenter une aurore boréale.

Pas faciles à voir au début ici,

On voit bien les activités dominantes de l’époque, élevage du renne et pêche

Au voleur ! Rends-moi ma console !
…là, les gravures ont été peintes comme autrefois

Au milieu en bas, la marque d’un poteau électrique planté là par erreur avant la découverte du site !

L’église « boréale » d’Alta

Alors que cet article se termine, vous vous interrogez peut-être sur le rapport entre le titre et son contenu. Mais n’avez-vous pas reconnu quelques paroles de chansons insérées ça et là ? Il y en a une dans chaque chapitre. Relisez si vous n’avez pas tout trouvé et s’il vous en manque, n’hésitez pas à me demander la solution !

Nous se sommes plus qu’à 150 km du Cap Nord, le parcours de Roberto a été mis à jour sur le lien ci-dessous. Bonne lecture et à bientôt, merci de voyager avec nous !