124. Bosnie II

Nous revoici donc en Bosnie, et plus particulièrement en Herzégovine, la province la plus au sud du pays dont la capitale régionale est Mostar, la ville la plus visités après Sarajevo. En fait, la majorité des visiteurs du pays se contentent de ces deux villes, ce qui donne une vision vraiment très partielle du pays.


Mostar

1. Les cicatrices de la guerre

Après cette dizaine de jours en Croatie, le contraste saute aux yeux : en dehors du quartier historique qui a manifestement été restauré, la ville – comme Sarajevo d’ailleurs – reste très marquée par la guerre des années 1990. Le conflit a-t-il été plus sévère ici ? Le pays a-t-il moins de moyens pour se reconstruire ? Souhaite-t-on ici ne pas effacer trop vite les traces pour ne pas oublier que tout peut repartir à tout instant ?



2. De la couleur dans la ville

Mostar se rénove peu à peu, et certains quartiers ont été doté de superbes muraux pour sortir de la grisaille ambiante. C’est très réussi.


3. Le business du vieux pont

Centré sur le célèbre pont, symbole de la ville, ce quartier semble avoir été épargné par la guerre. Il a en fait été totalement reconstruit, jusqu’au pont lui-même que les habitants ne croyaient pas pouvoir récupérer. Les petites rues pavées de motifs géométriques, la vieille mosquée, les maisons classées, les plongeurs qui sautent du pont dans l’eau glacée, ont en apparence attiré tous les capitaux pour la réhabilitation, et forcément tous les touristes. Ce quartier que privilégient les vacanciers et tour-opérateurs, avec ses bars bruyants, ses restaurants très moyens et ses boutiques de souvenirs à gogo, c’est celui que j’ai le moins apprécié, pour cause d’envahissement et de perte d’authenticité. Mais bon, le business c’est le business.


4. Descente de Lee

Afin d’éviter aux jeunes de la ville de sombrer dans les conflits de religion, une association locale s’est proposée de leur ériger la statue d’une célébrité qui leur conviendrait à tous, musulmans, catholiques, juifs ou orthodoxes. Le résultat du vote a été des plus étonnant : c’est l’acteur américain Bruce Lee, spécialiste du Kung Fu, qui a dominé tous les suffrages, et dont l’effigie en bronze grandeur nature a été placée en 2005 dans un parc de la ville. Forcément, ça n’a pas plu à tout le monde, il y a eu plusieurs tentatives de vandalisme, des déplacements de sécurité, une disparition mystérieuse finalement attribuée à une restauration volontaire par le sculpteur, avant un dernier positionnement dans un jardin public où la star des arts martiaux faisait le bonheur des promeneurs depuis 2013. Nous ne pouvions rater un tel symbole, mais sur place, impossible de trouver la silhouette familière. Nous avons juste fini par trouver le piédestal libre de tout occupant, si l’on excepte des gamins y faisant circuler des petites voitures. Renseignement pris, la statue avait de nouveau disparu 2 semaines seulement avant notre passage ! Les réseaux sociaux s’émeuvent, la police enquête, et l’on finit par retrouver notre pauvre Bruce Lee démembré, apparemment victime d’un ferrailleur désargenté. Pas sûr que la star s’en remette. 


5. Hommage en cascade

Il a été demandé à un célèbre architecte local de concevoir un mémorial aux partisans yougoslaves morts pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le résultat est surprenant, reproduisant en béton une vaste cascade et un torrent, sur lesquelles sont parsemées des pierres tombales en forme de pièces de puzzle.


6. And the winner is…

Le plus chouette à Mostar, c’est l’environnement. Traversée par la tumultueuse rivière Neretva, la ville est entourée de sommets, dont l’un d’eux nous hébergera pour la nuit. Près d’une petite zone touristique aménagée avec tyrolienne, bar panoramique et plateforme qui s’avance au-dessus du vide pour mieux apprécier le panorama et le slogan écrit en pierres visible de toute la ville. Il affiche aujourd’hui « BiH WE LOVE YOU ». Les 3 lettres signifiant Bosnia i Herzegovina ayant remplacé le « TITO » initial.



Le monastère des Derviches de Blagaj.

Les Derviches, une branche mythique de l’Islam, avaient sans doute besoin d’un challenge pour construire leur monastère. La falaise dans laquelle ils l’ont inclus en 1520 est surplombante et largue régulièrement des rochers sur l’édifice, reconstruit à de multiples reprises. La rivière au bord de laquelle ils l’ont placé, sortant d’une grotte, crée régulièrement des dégâts en débordant. Mais ces moines sont d’une grande tolérance et accueillent volontiers les visiteurs de toutes les confessions, moyennant une petite obole bien sûr. L’endroit est éminemment photogénique et d’un calme relaxant. Enfin nous y étions avant l’heure d’ouverture des restaurants, ceci explique peut-être cela.



Le confluent de la Buna et de la Neretva.

La première prend sa source sous le monastère de Blagaj et, paisible, se jette en petites cascades dans la seconde, tumultueuse, étonnamment canalisée dans la roche à cet endroit. Quand on sait que le débit moyen de ce fleuve est de 250 m3 par seconde, on imagine que le courant doit avoir une sacrée force !


Zitomislici

Ce monastère sur notre route était prometteur : comme beaucoup de lieux de cultes orthodoxes, il était parait-il couvert de fresques de toute beauté. Malheureusement, un évènement officiel était prévu lors de notre passage, 2 voitures noires de vigiles sont venues se garer à côté de Roberto et nous ont demandé de partir. On aurait peut-être du faire le coup de la panne ou de l’anglais de collégien, mais ils n’avaient pas l’air de rigoler, alors nous avons obtempéré…


Pocitelj

C’est une ville toute en pierre et toute en pente, dont on apprécie mieux l’architecture en grimpant jusqu’à sa forteresse par des escaliers bien raides. On plaint les gens qui devaient monter les packs d’eau au XVème siècle.



Stolac

On vient y voir en général les nombreux moulins qui se succèdent sur la rivière Bregava traversant la ville, et, en saison, on se baigne volontiers sous ses jolies cascades. Vu la grisaille et les températures fraîches, nous nous sommes contentés de la balade.


Les stecci de Bjelojevici

La Bosnie compte 22 sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO pour ses stecci, des tombes médiévales d’un genre particulier, gravées de motifs décoratifs encore peu expliqués aujourd’hui. On y trouve aussi bien des motifs géométriques que des soleils, des croissants de lune, des armes ou encore des scènes de chasse. Et plus rarement des inscriptions en cyrillique du genre « Je n’étais déjà pas grand-chose maintenant je ne suis plus rien » ou « Pas touche à mon caillou ». Un sens de l’humour à faire regretter cette époque. Les tombes de Bjelojevici étaient en accès libre, en plein milieu de la nature. Nous avons dormi dans le coin pour profiter de la tranquillité absolue.



Le monastère de Tvrdos

Oui, nous aussi nous avons du mal avec la prononciation. Et encore je vous simplifie la vie, je ne mets pas les accents. Ce monastère serbe orthodoxe date du XVème siècle et il semble parfaitement entretenu. En tout cas l’intérieur est exquis. Les vignes et les oliviers dans les jardins tout autour laissent penser à une production locale des moines. Mais si les bouteilles de vin et d’huile d’olive présentées dans l’immense boutique portent toujours la marque du monastère, il est évident que le petit domaine ne peut pas assurer une telle production. On ne sait pas non plus si ce sont les moines qui ont aménagé le parking pour les bus des tours opérateurs ni rempli les rayons de la boutique de bondieuseries, mais apparemment les affaires marchent. Après tout tant mieux pour eux. Un truc intéressant, si j’ose dire, c’est la main momifiée d’Hélène d’Anjou dans un coin du monastère. Lorsque son père a accepté de donner sa main au roi serbe Stefan Uros Nemanjoc, il n’imaginait certainement pas une fin aussi macabre.


Trebinje la méridionale

Cette ville est la plus au sud de la Bosnie, peuplée principalement de Bosno-Serbes. Elle fait partie d’ailleurs de la République Serbe de Bosnie. C’est compliqué là-bas. Proche de l’Adriatique, elle en récupère le climat doux et ensoleillé avec 260 jours de soleil par an. Elle est toute proche d’ailleurs de Neum, la seule ville maritime du pays (la Bosnie ne compte que 21 km de côtes, enclavées entre 2 territoires croates). Nous avons trouvé Trebinje plutôt agréable avec son étonnant pont de pierre déplacé pour cause de construction de barrage à 7 km de la ville alors qu’il en était distant de 15 (mais alors pourquoi pas directement en ville ?), son opulente cathédrale orthodoxe et des célébrités peintes dans tous les coins de rues.

Ah au fait, Trebinje, qui se prononce « trébinié », tirerait son nom de Napoléon qui, lors de son passage aurait trouvé la ville « très bien ». On s’étonne tout de même d’un vocabulaire aussi pauvre de la part de l’empereur.


La Bosnie, c’est fini

Ce spot où nous passerons la nuit peu avant la frontière avec la Croatie était notre dernière étape en Bosnie-Herégovine. Nous aurons vraiment beaucoup apprécié ce pays qui nous a surpris à bien des égards et touché par son histoire fragile, le tout dans des décors grandioses et sauvages.


Dubrovnik n’est qu’à 33 kilomètres de là. Nous allons la découvrir en famille. Avons-nous gardé le meilleur de la Croatie pour la fin ? A suivre au prochain épisode !

44. Ship ship ship hourra !

Nous avons donc décidé de partir vérifier les dires de Christophe Colomb comme quoi il y aurait un autre continent de l’autre côté de l’Atlantique. Nous aurions volontiers fait la traversée ensemble, Roberto et nous, sur la Santa Maria ou un équivalent plus moderne, et vivre en immersion la vie des marins pendant 3 ou 4 semaines, mais d’une part cela ne semble se faire que sur les lignes nord-atlantiques (vers Halifax ou Baltimore) et d’autre part c’est suspendu depuis que le Covid 19-20-21-22 sévit. Nous devrons donc nous séparer de notre fidèle monture – cela va être un déchirement – pendant plusieurs semaines, le temps d’une traversée en cargo jusqu’au Mexique, puisque là est notre destination première aux Amériques. Nous autres humains franchirons l’océan grâce à un autre découvreur de génie, Clément Ader.

Mais revenons au shipping de Roberto, qui devra donc voyager en solo. Une façon de parler puisqu’il partagera sans doute sa cale avec plusieurs centaines d’autres véhicules. Nous avions deux possibilités : soit le mettre dans un container soit le faire voyager en RO-RO. La première solution était la plus sûre en termes de sécurité, puisque nous aurions conduit nous-mêmes Roberto à l’intérieur d’un container scellé puis descellé en notre présence aux ports de départ et d’arrivée. Mais, du fait des dimensions de notre fourgon, il aurait fallu utiliser un container long (40 pieds) et réhaussé (dit « high cube ») et le partager avec un autre voyageur qui aurait fait le même trajet au même moment pour compenser le surcoût important. Le coût très fluctuant de ce type de container et l’éventualité que notre partenaire puisse se désister au dernier moment nous a finalement décidés d’abandonner cette solution. Roberto voyagera donc en RO-RO. Ça sonne bien, non ?

RO-RO ça ne veut pas dire Roberto-Roberto, pas plus que AN-AN ne signifie Anaïs-Anaïs, mais ça veut dire Roll-On Roll-Off. En gros vous laissez votre véhicule clés sur le contact et portes ouvertes aux employés portuaires qui se chargeront de le conduire à l’intérieur du navire puis à l’en extraire, tout en leur signant une décharge de responsabilité en cas de disparition de quoi que ce soit à l’intérieur pendant le trajet. Vous avez tout de suite compris que c’est bien moins sécurisé. Il y a bien une assurance pour couvrir le véhicule en cas de « perte complète », ce qui fait peur, d’autant plus quand on sait qu’un grand navire fait naufrage tous les 3 ou 4 jours dans le monde, mais cette assurance ne couvre pas les bosses ou rayures faites lors du rangement en fond de cale, ni les biens intérieurs. Et malheureusement, dans de telles conditions, les vols et dégradations sont fréquents. Il va nous falloir anticiper et protéger un minimum notre intérieur. D’abord emmener le moins de choses possibles puis sécuriser un peu notre habitacle. Nous avons installé une cloison temporaire entre le poste de conduite et la cabine, des protections en bois à l’intérieur de nos fenêtres, et des serrures sur la porte de la salle de bains et 2 tiroirs. Nous avons aussi rajouté quelques autres éléments de sécurité qu’il ne serait pas opportun de dévoiler dans un blog public. Un grand merci en tout cas à Philippe pour son gros coup de main et son précieux outillage.

Sécurisation des portes arrière

Sécurisation du lanterneau

Installation de la cloison de séparation cabine-habitacle

En pleine concentration bricolistique

Merci Philippe pour ton aide précieuse !

Expédier un véhicule par mer est un rien plus compliqué que d’envoyer un colis par la poste. Le processus commence par la demande de devis auprès d’agences maritimes spécialisées, les compagnies de navires ne traitant pas directement avec les particuliers. Trois agences se partagent le marché européen du transport de véhicules de loisirs, une allemande (Seabridge), une anglaise (IVSS) et une belge (Belgaco). Nous leur avons demandé des devis en indiquant les dimensions de notre fourgon, la facturation se faisant au mètre cube et non pas au poids. Puis des renseignements complémentaires pour préciser certains détails, notamment sur les frais portuaires pas faciles à comparer d’un devis à l’autre et sur les assurances proposées. La compagnie la moins chère était IVSS, mais il a fallu les relancer à plusieurs reprises pour obtenir devis et renseignements. Belgaco s’est avérée bien plus réactive, avait l’avantage d’être dans le pays de départ, mais imposait un transit par le Panama. C’est donc la compagnie Seabridge que nous avons retenue, un rien plus chère mais offrant l’avantage de la réactivité, de l’ancienneté et bénéficiant d’un bon retour de la part des utilisateurs.

Le port d'Anvers
Le port d’Anvers, d’une mocheté absolue mais incontournable

Aujourd’hui 10 janvier, c’est le jour J pour la dépose de Roberto au port d’Anvers. Après l’avoir briqué comme un sou neuf, rangé tout à l’intérieur pour qu’il apparaisse « comme vide », après avoir vidé les réservoirs d’eau et laissé juste ¼ de réservoir de gasoil, nous traversons l’immense port d’Anvers dans le froid et la grisaille pour rejoindre le point de dépôt. Les formalités sont assez simples, l’inspection du véhicule est quasi inexistante, et déjà on me sépare de Claudie pour aller conduire seul Roberto sur sa zone d’embarquement. Tout cela va finalement trop vite. Je pensais avoir un peu de temps pour fignoler mes protections et mes dernières inspections. Je voulais faire une vidéo de l’intérieur et de l’extérieur du fourgon à toutes fins utiles. Je voulais en quelque sorte dire aurevoir à Roberto avant son long voyage, mais non. La zone portuaire étant sécurisée, il me faut repartir rapidement avec l’employé qui doit me ramener à l’entrée du port. Le temps du trajet, je me dis que j’ai sûrement dû oublier 2 ou 3 bricoles. Ai-je bien éteint le chauffage ? Ai-je bien éteint toutes les lumières ? Une chose est sûre, je n’ai pas oublié de fermer le gaz puisque nous n’en avons pas. En tout cas je rejoins Claudie un peu dépité de cette précipitation.

Il nous reste à regagner l’hôtel que nous avons pris à côté de la gare d’Anvers, afin de rejoindre Paris-Charles de Gaulle demain. L’immense zone portuaire n’étant desservie par aucun transport en commun, nous appelons un taxi qui mettra plus d’une heure à arriver. Il s’est perdu, c’est un comble alors qu’il nous a suffi de taper l’adresse sur Google Map pour trouver l’endroit. Mais il est possible que les taxis n’aiment pas Google Map parce qu’on pourrait croire qu’il fait le boulot à leur place ? Nous profitons de l’attente puis du parcours en taxi pour discuter avec un couple de voyageurs néerlandais venus gentiment déposer un compagnon de traversée pour Roberto. Sur les routes pour une durée indéterminée (comme nous 😉) ils reviennent d’Europe du Sud et partent pour les Amériques via le Mexique, avec leur chat Binkie. Si vous lisez l’Anglais, n’hésitez pas à jeter un œil sur leur site https://gatogoesglobal.com.

Voilà, les dés pour l’Amérique sont lancés. Pendant que Roberto attend sagement son embarquement le 15 janvier sur le Yokohama, lequel devrait rallier Veracruz aux alentours du 14 février après sans doute quelques escales qui nous sont encore inconnues, nous nous envolerons le 12 pour faire un petit coucou à nos amis de Saint-Barth, judicieusement placés sur notre route entre Paris et Mexico City. Nous allons jouer les routards pendant quelques semaines.

Bye bye l’Europe ! (Merci à Max pour les photos)

Saison 1 Épisode 43 final

Notre première boucle européenne, notre saison 1 donc, se termine par un retour dans l’hexagone, un passage nécessaire pour revoir la famille et les amis – la période de fêtes tombe juste à point – mais aussi pour préparer la saison 2 qui sera …américaine, avec un départ prévu mi-janvier vers le Mexique. Avant la narration de ces préparatifs dans un prochain article, voici les dernières étapes de notre parcours avant l’arrivée dans la région parisienne.

Hors saison


En nous rendant à Bayreuth, nous n’espérions pas assister à un concert de Wagner le soir même. Les places du célèbre festival sont d’ailleurs réservées parait-il 7 ans à l’avance. Nous espérions tout de même trouver quelques lieux touristiques ouverts. Que nenni ! Non seulement presque tout était fermé ce lundi, mais en plus nous avions l’impression que toute la ville était en travaux. Opéra emballée de plastique, rues envahies d’engins de chantier, musée Franz Liszt fermé, musée Jean Paul fermé (pas grave celui-là, on ne le connaissait pas) et maison de Wagner fermée. Seule la tombe de ce dernier était ouverte, enfin je veux dire accessible. La seule façade en très bon état, voire quasiment neuve dans cette ville était l’entrée …d’un garage souterrain, décorée de volailles multicolores !

Nous avons alors fui la ville en poussant une petite marche de 8 km pour aller voir le château et nous sommes tombés sur …des tracteurs et des camions, dans l’allée même menant à l’édifice ! Nous avons tout de même pu faire le tour de ce dernier, les extérieurs restants accessibles au public, encore heureux ! Et nous étions tout seuls, vive le hors saison !





Main-hattan

Vous le saviez peut-être, c’est le nom donné à la skyline formée par les gratte-ciels de Francfort, le Main étant le nom de la rivière qui traverse la ville, et l’allure générale ayant effectivement un petit air new-yorkais. Ces tours de verre sont majoritairement celles des établissements financiers qui font la réputation de la ville, et parmi elles figure la Banque Centrale Européenne. Tout cela peut s’observer des quais, mais c’est encore mieux du haut de la tour de la Cathédrale Saint-Barthélemy dont on ascensionne les 95m par un étroit escalier en colimaçon assez vertigineux sur la fin. La place du marché, habituellement très photogénique en raison des édifices qui la bordent et d’une belle fontaine est envahie par le marché de Noël dont on va dire qu’il a aussi son charme malgré l’ambiance alourdie par les mesures sanitaires (masque et pass obligatoires à l’entrée)





Suite du bad trip

Pas d’inquiétude, je parle de notre itinéraire jalonné de stations thermales (bad=bain en Allemand). Wiesbaden en est l’une des plus anciennes d’Europe. Nous nous attendions donc à du spectaculaire. 26 sources d’eau chaude et 1 d’eau froide pensez donc. Mais on sent l’arnaque car de ces 26, 15 sortent de la même fontaine en centre-ville, appelée la fontaine marmite, certes joliment multicolore et fumante mais pas plus impressionnante que celles de Tchéquie. C’est terrible d’avoir des références, on devient difficile ! Les autres sources, donc 9 si j’ai bien compté, sont restées bien cachées. Probablement dans les quelques établissements thermaux de la ville qui ne se visitent pas, du moins le temps d’un après-midi.

Nous avons pu tout de même entrer dans le hall de la « maison de cure » (Kurhaus), ancien établissement thermal principal de la ville devenu un ensemble luxueux avec salles de spectacles et de réception, restaurant et casino. Déjà l’extérieur du bâtiment ne paie pas de mine avec son côté temple grec, mais l’intérieur est splendide, en particulier avec sa pièce maîtresse saisonnière, un arbre de Noël géant constitué entièrement de poinsettias. L’appareil photo a bien crépité, mais tout est dans la boîte (je n’ai pas trouvé d’autre transition avec la dernière photo).


Trèves, l’allemande romaine

Cette cité charmante au bord de la Moselle a conservé pas mal de traces de son origine romaine : un bel amphithéâtre, les thermes de l’empereur et ceux de Barbara (le nom ne vient pas de la chanteuse mais de Ste Barbe la patronne des pompiers), un pont romain et la Porta Nigra, l’emblème de la ville. D’autres édifices valent le détour, comme ce palais princier de style rococo, cette église (Notre-Dame) de style cocorico (je dis ça à cause de ses vitraux français) et cette cathédrale (St Pierre) la plus ancienne d’Allemagne.

Bien sûr, comme dans toute bonne ville allemande à cette période, la place du marché est très animée et occupée par un marché de Noël. Dans un autre registre, on trouve à Trèves la maison natale de Karl Marx. Les habitants en sont fiers paraît-il. Surtout que la valeur immobilière de la maison s’envole. L’enfant du pays a bien su faire fructifier son capital !





Chez ma tante

C’est là, à Vendeuvre-sur-Barse, que nous avons notre base logistique. Un bien grand mot pour dire que nous y stockons quelques cartons en attendant de nous poser dans une maison dans quelques années …ou quelques décennies. Rien à voir donc avec l’établissement de prêts sur gages bien connu des jeunes de mon âge, notre stock étant sans contrepartie. Mes parents étant tous les deux enfants uniques, je n’ai pas non plus de tante – il s’agit de celle de mon épouse – mais je la considère comme telle. Le genre de personne qui vous accueille toujours à bras ouverts, à cœur ouvert et même à frigo ouvert… Qui est toujours de bonne humeur. Qui ne dit du mal de personne. Grand-mère idéale (comme on dirait gendre idéal) pour ses petits-enfants, elle doit être aussi mère idéale (ses enfants le disent en tout cas) et donc logiquement tante idéale.

Le temps maussade n’étant pas propice aux photos, j’ai tout de même pris quelques clichés de « chez ma tante » pour vous les présenter à la manière d’un musée.

L’entrée du musée

L’inévitable oeuvre d’art moderne à l’entrée

La collection d’assiettes en porcelaine « Les quatre mousquetaires » (D’Artagnan a brisé la sienne d’un coup d’épée malencontreux)

La collection de 250 verres « Chats écrasés » (on a l’impression de n’en voir que 10 mais c’est justement l’effet dix verres recherché)

L’horloge gastronomique
Le parc arboré

La caisse …

Le service à café « Blanche-Neige et les 6 nains » (vous savez que, malheureusement, Atchoum n’a pas survécu à la pandémie)

La soupière spéciale Covid (pour servir la soupe à la gris masque)

Je laisse à votre sagacité la dernière légende (solution en fin d’article)

Park4night

Copie d’écran du site Park4night.com

J’ai dû déjà vous parler de cette application communautaire dont nous nous servons assez souvent pour trouver des parkings en centre-ville ou des emplacements adaptés à une pause nocturne. La description comporte suffisamment de renseignements (photos, revêtement et pente du terrain, caractère gratuit ou payant, quiétude de l’environnement, services à proximités de type eau, toilettes, zones de vidanges, commerces à proximité ou encore qualité du réseau mobile) pour nous permettre de trouver l’endroit qui correspond à nos critères.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Paris comporte pas mal de propositions, y compris gratuites, tout à fait honorables en termes de bruit urbain et de sécurité. Nous en avons testé deux, l’une gratuite devant l’hippodrome de Longchamp, assez calme mais un peu excentrée, et l’autre payante dans le 7ème arrondissement, à deux pas de la Tour Eiffel, très bien placée en regard des rendez-vous que nous avions dans le quartier et de toutes façons à 50m d’une station de métro. Très bien pour profiter quelques jours de la capitale, toujours agréable à visiter, notamment en cette période de fêtes.




Voilà donc que se termine cet article. Nous allons passer tranquillement les fêtes en famille et préparer notre shipping pour le Mexique. Je vous en dirai davantage la prochaine fois. A bientôt !

saison des moutons
Moutons tondeurs de gazon en plein Paris. Sheeping ?

P.S. Solution de l’énigme : l’étoilette

42. Le blog est de retour

Plébiscite

Suite à ma dernière publication, j’ai eu l’heureuse surprise de recevoir de nombreux témoignages de sympathie et/ou de vifs encouragements, J’ai découvert plus de lecteurs que je ne l’imaginais, que chacun lisait à sa façon, de temps en temps ou au contraire guettant la moindre sortie, que d’autres lisaient en famille, que d’autres encore préféraient la version simplifiée sur Instagram. Bref j’ai un peu découvert mes lecteurs, plus nombreux que ce que j’imaginais, tout cela m’incitant naturellement à poursuivre ce blog. Merci du fond du cœur à tous les répondants, et merci aux autres lecteurs de me lire tout simplement. Ces retours m’ont permis de mettre au jour quelques problèmes techniques, comme l’impossibilité de lancer le quiz ou la difficulté à charger les images par exemple. Cela va m’inciter à modifier mes choix et je vous encourage vivement à remonter d’éventuels dysfonctionnements via le formulaire de contact, afin que j’y apporte dans la mesure du possible les corrections nécessaires. Donc l’aventure continue ! 😊😊😊


Légende à deviner 1

Je rappelle que nous venons d’arriver en République Tchèque, et cela a attisé inévitablement mon esprit malicieux. A vous de retrouver la légende qui correspond à chaque photo. La solution est inscrite à l’envers pour que vous ne trouviez pas trop vite…

Euqèhct tenrac nu

Olomouc et son horloge astronomique

Cette ville serait d’après notre guide la deuxième plus belle de République Tchèque après Prague. Un autre guide la classe première. Cette rivalité méritait que l’on s’y arrête, même en l’absence de toute possibilité de trancher puiqu’il s’agit de notre première ville-étape dans le pays. Effectivement les façades baroques et renaissance aux tons pastel alternent le long des rues pavées, les places sont parsemées de fontaines et de petits restaurants qu’on imagine très actifs à la belle saison. Peu de monde dehors en ce moment, surtout avec la froide grisaille ambiante, mais le grand marché de Noël en cours d’installation va bientôt changer la donne. La cathédrale s’enorgueillit d’avoir reçu à la fois Jean-Paul II et Mère Teresa, tandis que le château est fier d’avoir hébergé le jeune Mozart pendant qu’il composait à 11 ans sa 6ème symphonie en fa majeur tout en cicatrisant de sa petite vérole. Mais le clou du spectacle à Olomouc, c’est la magnifique horloge astronomique intégrée dans un mur de la mairie. Datant du début du XVème siècle, elle a dû être reconstruite à plusieurs reprises, le style dit « réaliste soviétique » actuel datant des années 1950. Entourée d’une mosaïque très propagandiste dédiée aux joies du labeur en toutes saisons, l’horloge assure tel un couteau suisse de multiples fonctions. Elle donne ainsi les minutes, les heures sur 12 ou 24 heures, les jours de la semaine et du mois, l’année, la saison, le signe du zodiaque en cours, la phase de la lune, la position des planètes du système solaire et même une carte du ciel actualisée. En plus, tous les jours à midi se déclenche une animation ou 12 ouvriers tournent autour d’un axe. Les russes n’aimaient pas les apôtres initialement installés par l’auteur…


Restaurace

Malgré son petit air d’imparfait du subjonctif, ce terme désigne tout simplement un restaurant et reste plus facile à identifier qu’un « kavarna » (café) ou un « hostinec » (auberge). Donc nous avons testé un « restaurace ». Accueil sympathique, menu traduit partiellement en anglais, nous avons pu tester quelques spécialités locales : en entrée une soupe traditionnelle avec bouillon de volaille et petits morceaux d’oie enveloppés dans des feuilles de chou. En plat un rôti de bœuf à la crème servi avec des airelles et des « knedliky » (tranches d’une préparation faite de farine, d’œufs, de levure, de pain rassis et de pommes de terre). En dessert un gâteau à la citrouille et aux noix accompagné de nougatine. En boisson ce fut obligatoirement une bière : les Tchèques en sont les premiers consommateurs au monde avec 150 litres par an. Pour finir un café, servi comme souvent ici avec un petit verre de lait et un petit verre d’eau. L’addition était plutôt douce, 25 euros pour deux pour un menu 2 plats, boissons et cafés compris. Dans les rues, on trouve fréquemment des échoppes vendant des « trdelnik », pâtisseries cylindriques faites de boudins de pâte à la cannelle enroulés autour d’un axe en bois ou en métal puis cuits sur le gaz ou plus traditionnellement au feu de bois après avoir été enrobés de sucre et de noisettes concassées. Après, l’intérieur du cylindre peut être garni de tout ce que vous voulez. Ce n’est qu’une fois la bouche pleine que vous arriverez peut-être à prononcer son nom.


Légende à deviner 2

Euqnab ed euqèhct enu

Le client est roi

Saviez-vous que ce slogan a pour auteur Tomas Bata, le créateur de la célèbre marque de chaussures ? Nous l’avons découvert en visitant son usine à Zlin. La philosophie Bata était d’allier la productivité au bonheur social, pays de l’Est oblige. Lorsqu’à New York on trouve une banque Trump, une tour Trump, un golf Trump, des yachts et hôtels de luxe Trump et j’en passe, cela se traduira à Zlin par un hôpital Bata, des jardins Bata, des écoles Bata, des stades Bata, etc. Tomas Bata a tout de même eu la faiblesse de s’offrir un avion. Bien mal lui en a pris car il s’est crashé avec. Vu sa célébrité, il a dû être enterré en grandes pompes…



Ferme la porte, il fait froid dehors !

Cette phrase fréquemment prononcée à l’approche de l’hiver a un certain côté illogique : même si cette fichue porte est bien fermée, il fera toujours aussi froid dehors. On comprend que c’est à l’intérieur que ça s’arrange ensuite, mais pas toujours. Tenez, dans Roberto, c’est suite à l’ouverture puis la fermeture d’une porte qu’il s’est mis à faire froid à l’intérieur. Après une journée comme une autre, nous nous garons ce jour-là à la tombée de la nuit et allumons notre chauffage. Je rappelle qu’il s’agit d’un chauffage fonctionnant au gasoil prélevé sur le réservoir du véhicule. La ventilation démarre puis s’arrête quelques minutes après. L’écran de commande affiche un code qui, d’après le manuel signifie « absence d’arrivée de gaz ou véhicule garé trop en pente ». Nous sommes certes en discrète pente vers l’avant, mais nous avons déjà expérimenté un chauffage normal avec une pente plus forte, et à priori le chauffage au diesel ne serait pas sensible à la pente contrairement à celui au gaz. Notre réservoir est au premier quart, ce qui normalement est largement suffisant pour que le chauffage fonctionne. Dans la version « diesel » de notre chauffage, celle que nous possédons donc, le code n’est pas répertorié… Le plus proche est « niveau de gasoil insuffisant ». Nous nous disons qu’avec la pente, la crépine de prélèvement n’est peut-être pas du bon côté du réservoir et que du coup le carburant n’arrive plus. Dans le doute, nous repartons faire le plein à un kilomètre de là et trouvons un stationnement à plat. Malheureusement, la procédure de réamorçage décrite dans le manuel ne fonctionne pas et nous devons convenir, après vérification visuelle de tous les branchements, que notre chauffage est en panne. Trop tard pour trouver un dépanneur, et de toutes façons, le plus proche est à 100 km de là. Avec 4°C dehors, nous nous préparons à passer une nuit un rien frisquette. Il ne faisait que 9° C le matin au réveil, mais notre équipement antifroid a bien joué son rôle. Avant de reprendre la route vers le réparateur tout en shuntant l’étape du jour, je revérifie le manuel et me demande soudain si nous n’aurions pas enclenché par erreur l’interrupteur du kit d’altitude (prévu pour l’utilisation du chauffage au-delà de 1500m quand l’oxygène est plus rare). Je ne crois pas à postériori que dans cette position le chauffage aurait refusé de s’allumer, mais par contre cela m’a permis de constater que l’interrupteur était en position médiane, pile entre la position normale et celle du kit altitude. Aucun contact ne se faisait donc, ce qui bloquait tout allumage. Du bout de l’index, je pousse l’interrupteur d’à peine un millimètre et relance le chauffage. Ô miracle, tout repart comme en 40 ! Mais pourquoi cet interrupteur avait-il pris cette position ? Parce que dans l’après-midi, lors d’un virage très serré, la porte de la salle de bains s’était ouverte brutalement, finissant sa course dessus. Nous avons eu beau la refermer, il a fait presque aussi froid dedans que dehors.


Légende à deviner 3

Siob ne euqèhct nu

Slavkov u Brna

Ce nom ne doit pas vous dire grand-chose. Et pourtant cette étrange mise en scène dans une entreprise de travaux publics et ce personnage familier au milieu du rond-point devraient vous mettre sur la piste. Slavkov n’est en fait que le nom tchèque de la ville d’Austerlitz, proche du site de la bataille du même nom, celle dite des 3 empereurs, où Napoléon battit brillamment la coalition Autriche-Russie pourtant en supériorité numérique. Au prix tout de même de 15 000 morts rien que du côté français. La colline est celle d’où il a dirigé la bataille. Le monument dit de la paix est dédié aux victimes des 3 pays. Une expo multimédia est juste à côté, décrivant de façon très démonstrative les différentes phases stratégiques de la bataille et ses enjeux. On vous aurait bien montré tout ça, mais les photos et vidéos étaient interdites. Vous n’aurez qu’à venir voir par vous-même !


Drôle d’oiseau

Cet oiseau étrange cache à la fois une voiture de collection mais aussi en arrière-plan les flèches élancées de la cathédrale Ste Barbe de la ville de Kutnà Hora, à 60 km à l’Est de Prague. Tout ravit l’œil du visiteur et celui de l’appareil photo : la nef haute de 33m dont la voûte est couverte de blasons, les vitraux peints directement sur le verre, les fresques dont certaines remontent au XVème siècle, les bancs finement sculptés et l’orgue aux 4000 tuyaux que de façon inhabituelle on peut observer par le dessus et l’arrière. Jésus lui-même, assis par terre l’air songeur, n’en revient pas. La ville elle-même a son cachet avec ses ruelles tortueuses et son passé prospère lié à l’exploitation d’une mine d’argent. Une dernière curiosité et pas des moindres, on trouve à Sedlec, en bordure de Kutnà Hora, une étonnante chapelle dite de Tous-les-Saints entièrement « meublée » d’ossements humains. Oui je dis bien « meublée » car on trouve ici des lustres, des cadres, des autels, des inscriptions murales, etc. 40 000 squelettes ont servi à cette décoration étrange, grâce à une épidémie de peste et au réaménagement du cimetière de la chapelle. Ikea humanum est.




Légende à deviner 4

Tniop-euqèhct nu (c’est l’entrée de notre camping à Prague)

Résumé prague-matique

L’exercice est délicat de raconter deux journées de visite d’une capitale en quelques photos. Je me contenterai de légender quelques unes de nos préférences :










L’or de Bohème

C’est le nom donné à la première bière digne de ce nom fabriquée à Plzen en Tchéquie en 1842. Avant, des brasseurs improvisés fabriquaient des breuvages très moyens. Réalisant qu’ils avaient touché le fond en matière de brassage, ils décidèrent de s’unir, d’embaucher un maître brasseur et de construire un établissement digne de ce nom près d’une source d’eau douce de qualité et de caves en grès. Le maître brasseur affina le processus de fermentation froide, et mit au point la première bière blonde et transparente au monde qui eut un tel succès que les brunes comptèrent pour des prunes. Aujourd’hui, l’usine est toujours en activité et se visite. Dans une bonne odeur de malt et de houblon, on passe entre les chaudières en cuivre et les cuves de fermentation ouvertes, puis on entre dans les souterrains où la seconde fermentation se poursuit dans les tonneaux de chêne. 23 km de galeries tout de même ! La visite se termine naturellement (sans ça on n’y serait pas allés 😉) par la dégustation directement au tonneau. Un délice !


Légende à deviner 5

Cnalb ne euqèhct nu

Marienbad ou mes illusions perdues

Je voulais visiter cette ville, d’abord parce que c’était une station thermale, mais aussi parce qu’elle évoquait en moi le romantisme d’un film d’Alain Resnais, L’année dernière à Marienbad. Sauf que ce film fut tourné en Bavière. L’histoire c’est celle d’un homme qui rencontre une femme dans un palace et essaie de la persuader qu’ils se sont rencontrés l’année passée à Fredrikstad (c’est en Pologne). Elle dit non mais il insiste : « Alors c’était peut-être à Marienbad ou Karlsbad ». Le titre vient juste de là, parce que le nom sonnait bien… Bon, il reste que c’est une station thermale en activité, avec de jolis parcs bordés de bâtiments rétro et plusieurs sources à goûter à l’aide d’une petite tasse en porcelaine à long bec appelée « kalisec ». L’eau est fraîche et pétillante. Ça repose de la bière !


La même en mieux

karlovy vary, république tchèque

Karlovy Vary est la grande sœur de Marienbad, à moins de 100 km au nord de celle-ci. On y retrouve le charme de ces villes d’eaux ayant connu leur essor au XIXème siècle, avec des alignements de grands hôtels autour de parcs verdoyants, des bâtiments dédiés à l’exploitation et à la mise en valeur des sources comme ces magnifiques colonnades métalliques à la manière de Gustave Eiffel. Mais là où le charme de Marienbad reposait sur un aspect désuet et tranquille, celui de Karlovy Vary est dominé par l’exubérance et l’opulence. La ville est d’abord plus grande, alignant de façon spectaculaire plusieurs centaines d’hôtels aux façades très travaillées sur plusieurs niveaux autour de la rivière centrale. Les sources sont à la fois plus nombreuses et plus expressives, crachotant et fumant dans la rue. Les établissements de remise en forme sont évidemment légion. Les boutiques et les restaurants se sont tournés vers le grand luxe. Nous avons doublé notre collection de kalisecs (traduire : nous en avons acheté un autre) pour goûter à différentes sources, plutôt chaudes, ferrugineuses et soufrées ici. La température la plus élevée est de 73°C. La dégustation de l’eau s’accompagne typiquement ici de celle d’oplatky, petites gaufrettes en forme de disque et, lorsque le foie est bien reposé d’une liqueur locale dénommée Becherovka. Au fait, si vous voulez voir les sources crachoter et fumer en vidéo avec le son et tout et tout, allez jeter un oeil sur le compte Instagram de Roberto @en_route_avec_roberto


Légende à deviner 6

https://www.youtube.com/watch?v=uxCfxh1djhM

Celle-là je l’adore, la solution est dans le titre…


Tchéquie, c’est fini !

Nous aurons passé une dizaine de jours dans ce pays intéressant à plus d’un titre. Le parcours est résumé ci-dessous. Nous avons franchi la frontière vers l’Allemagne que nous nous contenterons de traverser en quelques jours. Avec quelques stops tout de même. A bientôt !

P.S. En route avec Roberto dispose désormais d’un compte Instagram auquel vous pouvez accéder en cliquant sur le lien ou sur le bouton en fin d’article. Les publications y sont plus fréquentes mais avec un nombre et un format de photos restreints, tandis que les textes sont plus concis. Pas de panique si vous n’avez pas ou n’aimez pas Instagram, les photos et commentaires finiront tôt ou tard sur ce blog, l’inverse n’étant pas toujours vrai.

Parcours en République Tchèque

38. Chroniques lettones

Géographie pratique

Exercice : Situer correctement les Pays Baltes et leurs capitales

Nous avons beaucoup voyagé en Asie du Sud-Est et en situons parfaitement tous les pays et capitales. A l’inverse, nous en sommes encore incapables pour de nombreux pays d’Afrique. Et jusqu’à ce que nous y soyons parvenus, j’avoue que nous avions beaucoup de mal à situer correctement les pays baltes et leurs capitales respectives. Maintenant, nous n’aurons plus de doute. Et vous, sauriez-vous placer les pays baltes sur une carte ? Comme quoi, voyager devrait faire partie de l’enseignement scolaire !

La Lettonie comme ses deux sœurs baltes est une jeune république âgée de seulement une trentaine d’années. Il en ressort une vivacité économique une volonté très présente de vivre l’instant présent, en témoignent la qualification pour intégrer l’Union Européenne en 2014 et la vie nocturne apparemment déjantée (nous ne sommes pas allés vérifier) de la capitale. En revanche, comme pour l’Estonie, les stigmates de l’occupation Russe sont encore très présents, comme si le pays ne voulait pas les effacer. De nombreux immeubles et maisons en ruine jalonnent les rues et les routes, les maisons occupées sont peu ou pas entretenues et contrastent fortement avec les voitures luxueuses garées devant. Malgré tout, ces vieilles façades défraîchies aux tons glauques donnent un charme particulier.

Cette façade est vraiment d’un « autre temps » comme l’indique la pancarte…

Culs-terreux

Nous nous demandions pourquoi d’aussi nombreuses voitures avaient l’arrière totalement couvert de boue, comme si elles sortaient d’un rallye. Et puis nous avons vu ce panneau, sans trop le comprendre.

Attention : Immeuble avec 1 paratonnerre et 1 antenne de réseau mobile ?

Et puis nous avons vu la route, pensant qu’il s’agissait d’une zone de travaux. Mais non, il s’agissait d’une route dite « non revêtue » que nous devrons parcourir comme d’autres un peu plus loin sur plusieurs dizaines de kilomètres. Par chance il ne pleuvait pas ces jours-là et ce fut donc sans trop de dommages pour le postérieur de Roberto. Par contre, malgré l’absence de panneaux limitateurs de vitesse, ce qui sous-entend que l’on pourrait y rouler à 90 km/h, nous avons du rouler assez lentement car ça vibrait pas mal dans nos placards tandis qu’il fallait éviter les nombreux nids-de-poules. Cela dit, il y avait là-dedans un petit côté exotique pas désagréable !


Riga, conjuguée à tous les temps

La capitale de la Lettonie est classée au patrimoine mondial de l’Unesco à la fois pour son centre-ville historique médiéval, fait de maisons en bois bordant des rues pavées piétonnes et de beaux édifices religieux aussi bien luthériens que catholiques et orthodoxes, mais aussi pour être la plus grande concentration mondiale d’édifices art nouveau (plus de 600 bâtiments répertoriés) bâtis au tout début du XXème siècle.



Versailles pour nous seuls

Nous parlons du Château de Rundale, surnommé le Versailles de la Baltique, situé à 80 km au sud-est de Riga. Il a été construit au XVIIIème siècle par l’impératrice de Russie, puis repris par des nobles locaux avant d’être occupé successivement par les Allemands puis par les Russes pendant les 2 guerres mondiales. Qui ne se souciaient guère de son entretien, transformant même une magnifique salle en terrain de basket, accrochant des paniers au cou des statues !
L’Etat a fini par le récupérer et le restaurer pour notre plus grand bonheur. Ayant campé sur le parking du château, nous étions les premiers ce matin-là à en franchir les grilles. Et les seuls visiteurs de la matinée ! Nous avons donc effectué une visite en VIP, tout de même chaperonnés par une petite dame qui nous précédait de salle en salle et vérifiait que l’on ne sautait pas sur les couvertures brodées des lits. Pour la description, les photos parleront d’elles-mêmes, accompagnées si besoin de quelques commentaires.


Découverte de la porcelaine idéologique

C’est un terme qui nous était inconnu jusqu’ici, mais que nous avons découvert dans ce musée de la porcelaine de Riga. Au cours des périodes d’occupation soviétique, tout l’art de la porcelaine était récupéré pour la propagande. Ce qui donne ces œuvres étonnantes.


A part ça le musée exposait aussi de belles pièces plus contemporaines dont voici 2 exemples


Petit-dej

Le petit-déjeuner letton, autrement appelé brokastis en langue locale, est rarement sauté. Certains disent que c’est la conséquence des privations pendant l’occupation soviétique, d’autres que c’est une adaptation au climat froid. En tout cas en Lettonie tout se passe comme si on se levait avec la faim au ventre.

Pour en savoir plus, plongeons-nous dans l’intimité d’une famille lettone, un couple standard et ses deux enfants âgés respectivement de 4 ans et 2 mois, appelés Hokku et Onni, deux prénoms assez courants là-bas. Leur petit-déjeuner, ils le prennent ensemble, assis autour de la table. A cause des privations, le mobilier est encore disparate. La mère et ses deux enfants occupent le banc et le père la chaise.

On démarre par des tranches de pain de seigle plutôt noir et plutôt beurré que l’on accompagne de hareng ou de maquereau fumé, parfois de saumon ou de rosbeef, et que l’on recouvre de crème aigre ou de rondelles d’oignons. On enchaîne ensuite avec des œufs et des saucisses fumées, du fromage blanc aux concombres et si l’on est encore affamé (mais après ça l’est-on ?) on peut terminer avec un bon porridge recouvert de confiture ou de baies.

En guise de boisson, les jeunes comme Hokku prennent plutôt du lait, qui va très bien avec le poisson quoi qu’on en dise (l’association lait-thon est très populaire à Riga). Le bébé, lui, est encore nourri au sein. Les adultes pour leur part ne boivent que du café, le thé letton étant plutôt une spécialité française.

La télévision est allumée et diffuse un documentaire sur l’occupation Russe. Car oui, ils ont une télévision. La mère d’Onni a même un lave-linge, c’est vrai ça. Mais là elle ne s’en sert pas puisqu’elle allaite son bébé. Imaginez bien la scène : la mère lettone d’Onni, qui est aussi la mère d’Hokku, allaite Onni tout en regardant l’amer docu. On peut prévoir que le petit dernier aura bientôt besoin d’être changé…

P.S. Bon, j’avoue humblement que ni Hokku ni Onni ne sont des prénoms lettons. Mais si je les avais appelés de façon plus réaliste Druvvaldis ou Ringolds, mes jeux de mots auraient moins bien marché.


Autres découvertes de la (petite) semaine









C’est terminé pour aujourd’hui, nous allons passer maintenant en Lithuanie. Peu à peu, le covid que nous avions réussi à oublier (aucun masque, aucune mesure particulière dans les pays scandinaves) se rappelle à nous : masques de retour dans les magasins et musées depuis l’Estonie, présentation du pass sanitaire dans les musées, enregistrement obligatoire sur un site à l’arrivée en Lettonie. Aïe aïe aïe, nous n’étions plus habitués !

Ci-dessous les cartes de notre trajet depuis le début (nous venons de fêter nos 6 mois de vie nomade) et celui qui vient de se terminer en Lettonie. A bientôt !