111. Zigzags

Nous voici de retour en France pour poursuivre nos rencontres familiales et amicales dont le détail n’a pas sa place ici. Mais les zig-zags que nous avons opérés pour voir les uns et les autres nous ont permis de découvrir quelques jolis coins de notre pays, qui apparaissent mystérieusement dès que l’on coche l’option « éviter les autoroutes » dans notre application GPS.

Guéthary

Bref passage chez notre grande fille sur la remontée vers la France. Fine connaisseuse des bonnes adresses du coin, elle nous a déniché un restaurant en bord de mer avec une vue splendide et des plats très élaborés. Merci Amandine de nous avoir fait découvrir le Txamara. Vraiment une adresse d’exception !


Le Pilat sans la dune

En pleine période de canicule alors que nous étions sur Saint-Étienne, nous avons pu perdre 7 ou 8 précieux degrés en nous rendant à une quinzaine de kilomètres seulement de l’agglomération stéphanoise, sur le massif du Mont Pilat. Selon les lois de la physique, à chaque fois que l’on s’élève de 1000m, la température ambiante perd 6,5 °C. Une aubaine pour les nomades comme nous qui peuvent déplacer leur maison comme bon leur semble ou presque. Nous avons pu apprécier, outre un joli coucher de soleil sur un paysage grandiose, le calme et la fraîcheur du matin. Inutile de vous dire que nous avons hésité à redescendre !

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Tiens, un truc bizarre pour finir sur Saint-Étienne : la cathédrale de la ville (ci-dessus) s’appelle Saint-Charles, tandis que celle de Bourges (ci-dessous) s’appelle Saint-Étienne. On ne sait vraiment plus à quel saint se vouer !
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Paris, New York, Tokyo, Montluçon

Nous faisons étape dans cette ville qui n’attire pas les touristes en masse, ce qui n’empêche pas les commerçants de rêver comme vous verrez sur la photo plus bas. Montluçon présente pourtant quelques attraits sur lesquels il est intéressant de s’attarder : un cœur médiéval assez bien conservé, le château des Ducs de Bourbon qui domine la ville et quelques hôtes célèbres comme Marx Dormoy dont la majorité des gens connait au moins une rue baptisée à son nom sans pour autant savoir qui il était (un ministre de l’intérieur, forcément de gauche avec ce prénom), . Et n’oublions pas Louis Coulon dont j’avoue avoir ignoré l’existence alors qu’il détient le record de la plus longue barbe portée en France. A votre avis, 3,35 m ? 3,85 m ? 4,35 m ? 4,85 m ?

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ou encore quelques illustres personnages, certains plus connus que d’autres…
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Pour celui-là, un prénom qui ne nous est pas inconnu…
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Pour cet autre, un record a été établi. On en parle dans les lignes ci-dessus…

Les trésors cachés de l’abbaye

Une journée d’excursion dans le nord du Gers nous a amenés à l’Abbaye de Flaran. Une petite abbaye médiévale bien restaurée, dont les extérieurs sont agréables à l’œil sans pour autant être exceptionnels. Mais c’est entrant dans les lieux que la magie opère. Le couloir et les chambres des moines sont le siège d’une exposition permanente de haute qualité. On y trouve des œuvres originales d’une quarantaine de peintres et sculpteurs de renom, comme Claude Monet, Gustave Courbet, Pablo Picasso, Auguste Renoir, Peter Paul Rubens, Toulouse Lautrec, Auguste Rodin, Salvador Dali, Camille Claudel et bien d’autres encore. En complément, nous avons profité de l’exposition temporaire du moment consacrée à Franquin, dessinateur franco-belge que nous adorons. Histoire de l’artiste, progression des œuvres, planches originales, détail des techniques, portrait de quelques personnages : nous nous sommes régalés. Peu de photos toutefois, interdites dans la plupart des salles. Mais si vous avez l’occasion de vous déplacer, n’hésitez pas…

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Les extérieurs de l’Abbaye de Flaran
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De ‘M’oiselle Jeanne à Dame-Jeanne

A la sortie de l’exposition sur Franquin, nous regagnons Roberto sagement garé sous les platanes pour nous restaurer. A la fin du repas, après le café, nous vient l’idée de prendre un digestif. Nous interrogeons notre ami Google qui nous propose la visite de chais d’Armagnac à Condom (que Google traduction appelle gentiment « préservatif » sur les pages traduites), petite ville gersoise située à moins de 10 km de là. Nous sommes accueillis par la Maison Aurian qui produit ce spiritueux typique de la région depuis 1880 et nous en décrit les étapes de la fabrication. Cette eau-de-vie de vin est issue de l’assemblage de raisins blancs de la région Midi-Pyrénées, principalement le Gers et quelques cantons des Landes et du Lot-et-Garonne. Après distillation, l’eau-de-vie est mise à vieillir dans des fûts de chêne réutilisés à l’envi (contrairement au vin ou à d’autres alcools). Une fois le vieillissement jugé suffisant (cela nécessite de le goûter régulièrement) il est arrêté, ce qui fixe définitivement le taux d’alcool. L’Armagnac ainsi obtenu est placé dans des récipients de verre (embouteillage ou dames-jeannes millésimées pour la vinothèque) avec ou sans filtrage (et appelé dans ce dernier cas brut de fût). La visite des locaux qui sont restés intacts depuis 1880 vaut le détour. Les chais sont au rez-de-chaussée, tandis qu’à l’étage on trouve la vinothèque sous forme de dames-jeannes soigneusement alignées et étiquetées selon l’année de production et le degré alcoolique. L’une d’elles est datée de 1900… nous avons aussi retrouvé l’année de naissance de Claudie mais pas la mienne. Je ne suis sans doute pas un bon millésime, bouh…

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Visite guidée par quelqu’un qui connait bien St Barth, le monde est petit
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Aller au Sud pour avoir moins chaud

La canicule sévit de nouveau en France tandis que paradoxalement le nombre de climatosceptiques augmente dans la population. Pour y échapper, nous cherchons de nouveau à prendre de l’altitude, et nous nous robertoportons (c’est comme la téléportation, mais dans une cabine plus sûre et confortable) jusqu’à la station thermale (encore un paradoxe) de Bagnères de Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées, à 150 km au Sud d’Agen. Malgré tout, nous trouvons grâce à l’altitude (550m) et à la forêt des températures redevenant supportables. Nous nous régalons d’une petite randonnée de quelques kilomètres traversant le parc thermal et d’une tourte aux myrtilles à l’arrivée. Au fond du parc, les anciens thermes en service entre 1675 et 1990 ont été transformés pour être réhabilités en musée. Mais en musée de quoi ?  Cassoulet ? Maillot de bain ? Marbre ? Thermomètre ?


Impossible d’y rester de marbre

Nous visitons un peu par hasard ce musée du marbre installé dans les anciens thermes dits « de Salut ». Cet établissement avait en effet la particularité de posséder des baignoires toutes en marbre, ce qui n’est pas commun en matière de thermalisme mais qui est lié aux nombreuses carrières de marbre de la région. C’était d’ailleurs une ressource économique majeure de Bagnères de Bigorre avant l’essor du tourisme et du thermalisme. Nous y avons découvert bien entendu l’origine géologique du marbre formé il y a 400 millions d’années par enfouissement de couches calcaires et diverses inclusions (animaux, végétaux, etc.). Sous l’effet de températures et pressions élevées, ces couches se sont pétrifiées en prenant diverses teintes en fonction de la pureté ou non du calcaire initial. Plusieurs centaines de marbres différents sont exposés, et nous avons été surpris de la diversité quasi infinie des teintes. Un must à visiter si vous passez par là.

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Des marbres du monde entier y sont exposés. Nous avons été surpris par la grande diversité

Une petite question pour finir : quand on dit « passer au marbre » pour une voiture accidentée, de quel matériau est faite la table qui sert à vérifier l’alignement du châssis : marbre ? albâtre ? fonte ? acier ?


3 petits tours et puis s’en vont

Dans notre quête de fraîcheur, nous avons encore pris de l’altitude en empruntant la route du col du Tourmalet. Une conduite un peu délicate car il fallait éviter motos, vélos, moutons, vaches et même lamas tout en gardant un peu de disponibilité pour admirer le grand spectacle des montagnes pyrénéennes tout autour de nous. Les inscriptions sur le bitume nous ont rappelé que le Tour de France est passé ici le 6 juillet pour les hommes et le 29 juillet pour les femmes. Pour ces dernières le col était même l’arrivée de l’étape, ce qui n’est pas si fréquent. Dans toute l’histoire du Tour de France, le col du Tourmalet a été le plus fréquemment franchi (84 fois). Mais combien de fois a-t-il été l’arrivée de l’étape pour le tour masculin : 3 fois ? 6 fois ? 9 fois ? 12 fois ?

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Sur les pentes du col du Tourmalet, d’étranges spectateurs attendent les cyclistes
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Là-haut, le vélo est roi

Niveau promenade, tu parles !

Après une nuit très tranquille et agréablement fraîche sur une zone herbeuse du parking d’une remontée mécanique sous le col du Tourmalet, au pied du Pic du Midi de Bigorre, nous avons choisi de randonner jusqu’au Lac d’Oncet. Un parcours de 2h30 et de plus de 7 km aller-retour dont le niveau de difficulté est qualifié de « promenade » par le site pyrandonnées.fr Nous avons trouvé le terme un peu vexatoire car il a fallu tout de même fournir quelques efforts pour franchir cette distance et le dénivelé de 330m ! Nous avons même suivi tout une troupe de chasseurs alpins qui s’entraînaient, c’est dire ! Allez, tiens, une tite question : le Pic du Midi de Bigorre est le point culminant du massif des Pyrénées, 1.vrai 2.faux 3.Oncet pas…

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Ok, le chemin est large et bien tracé, la pente n’est pas des plus abruptes,
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mais il faut quand même bien marcher pour arriver au Lac d’Oncet

Non mais quel cirque !

En partant vers l’ouest vers Luz-St Sauveur puis plein sud vers l’Espagne, la route se termine en cul-de-sac après la commune de Gavarnie. Nous laissons là Roberto au parking (nous y passerons d’ailleurs la nuit) puis finissons la balade à pied vers le célèbre cirque. Le spectacle à l’arrivée justifie totalement les 11 km aller-retour et 466 m de dénivelé : nous sommes entourés de hautes falaises très impressionnantes, perchées à 3000 m d’altitude et parsemées de cascades dont l’une des plus hautes d’Europe (423 m de chute). Nous nous offrons une pause-repas dans l’unique restaurant du site. Déguster charcuterie et fromages locaux puis l’inévitable tartelette aux myrtilles dans un environnement pareil, ça relève bien de l’exception. Sur les panneaux au voisinage, nous apprenons que le cirque d’origine glaciaire s’est formé il y a 40 millions d’années et qu’au sommet des falaises on a trouvé des fossiles surprenants. Mais de quoi ? Dinosaures ? Fougères ? Huîtres ? Requins ?

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nous amène après quelques kilomètres au cœur du Cirque de Gavarnie. Joli spectacle à 360°

Argeles-Gazost, l’eau de là

J’ai travaillé 25 ans de ma vie dans le thermalisme. A Saint-Gervais précisément. L’établissement thermal est construit juste à côté de la source pour conserver au maximum ses propriétés thérapeutiques. A une époque, pour faciliter l’accès des curistes, les thermes avaient été installés près de la route, à 800 m de la source, reliés à elle par une canalisation. De suite, les patients habitués ont senti la différence, ne ressentant plus les bienfaits observés auparavant. Ils sont retournés se baigner dans l’ancien établissement. Les « nouveaux » thermes n’ont fonctionné que quelques années, et la direction a dû réouvrir puis réhabiliter les anciens. Il avait donc suffi de transporter l’eau sur 800 m pour lui faire perdre ses propriétés. Ici à Argeles, aucune source ne jaillit. C’est celle du hameau de Gazost qui est utilisée, d’où l’association des noms. Et vous savez quoi, Gazost est à 21 km d’Argeles. Je dis ça je dis rien… D’un autre côté, si les effets ne sont pas miraculeux, Lourdes n’est qu’à 13 km…

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Un petit quiz pour les fidèles : le nom de Gazost signifie… a) « cas social » en Occitan ? ; b) présence de gaz dans l’eau thermale ? ; c) on n’en sait fichtre rien


Une bonne impression

Nous avons eu le plaisir de nous faire offrir deux mugs on ne peut plus personnalisés, illustrés par une photo de notre cher Roberto et identifiés par nos prénoms. Les objets publicitaires de ce type ne sont pas nouveaux, mais la particularité c’est qu’ils ne représentent qu’une petite partie de l’activité de la jeune entreprise qui les réalise, Artridy. Leur activité principale, c’est de numériser en 3D à l’aide d’un scanner très performant (la marque Leica doit parler à certains) divers environnements, comme des appartements à vendre ou à rénover. L’exploitation des données permet d’en extraire directement un plan d’architecte avec toutes les mesures, une visite virtuelle avec réaménagement ou non. Artridy est également équipée d’une imprimante 3D qui permet de restituer des objets jusqu’à 1,80m de hauteur. Si vous voulez un duplicata en plastique de votre belle-mère ou de votre acteur(trice) favorit(e), c’est parfait. Après, l’usage que vous en ferez ne me regarde pas… mais si ça vous tente ou si vous voulez faire réaliser des objets personnalisés, voici le lien : https://artridy.com/


In vino dormitas

De passage en Touraine, nous cherchons un coin pour dormir hors de la ville. Park4night nous propose un spot envahi de gros escargots blancs. Normal, car souvent peu autonomes, ils viennent ici faire le plein d’eau et vider leurs cassettes, voire chercher un peu de sécurité. N’ayant besoin de rien de tout ça, nous fuyons chercher mieux un peu plus loin. Nous tombons sur une petite aire de pique-nique au milieu des vignes, accessible par un chemin en terre qui a peut-être rebuté ceux qui s’y sont essayé. L’endroit est idéal. Nous sommes seuls avec les grappes de raisin sur le point d’être vendangées. Nous passerons une nuit très calme. Nous nous garderons bien de mettre un commentaire sur l’application, de peur que le lieu en devenant trop connu finisse par être dégradé et dans la foulée fermé. Pas très fair-play mais nous avons vu tellement de spots condamnés par des barrières de hauteur suite aux divers excès de leur occupants que nous préférons garder confidentiels des lieux comme ceci. Si vous voulez vraiment savoir où c’est, les images de ce blog sont géolocalisées….

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L’informatique n’est plus ce qu’elle était…

Nous avons tellement pris l’habitude de privilégier Internet au téléphone que nous oublions comment c’était avant. Et la facilité ou le gain de temps ne sont pas toujours au rendez-vous. En voici 3 exemples vécus très récemment dans la bonne ville de Tours.

Souhaitant réserver un taxi pour le lendemain de bonne heure, nous nous tournons par réflexe vers l’appli Uber. Mais s’il est assez facile de trouver un chauffeur pour le temps présent, la tentative échoue pour le lendemain, l’appli prévenant en outre que la course n’est pas garantie. Après s’être énervé sur les clicks multiples sur le bouton « Réserver » qui reste désespérément impassible (mais pourquoi appuie-t-on plus fort sur l’écran quand ça ne marche pas d’emblée ?) nous trouvons rapidement le téléphone d’une centrale de réservation de taxi, lançons l’appel, trouvons de suite une interlocutrice qui nous confirme la réservation en moins d’une minute. Ah oui, c’est vrai, le téléphone et les taxis fonctionnent encore ! Et la différence de prix de moins d’un euro ne valait pas tous ces emm…

Nous nous présentons un peu plus tard dans une pharmacie en plein centre de Tours avec une ordonnance.. Comme c’est une pharmacie que nous ne fréquentons pas d’habitude, on nous demande, outre la carte vitale, la carte mutuelle. Nous ne l’avons pas sur nous mais avons un scan dans nos téléphones. Ça ne suffit pas au pharmacien qui pourrait lire sur nos appareils les renseignements qui l’intéressent, mais il en veut une copie pour pouvoir passer dans son petit scanner à rouleaux. Nos téléphones risquant de ne pas supporter l’épreuve, il nous propose de lui envoyer les scans par mail. Sauf que le réseau mobile n’atteint pas la pharmacie, qui ne possède pas non plus de wifi, alors il me faut sortir dans la rue pour envoyer le mail. Péniblement car en plein centre-ville de Tours, je n’ai qu’une barre de réseau. Incroyable. Moralité, il faut apporter à la pharmacie ses documents en papier pour être numérisés, mais surtout pas l’inverse.

Pour terminer la journée sur une note culturelle, nous décidons d’aller visiter le Musée du Compagnonnage. Nous prenons la précaution de vérifier sur Google Map que le musée est bien ouvert aujourd’hui. L’application confirme et nous dit même que le lieu est « moins fréquenté que d’habitude », ce qui aurait du nous donner la puce à l’oreille. Toujours confiants dans l’application, nous la laissons nous guider vers l’entrée …qui se révèlera être à l’opposé du bâtiment, nous imposant un détour de 300m. Mais le pire est à venir : une affiche à l’entrée du musée annonce sa fermeture temporaire pour travaux. Mais pourquoi donc ne les avons-nous pas tout simplement appelés au téléphone préalablement ? Juste un petit coup de fil ?


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Terminons par ce joli parterre de fleurs dans une ambiance printanière, photographié le premier jour …de l’automne. Une belle démonstration du dérèglement climatique, non ? A méditer en attendant le prochain article. A bientôt !

P.S. Réponses aux divers quiz : Lambros Vorloou, 3,35 m, Longtarin et le Compte de Champignac, 25 000 €, marbre, 3 fois, faux (pic d’Aneto), c (on n’en sait rien)

103. Costa Rica troisième décade

De taille modeste puisqu’il ne représente qu’un dixième de la surface de la France, le Costa Rica est assez vite traversé. Nous parcourons cette fois la région au Sud-Est de la capitale, avec sa zone montagneuse à plus de 3000 m d’altitude, avant de revenir vers la capitale pour y prendre l’avion. Car oui, nous allons faire une courte escapade vers la France pour aller voir grandir notre petite fille.

La colline de la mort

Nous poursuivons notre route vers le sud-est du pays, toujours dans la chaîne montagneuse de la cordillère de Talamanca. Roberto décroche même son record d’altitude au point de stationnement du Cerro de la Muerte à 3440m, tout près du point le plus élevé de la route panaméricaine à 3335 m

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Posés tranquilles au milieu de nulle part, à 3400 m d’altitude…

Nous allons passer là une nuit très tranquille au milieu de nulle part, profitant d’un paysage sublime à 360° et de couleurs extraordinaires au coucher du soleil. En l’absence de brume à l’horizon, on peut apercevoir ici à la fois l’Océan Pacifique et la Mer des Caraïbes. Mais nous n’aurons pas cette chance, bien que le ciel au-dessus de notre tête ait été parfaitement dégagé.

Le Cerro de la Muerte, ou colline de la mort, tient son nom des pionniers venus de la vallée centrale, autour de San José, planter du café et élever du bétail dans la vallée d’El General de l’autre côté du col. Mais le froid lié à l’altitude en a tué quelques-uns.

De notre côté, nous avons survécu, mais nous avons préféré mettre le chauffage pendant la nuit, ce qui n’était pas arrivé depuis le nord des États-Unis !


Justin Schmidt, l’homme un peu beaucoup piqué

C’est en visitant l’insectarium du Jardin des Papillons de Santa Elena que l’on peut remarquer cette affiche posée pas loin d’un bocal à scorpion, intitulée « Index de la douleur par piqûre d’hyménoptères de Schmidt ». Cette échelle insolite a été créée par un entomologiste américain qui, pour la science et par curiosité personnelle (il aurait débuté dès l’âge de 5 ans…) s’est laissé piquer par plus d’un millier d’insectes aux fins de classifier et d’en décrire la douleur ressentie.

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L’échelle de Schmidt (désolé pour les non anglophones)

On part du niveau 1 avec par exemple la fourmi de feu, que Claudie et moi avons expérimentée aux Antilles, et dont la piqûre est décrite comme « pointue, soudaine et légèrement alarmante ». Au niveau 2, celle des abeilles est vécue comme « riche, copieuse et légèrement croustillante ». Un cran au dessus, la fourmi rouge moissonneuse provoque une douleur « audacieuse et implacable, comme un ongle incarné attaqué à la perceuse ». Enfin au niveau 4, le maximum, on trouve la guêpe Pepsis, avec sa piqûre « aveuglante, féroce, électriquement choquante ». Plus de 80 espèces différentes d’hyménoptères ont été comparées ainsi pour établir cette échelle.

L’auteur s’est évidemment piqué au jeu et a cherché tout au long de sa vie professionnelle le rôle et les mécanismes des piqûres et de la douleur provoquée chez les insectes piqueurs. Ce grand homme est décédé au début de cette année à l’âge de 75 ans, d’une maladie indolore. Dans le cas contraire, il n’aurait certainement pas hésité à demander à se faire piquer,


Flora Rica

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Décor floral en bordure d’un champ de caféiers

Le Costa Rica ne brille pas tant par sa population, qui nous semble perdre ses traditions pour adopter celles des occidentaux, que par la richesse de sa nature, vraiment exceptionnelle. Pour rappel, 6% de la biodiversité de la Terre est concentrée ce petit pays qui n’en occupe que 0,0003% de sa surface émergée. Et qui fait maintenant beaucoup d’efforts pour préserver ce patrimoine après avoir laissé s’étendre la déforestation pendant des décennies. Tant mieux pour nous qui profitons de cette nature exubérante et belle, qui découvrons chaque jour des espèces que nous ne connaissions pas, et pas seulement animales. Les arbres ici sont géants, les feuilles sont immenses au point de servir d’abri en cas de pluie, les fleurs sont plus belles les unes que les autres. Et nous découvrons encore, malgré nos multiples voyages antérieurs, des fruits que nous ne connaissions pas. Mais pourquoi partout ailleurs fait-on pousser du béton ?


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Série feuilles géantes : ici, pas de risque de perte en eau, mais par contre forte compétition pour recevoir de la lumière, donc tout est grand. Celles du milieu s’appellent le « parapluie du pauvre »




Le grand bleu

En cette période festivalière à Cannes, le sujet aurait pu concerner le célèbre film de Luc Besson qui y a été présenté en 1988 (toute ma jeunesse…), pour y être plutôt mal accueilli d’ailleurs par les professionnels alors que le public en fera un film culte et que 33 ans plus tard nous en tirerons le nom de notre fourgon (si vous avez oublié pourquoi, revenez sur le menu A propos/Qui sommes-nous ? ou cliquez directement ici)

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Le film Le Grand Bleu présenté à Cannes en 1988 (photo du site premiere.fr)

Non, le grand bleu c’est le Morpho, ce grand papillon si typique de l’Amérique centrale avec ses ailes brunes et parées d’yeux de rapaces lorsqu’on les regarde de dessous, et d’un bleu étincelant et métallique en vue du dessus. C’est le plus souvent en vol solitaire qu’on le voit en randonnant en forêt ou près d’un cours d’eau, apparition magique et furtive qui ne laisse que rarement la possibilité de sortir son appareil photo. Heureusement pour nous, mais un peu moins pour lui, les fermes à papillons permettent de l’observer de plus près, et elles sont nombreuses dans le pays.

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Le fameux Morpho bleu

Le plus étonnant est que ce papillon ne possède pas l’once d’un pigment bleu sur lui. La si jolie couleur est due à la réflexion spécifique des rayons bleus du spectre solaire par des couches d’écailles microscopiques espacées précisément de la longueur d’ondes correspondant à cette couleur. Si vous voulez en savoir plus, cliquez ici.

Un vol de Morpho capturé en pleine nature
La face ventrale des ailes : ce n’est pas le même bleu !

Escapade

Notre seul souci dans ce périple est d’être éloigné de la famille et des amis. Les économies réalisées (involontairement) lors de notre vie nomade nous permettent de rentrer de temps en temps en France et de compenser ce manque. Nous nous sommes donnés une grosse semaine pour voir notre seconde fille, notre gendre et notre petite-fille de 5 mois à Saint-Etienne. Que du bonheur de voir grandir cette petite merveille, si tonique et si sage à la fois, et de la voir maintenant nous rendre nos sourires. Nous rentrons reboostés sur San José, prêts pour reprendre la route.

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Nous dormirons ici les nuits qui précèdent et suivent notre vol. Peu glamour par rapport aux spots nature de ces derniers jours, cet endroit s’est avéré étonnamment tranquille (il n’y passe aucun train la nuit, et assez peu dans la journée).
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A l’arrivée à St Etienne, l’ambiance est loin du Costa Rica ! Bon, c’est juste la vue de notre logement. En vrai la ville a quand même de beaux atouts…
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Mais nous ne sommes pas venus pour l’ambiance, nous sommes venus voir notre petite merveille. Mélissandre a maintenant 5 mois. Elle est aussi sage que tonique, nous parle et nous sourit volontiers
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Bref nous sommes des grands-parents comblés !
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Escapade terminée, c’est déjà l’heure du retour et de la reprise du voyage
Parcours Costa Rica 3
Le parcours modeste de Roberto pour cette 3ème décade, en version zoomable ici

87. Bébé neuf

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Eh oui, un bébé tout neuf !

C’est devant cette enseigne de puériculture bien nommée que nous apprenons la grande nouvelle de la naissance de notre petite fille. Le joli minois de cette petite Mélissandre s’affiche sur l’écran de nos smartphones et nous comble de joie. Nous finissons tout de même nos courses dans ce magasin douillet car nous devrons attendre encore 48 heures, crise sanitaire oblige, avant de pouvoir serrer (pas trop fort surtout) cette petite merveille dans nos bras et féliciter les heureux parents. Nous l’avons trouvée toute fine et toute légère avec son poids plume de 2,7 kg (mais la maman faisait encore moins à la naissance). Et plus nous la regardons, plus nous trouvons que c’est le plus beau bébé du monde. En toute objectivité, hein ?

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Les rayons des magasins de puériculture ont un petit côté étrange…
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et l’on y devient facilement gaga !
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Notre petite merveille habillée en ours blanc à la sortie de la maternité
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En vrai c’est la merveille de ses parents, mais nous sommes heureux tout autant…

Euh… à bientôt, mais pas tout de suite, hein, on veut pouvoir en profiter un peu !