113. Novembre

Un titre court pour un mois court. Encore bien occupés par la famille, quelque peu restreints par le mauvais temps dont nous avions perdu l’habitude, nous avons tout de même sillonné encore et encore le quart sud-ouest de la France et fait quelques découvertes. Le mois sera tout de même marqué par l’adoubement d’une jeune vanlifeuse. A voir plus bas !

De saison


Sarladaises, comme les pommes

Nouvelle découverte sur notre route au cœur du Périgord noir, la jolie ville médiévale de Sarlat, dont nous n’avions connaissance que par les menus des restaurants servant des pommes de terre tantôt « sarladaises » tantôt « salardaises », qui se distinguent dans les deux cas par une cuisson dans la graisse d’oie ou de canard et un assaisonnement d’ail et de persil. Afin de lever tout doute sur l’orthographe, je suis allé consulter un forum ad-hoc. Je suis tombé sur une discussion typique en 45 messages perturbée dès le début par un intrus qui se fait malmener joliment. Je vous la laisse en pâture.

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Sinon Sarlat est une petite ville moyenâgeuse très photogénique, même par temps maussade, avec une belle homogénéité dans la couleur (ocre clair) et l’architecture bien restaurée. Hors saison, la circulation dans l’entrelacs de ruelles est facile, mais vu le nombre de restaurants et de boutiques, on imagine sans peine la foule dense qui doit piétiner ici l’été.

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Faudrait savoir…

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Il existe en fait une explication à cette apparente confusion : le côté « non potable » est celui où les campingcaristes déversent leurs cassettes de WC chimiques et les rincent. Des projections pourraient souiller le robinet et rendre ainsi l’eau non potable. Merci en tout cas au joli village corrézien de Sadroc de mettre gracieusement à disposition des voyageurs nomades cette installation. Une prise électrique est même disponible. Chapeau, c’est rare !


Une faille dans la laïcité ?

C’est la question que nous nous somme posé en traversant Villedieu-sur-Indre, une petite commune de 2800 habitants. L’église qui trône au centre du bourg porte sur son fronton la mention « République Française ». Le bâtiment aurait-il été désacralisé et racheté par la mairie pour y installer ses services ? Nous rentrons pour voir l’intérieur : pas de doute, il s’agit bien d’une église. Alors ? L’explication figure sur un panneau pas loin de l’entrée. En 1835, l’association qui gérait l’église bâtie sur un terrain communal demanda l’autorisation d’y effectuer des travaux de rénovation et d’y installer un clocher. N’obtenant pas de réponse, elle entreprit tout de même les travaux, faisant alors réagir le conseil municipal qui décida de s’y opposer. Quelques années plus tard, un compromis fut trouvé, permettant le maintien du clocher en contrepartie de l’apposition de la mention « République Française » bien en vue au-dessus de la porte d’entrée et de l’obligation de faire sonner la cloche tous les 14 juillet. La morale était sauve et la querelle de clocher résolue.


Le musée du compagnonnage, enfin

Vous vous rappelez peut-être de notre « cassage de nez » il y a 2 mois lors de notre première tentative de visite de ce musée. La seconde fut la bonne et nous avons pu enfin admirer les chefs d’œuvres exposés, pour la plupart des œuvres dites « de réception », réalisées par chaque compagnon pour sa propre cérémonie d’intronisation. A ouvriers d’exception, formés par des maîtres d’exception, œuvres d’exception.

Le musée retrace aussi la longue histoire du compagnonnage, difficile à retranscrire en quelques lignes, mais que le site du musée résume bien par « l’existence, depuis le Moyen-Âge, de groupements de jeunes ouvriers qui voyagent, s’entraident, pratiquent des rites en diverses circonstances et possèdent des attributs et un vocabulaire identitaires ». Pratiquement tous les corps de métiers sont représentés, du moment qu’ils sont « manuels, liés à la transformation de la matière lors d’un processus complet ». Les œuvres du musée sont d’ailleurs classées par matière : le bois, la pierre, les métaux, le cuir et les textiles, l’alimentation. C’est très humblement que mes photos suivront cette classification, après une courte partie sur les débuts du compagnonnage.

  • Histoire et légendes
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Le Père Soubise, Salomon et Maître Jacques, les 3 fondateurs légendaires du compagnonnage. Ils auraient pu participer à l’édification du Temple de Jérusalem (ou Temple de Salomon) au Xème siècle av. J.-C.
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  • Les métiers du bois (charpentiers, menuisiers, charrons, sabotiers, vanniers, etc.)
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NB Les sabots du haut et les anneaux de bois qui les relient sont faits d’une seule pièce de bois !
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Connaissiez-vous cet alphabet ? (l’explication est au bas de l’image…)

  • Les métiers de la pierre (tailleurs de pierre, maçons, plâtriers, couvreurs, etc.)
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  • Les métiers du métal (forgerons, mécaniciens, serruriers, maréchaux-ferrants, carrossiers, chaudronniers et plombiers-zingueurs)
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Grille de parc à l’échelle 1/10 constituée de 2325 pièces et ayant nécessité 14 ans de travail !

  • Les métiers du cuir et du textile (cordonniers-bottiers, selliers-bourreliers, maroquiniers, tapissiers, etc.)

  • Les métiers de l’alimentation (boulangers, cuisiniers, pâtissiers, confiseurs, bouchers, etc. Seules les œuvres en pastillage (sucre glace, eau, gélatine et jus de citron) ou en pâte à nouilles peuvent être conservées)(oui parce que le Taj Mahal en steak haché du XIXème siècle n’est plus présentable)
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Composition en sucre sur le jeu d’échecs (1981, restaurée en 2018) (1 an de travail)
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Vielle en sucre (1978) (seules les cordes ne sont pas en sucre…)
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Hospices de Beaune (1978) (20 kg de pâte à nouilles, colorants alimentaires – 20 000 tuiles pour le toit) (800 h de travail)

Se tenir au courant


Une ville mal nommée ?

Nous quittons la Touraine en direction de la Loire (les zigzags, vous vous rappelez ?). L’alternateur a bien maintenu la charge et c’est en toute autonomie que nous pouvons faire étape pour la nuit sur les rives de l’Allier à Moulins.

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La silhouette de la ville apparaît au petit-jour. « Moulins« , vous avez dit ??? Et pourquoi pas plutôt « Églises » ?


Bouthéon, le château-zoo

Ayant la garde de notre petite fille pour l’après-midi, nous cherchons une destination un peu champêtre proche de l’agglomération stéphanoise, idéalement une randonnée compatible avec les poussettes. Mais les sites qui recensent ou qui offrent ce critère de sélection ne sont pas légion. Créateurs d’applications sur smartphone, voilà une idée à prendre. C’est ainsi qu’à défaut de pouvoir trouver une rando-poussette à proximité, nous nous retrouvons au Château de Bouthéon. Nous nous sommes limités aux extérieurs, parce que les escaliers en colimaçon et les portes étroites auraient eu raison de la poussette de compétition aimablement prêtée avec la jeune fille. Mais les extérieurs se sont révélés plutôt agréable, baignés dans un joli soleil automnal. Jolis jardins bien dessinés et bien entretenus aux pieds du château, Et deux circuits d’allées accessibles aux poussettes bordés d’animaux fermiers de toutes sortes, en cage, en enclos ou en liberté, qui ont bien fasciné notre petite visiteuse de 11 mois.

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Voyager à Grand Frais

N’allez pas imaginer que nous nous sommes lancés à voyager de palace en palace laissant notre Roberto aux bons soins d’un « valet parking ». Non, c’est juste que nous venons de découvrir l’enseigne spécialiste des aliments frais qui a fêté l’an dernier ses 30 ans d’existence. Le nom ne nous était pas inconnu pour autant, mais nous avions ce préjugé que l’on n’y trouvait que des fruits et légumes et qu’il nous fallait obligatoirement pour le reste de nos courses recourir à un autre magasin. Par ailleurs l’enseigne n’existe pas partout. Elle est notamment curieusement absente de Paris et ne se trouvait pas non plus sur la minuscule île où nous avons habité ces 12 dernières années. Quoi qu’il en soit, nous avons franchi la porte de l’un des magasins et avons été très impressionnés par la qualité des produits et de leur présentation, par leur grande diversité. Pourtant grands voyageurs et connaisseurs de beaucoup de fruits et légumes « exotiques », nous avons découvert en une demi-heures davantage d’espèces inconnues pour nous jusque là que lors d’un voyage d’un mois en Amérique ou en Asie. Vous qui avez soif de découvertes, venez-donc goûter au paradoxe de voyager à Grand Frais pour des prix raisonnables !


Vanlifeuse à 11 mois

Notre adorable petite Mélissandre a été adoubée vanlifeuse après quelques nuits et kilomètres d’essai dans Roberto. Comme beaucoup de jeunes enfants, elle aime quand ça roule (c’est vrai aussi pour la poussette…) et semble captivée par le paysage qui défile quand ce ne sont pas les vibrations qui l’endorment. A 11 mois, un équipement minimum est nécessaire comme le siège auto adapté, qui nous a été prêté par les parents. Nous avons investi de notre côté dans un lit parapluie spécial vanlife qui est maintenu par quatre sangles aux parois ou au plafond du véhicule. Pour la nuit, il est placé sur les sièges avant retournés, tandis que pour les siestes diurnes il est posé sur le lit à l’arrière. Dans les deux cas, la porte du cabinet de toilette une fois ouverte isole les deux espaces du bruit et de la lumière : nous faisons notre vie de notre côté pendant que la demoiselle dort. Pour le reste ça n’est pas bien compliqué, le sol moquetté et les lits font d’excellents tapis d’éveil. Le galop d’essai étant validé, nous passerons à l’étape suivante mi-décembre pour plusieurs jours de voyage avec notre jeune passagère qui aura tout juste soufflé sa première bougie. L’aurons-nous convertie à une future vie nomade ou plus simplement aux voyages ? Seul l’avenir nous le dira… Mais ce que nous pouvons retenir est qu’il n’est pas si compliqué de voyager en van ou en fourgon avec un très jeune enfant et qu’il serait dommage de se fixer des barrières si l’on aime ce mode de vie.

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Préparation du lit pour la nuit

On a touché le fond (du puits)

De passage au Cap Ferret, nous tombons sur ce qui ressemble à un puits de pétrole sur fond de paysages de dunes. Damned, aurions-nous emprunté un trou de ver (une faille dans l’espace-temps) qui nous aurait téléporté en Arabie Saoudite ou au Texas ? Mais non, un panneau bienvenu nous permet à la fois de toucher du bois pour nous ramener à la réalité et de confirmé qu’il s’agit bien d’un pompage de pétrole sur le sol français. Plus surprenant, nous apprenons que c’est une entreprise canadienne qui gère ce forage, comme la majorité des forages français d’ailleurs. Pour parodier un slogan célèbre, en France on a du pétrole, mais ce sont les canadiens qui ont des idées. Sinon le coin est joli, rendu très sauvage par l’interdiction de marcher sur les plages et sur 99% des dunes. Il offre tout de même une belle vue sur la Dune du Pilat, de l’autre côté du bassin d’Arcachon

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Les plages ici sont interdites, mais apparemment pas pour tout le monde
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Sur le chemin du retour, jolie vue sur la Dune du Pilat, de l’autre côté du bassin d’Arcachon

La maison de l’huître

Poursuivant notre tour du bassin d’Arcachon, nous nous arrêtons à la Maison de l’Huître, en plein coeur de la zone ostréicole. Nous profitons d’une visite VIP par un ostréiculteur passionné pour (presque) tout apprendre sur son métier et sur l’histoire et l’origine des huîtres que nous consommons aujourd’hui. Plein de petits restaurants juste à côté sur le port nous permettront de passer de la théorie à la pratique avec le petit vin blanc qui va bien. Et vous, savez-vous combien d’espèces d’huîtres sont exploitées en Europe ? Connaissiez-vous les huîtres triploïdes et savez-vous pourquoi vous avez plus de chances de les retrouver dans votre assiette en été ? Bien sûr vous pouvez demander les réponses à votre ami Google, mais pourquoi ne pas venir les chercher ici à la Maison de l’Huître ? Vous pourrez ensuite aller tester vos connaissances dans un des petits restaurants voisins. Autour du petit verre de vin blanc qui va bien.

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La belle époque

Nous voilà partis à la découverte d’Arcachon. Nous commençons par la ville d’hiver, un quartier qui concentre un grand nombre de somptueuses demeures d’un style dit « pittoresque » mélangeant des éléments de chalets suisses, de demeures coloniale ou de palais mauresques. Elles ont toutes été construites à la « belle époque », une période de plusieurs décennies de paix interrompue en 1914, pour être vendues ou louées à de riches familles. Le thermalisme et les bains de mer étaient alors en plein essor, réputés efficaces pour soigner toutes sortes de maladies dont la tuberculose, largement répandue jusqu’à l’arrivée des antibiotiques en 1945. Et même alors, les riches bien-portants ont succédé aux riches malades. La ville d’Arcachon recevait régulièrement des hôtes célèbres, de Gustave Eiffel à Sissi l’Impératrice, lui conférant une renommée internationale.

Elle fut aussi remarquée pour une installation sportive insolite. A votre avis laquelle ?
1) une piste de ski sur aiguilles de pins ?
2) des courts de tennis en coquilles d’huîtres concassées ?
3) un bassin de hockey subaquatique ?

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Et pour départager les ex aequo, quel est l’arbre sur la dernière photo ?


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sa promenade en bord de mer,
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ses grands hôtels,

Ce n’est que Justiz

Notre aînée Amandine basée  à St Jean de Luz nous emmène de l’autre côté de la frontière, en Espagne, randonner dans un site superbe dont le point de départ est le hameau Justiz. Suivant quelques minutes la petite route, nous devons l’abandonner car elle est occupée par un attroupement de chevaux sauvages qu’on croirait entrain de manifester. « Laissez les routes aux chevaux, vous les avez suffisamment occupées et vous nous avez suffisamment exploités. Justice pour les chevaux sauvages » croirait-on entendre. Alors nous coupons à travers champs, de grands espaces ou broutent tranquillement chevaux, vaches et moutons. Nous rejoignons le littoral que nous allons longer plusieurs kilomètres sur une sorte de sentier des douaniers (pas sûr que ça existe en Espagne). Côte sauvage et rocheuse, petites criques, piscines naturelles : que du bonheur !

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Retour à St Jean de Luz avec quelques clichés du très photogénique port de pêche
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Débit de poissons

Encore un jeu de mots foireux dont j’ai le secret. Je n’ai pas trouvé mieux pour introduire notre dernière visite de Novembre à l’aquarium de Biarritz. Un bel ensemble de bassins bien entretenus classés par régions : Atlantique Nord, Caraïbes et Indo-Pacifique. Coraux magnifiques, belle collection de méduses, espèces rares. Un régal pour les yeux et toujours 2 ou 3 trucs à apprendre pour les grands enfants que nous sommes.


Ainsi se termine notre mois de Novembre. Nous nous dirigeons maintenant vers la période des fêtes. Notre projet actuel reste de repartir sur les routes début Janvier, en direction de la côte Adriatique et de la Turquie.

Merci de nous suivre et à bientôt.

110. On the road again

Entre la sortie d’hibernation de Roberto et les petites routes du Portugal, entre une partie de la famille et des amis, notre mois d’Août a été bien occupé. Le rythme des publications s’en est ressenti, mais le blog aussi avait besoin de vacances, que voulez-vous !

Le grand retour

Nous sommes au 4ème jour de l’arrivée du Titus dans le port de Zeebrugge, un vendredi, et, sans nouvelles de notre intermédiaire, nous envisageons de passer un week-end supplémentaire sur place puisqu’aucune livraison ne se fait les samedis et dimanches. Mais le mail tant attendu arrive enfin : Roberto est prêt à être réceptionné à l’adresse qui nous est indiquée. Cela dit, notre intermédiaire nous demande la date à laquelle nous souhaitons y aller, afin qu’il puisse prévenir la compagnie maritime de notre arrivée, et cela 24h à l’avance. Ce qui signifie pour nous une réception pas avant lundi. Inenvisageable ! Nous contactons directement la compagnie qui, elle, nous donne le feu vert. En toute allégresse, nous remballons nos affaires et quittons notre logement pour nous rendre à Zeebrugge à 15 km de là. Aux bureaux de Wallenius Wilhelmsen (la compagnie), nous signons quelques papiers et attendons qu’on aille nous chercher Roberto.

Et puis, le grand moment arrive enfin, nous voyons Roberto franchir la porte de la zone sécurisée du port et venir se garer juste devant nous. L’employé nous remet les clefs avec un grand sourire, nous souhaitant bon voyage. Voici maintenant venu le temps de l’inspection. Notre véhicule a-t-il été visité, dévalisé, voire vandalisé pendant ce voyage ? Nous entrons avec un brin d’inquiétude. Mais nous sommes vite rassurés : tout a l’air intact, tel que nous l’avions laissé. Les placards sont rangés, les petites cachettes où j’avais dissimulé quelques outils sont toujours occupées. Nous poussons un soupir de soulagement et nous installons à bord. Nous sortons avec joie des installations portuaires et reprenons la route. Un vrai moment de bonheur !

Après 15 mn d’attente, Roberto fait son entrée
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Une rapide inspection nous rassure : pas de vandalisme

Cap Sud-Ouest

Il n’est pas question de reprendre notre tour du monde de suite, nous allons pendant quelques mois retrouver nos familles et amis quelque peu délaissés avant de reprendre le large. Mais ce que nous reprenons à 100%, c’est notre vie nomade qui nous a beaucoup manqué pendant ces deux derniers mois. Plaisir de rouler, de s’arrêter au moment choisi, de bivouaquer chaque jour dans un site différent et tout simplement de vivre dans notre petite maison sur roues. Nos premières étapes sont plus familiales que touristiques et les publications sur le blog se sont raréfiés d’autant. Lui aussi a droit à quelques congés !

Roberto on the road again
Roberto enfin libre à Bruges (ci-dessus) puis sur une aire d’autoroute et tout près d’Agen (ci-dessous)

Mais nous voilà repartis vers le Sud-Ouest avec deux étapes consacrées prioritairement à deux de nos enfants, à Agen puis St Jean de Luz.

Plage de Saint Jean de Luz
La plage de St Jean de Luz (non ne cherchez pas, Roberto n’y est pas !)

Bidart, vous avez dit Bidart ?

C’est dans cette commune située entre St-Jean-de-Luz et Biarritz que l’on découvre en suivant le sentier du littoral l’étrange Château d’Ilbarritz au sommet d’une petite colline. Il fut construit entre 1895 et 1897 dans le but principal d’abriter le plus grand orgue privé jamais conçu. Un coup de folie ou de génie du Baron Albert de l’Espée qui venait d’acheter le terrain.

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Le château d’Ilbarritz à Bidart (64)

L’aventure ne dura que 4 ans, et en 1903 le château fut revendu et l’orgue déménagea à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre où l’on peut encore le voir aujourd’hui. Le château connut une histoire mouvementée, transformé tour à tour en sanatorium, hôpital de guerre, casino, garnison allemande, hôtel Relais et Châteaux avant d’être classé en 1990 pour ne pas finir en centre de thalassothérapie. Sauf que l’argent manque et la lente dégradation se poursuit. Une âme charitable pour le sauver ?

A propos d’orgue, saviez-vous que lorsqu’on parle de « grandes orgues » il ne s’agit que d’un seul instrument alors que les « grands orgues » en concernent plusieurs ? Bidart, non ?


Une faille de Google Traduction

Si vous demandez au célèbre traducteur en ligne la traduction en Espagnol du mot français « Auchan », en bon élève sur le caractère invariable des noms propres, il vous répondra « Auchan ». Mais c’est méconnaître l’origine du nom commercial de cette enseigne de supermarchés.

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Le magasin Alcampo à Irun (Espagne)

La marque Auchan provient du quartier des Hauts Champs de Roubaix, où a été ouvert le premier magasin de l’entreprise en 1961. Une fois franchie la frontière franco-ibérique comme nous venons de le faire, la marque se transforme en Alcampo, ce qui est tout simplement la traduction de « au champ » en Espagnol.

A l’intérieur, pas de grande particularité par rapport à l’enseigne française, si ce n’est l’imposant rayon de jambons entiers et l’agréable odeur qui va avec.

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Rayon des jambons entiers dans l’hypermarché

L’Espagne sans la foule

En plein cœur du mois d’Août, que le ciel soit gris ou bleu, la grande majorité des touristes se concentre sur les plages ou dans l’étroite zone maritime adjacente, celle où l’on a pied. Étrange communion estivale qui se retrouvera quelques jours ou semaines plus tard sur les routes du retour.

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La foule sur la côte, même un jour de mauvais temps. Mais comment font-ils ?

Autant vous dire que ce n’est pas la tasse de diesel de Roberto que de rouler pare-chocs contre pare-chocs, surtout après avoir traversé les grands espaces américains. Et quant à nous, les seules plages qui nous font rêver sont désertes ou presque, avec une eau au-delà de 26°C dans laquelle nagent quelques tortues et autres poissons multicolores.

Nous avons donc rapidement fui la zone côtière pour rejoindre des zones plus paisibles. Nous avons ainsi traversé de jolis petits villages aux maisons de pierres, des champs parsemés de moutons, des ponts étroits que frôlent les rétroviseurs de Roberto, des routes de montagne quasi désertes.

A quelques exceptions près, la masse touristique s’est évaporée comme par magie. Nous avions même les spots Park4night* pour nous seuls la nuit. Ça c’est un signe !

* Application sur smartphone où les adeptes de véhicules de loisirs partagent leurs bivouacs


Vitoria-Gasteiz et Bourges-Avaricum

Contrairement à Saint-Étienne ou Bruère-Allichamps, Vitoria-Gasteiz est un pléonasme, Gasteiz n’étant que le nom basque de Vitoria. C’est comme si on appelait notre capitale Paris-Lutèce ou ma ville natale Bourges-Avaricum, encore qu’il s’agisse pour ces deux-là du nom Romain.

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Donc Vitoria-Gasteiz est la capitale du pays basque espagnol. Imaginez un centre médiéval entouré d’une zone un peu plus moderne puis d’une ceinture d’espaces verts. Une ville tranquille où il fait bon vivre, et où il fait bon se promener. Les dix mille pas enregistrés par le smartphone de Claudie nous ont permis d’apprécier une architecture assez typique d’Espagne comme ces fenêtres saillantes, ces grilles omniprésentes aux ouvertures comme aux clôtures, ces figures sculptées dans la pierre en façade, ces frontons d’églises munis de cloches, etc.

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En tout cas une balade paisible en plein mois d’août sans la foule. Un peu comme à Paris-Lutèce j’imagine.


« Veille toujours au grain, sans attendre demain »

Dans l’un des premiers villages que nous rencontrons, après avoir franchi la frontière hispano-portugaise, nous découvrons un regroupement d’une cinquantaine d’édifices sur pilotis, tout en pierre et pour la plupart surmontés d’une croix.

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Espigueiros do Lindoso, Portugal

Renseignement pris, il s’agit de greniers de stockage du maïs, remontant parfois au XVIIème siècle. Les pilotis en pierres protègent contre les rongeurs. Des fentes verticales sur les parois, en favorisant l’aération, protègent contre l’humidité. Les croix sur le toit protègent contre toute malédiction. Et le regroupement, en favorisant la surveillance, protège contre les voleurs.

Chaque famille du village possédait son grenier. Certains sont parait-il encore utilisés de nos jours.

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Une belle découverte en tout cas, idéale pour notre premier contact avec le Portugal.


Le sanctuaire du Bon Jésus du Mont

Sanctuaire du Bon Jésus du Mont à Braga
Sanctuaire du Bon Jésus du Mont à Braga, Portugal

Au sommet d’une colline près de la ville de Braga, toujours au Portugal, trône une église de style néoclassique datant du XVIIIème siècle. Jusque-là rien d’exceptionnel, mais le site est classé au patrimoine mondial par l’UNESCO. On l’atteint soit par un funiculaire, fonctionnant depuis 1882 et utilisant un système particulier de contre-poids d’eau, soit par les 577 marches d’un escalier avec 17 paliers, débutant par un chemin de croix avant de se poursuivre par le majestueux escalier des cinq sens. L’ensemble est très photogénique l’après-midi lorsqu’il est éclairé par le soleil, mais un peu moins le matin à contre-jour. Nous avons courageusement choisi les marches, sans pour autant les gravir à genoux comme le font certains pénitents. Cela nous a permis d’apprécier les sculptures et fontaines disposées tout au long et de découvrir petit à petit le panorama sur la vallée et la ville.

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Batismo

Nous avons eu le grand honneur d’être invités au baptême de la petite Julia, fille de nos amis Christelle et Nuno. Une tradition familiale bien marquée au Portugal, ayant bien plus d’ampleur que chez nous. En gros, c’est quasiment la même organisation qu’un mariage en France : cérémonie à l’église, vin d’honneur puis dîner dansant. Sans parler Portugais, nous n’avons pas pu échanger avec tous les invités, mais heureusement une partie d’entre eux était francophones. La musique et les danses étaient presque toutes portugaises, ce qui nous réjouit : tant de pays perdent une partie de leur culture en se laissant envahir par la langue anglo-saxonne. Mais heureusement pas le Portugal.

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Nous voilà au bout de notre route Sud-Ouest. Il n’y a plus qu’à reprendre le chemin en sens inverse car de nouveau la famille nous attend, nous réclame. De nouveau quelques centaines de kilomètres à parcourir. Mais ce n’est pas comme si on détestait ça… A bientôt alors !

104. Costa Rica quatrième décade

Voici la dernière série de notre périple au Costa Rica. Des zones peu visitées du centre-est aux plages touristiques de la côte Caraïbe. Comme pour les épisodes précédents, c’est la nature qui revient en leitmotiv. Pas de problème, nous sommes loin de la saturation !

Orosi ou le tourisme discret

Il faut à la fois sortir de la route panaméricaine et s’engager dans une route secondaire en cul-de-sac pour parvenir à Orosi et sa vallée entourée de montagnes embrumées. Du coup les touristes s’y font rares. On trouve pourtant dans cette petite ville paisible de 10 000 habitants la plus ancienne église du pays, dénommée San José d’Orosi, construite en 1743 et ayant résisté à de nombreux tremblements de terre grâce à sa structure en bois et en adobe. Il en ressort un certain cachet, autant pour l’extérieur que pour l’intérieur, comme en témoignent les photos. La ville serait réputée pour ses plantations de café mais nous n’en avons curieusement vu aucune. Elle possède aussi plusieurs sources thermales, toutes privées. Nous sommes allés jeter un œil au Balneario de Aguas Termales, mais l’aménagement en piscines ordinaires ne nous a pas donné envie de nous y baigner. Les possibilités de stationnement sont réduites dans la vallée. Nous tentons le diable en nous garant pour la nuit en plein centre-ville, juste entre le stade de foot et l’église. Un samedi soir… Pas gagné d’avance !

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Mural en centre-ville sur les productions locales principales : café et bananes
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La vallée d’Orosi, vue du mirador, un parc gratuit aménagé pour le pique-nique et la détente
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L’attraction d’Orosi : son église, la plus ancienne du pays
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Intérieur en bois, sol en terre cuite, la classe ! Le lieu est très prisé pour les mariages
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Orosi est aussi connue pour ses sources thermales. Mais en piscine classique avec musique, non merci !

Un jardin botanique universitaire

Le Jardin Botanique Lankester, près de Paraiso, est en effet un centre de recherches de l’Université du Costa Rica, ayant pour mission l’étude des orchidées et des plantes épiphytes dans un but de conservation de la biodiversité de la planète. Il publie d’ailleurs une revue de référence dans le domaine, appelée Lankesteriana (site en lien) et anime le réseau mondial d’informations sur les orchidées Epidendra (site en lien). Si les plantes épiphytes ont la part belle dans le jardin, elles n’occupent qu’une petite partie de ses 21 hectares. Nous allons nous émerveiller tour à tour devant les broméliacées, les zingibérales (héliconias, oiseaux de paradis, bananiers, arbres du voyageur et gingembre), les fougères arborescentes, les palmiers, les cactus, tous bien mis en valeurs et parfaitement entretenus. Le jardin japonais est loin d’être le plus beau qu’on ait vu, mais le jardinier du crû qui l’a créé est peut-être reparti au pays du soleil levant, distant d’à peine 13 300 km. On lui pardonnera.

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L’entrée du jardin botanique, déjà gage de qualité
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C’est aussi le paradis des broméliacées, plantes caractérisées par leur structure en rosettes
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Des forêts de bambous encadrent le jardin japonais, un peu moins bien réussi que le reste
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Bien entendu, on trouve des fleurs partout

La cité abandonnée

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De l’autre côté de la vallée, la ville d’Ujarras autrefois florissante n’est plus qu’un hameau. Elle a en effet été abandonnée pour cause d’inondations dévastatrices à répétition, déplacée dans un secteur plus sûr et renommée Paraiso. La vieille église est maintenue debout tant bien que mal et un petit parc a été aménagé autour pour qu’on lui rende encore visite. Si la nature est belle au Costa Rica, il y a parfois un prix à payer.

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La maison du rêveur

Au détour d’un virage près de la petite ville de Cachi apparait soudain une petite maison de bois paraissant délabrée. Mais en s’approchant de près, on remarque vite que ce n’est pas une maison ordinaire. Ses murs et ses fenêtres sont en bambou ou en bois de caféier partiellement ébranché. La façade et le côté exposé à la route sont ornés de multiples sculptures, représentant la vie rurale et des éléments religieux typiques à la culture du café. On y trouve même une représentation de la Cène de Léonard de VInci. Tout cela est l’œuvre du célèbre sculpteur costaricien Macedonio Quesada (1932-1994), relayé un temps par ses fils. Bien que Google annonce une ouverture quotidienne de 9h à 17h, les locaux sont manifestement fermés de longue date, l’atelier et l’exposition ne se visitent plus. Dommage, nous aurions bien rêvé un peu…

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La Maison du Rêveur, à peine visible dans un virage
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Une route spectaculaire

Nous poursuivons notre exploration des régions montagneuses du pays, profitant de paysages verdoyants, entre forêts imposantes, plantations de caféiers et cultures en espalier qui épousent les reliefs irréguliers et permettent d’exploiter les sols très caillouteux. Nous traversons de petits villages aux maisons quelconques mais plutôt bien entretenues et généreusement fleuries. Question entretien, la route par contre laisse à désirer, comme souvent sur les routes secondaires. On peut passer d’un instant à l’autre d’une belle route toute neuve à un chemin de terre très orniéré, de deux larges voies à une étroite voie unique, notamment au passage des ponts. On trouve parfois de véritables marches, créées par l’effondrement du sous-sol instable ou encore des zones ondulées pour les mêmes raisons, prévenues ou pas par des panneaux explicites. Conduire ici demande beaucoup de vigilance, et nécessite d’accepter qu’à tout moment « ça ne passera pas » et qu’il faudra faire demi-tour. En contrepartie, le paysage est à la hauteur et la circulation (heureusement !) réduite.

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Des routes plutôt jolies, entre plantations de café et maisons fleuries
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Cultures en espalier : saurez-vous reconnaître ce qui pousse ici ? (réponse au bas du chapitre)

Allez, on vous emmène faire un peu de route avec nous. Imaginez-vous au volant de Roberto…

Un passage de pont un peu étroit… Il restait encore 3 ou 4 cm de chaque côté des rétroviseurs !

Là, c’est une route « normale » qui finit, comme on dit, en eau de boudin…

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Bon, nous sommes passés ! Roberto prend un repos mérité au milieu des champs, entre un hangar à vaches et un cimetière. Ça a été calme des deux côtés. Notez le carrelage sur les tombes, c’est courant ici.
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P.S. Réponse à la question plus haut : des christophines


Exit les Mayas, vive les Huetares !

Voilà plusieurs semaines que nous n’entendons plus parler des Mayas, et c’est normal car ils ne sont jamais parvenus jusqu’au Costa Rica. Ici, les civilisations précolombiennes s’appellent les Chorotegas ou les Huetares, et le moins que l’on puisse dire est qu’ils n’étaient pas de grands bâtisseurs. Les seuls restes visibles sont à Guayabo, et nous sommes allés les voir. Point de pyramides ici, mais de grandes structures circulaires qui servaient de base aux maisons, un beau réseau d’aqueducs et des chaussées pavées. On apprend peu de choses sur place à propos des tribus qui vivaient là de -1000 à 1400 et l’on reste un peu sur sa faim. Heureusement, la forêt tropicale qui englobe le site, luxuriante, sonore à souhait et parcourue de toucans et de morphos bleus rattrape le coup.

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Roberto garé juste devant le site archéologique
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De véritables chaussées pavées entrent et sortent du village. Elles reliaient sans doute les villages voisins.
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Lacrymal circus

C’est exactement à cette chanson de Renan Luce que m’a fait penser cette visite du Sanctuaire des paresseux près de Cahuita, sur la côte caraïbe. Nous en avions un souvenir émouvant lors de notre première visite en 2009, découvrant ces paisibles mammifères pour la première fois avec nos enfants dans un lieu créé 37 ans auparavant par un couple de passionnés, avec pour but louable de soigner tous les animaux qu’on leur rapportait et d’en remettre un maximum dans la nature, au pire de les garder dans l’espace naturel protégé autour de leur établissement. La visite comportait alors un tour en canoë dans ce sanctuaire avec un guide naturaliste aussi prompt à donner des explications que doué à dénicher les paresseux perchés dans les arbres. S’en suivait un inoubliable passage à la pouponnière, où nous avions pu observer des bébés prendre leur repas, les plus jeunes au biberon et les autres en croquant des bâtonnets de légumes cuits. La visite se terminait par la rencontre avec Buttercup, la mascotte du lieu, l’un des premiers bébés sauvés par le couple fondateur, trônant dans son siège suspendu en osier quand elle n’était pas dans les bras de la patronne.

Mais ça, c’était le passé.

Ce matin de mai 2023, nous étions les seuls à visiter, ce qui pour un établissement supposé exceptionnel était déjà révélateur. Un guide à la voix monocorde nous a emmené voir une dizaine de paresseux enfermés dans des cages jusqu’à la fin de leurs jours, nous expliquant qu’étant donné leurs infirmités, ils ne survivraient pas longtemps dans la nature, même dans l’espace protégé. La visite s’est poursuivie par une autre salle avec d’autres paresseux atteints d’autres infirmités … et puis c’est tout ! Pas de bébé à voir, les rares présents étant apparemment tous en incubateur. Pas de tour en canoë (à l’antifouling peut-être ?). Pas de rencontre avec Buttercup, la mascotte ayant rendu l’âme (cette fois nous acceptons l’excuse, compatible avec la trentaine d’années que vivent en moyenne les paresseux)

Nous avons juste été vivement encouragés à laisser un don à l’association qui n’aurait pas d’autre moyen de financement. Mais franchement, nous avons manqué de motivation, tellement déçus de ne pas revivre notre première expérience. En résumé, le sanctuaire des paresseux est « has been », n’y allez pas !

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Nous avons maintenant rejoint la côte Caraïbe. A nous les plages …et les 38°C à l’ombre ! Mais quand même de jolis levers de soleil
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Après ce premier spot nocturne balnéaire, notre premier arrêt est pour le Sanctuaire des Paresseux

Épilogue : Heureuse consolation de cette visite décevante : le soir même l’un de ces animaux passait sur la ligne électrique juste au-dessus de nos têtes pendant que nous étions à l’apéro avec des amis.


Fauna Rica

En écho à l’article intitulé Flora Rica de la publication précédente, voici, en vidéo s’il vous plaît, quelques exemples de la faune riche rencontrée au fil des jours.

ci-dessus : coati et agouti ; ci-dessous : bourdon et colibri

ci-dessus : autoroute de fourmis coupe-feuilles ; ci-dessous : bernard-l’ermite et grenouille dendrobate

sauterelle pourpre géante à ailes rouges (ne se voient que quand elle vole, comme sur la vidéo de droite : c’est un moyen d’effrayer les prédateurs)


Cahuita, la nature version Caraïbes

Comme beaucoup des villages côtiers le long de la Mer des Caraïbes, à l’Est du Costa Rica donc, Cahuita est peuplée en grande partie d’afro-caribéens venus de Jamaïque leur culture sous le bras. Mais de plus en plus d’étrangers s’installent ici, souvent après avoir découvert la région en tant que touristes, en raison de l’ambiance aussi tranquille en journée qu’animée le soir et bien sûr en raison des plages. Les plus belles sont dans le parc national, ce qui permet heureusement de les préserver et d’en limiter la fréquentation. Pour les découvrir, il suffit de suivre l’un des sentiers longeant le littoral. En tendant bien l’oreille et en restant attentif, on découvre encore ici, outre ces paysages de cartes postales avec la triade sable blanc/mer turquoise/cocotier qui penche, une faune et une flore abondante. Une mention spéciale pour les singes capucins peu farouches, qui viennent volontiers extraire les pique-niques des touristes de leur sac à dos à la moindre inattention, et aux bernard-l’ermite qui jouent à 1-2-3-soleil sur le sentier, s’immobilisant à l’approche de nos pas.

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La Playa Blanca du Parc National de Cahuita
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C’est par ces beaux paysages de cartes postales que se termine notre périple au Costa Rica. Nous retiendrons de ce pays la richesse exceptionnelle de la nature mais – est-ce à cause d’elle ? – une indifférence générale des habitants, ce qui nous change profondément des pays précédents, Guatemala en tête. Aussi curieux que cela puisse paraître, nous sommes pressés de passer au Panama pour aller rejoindre la fraîcheur des montagnes centrales. Les côtes et les plaines, en cette fin de saison sèche, sont vraiment torrides et la chaleur nocturne (toujours pas de clim dans Roberto… ça n’est pas impossible, mais il faudrait être branché tout le temps) ne permet pas au sommeil d’être réparateur. Donc on se revoit très bientôt au Panama ?

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Parcours relatif à cet article, en version zoomable ici

101. Costa Rica première décade

En contraste avec les pays précédents, le Costa Rica s’affirme d’emblée comme orienté vers la nature. Le tourisme vert est d’ailleurs sa première source de revenus. De fait, après une dizaine de jours, 90% de nos activités auront eu pour thème la nature, une heureuse exception dans notre parcours.

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Quel autre pays peut mettre des paresseux sur ses billets de banque ?!
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Plaque minéralogique du Costa Rica

Frontière chaotique

L’entrée au Nicaragua avait déjà été un peu chaotique, mais la sortie encore plus, confirmant la bureaucratie intense dans ce pays. Sans vouloir entrer dans les détails, la procédure pour quitter le pays aura nécessité 2h40 tandis que l’entrée au Costa Rica ne prendra que 20 mn. Bon, chaque pays fait comme il veut, et la procédure parait plus simple pour les véhicules particuliers, mais nous plaignons les chauffeurs de poids-lourds qui, d’après les longues files de plus d’un kilomètre que nous avons pu observer de part et d’autre de la frontière ont dû perdre au moins une demi-journée à la traverser.

Sur la photo à droite, on peut voir une file de chauffeurs de poids-lourds qui attendaient le passage de leur véhicule au scanner. Assez résignés, ils m’ont gentiment laissé passer devant eux (c’est le cas aussi pour le passage en douane, nous sommes autorisés à doubler les camions). Ils trouvaient d’ailleurs bizarre qu’avec mon véhicule particulier j’aie dû y passer aussi. Apparemment, un petit billet au policier aurait permis d’éviter cette tracasserie, mais nous ne nous sommes pas pliés à ça !

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Premières impressions

Quelquefois, l’entrée dans un nouveau pays se traduit par un choc culturel, comme lorsque l’on passe des USA au Mexique par exemple, mais entre le Nicaragua et le Costa Rica, formalités administratives exclues, c’est le sentiment de continuité qui prédomine. Même végétation abondante, mêmes routes en relativement bon état, même circulation tranquille. Il a fallu attendre de parcourir à pied la première ville, Liberia, pour voir quelques différences. C’est bizarre à dire, mais ce qui frappe le plus est de voir des vitrines devant les magasins, alors que depuis plusieurs mois nous côtoyions des boutiques donnant directement sur la rue ou en en étant séparées d’une simple grille. La plus grande richesse se confirme par la présence de bus électriques, même si les vieux bus scolaires américains retapés sont encore légion, et nous sommes ravis aussi de voir notre carte bancaire refonctionner après un black out au Nicaragua. A l’inverse, les couleurs du pays précédent ont presque disparu, l’église (moderne) est hideuse et le parc central est loin d’être verdoyant. Nous espérons que ce ne seront que des exceptions, la réputation du pays est au-dessus de tout cela.


Sous l’arbre à oreilles d’éléphant

Une première pause dans un petit camping à Liberia, sous les arbres et bien aérés, nous a permis de retrouver une semi-fraîcheur qui nous manquait depuis une quinzaine de jours. Le lendemain, nous avons grimpé à 650m d’altitude vers un premier volcan, pour nous installer sur le parking d’un « lodge » (hôtel isolé en pleine nature) acceptant les voyageurs nomades. De là, nous avons suivi un petit chemin de randonnée dans la forêt tropicale sèche, menant à une source chaude soufrée. Un endroit étonnant où un petit cours d’eau transparent devient brusquement blanc laiteux à la rencontre d’une source chaude émanant du volcan voisin. La balade était bien agréable malgré les 8 km aller-retour, dans l’ombre de la forêt mais accompagnés d’une multitude d’oiseaux, toujours difficiles à photographier. En raison de leur fugacité d’une part et de la modicité de notre équipement (smartphones) d’autre part. Les clichés seront rares mais les souvenirs resteront marqués dans notre tête. Nous avons aussi ramassé quelques fruits dont celui (en étoile) du pommier baumier). Il y a de la post-production à prévoir ! En tout cas, la nuit à l’ombre de notre « guanacaste » (l’arbre national du Costa Rica, appelé aussi arbre à oreilles d’éléphant en raison de la forme de ses fruits) et avec une température descendant enfin sous les 25°C (21° même au plus frais) a été des plus réparatrices.

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Roberto à l’ombre d’un guanacaste

2 ans !

Le 19 avril 2021, nous découvrions notre Roberto pour la première fois chez notre aménageur. Les premiers kilomètres parcourus avec furent un mélange d’appréhension et d’euphorie. L’appréhension de la conduite d’un véhicule de ce format et peut-être celle de réaliser qu’il allait devenir notre nouvelle maison pour plusieurs années. L’euphorie de cette liberté nouvelle et du grand voyage qui nous attendait.

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19 avril 2021, Roberto vient de parcourir son premier kilomètre à Rodez

Ce 19 avril 2023, nous avons fêté les 2 ans de Roberto, nos 2 ans de vie nomade, et si l’on ne peut plus parler d’appréhension ni d’euphorie, nous restons dans une dynamique très positive. Ces deux années se sont écoulées à un rythme intense, parfois trop même au point que nous ressentons régulièrement le besoin de ralentir, de nous poser quelques jours sur un point de notre parcours pour souffler, pour digérer nos découvertes quotidiennes, pour nous reposer physiquement aussi des kilomètres de marche et même des kilomètres de route. Nous restons heureux de vivre notre rêve, notre seul manque étant l’éloignement de la famille et des amis, que nous essaierons de compenser avec des retours peut-être un peu plus fréquents. Le retour technique de Roberto en Europe va sans doute arranger un peu les choses, mais ne changera absolument rien à notre désir de poursuivre notre vie nomade.

Parcoursans
19 avril 2023, Roberto est parvenu au Costa Rica, après un joli parcours de 73 000 km !

Le sentier des casseroles

Nous sommes dans le parc national du volcan Rincon de la Vieja, le premier que nous explorons au Costa Rica. L’organisation est un peu à l’américaine, avec « rangers » à l’entrée, plan des randonnées, parcours parfaitement délimités et cimentés avec points d’observation clairement indiqués, boutique de souvenirs à la sortie. Nous choisissons une boucle de 3 km traversant en grande partie une superbe forêt tropicale avec des arbres magnifiques et quelques animaux, dont des iguanes, quelques oiseaux, des tapirs, des singes araignées et d’autres à tête blanche. L’attraction tourne autour du volcanisme secondaire et nous observerons beaucoup de ces « casseroles » géantes et fumantes emplies de boue ou d’eau en ébullition, dans lesquelles on cuirait bien ses spaghettis ou ses œufs, et qui justifient parfaitement en tout cas l’appellation du sentier (sendero de las pailas). Nul doute que l’activité géothermique est intense ici, et l’on comprend très bien l’installation récente d’une usine pour l’exploiter sur le site. Vraiment un bel endroit, et une fréquentation très raisonnable.

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Le volcan Rincon de la Vieja, 10h38…
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Nous n’apprendrons que le lendemain le réveil soudain de la bête quelques heures après notre passage. Mais à ce moment-là, nous étions déjà à une trentaine de kilomètres de là. Dommage ou pas ?
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Il est vrai que l’activité volcanique secondaire était bien présente
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L’attrait était aussi dans la luxuriance de l’environnement. Pas beaux ces arbres qui s’enlacent ?

Pura vida

riche en animaux sauvages…

et en phénomènes naturels

N’est-elle pas belle notre pura vida ?


Le Rio Celeste

La tentante traduction française, « rivière céleste », pourrait faire penser à une combinaison exceptionnelle du mah-jong ou encore au plat n° 116 du restaurant chinois d’à côté, mais « celeste » en Espagnol signifie bleu ciel. Et le qualificatif n’est en rien usurpé. C’est en traversant un pont que nous découvrons cette rivière d’un bleu étonnant, tranchant sur la végétation environnante. Forcément la couleur attire, et le lieu est quelque peu envahi de touristes et locaux qui viennent s’y rafraîchir, discuter ou même méditer. La concentration humaine et la localisation sous le pont ne sont pas très glamour, nous nous contenterons de deux ou trois photos. Car nous avons prévu de visiter le lendemain le parc national traversé par cette rivière, l’hébergeant sous ses meilleurs aspects. Et nous ne sommes pas déçus ! Un sentier de 6 km aller-retour mène jusqu’à l’origine de la couleur bleue, apparaissant étonnamment à la rencontre de 2 rivières transparentes, l’acidité de l’une se conjuguant aux particules en suspension de l’autre pour les faire gonfler et leur faire réfléchir ainsi la lumière bleue du spectre solaire. Mais vous préférerez peut-être la version plus poétique qui dit que la rivière aurait pris cette couleur lorsque Dieu y trempa ses pinceaux après avoir peint le ciel… Tout au long du sentier traversant une forêt exubérante, nous admirons les méandres bleutés, les petits lacs d’un bleu extraordinaire, des zones en ébullition et une magnifique cascade. Nous croisons aussi un petit lézard dont la queue est aussi bleue que la rivière. Je l’aurais volontiers baptisé « lézard céleste » mais pas sûr que les herpétologues soient d’accord !

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J’espère juste ne pas me transformer en Schtroumf !
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Pour en découvrir davantage, il faut entrer dans le Parc National du volcan Tenorio
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Mais quelles couleurs magnifiques ! Nous n’avions jamais rien vu de tel !
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Puis vient l’endroit où la magie s’opère : 2 rivières transparentes se transforment en 1 rivière bleue !
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La visite se termine par une cascade de toute beauté. On a longtemps accusé ceux qui en diffusaient la photo de truquer les couleurs, mais nous pouvons témoigner qu’il n’en est rien !
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Ah et j’allais oublier mon petit « lézard céleste » dont la queue reproduit tellement bien le Rio !

Aux pieds du volcan Arenal

Ce volcan à l’imposante silhouette cônique est né il y a 7000 ans. Il est considéré comme l’un des plus actifs du Costa Rica. Sa plus grosse manifestation remonte à 1968, comme en France d’ailleurs, alors que de gros pavés incandescents ont été projetés à plus de 5 km, d’où l’expression costaricienne bien connue « sous les pavés la lave » qui a été reprise, un peu déformée, dans l’hexagone à la même époque. Lol. Entre 1968 et 2010, les explosions et coulées pyroclastiques ont été très fréquentes. Depuis, le volcan semble souffler un peu (des fumerolles surtout) mais ne demande qu’à se réveiller, ce qui ne semble inquiéter en rien les villages installés à ses pieds, profitant tous de la manne touristique attirée par la riche faune et flore locale et par les nombreuses sources chaudes.

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Le village de La Fortuna, aux pieds du volcan Arenal

Nous avons trouvé à nous loger pour la nuit dans un camping en cours d’aménagement, mais déjà riche en faune et flore. Le patron nous a montré quelques paresseux accrochés assez haut dans les branches au-dessus de nous et une petite grenouille rouge vif qu’il a tranquillement posée sur son bras tout en nous expliquant qu’elle était vénéneuse. Il suffirait de ne pas la manger et de ne pas mettre les mains à la bouche ou se frotter les yeux pour ne pas avoir d’ennuis… Nous avons aussi rencontré un Français qui fait le chemin du Mexique à la Colombie …en vélo. De quoi donner matière à réflexion à tous ceux qui pensent que nous sommes des aventuriers !


Le lendemain matin, c’était étape sources chaudes. Mais plutôt que d’aller nous tremper comme la plupart de nos congénères dans les bassins artificiels d’un grand hôtel, nous avons choisi la version naturelle en allant tester la rivière Tabacón, plus connue des locaux que des touristes, notamment pour son caractère gratuit. Au premier abord, l’aspect est celui d’un torrent de montagne, assez vif. Mais la grosse différence c’est que l’eau avoisine les 30°C et que se baigner dans ce courant assez puissant est à la fois tonifiant (autant qu’un torrent alpin à 10°C…) et relaxant (comme tout bain chaud). Le réchauffement brusque de la rivière Tabacón avait été l’un des premiers signes de l’éruption de 1968.

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Depuis 2010, l’activité du volcan Arenal se traduit essentiellement par des fumerolles et par des sources chaudes, largement exploitées par les professionnels du tourisme

Alors nous avons trouvé cette rivière d’accès libre, juste à côté d’un grand hôtel, tonifiante de part son courant et relaxante grâce à sa chaleur. Et totalement naturelle bien sûr !


L’après-midi a été euh …canopique. C’est-à-dire consacrée à la canopée (j’avoue découvrir l’adjectif). Le Costa Rica recueille 6% de la biodiversité mondiale, soit davantage que les USA et énorme par rapport à sa superficie (0,03% de la planère). Les arbres ne sont pas en reste avec 295 espèces différentes au km² contre 35 en Colombie et 6 au Brésil. Alors se promener dans une forêt, c’est déjà écarquiller les yeux devant tant d’espèces végétales que nous n’avons pas l’habitude de voir. Et se tordre le cou pour regarder vers les cimes des arbres souvent très hauts, compétition vers la lumière oblige. Mais il est possible d’agrémenter encore tout cela en regardant la forêt du dessus, à l’aide de passerelles traversant ou surplombant la canopée. C’est très en vogue dans le pays et, même si nous avions déjà vécu ce genre d’expérience, nous avons souhaité la renouveler. Dans ce parc près du superbe volcan Arenal, un parcours de 3 km compte 12 ponts et 6 passerelles suspendues pour observer la nature sous un angle différent. Si nous avons apprécié ces différences de vues et découvert de nouvelles fleurs dont ces héliconies poilus, nous avons bizarrement été déçus par cette attraction, par le manque de faune et flore visible notamment, trouvant que les installations ne justifiaient pas le droit d’entrée assez élevé. Peut-être avons-nous été trop gâtés dans les jours qui ont précédé ?

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Un programme alléchant : pas moins de 18 ponts et passerelles pour aller voir la nature de près !
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La mousse pousse même sur les feuilles, c’est dire…

Puis nous avons repris la route sur les rives du Lac Arenal, de jolis lacets asphaltés et en bon état qui nous ont amenés à un parc accessible gratuitement au public et à tout véhicule en fait. Nous y avons passé une nuit très tranquille, sans personne autour, avec un joli spectacle au réveil.

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Le soleil joue à cache cache avec les nuages en fin d’après-midi au-dessus du lac. Quelques éclairs mais pas de précipitation. Aussi incroyable que cela paraisse, nous n’avons pas eu une goutte de pluie depuis que nous sommes retournés au Mexique début février.
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Nuit super calme au bord de ce lac. Nos seuls « voisins » ont été ces pêcheurs venus mettre leur bateau à l’eau le matin vers 7 h.

La cordillère de Tilarán

Nous poursuivons le tour du lac Arenal dans le sens antihoraire, en direction de cette chaîne de montagne. La route change brusquement de qualité, des trous apparaissent dans le bitume avant que celui-ci ne finisse par disparaître. Sur plusieurs dizaines de kilomètres. Il parait que les habitants s’en plaignent depuis longtemps sans jamais être entendus. Manifestement la « pura vida » n’est pas universelle au Costa Rica… Pas de surprise, nous sommes toujours dans la nature, à une altitude de 1300 m qui fait du bien, au village de Santa Elena plus précisément. C’est très touristique, malgré la difficulté d’accès, et nombreux sont les restaurants, hôtels, magasins de souvenirs et tours-organisateurs. Nous en apprécions d’autant notre liberté de mouvement et notre autonomie en logement et restauration : pas besoin de subir tout ça, nous savons ce que nous voulons et nous nous rendons directement dans les endroits concernés.

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Juste une photo sur la route de Santa Elena (bien trop occupé à éviter les trous…) : le jardin de ce sculpteur végétal qui accueille les automobilistes de passage

Notre premier arrêt est pour une ferme de papillons, élevés dans des serres reproduisant cinq microclimats du pays. Quelques insectes sont aussi collectionnés. Nous avons droit à une visite guidée VIP par une jeune naturaliste. Nous observons bien sûr de jolis spécimens, dont les célèbres morphos bleus, un peu plus faciles à approcher que ceux, fugaces, que nous avons croisé lors de nos balades.


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La présentation au guichet d’accueil laisse penser que plusieurs centaines d’espèces sont présentes. Mais ça sera beaucoup moins !

L’autre attraction du jour est le « ranario », qui pourrait se traduire par « grenouillerie » en Français. Un rassemblement de terrariums où sont élevées et protégées plus de 25 espèces de batraciens locaux, souvent des grenouilles minuscules ne dépassant pas les 2 cm et aux couleurs vives indiquant aux autres espèces leur dangerosité. Le plus est la possibilité avec le même billet de réaliser une double visite permettant dans l’après-midi d’apprécier les espèces diurnes et à la tombée de la nuit celles nocturnes. Nous avons adoré ces mignonnes petites grenouilles multicolores, pas si faciles à photographier toutefois en raison de leur taille.

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Le Ranario de Santa Elena, qui a bien voulu nous accueillir pour la nuit sur son parking

A trop chercher les grenouilles dans les vivariums, on en oublie parfois de regarder autour. Et là, juste devant nous, la lampe-torche tombe sur cette chose. Bon, il paraît que les scorpions costariciens ne sont pas mortels, ça rassure !

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Souvenirs souvenirs (1)

Nous sommes maintenant à Sarchi, une petite bourgade à l’ouest de la capitale San Jose. Spécialisée dans le travail du bois depuis le début du XXe siècle, elle a produit beaucoup de meubles mais aussi les charrettes à traction bovine nécessaires au transport du café à l’époque, typiquement décorées de motifs géométriques en couleurs vives semblables aux mandalas. L’arrivée du train et des camions aurait pu éteindre cette production, mais les artisans ont su se reconvertir et produisent peut-être maintenant davantage de charrettes qu’avant ainsi que beaucoup d’autres objets qui plaisent aux touristes. La ville est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité pour avoir été le berceau de l’artisanat costaricien. En tout cas, si vous cherchez des souvenirs à rapporter de votre séjour, vous n’aurez que l’embarras du choix ici !

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Sarchi, berceau de l’artisanat costaricien
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L’entrée des toilettes est particulièrement soignée !
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Sarchi est aussi connue pour sa magnifique église, malheureusement fermée à l’heure de notre passage

Souvenirs souvenirs (2)

La ville suivante, Zarcero, avec son église et ses arches de cyprès si typiques, éveille en nous le souvenir de notre premier voyage au Costa Rica il y a maintenant 14 ans, en compagnie de deux de nos enfants et en mode sac au dos. En fouillant un peu dans nos archives, j’ai retrouvé le blog que nous avions réalisé alors, rédigé à quatre plumes. Sachant qu’il serait tôt ou tard retiré des serveurs faute d’être mis à jour, j’en avais fait une copie sur Word, avec une mise en page sommaire mais qui a le mérite de toujours exister. Elle est disponible en lecture ou au téléchargement ci-dessous pour ceux que cela intéresserait.

Nous avons eu plaisir pour notre part à nous replonger dans ce récit et à examiner le parcours d’alors que nous avions un peu oublié. Démontrant au passage l’intérêt au moins personnel à long terme de la rédaction d’un blog de voyage.

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Notre parcours en 2009, essentiellement en transports en commun
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L’église de Zarcero et son étonnant jardin sculpté

Mais voilà que la route nous appelle. Il nous reste encore beaucoup à découvrir au pays de la Pura Vida. Alors à très bientôt pour la suite !

Parcours Costa Rica
Parcours Costa Rica première décade, en version zoomable ici

99. Du Honduras au Nicaragua

Traverser 2 frontières en 6 heures…

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Découvrir le Honduras nous tentait bien, mais le pays est déclaré en « État d’exception » jusqu’au 6 octobre 2023 suite à la recrudescence de l’activité de bandes criminelles violentes (maras) liées au trafic de stupéfiants. Le Ministère des Affaires Étrangères déconseillant jusqu’à nouvel ordre tout déplacement dans le pays sauf raison impérative, nous nous sommes donc limités à le traverser pour rejoindre le Nicaragua, en essayant de le faire dans la journée pour ne pas avoir à passer une nuit sur place.

BHonduras carte securite
En orange, tout ce qui est « déconseillé sauf raison impérative par le Ministère des Affaires Etrangères. Autant dire qu’il ne reste plus grand chose. Nous attendrons que le pays se calme pour y retourner un jour.

La difficulté était l’incertitude temporelle non pas tant sur la distance à parcourir (160 km sur des routes réputées plutôt bonnes – relativement à l’Amérique centrale) que sur les formalités administratives aux frontières réputées, elles, plutôt fastidieuses. Comme d’habitude, nous nous étions informés sur l’expérience des autres voyageurs sur les réseaux sociaux, mais pour une fois elles ne semblaient pas standardisées. Nous avons aussi évité la traversée le Vendredi Saint et le Dimanche de Pâques, connaissant l’importance de ces fêtes dans ces pays.

Voici un petit résumé illustré du déroulement de la journée :

8h00 : Nous quittons la station-service où nous avons passé la nuit. Pas très glamour comme stationnement, mais situation idéale à 5 km de la frontière. D’autres voyageurs garés non loin de nous étaient partis 20mn plus tôt. Nous les retrouvons à attendre au premier poste de contrôle. On leur a dit que l’unique douanier était parti prendre son petit déjeuner… Nous en profitons pour faire connaissance. Vanessa et Josh qui habitent dans l’Ouest du Canada ont l’intention de relier Ushuaia en 6 mois. Un beau challenge. L’employé finit par arriver et valide la sortie du pays de nos véhicules (annulation du permis d’importation).

8h20 Nous enregistrons notre sortie du Salvador en tant que personnes cette fois.

8h30 : Nous franchissons le pont qui mène au Honduras et nous nous garons à son extrémité. Dans un petit bâtiment, on nous insère un bout de papier dans notre passeport. C’est censé valider notre conformité vis-à-vis du Covid, mais aucun document ne nous a été demandé…

8h40 : Un poil plus loin, nous faisons la queue à l’immigration. Une dizaine de personnes devant nous mais ça avance assez vite. L’agent prend nos empreintes digitales, une photo de chacun de nous et une taxe de 3$ avant de compléter 2 ou 3 trucs sur son ordi et de nous rendre nos passeports dûment tamponnés.

8h50 : Nous devons maintenant obtenir notre permis d’importation pour que Roberto puisse circuler au Honduras. Nous avions préparé les photocopies et les 35$ nécessaires, mais cela prend un peu plus de temps que pour les visas. Mais au final l’employée nous tend le document et nous gratifie d’un « Bon voyage » en Français. Globalement, tout le monde a été très gentil et accueillant.

9h30 : Nous entamons notre traversée du Honduras. Le pays n’est pas très différent du Salvador dans la petite portion que nous avons pu apercevoir. Pas de bande armée à déplorer sur le bord des routes.

Honduras traversee
Notre itinéraire pour une traversée express du Honduras…

13h00 : Après 2h30 de route et une pause déjeuner, nous parvenons à la frontière avec le Nicaragua. Ça commence par un pré-contrôle de notre permis d’importation de Roberto, puis une fumigation avec un appareil qui ressemble à une soufflette à feuilles. Nous sommes taxés pour cela de 5$ (était-ce le seul but de la manœuvre ?)

13h05 : Nous nous garons un peu plus loin aux douanes honduriennes pour valider notre sortie du pays. Autre coup de tampon sur nos passeports qui sont déjà bien chargés. Nous allons finir par manquer de pages ! Voilà, nous sommes autorisés à quitter le pays.

13h15 : Un km plus loin, nous parvenons à l’immigration nicaraguayenne. Un douanier nous prend en charge et remplit sur son propre téléphone une demande de visa que nous aurions du préparer sur Internet. Il nous pose des questions multiples auxquelles nous ne savons pas toujours répondre, du genre combien de jours resterez-vous dans le pays, quels endroits allez-vous visiter, combien avez-vous d’argent sur vous, etc. Puis il nous renvoie vers les guichets, où nous apercevons nos passeports passer de main en main avant que quelqu’un finisse par nous appeler et nous réclamer 13$ chacun pour les visas. Encore un peu d’attente avant que le reçu soit établi sur une liasse carbonée en 3 exemplaires dont une partie détachable de l’un d’entre eux finira dans nos passeports. Où sera stocké le reste et pendant combien d’années, c’est mystère… Munis de nos précieux documents, nous pouvons passer à l’étape suivante qui concerne Roberto.

13h30 : Arrivés au guichet des permis d’importation de véhicules, on nous envoie directement vers le scanner. Roberto se fait transpercer de rayons X. Je me dis que ça serait bien si ça pouvait accidentellement désactiver le système AdBlue mais nous n’aurons pas cette chance…

13h40 : Retour au guichet. Nous attendons le verdict du scanner. Roberto n’ayant rien à se reprocher, on nous tend maintenant un papier pour l’inspection douanière, charge pour nous de trouver l’inspecteur (tous les agents sont habillés pareil…). Nous finissons par le dénicher. Il demande à entrer dans Roberto, s’asseoit sur le lit, ouvre 2 placards, réclame sans insister un petit pourboire avant de signer le document.

13h50 : 3ème passage au guichet. Cette fois tout est saisi sur l’ordi, validé par l’employée juste à coté puis par un supérieur (on imagine) dans une autre pièce. On nous remet enfin le précieux sésame, valide pour 30 jours, gratuit si on ne le perd pas : on nous prévient que cela nous coûtera 100$ si nous ne le présentons pas à la sortie !

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Libéréééés…

14h00 : Un dernier contrôle à la barrière de sortie des douanes et nous voilà enfin libres de circuler au Nicaragua ! Tout compris, la traversée du Honduras nous aura donc pris 6 heures, formalités, route et repas compris. Pas trop mal. En son temps, Jules Vernes en aurait peut-être fait un roman !

Désolé si cette énumération vous a paru longuette. Ce n’était pas pour nous plaindre mais juste pour vous donner un aperçu des joies des formalités douanières, très variables d’une frontière à l’autre. Un bon point est que le visa nous est accordé à chaque frontière sans avoir besoin de passer par une ambassade. C’est déjà ça !

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plaque minéralogique nicaraguayenne, pour ma collection…

Nous nous arrêtons quelques kilomètres après la frontière chez Michel, un Français retraité venu s’expatrier ici avec son épouse nicaraguayenne après avoir fait sa fin de carrière dans un établissement universitaire au Mexique. Il a ouvert une petite maison d’hôtes et fait un peu de place dans son jardin pour accueillir quelques véhicules de loisir. Nous y rencontrons une famille française avec 2 enfants, partis en vadrouille dans leur camping car pour une durée initialement prévue de 2 ans. Comme nous, ils ont fait un bout d’Europe avant de traverser l’Atlantique pour découvrir les Amériques. Nous avons passé de bons moments ensemble et avec notre hôte et il est probable que nous nous reverrons avant le Panama.


Une faille dans le système

Il y a 5 à 10 millions d’années, une activité volcanique intense dans cette région frontalière avec le Honduras a laissé une épaisse couche de lave. Elle a eu largement le temps de refroidir et de sécher, au point de se fissurer. Juste une petite faille de 6 km de long sur quelque centaines de mètres de large au fond de laquelle s’est infiltré le Rio Coco, une rivière dont le nom ne fait pas très sérieux mais qui est pourtant la plus longue du Nicaragua. Ce Cañon de Somoto, puisque c’est son nom, nous allons l’appréhender de 2 façons différentes : d’abord par le dessus, via le chemin des miradors, une belle randonnée de 2h aller-retour, puis par le dessous, si l’on peut dire, en suivant le cours de la rivière à pied …et à la nage. Courageusement, nous commençons par le chemin…


Caminadar

Le site du Cañon de Somoto, s’il était connu par les locaux depuis bien longtemps, n’est exploité que depuis 2004, pour son intérêt archéo-géologique d’une part, et pour son attrait touristique actuellement croissant. C’est vrai que la randonnée aquatique – le titre de ce post en est une tentative personnelle de traduction, contraction de caminar (marcher) et nadar (nager) – est à la mode, comme nous avions pu le constater au parc de Zion aux États-Unis. Sauf que là-bas, la foule était dense et l’eau glacée et nous nous sommes contentés de regarder s’enfiler les touristes à la queue-leu-leu dans le canyon. Ici c’est complètement différent. Sur la plupart du parcours nous sommes restés seuls avec notre guide, rencontrant sur la fin une famille locale, un père qui y apprenait à nager à ses 2 enfants !

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Notre parcours au fond du canyon de Somoto

Nous avons donc parcouru les 7 kilomètres, pour moitié à pied et pour l’autre moitié à la nage, le chemin disparaissant lorsque les parois devenaient abruptes. Il a même fallu à un moment se jeter dans l’eau d’une petite plateforme …d’un mètre de hauteur. Mine de rien c’était assez éprouvant physiquement, notamment lors des marches sur les rochers glissants. Mais l’expérience en valait la peine et le spectacle de cette rivière émeraude encadrée de falaises de basalte était à la hauteur. C’est le cas de le dire 😉

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et quand il n’y a plus pied, il faut nager !
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Une toute petite partie se fait en barque, mais nous aurons tout de même marché 3 km et nagé tout autant. C’était au final assez physique. Mais nous avons adoré le concept !

Écoroutes ?

Notre pause cañon tout près de la frontière ne nous ayant pas vraiment permis de nous faire une idée sur le Nicaragua, la reprise de la route aujourd’hui va nous donner un meilleur aperçu du pays. Et la première impression est excellente : les routes sont non seulement bonnes, mais aussi très belles. On dirait presque des allées avec leurs bordures d’arbres un peu en tonnelle qui à la fois agrémentent le paysage et procurent un peu d’ombre. Les bas-côtés sont bien entretenus, l’herbe est tondue et les déchets brillent par leur absence après plusieurs mois en Amérique latine. Tout est relatif, on en trouve quand même quelques-uns par moments, mais la différence est flagrante par rapport aux pays antérieurement visités. Les alentours des maisons et les places des centres-villes suivent la même règle, ce qui signifie soit une incitation politique, soit une volonté spontanée des habitants. Puisqu’on parle de politique, la propagande est très présente dans les rues. C’est un sujet à éviter sur les réseaux sociaux – du moins tant qu’on est dans le pays – et, paraît-il, dans la conversation avec les habitants. Les peintures murales abondent dans les rues, tandis que le décor de la campagne est constitué de champs de caféiers et de plants de tabac sur un fond de montagnes et de volcans, du moins dans la région nord-ouest où nous sommes. Il ne pleut pourtant pas (encore) mais tout est plus vert que dans les pays précédents. L’accueil de la population est toujours aussi chaleureux, au risque de ne plus nous étonner. Au total nous nous sentons vraiment bien dans ce pays. J’espère que la suite confirmera cette première impression. Le seul bémol est l’impossibilité pour l’instant de retirer de l’argent (des Cordobas ici) ou de régler les commerçants avec notre carte Visa habituelle. Mais notre carte American Express de secours heureusement fonctionne, avec davantage de frais toutefois.

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Les abords des églises sont bien entretenus aussi, les façades un peu moins…
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Nous vous emmenons maintenant visiter l’église la plus vieille du Nicaragua selon le Petit Futé, terminée en 1878. Mais d’autres sources plus futées disent que c’est celle de la Merced à San Jorge, construite entre 1560 et 1570. Y a pas photo ! Sinon, dans le beau jardin, les voyageurs nomades auront peut-être remarqué le détail qui tue. Et vous ? (solution après les photos du paragraphe)
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A part les portes, l’intérieur ne fait pas son âge

Bon, le « détail qui tue » dans le jardin c’est le robinet d’eau. L’un de nos réservoirs était vide, alors nous avons gentiment demandé au jardinier si nous pouvions nous servir et il a accepté. Sûrement pas de l’eau potable mais nous rajoutons 2 comprimés de chlore à chaque plein et un désinfectant spécial quand nous souhaitons boire cette eau.


A l’assaut de la « colline noire »

En fait de route, elle a fini par se transformer un chemin de sable volcanique. Sans 4×4 c’était un peu gonflé, mais nous nous sommes fiés sur d’autres qui y étaient passés avant nous. Maintenant, chaque véhicule est différent et chaque conducteur aussi. Nous avons parcouru 25 km sur ce genre de piste en priant pour que ça ne s’aggrave pas ou que ça ne grimpe pas trop !
Nous n’avons pas rencontré beaucoup de véhicules, mais croisé plusieurs charrettes comme celle-ci et pas mal d’animaux de ferme
Le summum a été ceux-là. Indubitablement, ils étaient prioritaires !
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Mais avec patience et doigté, nous sommes arrivés sains et saufs au parking du centre des visiteurs du Cerro Negro. Nous avons été le seul véhicule de loisirs à dormir ici ce soir-là. Des fois on se demande si nous ne sommes pas trop inconscients… Enfin je parle de la piste, pas du lieu qui était parfaitement sûr.
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En tout cas, après ces émotions, la petite bière locale bien fraîche et le chausson à la goyave ont été très appréciés. Mais l’aventure ne fait que commencer, nous sommes venus ici pour ascensionner le volcan et le redescendre d’une façon originale.
ZCerro Negro eruption
Éruption du Cerro Negro en 1968 (image d’archives Wikipedia)
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Le petit cratère dans le grand. Ce n’est toutefois pas le plus récent qui est à l’extérieur.

Mais la cerise sur le gâteau, c’était la redescente en luge en 2 minutes chrono (un peu trop court d’ailleurs !). Voilà la raison de notre étrange équipement à la montée. Nous avions aussi une combi en jean, des gants et des lunettes car la descente soulève pas mal de poussières et de gravillons. Un must !

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Et le plus d’avoir dormi sur place, c’est que nous avons pu prendre une bonne douche au refuge pour éliminer tout le sable volcanique qui avait bien pénétré partout malgré les combis. Et puis nous avons pris la même route sablonneuse du retour, en essayant de ne pas surfer avec Roberto !

León, première capitale du Nicaragua

Lorsque le Nicaragua a proclamé son indépendance en 1821, deux villes s’autodéclarèrent capitale du pays : León, plutôt libérale voire révolutionnaire et Granada, plutôt tranquille et conservatrice. Elles se partagèrent le pouvoir pendant plusieurs années, sans que l’une ou l’autre prennent franchement le dessus. Granada, opulente, était fréquemment prise pour cible par les pirates, tandis que León, mal située, était victime …des volcans. Devait arriver ce qui arriva, en 1852, le gouvernement désigna comme capitale Managua, alors un petit village de pêcheurs ayant l’avantage de se trouver pile entre les 2 villes rivales qui avaient par trop pêché !

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León reste une ville agréable à parcourir au travers de ses rues aux maisons basses et colorées, aux ouvertures parées de grilles en fer forgé, dans le plus pur style colonial espagnol. Elle possède pas moins de 16 églises richement décorées, plusieurs musées intéressants dont ce musée d’art détenu par une fondation privée, présentant une collection de qualité notamment d’artistes latino-américains. Fief de la révolution sandiniste, la ville en met à l’honneur tous ses acteurs dans les rues ou quelques salles d’exposition dédiées. Les couleurs noir et rouge du parti sont omniprésentes. Stendhal serait venu qu’il en aurait sûrement fait un bouquin…

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15 églises et une cathédrale, toute de blanc vêtue, et sur le toit de laquelle on peut monter pour apprécier le panorama sur la ville. On ne sait pas si Jean-Paul II (en effigie à l’intérieur) ou ses collègues y sont montés. D’après Renaud, « p’têtre qu’être trop près du ciel y z’aiment pas »
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La ville recèle beaucoup de portes de ce genre. Nous sommes entrés pour voir ce qu’il y avait derrière…
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eh bien un joli musée d’art très bien aménagé avec de ravissants patios fleuris
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pas mal d’oeuvres de peintres locaux,
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encore d’autres patios,
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Ici, cette autre façade d’un ancien hôpital cache un bel intérieur, si l’on veut bien se donner le mal d’y entrer (assez souvent, il suffit de demander…)

Rafraîchissement

La température ambiante est torride, dans les 36 à 38°C en début d’après-midi, et nous avons fréquemment besoin de nous hydrater et/ou de nous rafraîchir. La tentation est grande devant les marchands de glace ou de smoothies, mais les risques ne sont pas négligeables, comme ont pu le constater amèrement plusieurs familles de voyageurs que nous suivons, victimes d’amibiase, et qui nous font redoubler de prudence. Au vendeur de jus de fruits frais qui a précédé celui de la photo, nous avons demandé innocemment si l’eau utilisée pour la boisson ou la glace mixée dedans était purifiée, et la réponse a été négative ! Ils utilisaient de l’eau du robinet, réputée peu sûre ici… Nous avons décliné la commande et sommes allés voir ailleurs. Ici chez Jugoso, il est clairement explicité sur la machine à glaçons que l’eau est 100% purifiée. Nous avons dégusté en confiance de délicieux cocktails de jus de fruits frais mixés avec de la glace (alias smoothies) et nous y sommes même retournés le lendemain tellement c’était bon. A recommander aux voyageurs qui passent à León, c’est à deux pas de la cathédrale.

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Après cette bienfaisante pause artistique, nous nous dirigeons maintenant vers la vraie capitale, Managua. Surprise de la découverte d’une ville dans laquelle nous n’avons jamais mis les pieds et dont nous n’avions gère entendu parler jusqu’ici. A suivre…

ere semaine au Nicaragua
Carte du parcours décrit ci-dessus, en version zoomable ici