27. Défunts de moi difficiles

Ou comment se divertir avec un thème franchement macabre. Divertissement macabre est d’ailleurs un oxymore. CQFD

Cimetières m’étaient contés…

Cimetière viking
Illustration de l'article
Défunts de moi difficiles
Cimetière viking

Vrai de vrai, nous fréquentons beaucoup les cimetières. D’abord parce qu’il faut les traverser pour visiter les églises qu’ils entourent systématiquement. Aussi parce qu’ils ont souvent des parkings intéressants pour passer la nuit loin des hordes de camping-cars (déjà que ceux-ci se collent les uns aux autres pour ne pas avoir peur la nuit, il est difficilement imaginable qu’ils viennent se risquer à dormir tout seuls près d’un cimetière dont peuvent sortir à tout moment fantômes et autres revenants). Enfin ils sont connus pour être des lieux où l’on peut se procurer de l’eau potable, bien que pour l’instant nous n’ayons pas encore recouru à ce mode d’approvisionnement. Ils sont en général très bien entretenus. Dans l’avant-dernier que nous avons visité, pas moins de 4 jardiniers assuraient le ratissage des allées et l’entretien des petites haies qui séparent les tombes. Pour le dernier c’était un peu spécial, car c’était un ancien cimetière Viking, et là l’entretien était assuré par un troupeau …de moutons. Mais c’était sur une colline entière. Ce cimetière a connu sa pleine activité entre les Vème et Xème siècle. Avant, les Vikings n’étaient pas nés. Après ils ont été convertis au christianisme et obligés d’enterrer leurs morts autour des églises. Mais avant cela, ils pratiquaient plutôt l’incinération, le bûcher étant placé dans une fosse entourée de pierres en forme de cercle pour les femmes ou de triangle pour les hommes. Après la crémation, ils étaient ensuite recouverts de terre, la double peine en quelque sorte, que la nature a transformée en triple peine en recouvrant l’ensemble d’une épaisse couche de sable. Tout est tombé dans l’oubli pendant près d’un millénaire, jusqu’en 1952 où il a été décidé d’entreprendre des fouilles. 700 tombes et quelques maisons ont été mises à jour. Après c’est le business habituel : aménagement d’un parking, construction d’un musée, embauche des moutons, etc.

Cimetière viking
Cimetière viking avec moutons
3 moutons noirs
Cimetière viking

Une histoire de croque-mort

Cimetière classique devant une église au Danemark

Maintenant que le Danemark est passé à l’ère luthérienne, les cimetières bien entretenus restent à l’air libre. Encore que, vu la faible altitude du pays, négative parfois, et la tendance à la montée des eaux, il se pourrait que les défunts fassent trempette d’ici quelques décennies. En attendant, ils vivent leur repos éternel regroupés par secteurs avec des aspects très différents. Pour les uns il s’agira de simples zones gazonnées où sont réparties plus ou moins régulièrement des plaques funéraires ou bien de simples pierres gravées ou peintes auxquelles on adjoindra un petit pot de fleurs ou bien un arbuste. Pour d’autres les pierres seront plus larges, plantées obliquement dans la terre et non plus horizontalement, tandis que les décorations autour seront un peu plus riches. Enfin, les quartiers chics verront leurs tombes entourées de petits massifs de buis, les pierres seront cette fois verticales et volontiers en marbre, mais on ne verra pratiquement jamais de grandes dalles comme chez nous. Les tombes sont souvent personnalisées avec des figurines, le plus souvent des animaux, mais parfois des nains de jardin ou autres babioles. Comme chez nous, de petites plaques viennent compléter la plaque ou la pierre principale, et notamment une particulièrement fréquente portant la mention « MOR » qui a inévitablement attiré mon attention. Mon esprit espiègle a aussitôt imaginé une espèce de certificat de décès attribué par un croqueur d’orteil. Mon traducteur de poche m’a malheureusement contredit en affirmant que le terme désignait plutôt la « mère ». Dommage, j’aimais bien la première version.

Cimetière classique au Danemark
Cimetière classique au Danemark
Cimetière classique au Danemark
Plaque funéraire avec l'inscription Mor

Le King sans « vi »

Le jeu de mots est tiré par les cheveux, j’en conviens, mais l’occasion de faire une transition avec le sujet ci-dessus était trop belle. En effet, le hasard de notre route nous a fait passer devant une attraction quelque peu inattendue au Danemark : une copie de la maison  d’Elvis Presley à Memphis (Graceland Mansion).

Des passionnés ont recréé la maison originale, l’ont aménagée partiellement en un musée très documenté et pour le reste en un restaurant cabaret où des sosies du King viennent se produire régulièrement. Le portail à l’entrée donne le ton, et des haut-parleurs tout au long du chemin menant à l’entrée diffusent en permanence des tubes de l’artiste. Naturellement, une boutique bien fournie est exclusivement dédiée à Elvis, comportant un nombre impressionnant de disques et de films.

Discographie Elvis Presley

Et la bière !

Il était difficile de terminer cet article macabre sans parler du breuvage national, consommé par une large majorité de la population, ce qui représente 70 litres par an et par habitant, contre 30 litres pour les Français – qui se rattrapent tout de même sur le vin. Les marques Carlsberg et Tuborg dominent le marché danois, mais il existe bien sûr comme chez nous de multiples bières locales. Malgré cette consommation élevée, les Danois meurent moins à cause de l’alcool (1% des décès) que les Français (13% des décès). Peut-être est-ce grâce à l’autre boisson nationale, l’akvavit (l’eau de vie bien sûr).

25. Roberto à la plage

Roberto à la plage

Nous voici maintenant au Danemark. Bien qu’encore dans la zone frontalière avec l’Allemagne, nous ressentons rapidement que nous sommes dans un autre pays, une autre culture. Les routes sont larges et peu fréquentées, parfaitement entretenues, délimitées latéralement par des pointillés. Le pays est tout plat et la vue porte loin. Le climat est océanique, nous en avions perdu l’habitude, et les alternances d’averses et d’éclaircies rythment nos journées sous un vent soutenu qui fait osciller Roberto. Ce dernier doit d’ailleurs circuler les yeux grands ouverts, c’est-à-dire avec les feux de croisement allumés en permanence, sans doute pour être bien visible quand le ciel s’assombrit fortement au passage des perturbations. Nous lui avons aussi apposé sur le pare-brise le disque horodateur adhésif dont sont équipés tous ses congénères autochtones. Les paysages sont beaux, alternant champs agricoles, prairies à vaches ou moutons et fjords encadrés de digues. Les maisons en campagne, typiquement des chaumières ou des maisons de briques, rouges aux volets blancs ou au contraire toutes noires, dépassent à peine de la lande, pour mieux se protéger du vent sans doute. En ville on se permet un peu plus de hauteur. Les Danois adorent placer des figurines de toutes sortes derrière les vitres des fenêtres. Nos premiers villages traversés étaient très pittoresques, mais c’est loin d’être le cas partout. En tout cas la propreté est exemplaire et les maisons sont bien entretenues. Une chose géniale ici est l’absence de masque, même à l’intérieur des boutiques ou des musées. Il est seulement recommandé et du coup très peu le portent. Le passe sanitaire est néanmoins obligatoire dans les salles intérieures des restaurants et dans les musées. Nous avons déjà eu besoin de le produire. Sans que notre QR code européen soit lu par une machine pour autant. Mais ce qui est écrit au-dessous a l’air de satisfaire ceux qui nous l’ont demandé. Côté nourriture ça se présente plutôt bien. Le poisson fumé remplace les saucisses allemandes et le coulis aux airelles qui l’accompagne est délicieux. Le pain est aussi varié qu’excellent. Et que dire des « danoiseries »… Tiens, un truc étonnant, lors de notre dernier achat, la boulangerie-pâtisserie vendait aussi des paquets de cigarettes, bien cachés dans une vitrine aux vitres fumées derrière le comptoir. Va savoir pourquoi.

Campagne danoise
Campagne danoise
Route en forêt (Mogeltonder)
Route en forêt (Mogeltonder)

Façade danoise
Centre-ville sympa
Façades danoises
Façades danoises

Église de Mogeltonder
Église de Mogeltonder
Église de Mogeltonder
Eglise de Mogeltonder

Sculpture dans un parc
Sculpture dans un parc

Statues à Esbjerg
Statues à Esbjerg

Mets danois (jus de rhubarbe et de fleur de sureau, poisson frais fumé)
Mets danois (jus de rhubarbe et de fleur de sureau, poisson frais fumé)

La côte Sud-Ouest du Danemark au moins (nous ne connaissons encore que cette partie-là) n’est qu’une longue plage de plusieurs centaines de kilomètres de longueur, avec un dénivelé presque nul qui permet aux véhicules de circuler. Nous l’avons découvert un peu par hasard et n’avons pas résisté à l’envie d’y promener Roberto. C’est de saison après tout. Pas sûr que nous aurions pu y dormir, le camping sauvage est interdit dans tout le Danemark, mais nous y avons tout de même pris le thé fenêtres grandes ouvertes sur la mer du Nord. Une de nos petites pauses comme on les aime.

Encore Roberto à la plage

Un petit point sur notre parcours avant de vous quitter : nous avons parcouru presque 8000 Km depuis le 19 avril. Nous n’avons traversé que trois pays, mais il faut un début à tout et nous avons tout notre temps. A bientôt !

21. Aujourd’hui j’ai posé de la moquette

Cathédrale de Pontoise
Cathédrale de Pontoise

Pour rappel, Roberto est un fourgon « aménagé ». Et l’aménagement initial n’étant que le minimum vital, il faut le compléter petit à petit. Tout comme pour une maison d’ailleurs. Malgré notre réflexion approfondie, nous ne pouvions sans expérience de vie nomade imaginer la totalité de nos besoins. C’est ainsi que nous agrémentons Roberto de menus équipements au fil des semaines. Parmi ces broutilles qui n’étaient pas présentes dès le départ, on peut citer les filets élastiques vide-poches, très pratiques car rien ne bouge en roulant, des petits crochets pour suspendre tel ou tel accessoire, des velcros sur le rideau de douche pour qu’il ne nous colle pas à la peau pendant la séance, un tapis de bain de la même taille que notre receveur pour la douche en extérieur, un rideau de séparation entre la cabine de conduite et la cellule, afin que les gens ne voient pas le contenu depuis le pare-brise, des films réfléchissants sur les vitres de la cellule pour la même raison.

Il y a bien eu aussi quelques menues réparations, principalement du resserrage de vis qui se desserrent avec les vibrations de la route, et même un peu de peinture noire pour rendre plus discrets des accessoires extérieurs initialement blancs sur notre carrosserie bleu foncé. Tout cela nécessite un minimum d’équipement de bricolage. Une petite perceuse s’est même rapidement révélée indispensable, en adjonction à quelques outils plus basiques comme un marteau, un jeu de clefs plates, une mini-scie, un tournevis à embouts multiples, du scotch armé… La liste pourrait s’allonger, mais la taille restreinte de l’emplacement pour la trousse à outils (environ 35 x 40 x 20 cm) impose de limiter l’utile à l’indispensable.

Aujourd’hui, donc, j’ai posé de la moquette. Nos pieds se plaignaient en effet d’un léger manque de douceur au niveau du sol. Nous nous sommes mis à la recherche d’un revêtement de sol plus douillet, de taille adaptée au couloir de Roberto dont la surface est réduite au strict minimum car, comme chacun sait, un couloir c’est de la place perdue. Nous dirons donc un coupon d’environ 2,50 m sur 70 cm. Le premier magasin sur notre route, dont le nom sonne un peu comme St Cloud mais avec un truc en plus au milieu, avait des modèles qui nous convenaient, mais ne les proposait qu’en 4 mètres de largeur. Et pas sûr qu’ils n’en auraient débité que 70 cm. Nous nous sommes rabattus sur la solderie voisine, dont le nom sonne comme « j’ai fait » mais au passé simple et avec une petite tournure savoyarde. Nous y avons déniché 2 tapis que j’ai découpés soigneusement pour les adapter à notre sol, non sans mal car les contours étaient un peu tarabiscotés. Mais je suis satisfait du rendu final. Et nos petons encore plus !

Tout ça pour dire qu’en vie nomade, on bricole tout autant qu’à la maison !

P.S. L’illustration en tête de cet article est un clin d’oeil à nos amis Pontoisiens qui nous lisent régulièrement. Pour les autres, il faudra chercher l’explication dans cette ville.

Sinon voici quelques nouvelles du voyage : après quelques jours dans l’Aube pour réceptionner nos 2 palettes venues de St Barth et retrouver un peu la famille, nous voilà repartis tranquillement sur les routes. A moitié sous la pluie nous avons parcouru la jolie ville de Provins dans ses remparts bien conservés, avant d’aller nous garer pour la nuit pile devant le château de Vaux-le-Vicomte pour une visite le lendemain. Nous avions le parking pour nous seuls. Pas trop de « wouah » cependant le matin au réveil, la pluie étant encore battante. Ça s’est tout de même un peu arrangé en fin de matinée, mais pas au point de faire disparaître la grisaille sur les photos. Si les jardins sont loin d’avoir leur superbe initiale, les intérieurs du château valent le déplacement. Nous allons encore traîner quelques jours en région parisienne jusqu’à un dernier rendez-vous à Paris lundi. Nous quitterons ensuite la France pour nous diriger vers les pays Scandinaves.

Le château de Vaux-le-Vicomte pour nous seuls
Le château de Vaux-le-Vicomte pour nous seuls

avec des intérieurs luxueux qui valent le déplacement...
avec des intérieurs luxueux qui valent le déplacement

...le point fort restant la salle à manger avec ces appétissantes profiteroles
…le point fort restant la salle à manger avec ces appétissantes profiteroles

16. Nuremberg, le pire et le meilleur

Pour les Français que nous sommes, la première chose qui nous vient à l’esprit quand on évoque le nom de cette ville, c’est le procès qui a suivi la seconde guerre mondiale. Le tribunal où 22 dirigeants nazis ont été jugés fin 1945 est toujours fonctionnel. La salle E600 n’est réservée qu’à des procès majeurs, le reste du temps elle est disponible pour la visite au sein du mémorial consacré à cet évènement. Nous nous sommes replongés dans l’histoire, nous avons vu les bancs des accusés, leur prison, le déroulement détaillé du procès et sa logistique complexe. Nous avons eu toutes les explications sur les difficultés à mettre en place et coordonner ce tribunal international mené par les juges de 4 pays. Non exempt de critiques mais qui a eu le mérite d’être le premier à employer la notion de crime contre l’humanité, ce qui conduira progressivement à la mise en place du tribunal de La Haye. La ville reste d’ailleurs de nos jours très impliquée dans la défense des droits de l’homme.

Nuremberg, le pire et le meilleur
La salle E600 en 2021
La salle E600 en 2021 (ci-dessus) et en 1945 (ci-dessous)
Le Tribunal de Nuremberg en 1945

Mais Nuremberg ne peut se résumer à ce procès ou à sa situation de centre stratégique de l’idéologie nazie. La ville a subi ce choix et le regrette ouvertement aujourd’hui, à l’inverse par exemple de Vichy que nous avons visitée en octobre dernier et qui nous a semblé occulter cette phase peu glorieuse de son passé. Nuremberg c’est aussi la 2ème ville de Bavière (après Munich) avec plus de 500 000 habitants, un grand réseau de métro et de tramways, une économie resplendissante avec à peine 3% de chômage, une belle architecture médiévale qui attire de nombreux touristes.  Son imposant château érigé sur une falaise au sommet de la montagne qui surplombe la ville est probablement à l’origine de son nom (nuor = falaise, berg = montagne) mais a aussi attiré régulièrement, du fait de la bonne sécurité qu’il offrait, de nombreux rois et empereurs qui ont fini par récompenser la ville en la nommant dépositaire à titre permanent des attributs royaux (couronne, sceptre, etc.). Prospère dès le Moyen-Âge, Nuremberg s’est encore développée en améliorant ses moyens de transport : comme St Etienne pour la France, la ville a été la première d’Allemagne à installer un chemin de fer (1835), mais aussi un canal qui la reliait au Rhin. Elle est d’ailleurs aussi réputée pour son musée d’art du design.

Le Château qui a donné son nom et sa prospérité à Nuremberg
Le Château qui a donné son nom et sa prospérité à Nuremberg

La couronne royale ou impériale, conservée à demeure et exposée au public une fois par an
La couronne royale ou impériale, conservée à demeure et exposée au public une fois par an

Façade de la Chambre de Commerce
Façade de la Chambre de Commerce

Parmi ses nombreux atouts économiques, il y en a un qui a attiré notre attention ; Nuremberg est « la ville du jouet » depuis le Moyen-Âge, avec une renommée internationale et une foire annuelle qui rassemble 2800 exposants et attire plus de 66 000 visiteurs. Malheureusement, l’édition 2021 n’étant prévue que dans un mois, nous nous contenterons du musée qui n’est pas à délaisser pour autant. Il expose sur 1400 m² des jouets de tous âges, avec des commentaires sur les facteurs sociologiques qui ont mené à leur évolution. On y trouve une belle collection de poupées et de maisons de poupées, des figurines et véhicules en étain, en métal peint, en bois et en plastique, de nombreux trains miniatures, ainsi que toute une panoplie de jeux de construction, de jeux de société ou encore de jeux électroniques. Largement de quoi retomber en enfance !

Illustration de Gerhard Glück
Illustration de Gerhard Glück
Ours et poupée (bien germanique !) de 1930, figurines Playmobil (un parc de Playmobil géants est proche de Nuremberg)
Ours et poupée (bien germanique !) de 1930, figurines Playmobil (un parc de Playmobil géants est proche de Nuremberg)

Maison de poupées vers 1850
Maison de poupées vers 1850

Trains électriques de 1920 à nos jours, Lehman Großbahn (entraxe rails de 45mm) et Märklin
Trains électriques de 1920 à nos jours, Lehman Großbahn (entraxe rails de 45mm) et Märklin

Ferme en carton et jeu de magie, vers 1930
Ferme en carton et jeu de magie, vers 1930

Mon premier Meccano ressemblait à ça. Aussi une autre marque qui a moins bien marché (pièces trop petites ?)
Mon premier Meccano ressemblait à ça. Aussi une autre marque qui a moins bien marché (pièces trop petites ?)

Märklin ne faisait pas que des trains: ici un kit pour faire son iPhone (1930)
Märklin ne faisait pas que des trains: ici un kit pour faire son iPhone (1930)

Allez, pour terminer cette visite du musée du jouet, encore une illustration de Gerhard Glück. J’adore !

Gerhard Glück - Les éléphants qui jouent au Mikado
Gerhard Glück – Les éléphants qui jouent au Mikado

Et pour clore cet article plus légèrement qu’il n’a commencé, je vous livre en pâture cette fontaine du centre de Nuremberg intitulée « Le Carrousel de Mariage » et qui est censée en illustrer ses différentes phases. Le meilleur et le pire, donc !

Le Carrousel de Mariage - Fontaine
Le Carrousel de Mariage – Fontaine

A suivre…

15. D’Allemagne

Comme le suggère ce titre de Patricia Kaas, nous sommes passés outre-Rhin. Roberto sort de France, heureux de se dérouiller les roues. Nous-mêmes avons un peu l’impression de démarrer notre périple ici, tout en sachant que cette sortie de territoire ne durera que 2 à 3 semaines puisqu’il faudra bien aller récupérer nos palettes en provenance de St Barth. Si les campagnes par lesquelles nous sommes arrivés ressemblent beaucoup aux nôtres, les villes ont plus de caractère. Les maisons sont soignées, fleuries, volontiers agrémentées de babioles. Les édifices publics et religieux sont à la fois massifs et raffinés dans leur architecture.

D'Allemagne
Roberto au vert dans la Forêt Noire, un spot nocturne très tranquille
Roberto au vert dans la Forêt Noire, un spot nocturne très tranquille

Nous faisons notre première halte à Baden-Baden, toujours fans de villes d’eaux, mais nous sommes restés sur notre faim car les deux établissements thermaux étaient fermés pour cause de vous savez quoi. La seule source publique que nous ayons pu trouver était munie d’un panneau interdisant de la boire en raison du risque de légionnelles. Dommage, car avec ses 69°C nous y aurions volontiers trempé un sachet de thé pour la pause. Nous avons néanmoins arpenté la ville et ses multiples ruelles permettant aux différents étages de communiquer (la ville s’étend de 180 à 668 m d’altitude). Nous avons dormi dans la forêt, noire évidemment, près de la station basse du funiculaire qui grimpe au sommet du Merkur, la montagne qui domine la ville afin de s’y rendre le lendemain. Un funiculaire entièrement automatisé, dans lequel il n’y a plus qu’à s’asseoir et à appuyer sur le bouton « start » pour que la machine se mette en route. Si la fonctionnalité du bouton n’était pas trop ambiguë (c’est comme en anglais mais avec l’accent allemand), ça n’a pas été le cas pour le distributeur de tickets où nous avons dans un premier temps acheté par erreur 2 tickets de bus. Il faut dire que Claudie n’a jamais pris de cours d’Allemand, tandis que, pour ma part, je me suis arrêté après les 2 premières années. Et les années collège, on sait ce que ça vaut. J’étais d’ailleurs, en tant que délégué de classe, chargé de faire fonctionner le magnéto-cassettes, ce qui ne m’a pas aidé à me passionner pour la langue. Mais avec l’outil formidable qu’est Google Traduction, nous ne nous en sortons pas si mal. Il suffit de pointer l’appareil photo vers le panneau qui nous intéresse pour que l’incompréhensif texte en germanique se transforme non pas en langue de Molière mais en un franco-charabia à peu près compréhensible. La seule difficulté est pour les textes manuscrits. On peut causer à la machine aussi, mais nous réservons cela aux situations désespérées.

Entrée des anciens thermes
Hall des anciens thermes
Hall des anciens thermes
Détail d'une frise à Baden Baden
Détail d’une frise à Baden Baden

Le funiculaire de Baden Baden
Le funiculaire de Baden Baden
La vue au sommet du Merkur
La vue au sommet du Merkur

Deux jours plus tard, nous parvenons par d’étroites routes de campagne (merci le GPS qui nous évite les dangereuses autoroutes allemandes) à Heidelberg, parait-il une des plus belles villes d’Allemagne et capitale du romantisme. Tant mieux, les amoureux que nous sommes 😉 se sont fondus dans la masse ! Nous avons commencé par la rue piétonne la plus longue d’Europe (2,6 km tout de même) pour nous rendre à l’Office du Tourisme chercher, comme nous le faisons le plus souvent, des recommandations et une carte détaillée de la ville avec si possible des parcours découvertes. Le soir nouvelle nuit en forêt près d’un funiculaire, mais cette fois à sa station haute pour apprécier le décor dès le petit matin et rejoindre le magnifique château en grès rouge du XVème siècle, un moment la demeure de « Monsieur » et « Madame », respectivement le frère de Louis XIV et son épouse locale Elisabeth-Charlotte. Merci aux audioguides en Français ! Par ailleurs, à tous ceux qui doutent encore de l’intérêt de la vaccination, nous avons du montrer patte blanche avant de monter dans le funiculaire, à l’aller comme au retour, en produisant nos certificats sur TousAntiCovid. A défaut, nous aurions dû faire un test dans les 48h !

Vue générale d'Heidelberg
Vue générale d’Heidelberg
Tour du château d'Heidelberg
Tour du château d’Heidelberg
Heidelberg et son château célèbre
Heidelberg et son château célèbre

Nous poursuivons notre parcours bavarois par Rothenburg ob der Tauber, cité médiévale magnifiquement conservée, aux décors de cartes postales, dont on peut retenir quelques chiffres intéressants :

3 litres et demi : c’est la quantité de vin qu’a du boire en une seule traite le maire de la ville en 1631 pour sauver celle-ci de la destruction, relevant le défi lancé par l’armée catholique qui l’occupait depuis 3 mois. L’histoire ne dit pas comment il a fêté ça ensuite…

87% : c’est le record national des votes en faveur d’Hitler lors des élections présidentielles de 1932. Il ne sera pas élu pour autant, ne faisant que 37% au plan national. Mais se rattrapera plus tard hélas.

1/3 : c’est la part de la vieille ville détruite par erreur le 31 mars 1945 par les américains qui ciblaient un général nazi. Heureusement, une aide internationale permettra la reconstruction. Oh la bavure !

365 : c’est le nombre de jours par an où l’on prépare Noël au Musée Allemand de Noël. Nous l’avons visité le 21 juin, premier jour de l’été. Pourquoi pas ? Féérique, mais photos interdites. Vous pouvez toujours jeter un œil sur leur site : https://christmasmuseum.com.

42 : c’est le nombre de tours qui hérissent les remparts de la ville sur lesquels on peut cheminer.

7 euros : c’est le prix modique qu’il faut débourser au Kriminal Museum pour une immersion dans le monde de la torture, du Moyen-Age jusqu’aux dernières guerres. De nombreux instruments sont exposés avec leur mode d’emploi. Au Moyen-Age, la torture était une étape comme une autre dans la procédure policière, automatique dès lors que le délit était « probable » et les témoignages insuffisants. Belle époque ! Bon, le musée décrit aussi 1000 ans d’histoire du droit en Allemagne, ça finit sur une bonne note, ouf !

FFP2 : ce sont les masques qu’il faut porter dans tous les lieux publics de la ville. Alors qu’en France ces masques sont réservés aux professionnels de santé et autres professions à risque élevé, ils sont ici imposés à tous les chalands. Il nous a fallu en acheter chez un apothicaire (pharmacien teuton).

Rothenburg ob der Tauber, la cité médiévale
Rothenburg ob der Tauber, la cité médiévale
Rothenburg ob der Tauber, la cité médiévale
Rothenburg ob der Tauber, la cité médiévale

Oui, c'est bien une VolksWagen !
Oui, c’est bien une VolksWagen !

Mais peut-être pas celle-là, qui est la vitrine du Musée Allemand de Noël
Mais peut-être pas celle-là, qui est la vitrine du Musée Allemand de Noël

Le musée du crime médiéval, un masque de "honte" et un manuel de torture...
Le musée du crime médiéval, un masque de « honte » et un manuel de torture…

La route se poursuit maintenant vers Nuremberg, tout un programme… Auf Wiedersehen !