Une fois n’est pas coutume, je commencerai par un coup de gueule. L’extension logicielle qui m’a permis de construire le quizz du dernier article m’informe sans que j’aie demandé quoi que ce soit du nombre de personnes qui l’ont réalisé. J’ai été triste de découvrir que vous n’étiez que cinq ! Je reconnais bien là mon noyau de lecteurs fidèles, ceux qui m’envoient régulièrement des messages, et je les en remercie d’autant plus chaleureusement. Mais tout de même, cinq lecteurs sur plus de cinquante abonnés ce n’est pas grand-chose ! Je m’interroge du coup sur l’intérêt de poursuivre la rédaction de ce blog et bien entendu sur les raisons de ce désintérêt. Ma prose peut ne pas convenir, ce n’est certes pas de la littérature. Je me demande par ailleurs si ce n’est pas le sujet qui vous désintéresse ainsi. Nos « vacances » perpétuelles peuvent en agacer plus d’un, ou tout simplement ne pas présenter d’intérêt pour la majorité d’entre vous qui êtes bien dans votre propre vie. Bon, je ne vais pas faire de sondage pour connaître les raisons, mais si vous tenez à la poursuite de ce blog, exprimez-le en laissant un commentaire (lien en bas de page) ou en m’envoyant un message via le formulaire de contact.
Dans l’attente de votre réaction, voire en guise de relais, j’ai ouvert un compte Instagram que j’essaie d’alimenter quotidiennement, avec des textes plus courts. L’éphéméride ci-dessous, à part le chapitre sur Varsovie, en reprend les textes et certaines photos.
Jeudi
Varsovie : visite du Musée de l’histoire des juifs polonais, installé sur le site même du ghetto. Une visite en manière de piqûre de rappel pour ne jamais oublier la folie des hommes. Et ne jamais penser que cela ne puisse pas se reproduire. 6 millions de personnes tuées parce que leur tête ou leur religion ne convenaient pas à d’autres. Dont 3 millions à Varsovie, soit 90% de la population juive de l’époque
Vendredi
Parcours piéton dans la ville. En commençant par une rue bordée de globes terrestres, chacun sur un thème écologique. En poursuivant par le musée Chopin, malheureusement fermé à l’heure où nous sommes passés. Nous reviendrons peut-être plus tard. Nous rejoignons ensuite la vieille ville, totalement reconstruite après avoir été rasée au cours de la 2nde guerre mondiale, mais sur un style reflétant d’abord l’occupant soviétique, puis se modernisant à partir de l’indépendance. Un mélange des genres du plus bel effet. Sur la place du Palais Royal, nous assistons à une parade militaire. La fanfare était encadrée de beaux fourgons Mercedes Sprinters décorés de militaires semblant dire « Engagez-vous, vous allez voir, la vanlife c’est super ! ». Quelques ruelles pavées plus loin, nous découvrons la place du marché, encadrée de magnifiques bâtiments aux façades multicolores (enfin des couleurs pas trop vives sous le ciel gris du jour) et souvent décorées de fresques ou de bas-reliefs. C’est LE quartier touristique avec les bas-restaurants en terrasse et les boutiques de souvenirs, encore que peu achalandés en cette saison creuse. Mais nous imaginons parfaitement la foule estivale qui se bouscule en partageant ses microbes. Halte ensuite devant la tombe du soldat inconnu, gardée par deux soldats en permanence mais qui tournent le dos à la flamme : s’apercevraient-ils de quelque chose si le vent l’éteignait ? Tentative de visite ensuite du musée de la vodka, malheureusement fermé. Nous nous rabattons sur un chocolat chaud bien épais, aux chamallows pour Claudie et aux cerises à l’eau de vie pour moi. Passage enfin devant le monument dédié à la mémoire des insurgés du ghetto de Varsovie, qui ont tous perdu la vie dignement face aux soldats allemands. C’était de toutes façons à qui perd perd. Il nous reste à reprendre Roberto pour un parcours de nuit très embouteillé jusqu’à notre spot nocturne, exceptionnellement un camping pour donner un coup de boost à notre batterie, pas trop soutenue en ce moment, ni par les panneaux solaires qui produisent peu ni par le peu de kilomètres que nous parcourons.
Samedi
Immersion dans le monde des néons. Le néon en tant qu’enseigne lumineuse a été mis au point par le français Georges Claude en 1910. Il a découvert que ce gaz, rien de moins que le 5ème élément en masse dans l’univers, placé dans un espace clos comme un tube de verre devenait lumineux lorsqu’il était excité par un courant électrique. Le chimiste déposa son brevet et devint riche et célèbre en vendant des enseignes dans le monde entier. L’histoire nous est racontée dans une vieille usine de Varsovie, qui a récupéré nombre d’anciens néons de la ville ou des environs, dont l’extinction, si l’on peut dire, a été initiée par l’occupant soviétique qui ne voyait dans ces enseignes publicitaires qu’une marque du capitalisme, puis confirmée par l’arrivée des lampes fluorescentes et enfin des LED.
Dimanche
Lublin et Zamosc, deux villes remarquables par leurs centres historiques style renaissance, avec façades colorées ou ornées de motifs ou bas-reliefs. Particulièrement photogéniques, même si le soleil souvent caché derrière les nuages n’a pas permis d’en faire ressortir le meilleur. Au moins il faisait encore jour, le coucher de soleil sur la dernière photo a été pris à 16h ! Le chevalier sur la photo, Jan Zamoyski a donné son nom à la ville de Zamosc qu’il a fait aménager lui-même par un architecte italien, d’où la différence de style avec les villes et pays voisins.
Lundi
Étape dans le charmant village de Zalipie où les habitants se sont donnés le mot pour décorer leurs maisons, leurs fermes, leurs ruches et même leur église de motifs floraux peints. C’est en fait une tradition de cette région de Pologne depuis 2 siècles. La plus forte concentration est ici.
Mardi
Cracovie l’ancienne capitale, rare ville polonaise épargnée par les bombes allemandes. Sa place du marché à la fois touristique et authentique, ses portes moyenâgeuses, son château, son dragon cracheur de feu, son pape adoré, et ses pierogi (raviolis polonais)
Mercredi
La fabrique Schindler ça vous dit quelque chose ? C’est bien sûr celle de cet entrepreneur allemand qui a sauvé ses 1100 ouvriers juifs d’une mort programmée, histoire si bien racontée dans le film de Spielberg. Nous avons revu le film puis avons visité la fabrique dans la foulée. Elle n’est plus en activité mais on y trouve encore le bureau d’Oscar Schindler, quelques vieilles casseroles et surtout une belle exposition sur l’histoire de Cracovie et de sa communauté juive pendant ĺa 2ème guerre mondiale
Jeudi
Point d’orgue de notre parcours historique à la mémoire du génocide juif, la visite du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz. Vous n’aurez que des photos d’extérieur ici, c’est déjà assez glauque. Nous garderons pour nous et par respect les preuves matérielles de l’abominable shoah (empilements de valises, de vêtements, de chaussures et nombreux objets soutirés aux malheureuses victimes, montagnes de cheveux) et toutes les photographies de l’exposition. Nous n’oublierons rien, j’espère que vous non plus.
Vendredi
C’est notre dernier jour en Pologne. La journée sera consacrée aux « basses besognes » du voyage : lavage-séchage du linge en laverie self-service (env. 9 € le tout pour 14 Kg), vidage des eaux usées (gratuit), pleins d’eau potable (gratuit), de carburant (1,34 €/l de gazoil) et même d’AdBlue (0,88 €/l). Il nous faut aussi en prévision de notre passage en République Tchèque nous inscrire sur leur site administratif (règle covid) et acheter en ligne la vignette pour les autoroutes (12,50 € pour 10 jours). Il ne reste plus qu’à rouler vers le 12ème pays de notre parcours.