45. Des chemins séparés

Temporairement, le titre du blog n’est plus d’actualité : nous ne sommes plus ni sur les routes ni avec Roberto, nos chemins s’étant séparés à Anvers. Mais c’est pour mieux se retrouver bien sûr !

Notre envol par étapes vers le Mexique

1. Anvers – Saint-Barthélemy

La baie de Saint-Jean et l’hôtel Eden Rock à Saint-Barthélemy

Pendant que Roberto se gèle les roues sur son quai d’Anvers, nous nous envolons pour les Antilles. Enfin plus précisément vers Saint-Barthélemy, notre île de cœur. Le qualificatif se justifie d’abord par le fait que nous y ayons vécu et travaillé pendant dix très belles années, ensuite parce que nous y avons encore notre résidence principale dont la location nous permet de poursuivre notre voyage, enfin et surtout parce que nous y avons laissé des amis d’exception que nous allons avoir l’immense plaisir de retrouver. Tout en échappant à la morosité climatique et politique métropolitaine : en à peine quelques heures d’avion, le ciel gris devient bleu azur, les arbres décatis retrouvent leurs feuilles, la mer verdâtre reprend sa couleur turquoise, le thermomètre grimpe de 25 degrés, les visages réapparaissent détendus et le ti ‘punch reprend toute sa saveur. Je me demande s’il n’y a pas une relation entre les deux derniers… Quel bonheur en tout cas que de revoir ses amis laissés dix mois plus tôt ! Nous passons de bons moments chez les uns et les autres et retrouvons un peu de notre vie d’antan. Joignant l’utile à l’agréable, nous profitons aussi de l’étape pour régler quelques questions administratives du genre récupérer le courrier en instance, régler le loyer de la boîte postale, commander nos permis de conduire internationaux. Nous jouons aussi les touristes et allons vérifier que la tombe de Johnny est toujours bien visitée dans son petit cimetière de Lorient et que les frites de patates douces sont toujours aussi savoureuses au bar de l’Oubli.


Belle vue le matin au réveil, avec les sucriers venus prendre leur petit-dej.



2. Saint-Barthélemy – Miami

Après une semaine sur place, l’envie de bouger nous reprend. D’ailleurs, des courriels d’American Airlines nous rappellent que nous avons un avion à prendre, ou même deux puisque pour rejoindre Mexico il nous faudra faire étape à Miami. En montrant patte blanche avec un formulaire de santé à remplir en ligne pour l’accès à Sint Maarten, un test antigénique négatif, l’autorisation de voyage Esta plus un autre questionnaire de santé en ligne pour les États-Unis, et enfin deux autres formulaires pour le Mexique. Nous connaissons maintenant nos numéros de passeport et leurs dates d’émission et d’expiration par cœur, les doigts dans le nez pourrait-on dire, l’expression ne convenant toutefois pas aux tests antigéniques. Nous arrivons dans la nuit à Miami et profitons du joli quadrillage étincelant formé par les rues et les avenues. Nous n’avons qu’une journée de visite disponible avant notre dernier avion et portons notre dévolu sur le quartier de Little Havana. Un concentré de la capitale cubaine dans un quartier à l’ouest du centre-ville de Miami. Bus exotiques, fresques murales, joueurs de dominos, enseignes extravagantes, trottoir des célébrités cubaines, un vrai dépaysement qui ravit notre soif de découvertes un peu mise en sommeil depuis un bon mois. De bonne augure pour les prochaines étapes !


Miami scintillante lors de notre arrivée le soir




3. Miami – Mexico

Survol de Miami au départ vers le Mexique

Dernière étape, dernier avion, toujours avec American Airlines qui ne nous laissera pas un souvenir impérissable. Service low-cost à bord, écrans endommagés, l’association des deux laissant toujours planer un doute sur la qualité de l’entretien des avions. Et coup sur coup, la compagnie nous fait poireauter longtemps sur le tarmac. A l’arrivée à Miami, c’était plus d’un quart d’heure d’immobilisation soi-disant pour attendre qu’une porte se libère. Au départ ce matin, il s’est passé plus de 35 minutes entre le repoussage et le décollage. En cherchant une illustration pour mon article, j’ai découvert sur le net qu’American Airlines était coutumière du fait et qu’elle avait même été condamnée à 1,6 millions de dollars d’amende pour rétention abusive de passagers dans leurs avions immobilisés sur le tarmac. Bon, l’important était d’arriver et nous voilà maintenant à Mexico pour de nouvelles découvertes. Hasta luego !


Et pendant ce temps Roberto prend le large…

La croisière de Roberto. On aurait préféré le « Wonder of the Seas » mais il n’était pas dispo avant mars

Avant de quitter les Iles du Nord, nous apprenons enfin que Roberto est bien monté à bord du Yokohama. Nous suivons le navire sur les sites Marine Traffic et Vessel Finder. Ces sites donnent des informations complémentaires. En cliquant sur les liens ci-dessus, vous pourrez aussi suivre le trajet comme nous. Nous savons ainsi que venant de Brème notre cargo spécialisé dans le transport de véhicules, âgé de 22 ans et battant pavillon Singapourien, a passé 2 jours à Anvers avant de partir à Southampton puis au Havre. Au moment de la publication de cet article, il fait route vers Vigo en Espagne. Pour l’instant le Yokohama accuse 2 ou 3 jours de retard mais tout est relatif car les étapes pouvant varier, nous n’aurons l’estimation d’arrivée qu’une fois amorcée la dernière liaison.

La position relevée au 22 janvier sur le site Vessel Finder

8. Le grand départ !

départ de gustavia
Départ de St Barth – 17/4/2021 – 8h45

Nous quittons Saint-Barth, son soleil, sa chaleur, sa sécurité, ses boutiques et ses restaurants ouverts pour une vie meilleure dans une métropole confinée, grisailleuse, froide, insécure, confinée à 10 km le jour et sous couvre-feu la nuit. N’est-ce pas marcher un peu les pieds sur la tête ? Oui, le moment choisi ne parait pas le plus propice, mais une date c’est une date et notre départ était depuis longtemps organisé pour ce jour-là. Et puis nous sommes dûment tamponnés et vaccinés, aucun papier, aucune attestation ne manque dans le classeur infailliblement organisé par Claudie. Nous avons des motifs impérieux en veux-tu en voilà pour les différentes destinations, surfant sur notre absence totale de domicile : jusqu’à Toulouse, nous sommes censés rejoindre à Agen notre fils, lui-même censé nous héberger dans son studio jusqu’à ce que nous dénichions un logement. De Toulouse à Rodez, dans la direction opposée à Agen donc, nous rejoignons Charlène, notre hôte Airbnb, censée nous héberger dans sa maison jusqu’à ce que nous trouvions à nous loger. C’est Roberto que nous trouverons à Rodez, mais comme les autorités n’admettent pas qu’un fourgon aménagé soit une résidence, ce qui complique la vie de nombreux nomades qui y vivent à l’année, il nous faut un autre motif. Une fois l’aménagement finalisé nous rejoindrons Agen avec une nouvelle attestation de notre fils, en attendant l’assouplissement de la règle des 10 Km annoncée le 3 mai. En réalité, à part les tests PCR exigés avant chaque embarquement, rien d’autre ne nous sera demandé tout au long de notre voyage. Nous sommes presque déçus !

Arrivée à Toulouse – 18/4/2021 – 11h

Nous abandonnons ensuite la ville rose dans une voiture de location dont le caractère hydride m’aura permis de me ridiculiser auprès du loueur. Celui-ci m’avait auparavant proposé de me surclasser, me demandant si je conduisais « tout type de véhicule », notamment à boîte automatique. Et moi de confirmer que oui, à Saint-Barth il n’y avait que ça. Et puis au volant du véhicule, une Nexus toute neuve, j’ai cherché en vain où insérer ma clef de contact. Je me suis cru sauvé en apercevant le bouton du démarreur (j’ai déjà eu ça sur un Renault Espace précédemment) mais j’ai eu beau presser dix fois, la voiture n’a pas plus réagi qu’un comateux sous anesthésie générale. Je suis retourné vers le loueur qui m’a répondu goguenard que, ben oui, une voiture hybride, ça démarre sur le moteur électrique, donc qu’il faut juste appuyer sur la pédale pour que ça avance ou recule !

J’ai eu un peu l’impression qu’après 10 ans à St Barth, isolé de la vraie vie, je débarquais de ma campagne profonde…