Sans aucunement être monotones, certaines observations se répètent au cours de notre voyage et attirent inévitablement notre attention. Voici l’occasion d’en rassembler ici quelques-unes.
Paysages grandioses à gogo
La route est un émerveillement permanent. Nous traversons régulièrement des paysages magnifiques, qu’il n’est pas souvent facile de prendre en photo car on ne peut s’arrêter à tout moment faute de risquer le carambolage derrière nous ou le couchage de Roberto sur le flanc en raison des accotements « non stabilisés » comme ils disent. Voilà pourquoi vous verrez plus souvent des villes, plus enclines à poser sagement devant nos objectifs. Mais nous avons tout de même pu capturer de beaux paysages, que nous vous livrons ici.
Tunnels à gogo
Il n’est pas rare que sur certaines routes on passe la moitié de son temps dans les tunnels. C’est même quelquefois frustrant de voir un joli paysage s’interrompre toutes les dix minutes. Et ce ne sont pas de petits tunnels. Déjà à Stavanger, nous avions, après un tunnel « classique » de 6,5 Km, enchaîné de suite avec un tunnel sous-marin de 14,5 Km, plus long que celui du Mont-Blanc. Assez impressionnant car au début on ne fait que descendre pendant plusieurs kilomètres. Mais deux jours plus tard, nous avons parcouru sans le savoir le tunnel routier le plus long du monde, s’étirant sur pas moins de 24,5 Km. Laerdal de son petit nom. Inutile de vous dire que l’on est content de revoir le jour à la sortie. L’avantage avec Roberto, c’est que nous aurions pu nous faire un petit café pendant le trajet. Il faut ajouter que les tunnels en Norvège n’ont pas de parois régulières comme les nôtres. Ils donnent l’impression d’avoir été taillés à la main. L’éclairage est souvent à minima. Parfois les parois sont légèrement peintes jusqu’à mi-hauteur, ce qui donne l’impression de circuler dans un glacier. Mais la plupart du temps c’est de la roche brute et sombre. Pour tromper l’ennui dans ces longs tunnels, souvent une zone éclairée différemment (ou tout court) marque le milieu du tunnel ou chaque étape de 5 Km. Mais le plus perturbé dans l’affaire, c’est notre GPS qui finit volontiers par abandonner lors des plus longs trajets, sans même reprendre à la sortie. Je suis sûr que s’il pouvait soupirer et hausser les épaules, il le ferait !
Façades multicolores à gogo
Dire que nous avions dû faire un gros détour à pied à Oslo pour trouver les deux seules rues encore composées de ces vieilles maisons colorées en bois. C’était sans imaginer que par la suite la plupart des villes que nous visiterons comporteront au minimum tout un quartier historique empli de ces seules maisons, voire la totalité d’un village dans certains endroits. C’est un régal pour les yeux, notre seul regret étant que le soleil ne soit pas toujours présent pour sublimer les couleurs de ces façades.
Églises en bois debout à gogo
Nous sommes en plein dans la région et elles sont effectivement légion. Elles datent du XIIe ou XIIIe siècle, vers la fin de la période Viking, un peuple qui maîtrisait la construction en bois si l’on en juge par les bateaux dessinés par Uderzo. Ceux qui les ont christianisés leur ont demandé de construire plein d’églises d’un coup, des églises qui résistaient aux tempêtes qui plus est, alors ils ne se sont pas privés. Il en existait plus de 2000 à l’époque, il en subsiste 28 aujourd’hui. Chaque étage est constitué de piliers d’angle reliés par des poutres, lesquelles supportent d’épaisses planches verticales, d’où le nom. La patine du bois permet de mesurer les années d’intempéries de toutes sortes.
Toits végétalisés à gogo
Peu aperçus en Suède, ils sont de l’ordre de la banalité en Norvège. Recouverts de mousse luisante comme de sapins de noël, d’herbes folles comme de longs cheveux bien peignés, ils intègrent magnifiquement les maisons qui les arborent (c’est le cas de le dire) dans le paysage, surtout quand tous les voisins s’y mettent. Allez, en voici quelques-uns : le grand touffu, le petit joufflu, le grand ridé, le mont pelé, ça vous rappelle sûrement un truc.
Décorations kitsch à gogo
Les norvégiens aiment bien placer tout un tas de bricoles derrière leurs fenêtres, que celles-ci donnent sur la rue ou non. Ils aiment tout autant installer dans leur jardin des statuettes en tout genre, de vieux vélos munis d’un pot de fleurs sur le porte-bagages. Ils aiment aussi décorer leurs boîtes aux lettres et, très nationalistes, orner leurs maisons d’un drapeau. Au moins quand on passe on est sûr de ne pas s’être trompé de pays !
Marches à gogo
Si nous marchons facilement des kilomètres en ville, nous nous lançons plus rarement sur les chemins de randonnées. Mais celle-là était incontournable. Nous avons même fait un bon détour dont un long tunnel sous-marin aller-retour pour y aller. Je parle de l’ascension de la falaise de Preikestolen. Elle se fait par un sentier de 4 kilomètres, soit environ 2 heures pour s’élever d’environ 500m. C’est assez raide, et surtout une bonne partie de la balade est constituée de marches taillées dans la roche avec des hauteurs très inégales qui limitent la régularité des pas. De temps en temps on se repose en traversant des tourbières sur de petites passerelles en bois qui nous ont beaucoup rappelé St Pierre et Miquelon. Et puis les marches reprennent, jusqu’à la dernière aux parois on ne peut plus verticales qui donne enfin la vue sur le fjord 604m plus bas. L’effet wouah est garanti.
Animaux sur la route à gogo
Plus nous allons vers le nord, plus il faut faire attention aux animaux qui traversent ou s’installent volontiers sur la route. Les panneaux mettant en garde contre ces incursions sont presque aussi fréquents que ceux annonçant des virages. Tout spécialement ceux annonçant des traversées de rennes, particulièrement frustrants parce que jusqu’ici nous n’en voyions jamais, du moins ailleurs que dans un zoo ou dans notre assiette. Mais nos voeux ont été exaucés il y a quelques jours lorsque nous avons aperçu un petit troupeau broutant le bitume – ou donnant cette impression – à une centaine de mètres devant le capot de Roberto. Personne derrière nous heureusement. Nous avons pu approcher lentement sans trop les effrayer et sortir les smartphones à temps.
Visites à gogo
Ce dernier chapitre est un peu fourre-tout, certes, mais ces visites jalonnent notre voyage. Elles n’ont pas toujours de rapport entre elles, alors je vous les livre comme ça, dans un ordre plutôt chronologique. Bonne balade !
Stavanger, son musée de la conserverie (fermé) et ses maisons de pêcheurs devenues chic
Bergen, et ses entrepôts en bois du XIIIème inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco
Flåm, son étrange bateau de croisière au fond du fjord et son petit train aux 20 tunnels
Laerdal, ses vieilles maisons et son centre du saumon norvégien
Lillehammer, la ville olympique mais pas que
La mine de cuivre de Roros
Tronheim, ses maisons sur pilotis, sa cathédrale
Saltfjellet, où l’on franchit le cercle polaire
En attendant Bodø…
…nous sommes allés observer le « Saltstraumen » (ruisseau salé en Norvégien) un courant de marée qui se forme dans un chenal entre 2 îles, paraît-il impressionnant, pouvant circuler jusqu’à 20 noeuds. Bien que nous ayons attendu le meilleur moment (la marée haute), ni nous ni la mouette (terme générique) n’avons été impressionnés. C’est peut-être la basse saison… Il ne nous restait plus qu’à rejoindre Bødo, notre port d’embarquement pour les Iles Lofoten, bien plus joli.
J’écris maintenant ces lignes dans le ferry qui nous transporte vers les îles Lofoten. Ça va nous changer des Caraïbes, tiens !