Saison 1 Épisode 43 final

Notre première boucle européenne, notre saison 1 donc, se termine par un retour dans l’hexagone, un passage nécessaire pour revoir la famille et les amis – la période de fêtes tombe juste à point – mais aussi pour préparer la saison 2 qui sera …américaine, avec un départ prévu mi-janvier vers le Mexique. Avant la narration de ces préparatifs dans un prochain article, voici les dernières étapes de notre parcours avant l’arrivée dans la région parisienne.

Hors saison


En nous rendant à Bayreuth, nous n’espérions pas assister à un concert de Wagner le soir même. Les places du célèbre festival sont d’ailleurs réservées parait-il 7 ans à l’avance. Nous espérions tout de même trouver quelques lieux touristiques ouverts. Que nenni ! Non seulement presque tout était fermé ce lundi, mais en plus nous avions l’impression que toute la ville était en travaux. Opéra emballée de plastique, rues envahies d’engins de chantier, musée Franz Liszt fermé, musée Jean Paul fermé (pas grave celui-là, on ne le connaissait pas) et maison de Wagner fermée. Seule la tombe de ce dernier était ouverte, enfin je veux dire accessible. La seule façade en très bon état, voire quasiment neuve dans cette ville était l’entrée …d’un garage souterrain, décorée de volailles multicolores !

Nous avons alors fui la ville en poussant une petite marche de 8 km pour aller voir le château et nous sommes tombés sur …des tracteurs et des camions, dans l’allée même menant à l’édifice ! Nous avons tout de même pu faire le tour de ce dernier, les extérieurs restants accessibles au public, encore heureux ! Et nous étions tout seuls, vive le hors saison !





Main-hattan

Vous le saviez peut-être, c’est le nom donné à la skyline formée par les gratte-ciels de Francfort, le Main étant le nom de la rivière qui traverse la ville, et l’allure générale ayant effectivement un petit air new-yorkais. Ces tours de verre sont majoritairement celles des établissements financiers qui font la réputation de la ville, et parmi elles figure la Banque Centrale Européenne. Tout cela peut s’observer des quais, mais c’est encore mieux du haut de la tour de la Cathédrale Saint-Barthélemy dont on ascensionne les 95m par un étroit escalier en colimaçon assez vertigineux sur la fin. La place du marché, habituellement très photogénique en raison des édifices qui la bordent et d’une belle fontaine est envahie par le marché de Noël dont on va dire qu’il a aussi son charme malgré l’ambiance alourdie par les mesures sanitaires (masque et pass obligatoires à l’entrée)





Suite du bad trip

Pas d’inquiétude, je parle de notre itinéraire jalonné de stations thermales (bad=bain en Allemand). Wiesbaden en est l’une des plus anciennes d’Europe. Nous nous attendions donc à du spectaculaire. 26 sources d’eau chaude et 1 d’eau froide pensez donc. Mais on sent l’arnaque car de ces 26, 15 sortent de la même fontaine en centre-ville, appelée la fontaine marmite, certes joliment multicolore et fumante mais pas plus impressionnante que celles de Tchéquie. C’est terrible d’avoir des références, on devient difficile ! Les autres sources, donc 9 si j’ai bien compté, sont restées bien cachées. Probablement dans les quelques établissements thermaux de la ville qui ne se visitent pas, du moins le temps d’un après-midi.

Nous avons pu tout de même entrer dans le hall de la « maison de cure » (Kurhaus), ancien établissement thermal principal de la ville devenu un ensemble luxueux avec salles de spectacles et de réception, restaurant et casino. Déjà l’extérieur du bâtiment ne paie pas de mine avec son côté temple grec, mais l’intérieur est splendide, en particulier avec sa pièce maîtresse saisonnière, un arbre de Noël géant constitué entièrement de poinsettias. L’appareil photo a bien crépité, mais tout est dans la boîte (je n’ai pas trouvé d’autre transition avec la dernière photo).


Trèves, l’allemande romaine

Cette cité charmante au bord de la Moselle a conservé pas mal de traces de son origine romaine : un bel amphithéâtre, les thermes de l’empereur et ceux de Barbara (le nom ne vient pas de la chanteuse mais de Ste Barbe la patronne des pompiers), un pont romain et la Porta Nigra, l’emblème de la ville. D’autres édifices valent le détour, comme ce palais princier de style rococo, cette église (Notre-Dame) de style cocorico (je dis ça à cause de ses vitraux français) et cette cathédrale (St Pierre) la plus ancienne d’Allemagne.

Bien sûr, comme dans toute bonne ville allemande à cette période, la place du marché est très animée et occupée par un marché de Noël. Dans un autre registre, on trouve à Trèves la maison natale de Karl Marx. Les habitants en sont fiers paraît-il. Surtout que la valeur immobilière de la maison s’envole. L’enfant du pays a bien su faire fructifier son capital !





Chez ma tante

C’est là, à Vendeuvre-sur-Barse, que nous avons notre base logistique. Un bien grand mot pour dire que nous y stockons quelques cartons en attendant de nous poser dans une maison dans quelques années …ou quelques décennies. Rien à voir donc avec l’établissement de prêts sur gages bien connu des jeunes de mon âge, notre stock étant sans contrepartie. Mes parents étant tous les deux enfants uniques, je n’ai pas non plus de tante – il s’agit de celle de mon épouse – mais je la considère comme telle. Le genre de personne qui vous accueille toujours à bras ouverts, à cœur ouvert et même à frigo ouvert… Qui est toujours de bonne humeur. Qui ne dit du mal de personne. Grand-mère idéale (comme on dirait gendre idéal) pour ses petits-enfants, elle doit être aussi mère idéale (ses enfants le disent en tout cas) et donc logiquement tante idéale.

Le temps maussade n’étant pas propice aux photos, j’ai tout de même pris quelques clichés de « chez ma tante » pour vous les présenter à la manière d’un musée.

L’entrée du musée

L’inévitable oeuvre d’art moderne à l’entrée

La collection d’assiettes en porcelaine « Les quatre mousquetaires » (D’Artagnan a brisé la sienne d’un coup d’épée malencontreux)

La collection de 250 verres « Chats écrasés » (on a l’impression de n’en voir que 10 mais c’est justement l’effet dix verres recherché)

L’horloge gastronomique
Le parc arboré

La caisse …

Le service à café « Blanche-Neige et les 6 nains » (vous savez que, malheureusement, Atchoum n’a pas survécu à la pandémie)

La soupière spéciale Covid (pour servir la soupe à la gris masque)

Je laisse à votre sagacité la dernière légende (solution en fin d’article)

Park4night

Copie d’écran du site Park4night.com

J’ai dû déjà vous parler de cette application communautaire dont nous nous servons assez souvent pour trouver des parkings en centre-ville ou des emplacements adaptés à une pause nocturne. La description comporte suffisamment de renseignements (photos, revêtement et pente du terrain, caractère gratuit ou payant, quiétude de l’environnement, services à proximités de type eau, toilettes, zones de vidanges, commerces à proximité ou encore qualité du réseau mobile) pour nous permettre de trouver l’endroit qui correspond à nos critères.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Paris comporte pas mal de propositions, y compris gratuites, tout à fait honorables en termes de bruit urbain et de sécurité. Nous en avons testé deux, l’une gratuite devant l’hippodrome de Longchamp, assez calme mais un peu excentrée, et l’autre payante dans le 7ème arrondissement, à deux pas de la Tour Eiffel, très bien placée en regard des rendez-vous que nous avions dans le quartier et de toutes façons à 50m d’une station de métro. Très bien pour profiter quelques jours de la capitale, toujours agréable à visiter, notamment en cette période de fêtes.




Voilà donc que se termine cet article. Nous allons passer tranquillement les fêtes en famille et préparer notre shipping pour le Mexique. Je vous en dirai davantage la prochaine fois. A bientôt !

saison des moutons
Moutons tondeurs de gazon en plein Paris. Sheeping ?

P.S. Solution de l’énigme : l’étoilette

22. La poule du Bois de Boulogne

Roberto au Bois de Boulogne
Roberto un peu perdu au milieu de ses congénères

Pour la première fois en trois mois, Roberto et nous sommes allés au camping. Mais pas n’importe quel camping : le Camping de Paris s’il vous plaît. Par principe nous n’affectionnons pas particulièrement ce genre d’endroit, préférant les endroits naturels et calmes à la promiscuité, mais le choix d’un camping dans notre courte étape parisienne présentait l’avantage indéniable de ne pas avoir à circuler et stationner dans la capitale. Le Camping de Paris est situé dans le Bois de Boulogne, en bordure de Seine, avec pour adresse Allée du Bord de l’Eau, c’est dire. Nous avons à l’arrivée senti nos craintes se confirmer lorsqu’il a fallu faire la queue derrière plusieurs véhicules imposants rien que pour rentrer, et aussi faire la queue à l’accueil pour gérer l’administratif. Mais un petit quart d’heure après c’était fait, et nous détenions le plan magique du lieu pour nous guider jusqu’à notre emplacement de 90 m², entre 2 haies et avec un arbre au milieu. Mais Roberto est svelte et malgré un désir irrésistible de se frotter contre l’écorce à la manière d’un Baloo, il a réussi à se faufiler entre l’arbre et la haie, pour un repos de deux nuits. Au final le camping s’est avéré étonnamment calme malgré un taux de remplissage assez élevé. Et bien desservi par plusieurs lignes de bus rejoignant le centre-ville en moins d’une heure de trajet. Nous avons pu faire tout ce que nous avions prévu et sommes repartis le surlendemain matin de notre arrivée sous un beau soleil. Mais quel rapport avec la poule me direz-vous ?

J‘y viens.

Le titre était bien sûr une accroche et, bien que stationnés dans le Bois de Boulogne à bord d’un fourgon, nous n’avons aperçu aucune de ces dames que vous imaginiez, ni même n’avons été sollicités. Enfin ça c’était parce que nous étions à l’intérieur du camping. En fait de poule nous n’en avons vu que le nid. Mais un beau, aussi profond qu’inattendu sur cette belle Allée de Longchamp. Tout de suite après le choc, rançon des véhicules modernes, une série d’évènements se sont produits simultanément et spontanément : les feux de détresse se sont allumés, le plafonnier également, les portes se sont déverrouillées et le moteur s’est arrêté. Une alarme sonore du genre de celle émise par une centrale nucléaire juste avant son autodestruction se serait déclenchée que n’en aurions pas été davantage surpris. Naturellement, quasiment tous les voyants se sont allumés sur le tableau de bord, ainsi qu’un message indiquant que le moteur avait été coupé « par sécurité » et qu’il fallait consulter la notice pour désactiver l’alarme et pouvoir redémarrer le moteur. Nous voilà donc en train d’expérimenter notre première panne en plein Paris. Difficile de faire pire ! Heureusement, l’Allée de Longchamp est peu fréquentée à cette heure de la journée. Je sors me déguiser en gilet-jaune et vais installer mon triangle de sécurité pendant que Claudie consulte le mode d’emploi de Roberto. Nous trouvons assez rapidement les explications sur la nature de la panne : en cas de choc un peu fort, un contacteur de sécurité coupe l’arrivée du carburant afin de limiter le risque d’incendie. Il suffit donc de réenclencher ce contacteur pour pouvoir redémarrer. Le problème est que les explications du manuel pour le trouver sont plutôt obscures. Laissant supposer d’abord qu’il est situé près de la batterie. Je pars donc chercher la batterie, plutôt sous le capot comme pour la totalité des véhicules que j’ai eu en ma possession jusqu’ici. Encore faut-il savoir ouvrir ce capot. D’habitude, il suffit de soulever un petit levier sous le tableau de bord, comme pour la totalité des véhicules que j’ai eu en ma possession jusqu’ici. Mais impossible de trouver ce f… levier. Claudie ressort le manuel et détermine que la chose se révèle en ouvrant la portière avant, ce qui est confirmé rapidement. Une fois le capot ouvert, rien qui ressemble de près ou de loin à une batterie. Une nouvelle exploration du manuel indique qu’elle est à l’intérieur de l’habitacle, sous les pieds du conducteur. Effectivement elle apparait après avoir dégagé les tapis de sol et déclipsé une espèce de couvercle en plastique. Mais pas le fameux contacteur. Je vous rappelle que pendant ce temps-là, une foultitude de véhicules défile autour de nous. Je suis à deux doigts d’appeler l’assistance quand me vient l’idée de chercher sur Internet. « Google est ton ami » n’arrête-je pas de seriner à mes proches quand ils cherchent une information, pourquoi ne pas avoir appliqué cela à moi-même de suite ?

J’ai dû taper les bons mots clefs car la première image proposée par mon ami est celle du contacteur en question et permet de le localiser assez rapidement, sous le tableau de bord côté passager, loin de la batterie donc. Claudie enclenche le biniou (ou le bitin, c’est comme vous voulez), je teste le démarreur et ouf, Roberto sort du coma ! Le temps de remettre en place les différents caches, de récupérer le triangle et de me remettre en civil, nous quittons les lieux rapidement. Moins d’un kilomètre plus loin, nous tombons dans un embouteillage à l’entrée sur l’autoroute A1. Nous nous consolons en nous disant que si la panne était arrivée ici, ça aurait été bien pire. Et qu’au final la mésaventure nous aura appris plein de trucs utiles sur Roberto.

Après une bonne journée de route, nous sommes aux portes du Luxembourg. Enfin, une frontière à franchir !