89. Expérience utilisateur

Voilà presque 3 ans, en plein confinement, nous échafaudions nos plans pour ce tour du monde et tentions de définir le véhicule idéal qui conviendrait à notre projet. C’était l’un des premiers articles de notre blog, à retrouver ici. 21 mois et 66 000 km après notre départ, il nous a semblé intéressant de jeter un œil sur nos choix initiaux et d’en dresser le bilan : ferions-nous les mêmes aujourd’hui ?

Roberto encore totalement virtuel
Roberto encore totalement virtuel 6 mois avant sa naissance
sa conception soigneuse a été axée sur l’autonomie sans sacrifier le confort pour autant

Retour sur les choix initiaux

Le plus simple est de reprendre l’article tel qu’il a été publié le 15 avril 2020 (1 an avant notre départ) et de le commenter :

« Notre véhicule idéal serait plutôt destiné à l’itinérance et au camping sauvage qu’aux aires de stationnement sécurisées »

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Nous avons dormi en moyenne 3 nuits par mois en camping, principalement a proximité des grandes villes pour pouvoir rejoindre leur centre en transport en commun, et lorsque nous n’avions pas trouvé d’autre possibilité pour remplir nos réservoirs d’eau potable. Le reste du temps nous stationnons librement en ville ou en campagne.

plutot les grands espaces que les campings
Plutôt les grands espaces que les campings : et comment !
Vive la liberte

« Notre véhicule idéal serait discret, pour circuler librement dans les villes et ne pas subir l’ostracisme actuel, donc plutôt de type fourgon aménagé (passant pour un utilitaire) que camping-car à capucine et pour les mêmes raisons d’une autre couleur que le blanc« 

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Notre fourgon bleu nuit se fait effectivement discret et n’est pas repérable de loin. Un petit bémol pour le lanterneau et les fenêtres qui dépassent un peu : nous sommes loin de passer pour un fourgon d’artisan. A refaire, nous mettrions une fenêtre en guise de lanterneau et des fenêtres plus planes (les Seitz S5 que nous avions choisies initialement mais qui n’étaient pas disponibles à la place des Seitz S4 dont nous sommes équipés actuellement)

Ni trop long ni trop haut
Ni trop long ni trop haut : avec 46°C ce jour là à Death Valley,
il était précieux de pouvoir se garer à l’ombre !

« Notre véhicule idéal serait de taille réduite pour circuler et se garer partout, dans l’idéal moins de 6m de long et moins de 2,20m de large, mais tout de même pas trop court ni trop bas pour avoir un minimum d’habitabilité dans ce qui sera notre résidence permanente« 

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Le format que nous avons choisi, L3H2 pour les initiés, soit 5,99m de long sur 2,60m de haut et 2,10m de large, nous convient parfaitement. La longueur L2 (5,41m) ne nous aurait pas permis d’installer notre douche et en L4 (6,36m) nous aurions davantage de difficultés pour nous garer alors que nous tenons encore sur la plupart des places de parking standard en dépassant de façon raisonnable. A de nombreuses reprises (ferries, péages) nous avons pu bénéficier du tarif automobile réservé aux moins de 6m. Quant à la hauteur, outre le fait de nous permettre de rester debout à l’intérieur du véhicule, elle nous a permis l’accès à de nombreux tunnels ou porches en ville qui auraient bloqué un véhicule de hauteur H3. D’une manière globale, le format contraint permet aussi de réaliser quelques économies sur les transports maritimes, facturés au volume, voire d’améliorer leur sécurité en permettant l’utilisation d’un container, nécessairement réhaussé dans notre cas. Il est à noter enfin que les barres de hauteur limitant l’accès des parkings et qui poussent certains à choisir le format H1 (<2m) disparaissent miraculeusement dès que l’on sort de France…

il ne fallait etre ni trop haut ni trop large
Il ne fallait être ni trop haut ni trop large pour franchir ce tunnel au Mexique !

« Notre véhicule idéal serait particulièrement autonome pour espacer au maximum les passages dans les aires de services qui rebutent tant de camping-caristes et qui sont pourtant indispensables tous les 3 ou 4 jours pour la majorité des véhicules du marché. Cela nécessite de privilégier le carburant et l’électricité comme sources d’énergie au lieu du gaz dont les bouteilles sont volumineuses et lourdes, difficiles à échanger d’un pays à l’autre, tout en ayant une durée de vie assez courte en hiver. Il nous faudra donc couvrir le toit de panneaux solaires, une batterie de bonne capacité et acceptant la décharge profonde, un moyen de chauffer l’habitacle, l’eau et les plats sans utiliser de gaz. Il nous faudra aussi des réservoirs d’eau de taille supérieure à la moyenne, un réfrigérateur de bonne capacité mais pas trop pour ne pas consommer trop d’énergie, et surtout des toilettes sèches« 

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Disons-le tout de suite, et contrairement à ce que l’on lit régulièrement dans les forums, l’autonomie totale n’existe pas. Il faudrait pour cela produire au moins autant que ce que nous consommons. Or, la seule chose que nous produisons, c’est l’électricité. En bonne quantité avec nos 880W de panneaux solaires, dont nous avons tout de même trouvé les limites aux latitudes extrêmes de la Scandinavie. C’est là qu’il nous a fallu nous brancher à l’extérieur pour la première fois, mais ce n’est arrivé que deux autres fois depuis, en 21 mois. Nous sommes très satisfaits également de notre batterie lithium de 240Ah qui nous permet d’utiliser sans souci four micro-ondes, bouilloire électrique, sèche-cheveux et même un petit fer à repasser. Notre réserve d’eau de 200 litres nous offre une autonomie d’une dizaine de jours environ, grâce à l’économie que nous réalisons avec nos toilettes sèches. Celles-ci, contrairement aux toilettes à cassettes que nous avions pu utiliser auparavant et qu’il fallait vider tous les 3 ou 4 jours dans des aires de services ou des campings, ne nécessitent que de trouver une poubelle sur notre chemin, ce qui n’est pas trop dur ! Nous sommes ravis de notre choix du zéro-gaz : notre chauffage air-eau et notre plaque de cuisson diesel puisent tous deux en toute transparence et sobriété dans le réservoir de Roberto, que nous n’avons l’impression de remplir que pour les kilomètres parcourus. Un petit bémol pour la plaque de cuisson Webasto dont l’inertie à l’allumage (environ 6 minutes avant que la température de cuisson soit obtenue) nous a conduit à l’achat d’une bouilloire pour les besoins urgents (le café du matin 😉) et dont les deux feux ne sont curieusement pas indépendants, l’un chauffant simplement moins que l’autre. Pour un voyage uniquement dans des régions où le soleil est généreux, je conseillerais plutôt une petite plaque de cuisson à induction. Quant à notre frigo de 105 litres, sa capacité nous donne pleine satisfaction. Nous le réapprovisionnons tous les 5 à 6 jours.

ce petit chemin loin de la villle
Ce petit chemin loin de la ville nous a permis d’apercevoir notre première aurore boréale

« Notre véhicule idéal serait doté d’une charge utile importante pour nous permettre d’installer tous les équipements voulus tout en gardant un volume raisonnable pour nos effets personnels. Pour information, la charge utile c’est la différence entre le poids du véhicule tel qu’il est livré et 3,5 tonnes, le poids limite autorisé pour ne pas entrer dans la catégorie camion et nécessiter le permis qui va avec« 

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Nous avons eu l’occasion une fois de nous peser, sur une plate-forme pour les poids lourds trouvée en bord de route, et, alors que nos deux réservoirs d’eau potable étaient pleins et que celui de diesel était aux ¾, nous n’étions qu’à 3,3T. Ce qui nous donne un peu de marge pour d’éventuels équipements supplémentaires. Cela est le fruit au départ de notre lutte contre le poids superflu, avec des accessoires ayant un bon rapport efficacité/poids, comme la batterie lithium, 5 fois plus légère que son équivalent plomb, les panneaux solaires souples, 4 x 3 kg contre 4 x 14 kg pour les rigides, la vaisselle en mélamine, le système multicouches pour les vêtements, etc. Et chaque kilogramme gagné, c’est du carburant économisé, donc de l’argent et de l’autonomie.

reduction de poids et consommation
Selon cette étude, notre choix de rester 200 kg au-dessous des 3,5 T autorisées
nous fait gagner 1 litre de carburant tous les 100 km, soit 660 litres depuis le départ !

« Notre véhicule idéal serait résistant et fiable compte tenu des distances à parcourir, et doté d’un bon service d’assistance en Europe et dans le Monde. Le Fiat Ducato sur lequel reposent deux-tiers des fourgons et camping-cars du marché, ce qui n’est sans doute pas pour rien, et qui vient d’être équipé de nouveaux moteurs performants remporte la première place de notre étude comparative. Compte-tenu de la longue route à faire ensemble, nous privilégions d’emblée le choix d’un véhicule neuf« 

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La longueur des trajets et le mauvais état des routes dans de nombreux pays (et pas forcément les moins riches !) sont éprouvants pour les véhicules de loisirs, d’autant que l’accès à certains lieux touristiques exige le passage par des voies mal aménagées. De fait, les voyageurs que nous suivons sur les réseaux sociaux rapportent souvent des pannes, principalement sur les véhicules anciens. Pour l’instant, si l’on excepte quelques alarmes électroniques intempestives qui se sont résolues d’elles-mêmes, nous n’avons rien expérimenté de tel, confirmant l’intérêt a priori du choix d’un véhicule neuf. Néanmoins, nous sommes conscients de la grande vulnérabilité de notre véhicule dernier cri (alias Euro 6) aux pannes liées à l’électronique de bord, aux dispositifs antipollution (AdBlue, filtre à particules, etc.) et aux exigences en matière de qualité du carburant. Nous avons jusqu’ici toujours trouvé de l’AdBlue, mais ce produit manquerait dans plusieurs pays d’Amérique Centrale alors qu’il nous est indispensable (une fois le réservoir vide, le moteur refuse de démarrer…). Nous allons devoir dans le doute emporter du stock et regrettons de ne pas avoir fait désactiver avant de partir tout le système antipollution, non prévu pour circuler en Amérique Centrale et du Sud. Le SAV Fiat sur lequel nous comptions s’avère inexistant au Canada et aux USA qui ne commercialisent pas le Ducato, mais reste possible au Mexique et dans quelques autres pays à venir qui proposent le modèle à la vente, bien que pas forcément la même version. Nous expérimenterons bientôt cela lors de notre prochaine révision dans le sud du Mexique d’ici un à deux mois. A noter que nous rapportons de nos escapades françaises des pièces d’entretien courantes, comme les filtres à air et à huile ou encore un jeu de plaquettes de rechange. On ne sait jamais ! En prévention, nous ferons sans doute installer un filtre à gasoil supplémentaire et nous nous efforcerons de ne faire le plein que dans des stations de grandes marques. Nous croisons les doigts pour que notre Roberto ne tombe jamais en panne !

fiat ducato mexico
Le Fiat Ducato est vendu et donc entretenu au Mexique mais pas au Canada ni aux USA

« Après définition de tous ces paramètres, nous passons des heures et des jours à parcourir le net et les magazines spécialisés pour dénicher un véhicule prêt-à-partir qui répondrait à nos besoins. Malgré le grand nombre de constructeurs, la réponse est claire : aucun des véhicules du marché ne correspond à nos choix. Aucun ne peut se passer de gaz, aucun ne dispose de toilettes sèches, aucun ne possède plus d’un panneau solaire, aucun n’a de batterie Lithium ! Il nous reste donc deux choix, soit acquérir le véhicule du marché le plus proche de nos besoins et faire toutes les transformations nécessaires, soit fournir un fourgon vide à un aménageur spécialisé pour le faire aménager de A à Z en fonction de nos besoins. Nous optons pour la seconde solution ! »

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Nous nous félicitons de ce choix : en dehors de quelques contraintes techniques qui ont modifié nos choix initiaux, Roberto est totalement conforme aux plans que nous avions conçus et s’avère très confortable à l’usage. Le mobilier est de bonne qualité et n’a pas bougé depuis presque 2 ans. Tout au plus avons-nous resserré quelques vis qui prenaient leur liberté après de longs trajets sur des routes non revêtues. L’excellente coopération entre le concessionnaire Fiat et notre aménageur de Rodez nous a permis de commander le véhicule sans nous déplacer, ce qui aurait été compliqué à distance et pendant les différents confinements (je rappelle que nous vivions alors dans une île à 8000 km de là). Nous avons pu ainsi le récupérer prêt à partir au moment voulu. Et même après un petit galop d’essai faire faire un peu de finition (étagères complémentaires, résolution d’un grincement, rajout d’un tapis de sol, etc.) aussi bien par l’aménageur que par le concessionnaire. Et au final le coût du véhicule neuf additionné à celui de l’aménagement s’est avéré assez similaire à celui d’un véhicule tout aménagé. A refaire, ce serait sans hésitation !

Roberto entre 2 mastodontes à Zion National Park
On ne peut pas dire en tout cas que nous avons fait dans la démesure !

Améliorations

Au fil des mois, nous avons bien entendu apporté quelques améliorations, en fonction des besoins qui nous apparus à l’usage. A titre indicatif, nous avons ajouté quelques dispositifs de sécurité sur les portières, nous nous sommes équipés d’un transformateur 110/220V (qui ne nous a encore jamais servi en dehors du test initial de fonctionnement) et plus récemment d’un ventilateur de lanterneau, notre aération s’avérant insuffisante en période de grosses chaleurs. Nous rapportons aussi de ce séjour en France un petit aspirateur puissant bien que rechargeable en USB en remplacement de celui qui nous avait été volé pendant le shipping.

Nous nous sommes aperçus également au cours du périple qu’il était plus facile de communiquer avec d’autres voyageurs au long cours lorsqu’ils affichaient l’adresse de leur blog ou de leur réseau social préféré sur leur véhicule. En les suivant sur la route ou en les voyant sur un parking, il est alors possible d’engager la conversation, même en leur absence. Nous avons donc fait imprimer l’adresse du blog en lettres adhésives et des QRCodes renvoyant vers notre blog et nos pages FaceBook et Instagram, qu’il nous suffira d’apposer sur la carrosserie de Roberto afin de nous faire connaître aux autre voyageurs. Nous avons également quelques autocollants avec notre logo avec la même optique de communication. Vous aurez un retour sur l’efficacité (ou pas !) de tout cela dans quelques mois.

Perspectives

Après avoir découvert et câliné à loisir notre adorable petite Mélissandre (merci à ses parents de leur confiance et félicitations par ailleurs pour leur savoir-faire qui semble si naturel), après avoir revu nos autres enfants, notre famille et nos amis proches, nous allons bientôt pouvoir reprendre la direction du Mexique pour des températures plus clémentes et une vie beaucoup moins sédentaire. Nous vous raconterons cela très bientôt.

9. Roberto, enfin !

Roberto
Première sortie
La clef du bonheur
Première conduite

Jour mémorable que ce 19 avril puisque nous allons enfin retrouver Roberto, notre compagnon de route. Saluons au passage l’efficacité des moyens de communication modernes puisque, à l’exception de la rencontre de notre aménageur en octobre, utile mais non impérative, tout s’est passé par internet et téléphone. De la commande du porteur que nous n’avions jamais vu en vrai ni essayé, jusqu’à l’aménagement complet, réservé, conçu puis réalisé et modifié en concertation au fur et à mesure des petits problèmes qui pouvaient se poser.

Merci à Jean-Baptiste Raynal, de la concession Fiat Cayla SA, pour nous avoir fait confiance et livré le véhicule à notre aménageur qui allait en plus le découper de toutes parts sans que nous ayons versé le moindre centime d’acompte.

Merci à Stéphan de Loisirs 12, notre aménageur, pour avoir compris d’emblée notre projet et s’être adapté à tous nous desiderata, pour nous avoir transmis tout au long de la réalisation des photos qui nous ont fait rêver, et qui lui aussi a engagé plus de frais pour nous au début qu’il ne nous en a demandé.

Nous découvrons donc Roberto stationné dans le hangar de l’entreprise pour permettre les éventuelles finitions. Nous en faisons le tour avec émerveillement et découvrons le travail soigné de Stéphan et de son équipe. Les photos ne montrant pas tout, nous remarquons quelques détails qui pourraient être améliorés, comme la disposition du siège arrière et de la table de la dînette. Stéphan nous arrange ça en peu de temps et nous conseille de partir expérimenter le véhicule quelques jours et de revenir le voir pour corriger les problèmes qui pourraient se poser ou combler les manques qui apparaîtraient.

Premier parking à Rodez

Nous partons fiers comme Artaban sur les routes de Rodez. La position de conduite est idéale, en hauteur, bien au-dessus des voitures et, renforcée par notre grand pare-brise, notre visibilité est excellente. Ce qui n’est pas sans importance pour notre road-trip. La maniabilité est bonne malgré les 6 m de longueur du véhicule. Une caméra de recul aide pour le parking. D’emblée nous apprécions la boîte de vitesses automatique et l’aide au démarrage en côte (pas de recul intempestif lorsque l’on relâche la pédale de frein).

Les quelques jours qui suivent vont être consacrés à l’aménagement de l’habitacle, car Roberto nous a été livré tout nu : réservoirs d’essence et d’eau pleins mais soutes vides, matelas enveloppés de housses mais sans draps ni couettes (tiens, je reconnais là une de mes adresses mail anti-spam : sandra.nicouet@xxx.com), placards à provisions et à vêtements plutôt spacieux mais à remplir de A à Z. Profitant de la situation idéale de notre location près d’une grande zone commerciale, nous allons acquérir puis installer le minimum nécessaire à une vie nomade. Avec quelques règles impérieuses (ce mot vous rappelle quelque chose, non ?) : pas de superflu, rien de fragile, pas de surpoids, pas de surconsommation d’énergie. Autant dire que la vaisselle en porcelaine, le lave-linge 7 Kg et le lave-vaisselle 12 couverts sont bannis. Puisque nous aimons baptiser nos biens, le lave-vaisselle s’appellera désormais Jean-Michel et le lave-linge Lavomatic. A ce propos, si vous voulez savoir pourquoi Roberto s’appelle ainsi, vous pouvez consulter la page « A propos / Qui sommes-nous ? » sur ce site.

Peu avant de quitter Rodez, nous retournons chez notre aménageur pour fignoler quelques détails. Un placard qui grince par ci, une étagère qui manque par-là, des sièges rotatifs un peu durs à tourner. Il est aux petits soins pour nous et consacre 2 heures de son temps à corriger ces petits défauts qui seraient devenus irritants au long cours. C’est tout l’avantage de l’aménagement personnalisé, en tout cas chez Loisirs 12, que de pouvoir repartir dans un véhicule totalement conforme à ses besoins. C’est donc dans un Roberto totalement fonctionnel que nous terminons notre semaine à Rodez et que nous partons pour Agen.

Premier bivouac

Pas par l’autoroute bien sûr, peut-être allons-nous même bannir ce mot de notre vocabulaire, mais par les petites routes de campagne quasi-désertes pour cause de limitation des déplacements. Nous nos régalons des paysages aveyronnais et trouvons à mi-parcours notre premier bivouac, au milieu de nulle part et sans aucun réseau téléphonique, c’est dire. Nous prenons notre premier repas et passons notre première nuit à bord de Roberto, c’est le bonheur !

5. La gestation de Roberto

La gestation de Roberto

Maintenant que nous connaissons l’enveloppe de notre future maison roulante, il va falloir procéder à son aménagement intérieur. La démarche va nécessiter astuces et précision car nous devons faire tenir le maximum de mobilier et tous les accessoires techniques prévus dans un minimum de place, tout en soignant l’ergonomie. Pas question de s’apercevoir au dernier moment qu’il faille rentrer le ventre pour passer de profil entre la cuisine et la salle de bains ou encore que nos deux réservoirs de 100 litres d’eau ne permettent plus de fermer les portes arrière !

Plans standard fourgons du commerce

Nous pouvons certes nous aider des plans standard des fourgons du commerce, ils donnent une bonne idée de la multitude des combinaisons possibles, mais il ne faudra pas pour autant les suivre à la lettre puisque nous avons déterminé assez tôt qu’ils ne nous convenaient pas.

Néanmoins, ils donnent une bonne idée des proportions entre les différentes zones aménageables et permettent de vérifier que nos dimensions de banquettes, de tables ou encore de couloirs sont réalistes, pour ne pas dire ergonomiques

Le dessin des plans pourrait bien sûr se limiter à quelques feuilles de papier millimétré, mais ça rend compliqué toutes les modifications et les essais. Certains candidats aménageurs vont même jusqu’à confectionner leurs meubles en carton en grandeur nature. Pourquoi pas, mais nous n’avons pas assez de place chez nous !

L’informatique nous parait donc incontournable, et ça tombe bien, il existe plusieurs outils pour ça.

Plan sur papier millimétré
Véhiplan

J’ai d’abord essayé Véhiplan, un logiciel d’aménagement 3D spécialement conçu pour les fourgons et autres utilitaires. Simple d’utilisation, fourni avec de nombreux modèles de fourgons, il est rapidement productif.

Je l’ai trouvé malgré tout assez limité par rapport à mes besoins.

Avec Google Sketchup, on passe carrément à la vitesse supérieure ! Certes cela va se faire au prix d’un apprentissage de quelques heures, mais cela en vaut vraiment la peine. De plus, de nombreux tutoriels sont disponibles sur Internet, cela facilite bien la tâche. Le principe de base est tout simple : on crée d’abord une forme en 2 dimensions avant de lui donner ensuite l’épaisseur souhaitée, le tout au millimètre près. Après, une multitude d’outils permettent de plaquer des textures, d’arrondir les angles, de mélanger les objets entre eux et même de les animer. On peut reproduire ainsi n’importe quel objet ou n’importe quelle structure réelle, du dé à coudre de votre grand-mère à l’imposant Taj Mahal. J’ai adoré visionner sa construction en temps réel sur la vidéo ci-dessous.

Si l’on peut tout réaliser de zéro, cela n’est en rien obligatoire puisqu’une importante communauté d’utilisateurs met à disposition une bibliothèque bien fournier de modèles redimensionnables, dans des domaines très variés. C’est ainsi que, une fois les bases acquises, j’ai commencé à travailler sur un modèle de fourgon Fiat Ducato déjà aménagé par quelqu’un d’autre. Ce n’était pas à mon goût : j’ai supprimé tout l’aménagement intérieur et n’ai gardé que la structure, c’est-à-dire le fourgon vide tel qu’il a été livré à notre aménageur, après l’avoir repeint bien sûr. Je me suis régalé ensuite à incorporer tous mes éléments essentiels, à tester différentes configurations de couchages, différentes tailles de fenêtres. J’ai pu optimiser l’agencement de mes panneaux solaires sur le toit et avoir ainsi la capacité maximale en fonction des tailles de panneaux disponibles. J’ai pu déterminer que ma table de cuisson gasoil dont le boitier caché sous le plan de travail est assez imposant ne permettait pas de loger le frigo juste au-dessous, et qu’il me fallait absolument un évier à bonde décalée et non centrale pour que les tuyauteries passent correctement. Cette mise en situation 3D m’a permis de choisir parmi différents vidéoprojecteurs (mais oui, nous aurons un home cinéma comme à la maison !) lequel donnait la taille d’image la plus appropriée à notre habitacle. Enfin, les fonctions d’animation m’ont permis de vérifier le débattement des tiroirs et des portes, la situation des sièges rotatifs avant par rapport à la dînette et la circulation du WC sur ses rails dans la salle de bains. Bref un outil indispensable que je recommande à ceux qui ont du temps pour préparer leur aménagement. Ci-dessous quelques photos de l’aménagement obtenu avant soumission à notre aménageur.

J‘avoue y avoir passé beaucoup de temps, mais tous ces préparatifs, ça n’est que du bonheur. C’est aussi ce que pense Claudie, plongée depuis des mois dans les guides et les forums pour anticiper quelques itinéraires, repérer les incontournables, etc. Suite au prochain épisode…