136. Bulgarie

A part le yaourt, ce pays ne nous évoque pas grand-chose a priori. Bien qu’appartenant à l’Europe des 27, la Bulgarie ne fait pas trop parler d’elle. : pas de dirigeant encombrant comme ses voisins hongrois ou turc, pas de conflit politique ou religieux majeur. Le pays est d’ailleurs l’un des pays les plus sûrs d’Europe en terme de criminalité. Malgré tout, l’intégration n’est pas parfaite : la Bulgarie n’utilise pas l’euro et l’entrée dans l’espace Schengen ne s’est faite que le 30 décembre 2023, ne concernant pour l’instant que les frontières maritimes et aériennes. Nous avons hâte de découvrir à quoi ressemble ce pays si discret.

Parcours Bulgarie
Notre parcours en Bulgarie, en version zoomable ici

Passage de frontière

L’entrée dans le pays se fait plutôt rapidement, l’absence pour l’instant d’inclusion dans l’espace Schengen expliquant sans doute cela. A peine le temps de montrer nos passeports et la carte grise de Roberto, et nous voilà sur l’autoroute qui s’engage dans le pays. Plutôt en bon état et avec une limite de vitesse à 140 km/h, wouah ! Nous la quittons néanmoins assez rapidement pour la première petite ville, car nous avons besoin de retirer quelques « lev » dans un distributeur. Pas de commission, ça nous change des 8% prélevés par les banques turques ! Lev c’est la traduction de lion en bulgare, et c’est en rapport avec le lion qui figure sur le blason du drapeau national. Nous achetons aussi sur Internet une e-vignette nécessaire pour l’autoroute et, curieusement aussi, pour beaucoup de routes secondaires. Pour moins de 3,5 T (la longueur n’est pas prise en compte contrairement à la France) c’est 13 leva pour une semaine, 27 pour 1 mois et 91 pour 1 an. Si vous voulez convertir en euros c’est tout simple, il suffit de diviser par 2. Ça nous change de la division par 35 des lires turques ! Bon, nous prenons 1 semaine, ça suffira peut-être, le pays ne fait qu’un cinquième de la France.


Les points noirs et les yaourts

Nous sommes d’emblée déconcertés par l’écriture du Bulgare en cyrillique. Si ça n’est pas un gros problème sur les panneaux routiers puisque nous avons le GPS, c’est plus délicat pour les panneaux d’avertissement que nous n’avons pas le temps de faire traduire par nos téléphones. Et pour les enseignes des magasins, les noms des bâtiments, les produits des supermarchés et les menus des restaurants, je ne vous dis pas ! Nous rencontrons aussi quelques panneaux inhabituels, comme ce point noir sur un triangle à fond jaune apparaissant fréquemment. Un petit tour dans une supérette nous rassure d’emblée : retour du porc, des boissons alcoolisées et plus grande diversité des produits. Et puis au rayon des yaourts c’est l’évidence : ils sont tous bulgares !


Première visite

Le premier site touristique sur notre route est un monastère orthodoxe, celui de Batchkovo, le 2ème plus grand du pays. Après 3 mois de mosquées, ça change ! En outre, celui-ci est d’une beauté saisissante, avec son cadre bucolique, ses plaqueminiers*, ses multiples fresques couvrant la presque-totalité des murs et des plafonds des 2 églises, bien mises en valeur. Un schéma valant mieux qu’un long discours, regardez vite les photos ci-dessous.

* le plaqueminier est l’arbre qui porte les kakis, dont se servent les moines pour parfumer leur rakiya (eau de vie de raisin)


Plovdiv

Notre route nous amène ensuite à Plovdiv, la seconde ville de la Bulgarie après Sofia, mais plus touristique que la capitale parce que beaucoup plus ancienne. Avec ses 6000 ans, elle recèle de nombreux trésors dans son centre-ville aux rues étroites et irrégulièrement pavées enlaçant une colline. On y trouve des vestiges romains dont un bel amphithéâtre, des maisons bien conservées/restaurées datant de la période ottomane et de jolies demeures aux tons pastels construites au décours de l’indépendance du pays en 1908.

Plusieurs de ces maisons de la période ottomane se visitent, nous irons voir celle de la famille d’un riche marchand arménien, Stepan Hindliyan, magnifiquement conservée extérieurement comme intérieurement avec du mobilier d’époque.

Nous passerons aussi devant la maison Lamartine, baptisée en l’honneur de notre écrivain national qui pourtant n’y séjourna que 3 jours en 1833. Elle reçut également la visite de François Mitterrand en 1989, juste avant la chute du communisme. Sans cause à effet bien entendu !

Nous aurons l’occasion de découvrir l’artisanat bulgare, dominé par les produits dérivés de la rose, la poterie, la peinture et la dentelle.

Nous terminerons en beauté par la basilique épiscopale de Philippopolis, dont il ne reste plus que le sous-sol, mais quel sous-sol ! En fouillant le sol de cette vieille église du IVe siècle, on y a découvert en une quarantaine d’années 2000 m² de mosaïques remarquablement bien conservées, et tout aussi bien mises en valeur aujourd’hui. Aux côtés de classiques motifs géométriques, on trouve une centaine de représentations d’oiseaux, représentant 12 espèces différentes. Les artisans de l’époque devaient avoir de solides connaissances naturalistes !


Encore un monastère !

Après avoir vu le 2ème plus grand de la Bulgarie, il nous fallait impérativement rendre visite au n°1, le monastère de Rilla, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Datant du Xe siècle, à l’époque de la christianisation de la Bulgarie, maintes fois pillé et reconstruit, il est à la fois un haut-lieu de la spiritualité du pays, mais aussi un symbole de la résistance contre les Turcs, ayant hébergé de nombreux contestataires. Plus grand que celui de Batchkovo, il est aussi beaucoup plus visité, ce qui nuit à l’ambiance théoriquement recueillie de ce genre d’endroits. Et les fresques qui couvrent autant ses églises que celles de son petit frère sont bien moins mises en valeur à l’intérieur, l’éclairage faisant défaut. Vous l’aurez compris, nous avons préféré le premier monastère visité, mais celui-ci vaut quand même largement le déplacement, à prévoir en semaine peut-être.


Mignonne allons voir…

Autour de ce monastère très visité, les magasins de souvenirs abondent, ce qui permet de donner une idée de ce que produit la Bulgarie en matière d’artisanat. La rose est vraiment LA spécialité du pays, qui est le premier exportateur mondial d’huile de rose. Naturellement, l’industrie du tourisme exploite à fond le filon, avec boutiques roses présentant des cosmétiques, des savons, des huiles essentielles, des parfums, des flacons de pétales, des confitures, des tissus brodés, etc. le tout à base de roses ou sur ce thème.


Le monument aux cloches

A l’approche de Sofia, nous nous arrêtons pour la nuit près d’un monument un peu spécial. Lorsque l’ONU déclara que 1979 serait l’année de l’enfant, la fille d’un ancien chef d’état communiste souhaita ériger dans sa ville un monument en l’honneur de ces chérubins. En 30 jours, quatre colonnes de béton armé furent dressées (le style « brutaliste » de l’Est) et ornées de 7 cloches, une par continent. Et puis on invita chaque pays à fournir une cloche qui serait apposée sur les murs semi-circulaires à la base du monument, ainsi qu’un enfant pour former un parlement international. Dans les photos qui suivent, vous ne verrez pas les enfants qui ont sans doute bien grandi, mais plusieurs des cloches fournies par différents pays. Ce qui vous permettre d’apprécier l’importance qu’ils ont attribuée à l’évènement. Bien évidemment, c’est la Bulgarie qui a la pus grosse (cloche) pesant tout de même 1300 kg. Au total ce sont 133 cloches qui ont été fournies, régulièrement actionnées lors de certains concerts sur place, ce qui fait du monument le plus gros instrument à percussion du monde !


Oh l’escargot !

Toujours dans la banlieue de Sofia, nous allons jeter un œil à une maison très originale, construite sans aucun mur ni coin ni bord droit. C’est parce que son architecte a voulu lui donner une forme d’escargot. Et le résultat est aussi étonnant que réaliste. La maison serait en outre faite de matériaux légers et écologiques. Chaque détail anatomique du gastéropode a sa fonction : les cornes servent de cheminées, la ventilation interne s’évacue par les paupières et les yeux qui tournent sur eux-mêmes, la porte a été peinte pour représenter une bouche et à l’intérieur (qu’on ne peut malheureusement pas visiter) les radiateurs auraient la forme de grenouilles, coccinelles ou citrouilles. Sympa, non ?


Art socialiste

A l’approche du centre de la capitale se trouve un curieux musée, dont la description qu’en fait notre guide nous titille. Et sur place, les nombreuses statues dispersées dans le jardin de tous ces héros du socialisme confirment qu’il ne fallait pas rater cet endroit : il y a bien un « style socialiste ». À l’intérieur du bâtiment c’est autre chose : nous n’y trouvons qu’une petite exposition de peintures, représentant cette fois des ouvriers dans leurs différentes tâches. Nous restons sur notre faim. Nous avons vu mieux en termes d’expositions sur cette époque si particulière.


Une capitale assez terne

Nous n’avons consacré qu’une seule journée à la visite de Sofia, il n’en faut pas plus pour se rendre compte de l’ambiance assez terne qui y règne. Les immeubles datant de la période communiste sont tristes, les bâtiments publics sont massifs, les vitrines peu attrayantes. Seule la cathédrale orthodoxe Alexandre Nevski émerge un peu du lot avec ses belles coupoles dorées et son intérieur richement décoré. Sa voisine, l’église Ste Sophie, dont la ville a pourtant tiré son nom, parait bien pauvre avec ses murs de briques et son intérieur sobre.


Koprivchtitsa

Ce gros village de montagne, dont il est difficile de prononcer le nom correctement du premier coup, a eu l’honneur d’héberger ceux qui sont devenus des héros de l’insurrection contre les Turcs. Outre la libération et l’indépendance du pays, cela a eu pour conséquence la conservation de leurs maisons, de celles de leurs voisins et finalement de tout le village. Vieilles rues pavées, jolies maisons aux teintes vives et aux façades décorées, murs de pierre, charrettes hippomobiles : tout cela est visuellement agréable, même en cette basse saison où beaucoup de boutiques touristiques et de musées-maisons sont fermées. Charmant.


Necrologs

Voici une coutume qui étonne tous les occidentaux de passage en Bulgarie : sur de nombreuses portes de maisons et sur les murs publics sont placardées des affichettes qui ressemblent à nos avis mortuaires. A la différence près que l’on trouve ici des avis de décès remontant parfois à plusieurs années, ou encore des anniversaires de disparition. Tout cela volontiers accompagné d’un commentaire élogieux sur la vie des défunts. La coutume serait empruntée …aux occidentaux, qui s’en servaient autrefois pour annoncer publiquement la survenue d’un décès dans leur famille. Maintenant en occident, tout passe par la poste, le téléphone ou le courrier électronique. Mais les Bulgares ont décidé de poursuivre l’expérience, trouvant que la mémoire des défunts était mieux préservée ainsi. In memoriam bulgarorum.


Suivre les Thraces

Ce peuple de féroces guerriers vivait dans les Balkans entre le Ve et le Ier siècle av. J.-C. Souvent engagés comme mercenaires, à l’image de Spartacus, ils vivaient de façon très rustique. La délicatesse n’était pas leur tasse de thé. Et pourtant ils ont laissé quelques tombeaux finement décorés, comme ceux retrouvés autour de la ville de Kazanlak. Nous visitons l’un deux, en fait une copie du vrai qui est bien protégé à 20 mètres de là, les touristes étant ce qu’ils sont. Après être entrés par un petit couloir rocheux, nous pénétrons dans la chambre funéraire dont la coupole et à moindre degré les murs sont décorés d’une belle fresque. Qui représente d’après les experts la cérémonie funéraire où beaucoup de personnages s’activent autour du futur défunt et de son épouse. Est-ce que les autres tombes sont comme ça ? Avons-nous eu tort de zapper les autres tombes du coin qui n’étaient pas du tout sur notre chemin ? Allez savoir…


Conjuguée au mauvais temps

Le temps était gris et pluvieux lorsque nous avons visité Veliko Tarnovo, c’est pourquoi la « reine des villes », comme on la surnomme, ne s’est pas montrée à nous sous son plus beau jour. Construite sur des falaises qui surplombent les 7 méandres d’une rivière, l’ancienne ville semble bien entretenue par ses habitants. Rien que le fleurissement des balcons n’est pourtant pas la règle chez les Bulgares. Le charme de ses vieilles rues, de ses boutiques d’artisanat et de ses petits restaurants attire manifestement les touristes en saison. Mais il est bien difficile aujourd’hui de s’extasier devant des monuments fermés ou des paysages masqués par la brume. Il faudra que nous revenions, ne serait-ce que pour mettre un peu de couleur sur les photos ci-dessous.


Le beau Danube gris

Cette grisaille humide ne nous incite pas à rester sur place. Après un déjeûner au bord du Danube, qui est loin d’être aussi bleu que dans la valse la plus célèbre du monde, nous décidons d’emprunter le pont qui franchit cette frontière naturelle pour aller voir de l’autre côté si le climat roumain nous est plus favorable.

En attendant le prochain article sur la Roumanie, sauriez-vous donner le nom du film tout aussi célèbre qui a pour musique Le Beau Danube Bleu de Johan Strauss ?

A bientôt en Roumanie !

135. Istanbul

Notre grand tour de la Turquie touche à sa fin. Nous avons gardé la plus grande ville pour la fin essentiellement dans l’intention de partager la visite avec notre amie Françoise venue nous rejoindre depuis la métropole. Allons-nous retrouver dans la ville la plus occidentalisée du pays la Turquie que nous avons connue jusqu’ici ? Vous n’allez pas tarder à le savoir… La carte de ce parcours sera très simple puisque le dernier jour nous rejoindrons directement la frontière turco-bulgare.

Carte Istanbul - frontière turco-bulgare
Carte du dernier parcours en Turquie, en version zoomable ici

En route vers Roberto

Après avoir fait le plein d’amour et d’amitié lors de ce séjour hexagonal de 5 semaines, nous reprenons la direction de la Turquie à bord d’un avion de la Turkish Airlines, compagnie tout à fait recommandable. Ponctualité, bon service à bord, repas copieux pour un vol de 3h et 2244 km, couverts en métal et bouteille de vin en verre, vraiment rien à redire.

Un taxi nous fait traverser tout Istanbul dans une circulation très dense (la ville a été qualifiée comme la plus embouteillée du monde en 2021…) ce qui nous donne le temps d’apprécier le paysage, surtout à l’approche du quartier historique où les multiples mosquées se parent des belles couleurs de l’éclairage nocturne. Mieux vaut regarder à l’extérieur d’ailleurs plutôt que le chauffeur qui passe beaucoup de temps sur son téléphone portable tout en roulant. Malgré la précision de la géolocalisation, il n’arrive pas à trouver l’adresse de notre Airbnb et c’est notre hôte qui, prévenu de la situation, viendra à notre rescousse.

Oui, nous sommes en Airbnb pour une semaine, car notre amie Françoise vient nous rejoindre pour la visite d’Istanbul. C’est avec grand plaisir que nous partagerons avec elle nos découvertes.


La récupération de Roberto

Dès le lendemain de notre arrivée, nous partons récupérer Roberto à la douane. Nous pensions que l’affaire serait plus simple que pour la dépose (voir l’article précédent), mais ça a pris au contraire davantage de temps. Non seulement il a fallu reconstituer tout le dossier, avec les photocopies, les coups de tampons dans les différents bureaux des fonctionnaires qui sirotaient leur thé et grignotaient leur baklava. Et puis quelques compléments inédits où j’ai été mis à contribution : alors que j’étais au bureau 12, on m’a demandé d’aller dire au chef du bureau 1 un truc comme « Araaaatchiquitchi » en roulant bien le « r ». Étonnamment, ça a eu l’air de marcher puisque l’homme du bureau 1 a acquiescé, tout en esquissant un sourire. A se demander s’ils ne se sont pas fichus de moi, du genre demander à un Turc à l’ambassade de France d’aller dire au gardien « Pouet pouet camembert ». Un peu plus tard, on m’a demandé d’emmener la liasse de papiers à Monsieur (nom imprononçable) du bureau du fond. Je dois avoir un bon sens du mimétisme oral car ça a marché aussi. Quand enfin, après 75mn de formalités, on nous a remis les clefs de Roberto, j’ai cru que c’était fini. Mais non, impossible de sortir Roberto du parking, une grosse Mercedes garée devant lui bloque le passage. A ma grande stupéfaction, l’agent de sécurité du parking me demande de photographier le numéro de dossier figurant sur le pare-brise de la Mercedes, puis d’aller récupérer moi-même sa clef au « bureau du fond ». Opération faite en deux temps car la feuille portant le fameux numéro avait glissé à moitié sous le tableau de bord et le numéro ne correspondait pas initialement. A mon encore plus grande stupéfaction, on me demande de déplacer moi-même la Mercédès !!! Je n’aurais pas trop aimé que n’importe qui en fasse de même avec Roberto ! Finalement, c’est un employé qui s’y colle et je sors enfin du parking de la douane au volant de notre compagnon à 4 roues. Ouf !


La visite d’Istanbul

Pendant 4 jours, nous allons arpenter avec Françoise les rues de la ville, parcourant 10 à 15 km par jour tout en empruntant régulièrement les transports en commun, des minibus au métro en passant par les bus classiques et les ferries. Une carte rechargeable unique valable sur presque tous les transports urbains, bateaux compris, facilite bien la tâche. Car oui, la ville est très étendue. Même si les principales attractions sont dans le quartier historique où nous logeons, de nombreux points d’intérêts se trouvent dans d’autres quartiers, voire dans un autre continent… En effet, Istanbul s’est développée de part et d’autre du Bosphore, ce bras de mer qui sépare l’Europe de l’Asie. Prendre un ferry pour passer d’un continent à l’autre en une dizaine de minutes est une expérience intéressante, tout en permettant d’observer le ballet incessant des navires de toutes tailles qui se croisent sur la frontière.

La ville elle-même est assez différente de celles que nous avions pu visiter en Turquie jusqu’ici. Par son animation et sa circulation dense, par le nombre important de ses points d’intérêt, par la modernité de certains quartiers. Mais l’esprit de la Turquie est bien là, comme le remarque davantage que nous notre amie Françoise qui vient ici pour la première fois : l’islam est très présent avec les multiples mosquées, les appels à la prière qui se répondent en écho 5 fois par jour, une partie des femmes voilées, le croissant sur les drapeaux rouges qui flottent partout. Côté boutiques, difficile de ne pas passer à côté d’un kebab, d’un vendeur de simit (sortes de bretzels en forme de donut…), d’une pâtisserie orientale, d’un restaurant aux coussins colorés, d’une vitrine de bijoutier débordante de colliers ou bracelets en or très jaune, d’un presseur de jus d’orange ou de grenade, d’un marchand de tapis ou de souvenirs parmi lesquels le bon œil turc bleu et blanc, celui qui protège contre le mauvais, est rarement absent.

Istanbul étant la seule ville de l’Europe est-orientale à être « envahie » par les petits motifs céramiques de l’artiste Invader (dont j’ai déjà parlé dans le blog), et Françoise en étant une passionnée – c’est elle qui nous en a parlé la première fois – nous décidons de faire de cette recherche notre fil rouge pour visiter une partie de la ville. Munis de la carte qui localise avec une précision toute relative les œuvres, nous empruntons des rues moins connues des touristes et faisons des découvertes intéressantes. Onze petits « Invaders » correctement localisés déclencheront le jingle caractéristique et le bonus de points sur les téléphones de Claudie et Françoise.

Les quelques carrousels de photos glissés entre les paragraphes vous permettront d’avoir une petite idée de la variété de nos découvertes et peut-être de glaner quelques informations ça et là en vue d’un prochain séjour.


Clap de fin

Tandis que Françoise reprend son avion pour la France, nous rejoignons rapidement la frontière turco-bulgare. Nous avons en effet dépassé de 2 jours la période de 90 jours autorisée pour Roberto, ce qui entraîne généralement l’octroi d’une amende. Celle-ci devrait rester raisonnable pour ce modeste dépassement, mais à plus d’un mois, on peut vous réclamer 20 à 25% de la valeur de votre véhicule ! C’est aussi généralement à la douane de sortie du pays que l’on vous fait payer les éventuelles contraventions pour excès de vitesse ou stationnement irrégulier. C’est donc un rien inquiets que nous nous présentons à la douane, mais au final, bonne surprise, rien ne nous sera demandé. Peut-être que le séjour en « fourrière » aura été décompté de la période de validité ? Peut-être que les multiples caméras contrôlant la vitesse moyenne sur des dizaines de kilomètres sont plus tolérantes que je ne le pensais ?

Quoi qu’il en soit, nous quittons blancs comme neige la Turquie, ce beau pays qui nous aura conquis par bien des aspects, notamment par l’accueil chaleureux de ses habitants, la diversité et l’exotisme de ses paysages, la facilité de garer Roberto un peu partout.

A bientôt en Bulgarie !

124. Bosnie II

Nous revoici donc en Bosnie, et plus particulièrement en Herzégovine, la province la plus au sud du pays dont la capitale régionale est Mostar, la ville la plus visités après Sarajevo. En fait, la majorité des visiteurs du pays se contentent de ces deux villes, ce qui donne une vision vraiment très partielle du pays.


Mostar

1. Les cicatrices de la guerre

Après cette dizaine de jours en Croatie, le contraste saute aux yeux : en dehors du quartier historique qui a manifestement été restauré, la ville – comme Sarajevo d’ailleurs – reste très marquée par la guerre des années 1990. Le conflit a-t-il été plus sévère ici ? Le pays a-t-il moins de moyens pour se reconstruire ? Souhaite-t-on ici ne pas effacer trop vite les traces pour ne pas oublier que tout peut repartir à tout instant ?



2. De la couleur dans la ville

Mostar se rénove peu à peu, et certains quartiers ont été doté de superbes muraux pour sortir de la grisaille ambiante. C’est très réussi.


3. Le business du vieux pont

Centré sur le célèbre pont, symbole de la ville, ce quartier semble avoir été épargné par la guerre. Il a en fait été totalement reconstruit, jusqu’au pont lui-même que les habitants ne croyaient pas pouvoir récupérer. Les petites rues pavées de motifs géométriques, la vieille mosquée, les maisons classées, les plongeurs qui sautent du pont dans l’eau glacée, ont en apparence attiré tous les capitaux pour la réhabilitation, et forcément tous les touristes. Ce quartier que privilégient les vacanciers et tour-opérateurs, avec ses bars bruyants, ses restaurants très moyens et ses boutiques de souvenirs à gogo, c’est celui que j’ai le moins apprécié, pour cause d’envahissement et de perte d’authenticité. Mais bon, le business c’est le business.


4. Descente de Lee

Afin d’éviter aux jeunes de la ville de sombrer dans les conflits de religion, une association locale s’est proposée de leur ériger la statue d’une célébrité qui leur conviendrait à tous, musulmans, catholiques, juifs ou orthodoxes. Le résultat du vote a été des plus étonnant : c’est l’acteur américain Bruce Lee, spécialiste du Kung Fu, qui a dominé tous les suffrages, et dont l’effigie en bronze grandeur nature a été placée en 2005 dans un parc de la ville. Forcément, ça n’a pas plu à tout le monde, il y a eu plusieurs tentatives de vandalisme, des déplacements de sécurité, une disparition mystérieuse finalement attribuée à une restauration volontaire par le sculpteur, avant un dernier positionnement dans un jardin public où la star des arts martiaux faisait le bonheur des promeneurs depuis 2013. Nous ne pouvions rater un tel symbole, mais sur place, impossible de trouver la silhouette familière. Nous avons juste fini par trouver le piédestal libre de tout occupant, si l’on excepte des gamins y faisant circuler des petites voitures. Renseignement pris, la statue avait de nouveau disparu 2 semaines seulement avant notre passage ! Les réseaux sociaux s’émeuvent, la police enquête, et l’on finit par retrouver notre pauvre Bruce Lee démembré, apparemment victime d’un ferrailleur désargenté. Pas sûr que la star s’en remette. 


5. Hommage en cascade

Il a été demandé à un célèbre architecte local de concevoir un mémorial aux partisans yougoslaves morts pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le résultat est surprenant, reproduisant en béton une vaste cascade et un torrent, sur lesquelles sont parsemées des pierres tombales en forme de pièces de puzzle.


6. And the winner is…

Le plus chouette à Mostar, c’est l’environnement. Traversée par la tumultueuse rivière Neretva, la ville est entourée de sommets, dont l’un d’eux nous hébergera pour la nuit. Près d’une petite zone touristique aménagée avec tyrolienne, bar panoramique et plateforme qui s’avance au-dessus du vide pour mieux apprécier le panorama et le slogan écrit en pierres visible de toute la ville. Il affiche aujourd’hui « BiH WE LOVE YOU ». Les 3 lettres signifiant Bosnia i Herzegovina ayant remplacé le « TITO » initial.



Le monastère des Derviches de Blagaj.

Les Derviches, une branche mythique de l’Islam, avaient sans doute besoin d’un challenge pour construire leur monastère. La falaise dans laquelle ils l’ont inclus en 1520 est surplombante et largue régulièrement des rochers sur l’édifice, reconstruit à de multiples reprises. La rivière au bord de laquelle ils l’ont placé, sortant d’une grotte, crée régulièrement des dégâts en débordant. Mais ces moines sont d’une grande tolérance et accueillent volontiers les visiteurs de toutes les confessions, moyennant une petite obole bien sûr. L’endroit est éminemment photogénique et d’un calme relaxant. Enfin nous y étions avant l’heure d’ouverture des restaurants, ceci explique peut-être cela.



Le confluent de la Buna et de la Neretva.

La première prend sa source sous le monastère de Blagaj et, paisible, se jette en petites cascades dans la seconde, tumultueuse, étonnamment canalisée dans la roche à cet endroit. Quand on sait que le débit moyen de ce fleuve est de 250 m3 par seconde, on imagine que le courant doit avoir une sacrée force !


Zitomislici

Ce monastère sur notre route était prometteur : comme beaucoup de lieux de cultes orthodoxes, il était parait-il couvert de fresques de toute beauté. Malheureusement, un évènement officiel était prévu lors de notre passage, 2 voitures noires de vigiles sont venues se garer à côté de Roberto et nous ont demandé de partir. On aurait peut-être du faire le coup de la panne ou de l’anglais de collégien, mais ils n’avaient pas l’air de rigoler, alors nous avons obtempéré…


Pocitelj

C’est une ville toute en pierre et toute en pente, dont on apprécie mieux l’architecture en grimpant jusqu’à sa forteresse par des escaliers bien raides. On plaint les gens qui devaient monter les packs d’eau au XVème siècle.



Stolac

On vient y voir en général les nombreux moulins qui se succèdent sur la rivière Bregava traversant la ville, et, en saison, on se baigne volontiers sous ses jolies cascades. Vu la grisaille et les températures fraîches, nous nous sommes contentés de la balade.


Les stecci de Bjelojevici

La Bosnie compte 22 sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO pour ses stecci, des tombes médiévales d’un genre particulier, gravées de motifs décoratifs encore peu expliqués aujourd’hui. On y trouve aussi bien des motifs géométriques que des soleils, des croissants de lune, des armes ou encore des scènes de chasse. Et plus rarement des inscriptions en cyrillique du genre « Je n’étais déjà pas grand-chose maintenant je ne suis plus rien » ou « Pas touche à mon caillou ». Un sens de l’humour à faire regretter cette époque. Les tombes de Bjelojevici étaient en accès libre, en plein milieu de la nature. Nous avons dormi dans le coin pour profiter de la tranquillité absolue.



Le monastère de Tvrdos

Oui, nous aussi nous avons du mal avec la prononciation. Et encore je vous simplifie la vie, je ne mets pas les accents. Ce monastère serbe orthodoxe date du XVème siècle et il semble parfaitement entretenu. En tout cas l’intérieur est exquis. Les vignes et les oliviers dans les jardins tout autour laissent penser à une production locale des moines. Mais si les bouteilles de vin et d’huile d’olive présentées dans l’immense boutique portent toujours la marque du monastère, il est évident que le petit domaine ne peut pas assurer une telle production. On ne sait pas non plus si ce sont les moines qui ont aménagé le parking pour les bus des tours opérateurs ni rempli les rayons de la boutique de bondieuseries, mais apparemment les affaires marchent. Après tout tant mieux pour eux. Un truc intéressant, si j’ose dire, c’est la main momifiée d’Hélène d’Anjou dans un coin du monastère. Lorsque son père a accepté de donner sa main au roi serbe Stefan Uros Nemanjoc, il n’imaginait certainement pas une fin aussi macabre.


Trebinje la méridionale

Cette ville est la plus au sud de la Bosnie, peuplée principalement de Bosno-Serbes. Elle fait partie d’ailleurs de la République Serbe de Bosnie. C’est compliqué là-bas. Proche de l’Adriatique, elle en récupère le climat doux et ensoleillé avec 260 jours de soleil par an. Elle est toute proche d’ailleurs de Neum, la seule ville maritime du pays (la Bosnie ne compte que 21 km de côtes, enclavées entre 2 territoires croates). Nous avons trouvé Trebinje plutôt agréable avec son étonnant pont de pierre déplacé pour cause de construction de barrage à 7 km de la ville alors qu’il en était distant de 15 (mais alors pourquoi pas directement en ville ?), son opulente cathédrale orthodoxe et des célébrités peintes dans tous les coins de rues.

Ah au fait, Trebinje, qui se prononce « trébinié », tirerait son nom de Napoléon qui, lors de son passage aurait trouvé la ville « très bien ». On s’étonne tout de même d’un vocabulaire aussi pauvre de la part de l’empereur.


La Bosnie, c’est fini

Ce spot où nous passerons la nuit peu avant la frontière avec la Croatie était notre dernière étape en Bosnie-Herégovine. Nous aurons vraiment beaucoup apprécié ce pays qui nous a surpris à bien des égards et touché par son histoire fragile, le tout dans des décors grandioses et sauvages.


Dubrovnik n’est qu’à 33 kilomètres de là. Nous allons la découvrir en famille. Avons-nous gardé le meilleur de la Croatie pour la fin ? A suivre au prochain épisode !

118. Rendez-vous au Bled

Nous voici donc entrés en Slovénie, un pays où nous n’avions jamais mis les pieds ou les pneus. Des premières impressions jusqu’au Lac de Bled, avec une petite incursion stratégique en Croatie, revivez avec nous cette grande boucle slovène.

SLO travel

Après avoir traversé l’Amérique centrale et passé au moins une et parfois plusieurs heures aux frontières entre chaque pays, ça fait du bien de passer d’un pays européen à un autre en ralentissant à peine devant le poste où un douanier lève à peine les yeux de son téléphone portable. Donc nous voilà en Slovénie. Ce qui frappe tout d’abord, c’est que l’on ne comprend plus rien à ce qui est écrit sur les panneaux. Un bon point, ça pour nous autres adeptes de dépaysement. Enfin du moment qu’on a un peu de réseau pour pouvoir utiliser Google traduction. Voulant goûter ce nouveau pays, nous roulons tout doucement en regardant partout, alors que les locaux nous talonnent avant de nous doubler d’un grand coup d’accélérateur, contredisant les lettres SLO qui figurent sur leur plaque minéralogique. OK les pressés, laissez-nous le slow-travel ! Parmi les autres premières impressions figurent le coût réduit du carburant (1,45 €/l de gazole) et des aliments, à contrebalancer avec le coût élevé du stationnement (souvent 3€/h) ou des aires pour camping-cars (minimum 35€/j soit le double de la France ou de l’Italie). Pour l’instant nous avons réussi à contourner ces endroits-là. Nous verrons par la suite.


La magie Koper

Dès le passage en Slovénie, le beau temps est revenu. Ça doit être un hasard, encore que nous avançons vers le Sud par rapport à nos destinations précédentes. Koper est l’une des rares villes côtières d’un pays dont la façade maritime n’a pas plus de 44 km de long. Autant dire que l’été ça doit être bondé. Imaginez la totalité des Français devant se partager les plages entre Narbonne et Perpignan au cœur de l’été ! En réalité, les Slovènes sont 34 fois moins nombreux, mais quand même.

Koper se présente comme un mignon petit port entouré d’un centre ville médiéval aux notes vénitiennes. L’opulence des édifices italiens n’est pas là, mais le charme opère tout de même.


Piran, reine de la reconversion

C’est l’autre ville côtière, sous forme d’une péninsule s’avançant dans la mer terminée par un ancien phare reconverti en clocher d’église. Il a tout de même donné son nom à Piran (ben oui, pyros en Grec ça veut dire feu). Comme à Koper, on retrouve une influence étrangère dans certaines constructions, comme ce palais vénitien, et cette petite statue aux airs danois (si vous séchez, regardez toutes les photos). Comme à Koper, la ville était autrefois construite autour d’un port presque intérieur, mais celui-ci a été reconverti en place parce qu’il en manquait. Quant à la cathédrale et au baptistère, ils semblent eux aussi avoir été reconvertis …en cages pour animaux si l’on en juge par la grille qui barre leur porte. Non sans avoir laissé juste derrière un tronc accessible aux fidèles, pas folle la guêpe !

Question subsidiaire : sur une petite place de Piran, on retrouve une sorte de chérubin portant des objets formant des cylindres creux (photo ci-dessus à droite). A quoi cela pouvait-il bien servir ? Réponse à la fin du sujet suivant.


Incursion en Croatie

Nous sommes loin d’avoir exploré toute la Slovénie. Nous y reviendrons plus tard. Mais nous avons trouvé plus pratique de compléter dès maintenant notre parcours en Istrie, cette péninsule triangulaire au bord de l’Adriatique et dont la majorité du territoire appartient à la Croatie. Le passage de frontière est plus marqué que le précédent, avec une transition brutale d’une zone assez peuplée (les 47 km de côtes slovènes) à un territoire très rural. Ça fait du bien de revoir des forêts, des champs, des montagnes. La première ville où nous faisons étape est de taille modeste et ne tranche pas forcément avec ce que nous avons vu en Slovénie. Un port, de jolies rues étroites et pavées, une basilique aux mosaïques scintillantes, des boutiques de souvenirs dont beaucoup de variétés de miel et de liqueurs.

Solution de l’énigme du paragraphe précédent :


Découverte inattendue

Nous faisons étape pour la nuit sur le parking du cimetière de Vodnjan, trouvé sur l’application Park4night que la plupart des voyageurs nomades utilisent pour trouver des endroits où se garer de jour comme de nuit et pour trouver quelques facilités comme l’eau ou les laveries self-service par exemple. Une fois l’endroit décrit, d’autres voyageurs laissent leur témoignage ou enrichissent la description initiale. C’est l’un de ces commentaires qui nous a incités à visiter la ville le lendemain, alors qu’elle ne figurait pas sur notre guide papier. Objet d’un festival annuel de street art, la petite ville de 6000 habitants, abhorre une trentaine de fresques sur ses murs et de vieux immeubles en pierre en son centre. Il y aurait aussi plusieurs centaines de momies de religieux dans l’église, mais celle-ci était malheureusement fermée. Heureusement, par définition, le street art c’est H24 !


Pula et ses vestiges romains

La pointe Sud de l’Istrie est occupée par la ville de Pula, dont la particularité est d’héberger de nombreux vestiges romains, comme un amphithéâtre, quelques temples, et quelques mosaïques. On pourra regretter que tout ça ne soit pas particulièrement mis en valeur. Ainsi ce chantier qui semble être là depuis un moment dans l’amphithéâtre, ces fondations de la maison d’Agrippine, protégées mais en plein dans la cour d’un immeuble, l’arrière du temple jumeau de celui d’Auguste utilisé comme mur arrière de la mairie, où encore cette mosaïque romaine vieille de 18 siècles, plutôt bien conservée mais que nous avons eu du mal à dénicher. Il a fallu traverser un terrain vague et contourner un parking avant d’oser s’aventurer dans une petite ruelle obstruée par un camion de chantier et un tas de gravats.


Champions de l’inutile


Rijeka

Nous n’avons pas trouvé grand charme à la 3ème ville de la Croatie : pas d’unité architecturale, beaucoup de circulation et peu de choses à visiter. Nous retiendrons tout de même 3 choses : une curieuse Cathédrale de Saint Guy toute en rond (pour danser peut-être ? ;)), un musée de l’informatique (voir plus loin) et la première fabrique mondiale de torpilles qui, faute de préservation, va finir par disparaître dans la mer. Ce serait pourtant dommage d’oublier que c’est ici, à Rijeka qu’ont été mises au point les toutes premières torpilles. La base pour les premiers essais a été bâtie en 1860, suivie de l’usine actuelle qui a fonctionné de 1930 à 1966. Aujourd’hui ce n’est plus qu’une carcasse de béton, mais ce bâtiment a révolutionné en son temps l’armement maritime, tout en étant sans doute responsable de milliers de morts. Alors, on le sauve ou on le sauve pas ?


PEEK & POKE

Ces commandes de programmation ne parlent qu’aux initiés, mais le sous-titre « Musée de l’informatique » est plus évocateur pour les autres. Mais j’estime faire partie des premiers, en ayant vécu toute la progression de l’informatique depuis le début. J’avais 10 ans quand la télévision familiale est passée du noir et blanc à la couleur, 20 ans quand j’ai soudé avec mes frères une centaine de composants sur un circuit imprimé pour en faire un jeu de ping-pong qui se branchait sur sur la télé, 22 ans quand j’ai eu mon premier ordinateur, le ZX81, une sorte de grosse calculatrice programmable en BASIC mais dont le programme, limité à 1000 caractères, s’effaçait lorsqu’on éteignait la machine. D’autres machines ont suivi, avec davantage de mémoire vive (RAM), la possibilité de stocker ou charger un programme sur une cassette audio, puis sur des disquettes et enfin des disques durs. J’avais 29 ans quand je me suis offert mon premier compatible PC (Amstrad PC2086) avec écran intégré et surtout un disque dur de 20 Mo (à l’époque c’était énorme, aujourd’hui le disque dur de mon ordi portable fait 1 To). A 30 ans, j’ai commencé à informatiser mon cabinet médical en développant un programme adapté à un fonctionnement en réseau. J’ai quasiment utilisé toutes les versions de Windows depuis la 3.1. J’ai vu apparaître Internet et les téléphones portables lorsque j’avais 40 ans. Alors oui, je suis vieux, j’ai l’impression d’avoir été un pionnier de l’informatique, et c’est sans doute pour ça que j’ai retrouvé avec plaisir un peu de toute cette progression fantastique dans ce musée, y compris un exemplaire de mon ZX81 !


Bouticocanardophilie


Le lac intermittent

Nous voici de retour en Slovénie, à Cerknika, dans une région au sol karstique, comprenez un gruyère de calcaire. avec beaucoup de grottes et de galeries souterraines. En été, ces formations absorbent bien l’eau et le lac se vide presque complètement. Pendant la saison des pluies, au printemps et à l’automne, le sous sol est vite saturé d’eau et le niveau du lac monte. Il peut passer en une seule journée de 0,1 km2, sa surface minimale, à 38 km2, sa surface maximale. C’est le plus grand lac intermittent d’Europe, et, lorsqu’il est plein, le plus grand lac de Slovénie.


Un château troglodyte

Construit directement dans une falaise à partir du XIIIème siècle, le château de Predjama était quasiment imprenable. Il fut tout de même assiégé vers la fin du XVè siècle par l’armée de l’empereur Frédéric III dont un parent avait été assassiné par l’occupant des lieux, le baron Erazem Lueger. Le siège dura plus d’un an, l’astucieux occupant continuant de s’approvisionner à l’extérieur grâce à un tunnel secret. La plaisanterie se termina le jour où, grâce à une complicité interne, l’armée envoya un boulet de canon sur le mur des toilettes à ce moment occupées par le baron, et qui s’effondra sur ce dernier. Mourir assis sur le siège après un an de siège, c’est un comble !

Nous avons pris plaisir à visiter ce château peu commun, grandement aidés par des audioguides en Français très bien faits.


Les grottes de Postojna

Nous avons pénétré dans le plus grand système de grottes de Slovénie, plus de 700 km de galeries sur une longueur de 20 km. D’abord en empruntant un petit train puis à pied.

Nous avions déjà vu un certain nombre de grottes dans notre vie, mais celles-ci sont véritablement exceptionnelles. D’abord par l’immensité du réseau, telle que dès les premiers mètres de voie ferrée apparait déjà une féérie de stalactites et stalagmites, certains ayant dû être coupés d’ailleurs pour que les têtes des passagers ne frottent pas trop au plafond. On nous a conduit dans des salles immenses, certaines pouvant accueillir des concerts avec 10 000 places assises. Tout est à la fois protégé et bien mis en valeur. Du grand spectacle, assurément.


Bébés dragons ou poissons humains ?

Dans les eaux profondes du réseau de grottes de Postojna, on trouve plusieurs espèces animales qui se sont bien adaptées à l’obscurité. Parmi elles, le protée anguillard, une sorte de salamandre aquatique à la peau rose pâle, dépourvue de tout pigment – devenu inutile dans le noir – et dont les yeux se sont atrophiés pour la même raison. Il arrive régulièrement que des grosses crues fassent remonter ces bestioles à l’extérieur des grottes, qu’à une certaine époque on imaginait peuplées de dragons. Le corps ondulé et les branchies rouge vif ont fait prendre les protées pour les bébés de ces monstres souterrains. Ceux qui ignoraient la légende ont plutôt parlé de poissons humains, en raison de l’aspect et de la couleur de la peau proches de celle des Slovènes.

La bête

A côté des grottes, nous avons pu voir, dans un vivarium plongé dans la quasi-obscurité, plusieurs exemplaires de cette espèce peu connue, capable de rester dix ans sans se nourrir, de régénérer ses membres perdus et de vivre une centaine d’années.

Alors, bébés dragons, poissons humains ou protées anguillards ? Quel nom préférez-vous ?


Le Lac Sauvage

Après le Lac Intermittent de Cerknica, voici le Lac sauvage. En ce jour de beau temps, ce tout petit lac a l’air tout tranquille, mais après une forte pluie, son niveau peut monter brusquement et même un geyser peut se former. C’est qu’il est relié à des galeries karstiques en profondeur, drainant l’eau d’un vaste territoire. Pour le voir dans cette phase, regardez cette vidéo sur Youtube.

Mais pour nous il est resté calme, et nous avons pu nous promener le long de cette rivière qui mène à Idrija, notre prochaine étape.

Juste au-dessus de la rivière, nous avons suivi un canal conduisant une eau limpide jusqu’à un bâtiment dans lequel nous avons pu entrer

A l’intérieur se trouve la roue géante d’un moulin, de 13 mètres de diamètre, dont l’action est d’animer …une pompe à eau. C’est que, juste à côté, se trouve l’entrée d’une mine. Mais une mine de quoi ?


Mercure l’insaisissable

En 1490 à Idrija, un fabricant de seaux a trouvé dans un ruisseau des petites gouttes de métal liquide. Ce fut le début d’une ère minière extraordinaire pour la ville qui a produit en 500 ans 13% du mercure mondial, le récoltant directement sous forme liquide ou le produisant à partir de minerai (cinabre). Si forcément Idrija s’est enrichie et a fait grandement progresser la science, ça n’a pas été aussi bénéfique pour la planète puisque les 2/3 du mercure produit ont servi à l’extraction de l’or et de l’argent en Amérique, avec la pollution qui s’en suit. Et ça n’a pas été si bon non plus pour les mineurs qui ont souffert de la toxicité du vif-argent, autre nom donné au précieux métal liquide. Aujourd’hui encore, les rivières locales restent polluées et la ville menace de s’effondrer sur le gruyère de galeries qui traversent son sous-sol.

Gouttes de mercure dans un cube de résine
(œuvre d’art du musée)
Miroir ô miroir, dis-moi qui est la plus belle…

Quant à l’origine du nom du métal, il aurait été associé des sa découverte à Mercure le messager des dieux romains connu pour sa rapidité qui le rendait insaisissable. Un peu plus tard, on donna le nom du métal à la planète la plus proche du soleil et donc la plus rapide à en faire le tour (88j). Par ailleurs, Mercure est le dieu des voyageurs, ce qui nous conviendrait parfaitement s’il n’était pas aussi le dieu des voleurs et des commerçants… Bizarre cette association !


Faire dans la dentelle

Les progrès technologiques dans l’extraction du mercure au XVIIè siècle a fait chuter la demande en main d’oeuvre à Idrija et, comme dans d’autres cités minières, ce sont les femmes qui ont pris le relais économique de leur famille en produisant de la dentelle, avec la technique des fuseaux qui demande un temps considérable mais offre une qualité exceptionnelle. La première école de dentellerie a ouvert ici en 1876 et est toujours en activité en 2024. On y accueille des jeunes filles de 6 à 15 ans, toutes volontaires, qui suivent une formation gratuite de 3 heures par semaine et qui dure 6 ans ! Une partie du musée municipal d’Idrija est consacrée à cet art et présente des oeuvres magnifiques, comme on peut en juger sur les photos.


…et 27 font douze

La petite ville de Škofja Loka a quelque chose de spécial en Europe : elle fait partie du douzelage (sic) initié par la cité normande de Grandville en 1991, en gros un jumelage avec 11 autres villes de l’Union Européenne. Seulement voilà, l’Europe entre temps s’est élargie à 28 pays, mais le terme de douzelage est resté.

Sinon Škofja Loka serait la ville slovène au centre médiéval le mieux conservé. Ce qui ne saute pas aux yeux d’emblée, mais le tremblement de terre de 1511 qui a dévasté la ville y est peut-être pour quelque chose. Nous y avons trouvé tout de même une architecture originale et visité dans son château un intéressant musée sur le patrimoine culturel slovène.




Alimentaire mon cher Watson

Juste un titre bidon pour introduire quelques spécialités trouvées dans les magasins. On ne peut pas dire pour l’instant que nous ayons été transcendés par la cuisine slovène.


Arrivés au Bled

Nous terminons notre remontée depuis la pointe Sud de l’Istrie avec le Lac de Bled. Une vague pluvieuse nous coince presque 48h dans Roberto, l’occasion de se reposer un peu et de rattraper notre retard qui dans la planification de notre itinéraire qui dans l’avancée du blog. Dès l’accalmie nous partons à la rencontre de ce lac très prisé des touristes en saison, mais quasi désert en février surtout avec la récente pluie. Partant pour un tour du lac à pied (6 km) nous prenons le temps d’apprécier ses éléments emblématiques : l’ilot central avec sa petite église, le château perché sur son rocher, la grande église de la ville et les bateaux au taud en toile rayée qui relient les quais à l’ilot. Notre promenade s’arrête après à peine 1 km, le sentier piéton étant fermé pour travaux sur 200 ou 300 mètres. Nous pensions emprunter la route, mais celle-ci, tout en étant autorisée aux voitures, est interdite aux piétons. En bon français, nous tentons tout de même le passage par la route, mais un vigile dans une voiture banalisée nous rappelle vite à l’ordre. Voilà comment sont traités les piétons à Bled. Est-ce pour nous forcer à reprendre notre voiture et nous garer à l’autre bout du lac pour 6 euros de l’heure ? Qui sait…



Carte


115. Cap Sud-Est

C’est reparti ! Après cette longue pause métropolitaine, nous entamons la 3ème boucle de notre périple vers le Sud-Est de l’Europe. Partant d’une petite excursion au pays de Cervantes, il nous faudra d’abord traverser toute la France pour rejoindre l’Italie, avec forcément au passage quelques visites intéressantes malgré le temps plutôt froid et maussade. Au fait, c’est quand le réchauffement climatique ?

Escapade ibérique

cap sud-est à partir de maintenant
La baie et la plage de San Sebastian

Stationnés au Pays Basque pour le réveillon, nous avons profité de l’unique journée de beau temps – bien qu’un peu frisquet – pour faire un rail-trip en Espagne jusqu’à San Sebastian. Le soleil qui nous a attirés a eu malheureusement même effet sur les (autres) touristes. N’ayant pas prévu initialement de nous baigner pour cause de mer gelée, nous avons tout de même été contraints de nager dans la foule. Avec pour effet de pénaliser la beauté du lieu.


Réveillon gastronomique

Entre amis, à St Jean de Luz, au restaurant L’instinct où travaille notre grande fille – c’était l’occasion de tout de même la voir ce soir-là, nous avons dégusté un délicieux repas gastronomique. Il ne fallait pas se laisser impressionner par le menu, bien plus axé sur la qualité que la quantité. Un délice. Et une très bonne adresse si vous passez par là 😋

port de st jean de luz
Le port de pêche de Saint-Jean-de-Luz

Bonne année !

voeux roberto 2024
Bonne Année 2024 à tous les nomades, à tous ceux qui rêvent de le devenir,
et à tous ceux qui voyagent avec nous via les réseaux !

Roberto en redemande

Iveco Fiat Cayla S.A. Rodez
J’adore le style de la salle d’attente d’Iveco-Fiat à Rodez. En plus ils sont super gentils

Nous avons rendez-vous à 8h ce matin-là au garage Iveco-Fiat de Rodez pour une dernière réparation avant notre boucle sud-est-européenne. Lors d’une précédente révision à Agen, le garage Fiat de là-bas avait décelé une « importante fuite d’huile » et proposé comme seule solution de déposer le moteur pour voir d’où ça venait, rien que ça. N’ayant rien remarqué jusqu’ici, un peu suspicieux sur la réparation proposée (un peu comme si un médecin disait à son patient : vous avez un peu de tension, il faudrait sortir votre cœur pour voir si ça ne vient pas de là) et surtout ayant d’autres projets à court terme, nous avions décliné et repris la route. Tout en surveillant un peu le sol après nos stationnements et en surveillant le niveau d’huile. Sans remarquer de d’anomalie après plusieurs mois. Toutefois, lors de la précédente visite à Rodez, nous en avions parlé et ils ont confirmé un certain degré de fuite. Habitués à entretenir les camping-cars basés sur Ducato, ils avaient déjà rencontré le problème, qui venait selon eux d’un bouchon du carter d’huile qui s’était partiellement dévissé. L’accès en était difficile, il fallait démonter un phare et puis un autre truc dont je ne me souviens plus, mais en tout cas pas le moteur ! La réparation a été faite en 2h30, pendant lesquelles on nous a gentiment proposé d’attendre dans une petite salle au chaud (températures négatives dehors ce jour-là), café à disposition si besoin. Roberto est maintenant fin prêt pour la 3ème boucle de son tour du monde.


Intermède vanlife


Poète poète stéphanois

Il ne faut pas s’mentir,
Avec ce temps neigeux
Pas trop envie d’sortir.
Nous avons préféré
Aller voir c’était mieux
l’expo des passementiers

Il ne faut pas s’mentir
Les passementiers d’Saint-É
Plutôt que de mourir
Dans les mines de charbon
Ont su bien exploiter
Un tout autre filon

La passementerie c’est l’art
De tresser quelques fils
Pour en faire des Damart,
Des ceintures, des rubans,
Des franges torses graciles.
Et même des sous-vêtements

exposition rubans
Le tissage des rubans aujourd'hui

Romans-photos

! rûr neib seloivar sel


De boulanger à cordonnier…

…ou l’histoire étonnante du facteur Cheval, architecte de l’étrange. Il consacra 35 années de sa vie à bâtir son extravagant « Palais idéal » à l’aide de matériaux qu’il trouvait pendant ses tournées quotidiennes de 43 km et qu’il ramenait après son travail avec une brouette. Le palais fut achevé en 1914, mais il fallut attendre 1969 pour que l’oeuvre soit classée aux Monuments historiques. Ferdinand Cheval n’a pas toujours été facteur. Il commença sa vie active comme boulanger, et c’est peut-être le pétrissage de la pâte qui l’incita à malaxer les différents mélanges composant son palais. Contrairement à ce que pourrait suggérer mon titre, il ne fut jamais cordonnier. C’est juste que, malgré avoir fait plusieurs fois le tour du Palais, je n’y ai pas trouvé de boîte aux lettres. Et comme on dit, les cordonniers sont les plus mal chaussés…


On termine par la boutique, avec une récupération un rien tendancieuse de l’un des textes du palais. Jugez-en…


Plutôt dessous que dessus.

Le pont d'Avignon
Le Pont Benezet à Avignon

Visiter Avignon sans voir le pont si célèbre était impensable. Maintenant je mourrai moins bête en sachant que ce pont n’atteint plus l’autre côté du Rhône depuis longtemps, avec seulement 3 arches subsistantes sur les 22 d’origine, et surtout qu’on n’y a jamais dansé tous en rond, l’étroitesse du passage ne le permettant pas. Par contre il est probable qu’on y ait dansé au-dessous, au niveau de l’île centrale qui abritait une guinguette. La comptine mériterait d’être corrigée, mais tant qu’elle permet d’attirer 400 000 visiteurs par an, la ville d’Avignon ne se presse pas. Les beaux messieurs et les belles dames du conseil municipal font cooomme ça.

Le pont d'Avignon

Retenue à la source

Voilà une expression qui conviendrait bien à ce lieu étonnant que nous a fait découvrir Françoise, notre amie l’isloise. Nous sommes à Fontaine de Vaucluse, à l’endroit précis où nait la Sorgue, pas si connue mais pourtant la 1ère source de France métropolitaine et même la 5ème mondiale avec un débit moyen équivalent à 17 800 litres de rhum par seconde. Ou d’eau si vous voulez, mais ça fait tout de suite plus impressionnant avec le rhum 😉

Au pied d’une falaise, un gouffre qui n’a pas encore fini d’être exploré laisse apparaître une jolie nappe vert émeraude qui semble tranquille. L’eau passe ensuite sous des rochers avant de laisser place à un fort courant aussi vert que limpide.

Françoise nous montre des photos prises 3 semaines auparavant, où l’on voit que l’eau du gouffre était plus haute d’une dizaine de mètres et que les rochers aujourd’hui à sec étaient noyés sous un vif courant. Dès qu’il a plu un peu ou beaucoup, toute l’eau du coin se retrouve retenue ici.

J’espère qu’à vous aussi mon petit topo aura plu un peu ou beaucoup.


Argent public


France-Italie


San Remo sans Milan


Hemingway sur le carreau


Peinture à l’eau

D’abord, la petite ville de Portofino, surnommée la perle de la Riviera italienne, se mérite. Une première tentative d’y accéder avec Roberto a échoué : bien que respectant le gabarit autorisé (max. 6m de long et 2m30 de large) nous avons été sans ménagement invités à faire demi-tour, les places de parking étant peut-être déjà complètes à 10h du matin. Nous avons alors rejoint, par la petite route aussi étroite que sinueuse, le parking le plus proche, à 5 km de la ville, rejoignant cette dernière en bus.

Mais le désagrément est vite oublié devant cette merveille : autour d’un petit port aux eaux bleu-vert se dresse une ceinture de façades alternant les couleurs chaudes et munies de volets verts comme c’est classique en Italie. Mais là, c’est la tranquillité du lieu qui fait la différence (précisons que nous sommes en basse saison) et les petits sentiers sillonnant la forêt alentour, menant qui au Château Brun qui au phare, avec des vues magnifiques sur le port et la baie.

Au retour de balade, nous fêtons dignement mon anniversaire dans l’un des rares restaurants du port, appréciant de notre table, outre des mets délicieux, la vue sur les façades colorées et leurs reflets ondoyant sur la rade. Vraiment un bel endroit, qui nous fait réaliser la chance que nous avons de pouvoir voyager.


Ne pas tomber dans le panneau

Où ne pas se laisser impressionner par le paysage !


Un bisou s’il vous plaît !

Assis à la terrasse de ce café à Gênes, ça m’a fait bizarre de demander au serveur un bisù (prononcer bisou) et il a eu d’ailleurs un petit sourire en coin…

C’était notre premier contact avec la pâtisserie italienne, plutôt raffinée et appétissante. Nous en avons aperçu bien d’autres par la suite, dans les vitrines des pasticcerie, mais difficile de goûter à tout !


La terre du milieu


À Élisa et Achille

Cette dédicace n’est pas pour la seule Élisa que je connaisse (désolé @elisaroland mais je te promets de t’en rédiger une lorsque je serai au Brésil) mais elle est bien pour Achille mon fils, passionné de Napoléon. Car l’Élisa en question, c’est bien la sœur de Napoléon, à qui il a offert la ville de Lucques en 1809 après avoir annexé la Toscane en 1805. À l’époque, les habitants les plus riches de la ville, comme ailleurs en Toscane, faisaient construire une tour sur leur palais, la plus haute possible évidemment. Le problème est qu’elles étaient particulièrement ciblées lors des différentes attaques, et aujourd’hui il n’en reste plus que 9 sur les 250 initiales. La Tour Guinigi, avec ses 45 m de haut, a été choyée par la grande-duchesse de Toscane, Élisa, sans doute en raison de son jardin au sommet qu’elle a bien entretenu. Les chênes qui y poussent font la fierté de la ville et représentent une attraction étonnante, pour peu qu’on veuille bien gravir les 230 marches qui mènent au sommet. Avec une vue époustouflante à la clef bien sûr.



Transition

L’évocation de la sœur de Napoléon me permet une transition facile avec notre étape suivante : Piombino, port d’embarquement pour une destination spéciale, que vous découvrirez dans la prochaine publication… A bientôt !

Et la carte du trajet, ne perdons pas nos bonnes habitudes ! Vous pouvez avoir une version zoomable en cliquant ici

114. Fêtes seulement

Les fêtes de fin d’année sont l’acmé des relations familiales et amicales. Le temps qui y est consacré réduit d’autant la rédaction du blog, limitée à quelques articles ce mois-ci. Mais c’est pour mieux rebondir l’année prochaine, promis !

À couteaux tirés

Sur fond d’une neige tombante, qui est probablement la première que rencontre Roberto, une énorme main munie d’une arme blanche émerge d’un brouillard à couper au couteau. Elle signale l’entrée du musée que, joie du tourisme hors saison, nous sommes les premiers à visiter ce matin.

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On nous montre d’abord une petite vidéo où un présentateur à l’humour bien aiguisé nous fait l’historique de la marque, de la découverte du concept en 1829 jusqu’aux ateliers d’aujourd’hui. Pour couper court, le laguiole (oui, c’est bien de lui dont on parle et oui, c’est bien devenu un nom commun) est né du mariage entre le capuchadou, un petit couteau à lame fixe fabriqué localement, et la navaja au manche courbé que les scieurs de long du pays ramenaient d’Espagne après leur saison.

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La visite se poursuit par l’ancienne forge, où l’on découvre les faibles moyens dont disposaient les couteliers au XIXème siècle, puis par les ateliers modernes, fonctionnant en open space car chaque artisan fabrique son couteau de A à Z, se déplaçant de poste en poste. Dans des vitrines sont exposés des couteaux Laguiole de différentes périodes ou de différentes fonctions (de l’œuvre d’art pure aux couteaux de chasseurs).

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La boutique est magnifique, les lames de centaines de couteaux étincelant sous les leds, sur des présentoirs où toutes les matières des manches sont décrites, de la corne de buffle à la dent de mammouth en passant par de multiples essences de bois. Un certificat d’origine est remis pour chaque achat, préservant du risque de tomber sur une des nombreuses contrefaçons, qui émanent majoritairement d’entreprises chinoises contre lesquelles les deux ateliers laguiolais luttent …à couteaux tirés.


Intermède météo


IA IA OH !

Si vous ne connaissez pas la comptine « Dans la ferme de Mathurin » qui tourne en boucle sur le jouet électronique de ma petite fille d’un an, alors c’est tant mieux, parce que vous ne vous endormirez pas avec la ritournelle « iha iha oh » dans la tête (pour les incrédules, allez écouter ça sur YouTube) et parce que, malgré la similitude phonique, ça n’est pas du tout le sujet.

Nous allons parler ici d’intelligence artificielle (IA pour les intimes) que je me suis laisser tenter à essayer. Je connais bien sûr le fameux ChatGPT, outil intéressant mais qui ne produit que du texte. Or depuis le mois d’octobre, le moteur de recherche de Microsoft, Bing, intègre une IA performante appelée DALL-E 3. Il suffit d’avoir un compte Microsoft, genre une adresse Outlook, pour commencer à s’amuser. Les photos ci-dessous montrent les différentes requêtes que j’ai pu faire, et les images (4 propositions à chaque fois) créées en quelques secondes. Même si les propositions sont encore perfectibles, c’est bluffant, non ?



Le quizz du mois


L’énigme du mois

La scène se passe à Issoire, une jolie cité d’Auvergne célèbre pour son abbatiale que vous trouverez photographiée plus bas. Un médecin de famille installé là depuis longtemps se rend d’abord à Hérange, un hameau voisin pour y consulter Sam, un petit garçon de 3 ans qui s’est tordu le poignet en jouant trop fort à la console. Dans la même journée, l’après-midi à son cabinet, il reçoit un autre petit garçon étonnamment du même âge et portant le même prénom que celui du matin. Sauf que celui-ci a 39° C de température depuis 4 jours et que cela inquiète bien sa maman. Sans même avoir encore examiné l’enfant, le médecin a déjà sa petite idée… Et vous ? (réponse à la fin de l’article suivant)

Z
Une crèche sympathique dans l’autel mais surtout des colonnades et des vitraux très fouillés

Réponse au quizz du mois : il s’agissait de Clermont-Ferrand, le chef-lieu du Puy-de-Dôme. Vercingétorix, en bon Gaulois résistant, y a vaincu les Romains (en fait à Gergovie, juste à côté). Le pape Urbain II a été le premier du genre à y lancer une croisade pour défendre les chrétiens d’Orient. Blaise Pascal y est né. Les indices étaient les pierres volcaniques des édifices, le musée Bargoin, en service depuis 1905 et le numéro du département sur une plaque minéralogique.


Question à deux balles

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Il y a ceux qui sont dans le trou et les autres. Alors, une petite idée ? Réponse à la fin de l’article suivant

Réponse à l’énigme du mois : Il s’agissait bien sûr de la fièvre du Sam d’Issoire


Roberto retrouve son lieu de naissance

Nous avions depuis plusieurs mois remarqué que notre batterie cellule ne se rechargeait plus en roulant. Nous n’étions plus alimentés que par les panneaux solaires, c’est à dire pas grand chose en hiver (soleil bas, mauvais temps, etc.). Le câble venant de l’alternateur montrant une tension correcte, le problème ne pouvait survenir que du chargeur incorporé à notre batterie. Nous profitons de l’occasion pour aller faire une petite visite à notre aménageur de Rodez, Stephan de Loisirs 12. Après rapides vérifications, il conclut que notre alternateur devenu moins vigoureux au fil du temps ne fournit plus à notre batterie cellule une tension suffisante pour déclencher le fonctionnement du chargeur. Heureusement, le cas est prévu : il « suffit » de relier un « plus après contact » au chargeur pour l’informer qu’il faut charger la batterie cellule dès que le moteur est en marche. J’ai mis « suffit » entre guillemets, car le passage de ce petit câble une fois l’aménagement terminé a donné un peu de fil à retordre – c’est le cas de le dire – à la concession Fiat/Iveco voisine à qui nous avons confié l’opération. Mais depuis, nous avons le bonheur de voir notre batterie se charger de nouveau, même pour 10mn de circulation en ville. Il n’y a pas de petit plaisir, lorsqu’on vit en fourgon aménage, l’autonomie est vitale.

A
La jolie ville de Rodez
Z

Réponse à la question à deux balles : Nous sommes à Bozouls, en Aveyron, célèbre pour son cirque en fer à cheval, appelé Trou de Bozouls, dû à la lente érosion du calcaire par un petit affluent du Lot, le Dourdou.


La découverte culinaire du mois

A

On n’arrête pas le progrès, les oignons qui ne font plus pleurer sont bien là sur les étalages ! Mais pourquoi n’y avait-on pas pensé plus tôt ?

Cela dit, ça m’a donné une idée pour un autre produit, pour l’instant encore dans mon imagination :

B

M. et Mme ont une grande famille

Allez, juste pour le plaisir, et notamment parce que la seconde est d’actualité, je vous retransmets ces deux devinettes qui ne sont bien sûr pas de moi. Mais je m’y mettrai peut-être un jour, qui sait.

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Betty, Baba, Noëlle, Candice et Sandra

La trêve des voyageurs

Encore une quinzaine de jours et nous terminerons cette longue pause métropolitaine en reprenant la route en direction de l’Europe du Sud-Est. De l’Italie à la Turquie dans un premier temps, en longeant le flanc Est de la Mer Adriatique. Grâce aux polos superbement imprimés avec notre logo, cadeau attentionné reçu à Noël, la team Roberto est parée pour de nouvelles aventures. Rendez-vous fin janvier pour les premières étapes. En attendant, nous souhaitons à tous nos lecteurs une joyeuse et festive fin d’année.

112. La révolution d’Octobre

Loin de nous poser lors de cette phase française de notre voyage, nous avons encore avalé pas mal de kilomètres au cours de ce mois d’octobre. La relative dispersion des membres de notre famille ou de nos amis nous a donné l’occasion de découvrir ou redécouvrir quelques jolis coins de notre pays.

a) Miroir ô beau miroir, dis-moi qui est la plus belle…

J’adore les effets miroir. Le reflet parfait d’un paysage sur un plan d’eau tout aussi parfaitement lisse. Ces derniers temps nous avons été gâtés, principalement le matin avant que la brise ne se lève. Voici quelques clichés récents. Saurez-vous reconnaître celui qui volontairement a été placé à l’envers ?

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Les réponses aux différents quiz sont groupées en fin d’article


b) Cyrano de Paris

Les apparences sont trompeuses lorsqu’on visite Bergerac : les effigies et allusions au héros de Rostand sont partout. On pourrait croire que les habitants ignorent que le vrai (Savinien de) Cyrano de Bergerac n’a jamais mis les pieds dans leur ville. Il est né et a grandi dans les Yvelines. Mais ça les arrange quand même bien, car ça fait venir le touriste et c’est plus glorieux que le vrai fonds de commerce de la ville : le tabac et l’alcool. Bon, j’exagère un peu, j’aime bien les vins de la région, la ville ne produit plus de tabac depuis 2015 (mais son musée du tabac en retrace toute l’histoire) et elle possède de vrais attraits touristiques : balades en gabarres sur la Dordogne, centre historique médiéval tout en ruelles tortueuses et maisons à colombages, restaurants gastronomiques, festivals de théâtre, etc.

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Quiz : Le vrai Cyrano de Bergerac fut :
1°) auteur de science-fiction
2°) mousquetaire
3°) navigateur au long cours
Laquelle de ces affirmations est fausse ?


c) Le musée qui fait un vrai tabac

Je ne sais pas vous, mais moi, j’ignorais que Bergerac avait été un haut lieu de production du tabac en France pendant les deux derniers siècles, grâce à des conditions climatiques favorables (hivers doux, étés chauds et humides) et un port bien placé sur la Dordogne. La production était bien sûr très encadrée par l’État. Au musée du tabac de Bergerac, qui n’incite en rien les gens à fumer, on vous raconte toute l’histoire de la plante à nicotine depuis son usage longtemps exclusif par les populations d’Amérique du Sud et d’Océanie jusqu’à ce que Christophe Colomb a ramène le tabac en Europe et pourrisse ainsi les poumons de milliards de personnes. Les différents usages du tabac ont conduit à la réalisation de nombreux accessoires (râpes, pipes, enseignes, porte-cigarettes, etc.) dont certains hautement artistiques sont exposés dans ce musée.

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une pipe créée spécialement pour le musée

Quiz : que signifient les lettres du sigle SEITA ? Ne trichez pas, essayez sans Google…


d) Cantal de Monaco

Ce titre a un petit air de princesse monégasque, mais c’était bien avant Steph de Monac. En 1643 précisément. Louis XIII avait donné à Honoré II de Grimaldi et ses successeurs le droit de percevoir les impôts du Comté de Carlat (encore un fromage et une chanteuse mais je n’y suis pour rien) dont la capitale était Vic-sur-Cère. Et un hôtel particulier en prime. L’affaire dura jusqu’en 1789 jusqu’à ce que les révolutionnaires y mettent fin. Bons princes (c’est le cas de le dire), ils laissèrent tout de même aux monégasques l’hôtel particulier que Louis XIII leur avait offert en prime. Rainier III en 1951 et Albert II en 2014 sont venus y séjourner brièvement. Peut-être pour marquer leur territoire en faisant pipi dans les toilettes, qui sait ?


e) Vic-les-Bains

Si vous connaissez cette ville, vous êtes démasqué(e) : vous êtes un(e) voyageur(euse) du temps. Parce que la ville n’existait qu’au XVIIème siècle. En ce temps-là, la source d’eau minérale aux propriétés fabuleuses attirait du grand monde. Comme par exemple Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII, qui après 22 ans de mariage n’avait toujours pas d’enfant. Elle vint faire une cure à Vic-les-Bains en 1637. Louis XIV naquit l’année suivante ! Reconnaissant, il fit embouteiller l’eau dix ans plus tard et s’en faisait livrer à domicile.

Aujourd’hui, la ville est devenue Vic-sur-Cère. L’eau thermale n’est plus exploitée. Au kiosque où elle sourd encore, avec la même composition physico-chimique qu’autrefois, un panneau indique qu’elle n’est pas potable. Certains minéraux auraient déplu aux députés ou aux lobbyistes européens. On me dit que les vicois(es) voteraient volontiers pour un Louis XIV s’il venait à se présenter aux élections…

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f) Cantal’architecture, parlons-en !

A l’occasion d’un week-end réunissant une partie de la famille et des amis, nous avons pu apprécier l’architecture si particulière du Cantal. Notre location était assez typique de la région avec ses murs en pierres volcaniques, son toit pentu couvert de lauzes taillées en écailles de poisson, et sa grande pièce centrale unique qui s’est avérée idéale pour notre petit groupe. La visite du centre-ville de Vic-sur-Cère nous a permis de retrouver beaucoup d’autres éléments construits sur le même modèle. Un régal pour les yeux. Et c’est sans parler de l’environnement montagneux alentour.

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g) L’homme qui inventa la vache rouge

A Salers en Haute Auvergne, le climat d’altitude et les pentes conviennent mieux aux pâturages qu’aux cultures. Vers 1850, une race de vache aux longs poils et aux cornes en forme de lyre, descendante de l’aurochs, pourtant bien adaptée aux conditions locales, perdait peu à peu ses caractéristiques en raison d’un métissage excessif. Un éleveur dynamique de la ville de Salers, Ernest Tyssandier d’Escous s’inspira des Anglais et restaura la race en faisant se reproduire entre eux les meilleurs animaux préalablement sélectionnés. Il organisa même un concours annuel pour récompenser les meilleurs mâles reproducteurs.

Des troupeaux de vaches rouges paissent maintenant partout dans la région, la race s’exporte dans 25 pays du Monde et le buste d’Ernest trône sur la place principale de sa ville reconnaissante.

Quiz : Quelle est la particularité de la vache de Salers (une seule bonne réponse)
1) elle ne se trait qu’en présence de son veau
2) elle ne se nourrit que de foin monté en graines
3) elle rit


h) Avons-nous perçu le bon Salers ?

Le village de Salers, dans le Cantal, est l’un des « plus beaux villages de France ». Même s’il en existe 175 autres, nous ne pouvions le rater. Nous y avons retrouvé la jolie architecture auvergnate de ces derniers jours, rassemblée sur une petite colline de pierre volcanique. Les ruelles étroites, le caractère moyenâgeux, les points de vue sur les volcans d’Auvergne et les spécialités de la région attirent malheureusement les boutiques de souvenirs, les bars, les restaurants et tout le petit monde qui va avec. Même si ce n’était pas la grande foule hors saison, cela enlève de l’authenticité au lieu et, personnellement, j’ai préféré les anonymes petits villages voisins. La rançon du succès.

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i) Derniers à Ré tout le monde descend

C’est tout l’avantage du hors saison que de pouvoir visiter tranquilles des sites habituellement bondés le reste du temps. C’est ainsi que nous avons traversé sans crainte le pont qui mène à l’île de Ré. La circulation très espacée dans la partie la plus proche du continent est devenue presque nulle à l’autre extrémité. Nous avons dormi dans un silence parfait sur un parking en pleine nature près du Phare des Baleines, auprès duquel nous nous sommes rendus le lendemain. Accompagnés de quelques autres visiteurs, nous l’avons vu se dévoiler progressivement de sa brume de mer matinale, tout en appréciant la côte sauvage à cet endroit.

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Plus tard, de passage dans le joli village d’Ars-en-Ré, nous avons encore trouvé des rues désertes. Dommage pour un site faisant partie des « plus beaux villages de France ». Mais tant mieux pour nous !

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Quiz : le clocher de l’église du village est inhabituellement bicolore, avec la pointe noire et la base blanche. Pourquoi ?
1) en hommage à Nicéphore Niépce, enfant du pays, inventeur de la photographie
2) pour être vu de loin par les bateaux
3) parce que la partie noire en haut attire moins la foudre que la partie blanche
4) en souvenir du couvreur qui est tombé du toit après avoir posé la moitié des ardoises



j) Spectacle au format PDF

Claudie y était allée il y a une quinzaine d’années. Pour ma part c’était une première. J’étais resté sur l’idée d’un grand son et lumière régional où les habitants du coin, tous bénévoles, défilaient vêtus en paysans devant un château en feu. J’étais vraiment loin de la réalité et remercie vivement nos amis Dominique et Christophe de nous avoir conduits dans ce lieu magique et remis en place nos idées préconçues. Vous avez peut-être reconnu dans le descriptif le Puy Du Fou, un parc à thème créé il y a plus de 40 ans, qui a su se développer au fil des années sans jamais vouloir ressembler aux parcs d’attraction classiques basés sur des dessins animés ou des bandes dessinées.

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Nos enfants étant maintenant de jeunes adultes, nous n’avions pas fréquenté ce genre de parcs depuis longtemps, et nous avons été véritablement scotchés par les progrès technologiques et l’inventivité de la mise en scène des différents spectacles présentés. Il est bien difficile de décrire une journée aussi intense en une dizaine de lignes ou en quelques photos et vidéos, mais soyez-sûr(e)s d’être conquis par une visite sur place et d’être converti(e)s au format PDF.

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k) La ville qui s’appelait Napoléon

Une des premières décisions de Napoléon après s’être autoproclamé empereur a été de destituer de son statut de préfecture de la Vendée la ville de Fontenay-le-Comte au profit d’un petit bourg appelé La Roche-sur-Yon. La nouvelle préfecture, développée et équipée selon les préceptes napoléoniens, porta le nom de l’empereur à plusieurs reprises au cours de son histoire. Des savants de retour de la campagne d’Égypte, sans doute impressionnés, choisirent de conserver dans la ville des modèles mécaniques d’animaux afin de mieux les étudier. Perdus pendant plus d’un siècle, ils ont fini par être retrouvés et furent remis à la disposition du public sur la place principale appelée naturellement « Place Napoléon ». C’est le seul endroit qui porte encore la marque de l’empereur car, curieusement, après Waterloo, la ville reprit son nom original.

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l) On se fait un McDo ?


m) Une bonne base pour Dali

De passage à Bordeaux, nous avons découvert le Bassin des Lumières, une reconversion étonnante d’une base sous-marine germano-italienne construite pendant la guerre en espace de spectacles numériques. Les artistes à l’honneur le jour de notre visite étaient Dali et Gaudi. Nous avons pu apprécier leurs œuvres qui, projetées sur les immenses murs, sols et bassins de l’édifice, enrichies par la pénombre, l’animation et l’accompagnement musical (Pink Floyd pour Dali) étaient vraiment magnifiées par le lieu. Une expérience que nous espérons revivre prochainement avec les futurs invités : Tintin et ses acolytes.

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n) L’effet papillon

Dans nos critères de choix pour notre futur Roberto, la discrétion était importante : une couleur autre que le blanc pour ne pas ressembler à un camping car, et plutôt foncée pour se fondre dans l’environnement. Ici sur ce parking à Agen, l’intégration au décor était maximale, notre sticker de morpho bleu ajouté au Costa Rica étant parfaitement en phase avec la vitrine du magasin devant lequel nous étions garés.


o) Le Karaboudjan, le Requin et la Licorne

Hergé pouvait-il imaginer qu’un jour ses bateaux fétiches se retrouveraient dans une base sous-marine à près de 900 km de sa Belgique natale ? Et pas seulement, puisque, de retour au Bassin des Lumières de Bordeaux, nous avons vu défiler tout l’univers de Tintin, des couvertures aux personnages, jusqu’aux jurons du Capitaine Haddock. En cette période de vacances scolaires, si les enfants étaient nombreux et généralement peu attentifs, le public était majoritairement adulte, chacun retrouvant les lectures de son enfance ou d’une période plus récente. Personnellement, j’ai adoré lire les BD de Tintin. Peut-être que mon envie de voyager et de découvrir le monde vient de là ? Je me souviens encore du premier album que j’ai lu et relu : l’Étoile Mystérieuse. Et vous, vous souvenez-vous de votre tout premier Tintin ?

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p) Faites-le vous-même, mais pas tout seul

Ce slogan d’une grande enseigne de bricolage tombe à pic pour légender ma photo. Petite surprise en démontant un luminaire dans la maison que viennent de louer mon fils et sa compagne. Ces punaises dérangées pendant leur sommeil ont retrouvé la liberté après un transport dans une tasse à café, le premier récipient à portée de main. Aucun animal n’a été maltraité, comme ils disent à la fin des films où l’on pourrait en douter.

Quiz : De quelle enseigne est le slogan du titre ?
1. Mr Bricolage ?
2. Leroy Merlin ?
3. Castorama ?
4. Brico Dépôt ?


C’est avec ces peu sympathiques mais inoffensives bébêtes que se termine le parcours d’octobre de Roberto et de ses occupants, que l’on peut qualifier de révolution tellement nous tournons autour du même secteur. Et puis la révolution d’Octobre, ça sonne bien, non ? A bientôt !

P.S. Les solutions des différents quiz : a2 ; b3 ; g1 ; i2 ; p1

109. En attendant Roberto

Nous voici donc de retour en France métropolitaine (oui, ceux d’outre-mer disent toujours ça pour bien faire la différence, et quand ils disent la France tout cours c’est péjoratif) le temps que Roberto traverse l’Atlantique. Contrairement au héros désespérément absent du roman de Samuel Beckett à peine évoqué dans le titre de l’article, nous espérons que notre « Godot » à quatre roues apparaîtra bien à la fin de la pièce !

Retrouvailles contrastées

Nous débarquons dans l’Hexagone en pleine période de violences urbaines. Saccages, pillages, bataillons de policiers et hélicoptères qui tournent dans la nuit. Et dire que l’Amérique centrale apparait violente aux yeux des Européens… Nous regrettons presque notre paix de là-bas ! Heureusement, il y a des compensations. Nous retrouvons avec bonheur la famille et la gastronomie française, comme ce « grand petit déjeuner » (l’emploi de l’anglicisme « brunch » est déconseillé par le ministère des finances) qui a réveillé d’un coup nos papilles gustatives un temps endormies.


Mais au fait, dans quelle ville sommes-nous ? Voici quelques indices pour la découvrir…

Mais oui, les derniers indices étaient particulièrement parlants, nous étions bien à Agen, préfecture du Lot-et-Garonne


Et pendant ce temps là, Roberto flâne tranquillement entre la Floride et les Bahamas…

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Devoir de mémoire

Après cette pause familiale à Agen, nous repartons vers la Belgique récupérer Roberto, dont l’arrivée est annoncée le 31 juillet, soit 18 jours après la date initialement prévue. La seule consolation est que nous ne sommes pas obligés de faire la route d’une traite.

Encore une petite devinette pour trouver notre première étape :

Après une nuit dans un gîte proche de la ville martyr et d’un lieu-dit au nom trompeur, avec pour voisins quelques alpagas, nous faisons effectivement cette première étape à Oradour sur Glane, un petit village près de Limoges, rendu tristement célèbre par le massacre de plus de 600 de ses habitants le 10 mai 1944 par des troupes allemandes faisant preuve d’une bestialité extrême.

Afin que jamais ne se perde la mémoire de ces atrocités, le lieu a été sanctuarisé et ouvert à la visite, dans le respect de ses habitants. Chacune des maisons en ruines – incendie criminel oblige – porte le nom de son occupant au moment du drame. Les objets laissés sur place témoignent de ces vies soudain réduites au néant. Un mémorial expose les photos des 643 victimes, toutes civiles et dont beaucoup d’enfants pendant qu’une voix monocorde égrenne leurs noms et âges.

Une visite émouvante mais nécessaire pour ne pas oublier ce dont sont capables les humains, en temps de guerre ou même en dehors.

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La place centrale du village où tous ses habitants furent rassemblés au prétexte d’un contrôle d’identité
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Et pendant ce temps là, Roberto longe les côtes de la Géorgie, de Brunswick à Savannah. Vue de l’application, la densité du trafic maritime est parfois inquiétante. Pourvu que le Titus ne se perde pas !


Restauration insolite

Appelée « Le Garage », c’est une petite auberge au milieu de nulle part, trouvée par hasard sur notre route. Après avoir traversé champs et forêts, on tombe sur un amoncellement de voitures de tous âges de part et d’autre d’un garage en apparence fermé. Au point d’avoir un doute : la restauration mentionnée sur notre plan ne concernerait-elle pas uniquement les voitures ?

Mais derrière les quelques tables désertées d’un jardinet parsemé d’objets décoratifs en tous genres, du hibou qui nous fixe de ses yeux formés de spots halogènes aux faux consommateurs en plastique, la patronne des lieux nous ouvre sa porte. Ouf, c’est bien un restaurant !

L’intérieur est tout aussi kitsch avec les toiles cirées à carreaux rouge et blanc sur les tables, les salières-poivrières en passagers de tracteurs miniatures, le vin servi en bouteilles de limonade. Et que dire de l’environnement où bananiers côtoient volières d’aras, poulailler et pigeonnier ?

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La nourriture – un menu fixe – est simple mais efficace, le prix défie bien sûr toute concurrence. Bref, un endroit comme on aime.


Et pendant ce temps-là, Le Titus déjà très en retard se permet une boucle supplémentaire (non prévue initialement) entre Baltimore et Philadelphie. Il était en rupture de stock de steak au fromage ou quoi ?


Bercy-sur-Loire

Ne cherchez pas ce lieu sur Google Maps, c’est juste que le nom m’a paru intéressant pour faire le lien entre le siège du Ministère des Finances à Paris et le château de Sully-sur-Loire, occupé quatre siècles sur les sept de son existence par le Duc de Sully, ministre des finances d’Henri IV, et ses descendants.

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Nous avons visité ce château d’architecture médiévale, nous avons admiré les vieilles pierres, la charpente en « berceau brisé », les différentes pièces bien restaurées dont celles du Duc, de la Duchesse et du Roi. Cette dernière nommée en référence à Louis XIV qui l’a occupée 2 nuits, et non pas à son grand-père Henri IV, patron de Sully, qui n’a jamais rendu visite au château.

Mais les présidents de la République mettent-t-ils parfois les pieds à Bercy ?

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Et pendant ce temps-là, nous n’avons plus aucune nouvelle de Roberto. Faute d’avoir pris la version payante des sites de suivi, nous n’avons que les positions automatiques obtenues lorsque les navires en croisent d’autres, ce qui est plutôt rare au milieu de l’Atlantique. Du coup, Le Titus semble cloué à son point de départ, mais ça n’est pas plus inquiétant que ça… Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ?

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Notez la date estimée d’arrivée au 24 juillet. Quelques jours plus tard, elle va s’afficher au 31 !

L’Empereur en Playmobil

Napoléon Bonaparte ne parlait quasiment pas un mot de Français lorsqu’à l’âge de 10 ans il arriva de sa Corse natale à Brienne-le-Château, dans l’Aube. Il y resta 5 ans, de 1779 à 1784, pour apprendre non seulement la langue mais déjà quelques stratégies militaires, qu’il mettait en pratique avec brio dans la cour de récréation.

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Une riche iconographie accompagne la présentation de la carrière militaire de Napoléon Bonaparte
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Sur le bilan des différentes batailles, on voit à quel point la vie humaine valait peu par rapport aux prises matérielles ennemies

Nous avons visité ce musée qui retrace ce bref parcours, mais aussi les grandes lignes de la vie personnelle et politique de Napoléon, une jolie collection de soldats de plomb ainsi que de nombreuses cartes animées et interactives sur le déroulement des batailles, dont celle qui a eu lieu ici, à Brienne, en 1814.

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La généalogie et la vie familiale de l’empereur sont bien décrites, jusqu’à son lit de mort
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En cerise sur le gâteau, nous avons eu droit à l’expo temporaire « Napoléon en Playmobil » regroupant de belles reconstitutions de batailles construites par un passionné.

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Pendant ce temps-là, le Titus réapparait près de la Normandie. On aimerait bien qu’il rejoue le débarquement (enfin juste de Roberto) mais ce ne serait pas raisonnable. Et puis nous ne sommes pas équipés de plaques de désensablement.

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Et puis quelques heures plus tard, la joie retombe brusquement : un article du Monde fait état d’un navire transporteur de véhicules en feu près des Pays-Bas. Une vérification rapide nous permet de vérifier qu’il ne s’agit pas du nôtre, dont nous recherchons de suite la localisation. Bingo ! Il est juste à côté de celui en flammes ! Heureusement, le Titus va poursuivre sa route tranquillement pendant que l’autre continue de se consumer. Apparemment, que des véhicules neufs à l’intérieur, dont 500 voitures électriques chargées en Allemagne. La batterie de l’une d’entre elles serait-elle responsable de l’accident ?


Bienvenue chez les Ch’tis

Courte pause dodo sur notre route dans le département du Nord. Fidèle à sa réputation quant au climat…


Ypres Ypres Ypres Hourra !

Et nous voici déjà en Belgique, le plat pays qui n’est pas le nôtre. Nous visitons logiquement Ypres, dans la continuité de notre traversée historique de la France, avec cette fois pour thème la Première Guerre Mondiale. En effet, d’importantes batailles se sont déroulées ici. Les nombreux monuments commémoratifs et cimetières militaires en témoignent, tout comme le magnifique In Flanders Fields Museum. Nous nous sommes replongés un moment dans l’histoire des tranchées et des hommes qui s’y sont battus pour que nous soyons en paix aujourd’hui.

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Ci-dessus : les armes de la Première Guerre Mondiale, loin des FAMAS et autres drones
Ci-dessous : les jouets très en vogue à l’époque et un véhicule transporteur de pigeons voyageurs
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Ypres est aussi une très jolie ville au style flamand bien affirmé, avec ses bâtiments en briques multicolores, ses pignons en escalier, ses tourelles, etc. Les édifices publics (halle aux draps) ou religieux (comme la cathédrale) sont superbes, en vrai comme en Lego… Une bonne préparation à la visite prochaine de Bruges.

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Le In Flanders Fields Museum est logé dans l’ancienne halle aux draps, reproduite ci-dessous en Lego

Et pendant ce temps-là, Roberto nous a dépassés. Sa course transatlantique le fait accoster tout d’abord à Bremerhaven, en Allemagne. Nous aurions pu aller le récupérer là, cela nous aurait fait gagner 2 jours, mais avec un trajet et un coût supplémentaire qui n’en valaient pas la peine. Après une trentaine d’heures, le Titus part enfin vers Zeebrugge.

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La Venise du Nord

La ville de Bruges est indéniablement sous le signe de l’eau. Celle qui tombe du ciel tout d’abord, 199 jours par an tout de même, et qui gâche un peu les balades. Et puis bien sûr celle des canaux qui entourent et traversent la cité, la reliant d’ailleurs à la Mer du Nord à 15 km de là. Il faut dire que Bruges a commencé sa carrière comme port maritime au XIème siècle, grâce à une protection efficace contre les Vikings qui régnaient alors sur les mers. La ville est devenue alors le lieu incontournable pour les affaires en Europe au point que la première Bourse mondiale fut créée ici au XIIIème siècle. Chez les Van des Buerse, d’où le nom. Et puis le canal s’est enlisé, la ville est tombée en déclin au profit d’Anvers sa voisine. Heureusement son centre médiéval authentique remarquablement préservé a su séduire l’UNESCO qui a reconnu la ville comme patrimoine mondial en l’an 2000. Mais surtout c’est la reconstruction d’un port moderne en bord de mer, appelé Zeebrugge (Robertodrôme en Français*) qui a regonflé l’économie de la ville.

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La météo de notre semaine à Bruges. Faut-il vraiment des commentaires ?
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Beaucoup des photos ci-dessous auraient pu être comme celle-là. Mais nous avons tenté de tirer parti des quelques dizaines de minutes chaque jour où de petits morceaux de ciel bleu réapparaissent

Dans l’attente du débarquement et de la livraison de notre véhicule préféré, nous avons pris un peu de temps pour visiter la ville. Nous avons particulièrement apprécié son unité architecturale dans le style gothique flamand, son réseau de ruelles et de canaux tortueux, ses édifices religieux lançant leurs multiples flèches vers le ciel et carillonnant à tout va, ses multiples boutiques dont beaucoup incitent à la tentation. Succès oblige, nous étions loin d’être les seuls à visiter, et la cohabitation voitures-cyclistes-vélos-piétons-motos-calèches-camions de livraison dans les étroites rues qui n’ont de piétonnes que le nom s’est révélée ardue. Malgré cela, la visite est incontournable pour ceux qui traversent la Flandre occidentale, qui cherchent à agrémenter un week-end, ou qui viennent récupérer leur Roberto.

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*Bruges-sur-Mer en réalité (zee = mer en Néerlandais)


Et pendant ce temps-là, le Titus entre enfin dans le port de Zeebruges. Nous sommes probablement les seuls au monde à nous émouvoir devant les copies d’écran ci-dessous, mais bon. L’aventure n’est pas terminée pour autant, il reste la réception, qui va encore prendre quelques jours, 3 ou 4 en moyenne, parfois plus dit la compagnie. Le feuilleton à suspense continue…

A très bientôt et merci de nous suivre !

103. Costa Rica troisième décade

De taille modeste puisqu’il ne représente qu’un dixième de la surface de la France, le Costa Rica est assez vite traversé. Nous parcourons cette fois la région au Sud-Est de la capitale, avec sa zone montagneuse à plus de 3000 m d’altitude, avant de revenir vers la capitale pour y prendre l’avion. Car oui, nous allons faire une courte escapade vers la France pour aller voir grandir notre petite fille.

La colline de la mort

Nous poursuivons notre route vers le sud-est du pays, toujours dans la chaîne montagneuse de la cordillère de Talamanca. Roberto décroche même son record d’altitude au point de stationnement du Cerro de la Muerte à 3440m, tout près du point le plus élevé de la route panaméricaine à 3335 m

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Posés tranquilles au milieu de nulle part, à 3400 m d’altitude…

Nous allons passer là une nuit très tranquille au milieu de nulle part, profitant d’un paysage sublime à 360° et de couleurs extraordinaires au coucher du soleil. En l’absence de brume à l’horizon, on peut apercevoir ici à la fois l’Océan Pacifique et la Mer des Caraïbes. Mais nous n’aurons pas cette chance, bien que le ciel au-dessus de notre tête ait été parfaitement dégagé.

Le Cerro de la Muerte, ou colline de la mort, tient son nom des pionniers venus de la vallée centrale, autour de San José, planter du café et élever du bétail dans la vallée d’El General de l’autre côté du col. Mais le froid lié à l’altitude en a tué quelques-uns.

De notre côté, nous avons survécu, mais nous avons préféré mettre le chauffage pendant la nuit, ce qui n’était pas arrivé depuis le nord des États-Unis !


Justin Schmidt, l’homme un peu beaucoup piqué

C’est en visitant l’insectarium du Jardin des Papillons de Santa Elena que l’on peut remarquer cette affiche posée pas loin d’un bocal à scorpion, intitulée « Index de la douleur par piqûre d’hyménoptères de Schmidt ». Cette échelle insolite a été créée par un entomologiste américain qui, pour la science et par curiosité personnelle (il aurait débuté dès l’âge de 5 ans…) s’est laissé piquer par plus d’un millier d’insectes aux fins de classifier et d’en décrire la douleur ressentie.

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L’échelle de Schmidt (désolé pour les non anglophones)

On part du niveau 1 avec par exemple la fourmi de feu, que Claudie et moi avons expérimentée aux Antilles, et dont la piqûre est décrite comme « pointue, soudaine et légèrement alarmante ». Au niveau 2, celle des abeilles est vécue comme « riche, copieuse et légèrement croustillante ». Un cran au dessus, la fourmi rouge moissonneuse provoque une douleur « audacieuse et implacable, comme un ongle incarné attaqué à la perceuse ». Enfin au niveau 4, le maximum, on trouve la guêpe Pepsis, avec sa piqûre « aveuglante, féroce, électriquement choquante ». Plus de 80 espèces différentes d’hyménoptères ont été comparées ainsi pour établir cette échelle.

L’auteur s’est évidemment piqué au jeu et a cherché tout au long de sa vie professionnelle le rôle et les mécanismes des piqûres et de la douleur provoquée chez les insectes piqueurs. Ce grand homme est décédé au début de cette année à l’âge de 75 ans, d’une maladie indolore. Dans le cas contraire, il n’aurait certainement pas hésité à demander à se faire piquer,


Flora Rica

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Décor floral en bordure d’un champ de caféiers

Le Costa Rica ne brille pas tant par sa population, qui nous semble perdre ses traditions pour adopter celles des occidentaux, que par la richesse de sa nature, vraiment exceptionnelle. Pour rappel, 6% de la biodiversité de la Terre est concentrée ce petit pays qui n’en occupe que 0,0003% de sa surface émergée. Et qui fait maintenant beaucoup d’efforts pour préserver ce patrimoine après avoir laissé s’étendre la déforestation pendant des décennies. Tant mieux pour nous qui profitons de cette nature exubérante et belle, qui découvrons chaque jour des espèces que nous ne connaissions pas, et pas seulement animales. Les arbres ici sont géants, les feuilles sont immenses au point de servir d’abri en cas de pluie, les fleurs sont plus belles les unes que les autres. Et nous découvrons encore, malgré nos multiples voyages antérieurs, des fruits que nous ne connaissions pas. Mais pourquoi partout ailleurs fait-on pousser du béton ?


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Série feuilles géantes : ici, pas de risque de perte en eau, mais par contre forte compétition pour recevoir de la lumière, donc tout est grand. Celles du milieu s’appellent le « parapluie du pauvre »




Le grand bleu

En cette période festivalière à Cannes, le sujet aurait pu concerner le célèbre film de Luc Besson qui y a été présenté en 1988 (toute ma jeunesse…), pour y être plutôt mal accueilli d’ailleurs par les professionnels alors que le public en fera un film culte et que 33 ans plus tard nous en tirerons le nom de notre fourgon (si vous avez oublié pourquoi, revenez sur le menu A propos/Qui sommes-nous ? ou cliquez directement ici)

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Le film Le Grand Bleu présenté à Cannes en 1988 (photo du site premiere.fr)

Non, le grand bleu c’est le Morpho, ce grand papillon si typique de l’Amérique centrale avec ses ailes brunes et parées d’yeux de rapaces lorsqu’on les regarde de dessous, et d’un bleu étincelant et métallique en vue du dessus. C’est le plus souvent en vol solitaire qu’on le voit en randonnant en forêt ou près d’un cours d’eau, apparition magique et furtive qui ne laisse que rarement la possibilité de sortir son appareil photo. Heureusement pour nous, mais un peu moins pour lui, les fermes à papillons permettent de l’observer de plus près, et elles sont nombreuses dans le pays.

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Le fameux Morpho bleu

Le plus étonnant est que ce papillon ne possède pas l’once d’un pigment bleu sur lui. La si jolie couleur est due à la réflexion spécifique des rayons bleus du spectre solaire par des couches d’écailles microscopiques espacées précisément de la longueur d’ondes correspondant à cette couleur. Si vous voulez en savoir plus, cliquez ici.

Un vol de Morpho capturé en pleine nature
La face ventrale des ailes : ce n’est pas le même bleu !

Escapade

Notre seul souci dans ce périple est d’être éloigné de la famille et des amis. Les économies réalisées (involontairement) lors de notre vie nomade nous permettent de rentrer de temps en temps en France et de compenser ce manque. Nous nous sommes donnés une grosse semaine pour voir notre seconde fille, notre gendre et notre petite-fille de 5 mois à Saint-Etienne. Que du bonheur de voir grandir cette petite merveille, si tonique et si sage à la fois, et de la voir maintenant nous rendre nos sourires. Nous rentrons reboostés sur San José, prêts pour reprendre la route.

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Nous dormirons ici les nuits qui précèdent et suivent notre vol. Peu glamour par rapport aux spots nature de ces derniers jours, cet endroit s’est avéré étonnamment tranquille (il n’y passe aucun train la nuit, et assez peu dans la journée).
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A l’arrivée à St Etienne, l’ambiance est loin du Costa Rica ! Bon, c’est juste la vue de notre logement. En vrai la ville a quand même de beaux atouts…
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Mais nous ne sommes pas venus pour l’ambiance, nous sommes venus voir notre petite merveille. Mélissandre a maintenant 5 mois. Elle est aussi sage que tonique, nous parle et nous sourit volontiers
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Bref nous sommes des grands-parents comblés !
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Escapade terminée, c’est déjà l’heure du retour et de la reprise du voyage
Parcours Costa Rica 3
Le parcours modeste de Roberto pour cette 3ème décade, en version zoomable ici

99. Du Honduras au Nicaragua

Traverser 2 frontières en 6 heures…

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Découvrir le Honduras nous tentait bien, mais le pays est déclaré en « État d’exception » jusqu’au 6 octobre 2023 suite à la recrudescence de l’activité de bandes criminelles violentes (maras) liées au trafic de stupéfiants. Le Ministère des Affaires Étrangères déconseillant jusqu’à nouvel ordre tout déplacement dans le pays sauf raison impérative, nous nous sommes donc limités à le traverser pour rejoindre le Nicaragua, en essayant de le faire dans la journée pour ne pas avoir à passer une nuit sur place.

BHonduras carte securite
En orange, tout ce qui est « déconseillé sauf raison impérative par le Ministère des Affaires Etrangères. Autant dire qu’il ne reste plus grand chose. Nous attendrons que le pays se calme pour y retourner un jour.

La difficulté était l’incertitude temporelle non pas tant sur la distance à parcourir (160 km sur des routes réputées plutôt bonnes – relativement à l’Amérique centrale) que sur les formalités administratives aux frontières réputées, elles, plutôt fastidieuses. Comme d’habitude, nous nous étions informés sur l’expérience des autres voyageurs sur les réseaux sociaux, mais pour une fois elles ne semblaient pas standardisées. Nous avons aussi évité la traversée le Vendredi Saint et le Dimanche de Pâques, connaissant l’importance de ces fêtes dans ces pays.

Voici un petit résumé illustré du déroulement de la journée :

8h00 : Nous quittons la station-service où nous avons passé la nuit. Pas très glamour comme stationnement, mais situation idéale à 5 km de la frontière. D’autres voyageurs garés non loin de nous étaient partis 20mn plus tôt. Nous les retrouvons à attendre au premier poste de contrôle. On leur a dit que l’unique douanier était parti prendre son petit déjeuner… Nous en profitons pour faire connaissance. Vanessa et Josh qui habitent dans l’Ouest du Canada ont l’intention de relier Ushuaia en 6 mois. Un beau challenge. L’employé finit par arriver et valide la sortie du pays de nos véhicules (annulation du permis d’importation).

8h20 Nous enregistrons notre sortie du Salvador en tant que personnes cette fois.

8h30 : Nous franchissons le pont qui mène au Honduras et nous nous garons à son extrémité. Dans un petit bâtiment, on nous insère un bout de papier dans notre passeport. C’est censé valider notre conformité vis-à-vis du Covid, mais aucun document ne nous a été demandé…

8h40 : Un poil plus loin, nous faisons la queue à l’immigration. Une dizaine de personnes devant nous mais ça avance assez vite. L’agent prend nos empreintes digitales, une photo de chacun de nous et une taxe de 3$ avant de compléter 2 ou 3 trucs sur son ordi et de nous rendre nos passeports dûment tamponnés.

8h50 : Nous devons maintenant obtenir notre permis d’importation pour que Roberto puisse circuler au Honduras. Nous avions préparé les photocopies et les 35$ nécessaires, mais cela prend un peu plus de temps que pour les visas. Mais au final l’employée nous tend le document et nous gratifie d’un « Bon voyage » en Français. Globalement, tout le monde a été très gentil et accueillant.

9h30 : Nous entamons notre traversée du Honduras. Le pays n’est pas très différent du Salvador dans la petite portion que nous avons pu apercevoir. Pas de bande armée à déplorer sur le bord des routes.

Honduras traversee
Notre itinéraire pour une traversée express du Honduras…

13h00 : Après 2h30 de route et une pause déjeuner, nous parvenons à la frontière avec le Nicaragua. Ça commence par un pré-contrôle de notre permis d’importation de Roberto, puis une fumigation avec un appareil qui ressemble à une soufflette à feuilles. Nous sommes taxés pour cela de 5$ (était-ce le seul but de la manœuvre ?)

13h05 : Nous nous garons un peu plus loin aux douanes honduriennes pour valider notre sortie du pays. Autre coup de tampon sur nos passeports qui sont déjà bien chargés. Nous allons finir par manquer de pages ! Voilà, nous sommes autorisés à quitter le pays.

13h15 : Un km plus loin, nous parvenons à l’immigration nicaraguayenne. Un douanier nous prend en charge et remplit sur son propre téléphone une demande de visa que nous aurions du préparer sur Internet. Il nous pose des questions multiples auxquelles nous ne savons pas toujours répondre, du genre combien de jours resterez-vous dans le pays, quels endroits allez-vous visiter, combien avez-vous d’argent sur vous, etc. Puis il nous renvoie vers les guichets, où nous apercevons nos passeports passer de main en main avant que quelqu’un finisse par nous appeler et nous réclamer 13$ chacun pour les visas. Encore un peu d’attente avant que le reçu soit établi sur une liasse carbonée en 3 exemplaires dont une partie détachable de l’un d’entre eux finira dans nos passeports. Où sera stocké le reste et pendant combien d’années, c’est mystère… Munis de nos précieux documents, nous pouvons passer à l’étape suivante qui concerne Roberto.

13h30 : Arrivés au guichet des permis d’importation de véhicules, on nous envoie directement vers le scanner. Roberto se fait transpercer de rayons X. Je me dis que ça serait bien si ça pouvait accidentellement désactiver le système AdBlue mais nous n’aurons pas cette chance…

13h40 : Retour au guichet. Nous attendons le verdict du scanner. Roberto n’ayant rien à se reprocher, on nous tend maintenant un papier pour l’inspection douanière, charge pour nous de trouver l’inspecteur (tous les agents sont habillés pareil…). Nous finissons par le dénicher. Il demande à entrer dans Roberto, s’asseoit sur le lit, ouvre 2 placards, réclame sans insister un petit pourboire avant de signer le document.

13h50 : 3ème passage au guichet. Cette fois tout est saisi sur l’ordi, validé par l’employée juste à coté puis par un supérieur (on imagine) dans une autre pièce. On nous remet enfin le précieux sésame, valide pour 30 jours, gratuit si on ne le perd pas : on nous prévient que cela nous coûtera 100$ si nous ne le présentons pas à la sortie !

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Libéréééés…

14h00 : Un dernier contrôle à la barrière de sortie des douanes et nous voilà enfin libres de circuler au Nicaragua ! Tout compris, la traversée du Honduras nous aura donc pris 6 heures, formalités, route et repas compris. Pas trop mal. En son temps, Jules Vernes en aurait peut-être fait un roman !

Désolé si cette énumération vous a paru longuette. Ce n’était pas pour nous plaindre mais juste pour vous donner un aperçu des joies des formalités douanières, très variables d’une frontière à l’autre. Un bon point est que le visa nous est accordé à chaque frontière sans avoir besoin de passer par une ambassade. C’est déjà ça !

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plaque minéralogique nicaraguayenne, pour ma collection…

Nous nous arrêtons quelques kilomètres après la frontière chez Michel, un Français retraité venu s’expatrier ici avec son épouse nicaraguayenne après avoir fait sa fin de carrière dans un établissement universitaire au Mexique. Il a ouvert une petite maison d’hôtes et fait un peu de place dans son jardin pour accueillir quelques véhicules de loisir. Nous y rencontrons une famille française avec 2 enfants, partis en vadrouille dans leur camping car pour une durée initialement prévue de 2 ans. Comme nous, ils ont fait un bout d’Europe avant de traverser l’Atlantique pour découvrir les Amériques. Nous avons passé de bons moments ensemble et avec notre hôte et il est probable que nous nous reverrons avant le Panama.


Une faille dans le système

Il y a 5 à 10 millions d’années, une activité volcanique intense dans cette région frontalière avec le Honduras a laissé une épaisse couche de lave. Elle a eu largement le temps de refroidir et de sécher, au point de se fissurer. Juste une petite faille de 6 km de long sur quelque centaines de mètres de large au fond de laquelle s’est infiltré le Rio Coco, une rivière dont le nom ne fait pas très sérieux mais qui est pourtant la plus longue du Nicaragua. Ce Cañon de Somoto, puisque c’est son nom, nous allons l’appréhender de 2 façons différentes : d’abord par le dessus, via le chemin des miradors, une belle randonnée de 2h aller-retour, puis par le dessous, si l’on peut dire, en suivant le cours de la rivière à pied …et à la nage. Courageusement, nous commençons par le chemin…


Caminadar

Le site du Cañon de Somoto, s’il était connu par les locaux depuis bien longtemps, n’est exploité que depuis 2004, pour son intérêt archéo-géologique d’une part, et pour son attrait touristique actuellement croissant. C’est vrai que la randonnée aquatique – le titre de ce post en est une tentative personnelle de traduction, contraction de caminar (marcher) et nadar (nager) – est à la mode, comme nous avions pu le constater au parc de Zion aux États-Unis. Sauf que là-bas, la foule était dense et l’eau glacée et nous nous sommes contentés de regarder s’enfiler les touristes à la queue-leu-leu dans le canyon. Ici c’est complètement différent. Sur la plupart du parcours nous sommes restés seuls avec notre guide, rencontrant sur la fin une famille locale, un père qui y apprenait à nager à ses 2 enfants !

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Notre parcours au fond du canyon de Somoto

Nous avons donc parcouru les 7 kilomètres, pour moitié à pied et pour l’autre moitié à la nage, le chemin disparaissant lorsque les parois devenaient abruptes. Il a même fallu à un moment se jeter dans l’eau d’une petite plateforme …d’un mètre de hauteur. Mine de rien c’était assez éprouvant physiquement, notamment lors des marches sur les rochers glissants. Mais l’expérience en valait la peine et le spectacle de cette rivière émeraude encadrée de falaises de basalte était à la hauteur. C’est le cas de le dire 😉

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et quand il n’y a plus pied, il faut nager !
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Une toute petite partie se fait en barque, mais nous aurons tout de même marché 3 km et nagé tout autant. C’était au final assez physique. Mais nous avons adoré le concept !

Écoroutes ?

Notre pause cañon tout près de la frontière ne nous ayant pas vraiment permis de nous faire une idée sur le Nicaragua, la reprise de la route aujourd’hui va nous donner un meilleur aperçu du pays. Et la première impression est excellente : les routes sont non seulement bonnes, mais aussi très belles. On dirait presque des allées avec leurs bordures d’arbres un peu en tonnelle qui à la fois agrémentent le paysage et procurent un peu d’ombre. Les bas-côtés sont bien entretenus, l’herbe est tondue et les déchets brillent par leur absence après plusieurs mois en Amérique latine. Tout est relatif, on en trouve quand même quelques-uns par moments, mais la différence est flagrante par rapport aux pays antérieurement visités. Les alentours des maisons et les places des centres-villes suivent la même règle, ce qui signifie soit une incitation politique, soit une volonté spontanée des habitants. Puisqu’on parle de politique, la propagande est très présente dans les rues. C’est un sujet à éviter sur les réseaux sociaux – du moins tant qu’on est dans le pays – et, paraît-il, dans la conversation avec les habitants. Les peintures murales abondent dans les rues, tandis que le décor de la campagne est constitué de champs de caféiers et de plants de tabac sur un fond de montagnes et de volcans, du moins dans la région nord-ouest où nous sommes. Il ne pleut pourtant pas (encore) mais tout est plus vert que dans les pays précédents. L’accueil de la population est toujours aussi chaleureux, au risque de ne plus nous étonner. Au total nous nous sentons vraiment bien dans ce pays. J’espère que la suite confirmera cette première impression. Le seul bémol est l’impossibilité pour l’instant de retirer de l’argent (des Cordobas ici) ou de régler les commerçants avec notre carte Visa habituelle. Mais notre carte American Express de secours heureusement fonctionne, avec davantage de frais toutefois.

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Les abords des églises sont bien entretenus aussi, les façades un peu moins…
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Nous vous emmenons maintenant visiter l’église la plus vieille du Nicaragua selon le Petit Futé, terminée en 1878. Mais d’autres sources plus futées disent que c’est celle de la Merced à San Jorge, construite entre 1560 et 1570. Y a pas photo ! Sinon, dans le beau jardin, les voyageurs nomades auront peut-être remarqué le détail qui tue. Et vous ? (solution après les photos du paragraphe)
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A part les portes, l’intérieur ne fait pas son âge

Bon, le « détail qui tue » dans le jardin c’est le robinet d’eau. L’un de nos réservoirs était vide, alors nous avons gentiment demandé au jardinier si nous pouvions nous servir et il a accepté. Sûrement pas de l’eau potable mais nous rajoutons 2 comprimés de chlore à chaque plein et un désinfectant spécial quand nous souhaitons boire cette eau.


A l’assaut de la « colline noire »

En fait de route, elle a fini par se transformer un chemin de sable volcanique. Sans 4×4 c’était un peu gonflé, mais nous nous sommes fiés sur d’autres qui y étaient passés avant nous. Maintenant, chaque véhicule est différent et chaque conducteur aussi. Nous avons parcouru 25 km sur ce genre de piste en priant pour que ça ne s’aggrave pas ou que ça ne grimpe pas trop !
Nous n’avons pas rencontré beaucoup de véhicules, mais croisé plusieurs charrettes comme celle-ci et pas mal d’animaux de ferme
Le summum a été ceux-là. Indubitablement, ils étaient prioritaires !
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Mais avec patience et doigté, nous sommes arrivés sains et saufs au parking du centre des visiteurs du Cerro Negro. Nous avons été le seul véhicule de loisirs à dormir ici ce soir-là. Des fois on se demande si nous ne sommes pas trop inconscients… Enfin je parle de la piste, pas du lieu qui était parfaitement sûr.
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En tout cas, après ces émotions, la petite bière locale bien fraîche et le chausson à la goyave ont été très appréciés. Mais l’aventure ne fait que commencer, nous sommes venus ici pour ascensionner le volcan et le redescendre d’une façon originale.
ZCerro Negro eruption
Éruption du Cerro Negro en 1968 (image d’archives Wikipedia)
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Le petit cratère dans le grand. Ce n’est toutefois pas le plus récent qui est à l’extérieur.

Mais la cerise sur le gâteau, c’était la redescente en luge en 2 minutes chrono (un peu trop court d’ailleurs !). Voilà la raison de notre étrange équipement à la montée. Nous avions aussi une combi en jean, des gants et des lunettes car la descente soulève pas mal de poussières et de gravillons. Un must !

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Et le plus d’avoir dormi sur place, c’est que nous avons pu prendre une bonne douche au refuge pour éliminer tout le sable volcanique qui avait bien pénétré partout malgré les combis. Et puis nous avons pris la même route sablonneuse du retour, en essayant de ne pas surfer avec Roberto !

León, première capitale du Nicaragua

Lorsque le Nicaragua a proclamé son indépendance en 1821, deux villes s’autodéclarèrent capitale du pays : León, plutôt libérale voire révolutionnaire et Granada, plutôt tranquille et conservatrice. Elles se partagèrent le pouvoir pendant plusieurs années, sans que l’une ou l’autre prennent franchement le dessus. Granada, opulente, était fréquemment prise pour cible par les pirates, tandis que León, mal située, était victime …des volcans. Devait arriver ce qui arriva, en 1852, le gouvernement désigna comme capitale Managua, alors un petit village de pêcheurs ayant l’avantage de se trouver pile entre les 2 villes rivales qui avaient par trop pêché !

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León reste une ville agréable à parcourir au travers de ses rues aux maisons basses et colorées, aux ouvertures parées de grilles en fer forgé, dans le plus pur style colonial espagnol. Elle possède pas moins de 16 églises richement décorées, plusieurs musées intéressants dont ce musée d’art détenu par une fondation privée, présentant une collection de qualité notamment d’artistes latino-américains. Fief de la révolution sandiniste, la ville en met à l’honneur tous ses acteurs dans les rues ou quelques salles d’exposition dédiées. Les couleurs noir et rouge du parti sont omniprésentes. Stendhal serait venu qu’il en aurait sûrement fait un bouquin…

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15 églises et une cathédrale, toute de blanc vêtue, et sur le toit de laquelle on peut monter pour apprécier le panorama sur la ville. On ne sait pas si Jean-Paul II (en effigie à l’intérieur) ou ses collègues y sont montés. D’après Renaud, « p’têtre qu’être trop près du ciel y z’aiment pas »
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La ville recèle beaucoup de portes de ce genre. Nous sommes entrés pour voir ce qu’il y avait derrière…
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eh bien un joli musée d’art très bien aménagé avec de ravissants patios fleuris
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pas mal d’oeuvres de peintres locaux,
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encore d’autres patios,
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Ici, cette autre façade d’un ancien hôpital cache un bel intérieur, si l’on veut bien se donner le mal d’y entrer (assez souvent, il suffit de demander…)

Rafraîchissement

La température ambiante est torride, dans les 36 à 38°C en début d’après-midi, et nous avons fréquemment besoin de nous hydrater et/ou de nous rafraîchir. La tentation est grande devant les marchands de glace ou de smoothies, mais les risques ne sont pas négligeables, comme ont pu le constater amèrement plusieurs familles de voyageurs que nous suivons, victimes d’amibiase, et qui nous font redoubler de prudence. Au vendeur de jus de fruits frais qui a précédé celui de la photo, nous avons demandé innocemment si l’eau utilisée pour la boisson ou la glace mixée dedans était purifiée, et la réponse a été négative ! Ils utilisaient de l’eau du robinet, réputée peu sûre ici… Nous avons décliné la commande et sommes allés voir ailleurs. Ici chez Jugoso, il est clairement explicité sur la machine à glaçons que l’eau est 100% purifiée. Nous avons dégusté en confiance de délicieux cocktails de jus de fruits frais mixés avec de la glace (alias smoothies) et nous y sommes même retournés le lendemain tellement c’était bon. A recommander aux voyageurs qui passent à León, c’est à deux pas de la cathédrale.

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Après cette bienfaisante pause artistique, nous nous dirigeons maintenant vers la vraie capitale, Managua. Surprise de la découverte d’une ville dans laquelle nous n’avons jamais mis les pieds et dont nous n’avions gère entendu parler jusqu’ici. A suivre…

ere semaine au Nicaragua
Carte du parcours décrit ci-dessus, en version zoomable ici