118. Rendez-vous au Bled

Nous voici donc entrés en Slovénie, un pays où nous n’avions jamais mis les pieds ou les pneus. Des premières impressions jusqu’au Lac de Bled, avec une petite incursion stratégique en Croatie, revivez avec nous cette grande boucle slovène.

SLO travel

Après avoir traversé l’Amérique centrale et passé au moins une et parfois plusieurs heures aux frontières entre chaque pays, ça fait du bien de passer d’un pays européen à un autre en ralentissant à peine devant le poste où un douanier lève à peine les yeux de son téléphone portable. Donc nous voilà en Slovénie. Ce qui frappe tout d’abord, c’est que l’on ne comprend plus rien à ce qui est écrit sur les panneaux. Un bon point, ça pour nous autres adeptes de dépaysement. Enfin du moment qu’on a un peu de réseau pour pouvoir utiliser Google traduction. Voulant goûter ce nouveau pays, nous roulons tout doucement en regardant partout, alors que les locaux nous talonnent avant de nous doubler d’un grand coup d’accélérateur, contredisant les lettres SLO qui figurent sur leur plaque minéralogique. OK les pressés, laissez-nous le slow-travel ! Parmi les autres premières impressions figurent le coût réduit du carburant (1,45 €/l de gazole) et des aliments, à contrebalancer avec le coût élevé du stationnement (souvent 3€/h) ou des aires pour camping-cars (minimum 35€/j soit le double de la France ou de l’Italie). Pour l’instant nous avons réussi à contourner ces endroits-là. Nous verrons par la suite.


La magie Koper

Dès le passage en Slovénie, le beau temps est revenu. Ça doit être un hasard, encore que nous avançons vers le Sud par rapport à nos destinations précédentes. Koper est l’une des rares villes côtières d’un pays dont la façade maritime n’a pas plus de 44 km de long. Autant dire que l’été ça doit être bondé. Imaginez la totalité des Français devant se partager les plages entre Narbonne et Perpignan au cœur de l’été ! En réalité, les Slovènes sont 34 fois moins nombreux, mais quand même.

Koper se présente comme un mignon petit port entouré d’un centre ville médiéval aux notes vénitiennes. L’opulence des édifices italiens n’est pas là, mais le charme opère tout de même.


Piran, reine de la reconversion

C’est l’autre ville côtière, sous forme d’une péninsule s’avançant dans la mer terminée par un ancien phare reconverti en clocher d’église. Il a tout de même donné son nom à Piran (ben oui, pyros en Grec ça veut dire feu). Comme à Koper, on retrouve une influence étrangère dans certaines constructions, comme ce palais vénitien, et cette petite statue aux airs danois (si vous séchez, regardez toutes les photos). Comme à Koper, la ville était autrefois construite autour d’un port presque intérieur, mais celui-ci a été reconverti en place parce qu’il en manquait. Quant à la cathédrale et au baptistère, ils semblent eux aussi avoir été reconvertis …en cages pour animaux si l’on en juge par la grille qui barre leur porte. Non sans avoir laissé juste derrière un tronc accessible aux fidèles, pas folle la guêpe !

Question subsidiaire : sur une petite place de Piran, on retrouve une sorte de chérubin portant des objets formant des cylindres creux (photo ci-dessus à droite). A quoi cela pouvait-il bien servir ? Réponse à la fin du sujet suivant.


Incursion en Croatie

Nous sommes loin d’avoir exploré toute la Slovénie. Nous y reviendrons plus tard. Mais nous avons trouvé plus pratique de compléter dès maintenant notre parcours en Istrie, cette péninsule triangulaire au bord de l’Adriatique et dont la majorité du territoire appartient à la Croatie. Le passage de frontière est plus marqué que le précédent, avec une transition brutale d’une zone assez peuplée (les 47 km de côtes slovènes) à un territoire très rural. Ça fait du bien de revoir des forêts, des champs, des montagnes. La première ville où nous faisons étape est de taille modeste et ne tranche pas forcément avec ce que nous avons vu en Slovénie. Un port, de jolies rues étroites et pavées, une basilique aux mosaïques scintillantes, des boutiques de souvenirs dont beaucoup de variétés de miel et de liqueurs.

Solution de l’énigme du paragraphe précédent :


Découverte inattendue

Nous faisons étape pour la nuit sur le parking du cimetière de Vodnjan, trouvé sur l’application Park4night que la plupart des voyageurs nomades utilisent pour trouver des endroits où se garer de jour comme de nuit et pour trouver quelques facilités comme l’eau ou les laveries self-service par exemple. Une fois l’endroit décrit, d’autres voyageurs laissent leur témoignage ou enrichissent la description initiale. C’est l’un de ces commentaires qui nous a incités à visiter la ville le lendemain, alors qu’elle ne figurait pas sur notre guide papier. Objet d’un festival annuel de street art, la petite ville de 6000 habitants, abhorre une trentaine de fresques sur ses murs et de vieux immeubles en pierre en son centre. Il y aurait aussi plusieurs centaines de momies de religieux dans l’église, mais celle-ci était malheureusement fermée. Heureusement, par définition, le street art c’est H24 !


Pula et ses vestiges romains

La pointe Sud de l’Istrie est occupée par la ville de Pula, dont la particularité est d’héberger de nombreux vestiges romains, comme un amphithéâtre, quelques temples, et quelques mosaïques. On pourra regretter que tout ça ne soit pas particulièrement mis en valeur. Ainsi ce chantier qui semble être là depuis un moment dans l’amphithéâtre, ces fondations de la maison d’Agrippine, protégées mais en plein dans la cour d’un immeuble, l’arrière du temple jumeau de celui d’Auguste utilisé comme mur arrière de la mairie, où encore cette mosaïque romaine vieille de 18 siècles, plutôt bien conservée mais que nous avons eu du mal à dénicher. Il a fallu traverser un terrain vague et contourner un parking avant d’oser s’aventurer dans une petite ruelle obstruée par un camion de chantier et un tas de gravats.


Champions de l’inutile


Rijeka

Nous n’avons pas trouvé grand charme à la 3ème ville de la Croatie : pas d’unité architecturale, beaucoup de circulation et peu de choses à visiter. Nous retiendrons tout de même 3 choses : une curieuse Cathédrale de Saint Guy toute en rond (pour danser peut-être ? ;)), un musée de l’informatique (voir plus loin) et la première fabrique mondiale de torpilles qui, faute de préservation, va finir par disparaître dans la mer. Ce serait pourtant dommage d’oublier que c’est ici, à Rijeka qu’ont été mises au point les toutes premières torpilles. La base pour les premiers essais a été bâtie en 1860, suivie de l’usine actuelle qui a fonctionné de 1930 à 1966. Aujourd’hui ce n’est plus qu’une carcasse de béton, mais ce bâtiment a révolutionné en son temps l’armement maritime, tout en étant sans doute responsable de milliers de morts. Alors, on le sauve ou on le sauve pas ?


PEEK & POKE

Ces commandes de programmation ne parlent qu’aux initiés, mais le sous-titre « Musée de l’informatique » est plus évocateur pour les autres. Mais j’estime faire partie des premiers, en ayant vécu toute la progression de l’informatique depuis le début. J’avais 10 ans quand la télévision familiale est passée du noir et blanc à la couleur, 20 ans quand j’ai soudé avec mes frères une centaine de composants sur un circuit imprimé pour en faire un jeu de ping-pong qui se branchait sur sur la télé, 22 ans quand j’ai eu mon premier ordinateur, le ZX81, une sorte de grosse calculatrice programmable en BASIC mais dont le programme, limité à 1000 caractères, s’effaçait lorsqu’on éteignait la machine. D’autres machines ont suivi, avec davantage de mémoire vive (RAM), la possibilité de stocker ou charger un programme sur une cassette audio, puis sur des disquettes et enfin des disques durs. J’avais 29 ans quand je me suis offert mon premier compatible PC (Amstrad PC2086) avec écran intégré et surtout un disque dur de 20 Mo (à l’époque c’était énorme, aujourd’hui le disque dur de mon ordi portable fait 1 To). A 30 ans, j’ai commencé à informatiser mon cabinet médical en développant un programme adapté à un fonctionnement en réseau. J’ai quasiment utilisé toutes les versions de Windows depuis la 3.1. J’ai vu apparaître Internet et les téléphones portables lorsque j’avais 40 ans. Alors oui, je suis vieux, j’ai l’impression d’avoir été un pionnier de l’informatique, et c’est sans doute pour ça que j’ai retrouvé avec plaisir un peu de toute cette progression fantastique dans ce musée, y compris un exemplaire de mon ZX81 !


Bouticocanardophilie


Le lac intermittent

Nous voici de retour en Slovénie, à Cerknika, dans une région au sol karstique, comprenez un gruyère de calcaire. avec beaucoup de grottes et de galeries souterraines. En été, ces formations absorbent bien l’eau et le lac se vide presque complètement. Pendant la saison des pluies, au printemps et à l’automne, le sous sol est vite saturé d’eau et le niveau du lac monte. Il peut passer en une seule journée de 0,1 km2, sa surface minimale, à 38 km2, sa surface maximale. C’est le plus grand lac intermittent d’Europe, et, lorsqu’il est plein, le plus grand lac de Slovénie.


Un château troglodyte

Construit directement dans une falaise à partir du XIIIème siècle, le château de Predjama était quasiment imprenable. Il fut tout de même assiégé vers la fin du XVè siècle par l’armée de l’empereur Frédéric III dont un parent avait été assassiné par l’occupant des lieux, le baron Erazem Lueger. Le siège dura plus d’un an, l’astucieux occupant continuant de s’approvisionner à l’extérieur grâce à un tunnel secret. La plaisanterie se termina le jour où, grâce à une complicité interne, l’armée envoya un boulet de canon sur le mur des toilettes à ce moment occupées par le baron, et qui s’effondra sur ce dernier. Mourir assis sur le siège après un an de siège, c’est un comble !

Nous avons pris plaisir à visiter ce château peu commun, grandement aidés par des audioguides en Français très bien faits.


Les grottes de Postojna

Nous avons pénétré dans le plus grand système de grottes de Slovénie, plus de 700 km de galeries sur une longueur de 20 km. D’abord en empruntant un petit train puis à pied.

Nous avions déjà vu un certain nombre de grottes dans notre vie, mais celles-ci sont véritablement exceptionnelles. D’abord par l’immensité du réseau, telle que dès les premiers mètres de voie ferrée apparait déjà une féérie de stalactites et stalagmites, certains ayant dû être coupés d’ailleurs pour que les têtes des passagers ne frottent pas trop au plafond. On nous a conduit dans des salles immenses, certaines pouvant accueillir des concerts avec 10 000 places assises. Tout est à la fois protégé et bien mis en valeur. Du grand spectacle, assurément.


Bébés dragons ou poissons humains ?

Dans les eaux profondes du réseau de grottes de Postojna, on trouve plusieurs espèces animales qui se sont bien adaptées à l’obscurité. Parmi elles, le protée anguillard, une sorte de salamandre aquatique à la peau rose pâle, dépourvue de tout pigment – devenu inutile dans le noir – et dont les yeux se sont atrophiés pour la même raison. Il arrive régulièrement que des grosses crues fassent remonter ces bestioles à l’extérieur des grottes, qu’à une certaine époque on imaginait peuplées de dragons. Le corps ondulé et les branchies rouge vif ont fait prendre les protées pour les bébés de ces monstres souterrains. Ceux qui ignoraient la légende ont plutôt parlé de poissons humains, en raison de l’aspect et de la couleur de la peau proches de celle des Slovènes.

La bête

A côté des grottes, nous avons pu voir, dans un vivarium plongé dans la quasi-obscurité, plusieurs exemplaires de cette espèce peu connue, capable de rester dix ans sans se nourrir, de régénérer ses membres perdus et de vivre une centaine d’années.

Alors, bébés dragons, poissons humains ou protées anguillards ? Quel nom préférez-vous ?


Le Lac Sauvage

Après le Lac Intermittent de Cerknica, voici le Lac sauvage. En ce jour de beau temps, ce tout petit lac a l’air tout tranquille, mais après une forte pluie, son niveau peut monter brusquement et même un geyser peut se former. C’est qu’il est relié à des galeries karstiques en profondeur, drainant l’eau d’un vaste territoire. Pour le voir dans cette phase, regardez cette vidéo sur Youtube.

Mais pour nous il est resté calme, et nous avons pu nous promener le long de cette rivière qui mène à Idrija, notre prochaine étape.

Juste au-dessus de la rivière, nous avons suivi un canal conduisant une eau limpide jusqu’à un bâtiment dans lequel nous avons pu entrer

A l’intérieur se trouve la roue géante d’un moulin, de 13 mètres de diamètre, dont l’action est d’animer …une pompe à eau. C’est que, juste à côté, se trouve l’entrée d’une mine. Mais une mine de quoi ?


Mercure l’insaisissable

En 1490 à Idrija, un fabricant de seaux a trouvé dans un ruisseau des petites gouttes de métal liquide. Ce fut le début d’une ère minière extraordinaire pour la ville qui a produit en 500 ans 13% du mercure mondial, le récoltant directement sous forme liquide ou le produisant à partir de minerai (cinabre). Si forcément Idrija s’est enrichie et a fait grandement progresser la science, ça n’a pas été aussi bénéfique pour la planète puisque les 2/3 du mercure produit ont servi à l’extraction de l’or et de l’argent en Amérique, avec la pollution qui s’en suit. Et ça n’a pas été si bon non plus pour les mineurs qui ont souffert de la toxicité du vif-argent, autre nom donné au précieux métal liquide. Aujourd’hui encore, les rivières locales restent polluées et la ville menace de s’effondrer sur le gruyère de galeries qui traversent son sous-sol.

Gouttes de mercure dans un cube de résine
(œuvre d’art du musée)
Miroir ô miroir, dis-moi qui est la plus belle…

Quant à l’origine du nom du métal, il aurait été associé des sa découverte à Mercure le messager des dieux romains connu pour sa rapidité qui le rendait insaisissable. Un peu plus tard, on donna le nom du métal à la planète la plus proche du soleil et donc la plus rapide à en faire le tour (88j). Par ailleurs, Mercure est le dieu des voyageurs, ce qui nous conviendrait parfaitement s’il n’était pas aussi le dieu des voleurs et des commerçants… Bizarre cette association !


Faire dans la dentelle

Les progrès technologiques dans l’extraction du mercure au XVIIè siècle a fait chuter la demande en main d’oeuvre à Idrija et, comme dans d’autres cités minières, ce sont les femmes qui ont pris le relais économique de leur famille en produisant de la dentelle, avec la technique des fuseaux qui demande un temps considérable mais offre une qualité exceptionnelle. La première école de dentellerie a ouvert ici en 1876 et est toujours en activité en 2024. On y accueille des jeunes filles de 6 à 15 ans, toutes volontaires, qui suivent une formation gratuite de 3 heures par semaine et qui dure 6 ans ! Une partie du musée municipal d’Idrija est consacrée à cet art et présente des oeuvres magnifiques, comme on peut en juger sur les photos.


…et 27 font douze

La petite ville de Škofja Loka a quelque chose de spécial en Europe : elle fait partie du douzelage (sic) initié par la cité normande de Grandville en 1991, en gros un jumelage avec 11 autres villes de l’Union Européenne. Seulement voilà, l’Europe entre temps s’est élargie à 28 pays, mais le terme de douzelage est resté.

Sinon Škofja Loka serait la ville slovène au centre médiéval le mieux conservé. Ce qui ne saute pas aux yeux d’emblée, mais le tremblement de terre de 1511 qui a dévasté la ville y est peut-être pour quelque chose. Nous y avons trouvé tout de même une architecture originale et visité dans son château un intéressant musée sur le patrimoine culturel slovène.




Alimentaire mon cher Watson

Juste un titre bidon pour introduire quelques spécialités trouvées dans les magasins. On ne peut pas dire pour l’instant que nous ayons été transcendés par la cuisine slovène.


Arrivés au Bled

Nous terminons notre remontée depuis la pointe Sud de l’Istrie avec le Lac de Bled. Une vague pluvieuse nous coince presque 48h dans Roberto, l’occasion de se reposer un peu et de rattraper notre retard qui dans la planification de notre itinéraire qui dans l’avancée du blog. Dès l’accalmie nous partons à la rencontre de ce lac très prisé des touristes en saison, mais quasi désert en février surtout avec la récente pluie. Partant pour un tour du lac à pied (6 km) nous prenons le temps d’apprécier ses éléments emblématiques : l’ilot central avec sa petite église, le château perché sur son rocher, la grande église de la ville et les bateaux au taud en toile rayée qui relient les quais à l’ilot. Notre promenade s’arrête après à peine 1 km, le sentier piéton étant fermé pour travaux sur 200 ou 300 mètres. Nous pensions emprunter la route, mais celle-ci, tout en étant autorisée aux voitures, est interdite aux piétons. En bon français, nous tentons tout de même le passage par la route, mais un vigile dans une voiture banalisée nous rappelle vite à l’ordre. Voilà comment sont traités les piétons à Bled. Est-ce pour nous forcer à reprendre notre voiture et nous garer à l’autre bout du lac pour 6 euros de l’heure ? Qui sait…



Carte


98. Le Salvador en images commentées

Le Salvador est le plus petit pays d’Amérique centrale, de la taille de la Gironde et des Landes pour vous donner une idée. Les premières routes que nous parcourons sont en excellent état, ce qui tranche avec le Mexique ou le Guatemala. Les premiers paysages que nous traversons sont montagneux, volcaniques, et aussi très verts avec beaucoup de plantations de café et de fleurs tropicales. Les maisons sont nettement plus soignées qu’au Guatemala, où elles sont curieusement abandonnées à leur état de parpaings bruts. Les couleurs vives sont partout, mais ce n’est pas vraiment une surprise, et les fresques murales sont courantes. D’une manière générale, le Salvador semble avoir un meilleur niveau de vie que ses voisins, et cela se ressent dès la première visite au supermarché. Et ce n’est pas qu’une impression liée au fait que les prix soient en dollars américains, la monnaie officielle du pays.

Plaque minéralogique du Salvador

Pour changer de la présentation habituelle du blog et rompre avec une éventuelle monotonie, cet article sera présenté uniquement en photos ou vidéos commentées


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Passage de frontière : Les formalités n’ont pris qu’une cinquantaine de minutes et nous y avons reçu un accueil plus que chaleureux. De l’autre côté du pont qui sépare le Guatemala du Salvador, des panneaux de bienvenue s’étalent partout et la première démarche, pour l’importation de Roberto, s’est faite sur une petite table en extérieur avec chaise en plastique, où un employé jovial nous a rempli un formulaire que nous aurons  ensuite à remettre à un autre employé plus ordinaire et dans un bâtiment plus conventionnel pour l’établissement du document définitif. Pas de tampons sur nos passeports. Nous savons juste que nous sommes autorisés pour 90 jours sur l’ensemble du territoire allant du Guatemala au Nicaragua. Cela devrait suffire, ces pays ne sont pas bien grands.



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Procession des Rameaux : Une grande église blanche trône devant la place, très fréquentée en ce dimanche des Rameaux. Nous avons la chance d’observer une procession et de pouvoir faire la photo de famille des pénitents du jour.




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L’art est jusque dans l’église, avec de beaux autels sculptés par un des habitants et quelques murs peints aussi.
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Rien de tout cela n’était exceptionnel, mais cela ne nous a pas laissés de glace non plus.

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Notre parking pour la nuit à Juayua, dans une petite cour qu’il fallait atteindre en traversant un couloir. Assez tranquille si ce n’était le gros criquet de 15 cm qui voulait grimper sur Roberto !
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L’église de la ville est rouge et blanche à l’extérieure, tandis que son sol en damier et ses décorations de palmes donnent une petite ambiance caribéenne.

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Là aussi, des murs peints un peu partout

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Les rutilants bus salvadoriens n’ont rien à envier aux chicken bus guatémaltèques. Ils sont tout aussi impétueux et produisent la même fumée bien noire.


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1. Ce palanquin déplacé d’un camion vers la cathédrale par 5 hommes seulement. Et dire qu’il en fallait 80 et qui paraissaient souffrir le martyr pour porter ceux que nous avons vus à Antigua. Certes il y avait quelques statues en plus mais quand même, chiqué !
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2. Cette petite fille que son père amène faire des bulles dans la cathédrale comme s’il s’agissait d’un jardin public. Lui aurait-il parlé des bulles du pape ?
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3. Cette « statue de la liberté » devant le palais municipal devant laquelle on a installé une tente abribus, la privant de toute vue. Mais où est la liberté ?
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4. Santa Ana, la patronne de la ville, aurait inhabituellement les yeux bruns. Mais pas de chance pour nous, impossible de le vérifier en cette unique période de l’année (Rameaux) où les effigies de la cathédrale sont voilées de mauve !

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Vous avez sous les yeux le plus haut volcan du Salvador, culminant à 2381 m d’altitude. D’en bas ça fait moins volcan que son jeune copain d’en face (image à droite ci-dessous) mais la pancarte du sentier nous annonce un joli lac de cratère en haut. Et aussi l’accompagnement obligatoire par un guide et des policiers, mais on fera ceux qui n’ont commencé l’Espagnol qu’avant-hier…
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Nous découvrons le spectacle époustouflant de ce lac bleu-vert tout au fond du cratère, bordé de fumerolles dont on entend bien le souffle et parcouru de fines brumes mobiles. Si la température du lac (20°C) est compatible avec la baignade, il n’en est pas de même de l’acidité qui se situe entre le contenu de votre batterie et celui de votre estomac (pH de 1). De toutes façons, il est interdit de s’en approcher et le sol instable incite à la prudence. Pas envie de plonger dans la Trempette !
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Un petit selfie s’impose, à défaut de guide pour prendre la photo (ce doit être son utilité car il est impossible de se perdre sur l’unique sentier)
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Fumerolle sur le rivage jaune

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Nous visitons maintenant un site maya unique en son genre, Joya de Cerén. Unique parce que c’est le seul en Mésoamérique où l’on a retrouvé des maisons d’habitation, à l’inverse des palais princiers et lieux cérémoniels habituels qui d’habitude, étant construits en dur, sont seuls à résister au temps. Si les maisons en bois et torchis ont survécu ici, c’est grâce à l’intervention d’un volcan en l’an 590. Tel le Vésuve, il a recouvert ce petit village d’agriculteurs d’épaisses couches de cendre (14 au total).
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Ici, la maison d’un chamane. On a identifié aussi des entrepôts, une salle de réunion, un sauna, une cuisine. On a trouvé beaucoup d’objets et même des aliments intacts laissés lors de la fuite des habitants.

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Visitons ensemble la capitale du pays, San Salvador. Avec près de 250 000 habitants, c’est la 2ème ville la plus peuplée d’Amérique centrale après Guatemala Ciudad. Un développement anarchique commun dans la région fait qu’elle a peu d’intérêt pour les touristes, si ce n’est son centre-ville colonial et animé.





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Le marché central. Le seul endroit de la capitale où l’on trouve encore des habitants en tenue traditionnelle. Nous y avons aussi goûté aux « pupusas », la spécialité nationale, une sorte de crêpe à base de farine de maïs ou de yucca fourrée à la viande et/ou aux légumes. Bon mais pas extraordinaire.
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Ah, un cimetière de 35 ha en plein centre-ville. Voyons comment ça se passe. D’emblée, les couleurs n’ont rien à voir avec celles des cimetières guatémaltèques. Les tombes sont d’une grande « diversité », pour ne pas employer un autre mot.

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Des ailes de papillon avec des pinceaux, il fallait y penser…
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Un exemple du travail des enfants. On sait qu’ils adorent crayonner sur les murs !
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Des ailes de papillon avec des photos de gens devant des ailes de papillon, il fallait y penser…

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Il commençait à faire très chaud sur les plaines du Sud (36° C à l’ombre…) alors nous avons pris un peu d’altitude. Ce petit lac dans un cratère près d’Alegria était parfait pour nous. 24°C le soir (1250m d’altitude) et bizarrement pas un chat. En pleine semaine sainte, les locaux étaient peut-être occupés ailleurs. En tout cas la nuit a été super tranquille et quel spectacle le matin au réveil !
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L’image panoramique rend mieux compte de notre solitude…
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J’ai même eu tout loisir de chercher un joli reflet !
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Nous terminons notre parcours salvadorien par la ville d’Alegria, curieusement décorée de passoires en plastique censées sans doute représenter des méduses. Nous n’avons pas osé demander la raison de peur de s’entendre répondre « c’est pour faire joli, pourquoi ? »
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Pour rappel, une pupuseria est une boutique où l’on vend des pupusas, si jamais…
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Sur quelques maisons, on trouve des pensées de l’écrivain local Alberto Masferrer. Du bois aussi mais ça n’a rien à voir. Ça montre juste qu’on est en altitude…
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Les seules choses « inquiétantes », ce sont ces poudres colorées et ces pochoirs, qui signifient que l’on va sous peu décorer les chaussées d’alfombras pour les prochaines processions. Et que Roberto risque d’être coincé dans le centre-ville pour plusieurs jours. Go go go !

En cette période de week-end pascal, très suivi ici, tout ou presque est fermé. C’est le bon moment pour quitter ce pays auquel nous avons trouvé un certain charme, un côté paisible et de jolis paysages. Il aura juste eu la malchance de passer immédiatement après le Guatemala, ce qui nous a fait manquer un peu d’objectivité pour l’apprécier à sa juste valeur.

Notre prochaine étape est de traverser le Honduras en une journée (le pays est réputé peu sûr en ce moment et la plupart des voyageurs nomades n’y passent que très peu de temps) pour parvenir le soir même au Nicaragua. A bientôt !

Parcours au Salvador
Parcours au Salvador, zoomable ici pour les adeptes du détail

J’espère que cette version toute en légendes d’images (et de vidéos) vous a plu. N’hésitez pas à me dire en commentaires si vous préfériez l’ancienne forme.

95. Guatemala mon amour

Le Guatemala génère pour nous une émotion particulière. C’est là en effet qu’il y a vingt-cinq ans nous avons adopté notre quatrième enfant. Nous n’avions pas vu grand chose du pays à l’époque, concentrés sur l’ancienne et la nouvelle capitale et les démarches administratives. Nous avions ce regret qui va bientôt être comblé de ne pas connaître suffisamment le pays d’origine de notre fils.


Frontière express

Guidés par l’expérience des voyageurs qui nous ont précédés et par un jeune homme qui a trouvé là le moyen d’arrondir ses fins de mois, nous avons passé une à une les différentes étapes du passage de la frontière, assez similaires à celles de la précédente. La seule difficulté était de trouver les bons bâtiments, les bons guichets, l’endroit où faire les photocopies non anticipables et même la dame qui paye la banque à votre place pour le permis d’importation du véhicule et vous évite ainsi de marcher 2 km jusqu’à la ville la plus proche. En à peine une heure, nous étions au Guatemala !

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Le drapeau du Guatemala avec au centre son oiseau-emblème, le quetzal, qui est aussi sa monnaie

Les aventuriers de la cité perdue

Tikal est LA cité maya du Guatemala. A son âge d’or, entre 500 et 900 ap. J.-C., sa population avoisinait les 100 000 personnes, sur un territoire très étendu que l’on a du mal à se représenter car presque totalement envahi par la forêt tropicale aujourd’hui. Seuls en émergent les bâtiments qui ont été dégagés depuis le XIXème siècle après une longue période d’oubli. Et ces bâtiments, on les découvre peu à peu grâce au Lidar, une sorte d’écho-radar-laser qui permet de voir depuis un avion ce qui est enfoui sous la forêt.

Les temples de Tikal enfouis dans la foret
Les temples de Tikal enfouis dans la forêt

Plus que dans toutes les autres cités mayas que nous avons visitées nous ressentons à la fois cette grandeur passée et l’excitation des archéologues qui de monticules de terre et de forêt informes dégagent des palais et des temples grandioses, des stèles gravées qui sont de véritables livres de pierre, des tombes et leurs offrandes, des objets de la vie quotidienne. De nombreux chantiers sont en cours, ce qui ne gêne pas forcément la visite mais démontre au contraire les efforts qui ont été nécessaires pour que nous puissions voir ces lieux aujourd’hui.

Des lentree du site la faune se manifeste ici un dindon ocelle
Dès l’entrée du site, la faune se manifeste : ici un dindon ocellé, oiseau élevé par les Mayas
On senfonce ensuite dans la jungle
On s’enfonce ensuite dans la jungle…
Des constructions apparaissent
Au détour d’un sentier, des constructions apparaissent…

A Tikal plus qu’ailleurs la nature est très présente, les chemins tracés dans la jungle dépassent volontiers le kilomètre pour se rendre d’un édifice à un autre, la flore est superbe et la faune bruyante et variée. Les oiseaux gazouillent ou crient autour de nous, les singes araignées graciles se baladent de branche en branche, les colonies de coatis reniflent le sol entre les temples, la queue dressée en forme de point d’interrogation, et les dindons ocellés multicolores se baladent tranquillement sur l’herbe. Et nous profitons d’autant mieux de tout cela que la densité de visiteurs est faible et que le site n’est pas envahi de vendeurs de souvenirs.

Nous etions sur la Grande Place
En voici une vue d’ensemble
La vue den haut est forcement spectaculaire
La vue den haut est forcément spectaculaire
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De quoi apprécier encore mieux certains temples excentrés,
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A propos de faune…


Flores, l’île plutôt coule

Cette petite ville située sur une île du Lac Petén attire paraît-il de nombreux touristes. Peut-être espèrent-ils y voir des fleurs, mais le nom provient d’un médecin espagnol qui a pourchassé les indiens Itza venus du Mexique pour se réfugier ici. Mal lui en a pris car il a fini par se faire lyncher. Alors peut-être les visiteurs s’attendent-ils à voir ici des descendants de ces indiens dans leurs beaux habits aux couleurs chatoyantes ? Aucune chance, car ils ont préféré quitter l’île plutôt que de se soumettre à la religion catholique. Alors pour que les touristes viennent quand même, on leur a construit plein de restaurants et d’hôtels sur la petite route qui fait le tour de ce qui entre-temps est devenu une presqu’île. Le problème c’est que l’eau du lac monte et envahit peu à peu la chaussée. Bien qu’on veuille leur faire croire à une autre Venise, les gens ne sont pas dupes. En tout cas ils ne semblaient pas si nombreux le jour de notre visite, un week-end pourtant. Pas cool, Flores coule !

Cest parce que le niveau du lac monte et inonde peu a peu la route peripherique
Eh bien c’est parce que le niveau du lac monte et inonde peu à peu la route périphérique
Les habitants fuient en bateau
Les habitants fuient en bateau,
Certains voudraient en faire la Venise du Guatemala mais ca ne va pas forcement marcher
Certains voudraient en faire la Venise du Guatemala, mais on ne peut pas faire gober n’importe quoi aux touristes…
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Le cratère bleu

La ville de Sayaxché possède à la fois un nom imprononçable et une rivière intraversable par la route : il faut prendre un bac, une grande barge de bois tractée par 2 moteurs de hors-bord protégés par un palapa au toit en palme. Roberto a pu embarquer avec un bus scolaire, 2 camions et 3 voitures et traverser la rivière sans souci. Sayaxché (non, je n’y arrive toujours pas) est aussi l’un des points de départ pour aller en lancha (barque à moteur) jusqu’au Crater Azul, que rien que le nom donne envie de visiter. Nous n’avons pas résisté. La balade commence par la descente du Rio de la Pasion (tout un programme) pendant une petite heure, après laquelle on bifurque sur un affluent qui ne figure même pas sur la carte. Et c’est là la partie la plus belle du parcours : l’eau verte et trouble du rio devient d’un coup bleue et transparente, les bords se parent tout du long de nénuphars en fleurs, tandis que l’étroitesse et les hauts fonds rendent la navigation plus sportive. Il paraît que certains jours ça se termine à la rame, mais cela n’aura pas été le cas pour nous. Nous avons adoré ce paysage à la fois sauvage et bucolique et les couleurs magnifiques de l’onde. Le soufflé est un peu retombé à l’arrivée, la zone naturellement arrondie d’eau bleue qui donne son nom au site (rien à voir avec un cratère en fait) étant envahie de touristes, essentiellement locaux, barbotant en bouée ou gilet de sauvetage. Rien de plus normal pour un dimanche mais un peu décevant pour nous qui, après avoir navigué quasiment seuls jusqu’ici, espérions trouver le lieu désert. Nous n’avons pas pour autant boudé la baignade ni notre pique-nique. L’impression au retour restait sur un moment exceptionnel.

une barge propulsee par petits moteurs de hors bord
Nous passons la nuit seuls dans un petit camping avec un son et lumiere special fait de singes hurleurs et de lucioles
Sur l’autre berge, nous passons la nuit seuls dans un petit camping avec un son et lumière spécial fait de singes hurleurs et de lucioles : magique mais intranscriptible en photo !
Le lendemain nous garons Roberto derriere les lettres de la ville pour embarquer dans cette lancha
Le lendemain nous garons Roberto derrière les lettres de la ville pour embarquer dans cette lancha (barque à moteur)
La partie la plus belle est quand la riviere devient bleue transparente et bordee de nenuphars
La partie la plus belle est quand la rivière devient bleue transparente et se borde de nénuphars
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Le cratere bleu est un peu envahi en ce dimanche
Le cratère bleu est un peu envahi en ce dimanche, mais nous profiterons tout de même de la baignade
Nous profiterons tout de meme de la baignade

Changement de programme

Les joies de la vie nomade, c’est que rien n’est jamais fixé à l’avance. Après notre mini-croisière fluviale, nous avions prévu de passer la nuit sur place puis de rouler toute la journée du lendemain jusqu’aux grottes de Lanquin afin d’y être présents pour la sortie des chauve-souris vers 18h, puis de les visiter le lendemain et de programmer une excursion vers le site de Semuc Champey, très prisé des touristes français sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’une rivière d’une jolie couleur bleutée qui à cet endroit forme des bassins dans lesquels on peut se baigner. La seule difficulté est l’accès par un chemin en très mauvais état, qu’il est préférable de parcourir en « collectivo » une sorte de bétaillère où tout le monde s’entasse (et se tasse aussi au fil des ornières) ou en pick-up privé. Dans tous les cas, au moins une heure de route défoncée à l’aller comme au retour. Mais bon, il paraît que le lieu en vaut la peine.

Sauf que notre lancha nous a déposés à Sayaxché plus tôt que prévu. Pas assez pour les grottes de Lanquin mais suffisamment pour atteindre celles de La Candelaria avant la tombée de la nuit. Alors changement de programme, nous visiterons ces grottes-là le lendemain matin. Moins connues, elles sont moins fréquentées, et nous les avions pour nous seuls. Un site de toute beauté, découvert de plus par un Français, resté sur place pour les préserver et les faire visiter par des guides de l’ethnie locale Q’eqchi. De salle en salle, de stalactite en stalagmite, de colonne festonnée en drapé sonore, d’araignées en chauve-souris, nous nous sommes extasiés tout du long.

Lentree des grottes de la Candelaria
L’entrée des grottes de la Candelaria

Nous sommes sortis de la grotte dès 9h30. Le timing était suffisant pour nous rendre sur le site de Lanquin, mais nous n’avions pas trop envie d’aller voir une nouvelle grotte dans la foulée, d’autant que les commentaires des visiteurs, bien qu’élogieux sur l’entrée et la sortie des chauve-souris, l’étaient beaucoup moins sur la grotte elle-même. Nous étions trop juste par ailleurs pour rejoindre Semuc Champey et en faire l’excursion en transport en commun dans la journée. Qu’à cela ne tienne, nous sommes libres, et nous changeons encore de programme pour nous rendre aux cascades de Las Conchas, nommées ainsi en fonction des retenues d’eau à l’allure de coquillages que forme la rivière. Un site tout à fait comparable à Semuc Champey, la couleur bleue en moins (nous avons vu mieux à Tolantongo au Mexique), mais l’accessibilité en Roberto en plus et l’intimité en prime (nous devions être une dizaine de visiteurs en tout sur ce grand site, tous locaux à part nous). Après avoir parcouru le petit chemin qui donne divers points de vue sur les cascades et profité de deux des bassins pour nous baigner, il nous restait encore un peu de temps pour reprendre la route et rejoindre notre destination suivante.

Las Conchas ca se presente comme ca
Las Conchas ça se présente comme ça
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D’autres se satisfont des bassins au débit plus calme !

A propos de flore…


Livingston

Ce village de pêcheurs a un charme fou. D’abord par son histoire particulière : il est né à l’arrivée du peuple Garifuna, né de l’union entre des Africains ayant échappé à l’esclavage grâce à un naufrage qui les a amenés sur l’île de St Vincent et les indiens autochtones de cette île, les Caraïbes et les Arawaks. Ils en furent chassés par les anglais au début du XVIIème siècle et se réfugièrent sur les côtes caraïbes du Belize, du Guatemala et du Honduras. Aujourd’hui, ils ne représentent plus qu’une petite part de la population, mais leur culture et l’ambiance caraïbe restent prédominantes. L’autre intérêt est que le village n’est accessible que par bateau, aucune route ne le reliant à l’intérieur du pays. C’est donc en lancha que nous y sommes parvenus, traversant au passage le magnifique Rio Dulce, une rivière d’eau douce, comme son nom l’indique, qui relie le grand Lac Izabal à la mer, en longeant la forêt tropicale où se dissimulent des maisons plus ou moins luxueuses toutes munies de leur ponton d’accès, de très nombreux oiseaux, de jolies étendues de nénuphars multicolores et quelques grottes. Nous y avons pris un déjeuner typique, comportant ceviche, tapado (soupe de poisson et fruits de mer au lait de coco et aux épices) et guifiti (rhum macéré avec des plantes).

Nouvelle croisiere en lancha sur le Rio Dulce
C’est reparti pour une nouvelle croisière en lancha sur le Rio Dulce
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de maisons sympathiques
et de maisons qui font envie
Tout ca pour arriver a Livingston
Tout ca pour arriver à Livingston,
Un petit port accueillant
Le petit port est accueillant, les boutiques typiques et colorées
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L’ambiance est assurément caribéenne
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Les stèles de Quiriguá

Nous l’avons dit antérieurement, chaque site Maya a son style propre. Ici à Quirigá, au sud du Lac Izabal, ce sont les stèles qui dominent, et pas qu’un peu puisque la plus grande de ces pierres gravées, avec ses 11 mètres, détient le record de hauteur des stèles mayas. Elles mettent presque toutes en scène le roi Cauac-Ciel qui régna ici du 2 janvier 725, après avoir capturé puis décapité le roi prestigieux de la ville rivale de Copán, jusqu’à sa mort le 27 juillet 785. Ça méritait bien quelques stèles, la seule forme de propagande de l’époque. On sait tout ça grâce au déchiffrage des glyphes mayas sur les parois latérales. La précision des dates est impressionnante, mais il manque quand même l’heure. Ou alors ils n’avaient pas assez de place.

La particularite de ce site ce sont les pierres gravees
La particularité de ce site ce sont les pierres gravées bien conservées et/ou restaurées

Ce véritable livre à ciel ouvert donne une multitude de renseignements sur les rois qui se sont succédé jusqu’au déclin du site, sur d’autres dates comme celle de la création du monde maya (le 13 août 3114 av. J.-C.) et sur les us et coutumes de la population, dont le fameux jeu de pelote. Apparemment, deux équipes de 5 joueurs s’y affrontaient, renvoyant une balle en caoutchouc de 3 kg à l’aide exclusivement des hanches, des coudes ou des genoux. Cette balle symbolisant le mouvement du soleil ne devait en aucun cas toucher le sol, considéré comme l’accès au monde souterrain des ténèbres. Proches des rites religieux, les parties étaient accompagnées de sacrifices dont on n’est pas totalement certain qu’ils concernaient les gagnants, les perdants ou encore des animaux.

Lorsquelles ont
Lorsqu’elles ont été découvertes, elles ressemblaient à ça (ici en 1970)(photo extraite du dépliant fourni à l’entrée)
Il est par exemple ecrit ici
Il est par exemple écrit ici que le monde des Mayas a débuté le 13 août 3114 av. J.-C.
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Pour faciliter la lecture des pierres, certains en font de belles représentations graphiques
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Le reste du site est plus classique
Le reste du site est plus classique avec ici l’esplanade des bâtiments administratifs et du palais royal
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Comme presque partout on trouve un terrain de jeu de pelote Maya, mais ici il n’a pas encore été dégagé. La documentation en donne toutefois quelques illustrations et on peut retrouver quelques reconstitutions vidéo sur internet. Cliquez ici par exemple

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Hors des sentiers battus

Depuis que nous sommes au Guatemala, hormis une famille française rencontrée pour la première fois à Yellowstone et que nous avons eu le plaisir de revoir à Flores, et hormis cet endroit et Tikal, nous avons l’impression d’être les seuls touristes occidentaux dans le pays.

Sur la plupart des spots nocturnes nous sommes seuls
Sur la plupart des spots nocturnes nous sommes seuls

Une explication possible à cette faible fréquentation touristique est l’état des routes. Dès que l’on sort des nationales, qui sont excellentes et en bien meilleur état qu’en Amérique du Nord, les routes sont rarement revêtues, et nous comprenons que beaucoup puissent s’en effrayer. Cela dit, elles ne sont pas impraticables pour autant, du moins pendant la saison sèche actuelle. Nous avons parcouru au total une cinquantaine de kilomètres sur ce genre de route et, malgré quelques montées parfois difficiles sans 4X4, malgré les 4 gués traversés sur le dernier trajet, Roberto s’en est toujours bien sorti. La bonne nouvelle aussi concernant la route, c’est le prix du carburant toujours bien plus bas qu’en France, avoisinant les 0,98 € le litre. Tant mieux, car c’est notre principale dépense !

Cest vrai que nous prenons souvent les petites routes
C’est vrai que nous prenons souvent les petites routes, parfois excellentes mais parfois non !

Ce n’est peut-être pas tout à fait un hasard parce que nous tentons dans la mesure du possible de fuir les zones les plus conventionnelles, au profit des plus authentiques. Lorsque nous lisons les blogs de voyageurs, peu se sont rendus aux grottes de Candelaria, aux chutes de Las Conchas, à Livingston ou encore au site maya de Quiriguá, pourtant tous des endroits spectaculaires.

Mais cela nous fait traverser dadorables petits villages
Mais ces petites routes nous font traverser d’adorables petits villages, avec édifices coloniaux bien préservés,
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ou pas du tout parées d’ailleurs

Et que dire de tous ces adorables petits villages que nous traversons en revenant vers l’ouest du pays. Partout où nous allons, nous sommes encore les seuls touristes et nous nous régalons de ces marchés colorés, de la gentillesse des locaux qui nous sourient, nous saluent, nous renseignent spontanément. Nous les trouvons beaux, aussi bien physiquement que dans leurs habits multicolores qui leur vont si bien. Nous sommes si ternes à côté !

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Les cimetières aussi débordent de couleurs et de décorations

Nous venons d’arriver dans la ville de Nebaj, fief du peuple maya Ixil. Mais chut, gardons-en un peu pour la prochaine fois ! A très bientôt.

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Parcours Guatemala
Parcours 1ère semaine au Guatemala – Pour agrandir c’est ici

94. Au Belize et compagnie

Nous n’aurons passé qu’une petite semaine au Bélize, mais ce pays n’est pas très grand. Et nous avons volontairement omis sa partie Sud qui n’était pas sur notre route pour entrer au Guatemala. Mais ce fut une agréable découverte d’un pays dont nous ignorions tout, s’avérant très attachant, se différenciant du Mexique à bien des égards, et malgré le titre n’ayant rien à voir avec Goscinny et Uderzo. C’est juste que chez moi ça part comme ça, comme un syndrome de Gilles de la Tourette.

Arrivee au Belize
Quelques voiles de lasers en arrière-plan de ces lettres du pays. J’avoue que l’envie m’a démangé…

Passage de frontière

Bien que se décrivant souvent aventuriers, la plupart des voyageurs n’aiment pas cette part d’incertitude qui justement définit l’aventure et cherchent des informations préalables sur les réseaux sociaux ou sur les applications qui leurs sont dédiées. Ainsi va pour le passage de frontière de chaque pays et nous connaissions le détail de la procédure avant même de passer le premier contrôle. Et quand bien même nous serions arrivés sans information, il y a toujours une bonne âme pour vous guider au fil des formalités.

Notre propre passage a vu s’enchaîner les étapes suivantes : tampon de sortie du Mexique sur chacun de nos passeports, annulation du permis d’importation de Roberto au Mexique (il était pourtant valable 10 ans, mais dans le cas où nous devrions le vendre, l’acheteur ne pourrait obtenir à son tour de permis, et dans le cas où nous souhaiterions importer un autre véhicule, nous ne le pourrions pas non plus), passage sous un portique hors d’usage pour un simulacre de fumigation (le terme fumisterie serait plus approprié), passage à la caisse pour payer tout de même cette opération fumeuse, obtention d’un visa d’immigration de 30 jours pour chacun de nous et d’un permis d’importation temporaire pour Roberto, passage express à la douane sans fouille aucune contrairement à d’autres voyageurs (le fait d’être des compatriotes de M’Bappé a apparemment impressionné les agents).

Une fois entrés légalement dans le pays, nous avons de suite rejoint un bureau où nous avons acquis une assurance pour Roberto, avec une couverture minimale (au tiers) pour 8 jours. Les visas et permis sont gratuits, nous avons payé un droit de circulation de 15 € et l’assurance auto a coûté 20 € pour 8 jours. Les « formalités » d’arrivée se sont terminées dans la première ville rencontrée, Corozal, où nous avons retiré quelques dollars béliziens au distributeur (il y avait la queue, les habitants doivent être comme au Mexique payés le vendredi et viennent donc ce jour là en nombre en retirer tout ou partie) et acheté des cartes SIM locales. Car Free, c’est fini, et dire que c’était la SIM de mon premier amour…

Nouvelles plaques sur les voitures
Nouvelles plaques sur les voitures
Nouveau drapeau
Nouveau drapeau… le seul dans le monde à faire figurer des êtres humains ; l’un métis et l’autre créole avec les « armes » du pays : de quoi exploiter les ressources forestières (hache, acajou…) et marines (pagaie, bateau 3 mâts). Et la devise : Je fleuris à l’ombre
AEt eme pays pour Roberto
…et le 17ème pays visité pour Roberto !

L’autoroute du bon air

Après une nuit tranquille à Corozal, dans un joli parc en bord de mer, nous reprenons la route. La première que nous empruntons, s’appelle autoroute. Mais rien à voir avec nos standards européens, il s’agit d’une route à double sens de circulation avec un nombre de voies indéterminé en l’absence de tout marquage au sol. Ajouté à l’absence de tout contrôle de vitesse, cela donne une conduite assez libre mais qui se passe plutôt bien. Cette autoroute traverse volontiers des villages, protégés alors des chauffards par des ralentisseurs en forme de passages piétons surélevés tous les 50m. Une dernière caractéristique et pas des moindres est le revêtement d’asphalte, en relativement bon état, qui a au moins l’avantage de ne pas faire soulever de poussière par les véhicules.

Car oui, c’est le problème majeur dès lors que l’on aborde les routes secondaires : elles sont la plupart du temps en terre et/ou en cailloux, parsemées d’ornières profondes et de nids-de-poule, et surtout génératrices de gros nuages de poussière au passage des véhicules. Les habitations et la végétation en bordure de ces routes sont toutes blanches. Tout comme Roberto après avoir parcouru une trentaine de kilomètres sur ces pistes avant d’atteindre notre nouvelle destination.

Ces routes un peu difficile nous ont permis tout de même d’entrer sur les terres des mennonites, une communauté proche des Amish, se préservant du monde moderne en refusant l’électricité. Vêtus « à l’ancienne », ils sont nombreux à circuler en calèche, mangeant davantage de poussière que nous alors qu’ils n’en soulèvent pas : un comble !

P.S. La dernière photo = piste en gazon à l’arrivée, idéale pour dépoussiérer le bas de caisse…

Un joli parking en herbe en front de mer
sur un joli parking en herbe en front de mer, gratuit, aéré, calme, parfait quoi. On y discute volontiers avec les locaux qui viennent vous aborder spontanément


Un p’tit tour chez l’épicier

A l’arrivée dans un nouveau pays, il est toujours intéressant de parcourir les rayonnages des supermarchés (on parlera plutôt ici de supérette) car cela est souvent indicateur de la culture locale. Voici quelques trouvailles lors de notre premier passage. Les prix apparaissant éventuellement sont en dollars béliziens, à diviser par deux pour convertir en euros.

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Un petit restau de bord de rue juste en face de la supérette

Un site mayo-bélizien

L’empire maya couvrait l’actuel Belize (ce jeune état n’est né qu’en 1981) et il est donc normal d’en retrouver quelques vestiges ici. Nous avons rejoint le site archéologique de Lamanai, en bordure de rivière, découvert en 1970, et très lentement mis à jour depuis. On y apprend qu’il a été occupé de 1500 av. J.-C. jusqu’au XIXe siècle, soit une longévité exceptionnelle. La forêt tropicale a ensuite repris ses droits et reste encore bien présente malgré les passages dégagés pour les touristes, c’est ce qui fait le charme du lieu. Il est de plus assez peu visité, compte-tenu des difficultés d’accès (55 km en bateau ou 60 km en voiture dont 30 sur une route extrêmement poussiéreuse). Arrivés en début d’après-midi, nous avons eu le site pour nous seuls, le petit groupe de touristes déjà sur place regagnant son bateau. Un petit musée à l’entrée retrace l’histoire de la découverte de Lamanai et de la civilisation Maya. Puis nous entrons dans la jungle sous des allées de palmiers et d’arbres géants, sous les cris des oiseaux et des singes hurleurs, et découvrons peu à peu ces ruines couvertes de mousses multicolores et d’arbres qui prennent racine. Entre le temple des jaguars, le palais royal, le terrain de jeu de balle, le temple haut (une pyramide de 33m) et le temple des masques avec son petit air d’Angkor, nous avons été conquis par l’atmosphère du lieu.

Lamanai des temples perdus dans la jungle
Lamanai, des temples perdus dans la jungle et juste pour nous. Ça change avec le Mexique !
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Le fameux temple des masques avec ses ttes sculptes
Au détour d’un sentier, on découvre le fameux Temple des Masques avec ses têtes sculptées. Un petit air d’Angkor Wat avec cette végétation

Pour rester dans l’ambiance, nous sommes allés nous stationner pour la nuit à deux pas de là, sur un petit terrain plat immédiatement au bord de la rivière. Il y passe parfois des lamentins, mais nous n’avons pas eu l’honneur de leur visite. La nuit a été néanmoins des plus calmes et le lever de soleil magnifique.

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Au petit matin, on profite du lever de soleil et du départ des pêcheurs

L’ancienne capitale

Belize City fut un temps capitale du Belize, à l’époque où le pays s’appelait encore Honduras Britannique. Malheureusement, sa situation en bord de mer l’expose régulièrement aux ouragans, dont Hattie en 1961 qui détruisit la ville aux trois quart, poussant le gouvernement à déplacer sa capitale dans un lieu plus sûr. C’est ainsi que naquit Belmopan. Le pays acquit son indépendance en 1981, et Belize City, malgré les ouragans à répétition, en reste la capitale économique et la ville la plus peuplée.

Belize city a un caractere creole bien marque
Belize City possède un caractère créole bien marqué
Les traces de louragan Earl de sont encore visibles
Les traces de l’ouragan Earl de 2016 sont encore visibles. Un passant tient spontanément à le faire remarquer à Claudie. Mais on trouve aussi heureusement des bâtiments récents
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Bien qu’encore très abimée par le passage de Earl en 2016, Belize City mérite la visite pour ses grandes maisons créoles, ses peintures murales et son agréable front de mer. Les rues étaient un peu désertes le jour de notre passage, pour cause de dimanche, aussi n’avons-nous guère pu profiter de l’ambiance du centre-ville. A la place nous avons visité le petit musée qui raconte bien l’histoire de l’esclavage au Belize et l’arrivée de la culture garifuna (métissage entre les esclaves africains et les indiens caraïbes autochtones) tout en faisant la part belle aux peintures d’un artiste local renommé : Pen Cayetano. Nous avons aussi jeté un œil à la cathédrale construite avec des briques venue d’Angleterre et qui servaient au ballast des bateaux d’esclaves, ainsi qu’à l’étonnant phare construit en l’honneur d’un navigateur anglais admirateur du pays depuis son bateau ancré dans le port et qui, sans y avoir jamais accosté, a légué une partie de sa fortune au gouvernement juste avant de mourir 2 mois après son arrivée. Sa tombe est au pied du phare…

Le port de peche est peu actif ce dimanche
Le port de pêche est peu actif ce dimanche. Même les pélicans sont au repos !
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il y a eu un artefact étrange au moment de la composition de la photo… finalement je le laisse…
Un petit lot de peintures murales prs de lembarcadre des ferries
Nous avons déniché un petit lot de peintures murales près de l’embarcadère des ferries
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Ce musée consacre aussi une exposition permanente à l’esclavagisme local, développé au XVIIIème siècle par les colons britanniques pour l’exploitation de la forêt, mais très particulier en ce sens qu’une sorte de solidarité entre les esclaves et de leurs maîtres a permis de repousser les tentatives de récupération espagnoles et finalement d’amorcer la fondation du pays au début du siècle suivant. Il faudra attendre encore 150 ans avant qu’il ne deviennent indépendant. Malgré la précession par les Mayas et l’arrivée ultérieure d’Espagnols et de Garifunas, les descendants d’esclaves et de colons britanniques présents au moment de cette bataille victorieuse contre l’Espagne, dénommés Créoles, n’hésitent pas à faire valoir que sans eux le Belize n’existerait pas. Ce qui est évidemment contesté par les autres populations.

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La visite se poursuit par les extérieurs de la cathédrale. Construite avec des briques venues d’Angleterre et servant comme ballast dans les bateaux négriers. Sur le panneau ils disent juste « venues d’Angleterre »…

Le Grand Trou Bleu

C’est une merveille de la nature, une grotte formée il y a plus de 150 000 ans et dont le toit a fini par s’effondrer lorsque le niveau de la mer est monté. Si l’on reste au niveau de l’eau, c’est paraît-il un paradis pour les plongeurs avec des fonds descendant jusqu’à 120 m. Nous avons choisi pour notre part de l’observer du ciel. Un cadeau que nous nous offrons pour notre récent anniversaire de mariage.

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Des cartes d’embaquement originales…

Nous choisissons la compagnie Tropik Air, qui promet une place hublot systématique et un maximum de 11 passagers. Mais comme nous sommes les seuls passagers du jour, on nous octroie un avion privé, un petit Cessna 182, rien que nous, et je suis en place copilote !

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Un petit Cessna rien que pour nous ! Et le pilote avec bien sûr…
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Nous survolons les îles qui bordent le continent, puis la barrière de corail, la seconde plus longue du monde après sa sœur australienne. Les couleurs sont magnifiques, même si le ciel est un rien voilé. Après 30 mn de vol, nous parvenons au-dessus de cet œil géant, un disque bleu sombre parfait qui tranche avec les couleurs plus claires du petit récif corallien qui l’entoure. Un bateau est au mouillage, attendant probablement des plongeurs. Un autre arrivera un peu plus tard. Le pilote fait 3 fois le tour du Grand Trou Bleu, nous laissant le temps de bien l’admirer, avant de longer la barrière de corail jusqu’à une épave puis de reprendre la route du retour.

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Et voilà la merveille ! Nous avons tourné plusieurs fois autour
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Passage au dessus d’une épave sur la route du retour

Vraiment une expérience exceptionnelle !


Le Zoo du Bélize

Si nous ne sommes pas fans des zoos classiques, préférant voir les animaux dans la nature que dans des cages, nous aimons bien ceux qui hébergent les animaux blessés ou orphelins avec l’idée de les remettre dans le milieu naturel si c’est possible. Et c’est bien le cas ici. De plus, s’il y a bien des cages grillagées, la plupart des enclos sont larges et laissés avec la végétation d’origine que le climat tropical n’a aucun mal à entretenir. Comme dans un refuge que nous avions vu au Canada, une pancarte raconte l’histoire de chaque hôte et donne des conseils pour que la situation ne se reproduise pas, comme par exemple éviter d’accueillir comme animaux de compagnie des espèces qui ne s’y habitueront pas.

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Coatis, jaguarundi et tapir
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Ara, pélican brun et aigle harpie

Nous avons pu avoir ainsi une idée plus précise de la faune du Belize, et même de sa flore avec quelques arbres impressionnants comme ce ceiba (alias kapok) de 30 m de haut et tout cela dans un environnement agréable et bienveillant.


Camping Paradis ?

Depuis le Yucatan, nous ne bénéficions plus de la fraîcheur des montagnes et il est quasi impossible de dormir les fenêtres latérales fermées. Pour des raisons de sécurité, nous allons plus souvent qu’auparavant passer la nuit dans des campings, ce qui nous permet de tout laisser ouvert en grand. Les prix sont modiques, mais le confort est en rapport…


La capitale de béton

Puisqu’elle était sur notre route, nous avons traversé la capitale du pays, Belmopan. Ce n’est qu’une petite ville de 30 000 habitants, construite de toutes pièces entre 1964 et 1970 après que Belize City ait été ravagée par un ouragan en 1961. Belmopan est à 35 km des côtes, le risque est bien moindre. Le problème est que le gouvernement britannique qui détenait la colonie à l’époque (le Honduras Britannique) n’a versé que la moitié des fonds promis, et la ville a un petit air d’inachevé, surtout concernant les bâtiments administratifs. Mais elle fait des efforts, et l’installation récente de l’Université du Belize devrait relancer l’économie.

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Le parlement entouré de bâtiments administratifs. Théoriquement il est en forme de temple maya. Théoriquement.

Conserve d’iguanes

Nous l’avons découvert à un carrefour où un jeune homme brandissait, au lieu des habituelles boissons rafraîchissantes, des iguanes aux automobilistes de passage : les béliziens mangent ces reptiles ! Aussi, quand nous avons vu à San Ignacio ce petit conservatoire des iguanes, nous n’avons pas hésité. Une intéressante visite qui nous en a beaucoup appris sur les 2 espèces locales : les iguanes verts (qui deviennent gris en grandissant) qui sont plutôt arboricoles et en voie d’extinction, leur chair ayant malheureusement meilleur goût (surtout les femelles en gestation) que l’autre espèce, les iguanes noirs, vivant plus près du sol et consommant toutes les espèces peu ragoutantes qui y traînent. Ici vous l’avez compris on protège surtout les iguanes verts, recueillant et protégeant leurs œufs et les juvéniles qui en naissent, améliorant ainsi fortement le taux de survie qui est de moins de 10% dans la nature. La visite se termine par quelques photos de famille avec ces iguanes peu farouches, avec tout de même le message de prudence que ceux-là sont l’exception : dans la nature, les morsures et les violents coups de queues peuvent entraîner des blessures sévères.

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Ça se passe à San Ignacio, près de la frontière guatémaltèque

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Ensuite nous sommes invités à prendre la pose avec les habitants du lieu

Haricots-riz-coco !

Ce presque chant-du-coq n’annonce pas l’heure du petit-déj mais celle du déjeuner. Loin de nous l’idée de consommer des iguanes en voie d’extinction, mais nous avons tout de même envie de goûter à la cuisine locale. Un doux mélange d’influences mexicaine, guatémaltèque et caraïbe. Les tortillas de maïs côtoient ici les galettes de manioc (kassav, vous connaissez ?). Le poisson fraîchement pêché est facilement accessible. L’accompagnement comporte toujours une part de riz et haricots rouges cuits dans du lait de coco. Simple et savoureux. La bière locale Belikis est sur toutes les tables et excellente. Et pour le dessert un petit gâteau au chocolat s’impose : le pays aurait été le premier à produire du cacao. Descendance maya oblige.

Cuisine bélizienne

Vous reprendrez bien un peu de maya ?

Dans la même ville se trouve le site maya de Cahal Pech. Sa particularité est d’avoir le joli prénom du fils de notre grand copain, et des portes partout. Peut-être cherchait-on ici les courants d’air ? Les architectes mayas construisaient toutes leurs portes sur le principe de l’encorbellement : chaque pierre repose sur la précédente, en dépassant un peu, donnant cet aspect triangulaire à leur sommet et aux plafonds des couloirs. L’intérêt est l’absence de clé de voûte et donc une plus grande facilité de réalisation. L’inconvénient est que les portes sont assez étroites. Mais à l’époque où les sacrifices humains étaient monnaie courante, on n’en menait pas large…

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Le site maya de Cahal Pech avec toutes ses portes

Rencontre avec un artiste de Beliwood

Après quelques routes bien poussiéreuses, Roberto avait besoin d’un bon lavage. Nous sommes allés dans un « car wash » et, le temps que l’opération se fasse, nous avons fait une pause dans la boutique-bar autour d’une Belikin bien fraîche. Le barman, un beau jeune homme bodybuildé au crâne rasé, engage la conversation. Très jovial et charismatique, il nous apprend qu’il est chanteur et acteur, ayant joué dans plusieurs films comme Jurassic Attack (2013) ou Les 7 aventures de Sindbad. Naturalisé américain, il est natif du Belize et n’en a pas oublié ses racines, chantant notamment du punta rock, la musique des Garifundas (voir plus haut). Il a manifestement du talent et nous lui souhaitons une belle carrière. Vous pouvez retrouver quelques unes de ses œuvres ici ou .


C’est déjà fini… Un peu moins d’une semaine après notre arrivée, nous quittons déjà le Belize, conquis par ce petit pays qui donne envie d’y revenir. Destination le Guatemala pour d’autres découvertes et un émouvant retour en arrière de 25 ans. Pour ceux qui ne nous connaissent pas, vous en saurez davantage dans le prochain article. A très bientôt !

Parcours au Belize
Parcours au Belize, en version zoomable ici

93. Dernière étape au Mexique

Nous terminons notre visite du Mexique par la péninsule du Yucatan. Comme nous l’avions prévu, l’abondance de touristes et la dérive commerciale nous ont gâché quelque peu le plaisir. Nous avons néanmoins fait encore de belles découvertes et pu enfin cocher sur notre liste d’incontournables le site maya de Chichen Itza.

Merida

Nous attendions peut-être trop de la capitale de l’État du Yucatan, encensée par les visiteurs qui découvrent le Mexique à partir de Cancun. Mais, c’est un peu comme visiter l’église de Vendeuvre-sur-Barse en sortant de la cathédrale de Reims. Les comparaisons sont inévitables. A côté de Guanajuato, Puebla, San Miguel de Allende, San Cristobal de las Casas ou même Campeche, il n’y a pas photo. D’ailleurs j’en ai pris très peu. Je n’ai pas envie de montrer ce qui n’est pas beau ou ce qui ne m’a pas plu. Le centre-ville est envahi de non-mexicains, touristes peut-être ou pire résidents (les nord-américains sont nombreux à s’être installés ici) et les boutiques se sont adaptées à eux : souvenirs à gogo, bars avec musique américaine, restaurants de burgers pizzas ou autres sushis. D’un coup, c’est la première fois que ça m’arrive dans ce pays, je ne me suis plus senti au Mexique. Et Claudie et moi craignons beaucoup la suite de la visite du Yucatan.

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Le monsieur n’a pas l’air heureux de poser, le drapeau mexicain est en berne : à l’image de la ville ?

Nous avons tout de même aimé – restons positifs – le petit musée d’art populaire du Yucatan, le palais du gouverneur avec ses fresques, et quelques bâtiments de l’avenue des Campos Eliseos. Vous avez reconnu nos Champs Élysées, mais ce n’est qu’un surnom. C’est juste que Paseo de Montejo ça passe moins bien auprès des touristes.


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Petit tour en centre-ville sur l’avenida Campos Eliseos, avec quelques beaux bâtiments,
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des places agréables et ombragées,
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et ce Palais du Gouverneur décoré de fresques du dernier grand muraliste mexicain Fernando Castro Pacheco, avec pour thème l’affrontement entre Mayas et Espagnols.

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Dénonciation de la vente d’Indiens au Yucatan entre 1848 et 1861
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Animation de rue sur la place centrale. Un public à 95% mexicain, dont la vie quotidienne n’intéresse manifestement pas les touristes

Izamal, jaune grâce à qui ?

Izamal, 15 000 habitants, est peuplée majoritairement de descendants mayas qui ont su résister à la pression espagnole. Au tout début, vers le VIème siècle, c’était une grande cité bâtie sur 3 collines, dédiée au dieu Itzamma censé attirer la pluie (le nom signifie « rosée qui descend du ciel) et grand lieu de pèlerinage. Pas moins de 7 pyramides y ont été construites. Elle fut abandonnée un peu avant l’arrivée des conquistadores qui prirent possession des lieux et bâtirent leurs églises par-dessus les pyramides et/ou en se servant de leurs pierres. Cette période coloniale nous laisse un joli centre-ville et le célèbre couvent St Antoine de Padoue. Quelques pyramides sont encore visibles et sont en cours de restauration.

Mais le plus spectaculaire à Izamal, et ce qui attire nombre de touristes, c’est sa couleur jaune presque exclusive. Les chrétiens disent tous que la ville a été repeinte aux couleurs du Vatican pour l’arrivée du pape Jean-Paul II en 1993. Mais un certain nombre de bâtiments étaient déjà jaunes avant. Pour faire fuir les moustiques (si c’est vrai on va peut-être faire repeindre Roberto) ou pour faire référence au maïs, plante sacrée des Mayas ? Toujours est-il que ce ravalement massif a donné un véritable coup de jeune (de jaune 😉) à la ville et qu’à défaut de faire fuir les moustiques cela a attiré bon nombre de touristes. Le jaune, avec le blanc (un peu de fantaisie tout de même) ont été décrétés couleurs officielles par la municipalité en 2002.

A Izamal tout est jaune et blanc
A Izamal, tout est jaune et blanc
Les murs les voitures les etals des marchands les gilets
Les murs, les voitures, les étals des marchands
Les coins de rues
les coins de rues,
Zet meme le cimetiere
et même le cimetière
et meme les gilets
et même les gilets !
A Izamal les plaques de rue ont du cachet
A Izamal, les plaques de rue ont du cachet
et font encore reference au dieu pluie des Mayas
Le Dieu-pluie des Mayas n’a pas été oublié, mais ce cheval on dirait que oui… Vous ne l’appelleriez pas Maurice, vous ?

Chichen Itza, l’incontournable

Le site maya de Chichen Itza est effectivement le plus célèbre, le mieux restauré et le plus fréquenté du Yucatan. Avec 8000 visiteurs quotidiens, il a fallu la jouer fine pour éviter la cohue. Nous nous sommes garés la veille sur un petit parking en herbe à 10mn à pied du site, nous avons mis le réveil et à 7h45 nous étions parmi les premiers dans la file d’attente pour prendre les billets et entrer ainsi dès l’ouverture à 8 heures.

Pour visiter Chichen Itza il faut se lever tot
Pour visiter Chichen Itza il faut se lever tôt. A 8h10 dans le site on peut encore être seul sur les photos !

Nous avons pu ainsi cheminer tranquillement autour des différents édifices et comprendre leur fonction. Ainsi la pyramide de Kukulcan, celle qui figure sur toutes les cartes postales, était une représentation géante du calendrier maya. La plateforme des crânes dont le nom est dû à la frise qui l’entoure servait de palissade pour exposer les têtes des prisonniers de guerre ou de l’équipe perdante au jeu de balle (ah la grande époque !). La plateforme des aigles et des jaguars juste à côté était le lieu où ces animaux (ou peut-être des guerriers du même nom) dévoraient le cœur des victimes décapitées. Le groupe des mille colonnes, lorsqu’il avait encore son toit, servait de lieu de grandes réunions populaires. Et l’observatoire permettait de déterminer le meilleur moment pour les cérémonies en fonction de la position des astres.

Ce qui est particulier ici
Ce qui est particulier ici, c’est la coexistence d’éléments mayas, comme cette pyramide en restauration, ou les « serpents à plumes » qui bordent l’escalier ci-dessous, et d’éléments toltèques, comme ces colonnes multiples. Pourtant les Toltèques vivaient loin de là, près de Mexico

Ce qui est particulier à Chichen Itza, c’est la présence sur le même lieu de vestiges mayas et de vestiges toltèques, malgré l’éloignement géographique de ces derniers, et la présence de plusieurs cenotes (voir l’article suivant) qui ont permis d’approvisionner la ville en eau et d’en faire un lieu de pèlerinage important.

Le cenote sacré de Chichen Itza. On y a retrouvé des trésors et des squelettes…
Seule une micro-partie du site est visitable. Partout autour, on restaure sans relâche

Au total une belle visite que nous avions depuis longtemps dans nos incontournables. Voilà chose faite !

et nous avons bien fait de venir tôt, car en ressortant le parking des cars était plein !

La grimpette et la trempette

Les deux activités favorites des touristes au Yucatan sont de grimper sur les pyramides mayas et de se tremper dans l’eau.

Pour la grimpette, la chose est de moins en moins autorisée par les autorités car jugée offensante par les descendants mayas et délétère pour les bâtiments par les conservateurs de ces derniers. Les marches étant très raides, elle peut de plus être dangereuse. Une touriste s’est d’ailleurs tuée en 2006 en chutant de la grande pyramide de Chichen Itza, inaccessible depuis. L’interdiction semble chagriner nos grimpeurs, qui s’échangent sur les réseaux sociaux les « bonnes adresses », celles des temples qu’il est encore possible d’escalader, afin de publier la photo sommitale la plus instagrammable possible, avec sourire Colgate, lunettes en serre-tête, genou plié ou ridicule petit saut à 20cm.

Pour la trempette, les plages ne manquent pas, mais les photos de sable blanc et de mer turquoise se ressemblent toutes, et il devient de plus en plus difficile de cacher les chaises-longues qui ont envahi la totalité du littoral. C’est là que les cenotes ont leur intérêt : ces puits naturels à ciel plus ou moins ouvert ne se trouvent guère qu’au Mexique et en Amérique centrale : la rareté mondiale et le caractère photogénique de ces grottes, volontiers décorées de stalactites ou de racines qui pendent, attirent les touristes comme des mouches et incitent les propriétaires à pousser à la consommation. On trouve maintenant volontiers dans ces lieux autrefois purement naturels plongeoirs, bars, restaurants et boutiques de souvenirs. Sans oublier les pancartes tape-à-l’œil et les rabatteurs au bord des routes.

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Allez, venez avec nous, on va vous montrer le Cenote Suytun, près de Valladolid
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En fait, j’ai préféré la vue vers le haut à celle vers le bas

Pourtant les cenotes étaient considérés sacrés par les Mayas, et sans doute encore par leurs descendants. A la fois parce qu’ils représentaient les seules réserves d’eau douce dans la région, mais aussi parce qu’ils permettaient de communiquer avec l’inframonde de leur religion. On y jetait volontiers offrandes et humains sacrifiés. Le cenote sacré de Chichen Itza, référence en ce domaine, reste heureusement fermé à la baignade.

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Le cenote sacré de Chichen Itza

Bacalar

La péninsule du Yucatan ne possède guère de lacs, tant le sol calcaire est poreux, et celui-ci fait exception. Mais parce qu’il est alimenté en permanence, comme les cenotes, par des rivières souterraines. Le lac Bacalar, situé en fait dans la province du Quintana Roo, fait 42 km de long et 2 à 4 km de large. Il est surnommé le lac aux 7 couleurs, qu’il renvoie merveilleusement grâce à un fond blanc. L’eau y est théoriquement transparente et propice au snorkeling, mais nous n’aurons pas cette chance, « victimes » d’un vent fort et générateur de clapot et de turbidité de l’eau. Il nous reste les couleurs, du jaune-vert des bords le matin au turquoise caribéen en milieu de journée. Nous l’avons visité en deux endroits : un petit camping pour la nuit dans un endroit paradisiaque que nous n’avons eu que pour nous (l’accès un peu compliqué explique peut-être cela), et la ville de Bacalar, jolie mais un peu trop touristique à notre goût.

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Notre camping-paradis au bord du lac de Bacalar
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Le nom de la ville comporte 7 couleurs, comme son lac. Mais ce ne sont pas les mêmes !
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on en voit bien quelques nuances ; vers midi le turquoise caribéen commence à s’affirmer
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Une dernière vision des belles couleurs de ce lac aux eaux malheureusement agitées ces jours-ci, mais où nous avons passé un bon moment

Chetumal, porte du Belize

Cet ancien port maya à l’extrémité Sud de la péninsule du Yucatan, capitale provinciale du Quintana Roo, est une ville plutôt tranquille et aérée – il y souffle aussi cette bonne brise qui nous a gênés à Bacalar. Elle n’a que peu d’attrait touristique et représente surtout pour nous une base logistique afin de préparer notre entrée au Belize. Il nous faut étudier la liste des formalités administratives et photocopier les documents nécessaires, vider le frigo de ce qui peut chafouiner les douaniers (ils sont connus pour faire leurs courses dans les réfrigérateurs des vanlifers…), anticiper la disparition de nos forfaits Free, qui deviendront inopérants après 2 ans de bons et (presque) loyaux services, et surtout la non disponibilité de notre précieux AdBlue jusqu’au Costa Rica, soit 3 à 6000 km selon le parcours que nous déciderons. Un peu de lessive aussi. Pleins d’eau et de gasoil (c’est plus cher au Belize).

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Les lettres de la ville, très distinguées avec leur caractères mayas et leur iguane, et la Mer des Caraïbes, peu attrayante ce jour-là

Nous avons stationné pour la nuit en centre-ville, sur une petite place près de la mer, aux côtés d’une petite fête foraine que nous pensions inactive en semaine. Nous avons été un peu inquiets de la voir se réveiller le soir, mais la surprise a été grande de constater que tout a fonctionné jusque vers 23h sans aucune musique, sans aucun bruit en fait. Une exigence des riverains sans doute, parce qu’au Mexique la musique est quand même très présente au quotidien.

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Eh bien il ne nous reste plus qu’à passer cette fameuse frontière. Retrouvons-nous bientôt au Belize !

Parcours dUxmal a la frontiere Mexique Belize
Parcours d’Uxmal à la frontière Mexique-Belize. Version zoomable ici

83. Mexique Saison 2 Épisode 1

Il nous restait encore 2 semaines sur notre visa américain, mais nous avions envie de changer de culture et de décor. Quoi de mieux dans ce cas que de franchir la frontière mexicaine. C’est un tout autre monde qui nous attend !

Passage éclair à la frontière

Nous nous présentons vers 11 h au poste frontière d’Agua Prieta. Aucune file d’attente. Les douaniers nous font garer sur le côté puis inspectent sommairement notre fourgon. La seule question posée est « Combien coûte le véhicule ? ». Moins d’une minute après ils nous montrent la rue qui s’enfonce dans la ville et nous font signe que nous pouvons y aller. Quoi ? Mais non, c’est trop court, ils n’ont même pas ouvert les passeports que nous leur avons présenté ! Le fait est que nous aurions pu passer des États-Unis au Mexique bien plus facilement qu’entre deux pays européens. Mais en risquant d’avoir des ennuis si nos passeports ne sont pas tamponnés. Nous montrons ceux-ci aux douaniers qui nous invitent à aller 2 coins de rue plus loin aux bureaux de l’immigration.

Frontiere dAgua Prieta
Frontière d’Agua Prieta

Là, nous présentons le document de demande de visa que nous avions rempli en ligne puis fait imprimer la veille. Nous avions prévu initialement de nous présenter sans rien, mais j’ai eu des remords et insisté auprès de Claudie pour obtenir ces documents avant notre passage. Eh bien ça ne s’est pas passé tout à fait comme prévu, parce que l’officier d’immigration avait besoin des reçus des paiements réalisés pour obtenir ces papiers (environ 33 €). Nous les avions sur nos ordis laissés dans Roberto mais pas imprimés. Il a fallu retourner chercher tout ça, les envoyer par e-mail au service d’immigration car présenter le reçu sur écran ne suffisait pas. Bon, cela a pris une dizaine de minutes, pendant lesquelles un motard canadien arrivé après nous, sans avoir rien préparé, a pu obtenir et payer son visa sans s’être donné le mal de remplir ou d’imprimer quoi que ce soit. Claudie jubilait : « Tu vois, je t’avais bien dit qu’il ne fallait rien faire ! ». Au total, 20 minutes après notre arrivée, nous sommes entrés en règle au Mexique, ce que je qualifierais tout de même de passage éclair. Et cela aurait pu être raccourci de 10 minutes !

Moralité pour les futurs candidats au passage : ne vous préoccupez pas du frigo, ne préparez rien, et essayez de privilégier une petite douane.


Reprise de contact

Dès la frontière franchie, nous sentons tout de suite la différence avec les États-Unis. Les rues et les maisons sont en désordre mais leurs couleurs sont chatoyantes. Les boutiques sont nombreuses et variées (aux USA il fallait parfois marcher plusieurs kilomètres avant de trouver la moindre épicerie). Les vendeurs ambulants accueillent les automobilistes aux carrefours. Les chaussées sont quelque peu défoncées mais les rues américaines n’étaient pas exemptes de tout reproche. L’ambiance semble globalement plus détendue. Dans le petit supermarché où nous re-remplissons notre frigo, des produits auxquels nous n’avions plus l’habitude font leur réapparition : patates douces rose vif, tomates emballées dans leur feuille, rayons entiers de piments, tequila à gogo, sauce au chocolat (mole), bougies à caractère religieux, et en cette époque, crânes en sucre en préparation du dia del muerte. Les prix sont nettement plus bas que quelques kilomètres plus au nord côté US. A la reprise de la route, nous refaisons connaissance avec les topes, ces redoutables ralentisseurs non signalés, avec un joyeux mélange de feux tricolores et de stops aux carrefours, avec la circulation à moitié sur la bande d’arrêt d’urgence pour permettre les dépassements à cheval sur la ligne centrale, avec les camions qui clignotent à gauche pour vous faire signe de doubler, que ce soit autorisé ou non d’ailleurs. Des camions qui roulent plutôt lentement d’ailleurs, contrairement à leurs homologues américains qui foncent comme des malades. En résumé, c’est avec un grand plaisir que nous retrouvons le Mexique !

Le contraste des le supermarche
Le contraste dès le supermarché
Sauce au chocolat pour la viande et Tequila
Sauce au chocolat pour la viande et Téquila
Bougies a caractere religieux
Bougies à caractère religieux

Nous sommes maintenant dans letat de Chihuahua
Nous arrivons dans l’état de Chihuahua

Première étape à Casas Grandes

Nous parvenons après 3 bonnes heures d’une route déserte (une seule petite ville au milieu de ces 228 km !) traversant des paysages grandioses de plaines et montagnes à Casas Grandes, un site archéologique. Notre premier spot nocturne au bord d’un lac étant inaccessible en raison de l’inondation d’un secteur de sa route d’accès, nous nous rabattons sur un parking d’un supermarché en centre-ville, après avoir demandé à un employé qui rangeait des caddies si cela était autorisé. Après nous être débarassés d’une bonne couche de poussière sur le pare-brise le lendemain (la moité des rues n’est pas goudronnée) nous nous dirigeons vers le site appelé Paquiné. C’est le nom que lui ont donné les amérindiens qui ont habité là pendant plus de cinq siècles, de 900 à 1475, dans des maisons en adobe allant jusqu’à quatre étages, une performance pour l’époque. Il ne reste aujourd’hui que les murs du rez-de-chaussée, dont la disposition asscociée aux nombreux objets retrouvés lors de fouilles donnent une bonne idée de la façon dont cette civilisation a vécu. Le musée susceptible d’expliquer tout cela était malheureusement en travaux, et nous avons dû nous contenter des extérieurs assez photogéniques tout de même.

A Casas Grandes pas loin de leglise
A Casas Grandes, pas loin de l’église,
La mairie decoree de jolies fresques
La mairie décorée de jolies fresques
se prepare activement
se prépare activement
pour le Dia de los muertos
pour le Dia de los Muertos

Sur le site archeologique de Paquime
Sur le site archéologique de Paquimé,
Nous explorons le labyrinthe de pise
nous explorons le labyrinthe de pisé
qui constituait autrefois une ville entiere
qui constituait autrefois une ville entière
Cuve a cuisiner lagave et zone delevage doiseaux exotiques
Cuve à cuisiner l’agave, zone d’élevage d’oiseaux exotiques pour le commerce et les sacrifices,
et joli paysage environnant
et joli paysage environnant
Il faudra attendre la ville suivante pour avoir quelques representations de la vie de lepoqie
Il faudra attendre la ville suivante pour avoir quelques représentations de la vie de l’époque
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Chihuahua

C’est la vraie grande ville de cette région plutôt désertique, capitale de l’état du même nom, abritant un bon million d’âmes, dont beaucoup travaillent pour les industries légères américaines venues ici pour la main d’œuvre à bas prix. Le nom d’origine aztèque signifie non pas « petite crotte avec de grandes oreilles » mais « lieu aride avec du sable ». Le sable a disparu en ville, englouti dans les milliards de tonnes de béton qui ont servi à ériger les bâtiments de la ville construits un peu n’importe comment. Mais nous aimons ce côté un peu désorganisé et décontracté de la vie mexicaine, surtout quand nous sommes les seuls touristes. L’authenticité à l’état pur. En fait, les touristes étaient peut-être tous réunis à la gare du chemin de fer touristique qui parcourt le canyon du cuivre, mais nous n’irons pas nous joindre à eux, Roberto avait trop envie de faire le trajet.

A Chihuahua comme ailleurs les gens adorent se photographier devant les noms de ville en relief
A Chihuahua comme ailleurs, les gens adorent se faire photographier devant les noms de ville en relief

Un parcours dans le centre, d’un bâtiment colonial à l’autre, nous amène comprendre quelques points-clefs. Au Palacio del Gobiernor, une immense fresque sur 2 étages autour du patio nous aide à réviser l’histoire du Mexique. Au Museo de la Revolucion, ancienne demeure de 48 pièces de Pancho Villa, nous cernons mieux le personnage qu’était ce bandit de grand chemin parvenu à la tête de l’état (je suis sûr qu’il n’y a pas à chercher loin pour trouver chez nous des histoires similaires 😉) grâce à son habilité à soulever les peuples. A la Casa Chihuahua, nous découvrons le passé mouvementé de ce palais du gouvernement transformé tour à tour en maison de la monnaie (une nouvelle saison en perspective pour la Casa de Papel ?), en monastère jésuite, en hopital, en poste puis en musée d’art. Au Museo Casa Juarez, nous visitons la maison où a vécu l’ancien président lorsqu’il était à Chihuahua.

Larchitecture est souvent coloniale et les statues nombreuses
L’architecture est souvent coloniale et les statues nombreuses
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Les edifices religieux sont plutot massifs
Les édifices religieux sont plutôt massifs
et les rues tres colorees et animees
et les rues très colorées et animées
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Lhistoire du Mexique depuis est peinte tout autour du patio du Palais du Gouverneur
L’histoire du Mexique depuis 1530 est peinte tout autour du patio du Palais du Gouverneur
Benito Juarez est en bonne place tout comme Miguel Hidalgo incarcere et mort dans ce batiment
Benito Juarez est en bonne place, tout comme Miguel Hidalgo incarcéré et mort dans ce bâtiment
Une bonne facon de reviser lhistoire
Une bonne façon de réviser l’histoire !

Au Musee de la Revolution ancienne maison de Pancho Villa
Au Musée de la Revolution, ancienne demeure de Pancho Villa,
On peut visiter un grand nombre de pieces
on peut visiter un grand nombre de pièces (ici la salle de musique),
et avoir une idee de la vie opulente
et avoir une idée de la vie opulente
que menait le bandit devenu maitre de letat de Chihuahua
que menait le bandit devenu maître de l’état de Chihuahua
Des armes lui ayant appartenu y sont exposees comme ce Colt et cet iPhone
Des armes lui ayant appartenu y sont exposées comme ce Colt et cet iPhone -250 (je blague, mais Pancho Villa savait user et abuser des médias et donc de son téléphone pour assurer sa propagande)
On peut voir ici le fin travail de ce sabre
On peut voir ici le fin travail de ce sabre gravé à son nom
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Sans aucune pudeur on montre aussi les trous de balles ...de la voiture ou il a ete assassine
Sans aucune pudeur on montre aussi les trous de balles …de la voiture dans laquelle il a été assassiné
Au chapitre des insolites etc
et le livre où sa dernière épouse étale sa vie privée (le pendant mexicain de notre « Merci pour ce moment »…)

Dans la maison voisine de Benito Juarez nous serons plus impressionnes
Dans la maison voisine de Benito Juarez nous serons plus impressionnés par les préparatifs du jour des morts que par les objets personnels de l’ex-président
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A

Au Museo Casa Rotunda enfin
Au Museo Casa Rotunda enfin,
une ancienne plaque tournante pour locomotives reconvertie en musee dart
un ancien plateau tournant pour locomotives reconverti en musée d’art,
Nous aurons plus ete interesses par la petite expo sur lhistoire du train dans la region
Nous aurons plus attirés par la petite expo sur l’histoire du train dans la region que par les oeuvres exposées peu à notre goût
Deux petites enigmes Que signifient les lettres N de M sur cette casquette de conducteur et a quoi servent ces bracelets a droite
Savez-vous ce que signifient les lettres N de M sur cette casquette de conducteur et à quoi servaient ces « bracelets » ?

Et puis nous nous sommes fondus dans la masse des passants sur la Plaza de Armas et dans les rues piétonnes pour aller prendre le pouls bien battant de la ville.

P.S. Saviez-vous que Chihuahua est la ville de naissance de l’acteur Anthony Quinn ? (1915-2001)


La cascade de Basaseachi

Nous sommes sortis des routes principales pour nous enfoncer dans les canyons de la Sierra Madre Occidentale, creusés dans une vaste couche d’origine volcanique suite à l’érosion. Celui que nous avons suivi jusqu’aux cascades peut atteindre par endroits 1750m de dénivelé, soit davantage que le Grand Canyon du Colorado. La route sinueuse et bordée de roches aux formes étranges et d’une forêt de sapins était magnifique. Il a fallu passer plusieurs contrôles de police (armée jusqu’aux dents) avant d’arriver, mais d’un autre côté, dans cette région où les cartels de la drogue s’affrontent fréquemment, c’était plutôt rassurant. Une dizaine de voitures tout au plus étaient stationnées sur le parking du point de départ de la balade, exclusivement des touristes locaux. Nous n’avons d’ailleurs rencontré aucun touriste non local ni aucun véhicule de loisirs depuis notre arrivée au Mexique. Garés à notre tour, nous sommes allés voir les trois points de vue sur la cascade accessibles depuis ce parking. C’est tout ce qu’il était possible de faire avant la fermeture du parc à 18h. Moyennant un petit pourboire, nous nous sommes laissés enfermer à l’intérieur. Nous avons ainsi profité de l’endroit pour nous seuls toute la nuit !

Roberto seul sur le parking de la cascade
Roberto seul sur le parking de la cascade
Nous allons y jeter un oeil le soir meme par ce joli sentier
Nous allons y jeter un oeil le soir même par ce joli sentier

Le lendemain, nous partons vers la cascade elle-même, d’abord vers son point de chute, puis jusqu’à sa base en passant par un point de vue intermédiaire appelé « la fenêtre ». Cette cascade est vraiment impressionnante avec ses 246 m de chute libre (la seconde plus haute du Mexique), ses effets d’arcs-en-ciel et son environnement montagneux majestueux. Et pourtant nous étions seuls pendant les 3 heures de cette magnifique randonnée. Tant mieux pour nous, tant pis pour les autres. Nous avons eu une petite pensée pour ceux qui se disent heureux d’avoir gagné à la loterie le droit d’effectuer une randonnée avec une centaine d’autres personnes au parc Yosemite. Mais venez-donc au Mexique !

Le lendemain depart h pour la randonnee
Le lendemain départ à 8h30 pour la randonnée. Les ombres des falaises se projettent dans la vallée
Point de vue du dessus de la cascade
Un premier point de vue du dessus de la cascade
Aucun souci pour le selfie nous etions seuls
Aucun souci pour le selfie, à 9h30 nous étions encore seuls dans ce site exceptionnel
A mi hauteur le point de vue de la fenetre
A mi hauteur, le point de vue « de la fenêtre »
Et du meme point de vue mn plus tard le meme individu sous la fleche
Et du même point de vue 15 mn plus tard je n’étais plus que ce petit point sous la flèche,
parti observer les m de chute du point le plus bas
parti observer les 246 m de chute du point le plus bas

Seuls dans ce grand camping de Creel
La nuit suivante encore seuls dans ce grand camping de Creel : mais où sont les touristes ???

Balade au pays des Tarahumara

Une longue et belle route montagneuse nous a amenés à Creel, une petite ville née avec l’arrivée du chemin de fer en 1907 et qui est à la fois le point de rendez-vous des Tarahumaras et le cœur du Canyon du Cuivre. Le peuple amérindien Taharumara occupait la région bien avant l’arrivée des Espagnols et bien que s’étant convertis officiellement au catholicisme, ce qui leur a épargné l’extermination, a su conserver une grande partie de sa culture. On distingue facilement les femmes dans la rue, vêtues de belles robes multicolores et portant souvent un bébé sur le dos. Les Taharumaras viennent à Creel faire leurs courses et vendre aux touristes qui débarquent du train leur artisanat, notamment une vannerie très fine. Un petit musée leur est consacré, expliquant certaines traditions étonnantes, comme la course à pied longue durée (parfois 20h d’affilée !) en tenue traditionnelle, sandales en pneu et lanières de cuir comprises, ou encore un jeu par équipe consistant à pousser une balle en bois à l’aide de crosses en bois également, similaires à celles du hockey, le long de sentiers de montagne de plusieurs dizaines de kilomètres. On accède à ce musée uniquement en traversant la voie ferrée qui elle-même barre la ville en 2 parties. Les rails servent au transport de marchandises, mais aussi pour le train touristique El Chepe qui relie en traversant le Canyon du Cuivre Chihuahua à Los Mochis sur la côte Pacifique, en 656 km et 15h de trajet.

Creel et les Tarahumaras
Creel et les Tarahumaras
La vie autour du chemin de fer
La vie autour du chemin de fer
Des decorations tres mexicaines
Des décorations très mexicaines
La place centrale lieu de rencontre
La place centrale, lieu de rencontre
Les abords du musee Tarahumara
Les abords du musée Tarahumara
et linterieur avec quelques petites touches de Dia de muertos
et l’intérieur avec quelques petites touches du dia de los muertos en préparation
Lart Tarahumara
L’art Tarahumara : quelques sculptures,
Notamment des paniers gigognes extraordinaires
Mais surtout beaucoup de vannerie, notamment des paniers gigognes extraordinaires,
et de jolies poupees multicolores
et de jolies poupées multicolores

Nous avons adoré l’ambiance authentiquement mexicaine de Creel, nous y avons fait les boutiques rien que par plaisir et sommes bien sûr allés explorer les alentours, en empruntant souvent des chemins orniéreux qui feraient peur aux concepteurs de chez Fiat mais que Roberto a vaincus sans sourcilier ni même déraper. Randonnée avec cascade par ci, petit village Taharumara avec une vieille mission espagnole par là, et pour finir le fameux Canyon du Cuivre, où l’on se sent tout petit entre ces immenses falaises blanches, ocre ou roses, culminant par endroits jusqu’à 1800m au dessus du canyon.

Les routes secondaires alentour nous menent a la Vallee des Grenouilles
Les routes secondaires alentour nous mènent à la Vallée des Grenouilles,
que lon distingue ici avec un peu dimagination
que l’on distingue ici avec un peu d’imagination,
puis a la Mission San Ignacio
puis à la Mission San Ignacio, perdue dans le désert,
cadre ideal pour la pause dejeuner
mais formant un cadre idéal pour la pause déjeuner.
au lac Arareko borde de roches aux formes etranges
Nous visitons aussi le lac Arareko, bordé de roches aux formes étranges,
parfois reconnaissables El Elefante
comme celle-ci appelée « El Elefante », on se demande bien pourquoi
Baraques de souvenirs desertes a lapproche de la cascade Cusarare
A l’approche de la Cascade de Cusarare, les vendeurs de souvenirs semblent en vacances…
ltonnante mission de Cusarare
tandis qu’à la mission du village du même nom, un homme nous a spontanément fait visiter les lieux,
melangeant rites catholiques et amerindiens
mélange étonnant de peintures aux motifs Tarahumaras et d’objets rituels catholiques et amérindiens
Et pour finir le majestueux Canyon del Cobre
Et pour finir le majestueux Canyon del Cobre
a
que nous avons traversé au soleil couchant
dans lequel nous avons dormi
avant d’y passer la nuit

Le Jour des Morts 007

La tradition remonte aux civilisations précolombiennes, qui honoraient leurs défunts tous les ans au mois d’août. Pour faciliter leur conversion au christianisme, les pères missionnaires ont accepté le maintien de la célébration, mais en imposant la période de la Toussaint. La proximité géographique et temporelle d’Halloween a amené les déguisements de squelettes. Et encore plus étonnant, ce n’est que depuis la sortie en 2015 du film de James Bond, Spectre, que des défilés à la manière de carnavals sont organisés. Forcément, ça plait aux touristes et à tous ceux qui en profitent, mais le lien avec la tradition originelle s’éloigne peu à peu.

Jour des morts ambiance recueillie dans les cimetieres
Jour des morts : ambiance recueillie dans les cimetières, comme chez nous

La réalité, dans le Mexique profond où nous sommes, est bien différente de ce que diffusent les médias. Il y a du monde dans les cimetières, certes, mais pas davantage qu’en France. Les tombes ont été quelque peu rafraîchies, les familles sont rassemblées autour, certaines se recueillent, d’autres pique-niquent en écoutant de la musique. Dans les centres-villes, pas mal de personnages en carton-pâte, et quelques autels portant la photo d’un défunt et rassemblant à des degrés divers fleurs, fanions en papier découpé, sciure ou sel, bougies, bouteilles d’alcool, nourriture, et messages d’affection. Nous n’avons pratiquement pas croisé de personne déguisée, simplement quelques personnes maquillées, volontiers des enfants.

Personnages fantasques sur les places
Personnages fantasques sur les places,
Autels dedies au souvenir dun ou plusieurs defunts
autels dédiés au souvenir d’un ou de plusieurs défunts (à gauche, des motards, souvent morts jeunes…)
Toujours dotes doffrandes dont le Pain des Morts
toujours dotés d’offrandes, dont le fameux « Pain des Morts », une brioche aromatisée à la fleur d’oranger
Au final les personnes deguisees dont plutot rares
Nous avons rencontré quelques personnes déguisées, mais franchement minoritaires

Tout ça est peut-être différent dans les grandes villes, mais est-ce alors vraiment authentique ? Va savoir…


Hidalgo del Parral

Nous arrivons le soir du Dìa de los Muertos dans cette ville de 100 000 habitants. Là encore, l’animation est modérée, même autour de la place centrale où nous tentons de nous garer pour la nuit. Les gens se promènent paisiblement devant les autels disposés tout autour. Notre tranquillité sera de courte durée car un marchand ambulant vient s’installer juste derrière Roberto. Les gens affluent, grignotent leurs tapas appuyés contre notre véhicule et surtout les odeurs de graillon s’infiltrent : nous nous déplaçons quelques rues plus loin dans un secteur plus calme, juste sous une immense statue équestre de Pancho Villa. Tant qu’il ne tente pas de descendre, voire de nous descendre, tout va bien ! ! En fait, il est célèbre dans la ville parce que c’est là qu’il y a été assassiné.

A Hidalgo del Parral nous avons dormi sous limposante statue equestre de Pancho Villa
A Hidalgo del Parral, nous avons dormi sous l’imposante statue équestre de Pancho Villa

Le lendemain visite de cette ville coloniale et colorée avec de belle fresques murales, des bâtiments plus que centenaires reconvertis qui en hôtel qui en musée, un théâtre antique, des églises richement décorées, des places et des rues commerçantes animées. La vie ordinaire d’une ville mexicaine de taille moyenne.

A
Visite de la ville sous un soleil radieux, comme presque chaque jour…
Nous avons admire demeures coloniales et fresques murales
Nous y avons admiré des demeures coloniales et des fresques murales,
memorial a une opposante aux etats unis
un mémorial à une femme locale, Elisa Griensen, s’opposant avec bravoure à l’armée des états-unis, rejointe par les enfants de l’école voisine,
edifices religieux cathedrale ND de Guadeloupe et temple San Jose
des édifices religieux (cathédrale ND de Guadeloupe et temple San Jose),
A
(intérieur de la cathédrale)
theatre Teatro Hidalgo
un théâtre stylé (Teatro Hidalgo),
et hommage de Pancho Villa a la ville ou il a ete assassine
et cet hommage de Pancho Villa à la ville dans laquelle il a été assassiné

En quittant Hidalgo del Parral, nous quittons l’état du Chihuahua, le plus grand du Mexique. La beauté des immenses paysages semi-désertiques, la richesse des curiosités naturelles, l’animation colorée des villes et la bienveillance des habitants nous ont replongé avec bonheur dans ce pays que nous n’avions fait qu’aborder au début de l’année. Forcément, nous allons approfondir, alors à très bientôt !

parcours du octobre au novembre
parcours du 27 octobre au 4 novembre

54. Welcome to Texas

Nous sommes maintenant au Texas. Le passage de la frontière a été quelque peu stressant compte-tenu des difficultés pour obtenir une assurance et de l’incertitude sur la durée de notre visa, mais tout cela est réglé et nous pouvons profiter pleinement de notre rêve américain.

Welcome to Texas

Un passage de frontière assez stressant

Petit retour sur l’entrée aux États-Unis. Le passage de frontières, s’il est insignifiant en Europe, n’est jamais anodin lorsque l’on s’en éloigne. Nous avions deux préoccupations pour ce passage du Mexique aux USA. D’une part l’assurance de Roberto et d’autre part la durée de notre visa.

Les assureurs acceptant de prendre en charge un véhicule plaqué français conduit par un touriste français se comptent sur les doigts d’une main, et peut être même la main d’un menuisier distrait. Si l’on élimine ceux qui ne peuvent offrir de contrat en ligne, il nous reste deux possibilités : Progressive et Thum. Le second étant réputé trois fois plus cher que le premier qui n’est déjà pas donné, nous concentrons nos efforts sur Progressive. Mais bien sûr il y a un hic : il faut avoir une adresse aux États-Unis. Il semble que ce soit surtout pour expédier le courrier dans le cas où l’on choisirait l’option. Nous apprendrons plus tard qu’il y a également une raison administrative. Heureusement, nous avons des amis là-bas et les premiers que nous sollicitons acceptent de nous « prêter » leur adresse (merci Nancy et Michel). Deux semaines environ avant le passage estimé de la frontière, nous demandons un devis, code postal américain à l’appui. Il nous semble correct mais nous attendons d’être sûrs de notre date d’entrée aux US pour terminer la procédure en appuyant sur le bouton « Pay ».

Mais pourquoi cette mention ne figurait-elle pas dans le devis ?

Le jour dit, soit 48h avant notre passage de frontière, nous validons le devis, pensant n’avoir plus qu’à dégainer la carte de crédit. Mais au contraire, tout se complique. Les étapes de validation s’enchaînent et bloquent le processus chacune à leur tour. Alors que rien de ce genre n’était demandé pour le devis, on nous demande maintenant de certifier que notre véhicule n’est pas le seul assuré dans la famille, ce qui n’est pas le cas, d’entrer un numéro de permis new-yorkais (nos amis sont basés là), de faire rentrer notre téléphone français dans les cases prévues pour un téléphone américain, etc. Nous recommençons le devis à zéro, mais là c’est encore pire : il est écrit noir sur blanc que Progressive ne peut nous assurer compte-tenu de notre permis étranger. Pourtant pas mal de voyageurs ont réussi, eux ! Tout en lançant de désespoir – et pour assurer nos arrières – une demande de devis chez le concurrent Thum, nous interrogeons les forums de voyageurs.

Cette fois, c’est une fin de non recevoir…
Pas d’assurance = bloqués au Mexique !

Deux jours plus tard, alors que nous ne sommes plus qu’à 50 km de la frontière, nous ne sommes toujours pas assurés et nous risquons bien d’être bloqués là un moment dans une petite ville mexicaine sans intérêt. Thum n’a pas répondu, mais les internautes sur les réseaux sociaux sont plus bavards. Si certains affirment qu’il ne serait plus possible d’assurer un véhicule français, ce qui ne nous réjouit guère, d’autres nous conseillent de refaire le devis avec une domiciliation dans un état plus souple sur les permis étrangers. Ce que nous tentons derechef après avoir obtenu l’accord d’amis domiciliés cette fois en Floride (merci Chris et Tim). Et cette fois c’est bingo, nous obtenons une nouvelle proposition, que nous nous empressons d’accepter. En une demi-heure nous validons en ligne les différents documents et obtenons notre attestation d’assurance. A nous les États-Unis !


La seconde incertitude concernait la durée de séjour qui nous serait octroyée. En théorie c’est 90 jours, mais compte-tenu de notre escale de 2 jours à Miami fin janvier, le décompte pouvait très bien commencer de là, ce qui ne nous laisserait qu’un mois pour remonter jusqu’au Canada. Il nous faudra attendre le passage de la frontière pour avoir la solution. Nous traversons le Rio Grande, rivière qui sépare les USA du Mexique, à Piedras Negras. L’attente est quasi nulle, le contrôle absent côté Mexique, et nous sommes rapidement pris en charge par la douane américaine.


Un agent nous emmène dans une petite salle pendant que deux autres s’occupent de fouiller Roberto, à la recherche de substances interdites comme tous les aliments frais par exemple. A l’intérieur du poste de douane, 4 agents s’affairent, viennent nous poser des questions de temps en temps puis nous renvoient à nos sièges. 3 autres personnes attendent avec nous. Trois quarts d’heure et un changement d’équipe plus tard, l’une de ces personnes finit par obtenir ses papiers et sortir. Nous commençons à trouver le temps long et imaginons ce que pourrait être l’attente s’ils avaient à gérer le débarquement d’un A380. Mais nous restons patients. Une demi-heure encore et c’est la distribution des passeports et visas pour les 2 autres personnes et nous. Nous regardons le papier : nous sommes autorisés à voyager aux USA jusqu’au 4 juin, soit 88 jours, youpi ! Ils ont juste déduit les 2 jours de Miami. C’est donc très heureux que nous remontons dans Roberto et reprenons la route, côté américain cette fois, avec la satisfaction de pouvoir prendre tout notre temps.

Nous sommes enfin entrés aux États-Unis !

San Antonio et ses célébrités

Nous démarrons notre visite du Texas par San Antonio et son célèbre Fort Alamo où moururent en héros en 1836 les colonels Davy Crockett, James Bowie et William Travis, ainsi qu’environ 200 de leurs soldats. Une défaite certes mais qui conduisit à l’indépendance du Texas (alors mexicain) 6 semaines plus tard. La visite est gratuite, mais vu le nombre de gens qui sortent de la boutique coiffés de la célèbre toque à queue de raton laveur, on ne se fait pas de soucis pour les conservateurs.


Mais San Antonio connaît d’autres célébrités. Les commentaires sous les photos vous les présenteront.

St Antoine de Padoue a donné son nom à la ville, découverte par les espagnols le jour de sa fête, un 13 juin. Heureusement qu’ils n’ont pas traîné en chemin.S’ils étaient arrivés 8 jours plus tard et la ville se serait alors appelée « été ». Pas terrible, non ?

David Jones était sans doute un grand admirateur du colonel James Bowie, l’un des héros de la bataille de Fort Alamo, pour lui avoir pris son patronyme et devenir vous savez qui.

Frédéric Dard aurait pointé au hasard sur la carte des États-Unis pour trouver son pseudo et le nom de son célèbre commissaire. Je ne suis pas sûr que cela émeuve les habitants de la ville ni que cela ait joué un rôle dans le succès de la saga. Mais, n’en déplaise à ma prof de Français qui voulait absolument que je lise « autre chose », j’ai avalé pas mal de ces romans policiers au langage assez vert dans ma jeunesse, et ce sont peut-être eux qui m’ont donné ce goût pour les jeux de mots laids.

Tony Parker est par contre l’enfant chéri de San Antonio, après avoir joué 17 saisons dans l’équipe de basket locale dont 4 victorieuses en NBA.

La Tour des Amériques, 229m de haut, construite pour l’exposition universelle de 1968 et la Torche de l’Amitié offerte par le gouvernement mexicain sont deux emblèmes de la ville visibles de loin.

Le Riverwalk, agréable réseau de canaux bordé de boutiques et restaurants, fait parfois qualifier San Antonio de Venise du Texas. Mais bon, rien à voir.


Vous avez sous les yeux les bottes les plus grandes du Monde. Celles de Berthe ?



Waco

Cette petite ville au cœur du Texas est célèbre pour être le lieu où a été inventé le cola Dr Pepper, peu connu en France mais plus commun aux États-Unis. La boisson a été commercialisée en 1885, soit un an avant le Coca-Cola. L’usine de production initiale se visite et présente bien entendu toute l’histoire de la découverte.

Un pharmacien local travaillait à ses heures perdues dans un « drugstore » qui distribuait des boissons gazeuses sucrées par l’intermédiaire d’une « fontaine à soda », comme c’était très en vogue alors. Il décida de mettre au point sa propre formule, associant une trentaine d’ingrédients et commercialisa sa boisson en s’appuyant sur des bases scientifiques. Notamment sur des publications décrivant les bienfaits sur la santé des eaux thermales et autres sels minéraux, il profita d’une étude démontrant que le taux de sucre dans le sang était au plus bas vers 10h30, 14h30 et 16h30 pour axer toute sa promotion sur la nécessiter d’apporter de bonnes quantités de glucose, par l’intermédiaire de sa boisson si possible, à 10h 14h et 16h. Ce qui est archi-faux bien entendu, mais money is money.

Le succès commercial a été au rendez-vous, même s’il a fallu s’associer au fil des années aux marques Seven-Up puis Schweppes et quelques autres pour lutter contre la concurrence. La visite reste intéressante et bien documentée et se termine bien évidemment par une dégustation. Il est amusant de voir d’ailleurs qu’il est systématiquement proposé au bar, moyennant finances bien sûr, de doubler voire de tripler la dose incluse dans le billet d’entrée, ou pire encore d’y adjoindre une énorme glace. 500 ml de soda + 500 ml de crème glacée = 1 600 Kcal, soit 60 % des besoins quotidiens d’un homme et 76 % des besoins quotidiens d’une femme. Et à regarder les tables voisines de la nôtre, l’option a malheureusement un certain succès, enfants compris.


Waco compte également un autre site intéressant où depuis quelques années des mammouths ont été découverts. Une vingtaine de squelettes fossilisés ont été mis au jour, pour la plupart transférés dans des musées ou des laboratoires scientifiques, mais, et c’est ce qui fait l’originalité du lieu, les derniers ont été laissés en place, protégés par une sorte de grand hangar où les fouilles d’ailleurs se poursuivent. Un plongeon émouvant de 70 000 ans dans le passé. Le rassemblement de tous ces animaux en un même lieu est expliqué par une crue soudaine à l’endroit où ils venaient s’abreuver.


Enfin un supermarché de Waco nous a permis de faire quelques courses originales : un joli gâteau multicolore et du café en sachets à infuser. De façon plus banale, nous avons acheté aussi de la soupe en sachets. Sans trouver la marque que nous nous attendions à trouver ici, la Waco minute soupe 😉


Fort Worth

Cette ville proche de Dallas nous a attirés pour son musée d’art moderne, dont l’architecture en vastes salles de béton brut permet une bonne mise en valeur des œuvres exposées, mais surtout pour son quartier de Stockyards qui nous a plongés en plein far-west. Les façades de bois dans les rues, les saloons typiques avec leurs portes battantes, les étals de bottes et de chapeaux, les cow-boys circulant à cheval ou menant un défilé de buffles aux cornes géantes, les charrettes bâchées, l’arène de rodéo, et même le train qui entre toutes sirènes hurlantes dans un hall bondé vous immergent complètement dans le western, ambiance encore renforcée par la musique country omniprésente.



Dallas

Nous nous y sommes garés au pied des gratte-ciels (Roberto était très impressionné) pour aller voir le Musée du Sixième Étage. Ce nom énigmatique ne vous dit peut-être rien, mais réfléchissez aux premières choses qui vous viennent à l’esprit concernant Dallas. Une fois éliminée la célébrissime série télévisée des années 80, dont nous aurions d’ailleurs pu visiter le ranch (Southfork) si nous avions été des fans de la famille Ewing, il ne vous reste que l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy en 1963.

Le 6ème étage c’est bien évidemment celui du bâtiment d’où ont été tirés les coups de feu qui ont tué le 35ème président des États-Unis, les impacts étant marqués sous forme de croix sur l’avenue qui passe devant (zoomez sur l’image pour les voir si besoin)

Un musée très fréquenté y présente tout le contexte politique du moment, l’attentat en détails et toute l’enquête qui a suivi. Malgré la minutie des enquêteurs, les reconstitutions, les nombreuses expertises médicales, balistiques et acoustiques, malgré les 20 000 pages du rapport final en 26 volumes, plus de la moitié de la population américaine croit encore à un complot. La crise sanitaire récente nous a montré que c’était humain.


Houston

A l’instar des astronautes de la mission Apollo 13, nous avons rencontré un problème avec cette ville gigantesque, la plus grande du sud des États-Unis. Sur la demi-douzaine de visites escomptées, nous n’en ferons qu’une seule (une belle demeure et ses jardins au bord d’un bayou), les autres étant véritablement inaccessibles en raison des embouteillages et de l’impossibilité de se garer. La ville ne manque pourtant pas de places, mais elles sont pour la plupart privées : d’immenses parkings vides réservés à tel presbytère ou telle entreprise et de nombreux emplacements disponibles mais interdits d’accès si l’on n’est pas résidents du quartier sont autant d’éléments agaçants lorsque nous sommes au troisième tour du pâté de maisons à la recherche désespérée d’un stationnement. Nous souhaitions également nous rendre dans un grand parc verdoyant du centre-ville, mais les multiples déviations et les longues files de voitures nous ont fait jeter l’éponge. Il faut dire que le parc abrite aussi un zoo et que nous sommes en période de vacances scolaires. Pour cette dernière raison, nous avons abandonné l’idée de nous rendre au centre spatial de Houston. Nous resterons sur notre superbe visite de Cap Canaveral d’il y a une douzaine d’années. En bref, nous avons véritablement fui Houston !


San Jacinto

Ce lieu à la fois imprégné d’histoire et verdoyant nous redonne du baume au cœur. Est ici érigé un monument, le plus haut obélisque du monde, de 172 m de hauteur, surmonté d’une étoile, en hommage aux combattants de la bataille de San Jacinto décisive dans la révolution texane en 1836. Cette bataille a été une revanche après la défaite de l’Alamo un mois et demi auparavant. Les assaillants texans ont d’ailleurs donné l’assaut contre les occupants mexicains aux cris de « Souviens-toi de l’Alamo », phrase devenue un temps la devise du Texas une fois l’indépendance obtenue. Le lieu est typiquement américain : espaces verts bien entretenus, routes carrées à sens unique, drapeaux géants et monument intégralement en béton. D’ailleurs, la ville la plus proche, s’appelle Bay Town, ça ne s’invente pas.


Réserve nationale de Big Thicket

Nous complétons ce retour au vert par un parc naturel. Une balade agréable avec beau temps et températures douces dans une forêt adaptée à la montée régulière des eaux. Notre seul regret est de ne pouvoir y dormir. Tout est assez verrouillé aux États-Unis, nous aurons certainement l’occasion d’en reparler.

Quittons-nous sur ces images. A très bientôt !


Et notre route au Texas. L’état est grand comme la France, difficile d’aller partout !