24. Un tramway sur l’autoroute etc.

Mais que se trame-t-il sous ces caténaires ?

Caténaires de tramway sur l'autoroute

« Ils sont fous ces Germains », a peut-être dit Astérix dans « Astérix chez les Goths », mais j’avoue que je n’ai pas relu l’ouvrage pour vérifier. En tout cas, lors d’un bref passage sur l’autoroute entre Hambourg et Lübeck, nous avons eu la surprise de circuler sous des caténaires de tramway pendant une dizaine de kilomètres. Assez impressionnant quand on circule dans un véhicule assez haut comme le nôtre car nous avons l’impression d’être tout près des câbles. Renseignements pris, il s’agit d’une zone expérimentale pour la circulation de camions équipés de pantographes comme sur la photo ci-dessous. Équipés de moteurs hybrides, les camions roulent à l’électricité sous les caténaires tout en rechargeant leurs batteries. Plusieurs zones en Allemagne font le test, résultat en 2022. Dans l’attente il faut espérer que les câbles soient bien accrochés afin que l’aventure ne se transforme pas en « Highway to Hell »…

Les camions expérimentaux à pantographes. Et pourquoi-pas sur un fourgon aménagé ?
Les camions expérimentaux à pantographes. Et pourquoi-pas sur un fourgon aménagé ?

Le fantôme du musée

Ça se passe à Coblence, sur la façade d’un ancien musée récemment déplacé dans le centre-ville. Sous une horloge assez haut placée, une tête en bas-relief qui vous regarde. Et quand vous, vous la regardez de plus près, vous vous apercevez que ses yeux quelque peu exorbités bougent de droite à gauche. Un panneau explicatif pas loin révèle qu’il s’agit de la tête d’un voleur du XVIème siècle, condamné à mort puis décapité, qui pourtant est revenu depuis narguer la ville. Pire encore, mais nous ne l’avons su qu’après en raison des limites de notre traducteur, il parait qu’il tire la langue toutes les demi-heures. Quel effronté !


La claire fontaine

Claire comme de l’eau …du Rhin, cette fontaine retrace en une seule colonne 2000 ans de l’histoire de Coblence, de l’époque romaine jusqu’à nos jours. A sa base, des Coblençois rament. Nul doute que dans cette période difficile ils rament toujours. Pas sûr que ce soit l’idée initiale du sculpteur, mais elle me va bien.

La fontaine de Coblence
La fontaine de Coblence

Question de prononciation

Pas assez à l’aise avec la langue germanique pour raconter à nos voisins que nous étions passés chez Sosh ou leur commander ces six saucisses sèches sous sachets dont ils sont si friands, nous pensions ne plus risquer ici d’erreurs d’élocution. Eh bien pas du tout, les noms allemands sont très difficiles à prononcer. Tenez par exemple, nous venons d’arriver dans la région du Schleswig-Holstein. Essayez de dire ça bien du premier coup sans crachoter. Pas facile, non ? Pour avoir une idée plus précise, j’interroge mon moteur de recherche favori qui me propose un site où le nom serait prononcé en Allemand, en Anglais et en Français. Rendez-vous compte en cliquant sur ce lien : s’il y a bien quelques Allemands qui s’y risquent, ainsi qu’un Anglais et même une Belge, aucun Français n’a accepté de se prêter à l’exercice. CQFD.


Celle que je préfère

A force d’en voir, on pourrait finir par se lasser. Mais là ça dépasse l’entendement. Dans le petit centre-ville de cette bourgade de Basse-Saxe, ce sont plus de 400 maisons à colombages qui sont rassemblées, remontant parfois jusqu’au XVème siècle, parfaitement entretenues. Un quartier entier où se balader entourés de ces maisons toutes plus esthétiques les unes que les autres, quasiment à perte de vue. Il parait que c’est la concentration la plus forte d’Europe. J’aimerais bien savoir qui détient le record du Monde. Pour ajouter au plaisir, la ville est parsemée de personnages en pied qui trompent parfois les promeneurs. Et bien entendu de terrasses de café ou restaurants. Pour le soin apporté à son esthétique et pour son apparente belle qualité de vie, oui c’est (pour l’instant) la ville de Celle que je préfère. Mais demain nous visiterons Lübeck. Des paris ?

Ville de Celle (Basse-Saxe)

A bientôt à Lübeck !

23. Le non-hasard du calendrier

Bords de Moselle
Illustration de l'article Le non-hasard du calendrier
Bords de Moselle près de Treis-Karden (Allemagne)

Après une traversée express du Luxembourg en une demi-journée, en évitant la capitale mais pas les stations-service (1,23 € le litre de diesel), nous voici de retour en Allemagne, progressant vers le Nord. Nous longeons les rives de la Moselle, couvertes de vignes sur des pentes très escarpées, magnifiques comme vous en jugerez sur la photo. Nous suivons le parcours sinueux de la rivière jusqu’à son confluent avec le Rhin, Coblence. Et ça n’est pas un hasard si Coblence (Koblenz pour les allemands) veut justement dire « confluent ». Nous y passerons la nuit, juste au bord du fleuve, à regarder passer les péniches lourdement chargées.

Péniche remontant le Rhin
Le Rhin à Coblence
Claudie et moi à Coblence
Coblence, confluent du Rhin et de la Moselle, idéale pour une pause romantique

Ça n’est pas un hasard non plus si nous rejoignons le lendemain la ville de Freudenberg. Car cette cité ne figurait dans aucun des guides que nous avons parcourus. Et pourtant elle vaut vraiment le détour. Une harmonie architecturale de maisons à colombages noires et blanches, couvertes de tuiles sur leur toit et un ou plusieurs murs dans un agencement parfait. La vue d’ensemble de la ville est déjà impressionnante. Se promener entre ces maisons aussi belles les unes que les autres l’est tout autant. Si nous y sommes parvenus à cet endroit magique, c’est grâce au long travail préparatoire de Claudie qui a multiplié les sources pour déterminer les points de notre périple à ne pas manquer. Si vous avez la curiosité de relire l’article Rêver le voyage avant de partir, vous retrouverez dans les illustrations l’un des supports qui a contribué à cette visite : le calendrier Géo « Le Monde en 365 jours », une éphéméride photographique qui a régulièrement trôné sur la commode de notre entrée ou bien dans la cuisine, en alternance avec d’autres. Devant les magnifiques maisons de Freudenberg, Claudie a dit « Je veux aller là » et a noté l’endroit. Le non-hasard du calendrier, donc.

Claudie contemplant en vrai la photo de son calendrier à Freudenberg
Claudie retrouve la photo de son calendrier (Freudenberg, Allemagne)
Façades à Freudenberg
Façades de maisons à Freudenberg

Je rédige ces lignes dans une ville un peu plus touristique, Hildesheim. Les photos parlent d’elles-mêmes. Nous nous régalons, et en plus le beau temps est de la partie, pas sûr que ça dure !  

Vieilles maisons à Hildesheim
Place du Marché à Hildesheim
Eglise St Michel à Hildesheim
Vieilles maisons, Place du Marché et Eglise St Michel à Hildesheim (Allemagne)

A suivre, pourvu que le temps soit avec nous !

22. La poule du Bois de Boulogne

Roberto au Bois de Boulogne
Roberto un peu perdu au milieu de ses congénères

Pour la première fois en trois mois, Roberto et nous sommes allés au camping. Mais pas n’importe quel camping : le Camping de Paris s’il vous plaît. Par principe nous n’affectionnons pas particulièrement ce genre d’endroit, préférant les endroits naturels et calmes à la promiscuité, mais le choix d’un camping dans notre courte étape parisienne présentait l’avantage indéniable de ne pas avoir à circuler et stationner dans la capitale. Le Camping de Paris est situé dans le Bois de Boulogne, en bordure de Seine, avec pour adresse Allée du Bord de l’Eau, c’est dire. Nous avons à l’arrivée senti nos craintes se confirmer lorsqu’il a fallu faire la queue derrière plusieurs véhicules imposants rien que pour rentrer, et aussi faire la queue à l’accueil pour gérer l’administratif. Mais un petit quart d’heure après c’était fait, et nous détenions le plan magique du lieu pour nous guider jusqu’à notre emplacement de 90 m², entre 2 haies et avec un arbre au milieu. Mais Roberto est svelte et malgré un désir irrésistible de se frotter contre l’écorce à la manière d’un Baloo, il a réussi à se faufiler entre l’arbre et la haie, pour un repos de deux nuits. Au final le camping s’est avéré étonnamment calme malgré un taux de remplissage assez élevé. Et bien desservi par plusieurs lignes de bus rejoignant le centre-ville en moins d’une heure de trajet. Nous avons pu faire tout ce que nous avions prévu et sommes repartis le surlendemain matin de notre arrivée sous un beau soleil. Mais quel rapport avec la poule me direz-vous ?

J’y viens.

Le titre était bien sûr une accroche et, bien que stationnés dans le Bois de Boulogne à bord d’un fourgon, nous n’avons aperçu aucune de ces dames que vous imaginiez, ni même n’avons été sollicités. Enfin ça c’était parce que nous étions à l’intérieur du camping. En fait de poule nous n’en avons vu que le nid. Mais un beau, aussi profond qu’inattendu sur cette belle Allée de Longchamp. Tout de suite après le choc, rançon des véhicules modernes, une série d’évènements se sont produits simultanément et spontanément : les feux de détresse se sont allumés, le plafonnier également, les portes se sont déverrouillées et le moteur s’est arrêté. Une alarme sonore du genre de celle émise par une centrale nucléaire juste avant son autodestruction se serait déclenchée que n’en aurions pas été davantage surpris. Naturellement, quasiment tous les voyants se sont allumés sur le tableau de bord, ainsi qu’un message indiquant que le moteur avait été coupé « par sécurité » et qu’il fallait consulter la notice pour désactiver l’alarme et pouvoir redémarrer le moteur. Nous voilà donc en train d’expérimenter notre première panne en pleine rue et en plein Paris. Difficile de faire pire ! Heureusement, l’Allée de Longchamp est peu fréquentée à cette heure de la journée. Je sors me déguiser en gilet-jaune et vais installer mon triangle de sécurité pendant que Claudie consulte le mode d’emploi de Roberto. Nous trouvons assez rapidement les explications sur la nature de la panne : en cas de choc un peu fort, un contacteur de sécurité coupe l’arrivée du carburant afin de limiter le risque d’incendie. Il suffit donc de réenclencher ce contacteur pour pouvoir redémarrer. Le problème est que les explications du manuel pour le trouver sont plutôt obscures. Laissant supposer d’abord qu’il est situé près de la batterie. Je pars donc chercher la batterie, plutôt sous le capot comme pour la totalité des véhicules que j’ai eu en ma possession jusqu’ici. Encore faut-il savoir ouvrir ce capot. D’habitude, il suffit de soulever un petit levier sous le tableau de bord, comme pour la totalité des véhicules que j’ai eu en ma possession jusqu’ici. Mais impossible de trouver ce f… levier. Claudie ressort le manuel et détermine que la chose se révèle en ouvrant la portière avant, ce qui est confirmé rapidement. Une fois le capot ouvert, rien qui ressemble de près ou de loin à une batterie. Une nouvelle exploration du manuel indique qu’elle est à l’intérieur de l’habitacle, sous les pieds du conducteur. Oui, c’est tellement logique, pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ! Effectivement la batterie apparait après avoir dégagé les tapis de sol et déclipsé une espèce de couvercle en plastique. Mais pas le fameux contacteur. Vous imaginez bien que pendant ce temps-là, une foultitude de véhicules défile autour de nous, les uns klaxonnant, les autres ralentissant pour voir s’il n’y a pas de sang sur le pare-brise ou encore un cadavre. Oui ce serait mieux un cadavre. Je suis à deux doigts d’appeler l’assistance quand me vient l’idée de chercher sur Internet. « Google est ton ami » n’arrête-je pas de seriner à mes proches quand ils cherchent une information, pourquoi ne pas avoir appliqué cela à moi-même de suite ?

J’ai dû taper les bons mots clefs car la première image proposée par mon ami est celle du contacteur en question et permet en outre de le localiser assez rapidement, sous le tableau de bord côté passager, loin de la batterie donc. Claudie enclenche le biniou (ou le bitin, pour les créolophones), je teste le démarreur et ouf, Roberto sort du coma ! Le temps de remettre en place les différents caches, de récupérer le triangle et de me remettre en civil, nous quittons les lieux rapidement. Moins d’un kilomètre plus loin, nous tombons dans un embouteillage à l’entrée sur l’autoroute A1. Nous nous consolons en nous disant que si la panne était arrivée ici, ça aurait été bien pire. Et qu’au final la mésaventure nous aura appris plein de trucs utiles sur Roberto.

Après une bonne journée de route, nous sommes aux portes du Luxembourg. Enfin, une frontière à franchir !

17. Appartement à louer, 7 centimes par mois

Eh oui, c’est possible ! Ce paradis locatif se situe dans la cité de La Fuggerei, près du centre-ville d’Augsburg en Bavière. C’est en fait la plus ancienne HLM du monde, fondée en 1521 et toujours complète depuis. Si vous voulez en bénéficier, il faut déjà venir habiter à Augsburg, c’est la première condition. Ensuite il faut avoir très peu de moyens. Il ne vous restera plus qu’à vous inscrire sur la liste d’attente pour espérer occuper un jour l’un des 140 appartements de la cité, 2 chambres, cuisine équipée, salle de bains avec douche à l’italienne. La cité est équipée d’une église, d’un restaurant et même d’un gardien la nuit ! Ah oui, j’oubliais, en contrepartie du loyer modique, il vous faudra juste effectuer 3 prières par jour pour le fondateur et sa famille.

La cité du bonheur, avec une de ses portes ci-dessous
La cité du bonheur, avec une de ses portes ci-dessous
Porte de la cité du bonheur

A suivre…

14. Pic et pic et pictogrammes

Notre parcours français se poursuit malgré nous, pour cause de retard dans l’expédition de nos 2 palettes depuis St Barth. Nous en profitons pour voir la famille et quelques amis, pour retourner à Rodez faire quelques ajustements sur Roberto (un placard qui grinçait, une petite fuite sur un tuyau d’évacuation, rien de bien méchant mais plus facile à faire chez l’aménageur qu’à l’autre bout du Monde), et bien sûr pour faire du tourisme. Nous adorons nous perdre sur les petites routes de campagne, nous arrêter quand ça nous chante pour voir un monument, pour lire une pancarte ou pour prendre quelques photos. Quand d’autres s’agacent derrière un tracteur, nous nous réjouissons que l’engin nous donne plus de temps pour admirer le paysage. Nous n’allons tout de même pas totalement au hasard, du moins pour l’instant, puisque nous avons quelques destinations à respecter. Nous définissons en général un parcours approximatif à l’aide du GPS, que nous avons paramétré pour éviter les autoroutes (l’antithèse de notre projet), les chemins de terre (Roberto n’aime pas se salir les pieds) et les tunnels inférieurs à 3 m pour ne pas renouveler l’histoire de Flip-Flop la girafe (que ceux qui ne la connaissent pas m’écrivent sur le formulaire de contact. Ce premier trajet dégrossi va ensuite évoluer au fil de nos envies, en fonction des informations touristiques fournies par notre carte routière, mais aussi selon les panneaux indicateurs que nous découvrons au bord des routes, ceux auxquels nous ne prêtions aucune attention dans notre vie d’avant. Maintenant, après un peu d’apprentissage, nous les connaissons par cœur, mais ça n’a pas été toujours évident, aussi nous aimerions vous faire profiter de nos recherches au travers d’un petit quizz. 3 propositions, 1 seule bonne réponse pour chaque panneau, à vous de jouer !

Pic et pic et pictogrammes

1 : A – Stade de rugby, B – Champ d’œufs de Pâques, C – Parc naturel régional
2 : A – Centre de la galaxie, B – Parc national, C – Cité médiévale
3 : A – Ville pluvieuse, B – Ville photogénique, C – Réserve naturelle
4 : A – Arboretum, B – Site remarquable, C – Conservatoire du littoral
5 : A – Monument historique, B – Château-fort, C – Ruines remarquables
6 : A – Voisins vigilants, B – Site classé, C – Village français
7 : A – Meilleur MacDo de France, B – Meilleurs M&M’s de France, C – Musée de France
8 : A – Jardin remarquable, B – Architecture remarquable, C – Prothésiste mammaire remarquable
9 : A – Bureau électoral, B – Caserne, C – Cimetière militaire
10 : A – Terrain du conservatoire du littoral et des rivages lacustres, B – Parc ou jardin ayant reçu le label « remarquable » décerné par le ministère de la culture, C – Point d’accueil du public dans un espace naturel sensible

Les bonnes réponses sont à la fin de l’article… ou sur le site Ornikar à l’origine du dessin.


En illustration, voici quelques sites traversés depuis le dernier article. Nous terminons notre parcours français par Strasbourg. Notre premier franchissement des frontières se fera vers l’Allemagne. A très bientôt !

Le Puy en Velay (43)
Le Puy en Velay (43)

Bivouac au hasard de la route
Bivouac au hasard de la route

Claudie a voulu voir Bozouls alors on a vu Bozouls (12)
Claudie a voulu voir Bozouls alors on a vu Bozouls (12)

Abbatiale de Conques (12)
Abbatiale de Conques (12)

Les Pierres Jaumâtres de Toulx-Sainte-Croix (23)
Les Pierres Jaumâtres de Toulx-Sainte-Croix (23)

Château de Joinville (52)
Château de Joinville (52)

Panorama de la Colline de Sion-Vaudémont (54)
Panorama de la Colline de Sion-Vaudémont (54)

Obernai
Obernai (67) et ses cigognes
Obernai (67) et ses cigognes

Rosheim (67) derrière des vignes
Rosheim (67) derrière des vignes

P.S. Résultat du quizz : 1C2B3C4C5A6B7C8A9C10C

A suivre…