121. Retour en Croatie

Après une grande boucle slovéno-hongroise, nous retrouvons la Croatie pas si loin de l’endroit d’où nous l’avions quittée, pour nous diriger vers Zagreb, la capitale. Et puis nous irons visiter l’une des mille îles du pays avant de terminer par le parc national des Lacs de Plitvice.

Deux billets pour Cigogne SVP

Nous suivons les méandres de la Drava, traversant forêts, zones agricoles et petits villages aux vieilles maisons en bois. Ce milieu paisible et humide (ciel compris, malheureusement pour nous) est un lieu de villégiature pour les cigognes, que les habitants accueillent bien volontiers sur le faîte de leur toit. Un village, Cigoj, leur a même donné son nom. Ce n’était pas encore la saison, mais nous avons tout de même rencontré deux beaux spécimens : l’un, factice mais géant face à Roberto, et l’autre, vivant, qui marchait dans le champ juste à côté. Impossible de savoir si c’était une arrivée précoce, une cigogne domestiquée, ou une qui a raté le train de la migration l’automne dernier.


Zagreb

Le paysage urbain peu soigné, à de rares édifices historiques près, n’est d’emblée pas très engageant. Nous préférons rejoindre directement le centre historique en tramway, d’autant que les plus anciens sont assez pittoresques. Ensuite, tout se fait à pied, le cœur de la capitale alternant grandes places et petites ruelles entrecroisées, escaliers et passages quasi secrets, niveaux multiples. Voici parmi d’autres – difficile de tout raconter – quelques-unes de nos découvertes et recommandations.


La grande place

Au cœur de la ville, une grande place est le point de rassemblement de la population, portant le nom de Josip Jélacic, vice-roi de Croatie au XIXè siècle et représenté sur une statue équestre épée brandie vers le ciel. C’est lui qui serait à l’origine du nom de la ville, faisant jaillir une source à cet endroit en y plantant son épée et en criant « Zagrab » à une petite fille présente sur place afin qu’elle y puise de l’eau (zagrab = puiser en Croate). Pour une fois un coup d’épée dans l’eau suivi d’effet !


Le marché

Ce pourrait être un marché comme les autres si ses commerçants n’utilisaient pas tous le même modèle de parasol, pour le plus grand ravissement des photographes. Enfin on imagine que ce n’était pas le but recherché… Dans un petit restaurant sans prétention, genre toile cirée à carreaux sur les tables, nous avons déjeuné d’une excellente cuisine locale. Contrairement à la côte où l’influence italienne est marquée, la cuisine zagreboise est plus proche de celle de ses voisins hongrois et autrichiens, c’est-à-dire riche et roborative. Viandes cuites en ragoûts, saucisses fumées, struklis (sortes de raviolis au fromage) et fromage blanc à la crème font partie des plats courants. Les brasseries locales sont nombreuses et privilégiées par les croates, qui apprécient de plus en plus le vin.


Les lieux de cultes insolites


Le canon à exploser les poulets

Les réverbères à gaz

Ils sont encore allumés manuellement chaque soir !

Le street-art

Zagreb recense quelques œuvres intéressantes, souvent pas faciles à trouver. Voici nos préférées.


La station météo


Le musée Nikola Tesla

Même s’il s’agit davantage d’un musée lié aux différentes découvertes technologiques, ce musée comporte tout de même une section – c’est un minimum ! – consacrée au savant d’origine croate. Peu d’indices sur sa vie, qui était très perturbée, mais un petit laboratoire reprenant plusieurs de ses découvertes liées à l’électricité, notamment dans les domaines des courants électrostatiques et du courant alternatif. Nikola Tesla présentait volontiers ses expériences à la manière d’un spectacle, et cherchait à la fois à impressionner à l’aide des éclairs bien sonores qu’il déclenchait, et à rassurer le public inquiété par les effets néfastes du courant alternatif. On le sait peu, mais Edison qui développait les applications du courant continu, a orchestré une campagne de dénigrement du courant alternatif sur lequel travaillait son ex associé Nikola Tesla et qui risquait donc de lui faire concurrence. C’est dans ce seul but qu’Edison finança la mise au point de la chaise électrique, en imposant à son inventeur qu’elle fut …à courant alternatif.


Le musée d’art naïf


Le système solaire caché

Nous nous livrons dans les rues de Zagreb à petit jeu de piste : partir à la recherche du système solaire, rien que ça ! Nous avons situé la planète Mars sur la carte de la ville, mais à l’endroit indiqué, rien d’évident. A force de regarder dans tous les coins de cette petite place nous finissons par trouver l’astre : c’était juste une petite boule métallique de moins de 4 cm de diamètre soudée à une plaque un peu en hauteur. L’histoire part d’une sculpture en bronze, une boule de 2 mètres de diamètre, réalisée en 1971 et appelée « le Soleil au sol ». 33 ans plus tard, un autre artiste a décidé d’étendre l’œuvre en formant un système solaire complet, avec respect des proportions, diamètres et distances des planètes par rapport au soleil compris. Ainsi, la Terre que nous trouverons moins difficilement plus loin fait 1,9 cm de diamètre et se trouve à 225 m du « Soleil au sol ». Paradoxalement, c’est ce dernier que nous avons eu le plus de mal à dénicher, enveloppé dans un sarcophage de bois au milieu d’un chantier. Le plus intéressant est que l’artiste a travaillé en toute discrétion, sans faire aucune publicité sur son œuvre. C’est un groupe d’étudiants en physique qui a repéré les premières planètes et traqué ensuite toutes les autres. Un jeu de piste encore plus passionnant que le nôtre sans aucun doute.


Le musée des relations brisées

Un couple d’artistes zagrebois fut marqué, au moment de sa séparation, de la difficulté à se séparer de certains objets, souvenirs de leur amour. Recueillant au fil des années d’autres pièces provenant de situations similaires, les « ex » finirent par ouvrir ce musée totalement hors norme. Munis d’un livret en Français, nous découvrons une à une les histoires d’objets aussi hétéroclites qu’une machine à café, une cassette vidéo écrasée ou encore une croûte de sang séché. Une expérience vraiment étonnante.


et pour finir en beauté sur Zagreb…


Le musée de la guerre intérieure à Karlovac

Nous entrons ici pour la première fois dans l’ambiance du conflit qui a secoué la région des Balkans depuis la fin de la 2ème Guerre Mondiale jusqu’au milieu des années 1990. Rappelons que les pays « Slaves du Sud » ont fondé à la fin de la guerre la Yougoslavie pour se protéger des empires environnants et préserver la paix malgré les différences ethniques. Ça a bien marché pendant le règne de Tito, le « dictateur bienveillant », mais à sa mort en 1980, tout le monde s’est déchiré, pour des raisons non seulement ethniques, mais aussi politiques et économiques. Ce sont d’ailleurs les deux pays les plus riches, la Croatie et la Slovénie, qui furent les premiers à déclarer leur indépendance le 25 juin 1991. La suite, vous le savez, se fit dans un bain de sang. C’est le récit de cette histoire vécue du côté Croate que nous propose ce musée, installé dans l’ancien lieu de détente des forces militaires de la ville de Karlovac, appelé aussi Hôtel California. Quelques engins d’artillerie et avions complètent l’exposition sur le terrain adjacent.


C’est le printemps à Rab

Après quelques semaines dans les terres, il nous prend l’envie de gagner le littoral croate. D’une longueur exceptionnelle par rapport à la taille du pays, il est aussi très rocheux et escarpé. On le longe en suivant de jolies routes en corniche qui permettent d’apprécier la belle couleur turquoise de l’eau par temps ensoleillé. Les plages sont plus souvent de galets que de sable, mais ça n’est pas si important.

Nous prenons le ferry pour nous rendre sur l’île de Rab, l’une des 1000 que compte le pays, excusez du peu. Le sol très aride au débarcadère fait place peu à peu à une belle forêt dense riche en sentiers de randonnée.
Malgré le temps encore frais, on sent bien que la végétation se réveille de son hivernage : côté cailloux émergent les bouquets jaunes des euphorbes, tandis que la forêt souffle des nuages de pollens. Le printemps est bien là !

Nous restons pour autant en basse saison et la ville principale, Rab, est quasi déserte. Nous y rencontrons un couple franco-croate vivant dans une maison dont ils ont hérité. Invités chez eux pour un café, rapidement accompagné de spécialités locales, nous passons un bon moment à échanger sur nos vies respectives. Hormis l’infernal mois d’août, ils semblent avoir trouvé ici une belle qualité de vie le restant de l’année.


Les lacs de Plitvice

Nous terminons notre 2ème étape croate par ce site naturel exceptionnel, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. 16 lacs étagés le long d’une vallée, reliés entre eux par autant de cascades. On découvre l’ensemble sur un parcours d’environ 8 km, avec une partie pédestre suivant des sentiers ou plus souvent des petites passerelles en bois bien intégrées au décor, et le reste en bateau électrique ou en petit train sur roues. La variété des couleurs des lacs, de la forme des cascades et de la végétation nous a vraiment impressionnés, tout comme l’inattendue quiétude du lieu malgré sa popularité. Certes quelques groupes de touristes encombrent les petits chemins au démarrage, mais ils ne vont en général pas bien loin, s’épuisant rapidement en se prenant en photo dans toutes les positions possibles.


Nous reviendrons plus tard en Croatie, mais c’est maintenant le moment de passer en Bosnie-Herzégovine. Une frontière pas si simple que les précédentes car nous quittons l’Union Européenne. A très bientôt !

97. Les capitales du Guatemala

Prenant possession du Guatemala en 1523, les colons espagnols installèrent d’abord une Capitainerie générale pour gérer quasiment toute l’Amérique centrale. En raison de soulèvements d’Indiens, elle fut déplacée en 1541 au pied du volcan Agua qui manifesta de suite son mécontentement (à moins que ce ne soit un coup des Indiens) en crachant une énorme coulée de boue. Les Espagnols reconstruisirent l’année suivante leur première capitale appellée Villa de Guatemala à quelques kilomètres de là, hors du passage de la boue. Mais le volcan (ou les Indiens) n’avait pas dit son dernier mot : il attendit que la population se soit bien développée (60 000 personnes) pour générer un beau tremblement de terre en 1773. Dépités, les conquistadors créèrent une nouvelle capitale, Guatemala Ciudad à 40 km de là, tandis que l’ancienne était rebaptisée La Antigua Guatemala (Antigua pour petit nom) et se reconstruisait peu à peu malgré les séismes à répétition qui continuent de l’affecter et qui ne semblent pas inquiéter les touristes qui viennent en nombre. C’est vrai qu’elle a un charme fou.

La Antigua Guatemala, ancienne capitale
La Antigua Guatemala, vue depuis le Cerro de la Cruz. En arrière-plan le volcan Agua (3760m)

Antigua, jour de procession

Antigua est peut-être la ville du Guatemala où les traditions catholiques sont les plus marquées, particulièrement en cette période de Carême, à l’approche de la semaine sainte. Arrivés un samedi après-midi, logés gracieusement à deux pas du centre-ville sur l’agréable parking gazonné et ombragé de la police touristique, nous avons pu assister dès le dimanche matin à une procession d’envergure. Une heure avant le passage du cortège, les trottoirs étaient déjà presque pleins et plusieurs dessins avaient été réalisés au milieu de la rue à l’aide de fleurs fraîches, de sciure de bois colorée, d’aiguilles de pin ou encore de fruits et légumes. Réalisés par les riverains, ces dessins éphémères disparaîtront au passage de la procession, piétinés par la foule.

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La procession du jour a démarré vers 5h ce matin et est en cours de bénédiction dans une église voisine. Vers 9h elle devrait reprendre son circuit qui durera toute la journée pour se terminer vers minuit. Des centaines de personnes vêtues de robes et capuches violettes envahissent peu à peu les rues, bientôt accompagnés par d’autres déguisées en soldats romains. Puis on entend la fanfare et on aperçoit un grand palanquin, chargé d’une couronne et une statue de Jésus, se déplacer avec un balancement régulier, comme flottant sur la foule. De près, on souffre pour les 80 pénitents, la sueur au front et la joue contre le bois du char, totalement investis dans leur tâche de soutenir cette masse énorme. Derrière, ce sont des femmes qui supportent de façon similaire une effigie de la vierge Marie, accompagnées par une fanfare jouant une musique lugubre. Un moment aussi spectaculaire qu’émouvant.

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Très concentrés et investis, les 80 pénitents portent ce grand palanquin de plusieurs centaines de Kg
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La fanfare suit, en jouant des airs lugubres
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Puis vient le palanquin de la Vierge Marie, porté tout aussi péniblement par des femmes, cette fois
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Ils sont arrosés régulièrement pour raviver les couleurs et éviter que le vent les abime

Antigua, le lendemain

La foule du week-end partie, nous pouvons visiter tranquillement la ville. Un joli quadrillage de rues pavées bordées de maisons à un seul étage et de couleurs vives où le jaune domine. L’architecture coloniale espagnole et les bougainvilliers qui débordent des murets, les églises jaune vif décorées de motifs en stuc blanc, les nombreuses ruines teintées de lichens et l’écrin volcanique en arrière-plan ont un charme certain. L’Unesco l’a d’ailleurs reconnue patrimoine mondiale de l’humanité dès 1979.

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Antigua – Façade d’église en ruines et bâtiment restauré à côté

Nous déambulons tranquillement dans les rues pour observer les édifices et les lieux les plus caractéristiques, comme la célèbre Arche Santa Catalina, emblème de la ville ; le Parque Central, quadrilatère verdoyant où viennent discuter les habitants au milieu des cireurs de chaussures et autres vendeurs ambulants ; la Catedral Santiago, logée dans sa chapelle initiale après le séisme de 1773 et dotée d’un Christ noir ; La Merced, dont la façade jaune canari est construite à la manière d’un retable avec colonnades et statues ; les nombreux couvents ; les marchés d’artisanat en nombre adapté à la fréquentation touristique (2,5 millions de visiteurs en 2019).

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L’ancienne Capitainerie générale, sur le Parque Central
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L’église de la Merced et sa façade jaune vif avec décors de stuc
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Derrière cette église, un grand patio avec la plus grande fontaine d’Amérique centrale (à sec…)
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L’hôtel de ville
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Séquence nostalgie

Il y a 25 ans, nous mettions les pieds pour la première fois à Antigua lors de l’adoption de notre fils Achille. Ressortant quelques vieilles photos prises alors, nous avons cherché à retrouver quelques lieux. Pour les édifices à caractère touristique, cela a été relativement simple, mais pour deux photos avec notre fils dans les bras, c’était une autre affaire. L’une d’elles était prise dans le patio d’un restaurant. Il a fallu en explorer quelques uns pour retrouver le lieu précis qui heureusement n’avait pas trop changé en 25 ans. Nous nous sommes faits un grand plaisir d’y déjeuner et de nous y faire prendre en photo par le serveur. Pour l’autre, prise dans la rue, cela a été plus compliqué encore. Une grande porte en bois près d’un mur jaune et de fenêtres grillagées, c’est très commun ici. Après avoir sillonné le centre-ville, nous étions de retour bredouilles vers Roberto quand un passant nous a interpellés, nous entendant parler en Français. Nous apprenons qu’il est Suisse et qu’il vit ici depuis 7 ans avec son épouse guatémaltèque et sa fille de 13 ans. Il n’a guère envie de retourner en Suisse avec la morosité ambiante assez proche de celle de la France. On le comprend ! Misant sur sa connaissance d’Antigua, nous lui soumettons alors la photo. Après examen attentif, il repère quelques détails et nous retrouve la bonne rue. Un petit parcours complémentaire sur Google Maps en version Street View nous permettra d’identifier le lieu précis… et d’aller refaire un cliché similaire.

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A table au Restaurante del Arco, en 1998 et en 2023
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Stand up sous l’Arche de Santa Catalina, en 1998 et en 2023
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L’arche si célèbre n’a pas trop changé en 25 ans
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Cette église très abimée vient de débuter sa restauration !
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Quant à l’église de la Merced, elle est toujours aussi populaire !

Épilogue : à l’aide des quelques informations en notre possession sur le dossier d’Achille, nous avons pu retrouver dans le dédale des rues d’une ville de banlieue de Guatemala Ciudad, la nourrice qui l’a élevé ses 6 premiers mois. Nous tenions avant tout à lui témoigner notre reconnaissance de l’avoir si bien pris en charge pendant cette période et de l’avoir préparé à la perfection, malgré le déchirement que cela a dû entraîner, à l’arrivée de ses nouveaux parents. Nous avons pu rencontrer toute sa famille d’accueil et constater à quel point ils étaient aimants, comprenant que ce sont eux qui ont transmis cette gentillesse et cet amour d’autrui à notre fils, qui l’emploie si bien encore aujourd’hui. Ils se souvenaient tous parfaitement de lui, nous ont dit à quel point ils étaient reconnaissants des nouvelles et photos que nous leur avons envoyées de temps en temps, un retour hélas rare par rapport aux autres enfants qu’ils ont hébergé. L’émotion était perceptible lorsque nous leur avons montré des photos d’Achille à différents âges de sa vie et à son comble lorsque nous avons pu faire une petite visio avec lui. Une émotion partagée, bien évidemment. Mille mercis à cette famille formidable qui a donné tant d’amour à notre fils dans cette période si importante de la vie où tout l’affect se crée.


Antigua, 4 jours et 4 nuits

Pour notre dernière journée sur place, nous avons encore visité de beaux édifices, certains réhabilités, d’autres en cours de reconstruction et d’autres encore restés au stades de ruines qui permettent de bien se rendre compte des forces de la nature. Nous quitterons Antigua après 4 nuits passées sur place, un record en deux années de voyage. La ville le méritait, mais nous nous sommes trouvés très bien logés dans ce jardin apaisant mis à disposition gracieusement par la Police Touristique, très bien situé à deux pas du centre-ville. Cerise sur le gâteau, nous y avons (re)trouvé d’autres voyageurs et échangé chaque soir nos expériences autour d’un verre. Tout comme il est intéressant de comprendre comment les habitants des pays que nous visitons fonctionnent, il est tout aussi enrichissant de dialoguer avec d’autres voyageurs nomades, chacun ayant son histoire, son évènement déclencheur, son rythme de déplacement et ses buts propres.

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Une rue typique d’Antigua, un porteur de palanquin devant un couvent et une petite boutique
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L’église San Francisco, où repose la dépouille de San Hermano Pedro, un moine venu des Canaries qui suite à son oeuvre de dévouement auprès les pauvres et des malades au Guatemala a été canonisé par le Pape Jean-Paul II lors de sa venue en 2002.
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Joli reflet d’un ancien lavoir
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Testez votre Espagnol avec Roberto

Vous avez tous brillamment réussi l’exercice précédent, ce qui vous donne le droit de revenir en deuxième semaine. Rassurez-vous, le niveau ne va pas trop monter. Voici donc 9 images ou logos à traduire en Français. Bonne chance !

Si vous hésitez pour les réponses, n’hésitez pas à demander une correction en commentaires


Un jour « sans »

Nous voici à la (re)découverte de la vraie capitale du pays, Guatemala Ciudad. Nous sommes stationnés pour la nuit dans un « parqueo », sorte de parking privé où les véhicules sont rangés à la manière d’un Tetris, les conducteurs laissant habituellement leur clé au gardien pour que les véhicules les plus au fond puissent sortir le moment venu. Il n’est évidemment pas question pour nous de laisser nos clés, mais pour plusieurs jours, on nous trouvera une place qui ne gêne pas trop de monde. Le parking ferme la nuit, c’est donc totalement sécurisé, ce qui est plutôt bien dans cette ville où la criminalité est élevée, surtout la nuit.

Nous marchons un petit kilomètre pour atteindre la grande place centrale. Elle est couverte de kiosques affreux qui nous privent de belles photos. Nous visitons la cathédrale qui n’a rien d’exceptionnel puis nous dirigeons vers le Palacio Nacional. Ce magnifique bâtiment n’est plus en fonction mais se visite avec guide.

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Le Palacio Nacional très déformé par le grand angle faute de recul suffisant

Sauf que la visite vient de démarrer et on nous demande d’attendre une heure la suivante. Nous déclinons et partons cette fois vers un groupe de musées au Sud de la ville. Bien que marqués « ouverts » sur Google, ils sont tous en travaux. Tous sauf le musée d’histoire naturelle qui n’était pas dans nos choix initiaux mais dans lequel nous nous engouffrons par dépit. Il est à peine 11h et l’employé qui nous vend les billets nous prévient que l’établissement ferme à 17h.

Sauf que le bâtiment est tout décrépit, qu’il n’y a rien à voir, et qu’en 20 minutes tout est visité, y compris les toilettes sans papier et sans eau. L’agent d’accueil se serait-il moqué de nous avec ses 17h ? Allez, nous nous rabattons sur le marché artisanal tout proche.

Sauf que nous sommes les seuls visiteurs d’une centaine de stands et que chaque vendeur tente de nous attirer avec un « pase adelante » que tous les voyageurs en Amérique latine connaissent par cœur. Nous fuyons. Nous reprenons notre marche pour retrouver l’hôtel dans lequel nous avions logé lors de l’adoption de notre fils il y a 25 ans. Le bâtiment est bien là, tel que dans notre imagination, et nous nous apprêtons à redécouvrir les intérieurs avec émotion.

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Feu l’hôtel Casa Grande

Sauf que l’hôtel n’en est plus un. Il a été racheté par une société pour en faire ses bureaux et le gardien à l’entrée n’accepte même pas que nous refaisions la photo devant la fontaine. Nous avons tout de même pris 2 clichés pendant qu’il était occupé avec une voiture qui sortait. Mais quelle déception ! Notre destination suivante est, selon notre guide, une réplique de la Tour Eiffel, construite en hommage à la fin de la guerre civile du pays.

Sauf que l’espèce de structure en fil de fer – vous en jugerez sur la photo – n’a rien à voir avec notre monument national, ni même avec les copies plus fidèles bien qu’à échelle réduite comme on peut en trouver à Macao ou Las Vegas. Il nous reste encore à voir un groupe de bâtiments qui seraient célèbres pour leurs bas-reliefs en façade racontant l’histoire du pays.

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L’histoire du Guatemala en bas-reliefs. Si vous y comprenez quelque chose…

Sauf que la sculpture sur béton n’a jamais été notre tasse de thé et que l’histoire du pays qui y est relatée n’est pas plus évidente à nos yeux que ne l’étaient les premiers hiéroglyphes examinés par Champollion. Nous terminons enfin par le musée du chemin de fer, décrit comme très couru par la population locale qui y pique-niquerait dans les vieux wagons, et comme possédant d’intéressants schémas de déraillements de trains.

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Visite au Museo Del Ferrocaril

Sauf que nous n’avons rien vu de tout cela et que la foule n’était pas plus au rendez-vous que les fameux schémas. Reconnaissons tout de même que la visite n’était pas inintéressante et que nous avons appris 2 ou 3 choses sur l’histoire du chemin de fer guatémaltèque, mais rien d’exceptionnel non plus.

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Allez, devinez ce que signifie le sigle FEGUA, ce n’est pas trop dur
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S’il ne restait qu’une locomotive et un quetzal, que ferais-je, que ferais-je ?

C’était bien une journée « sans ». Demain sera-t-il un autre jour ?


Un jour « avec »

Déjà au petit matin le ciel est d’un joli bleu. Dans notre parqueo, les poules s’égayent joyeusement, ignorant les mouvements des voitures qui entrent et sortent. Nous quittons les lieux vers 9h et nous dirigeons vers un grand espace vert de Guatemala Ciudad qui héberge une carte géante en relief du Guatemala. Chaque voyageur arrivant dans le pays, au lieu de fuir rapidement la capitale, devrait venir ici pour se rendre compte de la grande diversité géographique du pays. Les 170 m² représentent l’intégralité du Guatemala, de l’océan Pacifique à la mer des Caraïbes, et des grandes plaines aux imposantes chaînes volcaniques que l’échelle utilisée (1:2000 à la verticale pour 1:10000 à l’horizontale) met particulièrement en valeur. Ainsi, les plus hauts volcans du pays sont représentés avec plus de 2 m de hauteur. Nous recréons avec plaisir notre itinéraire dans le pays, mesurant les efforts qu’a dû fournir Roberto. Nous admirons aussi le travail de l’ingénieur Francisco Vela à l’origine de l’œuvre, bâtie en 1905 après de multiples expéditions dans le pays pour prendre les mesures adéquates, ne pouvant bien entendu pas compter sur des images aériennes ou satellitaires. Un système hydraulique fonctionnait à l’inauguration pour approvisionner rivières, lacs et océans, mais pas le jour de notre visite. L’œuvre plus que centenaire est en cours de restauration. Nous étions les seuls touristes mais pas les seuls visiteurs : le lieu est très prisé par les scolaires. Et en effet, il n’y a pas mieux pour apprendre la géographie d’un pays.

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Une carte en relief du Guatemala sur 170 m² réalisée il y a presque 120 ans
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il ne manque plus que l’eau…

Notre seconde visite du jour a été celle du Musée Ixchel, situé dans le domaine d’une université privée, à l’environnement aussi verdoyant que soigné qui donnerait presque envie de reprendre des études. Ce musée a pour vocation de collectionner les types de vêtements portés par toutes les communautés indigènes du Guatemala à différentes époques. Aussi bien pour l’usage quotidien que cérémoniel. Actuellement, 181 de ces communautés sont représentées et chacune a créé des motifs spécifiques permettant de l’identifier. L’exposition est vraiment de qualité, et les tissus sont tous plus beaux les uns que les autres. Si les photos de Claudie ne vous suffisent pas, allez jeter un œil sur le site du musée.

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Le musée est dans un domaine universitaire verdoyant qui donne envie d’étudier… et d’y garer Roberto
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Les textiles guatémaltèques dans toute leur splendeur, de l’usage cérémoniel à celui du quotidien
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Une salle était dédiée aux peintures de Carmen Lind Pettersen, une artiste guatémaltèque connue pour ses aquarelles de costumes traditionnels du Guatemala. Elle a aussi écrit un livre qui fait référence sur le sujet.

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Superbes oeuvres de Carmen Lind Pettersen

Nous terminons notre parcours guatémaltèque sur un petit « camping » au bord du « Lac du Pin », curieusement le plus cher (38 €) et le moins aménagé (les sanitaires sont en travaux…) de tous ceux que nous avons visités dans le pays. Mais avec un joli bout de pelouse au bord du lac, pour nous seuls comme d’habitude. Une courte pause avant de franchir la frontière vers le Salvador. Vous traverserez bien avec nous ?

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Le Lac du Pin, vu de Roberto
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P Parcours Guatemala
Dernière partie de notre parcours au Guatemala. Pour zoomer c’est ici
Parcours Guatemala
… et le parcours complet du pays en un peu plus de 3 semaines