Plébiscite
Suite à ma dernière publication, j’ai eu l’heureuse surprise de recevoir de nombreux témoignages de sympathie et/ou de vifs encouragements, J’ai découvert plus de lecteurs que je ne l’imaginais, que chacun lisait à sa façon, de temps en temps ou au contraire guettant la moindre sortie, que d’autres lisaient en famille, que d’autres encore préféraient la version simplifiée sur Instagram. Bref j’ai un peu découvert mes lecteurs, plus nombreux que ce que j’imaginais, tout cela m’incitant naturellement à poursuivre ce blog. Merci du fond du cœur à tous les répondants, et merci aux autres lecteurs de me lire tout simplement. Ces retours m’ont permis de mettre au jour quelques problèmes techniques, comme l’impossibilité de lancer le quiz ou la difficulté à charger les images par exemple. Cela va m’inciter à modifier mes choix et je vous encourage vivement à remonter d’éventuels dysfonctionnements via le formulaire de contact, afin que j’y apporte dans la mesure du possible les corrections nécessaires. Donc l’aventure continue ! 😊😊😊
Légende à deviner 1
Je rappelle que nous venons d’arriver en République Tchèque, et cela a attisé inévitablement mon esprit malicieux. A vous de retrouver la légende qui correspond à chaque photo. La solution est inscrite à l’envers pour que vous ne trouviez pas trop vite…
Olomouc et son horloge astronomique
Cette ville serait d’après notre guide la deuxième plus belle de République Tchèque après Prague. Un autre guide la classe première. Cette rivalité méritait que l’on s’y arrête, même en l’absence de toute possibilité de trancher puiqu’il s’agit de notre première ville-étape dans le pays. Effectivement les façades baroques et renaissance aux tons pastel alternent le long des rues pavées, les places sont parsemées de fontaines et de petits restaurants qu’on imagine très actifs à la belle saison. Peu de monde dehors en ce moment, surtout avec la froide grisaille ambiante, mais le grand marché de Noël en cours d’installation va bientôt changer la donne. La cathédrale s’enorgueillit d’avoir reçu à la fois Jean-Paul II et Mère Teresa, tandis que le château est fier d’avoir hébergé le jeune Mozart pendant qu’il composait à 11 ans sa 6ème symphonie en fa majeur tout en cicatrisant de sa petite vérole. Mais le clou du spectacle à Olomouc, c’est la magnifique horloge astronomique intégrée dans un mur de la mairie. Datant du début du XVème siècle, elle a dû être reconstruite à plusieurs reprises, le style dit « réaliste soviétique » actuel datant des années 1950. Entourée d’une mosaïque très propagandiste dédiée aux joies du labeur en toutes saisons, l’horloge assure tel un couteau suisse de multiples fonctions. Elle donne ainsi les minutes, les heures sur 12 ou 24 heures, les jours de la semaine et du mois, l’année, la saison, le signe du zodiaque en cours, la phase de la lune, la position des planètes du système solaire et même une carte du ciel actualisée. En plus, tous les jours à midi se déclenche une animation ou 12 ouvriers tournent autour d’un axe. Les russes n’aimaient pas les apôtres initialement installés par l’auteur…
Restaurace
Malgré son petit air d’imparfait du subjonctif, ce terme désigne tout simplement un restaurant et reste plus facile à identifier qu’un « kavarna » (café) ou un « hostinec » (auberge). Donc nous avons testé un « restaurace ». Accueil sympathique, menu traduit partiellement en anglais, nous avons pu tester quelques spécialités locales : en entrée une soupe traditionnelle avec bouillon de volaille et petits morceaux d’oie enveloppés dans des feuilles de chou. En plat un rôti de bœuf à la crème servi avec des airelles et des « knedliky » (tranches d’une préparation faite de farine, d’œufs, de levure, de pain rassis et de pommes de terre). En dessert un gâteau à la citrouille et aux noix accompagné de nougatine. En boisson ce fut obligatoirement une bière : les Tchèques en sont les premiers consommateurs au monde avec 150 litres par an. Pour finir un café, servi comme souvent ici avec un petit verre de lait et un petit verre d’eau. L’addition était plutôt douce, 25 euros pour deux pour un menu 2 plats, boissons et cafés compris. Dans les rues, on trouve fréquemment des échoppes vendant des « trdelnik », pâtisseries cylindriques faites de boudins de pâte à la cannelle enroulés autour d’un axe en bois ou en métal puis cuits sur le gaz ou plus traditionnellement au feu de bois après avoir été enrobés de sucre et de noisettes concassées. Après, l’intérieur du cylindre peut être garni de tout ce que vous voulez. Ce n’est qu’une fois la bouche pleine que vous arriverez peut-être à prononcer son nom.
Légende à deviner 2
Le client est roi
Saviez-vous que ce slogan a pour auteur Tomas Bata, le créateur de la célèbre marque de chaussures ? Nous l’avons découvert en visitant son usine à Zlin. La philosophie Bata était d’allier la productivité au bonheur social, pays de l’Est oblige. Lorsqu’à New York on trouve une banque Trump, une tour Trump, un golf Trump, des yachts et hôtels de luxe Trump et j’en passe, cela se traduira à Zlin par un hôpital Bata, des jardins Bata, des écoles Bata, des stades Bata, etc. Tomas Bata a tout de même eu la faiblesse de s’offrir un avion. Bien mal lui en a pris car il s’est crashé avec. Vu sa célébrité, il a dû être enterré en grandes pompes…
Ferme la porte, il fait froid dehors !
Cette phrase fréquemment prononcée à l’approche de l’hiver a un certain côté illogique : même si cette fichue porte est bien fermée, il fera toujours aussi froid dehors. On comprend que c’est à l’intérieur que ça s’arrange ensuite, mais pas toujours. Tenez, dans Roberto, c’est suite à l’ouverture puis la fermeture d’une porte qu’il s’est mis à faire froid à l’intérieur. Après une journée comme une autre, nous nous garons ce jour-là à la tombée de la nuit et allumons notre chauffage. Je rappelle qu’il s’agit d’un chauffage fonctionnant au gasoil prélevé sur le réservoir du véhicule. La ventilation démarre puis s’arrête quelques minutes après. L’écran de commande affiche un code qui, d’après le manuel signifie « absence d’arrivée de gaz ou véhicule garé trop en pente ». Nous sommes certes en discrète pente vers l’avant, mais nous avons déjà expérimenté un chauffage normal avec une pente plus forte, et à priori le chauffage au diesel ne serait pas sensible à la pente contrairement à celui au gaz. Notre réservoir est au premier quart, ce qui normalement est largement suffisant pour que le chauffage fonctionne. Dans la version « diesel » de notre chauffage, celle que nous possédons donc, le code n’est pas répertorié… Le plus proche est « niveau de gasoil insuffisant ». Nous nous disons qu’avec la pente, la crépine de prélèvement n’est peut-être pas du bon côté du réservoir et que du coup le carburant n’arrive plus. Dans le doute, nous repartons faire le plein à un kilomètre de là et trouvons un stationnement à plat. Malheureusement, la procédure de réamorçage décrite dans le manuel ne fonctionne pas et nous devons convenir, après vérification visuelle de tous les branchements, que notre chauffage est en panne. Trop tard pour trouver un dépanneur, et de toutes façons, le plus proche est à 100 km de là. Avec 4°C dehors, nous nous préparons à passer une nuit un rien frisquette. Il ne faisait que 9° C le matin au réveil, mais notre équipement antifroid a bien joué son rôle. Avant de reprendre la route vers le réparateur tout en shuntant l’étape du jour, je revérifie le manuel et me demande soudain si nous n’aurions pas enclenché par erreur l’interrupteur du kit d’altitude (prévu pour l’utilisation du chauffage au-delà de 1500m quand l’oxygène est plus rare). Je ne crois pas à postériori que dans cette position le chauffage aurait refusé de s’allumer, mais par contre cela m’a permis de constater que l’interrupteur était en position médiane, pile entre la position normale et celle du kit altitude. Aucun contact ne se faisait donc, ce qui bloquait tout allumage. Du bout de l’index, je pousse l’interrupteur d’à peine un millimètre et relance le chauffage. Ô miracle, tout repart comme en 40 ! Mais pourquoi cet interrupteur avait-il pris cette position ? Parce que dans l’après-midi, lors d’un virage très serré, la porte de la salle de bains s’était ouverte brutalement, finissant sa course dessus. Nous avons eu beau la refermer, il a fait presque aussi froid dedans que dehors.
Légende à deviner 3
Slavkov u Brna
Ce nom ne doit pas vous dire grand-chose. Et pourtant cette étrange mise en scène dans une entreprise de travaux publics et ce personnage familier au milieu du rond-point devraient vous mettre sur la piste. Slavkov n’est en fait que le nom tchèque de la ville d’Austerlitz, proche du site de la bataille du même nom, celle dite des 3 empereurs, où Napoléon battit brillamment la coalition Autriche-Russie pourtant en supériorité numérique. Au prix tout de même de 15 000 morts rien que du côté français. La colline est celle d’où il a dirigé la bataille. Le monument dit de la paix est dédié aux victimes des 3 pays. Une expo multimédia est juste à côté, décrivant de façon très démonstrative les différentes phases stratégiques de la bataille et ses enjeux. On vous aurait bien montré tout ça, mais les photos et vidéos étaient interdites. Vous n’aurez qu’à venir voir par vous-même !
Drôle d’oiseau
Cet oiseau étrange cache à la fois une voiture de collection mais aussi en arrière-plan les flèches élancées de la cathédrale Ste Barbe de la ville de Kutnà Hora, à 60 km à l’Est de Prague. Tout ravit l’œil du visiteur et celui de l’appareil photo : la nef haute de 33m dont la voûte est couverte de blasons, les vitraux peints directement sur le verre, les fresques dont certaines remontent au XVème siècle, les bancs finement sculptés et l’orgue aux 4000 tuyaux que de façon inhabituelle on peut observer par le dessus et l’arrière. Jésus lui-même, assis par terre l’air songeur, n’en revient pas. La ville elle-même a son cachet avec ses ruelles tortueuses et son passé prospère lié à l’exploitation d’une mine d’argent. Une dernière curiosité et pas des moindres, on trouve à Sedlec, en bordure de Kutnà Hora, une étonnante chapelle dite de Tous-les-Saints entièrement « meublée » d’ossements humains. Oui je dis bien « meublée » car on trouve ici des lustres, des cadres, des autels, des inscriptions murales, etc. 40 000 squelettes ont servi à cette décoration étrange, grâce à une épidémie de peste et au réaménagement du cimetière de la chapelle. Ikea humanum est.
Légende à deviner 4
Résumé prague-matique
L’exercice est délicat de raconter deux journées de visite d’une capitale en quelques photos. Je me contenterai de légender quelques unes de nos préférences :
L’or de Bohème
C’est le nom donné à la première bière digne de ce nom fabriquée à Plzen en Tchéquie en 1842. Avant, des brasseurs improvisés fabriquaient des breuvages très moyens. Réalisant qu’ils avaient touché le fond en matière de brassage, ils décidèrent de s’unir, d’embaucher un maître brasseur et de construire un établissement digne de ce nom près d’une source d’eau douce de qualité et de caves en grès. Le maître brasseur affina le processus de fermentation froide, et mit au point la première bière blonde et transparente au monde qui eut un tel succès que les brunes comptèrent pour des prunes. Aujourd’hui, l’usine est toujours en activité et se visite. Dans une bonne odeur de malt et de houblon, on passe entre les chaudières en cuivre et les cuves de fermentation ouvertes, puis on entre dans les souterrains où la seconde fermentation se poursuit dans les tonneaux de chêne. 23 km de galeries tout de même ! La visite se termine naturellement (sans ça on n’y serait pas allés 😉) par la dégustation directement au tonneau. Un délice !
Légende à deviner 5
Marienbad ou mes illusions perdues
Je voulais visiter cette ville, d’abord parce que c’était une station thermale, mais aussi parce qu’elle évoquait en moi le romantisme d’un film d’Alain Resnais, L’année dernière à Marienbad. Sauf que ce film fut tourné en Bavière. L’histoire c’est celle d’un homme qui rencontre une femme dans un palace et essaie de la persuader qu’ils se sont rencontrés l’année passée à Fredrikstad (c’est en Pologne). Elle dit non mais il insiste : « Alors c’était peut-être à Marienbad ou Karlsbad ». Le titre vient juste de là, parce que le nom sonnait bien… Bon, il reste que c’est une station thermale en activité, avec de jolis parcs bordés de bâtiments rétro et plusieurs sources à goûter à l’aide d’une petite tasse en porcelaine à long bec appelée « kalisec ». L’eau est fraîche et pétillante. Ça repose de la bière !
La même en mieux
Karlovy Vary est la grande sœur de Marienbad, à moins de 100 km au nord de celle-ci. On y retrouve le charme de ces villes d’eaux ayant connu leur essor au XIXème siècle, avec des alignements de grands hôtels autour de parcs verdoyants, des bâtiments dédiés à l’exploitation et à la mise en valeur des sources comme ces magnifiques colonnades métalliques à la manière de Gustave Eiffel. Mais là où le charme de Marienbad reposait sur un aspect désuet et tranquille, celui de Karlovy Vary est dominé par l’exubérance et l’opulence. La ville est d’abord plus grande, alignant de façon spectaculaire plusieurs centaines d’hôtels aux façades très travaillées sur plusieurs niveaux autour de la rivière centrale. Les sources sont à la fois plus nombreuses et plus expressives, crachotant et fumant dans la rue. Les établissements de remise en forme sont évidemment légion. Les boutiques et les restaurants se sont tournés vers le grand luxe. Nous avons doublé notre collection de kalisecs (traduire : nous en avons acheté un autre) pour goûter à différentes sources, plutôt chaudes, ferrugineuses et soufrées ici. La température la plus élevée est de 73°C. La dégustation de l’eau s’accompagne typiquement ici de celle d’oplatky, petites gaufrettes en forme de disque et, lorsque le foie est bien reposé d’une liqueur locale dénommée Becherovka. Au fait, si vous voulez voir les sources crachoter et fumer en vidéo avec le son et tout et tout, allez jeter un oeil sur le compte Instagram de Roberto @en_route_avec_roberto
Légende à deviner 6
Celle-là je l’adore, la solution est dans le titre…
Tchéquie, c’est fini !
Nous aurons passé une dizaine de jours dans ce pays intéressant à plus d’un titre. Le parcours est résumé ci-dessous. Nous avons franchi la frontière vers l’Allemagne que nous nous contenterons de traverser en quelques jours. Avec quelques stops tout de même. A bientôt !
P.S. En route avec Roberto dispose désormais d’un compte Instagram auquel vous pouvez accéder en cliquant sur le lien ou sur le bouton en fin d’article. Les publications y sont plus fréquentes mais avec un nombre et un format de photos restreints, tandis que les textes sont plus concis. Pas de panique si vous n’avez pas ou n’aimez pas Instagram, les photos et commentaires finiront tôt ou tard sur ce blog, l’inverse n’étant pas toujours vrai.