105. Mon Panama paper

Bienvenue au Panama, 23ème pays parcouru par Roberto (plus de 75 000 km au compteur) et dernier pays d’Amérique centrale. Nous ne nous attendons pas à une révolution paysagique ou culturelle par rapport au Costa Rica, d’autant plus que nous connaissons un peu le pays pour l’avoir visité juste avant le premier confinement. Mais c’était sac au dos et transports en commun. Notre fidèle destrier nous permettra sans doute d’élargir un peu le champ de nos anciennes découvertes. A voir…

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Comme toujours, on commence par une plaque minéralogique.
Très sobre ici. Ils auraient pu mettre une photo de nature ou du canal !
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A l’instar d’autres pays, pas de plaque à l’avant : chacun son style !

Chaud et froid

C’est en partie pour retrouver un peu de fraîcheur que nous avons quitté la côte Caraïbe du Costa Rica et même celle du Panama et pris un peu d’altitude dans la Cordillère centrale. Après plusieurs jours à 35°C et autant de nuits à 29-30°C, nous étions heureux de perdre les six degrés et demi inhérents à tout gain d’altitude de 1000 m. Quelques averses ont été aussi les bienvenues, y compris pour le nettoyage des panneaux solaires. Nous nous sommes trouvés un petit coin tranquille dans la verdure et avons savouré une nuit tranquille à 21°C dans Roberto. Le paradoxe, c’est que notre première visite du lendemain a été pour des piscines thermales naturelles, entre 35 et 42°C, et dans lesquelles nous nous sommes immergés avec plaisir. Allez donc comprendre !

Dès l’entrée au Panama, nous gagnons très vite la zone montagneuse pour prendre un peu le frais
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Nous passons la nuit bien au frais, à plus de 1000m d’altitude et seuls au monde dans cette clairière
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Du coup le lendemain, nous sommes en pleine forme et décidons – pourquoi pas – de tester des sources chaudes. C’est près de la petite ville de Caldera. La route est difficile, les ponts sont larges et sonores, et Roberto a un peu sali ses pneus

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Tout ça est sur la propriété d’une famille panaméenne, dans un cadre bucolique

La ville du printemps éternel

Près du volcan Barú, le point culminant du pays (3745m), la petite ville de Boquete jouit d’un climat printanier permanent grâce à ses 1200m d’altitude, et l’humidité élevée permet aux arbres, aux fleurs, mais aussi aux caféiers de pousser sans limites. La ville a eu le malheur d’être classée « meilleur endroit pour prendre sa retraite » par un média américain, dont les compatriotes sont laissé tenter en masse. Les résidences, restaurants et autres commerces ont poussé comme des champignons, remplaçant les champs de caféiers et les petites maisons des indiens Ngäbe, occupants initiaux devenus minoritaires. Les prix aussi ont poussé fort, au point que même les sentiers de randonnée sont payants.

Comme il n’y a pas grand-chose d’autre à faire, nous avons tout de même emprunté avec une famille de voyageurs français le « Pipeline Trail », le moins difficile d’entre eux, qui comme son nom l’indique suit une conduite d’eau venue de la montagne et qui, comme son nom ne l’indique pas permet de temps en temps d’apercevoir des quetzals, oiseaux majestueux et rares d’Amérique centrale. Nous n’aurons pas cette chance, mais la balade était tout de même sympathique, permettant de côtoyer une végétation riche, dont un arbre millénaire, et se terminant par une belle cascade.

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Boquete, ville de montagne verte et fleurie, mais sans grand charme malgré tout
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Les routes alentour sont tout de même bien fleuries, comme celle qui nous a amenés au Pipeline Trail

Les lacs de Volcán

Dit comme ça, ça peut paraître bizarre, mais Volcán est une ville. Son nom est bien lié au volcan Barú qui la surplombe, mais les lacs eux n’ont rien à voir avec une quelconque activité volcanique. Ils sont connus en tant que zone naturelle humide, la première du Panama et la cinquième de l’Amérique centrale, rien que ça. Alors comme nous étions dans le coin, nous sommes allés voir. Étonnamment, cette réserve est sur un territoire privé et nécessite la traversée d’une piste d’aviation pour la rejoindre. L’accès est malgré tout gratuit « du moment que l’on respecte les lieux et que l’on ne laisse rien traîner ».

Nous empruntons une jolie route bordée de pâturages en guettant à la fois les nuages sur le volcan  en arrière-plan, dès fois qu’il se découvrirait, et les nids-de-poule sur la chaussée. Nous arrivons bientôt à l’aéroport. Nous traversons la piste après avoir demandé l’autorisation non pas à la tour de contrôle mais à un gentil monsieur qui entretenait le jardin du café attenant. La route s’enfonce ensuite dans une forêt et prend le statut de chemin boueux tandis que les arbres peu à peu se referment sur nous. Quand les branches commencent à frotter sur la carrosserie, nous regrettons de ne pas avoir stoppé plus tôt, mais impossible de toutes façons de faire demi-tour. Nous arrivons enfin au bord du premier lac, joli mais pas extraordinaire et exempt de l’extraordinaire faune aquatique que nous espérions. Tant pis, cela aura sorti un peu Roberto de sa routine.

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Le grand bleu au réveil derrière les bancs bleus. Nous avons passé la nuit ici au parc central de Volcán
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Au loin on aperçoit le volcan Barú, point culminant du Panama
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pour aller voir ce joli lac, sous bonne garde d’une résidence privée. Malgré l’appellation de réserve naturelle, nous ne verrons pas le moindre animal

La ferme de Dracula

De 1400 m d’altitude, nous poursuivons la route principale jusqu’à 2000 m (ah ! la bonne fraîcheur) après la petite ville de Cerro Punta. L’activité agricole y est intense, grâce au climat frais et humide, et les montagnes sont ici recouvertes d’une mosaïque de champs multicolores aux motifs géométriques variés, du plus bel effet. Les bordures de routes sont particulièrement fleuries, comme s’il s’agissait des allées d’un jardin botanique géant. Des stands de vendeurs de fruits et légumes sont alignés tout du long. Avec la petite brume qui stagne sur les sommets alentour, c’est magnifique.

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L’arrivée à Cerro Punta : un environnement plus agricole que tropical
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Mais nous voilà arrivés à la ferme de Dracula. Déjà l’inscription au-dessus d’un portail à la peinture défraîchie en impose. Le portail était fermé, mais à notre arrivée il s’ouvre lentement en grinçant. Une voiture en sort. Les gens ont l’air normaux (je ne sais pas pourquoi je dis ça) et nous invitent à suivre le chemin qui s’enfonce dans une forêt dense et sombre, tandis que leur voiture disparaît et que le portail se referme derrière eux (en grinçant). Le long du sentier, tandis que des lianes nous effleurent le visage et que des feuilles géantes nous frôlent les bras, nous apercevons quelques panneaux inquiétants. L’un dit que les enfants égarés seront donnés en pâture à Dracula. Sur l’autre, apposé sur une grille rouillée et fermée, figurent une espèce de sorcier menaçant, muni d’un bâton et d’une épée, et une inscription dissuadant toute tentative de passage. Nous filons sans même ralentir vers la réception.

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Arrivée à la Ferme de Dracula : l’ambiance change soudain
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Là nous attend un bureau vide, des tables et des chaises vides, une vitrine réfrigérée (heureusement ?) vide. Nous appelons timidement, mais personne ne vient. Sauf un chien, un fox-terrier qui nous rappelle Baxter. Finalement une employée apparaît. Elle est un peu pâle pour le pays, mais sans plus.

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Après que nous ayons acquitté le droit d’entrée (à noter qu’elle n’accepte pas les billets de sang euh de cent) elle nous dit que le comte est bon (lèche-bottes, va) et nous autorise à visiter, mais seulement avec le guide et sans aller dans le couloir sombre avec les grosse feuilles qui pendent ni dans la pièce fermée par une grosse grille fermée par un cadenas et couverte de mousse verdâtre. On se demande bien ce qu’il y a à l’intérieur.

Le guide nous fait la visite de la ferme, essentiellement de grands jardins de plantes exotiques. Il est très aimable, ce qui paradoxalement nous inquiète. Sans parler de Baxter qui ne nous lâche pas d’une semelle. J’allais demander des informations sur le propriétaire des lieux quand soudain Dracula apparaît. En tenue sombre avec une note pourpre, le visage menaçant, immobile et silencieux. Le guide se racle la gorge et nous fait finalement les présentations.

Dracula, c’est le nom d’une famille d’orchidées, abhorrant tantôt une tête de chauve-souris tantôt une tête de singe et pourvue de sépales pourpres en imposant pour deux longues canines. Comme son homonyme transylvanien, l’orchidée « dort » le jour, la tête basse, et revit la nuit, se redressant.

Bon, plus de peur que de mal. Mais quand même, à aucun moment dans le jardin je n’ai vu de culture d’ail. C’est un signe, ça, non ?

Vampirisme mis à part, cette Finca Dracula regorge d’espèces végétales tropicales dans un jardin mi-aménagé, laissant une part belle mais semble-t-il partiellement contrôlée à l’improvisation de dame nature. Malgré nos visites récurrentes dans ce type d’établissement, nous arrivons toujours à trouver des plantes que nous n’avions jamais vues. Cela semble presque sans limites.

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Un tout autre San Francisco

Ce village de l’état de Chiriqui, dans ce que l’on pourrait appeler le Panama profond, n’a évidemment rien à voir avec sa mégapole homonyme américaine. Créé en 1621 par une cinquantaine d’indigènes venus exploiter des mines d’or récemment découvertes dans la région, le village s’est peu à peu agrandi autour de son église. Les huttes aux toits de paille sont devenues des maisons de béton entourées de grilles métalliques, les chemins de terre se sont transformés en routes asphaltées (avec trous), les minivans roulant à toute allure ont remplacé les chars à bœufs et les commerces ont poussé, comme ce supermarché Jean XXIII que personne chez nous n’oserait appeler comme ça.

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Une maison typique de San Francisco en 2023. Eh non, elle n’est pas bleue !
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Les maisons sont bien fleuries. Certes le climat aide un peu, mais ne fait pas tout

Mais l’église datant de 1630 est toujours là, juste devenue monument historique national entre temps. Aussi simple à l’extérieur avec ses murs en pierre et son clocher rectangulaire que riche à l’intérieur. Elle recèle de multiples sculptures baroques qui ont la double particularité d’avoir été non pas importées d’Espagne comme cela se faisait habituellement à l’époque, mais au contraire réalisées par des artistes locaux, et d’intégrer une influence indigène dans les sujets, comme ces chérubins dont les têtes représentent celles des artistes eux-mêmes. Malgré la panne d’éclairage le jour de notre passage, nous avons pu admirer ces superbes retables en bois peints, formés chacun de 120 à 480 pièces assemblées.

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L’église San Francisco de la Montaña, sobre à l’extérieur,
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San Francisco de la Montaña (son nom complet) est aussi connue pour ses bains en extérieur, comme le Balneario El Salto. Malgré une enseigne aguichante, le centre d’accueil est tout décrépit, et la zone de baignade se résume à une mare boueuse dans laquelle se déversent quelques petites cascades. Quelques gamins s’y ébattent pendant que leur mère y lave le chien. Nous ne tenterons pas l’expérience…   


Ocu-passions

Claudie notre traceuse d’itinéraire a été attirée par cette petite ville de 7000 habitants pour son artisanat. On y fabrique en effet des costumes traditionnels et des chapeaux proches du vrai panama équatorien, tout en maintenant de nombreuses pratiques folkloriques, notamment lors de la semaine du Manito Ocueño juste après le 15 août. Malheureusement, les boutiques d’artisanat traditionnel sont toutes fermées et nous ne verrons rien de tout ça. Une bonne façon d’en avoir une idée est de consulter la page Instagram de l’association @conoce_ocu.

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Festival de la Manito d’Ocu (2ème quinzaine d’août) exhibant chapeaux et costumes traditionnels
Photos extraites du site panamaamerica.com et de la page instagram @conoce_ocu
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Malheureusement rien de tel le jour de notre passage : que des marchands d’alimentation et de vêtements ordinaires

De mon côté, j’ai été inévitablement attiré par les turlupinades réalisables à partir du nom de la ville. En cherchant peu, j’ai trouvé une enseigne de supermarché, un site internet et une affiche électorale pour illustrer mon propos que vous retrouverez sur les légendes. Quant au nom du festival ci-dessus, sachant que « manito » se traduit par « petite main » et qu' »ocueño » est le gentilé d' »Ocu », je vous laisse la responsabilité de la traduction.

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La dernière, je vous la laisse. Manito ça veut dire « petite main ». A vous de traduire…
Copie d’écran du site educapanama.edu.pa

Les plus pointilleux d’entre vous souligneront volontiers que le u se prononce ou en Espagnol et que mes jeux de mots laids ne valent rien. Alors pour ceux-là, je leur ai déniché un autre document. En Espagnol puisqu’ils savent tout. Lisez donc la légende.

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Indubitablement, ce sont les accords d’Ocu ! (bien prononcer le « ou » final)

La péninsule d’Azuela

Peu visitée par les touristes en dehors du littoral, elle présente tout de même quelques attraits qui méritent le déplacement.

1. Wilfredo Pimentel Campos

C’est juste le maire d’Ocu. C’est pour voir si vous suivez et parce que Ocu fait partie de la péninsule en question.

Notez bien que la municipalité est tout à fait irréprochable financièrement et que le maire d’Ocu n’a rien à voir avec les Panama Papers…

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2. Pesé

C’est là où nous avons passé la nuit, sur un terre plein au-dessus de la route principale trouvé à la tombée de la nuit après avoir fui un autre spot qui paraissait tranquille mais qui a peu à peu été envahi de gens venus faire la fête. Nous avons eu tort – mais c’était la nuit – de ne pas être allés nous présenter aux voisins, qui du coup se sont plaints qu’un véhicule bizarre s’était garé là. Nous avons eu droit à un contrôle de police à 22h, très courtois malgré tout. Nous pensions finir la nuit tranquille mais à 6h du matin, des camions citernes se sont succédé juste au-dessous de nous pour remplir leur engin avec une bonne grosse pompe bien sonore. C’est aussi ça la vie nomade… Pesé c’est enfin le site d’une célèbre distillerie de canne à sucre, qu’on ne transforme pas en rhum ici mais en « seco ». Nous sommes allés tenter notre chance mais les visites n’ont pas repris depuis la pandémie.

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Ci-dessus : Roberto sur son terre-plein. Nuit tranquille entre 22h (passage de la police) et 6h (début du pompage)
Ci-dessous : champs de canne à sucre au bord de la route et bouteilles du produit fini (seco)


3. Los Santos

Comme nous l’apprend le petit musée de la municipalité, cette ville de nature rebelle a été la première à autoproclamer son indépendance de la couronne espagnole le 10 novembre 1821, entraînant par contagion l’ensemble du pays en moins de 3 semaines (le coronavirus a fait moins bien) puisque le 28 du même mois tout était signé. Une copie du document est fièrement affichée dans ce musée aux côtés d’une cuisine fin XIXè reconstituée et dans un joli jardin avec vue sur l’église elle-même pleine de charme.

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4. Parita

Cette ville possède la seule église du pays dont le clocher est au-dessus de la porte et non pas dans un angle pour assurer sa stabilité. Impossible de voir l’intérieur, c’était fermé et en plus la pluie commençait à tomber fort.

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5. Nata

Encore une église mais pas n’importe laquelle : construite en 1522, elle serait la plus ancienne des Amériques côté Pacifique. Bâtie dans la douleur par des esclaves amérindiens qui ont intégré, peut-être pour se consoler, plein de symboles de leur propre religion dans les sculptures catholiques : nombreux motifs floraux et fruitiers, présence de serpents à plumes, etc. Quelques fresques murales dans le centre-ville aussi, mais la pluie battante nous a poussé, là aussi, à repartir assez vite.

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Façade ensoleillée à notre arrivée mais le ciel ne présageait rien de bon !
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Intérieur tout en bois, qui parait assez frêle comme ça mais a pourtant bien résisté au temps
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Un rien de street art aussi
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Sortis de la péninsule d’Azuela, nous remontons vers Panama City. Mais pas question de s’immerger de suite dans la fournaise de la capitale, nous prenons le chemin des écoliers et allons vers El Valle, un village entouré de montagnes situé à 600 m d’altitude. Mais ça c’est pour le prochain article !

Panama Ouest
Notre parcours un peu erratique dans l’Ouest du Panama. En version zoomable ici

80. San Francisco et la côte Pacifique

Après quelques semaines d’errance dans des villes de taille moyenne et des terres plutôt désertiques, nous rejoignons la troisième ville préférée des Français aux États-Unis et le plus grand océan de la planète, que nous allons longer par la côte Ouest du pays. Le contraste est saisissant.

San Francisco sans brume

Contrairement à ce qui se raconte ou qui se chante, San Francisco n’est pas toujours plongée dans le brouillard. Certes lors de notre arrivée sur les grands ponts du Nord-Est le ciel était un peu couvert, mais cela s’est rapidement dégagé et nous avons profité d’un beau soleil pour notre première journée ici. Nous avons garé Roberto dans une petite rue proche du centre et nous sommes partis à pied prendre le pouls de la ville, sans chercher d’emblée à voir les attractions majeures. Tous les quartiers ne se ressemblent sans doute pas, mais celui de Mission District était plutôt agréable avec ses demeures victoriennes multicolores bordant des rues vallonnées jalonnées de palmiers, ses espaces verts bien occupés en ce dimanche et ses églises-missions témoignant de l’ère espagnole. Car la ville n’est américaine que depuis 1848, vous savez, l’année où Victor Auguste Poulain a créé la célèbre marque de chocolat alors qu’il n’avait que 23 ans et qu’il n’avait été que 3 ans à l’école comme quoi on peut s’en sortir sans mais ça n’a rien à voir avec San Francisco. Nous avons trouvé aussi de jolies fresques murales dans ce quartier, notamment dans des ruelles dédiées mais aussi sur des façades entières de maisons comme sur les 5 étages de cette Maison de la Femme, centre communautaire de soutien à la cause féminine créé en 1971. Au total nous aurons parcouru presque 8 km avec des dénivelés importants vu le relief de la ville, une vraie randonnée !

Arrivee a San Francisco par le Bay Bridge
Arrivée à San Francisco par le Bay Bridge
Decouverte de larchitecture de la ville
Découverte de l’architecture de la ville
On les appelle les Painted Ladies
On les appelle les Painted Ladies
La Mission Dolores
La Mission Dolores
Vues de linterieur
Vues de l’intérieur
Espaces verts tres prises en ce dimanche
Espaces verts tres prisés en ce dimanche
Halloween en preparation partout
Halloween en préparation partout
Les couleurs vives du quartier rappellent le Mexique
Les couleurs vives du quartier rappellent le Mexique
Plusieurs ruelles dediees au street art
Plusieurs ruelles sont dédiées au street art
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Ici la Maison de la Femme
La Maison de la Femme
Une autre ruelle un peu plus loin
Une autre ruelle un peu plus loin

San Francisco : les classiques

Cette fois nous jouons les touristes de base en allant visiter les grands classiques de la ville : l’emblèmatique Golden Gate Bridge, ses piliers géants de 230m de haut et sa robe orange si caractéristique ; le Quai des Pêcheurs, ancien port de pêche reconverti en quartier touristique avec ses restaurants (nous avons craqué pour un excellent fish & chips), ses musées (dont le Musée Mécanique, dédié aux jeux d’arcade, boîtes à musique, testeurs d’amour ou de muscles et autres flippers du siècle dernier) et ses « sea-lebrities » : une colonie d’environ 300 otaries qui a élu domicile sur quelques pontons du port ; le quartier de Russian Hill avec ses rues très en pente où les voitures garées sont à la limite de basculer tandis qu’au contraire les antiques cable-car y semblent très à l’aise ; et Chinatown où vit la plus importante population chinoise des USA, qui permet de voyager un instant à l’autre bout du Monde. Demain nous avons rendez-vous avec Alcatraz : ne trouvez-vous pas que nous sommes parfaits comme touristes ?

Selfie incontournable devant le Golden Gate Bridge
Selfie incontournable devant le Golden Gate Bridge
Le Quai des Pecheurs et toutes ses attractions
1. Le Quai des Pêcheurs et toutes ses attractions :
Navires de guerre a visiter Fish Chips sur le port
Navires de guerre à visiter – Fish & Chips tout frais sur le port
Les otaries du quai
Les otaries du quai 39, où elles ont élu domicile (certaines partent pour l’été mais pas toutes)
Le Musee Mecanique
Le Musée Mécanique
La Coit Tower et son panorama
2. La Coit Tower, son panorama,
Les rues tres pentues qui y menent
et les rues tres pentues qui y mènent. Je n’irais pas y garer Roberto !
Le quartier Chinois
3. Le quartier Chinois
Meme sans la banderole il est inratable
Même sans la banderole, il est inratable…
car tellement typique
…car tellement typique !
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Fabrique ancestrale de gateaux de la fortune
Nous visitons une fabrique ancestrale de « gâteaux de la fortune »
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A l’intérieur, un ruban avec d’un côté une série de chiffres que beaucoup jouent au loto (avec succès d’après une étude !) et de l’autre un message personnel. Manifestement, ils sont au courant que ma nouvelle carte bancaire est en chemin… mais comment font-ils ?!
Et retour vers le parking en cable car
4. Et les célèbres cable-cars, que nous avons empruntés pour le retour.
Nous y reviendrons un peu plus loin.
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Nous avons tout de même eu le temps d’observer le manège des employés qui retournent la voiture lorsqu’elle arrive en bout de ligne, car un seul sens de circulation est possible
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Un jour de prison ferme

C’est comme pour aller voir son grand frère aux Baumettes : il faut s’inscrire pour la visite d’Alcatraz, l’établissement pénitenciaire le plus célèbre des États-Unis et la fierté de San Francisco. Mais à l’inverse de la prison marseillaise qui n’a ouvert que quelques jours, pour 2 ou 3000 visiteurs et qui a ensuite été démolie, soutirant au passage 4,5 millions d’euros aux contribuables hexagonaux, ici aux USA on a le sens des affaires : la prison a été réhabilitée, une compagnie maritime a reçu l’exclusivité pour les traversées depuis le port de SF en échange d’on devine quoi et on a créé un produit bien emballé qui attire 2 millions de touristes et génère chaque année 4 millions de dollars de bénéfices. Cherchez l’erreur… Ok, ils avaient Al Capone alors que les Baumettes ont dû se contenter de Mémé Guérini, mais ça ne suffit pas à expliquer la différence.

La baie embrumee de SF donne lambiance pour la visite dAlcatraz
La baie embrumée de San Francisco donne l’ambiance idéale pour la visite d’Alcatraz
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Une visite bien organisée donc, à l’américaine avec un bateau qui part chaque demi-heure, une traversée dans la brume du matin qui permet de voir l’île se dégager progressivement, un ranger chauffeur de foule à l’arrivée puis une visite au choix libre avec audioguides ou en troupeau avec guide tout court. Nous avons préféré la première solution, d’autant que le guide était francophone. Nous parcourons les différents secteurs de la prison tout en écoutant les descriptions et témoignages d’anciens gardiens et détenus. Nous frémissons devant l’exiguïté et l’austérité des différentes cellules, des « classiques » pour prisonniers sages jusqu’au « trou » pour les plus récalcitrants. On nous raconte bien sûr l’histoire de l’évasion la plus célèbre, bien retracée au cinéma, où 3 détenus se sont évadés en agrandissant en secret la minuscule grille d’aération pour accéder au couloir technique derrière les cellules, retardant la découverte de leur cavale à l’aide de fausses têtes placées sur leurs oreillers. Ils n’ont jamais été retrouvés. La version officielle dit qu’ils se sont noyés. Juste pour ne pas perdre la face.

Audioguide a loreille nous nous immergeons dans le quotidien des detenus
Audioguide à l’oreille, nous nous immergeons dans le quotidien des détenus. De l’inventaire d’arrivée
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à la vie dans les cellules « ordinaires » (au fait, savez-vous à quoi servait le boitier à gauche ?)
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en passant par la cuisine, plutôt bonne et abondante, et les douches, toujours chaudes,
parce qu’il fallait ne pas donner envie aux prisonniers de partir !
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Dans ce bloc bien nommé, on emprisonnait ceux qui ne respectaient pas les règles : plus de sorties,
plus de douches chaudes, et, s’il récidivaient, c’était le « trou » (à droite) : plus de lumière !
Quelques htes clbres
Bon, ce n’était pas non plus des tendres. Ici quelques hôtes célèbres
Et une evasion dans tous les esprits
L’évasion la plus célèbre de la prison, merci le cinéma, est aussi bien expliquée que mise en scène
Taux dincarceration selon les pays source frstatistacom
Honnêtes (on n’en attend pas moins ici !), ils n’hésitent pas à rappeller
que le pays des libertés est aussi celui qui emprisonne le plus

Le seul endroit au monde

En n’y prenant garde, on pourrait passer à côté du Cable Car Museum, l’imaginant à tort comme un hangar vieillot abritant vieux wagons et vitrines poussiéreuses. Il s’agit au contraire d’un endroit passionnant et tout à fait vivant. C’est en effet avant tout le cœur de la machinerie étonnante qui fait se déplacer dans les rues de la ville la quarantaine de voitures en bois qui ne disposent d’aucun moteur. Pour avancer, elles doivent s’accrocher à des câbles qui circulent à longueur de journée sous les routes à l’aide de leviers savamment manipulés par le chauffeur appelé « gripman ». 23 lignes ont été mises en service entre 1873 et 1890, avant d’être remplacées petit à petit par des tramways. Mais grâce à l’action d’un comité de sauvegarde, 3 lignes ont pu être restaurées et mises en service sur les rues les plus pentues du centre-ville, couvrant un parcours cumulé d’un peu plus de 8 km. San Francisco est la seule ville au monde à posséder encore de tels transports en commun. Le musée permet bien sûr de comprendre comment tout ça fonctionne, de l’agrippage des câbles à la résolution ingénieuse des problèmes de croisements et de virages. Dans l’ambiance sonore mais tellement vivante des moteurs qui entraînent les câbles des 3 voies via de grandes roues. Le musée qui décidément ne ressemble à aucun autre sert aussi d’abri à toutes les voitures la nuit.

Le musee des celebres cable cars
Le « musée » des célèbres cable cars
est aussi le lieu ou tous les cables sont mis en mouvement
est aussi le lieu où tous les câbles sont mis en mouvement
On apprend tout sur le systeme dentrainement
On apprend tout sur le système d’entraînement
Bien sur on trouve quelques reliques
Et bien sûr on y trouve quelques reliques
du reseau mis en service en
…du réseau mis en service en 1873

La force est dans la fontaine

Ne serait ce pas Maitre Yoda
Mais que fait donc là Maître Yoda ?

Devant un ensemble de bâtiments modernes dans ce quartier vert de San Francisco, on aperçoit une silhouette familière. Mais oui, c’est bien Yoda, le maître Jedi, sous la forme d’une modeste fontaine qui ne reflète en rien la force qui est en lui, mais annonce que nous sommes bien chez Lucas Films. Nous collons nos yeux aux portes vitrées du hall d’accueil. La secrétaire nous confirme que nous pouvons en faire le tour, mais que nous n’avons que 15 minutes parce que ça va fermer. Ce sera suffisant pour examiner les figurines de toutes tailles qui décorent cette grande pièce. Je ne crois pas avoir besoin de légender les photos… La Silicon Valley n’est pas très loin d’ici, nous aurions pu tout aussi bien traîner nos basques chez Apple, Intel, Google, Hewlett-Packard, eBay ou Yahoo. Mais la force n’était pas avec nous pour faire ce détour.

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Dans le hall d’accueil de Lucas Films, quelques « goodies »
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Dernières lueurs du soleil à SF

Nous retournons au parking où nous avons dormi la veille, juste au sud du Golden Gate Bridge. Un bon endroit pour assister au coucher du soleil. Mais finalement pas un bon endroit pour dormir. Nos rideaux à peine tirés, vers 21h, nous devinons des phares braqués sur nous. Personne ne vient frapper à notre porte mais un haut-parleur annonce que nous ne sommes pas autorisés à passer la nuit ici, puis la voiture repart. Pas d’interdiction explicite pourtant, mais nous devons partir. Nous passons de l’autre côté du pont, dont le triste éclairage nocturne est très loin de ce qu’on voit sur les cartes postales, pour rejoindre une aire un peu plus fréquentée, un peu plus proche de la circulation, mais connue pour être autorisée. Nous passerons finalement une nuit relativement tranquille. Réveil dans la brume le matin. Nous tentons 2 petites randonnées dans le secteur en attendant que ça se lève (vers midi nous disait la météo) puis décidons de quitter la ville vers 15 heures, estimant que notre programme de visites était suffisant et que le brouillard toujours présent ne nous donnait pas envie de « faire du rab ».

Coucher de soleil sur le GGB
Coucher de soleil sur le Golden Gate Bridge

Number One… c’est à voir !

Nous suivons désormais la route numéro 1 qui longe toute la côte ouest de la Californie. Contrairement au littoral français, elle est assez sauvage et l’on peut parcourir plus de 100 km sans rencontrer la moindre ville. Elle est bordée de nombreuses plages, qui attirent davantage les surfeurs grâce à de belles zones de rouleaux que de baigneurs qui doivent affronter des températures entre 12 et 18°C. Ces courants froids attirent aussi des brumes nocturnes et matinales, comme nous l’avons constaté. Les campeurs potentiels s’étant peut-être montrés envahissants par le passé, toutes les aires le long de cette route n°1 sont interdites au stationnement nocturne, ce qui ne fait pas notre affaire. Si l’on termine par le fait que le carburant en Californie est l’un des plus chers des États-Unis, nous ne sommes pas vraiment incités à rester dans la zone. Mais nous sommes là, alors visitons et forgeons-nous notre propre opinion.

La route numero
La route numéro 1 de l’état de Californie, brouillardeuse à souhait

Les râleurs de Santa Cruz

Le grand ponton de Santa Cruz
La baie de Santa Cruz

A l’approche du grand ponton s’élançant dans la baie de cette petite cité balnéaire, on entend des bruits bizarres et répétés. La ville étant réputée pour avoir une population des plus à gauche et des plus contestataires du pays, assisterions-nous bientôt à quelque réunion politique animée ? Mais le ponton de bois, lorsqu’on s’y avance, semble désert. Le panneau interdisant à la fois les chiens, l’alcool, les vélos et les skateboards pourrait bien avoir aussi fait fuir les touristes et les politiciens en herbe, mais la moyenne ou basse saison est aussi une bonne explication. Sur le ponton, et au-dessus aussi, les mouettes, goélands et autres pélicans passent en nombre, sans être toutefois particuilièrement bruyants. En fait, plus l’on s’approche et plus le bruit vient manifestement du dessous. Il faut alors se pencher un peu pour apercevoir toute une colonie d’otaries, la moitié dans l’eau et l’autre se prélassant sur les poutres qui relient les poteaux, ce qui correspond d’ailleurs au partage de leur temps dans la journée. Tout ce petit monde, des mâles en majorité d’après le panneau informatif – non je ne suis pas allé vérifier, est très bruyant et ne cesse d’aboyer. Impossible de savoir s’il s’agit d’un débat d’idées de gauche, d’une conversation sur les spots alimentaires du jour ou d’une simple lutte de mâles dominants pour conserver une place au sec pendant que les autres tentent désespérément de grimper. A quand le langage « Otarie » dans Google Traduction ?

pas tres achalande A cause des panneaux
Le grand ponton n’est pas très achalandé. Les panneaux seraient-ils trop dissuasifs ?
A la recherche de lorigine des bruits
Claudie à la recherche de l’origine des bruits : fausse alerte
Cest au dessous que ca se passe
En fait, c’est sous le ponton que ça se passe
Certains sont actifs et dautres plutot cool
Près d’une centaine d’otaries vivent là. Certaines sont très actives et d’autres plutôt cool

Capitola, une histoire haute en couleurs

Nous nous sommes arrêtés dans cette petite cité balnéaire au sud de Santa Cruz pour aller jeter un œil aux appartements multicolores d’une résidence hôtelière sur la plage. L’éclairage du soir, en contrejour, étant décourageant pour les photos, nous décidons de passer la nuit sur place. Au matin, si le soleil venait cette fois du bon côté, il était bien voilé par la brume épaisse que nous avions oubliée. Ça ne fait rien, le spectacle restait assez photogénique, surtout avec la colonie d’oiseaux de mer stationnée devant, que je me suis amusé à faire s’envoler.

La Cour Venitienne
La « Cour Vénitienne » de Capitola
A

Une petite recherche sur l’histoire du lieu nous apprend que l’activité initiale de pêche ayant périclité, le propriétaire du terrain au bord de la plage décida de le louer. Son locataire voulait le cultiver, mais finalement laissa s’y installer les tentes des touristes qui fréquentaient la plage :  la première station balnéaire de la côte ouest était née avec le « Camp Capitola ». Le succès fut tel que le proprio récupéra rapidement son terrain et construisit les mignons petits appartements actuels dans un style dit « méditerrannéo-hispano-missionnaire », mais que les locaux appelèrent « cour vénitienne ». Le nom est resté et le lieu est désormais inscrit au registre national des lieux historiques.

Maintenant le Capitola Beach Hotel
Le vrai nom actuel est le Capitola Beach Hotel, moitié hôtel classique moitié appartements à louer

Internet nous apprend aussi que la ville a été en 1961 l’objet d’une attaque inhabituelle d’oiseaux de mer, devenus agressifs en raison d’une algue toxique qu’ils avaient ingérée. Et que c’est cette histoire qui a décidé Hitchcock, hôte régulier de la ville voisine, à tourner son film.

Lambiance tourne au cauchemar
L’ambiance tourne au cauchemar, non ?

Finalement, j’ai peut-être pris un risque en courant après les oiseaux…


Number One… c’est confirmé !

Le brouillard matinal était bien au rendez-vous pour nous accompagner presque tout au long de cette Route N° 1 de l’état de Californie, mais il n’a pas été si gênant et s’est même révélé être un atout. Sans jamais rendre la circulation dangereuse sur cette route longeant sur plus de 100 km le bord de falaises abruptes, il a donné au contraire une ambiance évanescente au paysage, faisant surgir çà et là de jolies petites plages entourées de cactées colorées, des rochers hérissés d’oiseaux et bouquets d’herbe de la pampa. Lorsque la route s’est enfin mise au niveau du littoral, tandis que la brume s’était un peu écartée au large, nous avons côtoyé des plages couvertes de lions de mer alanguis sur le sable. Après une chasse intensive vers la fin du 19ème siècle, ils avaient totalement disparu du paysage, et c’est un miracle qu’une petite colonie de rescapés sur une plage isolée de Basse-Californie ait pu reconstituer l’espèce dans la région. Maintenant protégée, elle peut profiter de ses jolies plages en toute sérénité tandis que les humains sont confinés derrière des barrières. Un juste retour des choses.

California La route dans la brume
Bon, ça, ça ne change pas : la route Number One est toujours dans la brume
Les paysages se decouvrent au dernier moment
Mais quand ça se lève… des paysages magnifiques se découvrent au dernier moment,
Les plages ont des couleurs etonnantes
les plages ont des couleurs étonnantes,
Plus de cent km de corniche
et la centaine de kilomètres en corniche est un régal
Une plage notariste
Voici une plage très fréquentée… Comment dire… une plage « notariste » ?

So American

Au gré de notre route, nous faisons parfois quelques trouvailles improbables, qui nous semblent inenvisageables dans un autre pays que les États-Unis d’Amérique. En voici trois, trouvées étonnament dans un même lieu à consonnance hispanique : San Luis Obispo

  • La Bubble Gum Alley : c’est une petite ruelle en plein cœur de la ville dont les murs sont depuis les années 50 entièrement couverts de chewing-gums. Il y a bien eu deux nettoyages complets dans les années 70, mais le phénomène est réapparu… Une troisième séance de karscher a été proposée 20 ans plus tard, mais de nombreuses voix s’y sont opposées. Car malgré son caractère peu ragoutant, la scène attire malgré tout pas mal de touristes. Dont nous, avouons-le !
Bubble Gum Alley
La Bubble Gum Alley
  • Le Madonna Inn : c’est aussi une institution de la ville. Cet hôtel-restaurant figure parmi les plus kitsch que l’on connaisse. Le décor est criard à souhait, les couleurs ne sont pas en reste malgré le rose qui domine. Chacune des 110 chambres a son propre thème, du safari à l’homme des cavernes en passant par le nid d’amour et le rocher de la jungle. Nous n’avons pas visité les chambres, mais beaucoup sont en photo sur leur site internet. Mais le rez-de-chaussée était bien suffisant, et surtout les toilettes masculines avec cet urinoir-cascade tout à fait déroutant. Au fait, rien à voir avec la star du show-bizz, Madonna c’est le nom de famille des proprios.
Le Madonna Inn
Le Madonna Inn
Le restaurant
Le restaurant
Les escaliers
Les escaliers
Les toilettes
Les toilettes
Et la boutique tout est kitsch
Et la boutique. Tout est kitsch, vous dis-je, tout !
  • La mise en garde qui tue : Que diriez-vous si vous étiez obligé d’apposer sur votre voiture une affichette de mise en garde sur tous les risques occasionnés par la conduite automobile, cancer lié aux gaz d’échappement compris. En tout cas l’état Californien le fait. Heureusement pas sur tous les véhicules. Celui que nous avons repéré était peut-être un véhicule de location. Mais quand même. Allons-nous voir bientôt des photos d’accidentés de la route scotchées sur les pare-brises ?
La mise en garde qui tue
Manque ou excès de mesure…
  • Les Twinkies : il s’agit d’une pâtisserie typiquement américaine qui s’exporte timidement aux pays alentour. Rien de spécifique à San Luis Obispo donc, mais c’est là que nous l’avons découverte. Cette génoise fourrée à la crème, vendue généralement par deux, est une institution aux USA depuis 1930. La faillite de l’entreprise fabricante en 2012 a créé une véritable panique, avec des ventes des stocks restants à prix d’or sur eBay, des moqueries de la part du Mexique dont les propres usines n’étaient pas touchées et qui malicieusement proposait à ses ressortissants de faire le bien en offrant un twinkie à un américain… Mais qu’a donc ce gâteau de si extraordinaire au point de créer cette panique ? Eh bien il est, selon Wikipedia, « l’archétype de l’aliment contenant des ingrédients malsains et dénué de toute valeur nutritive ». De fait, tout ce qui pouvait freiner la conservation comme les œufs ou le beurre présents initialement a été remplacé par des produits chimiques (39 ingrédients au total) au point de rendre le produit quasiment impérissable. Les créateurs du film Wall-E s’en sont même amusés : dans le film, se déroulant 700 ans après que les hommes aient quitté la Terre, le petit robot sort d’une boîte un twinkie qui semble intact pour l’offrir à son ami cafard. La dégustation était obligatoire pour se faire une idée. L’un de nous deux n’a pas aimé et ce n’était pas Claudie…
Les fameux Twinkies
Les fameux Twinkies. 190 Kcal chaque …sans l’enrobage chocolat

Votre mission si vous l’acceptez…

C’était un peu le langage que tenaient les prêtres évangélistes des premières missions espagnoles auprès des Indiens Chumash dont ils occupaient le territoire et après que les soldats aient détruit leurs maisons, leurs lieux de culte et massacré un grand nombre d’entre eux. Alors, comme dans les interrogatoires policiers où alternent le bon et le méchant, les prêtres ont joué le rôle des gentils et proposé aux indiens qui n’avaient plus de maison d’être hébergés dans la leur, d’être nourris et éduqués (à l’occidentale bien sûr), en contrepartie d’un sérieux coup de main pour l’agrandissement des locaux et d’une adhésion à la foi chrétienne. Tout ça était bien enrobé et les indiens n’avaient plus trop le choix. L’opération a été un succès selon les organisateurs… mais les Chumash ne sont plus aujourd’hui qu’une poignée d’individus sous aide alimentaire tentant de se reconstruire dans une unique réserve. Pour autant, la Mission Purisima de Lompoc n’est pas un lieu triste, personne n’y a été exterminé. Elle est la mieux restaurée des 21 missions espagnoles de la Californie et la vie de l’époque y est bien mise en scène. Un bon petit plongeon dans l’histoire.

Du beau monde sur le parking
Avant toute chose, parlons du parking : 3 américaines, 1 anglaise et un bel italien : du beau monde, non ?
A
La Mission Purisima
La Mission Purisima, de Lompok (Californie)
Les exterieurs
Les extérieurs, plutôt bien restaurés
O
Les interieurs
Les intérieurs, des lieux de prières aux logements et pièces à vivre
A
Les indiens Chumash heureux detre convertis
Les indiens Chumash heureux d’être convertis. Mais ce ne sont pas eux qui ont fait le dessin. Je vous fais un dessin ?

Téléportation

A la conquete de lEst
Un paysage urbain pas très californien

Devant le pare-brise de Roberto apparaît un paysage étrange, comme un air de déjà-vu : des maisons à colombages, des toureiles aux toits pointus, des moulins à vent et même une silhouette agenouillée sur son rocher qui nous paraît familière. La Petite Sirène de Copenhague aurait-elle pris quelques vacances ici aux États-Unis ? Un panneau indicateur confirme que nous sommes à Solvang, Californie et non pas dans la capitale du Danemark. Une sorte de Danishtown, colonisée par des émigrés scandinaves en 1911 et qui ont fortement pris racine ici, mais pas au point d’en oublier leurs coutumes. Encore que les menus des restaurants proposent davantage de hamburgers que de smørrebrød. Ça s’appelle de l’assimilation.

Larchitecture laisse planer un doute
L’architecture est typique …mais pas d’ici !
Tous les rois du Danemark sont la
Tiens! Tous les rois du Danemark sont là…
Et meme la Petite Sirene
Et même la Petite Sirène. Oui mais ce n’est pas Copenhague, c’est Solvang, c’est écrit !

El Camino Cielo

Cela faisait un moment que nous dormions en ville la nuit. Car bizarrement, et j’en ai déjà parlé un peu plus haut, alors que la longue route côtière est en grande partie en pleine nature, les possibilités de passer la nuit au voisinage sont rares. Mais là, sur les hauteurs de Santa Barbara, nous repérons une forêt nationale, a priori accessible au public, avec quelques spots repérés par des voyageurs nomades précédents. Des panneaux indiquent que la route est fermée pour cause de non entretien, mais les commentaires de nos prédécesseurs nous encouragent à passer outre, affirmant que « ça passe » et que le chemin est juste cahoteux. Nous nous lançons donc sur cette route dont une longue partie est terreuse et ornièreuse, appelée Forest Route 5N12 par les Américains mais beaucoup plus poétiquement Camino Cielo par les Mexico-Espagnols. Roberto s’en sort plutôt bien malgré son absence d’équipement pour le tout terrain et notamment de 4X4 et se hisse lentement mais sûrement vers les sommets de cette forêt. Avec la double récompense de trouver un peu de goudron et surtout une vue magnifique, avec à nos pieds l’Océan Pacique qui va se transformer au cours de la nuit en mer de nuages (le voilà notre fameux brouillard matinal !). Nous avons dormi comme des loirs, la tête dans les étoiles et les pieds dans les nuages. Et imaginez le spectacle au réveil, dont les photos ne donnent qu’une petite idée.

Contraintes techniques
Nonobstant les contraintes techniques,
Roberto en el Camino Cielo
Roberto parvient à se hisser sur le « Chemin du Ciel »
A
Quelle route ! Quel spectacle !
Nuit la tete dans les nuages
Et une nuit tellement paisible, la tête dans les étoiles et les roues dans les nuages

Nous restons ce dimanche dans la forêt, un peu plus bas pour profiter de l’ombre. Nous retrouverons la côte et l’agitation demain, à Santa Barbara. A bientôt pour la suite !

parcours du au octobre
Parcours du 1 au 9 octobre