130. Grèce, suite et fin

Après une pause-enfants de 3 semaines, nous retrouvons Roberto qui devait s’ennuyer un peu. Il faut être nomade pour comprendre avec quel plaisir nous retrouvons notre petite maison sur roues, toutes nos affaires à portée de main, un lit confortable et une mobilité sans égal. Nous reprenons de suite la route, appréciant au passage le poste de conduite en hauteur, idéal pour mieux apprécier le paysage tout en donnant une impression de sécurité.


À la recherche d’un peu de fraîcheur

Nous nous dirigeons d’emblée vers les montagnes afin d’échapper aux températures caniculaires qui nous accueillent. Après quelques hésitations pour trouver le combo idéal ombre + altitude + vent, nous trouvons notre bonheur dans une zone parsemée d’éoliennes, en gardant une distance raisonnable pour ne pas se trouver sur la trajectoire d’une pale qui se détacherait. Une chance pour un million, mais admettons … comme dirait Bigard. La nuit s’est confirmée aussi tranquille que la solidité des pales, ce qui nous a permis de récupérer notre jetlag (1 heure…)

Restant en altitude, nous suivons une jolie route bordée de sapins, traversant toutefois des secteurs incendiés quelques années auparavant. Ces troncs noirs tout tordus sont une vision assez triste, mais les petits buissons verts qui se reforment à leur base rassurent sur la résilience de la nature. Nous nous arrêtons pour la fin d’après-midi et la nuit sur une grande aire de pique-nique dans une clairière où quelques grands épicéas font de l’ombre. Malgré les 800 m d’altitude, il fait encore 35°C à 16h. Quelques chiens autour de nous viennent creuser un peu le sol pas loin de Roberto et s’y allonger dans la terre un peu moins chaude. Tout en semblant guetter d’un œil ou d’une oreille une éventuelle proposition de nourriture.


Le Monastère de Lucas le Bienheureux

Perché sur une colline au milieu des champs d’oliviers, ce monastère classé à l’Unesco est dédié à l’ermite grec Loukas venu vivre ici dès son adolescence. Très inspiré par les lieux, il a développé des pouvoirs de prophétie et de guérison qui ont apporté de la notoriété (et donc des fonds) au monastère, et la reconnaissance du pape qui a canonisé notre ermite. Nous découvrons un bel ensemble de bâtiments du XIIe siècle, avec cette architecture typique que nous rencontrons depuis un moment et que vous retrouverez sur les photos. Dans une jolie crypte aux voûtes couvertes de fresques, Loukas le Bienheureux accueille toujours les visiteurs. Enfin on espère qu’il y est toujours, on n’a pas soulevé le couvercle…


Arrêt Mont Parnasse

J’ai bien failli vous dire que cette station de ski, la plus grande de la Grèce, n’avait rien à voir avec le quartier parisien. Mais en fait si ! C’est fou comme tout vient du Grec. Le quartier de Paris aurait pris le nom de la montagne grecque à l’initiative d’étudiants facétieux du quartier latin qui lui trouvaient une certaine similitude avec un gros tas de gravats abandonné là. En cette période estivale, nous sommes seuls sur un très grand parking pour profiter d’une belle vue et des 24°C liés aux 1820m d’altitude, alors que les autres touristes rôtissent sur les plages à 38°C. Nous allons rester là un jour et demi pour nous reposer, rattraper quelques papiers en retard et observer un peu la nature.


Makrinitsa village de pierre

Nous découvrons là un adorable petit village exclusivement piéton entièrement construit en pierre, des rues pavées inégales aux toits de lauzes parfaitement taillées. Malgré la haute saison, la fréquentation touristique est modeste, peut-être freinée par la rareté des places de parking. De jolies boutiques de souvenirs et de belles terrasses de restaurants avec vue splendide sur la ville de Volos 700m plus bas sont pourtant bien accueillants.


Tout va à Volos

Encore une nuit tranquille et fraîche à 1200 m d’altitude, sur l’un des parkings de la station de ski du Mont Pelion (ça vient du Roi Pelée, père d’Achille dans la mythologie). Nous décidons de pousser 20 km plus loin jusqu’à une cascade renommée. Au lieu-dit, nous ne trouvons qu’un amoncellement de gros rochers et quelques bulldozers laissant à peine passer le flux d’un ruisseau. Déception. D’où le titre de ce chapitre.

Étudiant la carte pour reprendre notre route, nous nous apercevons que notre destination suivante nécessite de tout refaire en sens inverse : les 20 km jusqu’à notre station de ski, puis encore 30 jusqu’à la ville de Volos qui semble centraliser, à l’image de l’expression qui sied à Rome, toutes les routes de la région. D’où le titre de ce chapitre.

Volos est une grande ville portuaire sans grand intérêt touristique. Elle a tout de même l’intérêt, pour ceux qui s’intéressent à la mythologie grecque, d’être le point de départ de Jason et de ses Argonautes à la quête de la Toison d’Or. Deux maquettes de leur navire l’Argo sont exposées près des quais : l’une en métal sur un petit rond-point, et l’autre plus grande en bois que nous n’avons jamais trouvée. Décidément, ce n’est pas notre jour. D’où le titre de ce chapitre.

Nous terminons cette grande matinée peu fructueuse dans un tsipouradiko, un genre de restaurant typique de la ville où les locaux viennent depuis plus d’un siècle consommer un tsipouro accompagné de mezze. Le tsipouro est l’autre alcool typique de la Grèce. Contrairement à l’ouzo, il provient d’eau de vie de raisin. On nous le sert sous forme de mignonette, à verser sur des glaçons. Mais oh surprise, la boisson prend alors un aspect laiteux… La dégustation confirme le goût anisé. Nous aurait-on servi de l’ouzo ? Il est pourtant bien écrit Tsipouro sur la bouteille ! Renseignement pris, il y a deux tsipouros : le turc, anisé, et le grec, non anisé. C’est donc bien le premier qu’on nous a servi. Une déception de plus aujourd’hui. D’où le titre de ce chapitre.

Le menu tsipouro + 2 mezzé est à 5 €, ça va non ? Ci-dessus et ci-dessous les mezzé qu’on nous a servis

Nous n’en attendions pas tant… nous avons commandé aussi 2 plats principaux (moussaka et salade de poulpes) que nous avons eu un peu de mal à finir !


Dame nature


Un calme cholérique

Nous visitons ce matin de bonne heure le village de Palaios Panteleimonas, perché à 500m d’altitude sur les flancs du Mont Olympe et face à la Mer Égée. Il a été fondé au XIIIe siècle par des habitants de la ville côtière de Platamon juste au-dessous, qui souhaitaient échapper ainsi à l’épidémie de choléra en cours. Ils ont commencé par ériger une église dédiée à St Pantaléon, deux précautions valant mieux qu’une. Un peu isolé, le village est resté ainsi hors du temps et nous offre une bonne idée de l’architecture de cette époque. Le problème comme toujours est que l’arrivée massive des touristes a détourné les habitations de leur fonction initiale, les transformant peu à peu en cafés, restaurants, pensions et autres Airbnb. Seule une quarantaine d’habitants est recensée à l’année, finalement décimée par une épidémie … de touristes. L’expression choisir entre la peste et le choléra viendrait-elle de là ?

C’est sans vergogne que nous avons marché sur les pas de nos prédécesseurs et visité ce joli village, quasi désert avant 9h du matin. Le seul endroit qui comportait un peu d’animation était la place de l’église, dont les portes ouvertes laissaient diffuser les chants orthodoxes de la célébration en cours. Nous nous sommes assis pour prendre un petit café et observer la population arriver peu à peu dans cette ambiance inspirante et calme. Un joli moment comme on les aime. Au moment de repartir vers 10h, les petites rues avaient déjà changé. Boutiques ouvertes, tables des restaurants dressées, tout était prêt pour accueillir le flot de touristes qui commençait à arriver. L’avenir est à ceux qui se lèvent tôt, c’est sûr.


Vers le domaine des dieux olympiques

La ville de Litochoro est le point de départ pour les randonnées vers le Mont Olympe, la plus haute montagne de Grèce. Pour atteindre le point culminant du pays (Mont Mytikas, 2917m), il faut tout de même marcher 10h30 et une vingtaine de kilomètres en pente forte, un peu trop pour nos jambes soixantenaires. Nous nous contenterons de flâner dans la ville et d’une petite randonnée de quelques kilomètres autour du coin que nous nous sommes trouvés pour la nuit à 1000m d’altitude. Litochoro est évidemment assez touristique, mais pas bondée pour autant. Nous avons bien aimé sa ravissante église orthodoxe et ses vues sur le Mont Olympe.

À savoir : l’Olympe a été déclarée réserve de biosphère par l’Unesco en 1981 et réserve des dieux par Homère en -800.

A savoir (bis) : Dans la mythologie grecque, le ciel et la terre ont été créés par un couple de dieux olympiens (Gaia et Ouranos) : dès le début, la mixité était respectée. Très forts ces Grecs.


Randonnées à risque


En vrac


Querelles d’outre-tombe

On a longtemps cherché la tombe de Philippe II de Macédoine, qui fit de cette région une grande puissance régionale capable de grignoter peu à peu la Grèce, puis une partie de l’Asie grâce à l’action poursuivie par son fils Alexandre le Grand. En 1977, des archéologues ont découvert à Aigai (près de l’actuelle Vergina), la première capitale du royaume de Macédoine, une nécropole comportant 11 tombes « cachées » sous un grand tumulus. Parmi elles, 4 tombeaux monumentaux, dont 2 inviolés, et recelant, outre les fragments osseux de leurs occupants placés dans de petits coffres, de multiples trésors. Les diverses investigations de l’archéologue en chef grec ont conduit à déterminer que le tombeau numéro II était celui de Philippe II de Macédoine. L’ensemble de la nécropole a été laissé sur place, aménagé pour la conservation et l’exposition au public. Un faux tumulus a été reconstitué au-dessus, l’ensemble formant le Musée des Tombes Royales, passionnant à visiter. Depuis, une partie de la communauté scientifique remet en question l’identification de la tombe de Philippe II qui serait plutôt dans le tombeau I alors que le tombeau II serait plutôt celui de Philippe III. A y perdre son Latin. Euh, son Grec.

Pour en savoir plus sur la contestation, lisez cet article du magazine Pour la Science


A waterfall is a succession of waterfalls

S’il fallait une démonstration de la supériorité de la langue de Molière sur celle de Shakespeare, la voilà. Cette traduction en Anglais de la phrase « une cascade est une succession de chutes d’eau » est pour le moins ridicule. Tout autant que d’avoir dû attendre d’arriver à Edessa en Grèce du Nord pour s’en apercevoir. Car oui, à Edessa, il y a des chutes d’eau de toutes sortes, et même des cascades. Elles seraient les plus grandes des Balkans, et les seules en Europe à être situées en zone urbaine. La chute la plus spectaculaire affiche une hauteur de 70m et débite 5 à 10 m3 d’eau par seconde. Ce qui est bien, c’est qu’on peut aller se placer juste derrière, entre elle et le rocher, sans recevoir la moindre goutte d’eau, et faire quelques photos sympathiques.


Baignoires naturelles

Le domaine privé de Loutra Pozar, proche de la frontière bulgare, a été aménagé autour d’un torrent dans lequel se déversent quelques sources chaudes avoisinant les 37°C. Les repérer n’est pas très difficile, les zones d’émergence étant en général entourées d’une petite bordure de galets pour former des baignoires individuelles, et occupées aux heures les plus chargées par des corps qui trempent.

Si aucun de ces bassins naturels n’est disponible, ou si l’on aime le contact humain, il reste les piscines payantes (3€/30mn) repérables à leur alignement d’adultes jeunes (25-35 ans) accoudés côte à côte sur leur margelles.

Nous avons préféré la première solution, en bénéficiant grâce à une nuit sur place des heures creuses du matin. De fait, vers 9h, seul un autre couple partageait le torrent avec nous, à plus de 20m de distance. Allongés dans l’eau chaude sur un lit de graviers, éclairés par le soleil matinal filtré par de grands arbres, nous avons profité de notre petit spa naturel, nous faisant chatouiller par les grappes de bulles qui remontaient régulièrement à la surface. Tout en profitant du bruit blanc produit par le vent dans les arbres et du bruissement du cours d’eau. Un vrai bonheur. Une détente absolue.

Pour qui voudrait se rafraîchir, la cascade toute proche est à disposition. Avoisinant peut-être les 15°C. Mais nous n’avons pas tenté, pas plus joueurs que ça…

En prime, quelques sentiers de randonnée autour du site mènent à des grottes (la seule devant laquelle je me suis présenté était fermée…), des cascades ou tout simplement permettent de remonter la gorge du torrent et de profiter de ses belles couleurs bleu-vert tout en admirant l’arrière-plan montagneux.

En surprime, tout ça était gratuit. La nuit était censée coûter 7 €, mais nous n’avons trouvé aucun guichet et personne n’est venu nous réclamer quoi que ce soit…


Thessalonique, retour en ville

Nous consacrons une journée complète à la seconde ville du pays, nous attendant à souffrir de la chaleur au cours de cette longue marche citadine. Mais non, un ciel un peu voilé a retardé l’envolée des températures et la brise marine a fait le reste. Nous avons parcouru au total une douzaine de kilomètres et découvert une cité agréable, sans pour autant être exceptionnelle. Ci-dessous une sélection de photos commentées de la journée.

Les parapluies : œuvre emblématique de la ville depuis 1997, année où Thessalonique a été la capitale européenne de la culture

La statue équestre d’Alexandre le Grand, qui a beaucoup fait pour la Macédoine, mais rien pour Thessalonique qui ne fut créée qu’après sa mort. Regardez bien les oiseaux sur la statue. Un tel homme ne pouvait se contenter de simples pigeons !


La tour blanche : un autre symbole de Thessalonique. Elle a été construite au XVe siècle par Soliman le Magnifique, mais n’est pas si blanche que ça. D’abord parce qu’elle a perdu la couleur que lui aurait peint un prisonnier pour acheter sa liberté. Mais aussi pour son passé peu glorieux de prison et de lieu d’exécutions.

Le quartier Ladadika : un des plus anciens marchés de la ville reconverti en bars et restaurants. C’est plutôt joli et tranquille le jour, mais probablement plus animé la nuit.


La place Aristote : le cœur piéton de la ville, elle possède bien évidemment une statue du grand philosophe grec. Bizarrement, j’ai vu un gamin s’y faire photographier avec son ballon de foot. Y a plus de respect !


Le marché Kapani, dans lequel on trouve de tout, y compris du mastic de Chios, très utilisé parait-il par les Grecs, notamment pour ses propriétés médicinales. Il s’agit de la résine d’un pistachier endémique de l’île de Chios, vendue en « larmes » à mastiquer. Ce serait la première gomme à mâcher naturelle au monde. Elle réduirait les risques d’ulcère d’estomac et favoriserait l’hygiène de tout le tube digestif. Nous avons testé. L’impression est celle de remettre en bouche un vieux chewing-gum déjà mâché et oublié dans sa poche : aucun goût et gros efforts pour les mâchoires. Mais aucun ulcère d’estomac ne s’est développé depuis : c’est efficace !


Le quartier des antiquaires, dans lequel on trouve de tout, y compris un buste de Napoléon et des disques vinyles vendus en sacs à provisions


La basilique Saint-Dimitri : dédiée au saint patron de la ville, elle fait partie du patrimoine mondial de l’Unesco au titre des monuments paléochrétiens et byzantins de Thessalonique.


Le monastère de Saint-David : sa visite se mérite car il est très haut perché dans la ville, mais il abrite une superbe mosaïque byzantine (Ve siècle) et offre bien sûr une jolie vue


La pause-déjeûner : elle se mérite aussi après tous ces efforts et aussi parce qu’il commence à faire un peu chaud. Mais une petite salade grecque accompagnée d’une bière locale est parfaitement revitalisante, tandis que les filles du restaurateur ont trouvé une autre solution pour se rafraîchir.


Les jardins du Pasha : des constructions bizarres dans un jardin mi-Gaudi mi-facteur Cheval, mais dont on ne connaît pas l’auteur. On parle de lieu d’initiation pour les francs-maçons ottomans… Pourquoi pas des crottes d’extra-terrestres pendant qu’on y est ! L’église orthodoxe que l’on aperçoit du parc est plus agréable à l’œil.


La maison natale d’Atatürk : un bon point de départ pour notre destination suivante !


La Rotonde : un superbe temple romain circulaire avec de chouettes mosaïques au plafond


L’Arc de Galère : la seule arche restante d’un groupe de 4, avec la rotonde ci-dessus, faisaient partie d’une enceinte impériale reliée au palais de l’empereur romain Galère. Qui n’a rien à voir avec les bateaux à rames ou les grèves de métro au cas où vous me poseriez la question.


Le musée d’art byzantin : très bien pour finir cette longue journée dans le calme, la pénombre et la fraîcheur de la clim. On y découvre toute l’expression artistique de cette période allant du IVe au XVe siècle, née de la sécession de la partie orientale de l’empire romain devenu trop grand, trop complexe à gouverner. Un empire chrétien orthodoxe, de langue principalement grecque, développant une culture spécifique sans pour autant oublier ses racines romaines. L’art religieux est dominant, sous forme d’icônes, de mosaïques, de fresques, et l’architecture des églises est particulière.


Soir 3


Le style macédonien

« Une forte concentration de maisons de style macédonien » est la phrase de notre guide qui nous a attirés à Arnaia, une agglomération de 2500 habitants. Alors, vu sur place, c’est quoi le style macédonien ? En fait, ce n’est pas un style pur. A l’image du mélange de légumes coupés à qui les cuisiniers français ont donné au XIXe siècle le nom de macédoine en référence à la cohabitation religieuse multiple et pacifiste de la région, le style macédonien est un mélange de styles. Les maisons ont emprunté dans leur construction des caractéristiques liées aux occupants successifs byzantins, ottomans et médiévaux. Cela se traduit par un joli mélange de bois, de briques, de pierres et de motifs décoratifs complexes, mâtinés plus récemment de couleurs vives. Nous avons dû succomber une nouvelle fois à notre rite café grec/capuccino sur la place centrale pour bien admirer tout ça. Le petit gâteau à la citrouille était en plus….


Balade du dimanche

Nous rejoignons tant bien que mal, par une route fermée mais que tout le monde emprunte (faute d’alternative, nous avons joué les bons moutons, franchissant allègrement des panneaux sens interdit ou interdit à tout véhicule…), puis par une route en terre, un petit parking au milieu de nulle part qui permet d’accéder à deux cascades. Nous trouvons tout juste une place entre 2 voitures parmi la vingtaine de véhicules présents et partons sac au dos rejoindre la cascade « haute ». Un tout petit bassin accueille déjà une douzaine de personnes. Claudie brave la température fraîche et la foule, tandis que je prends les photos. En dessous de 25°C j’ai du mal… Mais d’autres visiteurs arrivent, puis d’autres encore, des enfants, des chiens, etc. Nous plions bagages et repartons vers la cascade « basse » dont le sentier plus escarpé et l’échelle à barreaux manquants limite l’accès des enfants. Nous avons d’ailleurs vu une famille rebrousser chemin. Le bassin n’est pas bien grand non plus, inadapté au nombre de présents. La chute d’eau est plus puissante que la précédente, mais les cris d’orfraies des gens qui se baignent dessous le sont tout autant. Claudie retente tout de même sa chance, je photographie la performance, et d’un commun accord nous quittons les lieux. Mais pourquoi tant de monde dans un endroit aussi perdu qu’exigu ? La question se pose, parce que, contrairement au titre et aux apparences, nous étions un jeudi. En semaine.


Kavala, visite rapide


Jeux d’ombres à Xanthi

Nous étions de passage dans cette ville le jour du marché hebdomadaire, immense et animé mais pas exceptionnel. Nous avons traversé son centre historique, riche en demeures de style néoclassique bâties par les marchands de tabac au XIXe siècle (l’activité perdure encore). Nous avons même visité l’une d’entre elles. Intéressant mais pas exceptionnel.

C’est au final le hasard qui nous a mené devant l’atelier de l’artiste Vaitis Triantafillos, dont l’art consiste à construire des ombres à partir de sculptures en apparence difforme ou d’objets très différents du résultat final. Ainsi, des grappes de tôle tordue pourront donner des portraits de Marylin Monroe ou de John Lennon, tandis que des chevaux éclairés sous un certain angle produiront l’ombre …d’une Ferrari – joli clin d’œil à l’emblème de la marque. L’œuvre la plus spectaculaire, que nous n’avons pas vue parce qu’elle n’apparaît que deux fois par an, se présente sous la forme de plaquettes insérées dans un mur un peu au-dessus d’un pot de fleurs dessiné sur la paroi. Au moment où le soleil atteint une position précise, l’ombre d’une jeune fille munie d’un arrosoir apparait, l’eau semblant se déverser sur les fleurs peintes. Vous trouverez plus de détails sur cette page.


Au feu !


Sériciculture

Non, ce terme ne désigne pas l’art de se cultiver en regardant des séries mais plutôt l’élevage des vers à soie, activité dominante de la ville de Soufli au siècle dernier. Même si l’activité a énormément chuté après la guerre suite à l’arrivée massive des textiles synthétiques, une quarantaine de fermes sont encore actives et livrent leurs cocons à l’unique usine de la ville. Au musée de la ville comme dans certaines boutiques, on nous décrit étape par étape la production de la soie. Les œufs du Bombyx du murier, un papillon tout velu, sont récoltés en Chine et arrivent ici en sachets de 25g qu’il faut mettre à incuber vers mai-juin. En une dizaine de jours les petites chenilles apparaissent, qu’il faut très vite nourrir avec des feuilles de murier (elles ne mangent que ça et d’un autre côté personne d’autre n’en veut) d’abord hachées puis entières au fur et à mesure qu’elles grandissent. Au bout de quelques semaines, les bestioles s’arrêtent de manger et deviennent transparentes, leur couleur n’étant due qu’au transit des feuilles. Elles commencent alors à tisser leur cocon avec un unique fil de soie de 2 kilomètres de long. Bien entendu, elles s’enferment dedans pour ne pas qu’on leur pique et à l’occasion pour se transformer en chrysalide et perpétuer l’espèce. Tout ça c’était sans compter sur la perfidie des humains qui vont les ébouillanter, garantissant à qui veut bien les croire que ça ne fait pas mal, et dévider petit à petit leur précieuse bobine pour en faire des sous-vêtements affriolants. Afin de perpétuer leur propre espèce.


Dernière nuit en Grèce

N’ayant pas de montagne à proximité de la frontière turque, nous jetons notre dévolu sur une zone décrite sur notre application comme ombragée, et située au bord d’un cours d’eau censé apporter un peu de fraîcheur. Si l’ombre était bien là, la rivière était asséchée. Mais l’abri des arbres et un léger vent nous ont permis de passer une nuit agréable. Un bivouac de plus en pleine nature, comme ça aura été généralement le cas durant tout notre séjour en Grèce, un bon point pour ce pays, paradis des voyageurs nomades. Sera-ce toujours possible en Turquie où nous serons dès demain matin ? Nous vous le raconterons la prochaine fois ! A très bientôt.


105. Mon Panama paper

Bienvenue au Panama, 23ème pays parcouru par Roberto (plus de 75 000 km au compteur) et dernier pays d’Amérique centrale. Nous ne nous attendons pas à une révolution paysagique ou culturelle par rapport au Costa Rica, d’autant plus que nous connaissons un peu le pays pour l’avoir visité juste avant le premier confinement. Mais c’était sac au dos et transports en commun. Notre fidèle destrier nous permettra sans doute d’élargir un peu le champ de nos anciennes découvertes. A voir…

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Comme toujours, on commence par une plaque minéralogique.
Très sobre ici. Ils auraient pu mettre une photo de nature ou du canal !
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A l’instar d’autres pays, pas de plaque à l’avant : chacun son style !

Chaud et froid

C’est en partie pour retrouver un peu de fraîcheur que nous avons quitté la côte Caraïbe du Costa Rica et même celle du Panama et pris un peu d’altitude dans la Cordillère centrale. Après plusieurs jours à 35°C et autant de nuits à 29-30°C, nous étions heureux de perdre les six degrés et demi inhérents à tout gain d’altitude de 1000 m. Quelques averses ont été aussi les bienvenues, y compris pour le nettoyage des panneaux solaires. Nous nous sommes trouvés un petit coin tranquille dans la verdure et avons savouré une nuit tranquille à 21°C dans Roberto. Le paradoxe, c’est que notre première visite du lendemain a été pour des piscines thermales naturelles, entre 35 et 42°C, et dans lesquelles nous nous sommes immergés avec plaisir. Allez donc comprendre !

Dès l’entrée au Panama, nous gagnons très vite la zone montagneuse pour prendre un peu le frais
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Nous passons la nuit bien au frais, à plus de 1000m d’altitude et seuls au monde dans cette clairière
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Du coup le lendemain, nous sommes en pleine forme et décidons – pourquoi pas – de tester des sources chaudes. C’est près de la petite ville de Caldera. La route est difficile, les ponts sont larges et sonores, et Roberto a un peu sali ses pneus

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Tout ça est sur la propriété d’une famille panaméenne, dans un cadre bucolique

La ville du printemps éternel

Près du volcan Barú, le point culminant du pays (3745m), la petite ville de Boquete jouit d’un climat printanier permanent grâce à ses 1200m d’altitude, et l’humidité élevée permet aux arbres, aux fleurs, mais aussi aux caféiers de pousser sans limites. La ville a eu le malheur d’être classée « meilleur endroit pour prendre sa retraite » par un média américain, dont les compatriotes sont laissé tenter en masse. Les résidences, restaurants et autres commerces ont poussé comme des champignons, remplaçant les champs de caféiers et les petites maisons des indiens Ngäbe, occupants initiaux devenus minoritaires. Les prix aussi ont poussé fort, au point que même les sentiers de randonnée sont payants.

Comme il n’y a pas grand-chose d’autre à faire, nous avons tout de même emprunté avec une famille de voyageurs français le « Pipeline Trail », le moins difficile d’entre eux, qui comme son nom l’indique suit une conduite d’eau venue de la montagne et qui, comme son nom ne l’indique pas permet de temps en temps d’apercevoir des quetzals, oiseaux majestueux et rares d’Amérique centrale. Nous n’aurons pas cette chance, mais la balade était tout de même sympathique, permettant de côtoyer une végétation riche, dont un arbre millénaire, et se terminant par une belle cascade.

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Boquete, ville de montagne verte et fleurie, mais sans grand charme malgré tout
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Les routes alentour sont tout de même bien fleuries, comme celle qui nous a amenés au Pipeline Trail

Les lacs de Volcán

Dit comme ça, ça peut paraître bizarre, mais Volcán est une ville. Son nom est bien lié au volcan Barú qui la surplombe, mais les lacs eux n’ont rien à voir avec une quelconque activité volcanique. Ils sont connus en tant que zone naturelle humide, la première du Panama et la cinquième de l’Amérique centrale, rien que ça. Alors comme nous étions dans le coin, nous sommes allés voir. Étonnamment, cette réserve est sur un territoire privé et nécessite la traversée d’une piste d’aviation pour la rejoindre. L’accès est malgré tout gratuit « du moment que l’on respecte les lieux et que l’on ne laisse rien traîner ».

Nous empruntons une jolie route bordée de pâturages en guettant à la fois les nuages sur le volcan  en arrière-plan, dès fois qu’il se découvrirait, et les nids-de-poule sur la chaussée. Nous arrivons bientôt à l’aéroport. Nous traversons la piste après avoir demandé l’autorisation non pas à la tour de contrôle mais à un gentil monsieur qui entretenait le jardin du café attenant. La route s’enfonce ensuite dans une forêt et prend le statut de chemin boueux tandis que les arbres peu à peu se referment sur nous. Quand les branches commencent à frotter sur la carrosserie, nous regrettons de ne pas avoir stoppé plus tôt, mais impossible de toutes façons de faire demi-tour. Nous arrivons enfin au bord du premier lac, joli mais pas extraordinaire et exempt de l’extraordinaire faune aquatique que nous espérions. Tant pis, cela aura sorti un peu Roberto de sa routine.

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Le grand bleu au réveil derrière les bancs bleus. Nous avons passé la nuit ici au parc central de Volcán
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Au loin on aperçoit le volcan Barú, point culminant du Panama
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pour aller voir ce joli lac, sous bonne garde d’une résidence privée. Malgré l’appellation de réserve naturelle, nous ne verrons pas le moindre animal

La ferme de Dracula

De 1400 m d’altitude, nous poursuivons la route principale jusqu’à 2000 m (ah ! la bonne fraîcheur) après la petite ville de Cerro Punta. L’activité agricole y est intense, grâce au climat frais et humide, et les montagnes sont ici recouvertes d’une mosaïque de champs multicolores aux motifs géométriques variés, du plus bel effet. Les bordures de routes sont particulièrement fleuries, comme s’il s’agissait des allées d’un jardin botanique géant. Des stands de vendeurs de fruits et légumes sont alignés tout du long. Avec la petite brume qui stagne sur les sommets alentour, c’est magnifique.

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L’arrivée à Cerro Punta : un environnement plus agricole que tropical
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Mais nous voilà arrivés à la ferme de Dracula. Déjà l’inscription au-dessus d’un portail à la peinture défraîchie en impose. Le portail était fermé, mais à notre arrivée il s’ouvre lentement en grinçant. Une voiture en sort. Les gens ont l’air normaux (je ne sais pas pourquoi je dis ça) et nous invitent à suivre le chemin qui s’enfonce dans une forêt dense et sombre, tandis que leur voiture disparaît et que le portail se referme derrière eux (en grinçant). Le long du sentier, tandis que des lianes nous effleurent le visage et que des feuilles géantes nous frôlent les bras, nous apercevons quelques panneaux inquiétants. L’un dit que les enfants égarés seront donnés en pâture à Dracula. Sur l’autre, apposé sur une grille rouillée et fermée, figurent une espèce de sorcier menaçant, muni d’un bâton et d’une épée, et une inscription dissuadant toute tentative de passage. Nous filons sans même ralentir vers la réception.

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Arrivée à la Ferme de Dracula : l’ambiance change soudain
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Là nous attend un bureau vide, des tables et des chaises vides, une vitrine réfrigérée (heureusement ?) vide. Nous appelons timidement, mais personne ne vient. Sauf un chien, un fox-terrier qui nous rappelle Baxter. Finalement une employée apparaît. Elle est un peu pâle pour le pays, mais sans plus.

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Après que nous ayons acquitté le droit d’entrée (à noter qu’elle n’accepte pas les billets de sang euh de cent) elle nous dit que le comte est bon (lèche-bottes, va) et nous autorise à visiter, mais seulement avec le guide et sans aller dans le couloir sombre avec les grosse feuilles qui pendent ni dans la pièce fermée par une grosse grille fermée par un cadenas et couverte de mousse verdâtre. On se demande bien ce qu’il y a à l’intérieur.

Le guide nous fait la visite de la ferme, essentiellement de grands jardins de plantes exotiques. Il est très aimable, ce qui paradoxalement nous inquiète. Sans parler de Baxter qui ne nous lâche pas d’une semelle. J’allais demander des informations sur le propriétaire des lieux quand soudain Dracula apparaît. En tenue sombre avec une note pourpre, le visage menaçant, immobile et silencieux. Le guide se racle la gorge et nous fait finalement les présentations.

Dracula, c’est le nom d’une famille d’orchidées, abhorrant tantôt une tête de chauve-souris tantôt une tête de singe et pourvue de sépales pourpres en imposant pour deux longues canines. Comme son homonyme transylvanien, l’orchidée « dort » le jour, la tête basse, et revit la nuit, se redressant.

Bon, plus de peur que de mal. Mais quand même, à aucun moment dans le jardin je n’ai vu de culture d’ail. C’est un signe, ça, non ?

Vampirisme mis à part, cette Finca Dracula regorge d’espèces végétales tropicales dans un jardin mi-aménagé, laissant une part belle mais semble-t-il partiellement contrôlée à l’improvisation de dame nature. Malgré nos visites récurrentes dans ce type d’établissement, nous arrivons toujours à trouver des plantes que nous n’avions jamais vues. Cela semble presque sans limites.

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Un tout autre San Francisco

Ce village de l’état de Chiriqui, dans ce que l’on pourrait appeler le Panama profond, n’a évidemment rien à voir avec sa mégapole homonyme américaine. Créé en 1621 par une cinquantaine d’indigènes venus exploiter des mines d’or récemment découvertes dans la région, le village s’est peu à peu agrandi autour de son église. Les huttes aux toits de paille sont devenues des maisons de béton entourées de grilles métalliques, les chemins de terre se sont transformés en routes asphaltées (avec trous), les minivans roulant à toute allure ont remplacé les chars à bœufs et les commerces ont poussé, comme ce supermarché Jean XXIII que personne chez nous n’oserait appeler comme ça.

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Une maison typique de San Francisco en 2023. Eh non, elle n’est pas bleue !
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Les maisons sont bien fleuries. Certes le climat aide un peu, mais ne fait pas tout

Mais l’église datant de 1630 est toujours là, juste devenue monument historique national entre temps. Aussi simple à l’extérieur avec ses murs en pierre et son clocher rectangulaire que riche à l’intérieur. Elle recèle de multiples sculptures baroques qui ont la double particularité d’avoir été non pas importées d’Espagne comme cela se faisait habituellement à l’époque, mais au contraire réalisées par des artistes locaux, et d’intégrer une influence indigène dans les sujets, comme ces chérubins dont les têtes représentent celles des artistes eux-mêmes. Malgré la panne d’éclairage le jour de notre passage, nous avons pu admirer ces superbes retables en bois peints, formés chacun de 120 à 480 pièces assemblées.

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L’église San Francisco de la Montaña, sobre à l’extérieur,
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San Francisco de la Montaña (son nom complet) est aussi connue pour ses bains en extérieur, comme le Balneario El Salto. Malgré une enseigne aguichante, le centre d’accueil est tout décrépit, et la zone de baignade se résume à une mare boueuse dans laquelle se déversent quelques petites cascades. Quelques gamins s’y ébattent pendant que leur mère y lave le chien. Nous ne tenterons pas l’expérience…   


Ocu-passions

Claudie notre traceuse d’itinéraire a été attirée par cette petite ville de 7000 habitants pour son artisanat. On y fabrique en effet des costumes traditionnels et des chapeaux proches du vrai panama équatorien, tout en maintenant de nombreuses pratiques folkloriques, notamment lors de la semaine du Manito Ocueño juste après le 15 août. Malheureusement, les boutiques d’artisanat traditionnel sont toutes fermées et nous ne verrons rien de tout ça. Une bonne façon d’en avoir une idée est de consulter la page Instagram de l’association @conoce_ocu.

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Festival de la Manito d’Ocu (2ème quinzaine d’août) exhibant chapeaux et costumes traditionnels
Photos extraites du site panamaamerica.com et de la page instagram @conoce_ocu
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Malheureusement rien de tel le jour de notre passage : que des marchands d’alimentation et de vêtements ordinaires

De mon côté, j’ai été inévitablement attiré par les turlupinades réalisables à partir du nom de la ville. En cherchant peu, j’ai trouvé une enseigne de supermarché, un site internet et une affiche électorale pour illustrer mon propos que vous retrouverez sur les légendes. Quant au nom du festival ci-dessus, sachant que « manito » se traduit par « petite main » et qu' »ocueño » est le gentilé d' »Ocu », je vous laisse la responsabilité de la traduction.

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La dernière, je vous la laisse. Manito ça veut dire « petite main ». A vous de traduire…
Copie d’écran du site educapanama.edu.pa

Les plus pointilleux d’entre vous souligneront volontiers que le u se prononce ou en Espagnol et que mes jeux de mots laids ne valent rien. Alors pour ceux-là, je leur ai déniché un autre document. En Espagnol puisqu’ils savent tout. Lisez donc la légende.

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Indubitablement, ce sont les accords d’Ocu ! (bien prononcer le « ou » final)

La péninsule d’Azuela

Peu visitée par les touristes en dehors du littoral, elle présente tout de même quelques attraits qui méritent le déplacement.

1. Wilfredo Pimentel Campos

C’est juste le maire d’Ocu. C’est pour voir si vous suivez et parce que Ocu fait partie de la péninsule en question.

Notez bien que la municipalité est tout à fait irréprochable financièrement et que le maire d’Ocu n’a rien à voir avec les Panama Papers…

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2. Pesé

C’est là où nous avons passé la nuit, sur un terre plein au-dessus de la route principale trouvé à la tombée de la nuit après avoir fui un autre spot qui paraissait tranquille mais qui a peu à peu été envahi de gens venus faire la fête. Nous avons eu tort – mais c’était la nuit – de ne pas être allés nous présenter aux voisins, qui du coup se sont plaints qu’un véhicule bizarre s’était garé là. Nous avons eu droit à un contrôle de police à 22h, très courtois malgré tout. Nous pensions finir la nuit tranquille mais à 6h du matin, des camions citernes se sont succédé juste au-dessous de nous pour remplir leur engin avec une bonne grosse pompe bien sonore. C’est aussi ça la vie nomade… Pesé c’est enfin le site d’une célèbre distillerie de canne à sucre, qu’on ne transforme pas en rhum ici mais en « seco ». Nous sommes allés tenter notre chance mais les visites n’ont pas repris depuis la pandémie.

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Ci-dessus : Roberto sur son terre-plein. Nuit tranquille entre 22h (passage de la police) et 6h (début du pompage)
Ci-dessous : champs de canne à sucre au bord de la route et bouteilles du produit fini (seco)


3. Los Santos

Comme nous l’apprend le petit musée de la municipalité, cette ville de nature rebelle a été la première à autoproclamer son indépendance de la couronne espagnole le 10 novembre 1821, entraînant par contagion l’ensemble du pays en moins de 3 semaines (le coronavirus a fait moins bien) puisque le 28 du même mois tout était signé. Une copie du document est fièrement affichée dans ce musée aux côtés d’une cuisine fin XIXè reconstituée et dans un joli jardin avec vue sur l’église elle-même pleine de charme.

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4. Parita

Cette ville possède la seule église du pays dont le clocher est au-dessus de la porte et non pas dans un angle pour assurer sa stabilité. Impossible de voir l’intérieur, c’était fermé et en plus la pluie commençait à tomber fort.

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5. Nata

Encore une église mais pas n’importe laquelle : construite en 1522, elle serait la plus ancienne des Amériques côté Pacifique. Bâtie dans la douleur par des esclaves amérindiens qui ont intégré, peut-être pour se consoler, plein de symboles de leur propre religion dans les sculptures catholiques : nombreux motifs floraux et fruitiers, présence de serpents à plumes, etc. Quelques fresques murales dans le centre-ville aussi, mais la pluie battante nous a poussé, là aussi, à repartir assez vite.

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Façade ensoleillée à notre arrivée mais le ciel ne présageait rien de bon !
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Intérieur tout en bois, qui parait assez frêle comme ça mais a pourtant bien résisté au temps
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Un rien de street art aussi
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Sortis de la péninsule d’Azuela, nous remontons vers Panama City. Mais pas question de s’immerger de suite dans la fournaise de la capitale, nous prenons le chemin des écoliers et allons vers El Valle, un village entouré de montagnes situé à 600 m d’altitude. Mais ça c’est pour le prochain article !

Panama Ouest
Notre parcours un peu erratique dans l’Ouest du Panama. En version zoomable ici

102. Costa Rica deuxième décade

Nous explorons maintenant la vallée centrale du pays et ses alentours, en poussant une petite pointe vers le nord de la côte Caraïbe. Cette « vallée » est en fait un haut plateau avoisinant les 1000 mètres d’altitude, ce qui nous apporte une fraîcheur bienvenue. En dehors de la capitale San José, notre quotidien sera encore dominé largement par la nature, avec des rencontres animalières exceptionnelles.

Las termales del bosque

Vous vous doutez que le nom nous a attirés comme des aimants. Cet ensemble méconnu de bassins d’eau thermale vaut pourtant assurément le déplacement, tant il est l’antithèse des installations commerciales de La Fortuna. Après avoir laissé Roberto tout seul au parking (à 10h nous sommes les premiers visiteurs), nous nous acquittons d’un droit d’entrée modique d’environ 5 € par personne – c’était entre 8 et 75 à La Fortuna ! – puis traversons à pied la forêt tropicale luxuriante qui mène au site. 10 minutes plus tard, nous découvrons cette série de bassins, une dizaine environ, groupés par 2 ou 3, emplis d’une eau parfois claire ou parfois trouble, allant du jaune paille au bleu foncé, et dont la température, indiquée sur de petits panneaux s’étage entre 30 et 48°C. Nous n’avons que l’embarras du choix et allons les tester tous un par un. Ma préférence va pour le 44 jaune paille, tandis que Claudie préfèrera le 39 bleu opalescent. Très relaxés, nous allons prendre une excellente piña colada au petit bar et nous restaurer d’un repas rapide. Sans doute préparé par l’hôtel voisin, que nous avons traversé pour arriver au parking. Une petite dizaine de visiteurs en tout ce matin-là. A la fin nous nous connaissions tous et le dernier nous a dit « au revoir ». En Français bien sûr !

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Il s’agit bien d’eau thermale, de 30 à 48°C comme celui du dessus. Claudie a préféré 36 et moi 44…
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Un endroit calme et relaxant. Le pied, quoi !
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Un moment inoubliable

Sur les conseils d’amis voyageurs, nous faisons étape chez José, un guide naturaliste ayant décidé au moment du confinement, alors qu’il avait perdu toute activité chez son employeur, de se mettre au vert en accueillant des voyageurs nomades ou non dans un petit jardin tropical qu’il aménagerait lui-même, idéalement situé près d’une forêt avec tous ses attraits. Le résultat est déjà très probant. Roberto a droit à un emplacement ombragé sur une belle pelouse, bordé de fleurs tropicales parfaitement entretenues. Tous les services de base sont à disposition, dont une petite cuisine et de grandes tables pour les visiteurs. Rien que cela vaudrait le déplacement. Mais l’énorme plus, c’est José, qui propose spontanément une visite des lieux, du jardin dont il connait chaque recoin et dont il est tellement admiratif qu’il prend presque autant de photos que nous, à la forêt voisine où il va nous faire découvrir faune et flore pendant plus de 3 heures, que nous n’avons pas vu passer. Nous avons vu des arbres et fleurs magnifiques, nous avons senti les feuilles du cannellier, nous avons goûté à divers fruits ainsi qu’au café et au thé qu’il produit, nous avons cherché et trouvé les célèbres petites grenouilles « blue jeans », nous avons observé pas mal d’oiseaux, nous avons tordu le cou pour repérer des singes hurleurs très hauts dans les arbres et j’ai pu photographier mon premier toucan. Et bien entendu, l’endroit s’appelant Caribbean Rainforest Sloth, nous avons vu une demi-douzaine de paresseux, dont deux tout près de notre emplacement.

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Arrivée chez notre hôte qui a le sens de la réception
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Nous sommes hébergés dans un jardin tropical luxuriant que José a aménagé lui-même et dont il propose d’emblée la visite
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Nous rêvons d’un jardin comme ça Claudie et moi
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Après le jardin, la balade commentée se poursuit dans la forêt adjacente. Les découvertes seront encore nombreuses, comme ces plantes rampantes qui épousent les rochers ou les arbres, ce tronc moussu qu’on dirait enneigé ou encore ces graines velues dont on se sert pour garnir les oreillers

Les paresseux, c’est difficile à photographier, surtout avec un smartphone. Non pas à cause de leur vitesse de déplacement -loin de là, nous avons largement le temps de les cadrer – mais parce qu’ils vont tout de même se percher assez haut afin de ne pas trop être dérangés, et le téléobjectif des smartphones, lorsqu’il est présent, est très limité. Après le déjeuner, Claudie décide de retourner en forêt compléter sa collection de graines « œil de bœuf » en vue de se faire un collier. Mais à peine partie, elle m’appelle : « Viens voir vite ! ». Je la rejoins en courant et la trouve devant l’un des paresseux de l’entrée, cramponné à la hauteur de nos yeux sur un petit arbre qu’il a sans doute entrepris de descendre, arrêté en route par l’apparition de Claudie. Nous nous rapprochons lentement pour mieux observer l’animal qui nous regarde fixement, et arrivons à prendre des photos de cette scène extraordinaire, tant-il est rare de voir un paresseux descendre d’un arbre. Dans le milieu naturel en tout cas. L’animal, peut-être apeuré, finit par remonter, pas bien haut parce que l’arbuste est frêle, puis semble se rendormir. Claudie repart chercher ses graines, je repars discuter avec Jose et d’autres visiteurs qui viennent d’arriver. Moins d’une heure plus tard, Claudie va jeter un œil du côté du paresseux et j’entends de nouveau : « Viens voir vite ! ». Je me précipite et cette fois, ce sont deux paresseux qui sont entrain de descendre de leur arbre. Ça arrive normalement une fois par jour (ils descendent pour faire leurs besoins ou changer de perchoir) et plutôt la nuit par souci de discrétion. Il est en tout cas exceptionnel d’assister à cela, notre hôte nous affirme que c’est la première fois que ça arrive ici et que nous sommes vraiment chanceux. Figés comme des statues, nous assistons à la lente descente des paresseux puis à leur progression lente sur le sol tout près de nous. Assise, Claudie en verra un passer à un mètre d’elle ! Un moment extraordinaire. Nous les suivons ensuite à distance raisonnable jusqu’à leur nouvelle résidence pour la nuit à venir. Ils y seront d’ailleurs encore le lendemain.

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Claudie m’appelle : un premier paresseux est entrain de descendre de son arbre. Effrayé par notre présence, il va remonter…

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Mais il va finir par redescendre, accompagné par un autre, et ce sont 2 paresseux qui vont traverser le chemin devant nous !

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Des endroits comme ça, on en redemande !


Tortuguero, l’Amazonie costaricienne

Cet enchevêtrement de canaux, de marais et de rivières dans une forêt tropicale au nord du pays, sur la côte caraïbe, est probablement mieux préservé par sa difficulté d’accès (uniquement par voie fluviale ou par la mer) que par sa classification en parc national en 1970. Lors de notre visite en 2009, il nous avait fallu plus de 4 heures de bateau pour le rejoindre depuis Limon. Certes un embarcadère plus proche, La Pavona, existait déjà, mais il n’était relié au réseau routier principal que par une mauvaise piste souvent boueuse que n’empruntaient pas les transports en commun. Cette piste est aujourd’hui goudronnée et nous avons passé la nuit à La Pavona, la dernière de la saison sèche qui s’étend de décembre à avril. De fait, le lendemain, le premier mai à 6h du matin, il s’est mis à pleuvoir pour la première fois depuis longtemps. Incroyable cette météo si ponctuelle !

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Embarcadère de La Pavona. Ci-dessus le 30 avril, dernier jour de la saison sèche… Ci-dessous le lendemain 1er mai, premier jour de la saison humide. Incroyable comme la météo est ponctuelle ici !
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Enfin bon, ça ne va pas durer si longtemps et nous pourrons profiter pleinement du paysage

6 heures du matin et pourtant nous étions prêts à embarquer pour une excursion d’une journée dans le parc. Car pour voir la nature, il vaut mieux se lever tôt. Une visite encore une fois de qualité, avec un guide naturaliste qui n’avait pas son pareil pour repérer tout ce qui bouge, du colibri sirotant son nectar au caïman dont seuls les yeux émergent de l’eau trouble du canal, en passant par les singes araignées qui se balancent sous les branches, loin au-dessus de nous. Il savait identifier les chants des oiseaux, qu’il reproduisait ensuite avec son smartphone pour communiquer avec eux. Enfant de la région, il en connaissait bien sûr toute l’histoire, depuis l’arrivée des nicaraguayens chasseurs de tortues (le littoral est propice à la ponte, c’est d’ailleurs la signification du nom du lieu) venus finalement s’installer ici à l’invasion touristique croissante depuis les années 70. La flore est aussi particulièrement riche et belle, bien entretenue par la pluviosité particulièrement élevée du lieu (plus de 6 m par an !). Mon secteur préféré a été l' »allée des palmiers », un canal étroit dont l’eau calme reflète en miroir les palmiers et autres palétuviers qui la bordent.

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La lagune de Tortuguero n’est plus séparée de la Mer des Caraïbes ici que par cette mince bande de terre
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Nous avons ascensionné un petit volcan pour aller profiter du panorama. C’est vert, non ?
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Le village de Tortuguero lui-même n’est pas extraordinaire, totalement centré sur les activités touristiques. On y déguste toutefois une excellente cuisine créole dans un décor sympathique
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Visite du volcan Poas

Nous l’avions ratée lors de notre voyage de 2009, l’accès au volcan étant fermé en raison de glissements de terrains. Les fermetures sont d’ailleurs relativement fréquentes, en raison de l’activité volcanique continue depuis plus de deux siècles. La dernière éruption date de 2019, mais le Poas produit continuellement des tremblements et des fumerolles.  L’ascension est facile puisque la route parvient à quelques centaines de mètres du cratère, l’un des plus grands du monde avec un diamètre de 1320 m, hébergeant un beau lac gris-bleu parcouru de brumes mobiles. L’accès est bien sûr interdit, en raison des caractéristiques de l’eau, très chaude et acide, et du potentiel éruptif du volcan. Des abris sont d’ailleurs disponibles un peu partout, y compris sur le chemin d’accès, et un système visuel et sonore alerte en cas d’augmentation de la teneur en soufre de l’atmosphère.

C’est un joli spectacle, qui s’apprécie plutôt le matin de bonne heure (entre 8h et 9h), afin d’éviter les hordes de touristes qui débarquent des bus après cela et surtout les nuages qui se forment rapidement en cours de matinée et peuvent masquer complètement la vue. Nous avons pour notre part dormi sur le parking d’un hôtel juste à côté, profitant au passage d’une fraîcheur bienvenue grâce à l’altitude (2200 m pour le parking, 2700m pour le volcan).

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Au point de bivouac, à 2200m d’altitude, le panorama sur la vallée de San José est splendide, de jour comme de nuit. Et la fraîcheur est au rendez-vous.
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Nous nous imaginons coinçés là, à lire tout ce qui va bien pouvoir nous tomber dessus…

Arrivés au sommet (2760m) le cratère s’offre à nous, ainsi que son joli lac dont la couleur menthe glaciale reflète mal une température élevée (40 à 60°C) et un pH très acide. Pas vraiment envie de se baigner ou de tomber dedans !

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Mais pour la photo de famille c’était sans problème. Nous avons trouvé des touristes français pour nous faire le cliché !
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En tout cas, les abondantes fumerolles et les frémissements de l’eau montre bien l’activité permanente du volcan Poas. Impressionnant. Au fait vous aviez remarqué que le lac avait la bouche en coeur ?

SOS Animaux en détresse

Le Rescate Wildlife Rescue Center, près d’Alajuela, est une association à but non lucratif qui depuis plus de 30 ans se consacre à la récupération des animaux en difficulté, à leur remise en état et à leur libération dans la nature lorsque c’est possible, dans 89% des cas. Les 11% restants, inaptes pour diverses raisons au retour à la vie sauvage, sont gardés ici. Il peut s’agir d’une infirmité, genre perte d’un aile pour un oiseau, ou bien d’un contact initial trop fréquent avec les humains. Dans cet endroit, ils sont aux petits soins. Beaucoup restent en liberté et se baladent dans les allées, voir se posent sur le grillage à l’extérieur des quelques cages comme pour narguer leurs occupants. A noter la présence de plusieurs cages à oiseaux dans le parc utilisées pour protéger …de jeunes plants que les animaux dévoreraient. Assez souvent sur les pancartes, les motifs fréquents des accidents ayant amené les animaux ici sont expliqués, et l’humain a une place prépondérante. L’environnement est de qualité et bien entretenu. Nous nous sommes régalés.

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Malgré les grilles, nous ne sommes pas dans un zoo : les animaux sont posés AU-DESSUS !
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Ils se passionnent aussi pour la vie nomade et s’exhibent volontiers au volant. Attention tout de même dans les allées, y a du monde qui circule !
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Il est possible aussi que ces animaux ne s’échappent pas parce qu’ils sont handicapés. Les plus chanceux sont finalement ceux qui sont dans des cages parce qu’ils vont pouvoir être relâchés. Comme ce toucan par exemple ? Je suis assez content de ma photo en tout can euh en tout cas.

Si vous voulez en savoir plus, ou pourquoi pas faire un don pour sauver un toucan ou un jaguar, c’est ici.


Nous avons visité un « arteroport »

Si la morphologie de ce Museo de Arte Costarricence vous rappelle vaguement quelque chose, vous avez raison. Il ne s’agit ni plus ni moins que du premier aéroport international de San José, ayant fonctionné de 1940 à 1955 jusqu’à l’inauguration de son successeur actuel avant d’être reconverti en musée en 1958. Et la haute structure centrale est bien son ancienne tour de contrôle. Si un petit contrôle de sécurité est encore appliqué à l’entrée, point n’est besoin de montrer son billet pour accéder aux salles d’embar euh d’exposition puisque ce musée est entièrement gratuit.

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L’actuel Museo de Arte Costarricense et l’ancien aéroport du pays (image récupérée sur le site du MAC)
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Les artistes exposés sont principalement des costariciens ayant vécu de la seconde moitié du XIXème siècle jusqu’à maintenant. Sur les 1700 œuvres que possède le musée, seulement une partie est exposée dans 4 salles dites d’art visuel pour rester ouvertes à différentes techniques.



A l’étage, nous visitons l’ancien salon diplomatique, appelé salon doré, dont les murs sont entièrement décorés de bas-reliefs retraçant l’histoire du pays depuis la vie paisible des première tribus indiennes jusqu’à l’inauguration de l’aéroport. Et le sculpteur était français, un certain Louis Féron, qui a peut-être été oublié par ses compatriotes pour s’être ensuite fait naturaliser américain.

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Le salon doré : l’histoire du Costa Rica en bas reliefs racontée par un Français
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A l’entrée du salon est exposé un collier reproduisant toute la frise. Réalisé par notre même artiste français Louis Féron, qui était aussi (et surtout) orfèvre.

Nous terminons par le jardin des sculptures, occupant une partie de l’ancien tarmac, et présentant également des artistes locaux. Une visite virtuelle est disponible sur le site du musée.

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Attenant au musée, sur l’ancien tarmac, un agréable jardin de sculptures

San José, en or, en jade …et en béton

La capitale du Costa Rica ne reflète en rien l’image de ce beau pays. La nature si belle ailleurs y a presque disparu, les routes, plutôt bonnes en campagne, sont ici mauvaises et pleines de trous, la circulation est dense et bruyante et la pollution est à l’avenant. Nous nous y sommes tout de même arrêtés 48 heures, pour explorer à pied sont centre-ville colonial agrémenté de beaux bâtiments et de quelques musées intéressants, comme celui de l’or précolombien ou encore celui du jade.

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Le centre-ville, en majorité sans charme, possède tout de même quelques beaux restes, comme cette poste en service depuis 1917,
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ce Théâtre National, construit en 1890 après qu’une diva espagnole en tournée en Amérique latine ait boudé le Costa Rica faute de salle convenant à sa petite personne,
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cet « Edificio Metalico », de fabrication française, tout en pièces de métal préfabriquées en Belgique, abritant des écoles,
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et cette scultpture urbaine dans le Parc National appelée « Nouveau Paradigme » (si vous savez pourquoi dites-le moi !)
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Objets de la vie quotidienne, amulettes des chamans, offrandes funéraires, nombreux furent les usages de l’or par les Amérindiens, qui exploitaient le métal précieux depuis au moins 2000 ans av. J.-C.
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En cours de journée, nous sommes tombés sur le musée du jade. La visite n’était pas prévue, mais comme notre guide disait que les pièces étaient bien mises en valeur par un éclairage en transparence, nous sommes entrés jeter un œil. Sauf qu’aucune pièce n’était mise en valeur de cette façon. Déçu, j’ai décroché et même un peu dérapé…

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Musée du Jade : de belles pièces, oui, mais où est le rétro-éclairage promis ?
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Un peu énervé, j’ai cliqué sur l’audioguide en Brunka (un langage amérindien). Forcément, les légendes des photos suivantes en seront quelque peu perturbées…
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Là, j’imagine que les Brunka avaient inventé la pétanque… C’était bien avant les Marseillais qui n’ont découvert le jeu qu’en 1908.
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Séance de fouilles en cours. Moi, je dirais que le personnage était peintre. Et vous ?
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Administration de suppositoire par un chamane qui hésite entre la petite et la grande sarbacane
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Père Brunka récompensant ses enfants d’une crêpe au Nutella.
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Assiette amérindienne. Quant on vous dit que ces civilisations étaient en avance !

Au musée du jade, il n’y avait pas que du jade (non rétro-éclairé) mais aussi quelques expos temporaires, dont celle de Isidro Con Wang, un costaricien d’origine chinoise. Libéré de la pression de son père qui l’a fait travailler dur, dans les fermes notamment, jusqu’à l’âge de 40 ans, il a pu enfin assouvir son désir de devenir artiste, puisant son inspiration à la fois dans ses racines et dans son expérience agricole. D’où la présence quasi constante de taureaux dans ses œuvres, très colorées par ailleurs, voire psychédéliques. Ça nous a reposé du jade.

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La plus belle cathédrale du Costa Rica

La Basilique Notre Dame des Anges à Cartago mérite en effet à elle seule un petit chapitre. Une statuette de vierge noire découverte ici en 1625 sur un rocher puis y retournant obstinément dès qu’on la déplaçait poussa la communauté catholique à édifier une cathédrale à cet endroit. L’ouvrage fut détruit par un tremblement de terre en 1926. Mais comme à l’inverse de la vierge elle ne réapparut pas spontanément, elle fut reconstruite en 1929. En acier recouvert de béton, on n’est jamais trop prudent. L’édifice de style byzantin présente plutôt bien avec une façade ouvragée, une superbe coupole octogonale. A l’intérieur, le plafond lambrissé et compartimenté est de toute beauté, tout comme les multiples colonnes en albâtre décorées comme les murs de motifs floraux et les vitraux très lumineux. La foule ne s’y trompe pas et vient en nombre depuis la capitale, traversant la cathédrale à genoux jusqu’à l’autel.

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Façade de la Basilique, de style néo-byzantin
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Vue panoramique de l’intérieur
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l’une des chapelles

A la rencontre des quetzals

Cet oiseau sacré des Mayas ne se rencontre qu’en Amérique centrale, mais il est particulièrement difficile à observer. On ne le trouve pas en captivité car il meurt rapidement s’il est enfermé, ce qui en fait un symbole de liberté. Il faut aller dans les forêts d’altitude, se lever très tôt et bien ouvrir les yeux pour avoir des chances de l’apercevoir, car un oiseau vert sur fond vert, ça n’est pas évident à distinguer. Nous avions déjà aperçu le vol furtif de 2 de ces oiseaux lors de notre séjour au Panama en 2020, le plumage vert étincelant devenant bien visible lors du déplacement d’un arbre à un autre. Mais c’était vraiment fugace. Pour nous donner toutes les chances, nous sommes allés nous garer pour la nuit tout près du Parc National des Quetzals, à San Gerardo précisément.

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Roberto sur une épaisse moquette. A l’heure de la publication, nous n’étions pas sûrs de pouvoir en sortir…

Réveillés à 5h du matin, nous étions à l’endroit le plus propice, à 1 km de là, au lever du soleil. Quelques petits groupes accompagnés d’un guide étaient déjà là. Ça aide pour voir dans quelle direction pointer son regard puis ses jumelles. Et puis bingo, nous les avons vus. D’abord fendant l’air, bien reconnaissables grâce à leur longue queue, puis posés sur les branches, alors immobiles quelques minutes avant de redécoller, nous permettant de bien les observer, à distance raisonnable. Pour la photographie, c’est plus difficile, car nous ne sommes équipés que de smartphones et si ces appareils font des photos honnêtes en focale standard, ils sont très limités en téléobjectif. Mais cette observation rare est bien dans la boîte, je veux parler de notre boîte crânienne bien sûr. Une croix de plus cochée sur notre « wish list ».

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Si les gens regardent tous par là, c’est qu’il doit y avoir une bonne raison

Quoi de mieux que ces magnifiques et rares oiseaux, l’espèce locale s’appelant d’ailleurs le quetzal resplendissant, pour terminer cette seconde partie de notre parcours costaricien. La richesse de ce que nous avons pu voir ces dix derniers jours a mis la barre assez haut. L’Est du pays va-t-il être à la hauteur ? Vous le saurez dans le prochain épisode !

Parcours Costa Rica
Parcours Costa Rica 2ème décade, en version zoomable ici

101. Costa Rica première décade

En contraste avec les pays précédents, le Costa Rica s’affirme d’emblée comme orienté vers la nature. Le tourisme vert est d’ailleurs sa première source de revenus. De fait, après une dizaine de jours, 90% de nos activités auront eu pour thème la nature, une heureuse exception dans notre parcours.

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Quel autre pays peut mettre des paresseux sur ses billets de banque ?!
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Plaque minéralogique du Costa Rica

Frontière chaotique

L’entrée au Nicaragua avait déjà été un peu chaotique, mais la sortie encore plus, confirmant la bureaucratie intense dans ce pays. Sans vouloir entrer dans les détails, la procédure pour quitter le pays aura nécessité 2h40 tandis que l’entrée au Costa Rica ne prendra que 20 mn. Bon, chaque pays fait comme il veut, et la procédure parait plus simple pour les véhicules particuliers, mais nous plaignons les chauffeurs de poids-lourds qui, d’après les longues files de plus d’un kilomètre que nous avons pu observer de part et d’autre de la frontière ont dû perdre au moins une demi-journée à la traverser.

Sur la photo à droite, on peut voir une file de chauffeurs de poids-lourds qui attendaient le passage de leur véhicule au scanner. Assez résignés, ils m’ont gentiment laissé passer devant eux (c’est le cas aussi pour le passage en douane, nous sommes autorisés à doubler les camions). Ils trouvaient d’ailleurs bizarre qu’avec mon véhicule particulier j’aie dû y passer aussi. Apparemment, un petit billet au policier aurait permis d’éviter cette tracasserie, mais nous ne nous sommes pas pliés à ça !

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Premières impressions

Quelquefois, l’entrée dans un nouveau pays se traduit par un choc culturel, comme lorsque l’on passe des USA au Mexique par exemple, mais entre le Nicaragua et le Costa Rica, formalités administratives exclues, c’est le sentiment de continuité qui prédomine. Même végétation abondante, mêmes routes en relativement bon état, même circulation tranquille. Il a fallu attendre de parcourir à pied la première ville, Liberia, pour voir quelques différences. C’est bizarre à dire, mais ce qui frappe le plus est de voir des vitrines devant les magasins, alors que depuis plusieurs mois nous côtoyions des boutiques donnant directement sur la rue ou en en étant séparées d’une simple grille. La plus grande richesse se confirme par la présence de bus électriques, même si les vieux bus scolaires américains retapés sont encore légion, et nous sommes ravis aussi de voir notre carte bancaire refonctionner après un black out au Nicaragua. A l’inverse, les couleurs du pays précédent ont presque disparu, l’église (moderne) est hideuse et le parc central est loin d’être verdoyant. Nous espérons que ce ne seront que des exceptions, la réputation du pays est au-dessus de tout cela.


Sous l’arbre à oreilles d’éléphant

Une première pause dans un petit camping à Liberia, sous les arbres et bien aérés, nous a permis de retrouver une semi-fraîcheur qui nous manquait depuis une quinzaine de jours. Le lendemain, nous avons grimpé à 650m d’altitude vers un premier volcan, pour nous installer sur le parking d’un « lodge » (hôtel isolé en pleine nature) acceptant les voyageurs nomades. De là, nous avons suivi un petit chemin de randonnée dans la forêt tropicale sèche, menant à une source chaude soufrée. Un endroit étonnant où un petit cours d’eau transparent devient brusquement blanc laiteux à la rencontre d’une source chaude émanant du volcan voisin. La balade était bien agréable malgré les 8 km aller-retour, dans l’ombre de la forêt mais accompagnés d’une multitude d’oiseaux, toujours difficiles à photographier. En raison de leur fugacité d’une part et de la modicité de notre équipement (smartphones) d’autre part. Les clichés seront rares mais les souvenirs resteront marqués dans notre tête. Nous avons aussi ramassé quelques fruits dont celui (en étoile) du pommier baumier). Il y a de la post-production à prévoir ! En tout cas, la nuit à l’ombre de notre « guanacaste » (l’arbre national du Costa Rica, appelé aussi arbre à oreilles d’éléphant en raison de la forme de ses fruits) et avec une température descendant enfin sous les 25°C (21° même au plus frais) a été des plus réparatrices.

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Roberto à l’ombre d’un guanacaste

2 ans !

Le 19 avril 2021, nous découvrions notre Roberto pour la première fois chez notre aménageur. Les premiers kilomètres parcourus avec furent un mélange d’appréhension et d’euphorie. L’appréhension de la conduite d’un véhicule de ce format et peut-être celle de réaliser qu’il allait devenir notre nouvelle maison pour plusieurs années. L’euphorie de cette liberté nouvelle et du grand voyage qui nous attendait.

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19 avril 2021, Roberto vient de parcourir son premier kilomètre à Rodez

Ce 19 avril 2023, nous avons fêté les 2 ans de Roberto, nos 2 ans de vie nomade, et si l’on ne peut plus parler d’appréhension ni d’euphorie, nous restons dans une dynamique très positive. Ces deux années se sont écoulées à un rythme intense, parfois trop même au point que nous ressentons régulièrement le besoin de ralentir, de nous poser quelques jours sur un point de notre parcours pour souffler, pour digérer nos découvertes quotidiennes, pour nous reposer physiquement aussi des kilomètres de marche et même des kilomètres de route. Nous restons heureux de vivre notre rêve, notre seul manque étant l’éloignement de la famille et des amis, que nous essaierons de compenser avec des retours peut-être un peu plus fréquents. Le retour technique de Roberto en Europe va sans doute arranger un peu les choses, mais ne changera absolument rien à notre désir de poursuivre notre vie nomade.

Parcoursans
19 avril 2023, Roberto est parvenu au Costa Rica, après un joli parcours de 73 000 km !

Le sentier des casseroles

Nous sommes dans le parc national du volcan Rincon de la Vieja, le premier que nous explorons au Costa Rica. L’organisation est un peu à l’américaine, avec « rangers » à l’entrée, plan des randonnées, parcours parfaitement délimités et cimentés avec points d’observation clairement indiqués, boutique de souvenirs à la sortie. Nous choisissons une boucle de 3 km traversant en grande partie une superbe forêt tropicale avec des arbres magnifiques et quelques animaux, dont des iguanes, quelques oiseaux, des tapirs, des singes araignées et d’autres à tête blanche. L’attraction tourne autour du volcanisme secondaire et nous observerons beaucoup de ces « casseroles » géantes et fumantes emplies de boue ou d’eau en ébullition, dans lesquelles on cuirait bien ses spaghettis ou ses œufs, et qui justifient parfaitement en tout cas l’appellation du sentier (sendero de las pailas). Nul doute que l’activité géothermique est intense ici, et l’on comprend très bien l’installation récente d’une usine pour l’exploiter sur le site. Vraiment un bel endroit, et une fréquentation très raisonnable.

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Le volcan Rincon de la Vieja, 10h38…
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Nous n’apprendrons que le lendemain le réveil soudain de la bête quelques heures après notre passage. Mais à ce moment-là, nous étions déjà à une trentaine de kilomètres de là. Dommage ou pas ?
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Il est vrai que l’activité volcanique secondaire était bien présente
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L’attrait était aussi dans la luxuriance de l’environnement. Pas beaux ces arbres qui s’enlacent ?

Pura vida

riche en animaux sauvages…

et en phénomènes naturels

N’est-elle pas belle notre pura vida ?


Le Rio Celeste

La tentante traduction française, « rivière céleste », pourrait faire penser à une combinaison exceptionnelle du mah-jong ou encore au plat n° 116 du restaurant chinois d’à côté, mais « celeste » en Espagnol signifie bleu ciel. Et le qualificatif n’est en rien usurpé. C’est en traversant un pont que nous découvrons cette rivière d’un bleu étonnant, tranchant sur la végétation environnante. Forcément la couleur attire, et le lieu est quelque peu envahi de touristes et locaux qui viennent s’y rafraîchir, discuter ou même méditer. La concentration humaine et la localisation sous le pont ne sont pas très glamour, nous nous contenterons de deux ou trois photos. Car nous avons prévu de visiter le lendemain le parc national traversé par cette rivière, l’hébergeant sous ses meilleurs aspects. Et nous ne sommes pas déçus ! Un sentier de 6 km aller-retour mène jusqu’à l’origine de la couleur bleue, apparaissant étonnamment à la rencontre de 2 rivières transparentes, l’acidité de l’une se conjuguant aux particules en suspension de l’autre pour les faire gonfler et leur faire réfléchir ainsi la lumière bleue du spectre solaire. Mais vous préférerez peut-être la version plus poétique qui dit que la rivière aurait pris cette couleur lorsque Dieu y trempa ses pinceaux après avoir peint le ciel… Tout au long du sentier traversant une forêt exubérante, nous admirons les méandres bleutés, les petits lacs d’un bleu extraordinaire, des zones en ébullition et une magnifique cascade. Nous croisons aussi un petit lézard dont la queue est aussi bleue que la rivière. Je l’aurais volontiers baptisé « lézard céleste » mais pas sûr que les herpétologues soient d’accord !

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J’espère juste ne pas me transformer en Schtroumf !
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Pour en découvrir davantage, il faut entrer dans le Parc National du volcan Tenorio
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Mais quelles couleurs magnifiques ! Nous n’avions jamais rien vu de tel !
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Puis vient l’endroit où la magie s’opère : 2 rivières transparentes se transforment en 1 rivière bleue !
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La visite se termine par une cascade de toute beauté. On a longtemps accusé ceux qui en diffusaient la photo de truquer les couleurs, mais nous pouvons témoigner qu’il n’en est rien !
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Ah et j’allais oublier mon petit « lézard céleste » dont la queue reproduit tellement bien le Rio !

Aux pieds du volcan Arenal

Ce volcan à l’imposante silhouette cônique est né il y a 7000 ans. Il est considéré comme l’un des plus actifs du Costa Rica. Sa plus grosse manifestation remonte à 1968, comme en France d’ailleurs, alors que de gros pavés incandescents ont été projetés à plus de 5 km, d’où l’expression costaricienne bien connue « sous les pavés la lave » qui a été reprise, un peu déformée, dans l’hexagone à la même époque. Lol. Entre 1968 et 2010, les explosions et coulées pyroclastiques ont été très fréquentes. Depuis, le volcan semble souffler un peu (des fumerolles surtout) mais ne demande qu’à se réveiller, ce qui ne semble inquiéter en rien les villages installés à ses pieds, profitant tous de la manne touristique attirée par la riche faune et flore locale et par les nombreuses sources chaudes.

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Le village de La Fortuna, aux pieds du volcan Arenal

Nous avons trouvé à nous loger pour la nuit dans un camping en cours d’aménagement, mais déjà riche en faune et flore. Le patron nous a montré quelques paresseux accrochés assez haut dans les branches au-dessus de nous et une petite grenouille rouge vif qu’il a tranquillement posée sur son bras tout en nous expliquant qu’elle était vénéneuse. Il suffirait de ne pas la manger et de ne pas mettre les mains à la bouche ou se frotter les yeux pour ne pas avoir d’ennuis… Nous avons aussi rencontré un Français qui fait le chemin du Mexique à la Colombie …en vélo. De quoi donner matière à réflexion à tous ceux qui pensent que nous sommes des aventuriers !


Le lendemain matin, c’était étape sources chaudes. Mais plutôt que d’aller nous tremper comme la plupart de nos congénères dans les bassins artificiels d’un grand hôtel, nous avons choisi la version naturelle en allant tester la rivière Tabacón, plus connue des locaux que des touristes, notamment pour son caractère gratuit. Au premier abord, l’aspect est celui d’un torrent de montagne, assez vif. Mais la grosse différence c’est que l’eau avoisine les 30°C et que se baigner dans ce courant assez puissant est à la fois tonifiant (autant qu’un torrent alpin à 10°C…) et relaxant (comme tout bain chaud). Le réchauffement brusque de la rivière Tabacón avait été l’un des premiers signes de l’éruption de 1968.

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Depuis 2010, l’activité du volcan Arenal se traduit essentiellement par des fumerolles et par des sources chaudes, largement exploitées par les professionnels du tourisme

Alors nous avons trouvé cette rivière d’accès libre, juste à côté d’un grand hôtel, tonifiante de part son courant et relaxante grâce à sa chaleur. Et totalement naturelle bien sûr !


L’après-midi a été euh …canopique. C’est-à-dire consacrée à la canopée (j’avoue découvrir l’adjectif). Le Costa Rica recueille 6% de la biodiversité mondiale, soit davantage que les USA et énorme par rapport à sa superficie (0,03% de la planère). Les arbres ne sont pas en reste avec 295 espèces différentes au km² contre 35 en Colombie et 6 au Brésil. Alors se promener dans une forêt, c’est déjà écarquiller les yeux devant tant d’espèces végétales que nous n’avons pas l’habitude de voir. Et se tordre le cou pour regarder vers les cimes des arbres souvent très hauts, compétition vers la lumière oblige. Mais il est possible d’agrémenter encore tout cela en regardant la forêt du dessus, à l’aide de passerelles traversant ou surplombant la canopée. C’est très en vogue dans le pays et, même si nous avions déjà vécu ce genre d’expérience, nous avons souhaité la renouveler. Dans ce parc près du superbe volcan Arenal, un parcours de 3 km compte 12 ponts et 6 passerelles suspendues pour observer la nature sous un angle différent. Si nous avons apprécié ces différences de vues et découvert de nouvelles fleurs dont ces héliconies poilus, nous avons bizarrement été déçus par cette attraction, par le manque de faune et flore visible notamment, trouvant que les installations ne justifiaient pas le droit d’entrée assez élevé. Peut-être avons-nous été trop gâtés dans les jours qui ont précédé ?

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Un programme alléchant : pas moins de 18 ponts et passerelles pour aller voir la nature de près !
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La mousse pousse même sur les feuilles, c’est dire…

Puis nous avons repris la route sur les rives du Lac Arenal, de jolis lacets asphaltés et en bon état qui nous ont amenés à un parc accessible gratuitement au public et à tout véhicule en fait. Nous y avons passé une nuit très tranquille, sans personne autour, avec un joli spectacle au réveil.

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Le soleil joue à cache cache avec les nuages en fin d’après-midi au-dessus du lac. Quelques éclairs mais pas de précipitation. Aussi incroyable que cela paraisse, nous n’avons pas eu une goutte de pluie depuis que nous sommes retournés au Mexique début février.
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Nuit super calme au bord de ce lac. Nos seuls « voisins » ont été ces pêcheurs venus mettre leur bateau à l’eau le matin vers 7 h.

La cordillère de Tilarán

Nous poursuivons le tour du lac Arenal dans le sens antihoraire, en direction de cette chaîne de montagne. La route change brusquement de qualité, des trous apparaissent dans le bitume avant que celui-ci ne finisse par disparaître. Sur plusieurs dizaines de kilomètres. Il parait que les habitants s’en plaignent depuis longtemps sans jamais être entendus. Manifestement la « pura vida » n’est pas universelle au Costa Rica… Pas de surprise, nous sommes toujours dans la nature, à une altitude de 1300 m qui fait du bien, au village de Santa Elena plus précisément. C’est très touristique, malgré la difficulté d’accès, et nombreux sont les restaurants, hôtels, magasins de souvenirs et tours-organisateurs. Nous en apprécions d’autant notre liberté de mouvement et notre autonomie en logement et restauration : pas besoin de subir tout ça, nous savons ce que nous voulons et nous nous rendons directement dans les endroits concernés.

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Juste une photo sur la route de Santa Elena (bien trop occupé à éviter les trous…) : le jardin de ce sculpteur végétal qui accueille les automobilistes de passage

Notre premier arrêt est pour une ferme de papillons, élevés dans des serres reproduisant cinq microclimats du pays. Quelques insectes sont aussi collectionnés. Nous avons droit à une visite guidée VIP par une jeune naturaliste. Nous observons bien sûr de jolis spécimens, dont les célèbres morphos bleus, un peu plus faciles à approcher que ceux, fugaces, que nous avons croisé lors de nos balades.


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La présentation au guichet d’accueil laisse penser que plusieurs centaines d’espèces sont présentes. Mais ça sera beaucoup moins !

L’autre attraction du jour est le « ranario », qui pourrait se traduire par « grenouillerie » en Français. Un rassemblement de terrariums où sont élevées et protégées plus de 25 espèces de batraciens locaux, souvent des grenouilles minuscules ne dépassant pas les 2 cm et aux couleurs vives indiquant aux autres espèces leur dangerosité. Le plus est la possibilité avec le même billet de réaliser une double visite permettant dans l’après-midi d’apprécier les espèces diurnes et à la tombée de la nuit celles nocturnes. Nous avons adoré ces mignonnes petites grenouilles multicolores, pas si faciles à photographier toutefois en raison de leur taille.

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Le Ranario de Santa Elena, qui a bien voulu nous accueillir pour la nuit sur son parking

A trop chercher les grenouilles dans les vivariums, on en oublie parfois de regarder autour. Et là, juste devant nous, la lampe-torche tombe sur cette chose. Bon, il paraît que les scorpions costariciens ne sont pas mortels, ça rassure !

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Souvenirs souvenirs (1)

Nous sommes maintenant à Sarchi, une petite bourgade à l’ouest de la capitale San Jose. Spécialisée dans le travail du bois depuis le début du XXe siècle, elle a produit beaucoup de meubles mais aussi les charrettes à traction bovine nécessaires au transport du café à l’époque, typiquement décorées de motifs géométriques en couleurs vives semblables aux mandalas. L’arrivée du train et des camions aurait pu éteindre cette production, mais les artisans ont su se reconvertir et produisent peut-être maintenant davantage de charrettes qu’avant ainsi que beaucoup d’autres objets qui plaisent aux touristes. La ville est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité pour avoir été le berceau de l’artisanat costaricien. En tout cas, si vous cherchez des souvenirs à rapporter de votre séjour, vous n’aurez que l’embarras du choix ici !

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Sarchi, berceau de l’artisanat costaricien
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L’entrée des toilettes est particulièrement soignée !
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Sarchi est aussi connue pour sa magnifique église, malheureusement fermée à l’heure de notre passage

Souvenirs souvenirs (2)

La ville suivante, Zarcero, avec son église et ses arches de cyprès si typiques, éveille en nous le souvenir de notre premier voyage au Costa Rica il y a maintenant 14 ans, en compagnie de deux de nos enfants et en mode sac au dos. En fouillant un peu dans nos archives, j’ai retrouvé le blog que nous avions réalisé alors, rédigé à quatre plumes. Sachant qu’il serait tôt ou tard retiré des serveurs faute d’être mis à jour, j’en avais fait une copie sur Word, avec une mise en page sommaire mais qui a le mérite de toujours exister. Elle est disponible en lecture ou au téléchargement ci-dessous pour ceux que cela intéresserait.

Nous avons eu plaisir pour notre part à nous replonger dans ce récit et à examiner le parcours d’alors que nous avions un peu oublié. Démontrant au passage l’intérêt au moins personnel à long terme de la rédaction d’un blog de voyage.

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Notre parcours en 2009, essentiellement en transports en commun
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L’église de Zarcero et son étonnant jardin sculpté

Mais voilà que la route nous appelle. Il nous reste encore beaucoup à découvrir au pays de la Pura Vida. Alors à très bientôt pour la suite !

Parcours Costa Rica
Parcours Costa Rica première décade, en version zoomable ici