26. En 2 temps 5 mouvements

Le même endroit à 1/4 d'heure d'intervalle
Le même endroit à 1/4 d’heure d’intervalle

Les deux temps, déflorons l’accroche de suite, correspondent à notre météo quotidienne. Le ciel est en effet particulièrement changeant au Danemark, les nuages ne cessant de défiler. En moins d’une minute, le soleil radieux peut se dissimuler derrière un cumulo-nimbus menaçant et nous transporter dans la pénombre, parfois nous arroser de quelques gouttes ou encore nous délivrer une véritable averse sous des vents forts qui vous retournent le parapluie tout juste sorti de son étui. Bienvenue au club diront peut-être les Bretons. A nous qui n’étions habitués qu’à un temps à la fois. Le bon côté des choses, c’est que nous sommes sûrs de voir le soleil tous les jours. Le mauvais côté, c’est qu’il faut savoir attendre le bon moment pour les photos, le joli paysage aux couleurs chaudes et contrastées pouvant se transformer en une scène dramatique et menaçante entre le cadrage et l’appui sur le déclencheur. A titre d’exemple, les deux photos ci-dessus sont prises au même endroit à quelques minutes d’intervalle seulement. Mais bon, les épisodes de pluie restent minoritaires, volontiers nocturnes, et le bruit des gouttes venant frapper la carrosserie, nous adorons. Ça nous rappelle le camping de notre enfance.


Au centre d'essais pour éoliennes
Au centre d’essais pour éoliennes

Concernant les mouvements, commençons par la rotation. Surtout celle incessante des éoliennes, omniprésentes dans l’environnement danois. Ce pays produit à ce jour 40% de son énergie grâce au vent, tout en visant l’autonomie électrique en 2035 et l’indépendance énergétique totale en 2050. Les médisants pourraient prétexter l’abondance de la ressource, mais cela ne fait pas tout, il y a une vraie politique verte dans ce pays. Par exemple à St Barth, où le soleil brille plus de 300 jours par an, le nombre de panneaux solaires est ridiculement bas. Et aucune éolienne bien sûr, alors que lez alizés soufflent gaillardement une grande partie de l’année. Vers Esbjerg, nous avons côtoyé un port où l’on chargeait d’immenses pales d’éoliennes sur des bateaux. Cela a commencé à exciter notre curiosité et lorsqu’un peu plus loin, à Osterig nous sommes passés devant un centre d’essais pour éoliennes, nous n’avons pas hésité à en effectuer la visite. Nous avons appris plein de choses, comme sur leur conception (pourquoi 3 pales et pas 2 ou 4 par exemple), leur mise en place très différente selon qu’on se trouve sur terre ou en mer, l’évolution de la technologie au cours du temps et les achats d’énergies d’un pays voisin à l’autre programmés la veille en fonction de la météo du lendemain. Très instructif donc.


Le phare qui a reculé de 70 mètres
Le phare qui a reculé de 70 mètres

Le second mouvement est celui de ce phare dénommé Rubjerg Knude, construit en 1900 initialement à 200m de la mer sur une dune qui n’a cessé de s’éroder depuis. En 2019, il ne lui restait plus que 5 ans avant de s’effondrer dans la mer, aussi a-t-il été décidé, compte-tenu de son intérêt touristique, de l’éloigner du rivage de 70 mètres, à l’aide d’une mini-voie ferrée. L’opération, qui s’apparente au déplacement des fusées de leur hangar de stockage vers leur pas de tir, a pris seulement 4h30, après une préparation de tout de même plusieurs mois. Après les tramways allemands qui prennent l’autoroute, voici le phare danois qui prend le train ! Une vidéo sur le déplacement est disponible ici. Nous avons fait la balade pour découvrir ce phare peu commun, grimpant une immense dune posée entre mer et forêt un peu à la manière de celle du Pilat, fouettés par le vent et le sable mais heureux de découvrir ce lieu.

Dans les dunes au bas du phare
Dans les dunes au bas du phare
Lettres d'amour visibles du haut du phare
Lettres d’amour visibles du haut du phare

Des dunes, encore des dunes
Des dunes, encore des dunes

Après le phare qui recule, voici maintenant la dune qui avance. Cela se passe tout au nord de la péninsule du Jutland, à un endroit où la bande de terre n’est large que de cinq kilomètres. La dune appelée Rabjerg Mile s’y est formée vers 1750 et depuis, elle ne cesse de progresser vers l’Est, de 13 à 17 mètres par an. A ce rythme-là, elle devrait atteindre la mer du côté opposé vers l’an 2200. De nouveau nous avons découvert un micro-Sahara en territoire danois, d’environ 900 x 600 mètres. Nous l’avons foulé avec plaisir, nous demandant si nous n’allions pas apercevoir une colonne de rennes bossus longer la crête d’une dune, admirant aussi les jolies figures que dessine le vent dans le sable.

Le vent, quel artiste !
Le vent, quel artiste !

Mouvements de foule à Grenen

Le mouvement suivant est un mouvement de foule. A Grenen, à l’extrémité Nord de la péninsule du Jutland, nous avons suivi une longue procession constituée majoritairement de Danois qui suit la plage comme chaque jour à la queue-leu-leu, jusqu’à une pointe très étroite qui finit dans la mer. Où plutôt dans les mers.  Car justement à cet endroit deux mers se rencontrent, la Mer du Nord et la Mer Baltique. Les courants assez forts et en sens inverse, rendant d’ailleurs la baignade dangereuse (de toutes façons, à 14°C on n’a pas trop envie d’y tremper autre chose que ses pieds) soulèvent de belles vagues chargées d’écume. Les gens s’y arrêtent un moment, s’y prennent volontiers en selfie, puis repartent en sens inverse. Peut-être iront-ils ensuite se régaler d’un plateau de fruits de mer dans la petite ville voisine de Skagen, très prisée des touristes. Au Danemark, les vacances scolaires d’été se terminent le 11 Août, il faut qu’ils se dépêchent.

Rencontre de la Mer du Nord et de la Mer Baltique
Rencontre de la Mer du Nord et de la Mer Baltique

Port de Skagen
Port de Skagen
Port et restaurant de fruits de mer à Skagen
Port et restaurant de fruits de mer à Skagen

Route verte

Le dernier mouvement, et bien c’est le nôtre, reprenant la route. Et dans ce pays écolo, nous suivons les routes vertes. De la couleur du liséré qui les borde sur la carte routière, signalant leur côté pittoresque. Mais aussi parfois avec de l’herbe en guise de ligne séparatrice, comme sur la photo. On ne peut faire plus vert !

24. Un tramway sur l’autoroute etc.

Mais que se trame-t-il sous ces caténaires ?

Caténaires de tramway sur l'autoroute
Caténaires de tramway sur l’autoroute

« Ils sont fous ces Germains », a peut-être dit Astérix dans « Astérix chez les Goths », mais j’avoue que je n’ai pas relu l’ouvrage pour vérifier. En tout cas, lors d’un bref passage sur l’autoroute entre Hambourg et Lübeck, nous avons eu la surprise de circuler sous des caténaires de tramway pendant une dizaine de kilomètres. Assez impressionnant quand on circule dans un véhicule assez haut comme le nôtre car nous avons l’impression d’être tout près des câbles. Renseignements pris, il s’agit d’une zone expérimentale pour la circulation de camions équipés de pantographes comme sur la photo ci-dessous. Équipés de moteurs hybrides, les camions roulent à l’électricité sous les caténaires tout en rechargeant leurs batteries. Plusieurs zones en Allemagne font le test, résultat en 2022. Dans l’attente il faut espérer que les câbles soient bien accrochés afin que l’aventure ne se transforme pas en « Highway to Hell »…

Les camions expérimentaux à pantographes. Et pourquoi-pas sur un fourgon aménagé ?
Les camions expérimentaux à pantographes. Et pourquoi-pas sur un fourgon aménagé ?

Le fantôme du musée

Ça se passe à Coblence, sur la façade d’un ancien musée récemment déplacé dans le centre-ville. Sous une horloge assez haut placée, une tête en bas-relief qui vous regarde. Et quand vous, vous la regardez de plus près, vous vous apercevez que ses yeux quelque peu exorbités bougent de droite à gauche. Un panneau explicatif pas loin révèle qu’il s’agit de la tête d’un voleur du XVIème siècle, condamné à mort puis décapité, qui pourtant est revenu depuis narguer la ville. Pire encore, mais nous ne l’avons su qu’après en raison des limites de notre traducteur, il parait qu’il tire la langue toutes les demi-heures. Quel effronté !


La claire fontaine

Claire comme de l’eau …du Rhin, cette fontaine retrace en une seule colonne 2000 ans de l’histoire de Coblence, de l’époque romaine jusqu’à nos jours. A sa base, des Coblençois rament. Nul doute que dans cette période difficile ils rament toujours. Pas sûr que ce soit l’idée initiale du sculpteur, mais elle me va bien.

La fontaine de Coblence
La fontaine de Coblence

Question de prononciation

Phonétique

Pas assez à l’aise avec la langue germanique pour raconter à nos voisins que nous étions passés chez Sosh ou leur commander ces six saucisses sèches sous sachets dont ils sont si friands, nous pensions ne plus risquer ici d’erreurs d’élocution. Eh bien pas du tout, les noms allemands sont très difficiles à prononcer. Tenez par exemple, nous venons d’arriver dans la région du Schleswig-Holstein. Essayez de dire ça bien du premier coup sans crachoter. Pas facile, non ? Pour avoir une idée plus précise, j’interroge mon moteur de recherche favori qui me propose un site où le nom serait prononcé en Allemand, en Anglais et en Français. Rendez-vous compte en cliquant sur ce lien : s’il y a bien quelques Allemands qui s’y risquent, ainsi qu’un Anglais et même une Belge, aucun Français n’a accepté de se prêter à l’exercice. CQFD.


Celle que je préfère

Celle

A force d’en voir, on pourrait finir par se lasser. Mais là ça dépasse l’entendement. Dans le petit centre-ville de cette bourgade de Basse-Saxe, ce sont plus de 400 maisons à colombages qui sont rassemblées, remontant parfois jusqu’au XVème siècle, parfaitement entretenues. Un quartier entier où se balader entourés de ces maisons toutes plus esthétiques les unes que les autres, quasiment à perte de vue. Il parait que c’est la concentration la plus forte d’Europe. J’aimerais bien savoir qui détient le record du Monde. Pour ajouter au plaisir, la ville est parsemée de personnages en pied qui trompent parfois les promeneurs. Et bien entendu de terrasses de café ou restaurants. Pour le soin apporté à son esthétique et pour son apparente belle qualité de vie, oui c’est (pour l’instant) la ville de Celle que je préfère. Mais demain nous visiterons Lübeck. Des paris ?

Personnages Celle
Ville de Celle (Basse-Saxe)
Ville de Celle (Basse-Saxe)

A bientôt à Lübeck !

23. Le non-hasard du calendrier

Bords de Moselle près de Treis-Karden (Allemagne)
Bords de Moselle près de Treis-Karden (Allemagne)

Après une traversée express du Luxembourg en une demi-journée, en évitant la capitale mais pas les stations-service (1,23 € le litre de diesel), nous voici de retour en Allemagne, progressant vers le Nord. Nous longeons les rives de la Moselle, couvertes de vignes sur des pentes très escarpées, magnifiques comme vous en jugerez sur la photo. Nous suivons le parcours sinueux de la rivière jusqu’à son confluent avec le Rhin, Coblence. Et ça n’est pas un hasard si Coblence (Koblenz pour les allemands) veut justement dire « confluent ». Nous y passerons la nuit, juste au bord du fleuve, à regarder passer les péniches lourdement chargées.

Péniche remontant le Rhin
Le Rhin à Coblence
Claudie et moi à Coblence
Coblence, confluent du Rhin et de la Moselle, idéale pour une pause romantique

Ça n’est pas un hasard non plus si nous rejoignons le lendemain la ville de Freudenberg. Car cette cité ne figurait dans aucun des guides que nous avons parcourus. Et pourtant elle vaut vraiment le détour. Une harmonie architecturale de maisons à colombages noires et blanches, couvertes de tuiles sur leur toit et un ou plusieurs murs dans un agencement parfait. La vue d’ensemble de la ville est déjà impressionnante. Se promener entre ces maisons aussi belles les unes que les autres l’est tout autant. Si nous y sommes parvenus à cet endroit magique, c’est grâce au long travail préparatoire de Claudie qui a multiplié les sources pour déterminer les points de notre périple à ne pas manquer. Si vous avez la curiosité de relire l’article Rêver le voyage avant de partir, vous retrouverez dans les illustrations l’un des supports qui a contribué à cette visite : le calendrier Géo « Le Monde en 365 jours », une éphéméride photographique qui a régulièrement trôné sur la commode de notre entrée ou bien dans la cuisine, en alternance avec d’autres. Devant les magnifiques maisons de Freudenberg, Claudie a dit « Je veux aller là » et a noté l’endroit. Le non-hasard du calendrier, donc.

Claudie contemplant en vrai la photo de son calendrier à Freudenberg
Claudie retrouve la photo de son calendrier (Freudenberg, Allemagne)
Façades de maisons à Freudenberg
Façades de maisons à Freudenberg

Je rédige ces lignes dans une ville un peu plus touristique, Hildesheim. Les photos parlent d’elles-mêmes. Nous nous régalons, et en plus le beau temps est de la partie, pas sûr que ça dure !  

Vieilles maisons à Hildesheim
Vieilles maisons à Hildesheim
Place du Marché à Hildesheim
Eglise St Michel à Hildesheim
Eglise St Michel à Hildesheim

A suivre, pourvu que le temps soit avec nous !

21. Aujourd’hui j’ai posé de la moquette

Cathédrale de Pontoise
Cathédrale de Pontoise

Pour rappel, Roberto est un fourgon « aménagé ». Et l’aménagement initial n’étant que le minimum vital, il faut le compléter petit à petit. Tout comme pour une maison d’ailleurs. Malgré notre réflexion approfondie, nous ne pouvions sans expérience de vie nomade imaginer la totalité de nos besoins. C’est ainsi que nous agrémentons Roberto de menus équipements au fil des semaines. Parmi ces broutilles qui n’étaient pas présentes dès le départ, on peut citer les filets élastiques vide-poches, très pratiques car rien ne bouge en roulant, des petits crochets pour suspendre tel ou tel accessoire, des velcros sur le rideau de douche pour qu’il ne nous colle pas à la peau pendant la séance, un tapis de bain de la même taille que notre receveur pour la douche en extérieur, un rideau de séparation entre la cabine de conduite et la cellule, afin que les gens ne voient pas le contenu depuis le pare-brise, des films réfléchissants sur les vitres de la cellule pour la même raison.

Il y a bien eu aussi quelques menues réparations, principalement du resserrage de vis qui se desserrent avec les vibrations de la route, et même un peu de peinture noire pour rendre plus discrets des accessoires extérieurs initialement blancs sur notre carrosserie bleu foncé. Tout cela nécessite un minimum d’équipement de bricolage. Une petite perceuse s’est même rapidement révélée indispensable, en adjonction à quelques outils plus basiques comme un marteau, un jeu de clefs plates, une mini-scie, un tournevis à embouts multiples, du scotch armé… La liste pourrait s’allonger, mais la taille restreinte de l’emplacement pour la trousse à outils (environ 35 x 40 x 20 cm) impose de limiter l’utile à l’indispensable.

Aujourd’hui, donc, j’ai posé de la moquette. Nos pieds se plaignaient en effet d’un léger manque de douceur au niveau du sol. Nous nous sommes mis à la recherche d’un revêtement de sol plus douillet, de taille adaptée au couloir de Roberto dont la surface est réduite au strict minimum car, comme chacun sait, un couloir c’est de la place perdue. Nous dirons donc un coupon d’environ 2,50 m sur 70 cm. Le premier magasin sur notre route, dont le nom sonne un peu comme St Cloud mais avec un truc en plus au milieu, avait des modèles qui nous convenaient, mais ne les proposait qu’en 4 mètres de largeur. Et pas sûr qu’ils n’en auraient débité que 70 cm. Nous nous sommes rabattus sur la solderie voisine, dont le nom sonne comme « j’ai fait » mais au passé simple et avec une petite tournure savoyarde. Nous y avons déniché 2 tapis que j’ai découpés soigneusement pour les adapter à notre sol, non sans mal car les contours étaient un peu tarabiscotés. Mais je suis satisfait du rendu final. Et nos petons encore plus !

Tout ça pour dire qu’en vie nomade, on bricole tout autant qu’à la maison !

P.S. L’illustration en tête de cet article est un clin d’oeil à nos amis Pontoisiens qui nous lisent régulièrement. Pour les autres, il faudra chercher l’explication dans cette ville.

Sinon voici quelques nouvelles du voyage : après quelques jours dans l’Aube pour réceptionner nos 2 palettes venues de St Barth et retrouver un peu la famille, nous voilà repartis tranquillement sur les routes. A moitié sous la pluie nous avons parcouru la jolie ville de Provins dans ses remparts bien conservés, avant d’aller nous garer pour la nuit pile devant le château de Vaux-le-Vicomte pour une visite le lendemain. Nous avions le parking pour nous seuls. Pas trop de « wouah » cependant le matin au réveil, la pluie étant encore battante. Ça s’est tout de même un peu arrangé en fin de matinée, mais pas au point de faire disparaître la grisaille sur les photos. Si les jardins sont loin d’avoir leur superbe initiale, les intérieurs du château valent le déplacement. Nous allons encore traîner quelques jours en région parisienne jusqu’à un dernier rendez-vous à Paris lundi. Nous quitterons ensuite la France pour nous diriger vers les pays Scandinaves.

Le château de Vaux-le-Vicomte pour nous seuls
Le château de Vaux-le-Vicomte pour nous seuls

avec des intérieurs luxueux qui valent le déplacement...
avec des intérieurs luxueux qui valent le déplacement

...le point fort restant la salle à manger avec ces appétissantes profiteroles
…le point fort restant la salle à manger avec ces appétissantes profiteroles

19. Parlons cuisine

Parlons cuisine
Soupe franconienne
Soupe franconienne

Les deux ingrédients de base de la cuisine allemande sont les saucisses et les pommes de terre. Difficile donc de trouver des plats qui ne contiennent ni l’un ni l’autre. Même cette soupe « franconienne » que j’ai commandée pensant échapper à la règle contenait les deux ! Il parait qu’il existe plus de 1000 variétés de saucisses en Allemagne. Quand je pense à De Gaulle qui disait sa difficulté à gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromages, je comprends la problématique d’Angela Merkel !

Pour varier un peu les protéines, les œufs sont une bonne alternative. Encore faut-il ne pas se laisser influencer par les couleurs. Nous avons en effet été intrigués de voir dans les rayons des supermarchés ces œufs multicolores, ou d’autres tachetés aux allures de ballons de foot ou de Dalmatiens. Nous avons finalement compris qu’il s’agissait d’une façon de distinguer les œufs cuits des œufs frais. Et testé pour confirmer l’absence de chocolat ou même de poussin à l’intérieur comme dans les œufs incubés thaïlandais.

Vrais œufs colorés
Vrais œufs colorés

Côté laitages, là aussi les habitudes sont un peu différentes. Les yaourts sont géants (150 à 200% le volume des nôtres, pas faciles à caser dans notre frigo), le 0% de matières grasses n’existe pas (il faut jongler avec les 1,5%, 3,5%, 4,7%, etc.). Le contenu des desserts lactés est parfois difficile à identifier, et Google traduction n’est pas toujours à la hauteur. Dernièrement, nous hésitions sur une semoule à la cannelle que le traducteur qualifiait de « à la viande », ce qui paraissait peu probable compte-tenu des produits avoisinants dans le rayon. Nous avons quand même acheté le produit, qui s’est avéré excellent !

Yaourts allemands
Yaourts allemands

Terminons par le top du top, le dessert préféré des Allemands, l’incontournable forêt-noire. Vous distinguerez dans la superbe présentation qui nous a été faite la génoise au chocolat imbibée de kirsch (ça ne se voit pas sur la photo mais je vous assure qu’il y en avait), les cerises imbibées de kirsch (aussi), la crème Chantilly et les copeaux de chocolat. L’habit ne fait pas le moine, c’était excellent, d’autant plus que la dégustation s’est faite en plein coeur de la région éponyme. C’est comme le Ti’punch, il est toujours meilleur aux Antilles qu’à Argenton-sur-Creuse !

Forêt-noire. Miam !

D’une manière générale, les supermarchés sont de type « hard discount », un peu comme Lidl en France (la chaîne est d’ailleurs très représentée ici). Plusieurs supermarchés peuvent être contigus sur un même parking. Les hypermarchés classiques sont plutôt rares, uniquement situés dans les grandes villes. Nous prenons nos repas environ 7 fois sur 10 à bord de Roberto, les autres étant pris lors de nos balades en ville, dans de petits restaurants en terrasses ou simplement composés de sandwiches consommés sur un banc face à un beau paysage. Nous ne cuisinons pratiquement pas pour l’instant, nos interventions se limitant à l’assemblage de crudités, au réchauffage de plats cuisinés achetés au rayon traiteur des supermarchés et à la découpe de fruits frais. Le soir nous nous contentons en général d’une soupe et d’un dessert lacté. Pas d’alcool dans le van, mais nous pouvons goûter aux bières ou vins locaux au restaurant. Pas trop une vie d’ascète tout de même !

A suivre…