Nous entrons pour la troisième reprise en Croatie et retrouvons l’Union Européenne, l’euro et nos forfaits Free. Mais aussi un coût de la vie un peu plus élevé qu’en Bosnie, qui reste toutefois raisonnable par rapport à la France.
Vers le monastère de la rivière Krka
Nous longeons d’abord les gorges de la Cetina, dans des paysages méditerranéens typiques : vignes , oliveraies, paysages calcaires parsemés de buissons à l’état naturel et de vignes et oliveraies lorsqu’ils sont cultivés, petits villages aux murs blancs et tuiles ocres. Nous nous arrêtons au monastère de Krka, important centre religieux orthodoxe, sans pouvoir y pénétrer en raison de réunion religieuses en cours. Nous ferons tout de même une jolie balade dans l’environnement immédiat.
Gorges de la CetinaMonastère de KrkaLe monastère n’était pas visitable mais ses extérieurs ouiNous avons passé la nuit là. Qui a dit que le camping sauvage était interdit en Croatie ?
Le bruit de Skradin
Nous sommes là dans un parc national dont l’attrait principal est un ensemble de chutes étagées le long d’une rivière, un peu comme à Plivice. L’accès au circuit se fait en bateau, le reste se découvre à pied en suivant des sentiers, passerelles, escaliers de pierre …et touristes. Le nombre de personnes, sans doute plus élevé que d’habitude puisque nous sommes un week-end, reste toutefois raisonnable et ne nous gâchera pas la visite. Les chutes, l’environnement, les brumes, la couleur de l’eau sont magnifiques. On en voit sortir de partout, disparaître miraculeusement à un endroit pour ressurgir quelques dizaines ou centaines de mètres un peu plus loin, et toujours en quantité impressionnante. Le débit moyen de la rivière Krka est de 55 m3 par seconde, et ça peut dépasser les 300 en haute saison. Difficile de croire ici que la planète manque d’eau, mais nous sommes en saison de fonte des neiges sur les sommets, ce n’est peut-être pas comme ça toute l’année. Le grondement de l’eau est aussi omniprésent, au point qu’ici on ne parle pas de « cascade de » mais de « bruit de ». Ainsi, la chute principale appelée « Skradinski Buk » se traduit par « Bruit de Skradin »
Beau temps et eau calme : conditions parfaites pour une petite croisière fluvialePlus l’on s’approche, plus la brume des chutes apparaîtSkradinski BukL’eau est vraiment partoutCette terrasse de restaurant parait totalement encerclée !Encore du grand spectacle en termes de couleursSur la « route » du retourArrivée à Skradin, une jolie petite ville portuaireGrimper sur la colline procure des vues intéressantes
Vieilles bagnoles
Encore un collectionneur de voitures anciennes qui a réuni une cinquantaine de modèles dans un hangar et vous en fait volontiers la visite. Beaucoup de modèles de l’Est et quasiment pas d’Américaines, ça change un peu. Nous avons le plaisir de retrouver quelques modèles français dans lesquels nous avons circulé, enfants ou adultes. Le clou du spectacle est tout de même cette coccinelle VW dont la tôle a été totalement remplacée par du fer forgé, plaqués or 24 carats en plusieurs endroits et sertie à d’autres de plus de 8000 cristaux de Swarovski. 2500 heures de travail pour le fer forgé, 500 pour le plaquage en or et 100 supplémentaires pour les cristaux. Et l’auteur, M. Vrbanus, est là pour nous le raconter. Il nous montre aussi fièrement les nombreuses récompenses qu’il a obtenues dans diverses expositions et son inscription à la prestigieuse collection Ripley’s « Believe it or not ». La voiture est totalement fonctionnelle et sert exceptionnellement pour des mariages.
Belle collection de voitures de l’ex-Yougoslavie, dont cette Zastava 750 très populaire dans les décennies 60 à 80et celle-ci dont j’ai oublié le nom, mais au look et à la marque tellement typiquesQuelques voitures françaises, comme cette 301 Peugeot des années 30,cette Simca 1100ou encore cette 404 PeugeotOu encore cette Citroën CX en version ambulance. Combien d’entre vous êtes assez vieux pour avoir connu tout ça ?
Mais le clou du spectacle, c’est ça, présentée par son auteur qui plus est :
Les villes dalmates
Nous retrouvons ici, en Dalmatie, la côte adriatique et une succession de jolies petites villes aux traits similaires. Ayant dû se défendre par le passé tour à tour contre les Vénitiens et les Ottomans, elles sont en général fortifiées et ont pu conserver un cœur médiéval aux ruelles étroites pavées d’un marbre glissant. Croatie oblige, les cathédrales et autres édifices catholiques y sont nombreux et plutôt bien entretenus. Le seul bémol est que nous avons trouvé rassemblés dans ces villes tous les touristes que nous n’avions pas encore vus ailleurs. La saison commence tôt ! Malgré les ressemblances, chacune de ces cités possède quelques particularités
* Zadar, son orgue marin, son « Salut au soleil » et son musée du verre antique
C’est un humain qui a construit l’instrument, mais c’est la nature qui en joue, plus précisément le vent et la mer. L’orgue marin de Zadar ne se voit pas, caché sous les marches d’une jetée, mais il s’entend : au gré des vagues, des sons de rythme aléatoire et de tonalité variable sont émis, évoquant tantôt une flûte de pan tantôt des chants de baleines. Une étrange musique qui semble hypnotiser quelques auditeurs, manifestement assis là immobiles depuis un bon moment. Juste derrière, c’est un grand disque bleu sur le sol qui attire plus ou moins la foule. Une sorte de panneau solaire géant qui réfléchit différemment la lumière du soleil selon les moments de la journée. Cette fois, le concepteur – le même que pour l’orgue – a voulu faire davantage visuel qu’auditif, mais nous n’avons pas vraiment perçu de jeu de lumière, tandis que le bruit des gamins qui se coursaient sur le panneau dominait la visite. Nos nous sommes réfugiés dans le musée voisin, dédié au verre antique et notamment à ses astucieux procédés de reconstruction.
* Turanj et son île en forme de cœur
Il suffit de jeter un œil sur Google Earth, dans la zone maritime proche de la ville de Turanj, et vous allez la trouver. Elle n’a peut-être plus aujourd’hui l’aspect sauvage de la photo satellite, il parait qu’un promoteur immobilier est entrain de tout raser pour en faire un projet ciblé sur l’amour. Vraiment ?
Spot dodo
Juste avant notre destination suivante, Sibenik, nous faisons halte pour la nuit – les vanlifeurs ont coutume d’appeler ça un « spot dodo » – sur les hauteurs de la ville. Le petit chemin étroit terreux et caillouteux a donné un peu de fil à retordre à Roberto, mais le panorama à l’arrivée sur cet ancien fort était exceptionnel. Une fois de plus nous étions seuls pour la nuit.
apercevez-vous Roberto ?et la redescente le lendemain n’était pas moins spectaculaire !
* Sibenik, le coup de coeur ?
La ville se découvre d’abord en longeant les quais, où les locaux prennent l’habitude de boire leur café le matin. Après, il suffit de s’enfiler dans n’importe quelle petite ruelle, tout est à flanc de colline. Les pierres des maisons, les dalles de marbre du sol, les petites curiosités à découvrir à chaque coin de rue ou de placette, tout est un régal pour les yeux et, malgré le temps radieux, la foule n’est pas encore au rendez-vous. Nous visitons, entre autres, la belle cathédrale St Jacques, à la fois gothique et renaissance, curieusement bordée d’une frise extérieure de 71 portraits d’anonymes, vraisemblablement des donateurs, plus ou moins gentiment caricaturés selon l’importance de leur don. Une porte encadrée de lions, supportant des statues d’Adam et Eve, ainsi qu’un baptistère finement sculpté complètent l’ensemble. Nous finirons bien sûr par goûter à la cuisine locale, bonne sans être exceptionnelle. Mais le joli cadre pardonne tout.
nous retrouvons le bitumepuis la ville apparaiton serait tentés de la rejoindre en bateaumais ça n’est pas toujours sûr !alors on longe le portduquel on peut s’échapper par la moindre ruellemais pas sans siroter un p’tit café !Allez c’est parti pour la visiteles camions n’ont même pas peurcuriosités à chaque coin de rueDe temps en temps on tombe sur une place, comme celle de la cathédraleque voiciavec sa porte latérale encadrée de lionset sa curieuse frise de portraitsLes moins généreux des donateurs sont reconnaissables à leur tête plus ingrateL’intérieur est sobre mais élégantBelle statuaireEt baptistère finement sculptéOù l’on découvre la gastronomie localebonne sans être exceptionnelleNous n’avons pas goûté ce vin mais la bouteille est magnifique4 siècles d’occupation ottomane, ça laisse des tracesUn dernier petit touravant de quitter cette jolie villeSibenik, vous retiendrez ?Au fait, il n’y a pas que des pierres !
* Spot dodo bis
Nous avons encore déniché un petit coin sympathique tout près de l’Adriatiquedes dégradés de bleu épatants,une flore abondante,une faune aussi hélas.Dommage que les températures soient encore un peu justes, nous aurions volontiers fait une petite trempette
* Rogoznica et son oeil du dragon
Cette cité balnéaire serait banale sans son petit lac d’eau de mer entouré de falaises, formé selon la légende par l’œil qu’un dragon fâché se serait extirpé avant de le jeter sur la falaise, fondant la roche à cet endroit, et selon la science par l’envahissement d’un trou naturel du sol par la mer Adriatique à la fin de l’âge de glace. C’est comme pour les décomptes de manifestants, on ne sait jamais qui a raison.
* Trogir, heureuse et cachée
Trogir est une petite ville sur une petite île prise entre le continent et une île plus grande, ce qui l’a peut-être miraculeusement protégée des différentes agressions (vivons heureux vivons cachés) et lui a permis de conserver des beaux monuments intacts de styles Roman et Renaissance derrière ses murailles. Les forces napoléoniennes ont aussi laissé une petite gloriette en souvenir de leur passage.
Des maisons en pierre,des escaliers en pierre,des fenêtres en pierre,des placettes en pierre…Ah, un oeuf, ça change !Un clocher qu’on peut ascensionneravec un escalier un peu raidemais toujours une belle vue au sommetUne gloriette laissée en souvenirpar les troupes napoléoniennesjuste à côté d’un terrain de foot.
* Kastilac alias Braavos : have you GoT it ?
Kastilac n’est rien d’autre qu’un petit château sur un îlot carré, mais il attire du monde parce qu’il a servi de lieu de tournage pour être la ville de Braavos dans la série Game of Thrones (GoT pour les intimes). Beaucoup d’autres sites de Croatie ont été utilisés pour cette série, ainsi que pour le cinéma plus largement. Une partie non négligeable du tourisme croate se développe d’ailleurs autour de ce thème.
* Split, 2ème ville de Croatie
La ville se démarque par ses nombreux vestiges romains (son cœur fortifié, le Palais de Dioclétien, en est un à lui tout seul), son supermarché Spar classé au patrimoine mondial de l’Unesco (pour ses murs, pas pour ses boîtes de petit pois), sa statue géante de Grégoire de Nin (un évêque du Xe siècle qui lutta pour imposer le Croate à la place du Latin, devenant pour cela porte-bonheur à condition qu’on lui caresse le gros orteil), sa belle cathédrale Saint-Dominius ayant débuté sa vie par un mausolée en l’an 311, quand l’empereur romain Dioclétien y fut inhumé, avant de connaître une forte ascension sociale pour devenir église au Ve siècle puis cathédrale au VIIe.
L’enceinte fortifiée de la vieille ville est le palais de l’empereur DioclétienA l’intérieur, ce sont les habituellespetites rues pavées de marbreet placettes ornées de statuesC’est tout de même pittoresqueCe qui est moins habituel,c’est ce supermarché dont les murssont classés par l’UNESCOLes édifices religieux se mêlent à l’architecture romaineLa cathédrale et son trésorvalent bien une visiteavec le salut des évêques, lolDes marches à hauteur de genoupermettent d’accéder au clocheret de prendre quelques photosOn n’oublie pas de venir caresserle gros orteil de Grégoire de Nin,l’évêque porte-bonheurComme beaucoup de villes croatesSplit a été lieu de tournagede la série Game of ThronesAlors ça, je l’avais en tête depuis longtemps !
A partir de Split nous quittons pour une quinzaine de jours la côte dalmate en nous dirigeant vers les montagnes. Nous ferons une première étape au site archéologique de Salona, l’ancienne capitale romaine de la province de Dalmatie, ayant hébergé jusqu’à 60 000 personnes. Puis une seconde à Klis pour visiter sa forteresse bâtie sur un éperon rocheux qui domine toute la campagne environnante. Même pour les non spectateurs de GoT (oui c’est Meereen dans la série), la grimpette valait le déplacement, rien que pour le panorama magnifique.
Le site archéologique de SalonaL’incorporation d’éléments récents n’est pas forcément une réussitepas plus que les chapiteaux de colonnes transformés en tabouretsIci ce sont 16 sarcophages du IVè découverts fortuitementUn véritable amphithéâtre. J’aime bien la maison qui donne juste dessus, avec le linge étendu
Le château de Klis, perché sur sa crête, permet de surveiller toute la régionLes aficionados de Game of Thrones reconnaîtront-ils Meereen ?Je suis admiratif de la position défensive choisie, parfaite pour contrer toutes les attaques par l’autoroute
Et bien vous savez quoi, nous allons repasser en Bosnie, ou plutôt en Herzégovine, la province qui est associée au pays depuis sa création. Mostar la seconde ville du pays et quelques sites spectaculaires nous y attendent. A bientôt là-bas !
Le parcours correspondant à cet article, en version zoomable ici
Nous quittons Bled et son lac de nouveau sous la pluie, en direction de la capitale qui sera riche en découvertes. De là nous nous dirigerons vers l’Est en direction de la Hongrie, admirant au passage Rogaska Slatina, ses thermes et sa verrerie, puis la charmante ville de Ptuj. Vraiment, la Slovénie nous aura conquis.
Les arcs-en-ciel sont un bon moyen de nous consoler de la pluie
Ljubljana et ses dragons
La capitale de la Slovénie, dont le nom n’est pas si facile à prononcer que ça (i pour j et ou pour u, essayez-donc), se visite facilement à pied en 1 ou 2 jours, d’autant que son centre est largement piétonnier ..et que nous sommes en basse saison. Les façades baroques de nombreux édifices sont plutôt jolies malgré leurs couleurs très pays de l’Est (vert triste et jaune triste) que le temps un peu couvert ne flatte pas.
Nous étions heureusement en pleine éclaircie en passant devant le cyanomètre, un appareil qui mesure le degré de bleu du ciel (pas nouveau, c’est le Genevois Horace Bénédict de Saussure, bien connu de nous autres anciens voisins du Mont Blanc, qui l’a inventé) mais qui est ici une œuvre d’art doublée d’une subtilité technologique puisqu’il est capable d’adapter sa couleur, tel un caméléon, au bleu mesuré du ciel.
En avançant dans la ville, nous allons apercevoir des dragons partout. Ils sont en fait l’emblème de Ljubljana depuis que Jason et les Argonautes en auraient combattu un dans les environs, de retour de leur quête de la Toison d’Or. L’hôtel de ville et le premier pont en béton de Slovénie en furent naturellement ornés, ce qui entraîna ipso facto les restaurants et les boutiques du quartier.
La récupération la plus récente et la plus originale est celle du mystérieux artiste français Invader, dont je reparlerai un peu plus loin. Après quelques découvertes dans la ville et la visite de son château.
Street art au sens propre
Dans cette ruelle de la capitale slovène, le street art n’est pas sur les murs comme à l’accoutumée mais carrément au milieu de la rue. Au lieu de l’habituel caniveau central des rues moyenâgeuses, la rue des forgerons est parcourue de tout son long par une foule de petites têtes qui vous regardent. 700 visages aux expressions toutes différentes, comme les humains selon leur humeur. Il faut se pencher pour les dévisager, c’est peut-être ce qu’a voulu leur auteur, un célèbre sculpteur slovène, Jakov Brdar. A moins qu’il ne se soit contenté qu’on lui serre la main, celle qu’il a placée sur un poteau au début de la rigole. L’action déclenche paraît-il un flux d’eau qui transforme l’œuvre en fontaine, mais ça ne s’est pas produit le jour de notre passage. Le mécanisme était sans doute grippé, c’est de saison.
Vie de château
Présent depuis le XIIème siècle, le château a connu maintes transformations depuis, sous l’influence des différents envahisseurs du pays : Austro-Hongrois, Français (via Napoléon pendant 4 ans), Italiens, Yougoslaves puis touristes internationaux. Il abrite maintenant diverses attractions modernes, certaines incluses dans le billet d’entrée et d’autres pas, mais on peut visiter avec un bon audioguide la partie ancienne et aller au sommet de la tour apprécier le paysage urbain de la capitale.
Panorama depuis le pied du château, ça n’est déjà pas malL’ancienne prisonL’escalier pour monter à la tourPanorama du sommet de la tourJeu d’ombres dans un des muséesOeuf gravé, une spécialité du paysUne fresque de Danse Macabre. Pas spécifique de Slovénie mais quelques exemplaires bien restaurés dans ce pays
Puppetry Museum
Pour en connaître toutes les ficelles, nous avons fait un petit tour au musée des marionnettes inclus dans notre visite du château. Car la Slovénie a une riche tradition dans ce domaine. Nous en suivons l’évolution au cours de l’histoire du pays, des marionnettes à gaine aux marionnettes à fils, avec une belle mise en scène des éléments exposés. Normal pour un art du spectacle.
Invader
Depuis le début de notre voyage, Claudie s’est mise à prendre des photos de petites mosaïques souvent discrètes découvertes par hasard en haut d’un mur lors d’une visite urbaine. Pas avec son appareil photo mais avec une application capable de reconnaître si l’œuvre photographiée est authentique, récompensant alors l’utilisatrice de quelques notes joyeuses et de points de bonus.
C’est l’histoire étonnante d’un artiste de rue français dont on connaît le nom mais pas le visage, qui appose sur les murs des mosaïques de Space Invaders, un jeu qu’il avait apprécié dans son enfance, ou d’autres personnages. Depuis 1996, il a « envahi » (c’est comme ça qu’il qualifie sa démarche, généralement faite sans autorisation) les murs d’environ 80 villes du monde entier, mais aussi des endroits insolites comme le Musée du Louvre (10 mosaïques posées en 1 seule journée, retirées depuis), la lettre D du panneau Hollywood à L.A., les fonds marins de la Baie de Cancun, et même dans la Station Spatiale Internationale !
Pour aider les explorateurs en herbe, certaines villes possèdent des cartes où sont localisées les petites céramiques. Celle de Montpellier permet de s’apercevoir (encore un des nombreux clins d’œil de l’artiste) que le parcours qui les relie dessine lui-même un Space Invader. Trop fort !
Ah au fait, l’appli s’appelle FlashInvaders et pour les fans, Invader expose à Paris jusqu’au 5 mai 2024.
Slovenian Ethnographic Museum
Nous terminons notre visite de Ljubljana, décidément très riche, et alors que la pluie commence à tomber, par ce superbe musée ethnographique qui est un excellent résumé de la traversée ce pays et nous donne plein de réponses à des interrogations que nous avions eues en cours de route. Il se présente comme un « musée des identités culturelles, un lien entre le passé et le présent, entre la culture traditionnelle et moderne ».
Fromage Trnič, symbole de l’amour…Tiens, ces masques ne vous rappellent rien ?
Nous y avons retrouvé, entre autres, les greniers à foin trouvés partout dans la campagne, les façades peintes des tiroirs de ruches, des costumes de carnaval, des spécialités culinaires, de l’artisanat, des éléments de l’histoire du pays.
Une cène en céramiqueUn costume de carnaval traditionnelLes plus jeunes doivent bien se demander à quoi ça sert…Une case de ruche, taillée dans un seul tronc, avec sa porte peinteFaces peintes de cases de ruches
Vraiment à conseiller à ceux qui veulent s’en imprégner.
Mon cher Watson (suite)
Voici un petit complément du sujet alimentaire évoqué dans l’article précédent, afin de contenter vos papilles avides.
Pour Claudie à gauche, ce sera filet de boeuf avec cèpes et roulés au fromage faits maison, pour moi à droite ce sera filet de veau avec asperges fraîches et purée aux truffes (la région en regorge !)Les desserts n’étaient pas moins savoureux : gâteau « multicouche » avec graines de pavot, noix et pommes pour garniture, tarte aux pommes et glace vanille (plus classique)
Rogaska Slatina
Cette vile de l’est de la Slovénie est réputée pour son activité thermale et pour son artisanat du verre, autant dire deux grands pôles d’attraction pour nous.
L’établissement thermal Tempel
Si le premier nous a déçus, l’activité en basse saison étant tellement ralentie que nous n’avons même pas pu goûter l’eau (il aurait fallu attendre plusieurs heures l’ouverture de la buvette), nous avons été conquis par le second.
Pavillon et sources (fermées lors de notre passage)Grands hôtels du siècle dernier et parc thermal : de grands classiques, comme en FranceDeux des établissements commercialisent leur eau. Celle de Donat aurait la plus forte teneur mondiale en magnésium. Les bouteilles sont en plastique, un comble pour cette ville spécialisée dans l’art verrier !
Nous avons pu visiter la fabrique de verre en pleine activité, passant par toutes les étapes de l’élaboration du produit final, pour constater que chaque objet proposé ensuite à la vente était une œuvre d’art unique, faite à la main (ou à la bouche pour la partie soufflage) de A à Z. Le travail par équipe nous a semblé à la fois répétitif mais nécessaire pour obtenir le juste enchaînement des actes pour arriver au produit fini. La fabrique aurait la plus forte production mondiale de cristal travaillé à la main (22 à 24 tonnes de verre par jour – 8 millions d’objets par an)
L’iconographie sera réduite, toute photo étant interdite pendant la visite. En consolation, j’ai mis juste après une vidéo YouTube qui est un bon reflet de ce que nous avons vu là-bas
Us et coutumes
En Slovénie, contrairement à la France, on respecte scrupuleusement les feux aux passages piétons. Il faut dire que d’une part la police verbalise facilement, et que d’autre part les slovènes roulent vite et ne s’attendent pas du tout à ce que vous traversiez au rouge. Consolation, vous pouvez mettre ce que vous voulez (dans une certaine limite et en payant) sur votre plaque d’immatriculation.
Pas un chat, ou presque
Poursuivant notre route vers l’Est slovène nous faisons une halte pour la nuit à Ptuska Gora, un village réputé pour sa basilique exceptionnelle.
Nous nous sommes sentis un peu seuls dans l’immense parking, certainement dimensionné pour une fréquentation accrue en haute saison. Et même pour la visite de la basilique le lendemain, nous étions encore seuls. Étonnant quand on lit que cette édifice « constitue le plus bel exemple d’église gothique à 3 nefs de Slovénie, érigée au rang de basilique en 2010 à l’occasion de son 600ème anniversaire ». Elle héberge en outre sur son autel une sculpture unique de la Vierge de miséricorde abritant sous son manteau une multitude de personnages.
A la sortie, heureusement, nous avons trouvé un chat sur les marches, contredisant la solitude exprimée dans le titre.
Ptuj
Cette ville au nom d’onomatopée, peu fréquentée par les touristes, mérite pourtant le déplacement. Elle est réputée pour son château, son carnaval, ses vignes et ses thermes et pourtant nous ne visiterons rien de cela ! La description des intérieurs du château nous a paru ennuyeuse, le carnaval était passé, les thermes ressemblaient sur les photos à des piscines ordinaires. Quant aux vignes, elles étaient encore en hibernation.
Mais nous avons trouvé à la ville bien d’autres attraits. Une situation très photogénique sur la berge d’un fleuve (la Drava), un centre-ville très typé, des vestiges romains comme cette tour utilisée autrefois comme pilori, et un entrelacs de ruelles moyenâgeuses parsemées d’arcs reliant les maisons.
Et nous l’avons bien regardée parce qu’il s’agissait de notre dernière visite en Slovénie.
Terminons avec ces 2 photos en lien avec l’actualité : cette porte avec ses petits lapins qui annonce l’arrivée prochaine de Pâques, et ce drapeau Slovène qui s’accroche désespérément à celui de l’Europe. Avec la guerre en Ukraine, on comprend bien pourquoi !
C’est parti pour la Hongrie, avec pour première étape le Lac Balaton si cher à Michel Jonasz. Mais chut, j’en ai déjà trop dit. Alors à bientôt !
Ci-dessous comme d’habitude la carte du parcours correspondant à cet article et les boutons de liaison si vous voulez nous laisser un petit message, vous abonner pour être prévenu à chaque nouvelle parution, ou encore nous retrouver sur Instagram ou Polarsteps.
Nous voici donc entrés en Slovénie, un pays où nous n’avions jamais mis les pieds ou les pneus. Des premières impressions jusqu’au Lac de Bled, avec une petite incursion stratégique en Croatie, revivez avec nous cette grande boucle slovène.
SLO travel
Après avoir traversé l’Amérique centrale et passé au moins une et parfois plusieurs heures aux frontières entre chaque pays, ça fait du bien de passer d’un pays européen à un autre en ralentissant à peine devant le poste où un douanier lève à peine les yeux de son téléphone portable. Donc nous voilà en Slovénie. Ce qui frappe tout d’abord, c’est que l’on ne comprend plus rien à ce qui est écrit sur les panneaux. Un bon point, ça pour nous autres adeptes de dépaysement. Enfin du moment qu’on a un peu de réseau pour pouvoir utiliser Google traduction. Voulant goûter ce nouveau pays, nous roulons tout doucement en regardant partout, alors que les locaux nous talonnent avant de nous doubler d’un grand coup d’accélérateur, contredisant les lettres SLO qui figurent sur leur plaque minéralogique. OK les pressés, laissez-nous le slow-travel ! Parmi les autres premières impressions figurent le coût réduit du carburant (1,45 €/l de gazole) et des aliments, à contrebalancer avec le coût élevé du stationnement (souvent 3€/h) ou des aires pour camping-cars (minimum 35€/j soit le double de la France ou de l’Italie). Pour l’instant nous avons réussi à contourner ces endroits-là. Nous verrons par la suite.
Grande révélation : les Slovènes parlent une sorte de chinois (enfin pour nous)
La magie Koper
Dès le passage en Slovénie, le beau temps est revenu. Ça doit être un hasard, encore que nous avançons vers le Sud par rapport à nos destinations précédentes. Koper est l’une des rares villes côtières d’un pays dont la façade maritime n’a pas plus de 44 km de long. Autant dire que l’été ça doit être bondé. Imaginez la totalité des Français devant se partager les plages entre Narbonne et Perpignan au cœur de l’été ! En réalité, les Slovènes sont 34 fois moins nombreux, mais quand même.
Koper se présente comme un mignon petit port entouré d’un centre ville médiéval aux notes vénitiennes. L’opulence des édifices italiens n’est pas là, mais le charme opère tout de même.
Piran, reine de la reconversion
Autrefois cette place était un port…Une envie de piquer une petite tête ?
C’est l’autre ville côtière, sous forme d’une péninsule s’avançant dans la mer terminée par un ancien phare reconverti en clocher d’église. Il a tout de même donné son nom à Piran (ben oui, pyros en Grec ça veut dire feu). Comme à Koper, on retrouve une influence étrangère dans certaines constructions, comme ce palais vénitien, et cette petite statue aux airs danois (si vous séchez, regardez toutes les photos). Comme à Koper, la ville était autrefois construite autour d’un port presque intérieur, mais celui-ci a été reconverti en place parce qu’il en manquait. Quant à la cathédrale et au baptistère, ils semblent eux aussi avoir été reconvertis …en cages pour animaux si l’on en juge par la grille qui barre leur porte. Non sans avoir laissé juste derrière un tronc accessible aux fidèles, pas folle la guêpe !
Style vénitien, assurémentPetites ruelles étroitesLe phare de la ville reconverti en clocher d’église
Question subsidiaire : sur une petite place de Piran, on retrouve une sorte de chérubin portant des objets formant des cylindres creux (photo ci-dessus à droite). A quoi cela pouvait-il bien servir ? Réponse à la fin du sujet suivant.
Incursion en Croatie
Nous sommes loin d’avoir exploré toute la Slovénie. Nous y reviendrons plus tard. Mais nous avons trouvé plus pratique de compléter dès maintenant notre parcours en Istrie, cette péninsule triangulaire au bord de l’Adriatique et dont la majorité du territoire appartient à la Croatie. Le passage de frontière est plus marqué que le précédent, avec une transition brutale d’une zone assez peuplée (les 47 km de côtes slovènes) à un territoire très rural. Ça fait du bien de revoir des forêts, des champs, des montagnes. La première ville où nous faisons étape est de taille modeste et ne tranche pas forcément avec ce que nous avons vu en Slovénie. Un port, de jolies rues étroites et pavées, une basilique aux mosaïques scintillantes, des boutiques de souvenirs dont beaucoup de variétés de miel et de liqueurs.
Solution de l’énigme du paragraphe précédent :
Découverte inattendue
Nous faisons étape pour la nuit sur le parking du cimetière de Vodnjan, trouvé sur l’application Park4night que la plupart des voyageurs nomades utilisent pour trouver des endroits où se garer de jour comme de nuit et pour trouver quelques facilités comme l’eau ou les laveries self-service par exemple. Une fois l’endroit décrit, d’autres voyageurs laissent leur témoignage ou enrichissent la description initiale. C’est l’un de ces commentaires qui nous a incités à visiter la ville le lendemain, alors qu’elle ne figurait pas sur notre guide papier. Objet d’un festival annuel de street art, la petite ville de 6000 habitants, abhorre une trentaine de fresques sur ses murs et de vieux immeubles en pierre en son centre. Il y aurait aussi plusieurs centaines de momies de religieux dans l’église, mais celle-ci était malheureusement fermée. Heureusement, par définition, le street art c’est H24 !
Pula et ses vestiges romains
La pointe Sud de l’Istrie est occupée par la ville de Pula, dont la particularité est d’héberger de nombreux vestiges romains, comme un amphithéâtre, quelques temples, et quelques mosaïques. On pourra regretter que tout ça ne soit pas particulièrement mis en valeur. Ainsi ce chantier qui semble être là depuis un moment dans l’amphithéâtre, ces fondations de la maison d’Agrippine, protégées mais en plein dans la cour d’un immeuble, l’arrière du temple jumeau de celui d’Auguste utilisé comme mur arrière de la mairie, où encore cette mosaïque romaine vieille de 18 siècles, plutôt bien conservée mais que nous avons eu du mal à dénicher. Il a fallu traverser un terrain vague et contourner un parking avant d’oser s’aventurer dans une petite ruelle obstruée par un camion de chantier et un tas de gravats.
Au bout de ce petit chemin, des mosaïques du VIème siècle avant J.-C. !!!
A gauche la maison d’Agrippine, VIème siècle av. J.-C., formant presque la cour d’un immeuble ! Le port de commerce de Pula. Les grues sont illuminées le soir dans le cadre d’un spectacle son et lumière
Champions de l’inutile
Imaginez la solitude de ces feux qui ne voient passer aucune circulation pour cause de route fermée !
Rijeka
Nous n’avons pas trouvé grand charme à la 3ème ville de la Croatie : pas d’unité architecturale, beaucoup de circulation et peu de choses à visiter. Nous retiendrons tout de même 3 choses : une curieuse Cathédrale de Saint Guy toute en rond (pour danser peut-être ? ;)), un musée de l’informatique (voir plus loin) et la première fabrique mondiale de torpilles qui, faute de préservation, va finir par disparaître dans la mer. Ce serait pourtant dommage d’oublier que c’est ici, à Rijeka qu’ont été mises au point les toutes premières torpilles. La base pour les premiers essais a été bâtie en 1860, suivie de l’usine actuelle qui a fonctionné de 1930 à 1966. Aujourd’hui ce n’est plus qu’une carcasse de béton, mais ce bâtiment a révolutionné en son temps l’armement maritime, tout en étant sans doute responsable de milliers de morts. Alors, on le sauve ou on le sauve pas ?
La première usine de torpilles au monde est en ruines
PEEK & POKE
Ces commandes de programmation ne parlent qu’aux initiés, mais le sous-titre « Musée de l’informatique » est plus évocateur pour les autres. Mais j’estime faire partie des premiers, en ayant vécu toute la progression de l’informatique depuis le début. J’avais 10 ans quand la télévision familiale est passée du noir et blanc à la couleur, 20 ans quand j’ai soudé avec mes frères une centaine de composants sur un circuit imprimé pour en faire un jeu de ping-pong qui se branchait sur sur la télé, 22 ans quand j’ai eu mon premier ordinateur, le ZX81, une sorte de grosse calculatrice programmable en BASIC mais dont le programme, limité à 1000 caractères, s’effaçait lorsqu’on éteignait la machine. D’autres machines ont suivi, avec davantage de mémoire vive (RAM), la possibilité de stocker ou charger un programme sur une cassette audio, puis sur des disquettes et enfin des disques durs. J’avais 29 ans quand je me suis offert mon premier compatible PC (Amstrad PC2086) avec écran intégré et surtout un disque dur de 20 Mo (à l’époque c’était énorme, aujourd’hui le disque dur de mon ordi portable fait 1 To). A 30 ans, j’ai commencé à informatiser mon cabinet médical en développant un programme adapté à un fonctionnement en réseau. J’ai quasiment utilisé toutes les versions de Windows depuis la 3.1. J’ai vu apparaître Internet et les téléphones portables lorsque j’avais 40 ans. Alors oui, je suis vieux, j’ai l’impression d’avoir été un pionnier de l’informatique, et c’est sans doute pour ça que j’ai retrouvé avec plaisir un peu de toute cette progression fantastique dans ce musée, y compris un exemplaire de mon ZX81 !
1979 : Premiers pas dans l’informatique via un montage électronique : en soudant une centaine de composants sur un circuit imprimé, je fabrique avec mes frères un jeu de ping-pong que l’on branchait sur la télé
Un bon vieux tourne-disques. Je découvre au passage que certains disques étaient à 16 tours par minute.
Bouticocanardophilie
Le lac intermittent
Nous voici de retour en Slovénie, à Cerknika, dans une région au sol karstique, comprenez un gruyère de calcaire. avec beaucoup de grottes et de galeries souterraines. En été, ces formations absorbent bien l’eau et le lac se vide presque complètement. Pendant la saison des pluies, au printemps et à l’automne, le sous sol est vite saturé d’eau et le niveau du lac monte. Il peut passer en une seule journée de 0,1 km2, sa surface minimale, à 38 km2, sa surface maximale. C’est le plus grand lac intermittent d’Europe, et, lorsqu’il est plein, le plus grand lac de Slovénie.
Un château troglodyte
Construit directement dans une falaise à partir du XIIIème siècle, le château de Predjama était quasiment imprenable. Il fut tout de même assiégé vers la fin du XVè siècle par l’armée de l’empereur Frédéric III dont un parent avait été assassiné par l’occupant des lieux, le baron Erazem Lueger. Le siège dura plus d’un an, l’astucieux occupant continuant de s’approvisionner à l’extérieur grâce à un tunnel secret. La plaisanterie se termina le jour où, grâce à une complicité interne, l’armée envoya un boulet de canon sur le mur des toilettes à ce moment occupées par le baron, et qui s’effondra sur ce dernier. Mourir assis sur le siège après un an de siège, c’est un comble !
Nous avons pris plaisir à visiter ce château peu commun, grandement aidés par des audioguides en Français très bien faits.
Les grottes de Postojna
Nous avons pénétré dans le plus grand système de grottes de Slovénie, plus de 700 km de galeries sur une longueur de 20 km. D’abord en empruntant un petit train puis à pied.
Revivez avec nous un bout de trajet en petit train …et pensez à baisser la tête, le plafond est bas !
Nous avions déjà vu un certain nombre de grottes dans notre vie, mais celles-ci sont véritablement exceptionnelles. D’abord par l’immensité du réseau, telle que dès les premiers mètres de voie ferrée apparait déjà une féérie de stalactites et stalagmites, certains ayant dû être coupés d’ailleurs pour que les têtes des passagers ne frottent pas trop au plafond. On nous a conduit dans des salles immenses, certaines pouvant accueillir des concerts avec 10 000 places assises. Tout est à la fois protégé et bien mis en valeur. Du grand spectacle, assurément.
Bébés dragons ou poissons humains ?
Une entrée quelque peu intrigante
Dans les eaux profondes du réseau de grottes de Postojna, on trouve plusieurs espèces animales qui se sont bien adaptées à l’obscurité. Parmi elles, le protée anguillard, une sorte de salamandre aquatique à la peau rose pâle, dépourvue de tout pigment – devenu inutile dans le noir – et dont les yeux se sont atrophiés pour la même raison. Il arrive régulièrement que des grosses crues fassent remonter ces bestioles à l’extérieur des grottes, qu’à une certaine époque on imaginait peuplées de dragons. Le corps ondulé et les branchies rouge vif ont fait prendre les protées pour les bébés de ces monstres souterrains. Ceux qui ignoraient la légende ont plutôt parlé de poissons humains, en raison de l’aspect et de la couleur de la peau proches de celle des Slovènes.
Un musée dans une grotte et dans la pénombre
La bête
A côté des grottes, nous avons pu voir, dans un vivarium plongé dans la quasi-obscurité, plusieurs exemplaires de cette espèce peu connue, capable de rester dix ans sans se nourrir, de régénérer ses membres perdus et de vivre une centaine d’années.
Forcément, à la boutique, on joue le jeu à fond. Nulle part ailleurs on ne trouve de protées en peluche !
Alors, bébés dragons, poissons humains ou protées anguillards ? Quel nom préférez-vous ?
Le Lac Sauvage
Après le Lac Intermittent de Cerknica, voici le Lac sauvage. En ce jour de beau temps, ce tout petit lac a l’air tout tranquille, mais après une forte pluie, son niveau peut monter brusquement et même un geyser peut se former. C’est qu’il est relié à des galeries karstiques en profondeur, drainant l’eau d’un vaste territoire. Pour le voir dans cette phase, regardez cette vidéo sur Youtube.
Mais pour nous il est resté calme, et nous avons pu nous promener le long de cette rivière qui mène à Idrija, notre prochaine étape.
Juste au-dessus de la rivière, nous avons suivi un canal conduisant une eau limpide jusqu’à un bâtiment dans lequel nous avons pu entrer
A l’intérieur se trouve la roue géante d’un moulin, de 13 mètres de diamètre, dont l’action est d’animer …une pompe à eau. C’est que, juste à côté, se trouve l’entrée d’une mine. Mais une mine de quoi ?
Mercure l’insaisissable
C’est dans ce joli château que nous en apprendrons davantage
En 1490 à Idrija, un fabricant de seaux a trouvé dans un ruisseau des petites gouttes de métal liquide. Ce fut le début d’une ère minière extraordinaire pour la ville qui a produit en 500 ans 13% du mercure mondial, le récoltant directement sous forme liquide ou le produisant à partir de minerai (cinabre). Si forcément Idrija s’est enrichie et a fait grandement progresser la science, ça n’a pas été aussi bénéfique pour la planète puisque les 2/3 du mercure produit ont servi à l’extraction de l’or et de l’argent en Amérique, avec la pollution qui s’en suit. Et ça n’a pas été si bon non plus pour les mineurs qui ont souffert de la toxicité du vif-argent, autre nom donné au précieux métal liquide. Aujourd’hui encore, les rivières locales restent polluées et la ville menace de s’effondrer sur le gruyère de galeries qui traversent son sous-sol.
Le découvreur et les premières galeriesLes deux formes du mercure : le minerai (cinabre) et le métal liquide
Gouttes de mercure dans un cube de résine (œuvre d’art du musée)
Miroir ô miroir, dis-moi qui est la plus belle…
Conteneurs de mercure liquide : à manipuler avec précaution !L’exposition parle bien sûr de la condition difficile des mineurs. Beaucoup y ont laissé la vie à cause de la toxicité du minerai comme du métal. Le médecin de la mine (ci-dessous) était sûrement très occupé. Cette toxicité a incité les états à légiférer et réduire l’usage du mercure, ce qui a entraîné la fin de la production à Idrija en 1980. L’Europe s’y est mise aussi en 2017, laissant quelques usages autorisés comme les lampes à vapeurs de mercure et les amalgames dentaires. Qui disparaîtront à leur tour dans les prochaines années suite à de nouvelles lois récentes, cf. cet article du Figaro du 8 février 2024
Quant à l’origine du nom du métal, il aurait été associé des sa découverte à Mercure le messager des dieux romains connu pour sa rapidité qui le rendait insaisissable. Un peu plus tard, on donna le nom du métal à la planète la plus proche du soleil et donc la plus rapide à en faire le tour (88j). Par ailleurs, Mercure est le dieu des voyageurs, ce qui nous conviendrait parfaitement s’il n’était pas aussi le dieu des voleurs et des commerçants… Bizarre cette association !
Faire dans la dentelle
Les progrès technologiques dans l’extraction du mercure au XVIIè siècle a fait chuter la demande en main d’oeuvre à Idrija et, comme dans d’autres cités minières, ce sont les femmes qui ont pris le relais économique de leur famille en produisant de la dentelle, avec la technique des fuseaux qui demande un temps considérable mais offre une qualité exceptionnelle. La première école de dentellerie a ouvert ici en 1876 et est toujours en activité en 2024. On y accueille des jeunes filles de 6 à 15 ans, toutes volontaires, qui suivent une formation gratuite de 3 heures par semaine et qui dure 6 ans ! Une partie du musée municipal d’Idrija est consacrée à cet art et présente des oeuvres magnifiques, comme on peut en juger sur les photos.
Carte de Slovénie en dentelleL’école de dentellerie est ouverte depuis 1876 et fonctionne toujours. Démarre dès l’âge de 6 ans !
…et 27 font douze
La petite ville de Škofja Loka a quelque chose de spécial en Europe : elle fait partie du douzelage (sic) initié par la cité normande de Grandville en 1991, en gros un jumelage avec 11 autres villes de l’Union Européenne. Seulement voilà, l’Europe entre temps s’est élargie à 28 pays, mais le terme de douzelage est resté.
Sinon Škofja Loka serait la ville slovène au centre médiéval le mieux conservé. Ce qui ne saute pas aux yeux d’emblée, mais le tremblement de terre de 1511 qui a dévasté la ville y est peut-être pour quelque chose. Nous y avons trouvé tout de même une architecture originale et visité dans son château un intéressant musée sur le patrimoine culturel slovène.
Un charme suranné règne sur ces maisons du centre-villeLe château – muséeArmoiries et vêtements traditionnels de la régionMobilier local. Ce n’est pas de la marquèterie, c’est de la peintureDeux fresques. On nous dit de celle de gauche que c’est une reproduction. Celle de droite illustre le défilé annuel de la ville (et ça n’est pas carnaval)Accessoires de cuisine anciens et (sans transition) le célèbre ours brun slovène (pas possible de le voir en ce moment, il dort…)3 jolis coffres traditionnelsUn autre art local est de fabriquer des fleurs en papier, à l’aide d’emporte-pièces et de moules à formesUne autre tradition est la fabrication de petits pains d’épices à l’aide de moules sculptés en creuxLa décoration finale se fait ensuite à la mainA quelques kilomètres au nord de Škofja Loka, nous sommes allés voir cette petite église isolée. Le guide mentionnait des fresques anciennes. Celle sur la photo de droite ne vous rappelle rien ?et pas très loin de là, on trouve dans la campagne de nombreux séchoirs à foin comme celui-ciCelui-là a été joliment reconverti. Les musiciens sauront peut-être lire la portée ?
Alimentaire mon cher Watson
Juste un titre bidon pour introduire quelques spécialités trouvées dans les magasins. On ne peut pas dire pour l’instant que nous ayons été transcendés par la cuisine slovène.
Que diriez-vous de commencer par des spaghetti bolognaise en poudre ou une confiture de poil-à-gratter ?A gauche : surtout ne pas se tromper ! A droite de jolies glaces en forme de rose En fait les 2 paquets de gauche sont le recto et le verso. A priori du sel de la mine de Tuzla. Peut-être que l’une des faces est en Slovène et l’autre en Croate. Mais les traducteurs en ligne ne sont pas très aidants là-dessusNous retrouvons notre pain d’épices traditionnel à l’office du tourisme. A partir du même moule, on peut faire facilement de belles œuvres en chocolat (à droite)Terminons par les boissons. Du yaourt à boire en bouteilles d’un litre (pour servir dans des verres ?) et le petit vin blanc local, probablement proche du gewürtztraminer vu le nom (nous n’avons pas goûté)
Arrivés au Bled
Nous terminons notre remontée depuis la pointe Sud de l’Istrie avec le Lac de Bled. Une vague pluvieuse nous coince presque 48h dans Roberto, l’occasion de se reposer un peu et de rattraper notre retard qui dans la planification de notre itinéraire qui dans l’avancée du blog. Dès l’accalmie nous partons à la rencontre de ce lac très prisé des touristes en saison, mais quasi désert en février surtout avec la récente pluie. Partant pour un tour du lac à pied (6 km) nous prenons le temps d’apprécier ses éléments emblématiques : l’ilot central avec sa petite église, le château perché sur son rocher, la grande église de la ville et les bateaux au taud en toile rayée qui relient les quais à l’ilot. Notre promenade s’arrête après à peine 1 km, le sentier piéton étant fermé pour travaux sur 200 ou 300 mètres. Nous pensions emprunter la route, mais celle-ci, tout en étant autorisée aux voitures, est interdite aux piétons. En bon français, nous tentons tout de même le passage par la route, mais un vigile dans une voiture banalisée nous rappelle vite à l’ordre. Voilà comment sont traités les piétons à Bled. Est-ce pour nous forcer à reprendre notre voiture et nous garer à l’autre bout du lac pour 6 euros de l’heure ? Qui sait…
Au milieu du lac, le célèbre ilot, que l’on peut rejoindre à la nage, comme ce canard, ou en barque localeEn parlant de nage, nous avons vu ce groupe de baigneurs qui se mettaient à l’eau. Température du jour : 6° C. Brrrrrrr !
Un titre court pour un mois court. Encore bien occupés par la famille, quelque peu restreints par le mauvais temps dont nous avions perdu l’habitude, nous avons tout de même sillonné encore et encore le quart sud-ouest de la France et fait quelques découvertes. Le mois sera tout de même marqué par l’adoubement d’une jeune vanlifeuse. A voir plus bas !
De saison
Sarladaises, comme les pommes
Nouvelle découverte sur notre route au cœur du Périgord noir, la jolie ville médiévale de Sarlat, dont nous n’avions connaissance que par les menus des restaurants servant des pommes de terre tantôt « sarladaises » tantôt « salardaises », qui se distinguent dans les deux cas par une cuisson dans la graisse d’oie ou de canard et un assaisonnement d’ail et de persil. Afin de lever tout doute sur l’orthographe, je suis allé consulter un forum ad-hoc. Je suis tombé sur une discussion typique en 45 messages perturbée dès le début par un intrus qui se fait malmener joliment. Je vous la laisse en pâture.
Sinon Sarlat est une petite ville moyenâgeuse très photogénique, même par temps maussade, avec une belle homogénéité dans la couleur (ocre clair) et l’architecture bien restaurée. Hors saison, la circulation dans l’entrelacs de ruelles est facile, mais vu le nombre de restaurants et de boutiques, on imagine sans peine la foule dense qui doit piétiner ici l’été.
Faudrait savoir…
Il existe en fait une explication à cette apparente confusion : le côté « non potable » est celui où les campingcaristes déversent leurs cassettes de WC chimiques et les rincent. Des projections pourraient souiller le robinet et rendre ainsi l’eau non potable. Merci en tout cas au joli village corrézien de Sadroc de mettre gracieusement à disposition des voyageurs nomades cette installation. Une prise électrique est même disponible. Chapeau, c’est rare !
Une faille dans la laïcité ?
C’est la question que nous nous somme posé en traversant Villedieu-sur-Indre, une petite commune de 2800 habitants. L’église qui trône au centre du bourg porte sur son fronton la mention « République Française ». Le bâtiment aurait-il été désacralisé et racheté par la mairie pour y installer ses services ? Nous rentrons pour voir l’intérieur : pas de doute, il s’agit bien d’une église. Alors ? L’explication figure sur un panneau pas loin de l’entrée. En 1835, l’association qui gérait l’église bâtie sur un terrain communal demanda l’autorisation d’y effectuer des travaux de rénovation et d’y installer un clocher. N’obtenant pas de réponse, elle entreprit tout de même les travaux, faisant alors réagir le conseil municipal qui décida de s’y opposer. Quelques années plus tard, un compromis fut trouvé, permettant le maintien du clocher en contrepartie de l’apposition de la mention « République Française » bien en vue au-dessus de la porte d’entrée et de l’obligation de faire sonner la cloche tous les 14 juillet. La morale était sauve et la querelle de clocher résolue.
Le musée du compagnonnage, enfin
Vous vous rappelez peut-être de notre « cassage de nez » il y a 2 mois lors de notre première tentative de visite de ce musée. La seconde fut la bonne et nous avons pu enfin admirer les chefs d’œuvres exposés, pour la plupart des œuvres dites « de réception », réalisées par chaque compagnon pour sa propre cérémonie d’intronisation. A ouvriers d’exception, formés par des maîtres d’exception, œuvres d’exception.
Le musée retrace aussi la longue histoire du compagnonnage, difficile à retranscrire en quelques lignes, mais que le site du musée résume bien par « l’existence, depuis le Moyen-Âge, de groupements de jeunes ouvriers qui voyagent, s’entraident, pratiquent des rites en diverses circonstances et possèdent des attributs et un vocabulaire identitaires ». Pratiquement tous les corps de métiers sont représentés, du moment qu’ils sont « manuels, liés à la transformation de la matière lors d’un processus complet ». Les œuvres du musée sont d’ailleurs classées par matière : le bois, la pierre, les métaux, le cuir et les textiles, l’alimentation. C’est très humblement que mes photos suivront cette classification, après une courte partie sur les débuts du compagnonnage.
Histoire et légendes
Le Père Soubise, Salomon et Maître Jacques, les 3 fondateurs légendaires du compagnonnage. Ils auraient pu participer à l’édification du Temple de Jérusalem (ou Temple de Salomon) au Xème siècle av. J.-C.
Mais les premiers écrits datent plutôt du Moyen-Âge
Les métiers du bois (charpentiers, menuisiers, charrons, sabotiers, vanniers, etc.)
NB Les sabots du haut et les anneaux de bois qui les relient sont faits d’une seule pièce de bois !
Connaissiez-vous cet alphabet ? (l’explication est au bas de l’image…)
Œuvres de compagnons vanniers
Les métiers de la pierre (tailleurs de pierre, maçons, plâtriers, couvreurs, etc.)
Ci-dessus : pont en courbe dit « biais orthogonal convergent », sûrement pas facile à réaliser Ci-dessous : sphère en plâtre très solide (supporte 2 hommes debout) et modèle réduit en plâtre d’un kiosque réalisé ensuite au Château de Sens à Rochecorbon (37)
Les métiers du métal (forgerons, mécaniciens, serruriers, maréchaux-ferrants, carrossiers, chaudronniers et plombiers-zingueurs)
Serrure à pièges et à secrets d’un compagnon serrurier tourangeau, dotée d’un petit canon et d’un piège à menottes pour toute tentative d’ouverture non conforme.
Grille de parc à l’échelle 1/10 constituée de 2325 pièces et ayant nécessité 14 ans de travail !
Portrait de Berrichon en tôle et pyramide de fersMontre dissimulant un pistolet et Compagnon du Tour de France avec sa malle à 4 nœuds
Les métiers du cuir et du textile (cordonniers-bottiers, selliers-bourreliers, maroquiniers, tapissiers, etc.)
Tablier de cordonnier avec tous ses outils et botte de cuir avec Napoléon cousu en cheveux de femmes
Les métiers de l’alimentation (boulangers, cuisiniers, pâtissiers, confiseurs, bouchers, etc. Seules les œuvres en pastillage (sucre glace, eau, gélatine et jus de citron) ou en pâte à nouilles peuvent être conservées)(oui parce que le Taj Mahal en steak haché du XIXème siècle n’est plus présentable)
Pagode en sucre (1981) (700 h de travail)
Composition en sucre sur le jeu d’échecs (1981, restaurée en 2018) (1 an de travail)
Vielle en sucre (1978) (seules les cordes ne sont pas en sucre…)
Hospices de Beaune (1978) (20 kg de pâte à nouilles, colorants alimentaires – 20 000 tuiles pour le toit) (800 h de travail)
Se tenir au courant
Une ville mal nommée ?
Nous quittons la Touraine en direction de la Loire (les zigzags, vous vous rappelez ?). L’alternateur a bien maintenu la charge et c’est en toute autonomie que nous pouvons faire étape pour la nuit sur les rives de l’Allier à Moulins.
La silhouette de la ville apparaît au petit-jour. « Moulins« , vous avez dit ??? Et pourquoi pas plutôt « Églises » ?
Bouthéon, le château-zoo
Ayant la garde de notre petite fille pour l’après-midi, nous cherchons une destination un peu champêtre proche de l’agglomération stéphanoise, idéalement une randonnée compatible avec les poussettes. Mais les sites qui recensent ou qui offrent ce critère de sélection ne sont pas légion. Créateurs d’applications sur smartphone, voilà une idée à prendre. C’est ainsi qu’à défaut de pouvoir trouver une rando-poussette à proximité, nous nous retrouvons au Château de Bouthéon. Nous nous sommes limités aux extérieurs, parce que les escaliers en colimaçon et les portes étroites auraient eu raison de la poussette de compétition aimablement prêtée avec la jeune fille. Mais les extérieurs se sont révélés plutôt agréable, baignés dans un joli soleil automnal. Jolis jardins bien dessinés et bien entretenus aux pieds du château, Et deux circuits d’allées accessibles aux poussettes bordés d’animaux fermiers de toutes sortes, en cage, en enclos ou en liberté, qui ont bien fasciné notre petite visiteuse de 11 mois.
La visite serait parfaite si l’on ne prenait pas parfois les touristes pour des pigeons…
Voyager à Grand Frais
N’allez pas imaginer que nous nous sommes lancés à voyager de palace en palace laissant notre Roberto aux bons soins d’un « valet parking ». Non, c’est juste que nous venons de découvrir l’enseigne spécialiste des aliments frais qui a fêté l’an dernier ses 30 ans d’existence. Le nom ne nous était pas inconnu pour autant, mais nous avions ce préjugé que l’on n’y trouvait que des fruits et légumes et qu’il nous fallait obligatoirement pour le reste de nos courses recourir à un autre magasin. Par ailleurs l’enseigne n’existe pas partout. Elle est notamment curieusement absente de Paris et ne se trouvait pas non plus sur la minuscule île où nous avons habité ces 12 dernières années. Quoi qu’il en soit, nous avons franchi la porte de l’un des magasins et avons été très impressionnés par la qualité des produits et de leur présentation, par leur grande diversité. Pourtant grands voyageurs et connaisseurs de beaucoup de fruits et légumes « exotiques », nous avons découvert en une demi-heures davantage d’espèces inconnues pour nous jusque là que lors d’un voyage d’un mois en Amérique ou en Asie. Vous qui avez soif de découvertes, venez-donc goûter au paradoxe de voyager à Grand Frais pour des prix raisonnables !
Une présentation soignée, loin du supermarchéDes produits rarement vus en rayons, qui nous font voyager un peu
Vanlifeuse à 11 mois
Notre adorable petite Mélissandre a été adoubée vanlifeuse après quelques nuits et kilomètres d’essai dans Roberto. Comme beaucoup de jeunes enfants, elle aime quand ça roule (c’est vrai aussi pour la poussette…) et semble captivée par le paysage qui défile quand ce ne sont pas les vibrations qui l’endorment. A 11 mois, un équipement minimum est nécessaire comme le siège auto adapté, qui nous a été prêté par les parents. Nous avons investi de notre côté dans un lit parapluie spécial vanlife qui est maintenu par quatre sangles aux parois ou au plafond du véhicule. Pour la nuit, il est placé sur les sièges avant retournés, tandis que pour les siestes diurnes il est posé sur le lit à l’arrière. Dans les deux cas, la porte du cabinet de toilette une fois ouverte isole les deux espaces du bruit et de la lumière : nous faisons notre vie de notre côté pendant que la demoiselle dort. Pour le reste ça n’est pas bien compliqué, le sol moquetté et les lits font d’excellents tapis d’éveil. Le galop d’essai étant validé, nous passerons à l’étape suivante mi-décembre pour plusieurs jours de voyage avec notre jeune passagère qui aura tout juste soufflé sa première bougie. L’aurons-nous convertie à une future vie nomade ou plus simplement aux voyages ? Seul l’avenir nous le dira… Mais ce que nous pouvons retenir est qu’il n’est pas si compliqué de voyager en van ou en fourgon avec un très jeune enfant et qu’il serait dommage de se fixer des barrières si l’on aime ce mode de vie.
Réveil sur le parking du stade Geoffroy GuichardEn route pour traverser St Etienne sous de belles couleurs automnales
Préparation du lit pour la nuit
Roberto s’avère adapté aux diverses activités de notre jeune vanlifeuse. Le lit bébé en position sieste
On a touché le fond (du puits)
De passage au Cap Ferret, nous tombons sur ce qui ressemble à un puits de pétrole sur fond de paysages de dunes. Damned, aurions-nous emprunté un trou de ver (une faille dans l’espace-temps) qui nous aurait téléporté en Arabie Saoudite ou au Texas ? Mais non, un panneau bienvenu nous permet à la fois de toucher du bois pour nous ramener à la réalité et de confirmé qu’il s’agit bien d’un pompage de pétrole sur le sol français. Plus surprenant, nous apprenons que c’est une entreprise canadienne qui gère ce forage, comme la majorité des forages français d’ailleurs. Pour parodier un slogan célèbre, en France on a du pétrole, mais ce sont les canadiens qui ont des idées. Sinon le coin est joli, rendu très sauvage par l’interdiction de marcher sur les plages et sur 99% des dunes. Il offre tout de même une belle vue sur la Dune du Pilat, de l’autre côté du bassin d’Arcachon
Températures un peu fraîches et temps changeant, mais restants corrects pour la randonnée vers les dunes du Cap Ferret
Les plages ici sont interdites, mais apparemment pas pour tout le monde
Surprise du jour : un puits de pétrole au milieu des dunes
Sur le chemin du retour, jolie vue sur la Dune du Pilat, de l’autre côté du bassin d’Arcachon
Nous terminerons par le phare, juste avant que le temps se gâte
La maison de l’huître
Poursuivant notre tour du bassin d’Arcachon, nous nous arrêtons à la Maison de l’Huître, en plein coeur de la zone ostréicole. Nous profitons d’une visite VIP par un ostréiculteur passionné pour (presque) tout apprendre sur son métier et sur l’histoire et l’origine des huîtres que nous consommons aujourd’hui. Plein de petits restaurants juste à côté sur le port nous permettront de passer de la théorie à la pratique avec le petit vin blanc qui va bien. Et vous, savez-vous combien d’espèces d’huîtres sont exploitées en Europe ? Connaissiez-vous les huîtres triploïdes et savez-vous pourquoi vous avez plus de chances de les retrouver dans votre assiette en été ? Bien sûr vous pouvez demander les réponses à votre ami Google, mais pourquoi ne pas venir les chercher ici à la Maison de l’Huître ? Vous pourrez ensuite aller tester vos connaissances dans un des petits restaurants voisins. Autour du petit verre de vin blanc qui va bien.
La belle époque
Nous voilà partis à la découverte d’Arcachon. Nous commençons par la ville d’hiver, un quartier qui concentre un grand nombre de somptueuses demeures d’un style dit « pittoresque » mélangeant des éléments de chalets suisses, de demeures coloniale ou de palais mauresques. Elles ont toutes été construites à la « belle époque », une période de plusieurs décennies de paix interrompue en 1914, pour être vendues ou louées à de riches familles. Le thermalisme et les bains de mer étaient alors en plein essor, réputés efficaces pour soigner toutes sortes de maladies dont la tuberculose, largement répandue jusqu’à l’arrivée des antibiotiques en 1945. Et même alors, les riches bien-portants ont succédé aux riches malades. La ville d’Arcachon recevait régulièrement des hôtes célèbres, de Gustave Eiffel à Sissi l’Impératrice, lui conférant une renommée internationale.
Elle fut aussi remarquée pour une installation sportive insolite. A votre avis laquelle ? 1) une piste de ski sur aiguilles de pins ? 2) des courts de tennis en coquilles d’huîtres concassées ? 3) un bassin de hockey subaquatique ?
Et pour départager les ex aequo, quel est l’arbre sur la dernière photo ?
En contrebas, la « ville d’été » a tout d’une cité balnéaire classique avec ses rues piétonnes, sa plage,
sa promenade en bord de mer,
sa jetée, ses bars en terrasse,
ses grands hôtels,
ses enseignes typiques d’un bord de mer, son walk of fame très local et ses interdictions logiques.Quand même, l’église de la capitale de l’huître aurait pu faire des efforts pour son bénitier !
Ce n’est que Justiz
Notre aînée Amandine basée à St Jean de Luz nous emmène de l’autre côté de la frontière, en Espagne, randonner dans un site superbe dont le point de départ est le hameau Justiz. Suivant quelques minutes la petite route, nous devons l’abandonner car elle est occupée par un attroupement de chevaux sauvages qu’on croirait entrain de manifester. « Laissez les routes aux chevaux, vous les avez suffisamment occupées et vous nous avez suffisamment exploités. Justice pour les chevaux sauvages » croirait-on entendre. Alors nous coupons à travers champs, de grands espaces ou broutent tranquillement chevaux, vaches et moutons. Nous rejoignons le littoral que nous allons longer plusieurs kilomètres sur une sorte de sentier des douaniers (pas sûr que ça existe en Espagne). Côte sauvage et rocheuse, petites criques, piscines naturelles : que du bonheur !
Retour à St Jean de Luz avec quelques clichés du très photogénique port de pêche
Débit de poissons
Encore un jeu de mots foireux dont j’ai le secret. Je n’ai pas trouvé mieux pour introduire notre dernière visite de Novembre à l’aquarium de Biarritz. Un bel ensemble de bassins bien entretenus classés par régions : Atlantique Nord, Caraïbes et Indo-Pacifique. Coraux magnifiques, belle collection de méduses, espèces rares. Un régal pour les yeux et toujours 2 ou 3 trucs à apprendre pour les grands enfants que nous sommes.
Ainsi se termine notre mois de Novembre. Nous nous dirigeons maintenant vers la période des fêtes. Notre projet actuel reste de repartir sur les routes début Janvier, en direction de la côte Adriatique et de la Turquie.
Nous voici donc de retour en France métropolitaine (oui, ceux d’outre-mer disent toujours ça pour bien faire la différence, et quand ils disent la France tout cours c’est péjoratif) le temps que Roberto traverse l’Atlantique. Contrairement au héros désespérément absent du roman de Samuel Beckett à peine évoqué dans le titre de l’article, nous espérons que notre « Godot » à quatre roues apparaîtra bien à la fin de la pièce !
Retrouvailles contrastées
Nous débarquons dans l’Hexagone en pleine période de violences urbaines. Saccages, pillages, bataillons de policiers et hélicoptères qui tournent dans la nuit. Et dire que l’Amérique centrale apparait violente aux yeux des Européens… Nous regrettons presque notre paix de là-bas ! Heureusement, il y a des compensations. Nous retrouvons avec bonheur la famille et la gastronomie française, comme ce « grand petit déjeuner » (l’emploi de l’anglicisme « brunch » est déconseillé par le ministère des finances) qui a réveillé d’un coup nos papilles gustatives un temps endormies.
retrouvailles avec Jordanne, Alix, Achille (à gauche – manque Evan caché) et Amandine (à droite)Apéro maison, concocté par Amandinepuis brunch le lendemain au restaurant « Arôme » pour nous réveiller les papilles gustatives
Mais au fait, dans quelle ville sommes-nous ? Voici quelques indices pour la découvrir…
Mais oui, les derniers indices étaient particulièrement parlants, nous étions bien à Agen, préfecture du Lot-et-Garonne
Et pendant ce temps là, Roberto flâne tranquillement entre la Floride et les Bahamas…
Devoir de mémoire
Après cette pause familiale à Agen, nous repartons vers la Belgique récupérer Roberto, dont l’arrivée est annoncée le 31 juillet, soit 18 jours après la date initialement prévue. La seule consolation est que nous ne sommes pas obligés de faire la route d’une traite.
Encore une petite devinette pour trouver notre première étape :
INDICE N°6
Après une nuit dans un gîte proche de la ville martyr et d’un lieu-dit au nom trompeur, avec pour voisins quelques alpagas, nous faisons effectivement cette première étape à Oradour sur Glane, un petit village près de Limoges, rendu tristement célèbre par le massacre de plus de 600 de ses habitants le 10 mai 1944 par des troupes allemandes faisant preuve d’une bestialité extrême.
Afin que jamais ne se perde la mémoire de ces atrocités, le lieu a été sanctuarisé et ouvert à la visite, dans le respect de ses habitants. Chacune des maisons en ruines – incendie criminel oblige – porte le nom de son occupant au moment du drame. Les objets laissés sur place témoignent de ces vies soudain réduites au néant. Un mémorial expose les photos des 643 victimes, toutes civiles et dont beaucoup d’enfants pendant qu’une voix monocorde égrenne leurs noms et âges.
Une visite émouvante mais nécessaire pour ne pas oublier ce dont sont capables les humains, en temps de guerre ou même en dehors.
La place centrale du village où tous ses habitants furent rassemblés au prétexte d’un contrôle d’identité
Les lieux sanctuarisés et humanisés, avec le nom et la fonction de chaque habitant. L’église tristement célèbre où furent enfermés puis brûlés femmes et enfantsEt le mémorial émouvant où sont énoncés en continu les noms et âges des victimes de cette barbarie
Et pendant ce temps là, Roberto longe les côtes de la Géorgie, de Brunswick à Savannah. Vue de l’application, la densité du trafic maritime est parfois inquiétante. Pourvu que le Titus ne se perde pas !
Restauration insolite
Appelée « Le Garage », c’est une petite auberge au milieu de nulle part, trouvée par hasard sur notre route. Après avoir traversé champs et forêts, on tombe sur un amoncellement de voitures de tous âges de part et d’autre d’un garage en apparence fermé. Au point d’avoir un doute : la restauration mentionnée sur notre plan ne concernerait-elle pas uniquement les voitures ?
Mais derrière les quelques tables désertées d’un jardinet parsemé d’objets décoratifs en tous genres, du hibou qui nous fixe de ses yeux formés de spots halogènes aux faux consommateurs en plastique, la patronne des lieux nous ouvre sa porte. Ouf, c’est bien un restaurant !
L’intérieur est tout aussi kitsch avec les toiles cirées à carreaux rouge et blanc sur les tables, les salières-poivrières en passagers de tracteurs miniatures, le vin servi en bouteilles de limonade. Et que dire de l’environnement où bananiers côtoient volières d’aras, poulailler et pigeonnier ?
La nourriture – un menu fixe – est simple mais efficace, le prix défie bien sûr toute concurrence. Bref, un endroit comme on aime.
Et pendant ce temps-là, Le Titus déjà très en retard se permet une boucle supplémentaire (non prévue initialement) entre Baltimore et Philadelphie. Il était en rupture de stock de steak au fromage ou quoi ?
Bercy-sur-Loire
Ne cherchez pas ce lieu sur Google Maps, c’est juste que le nom m’a paru intéressant pour faire le lien entre le siège du Ministère des Finances à Paris et le château de Sully-sur-Loire, occupé quatre siècles sur les sept de son existence par le Duc de Sully, ministre des finances d’Henri IV, et ses descendants.
Nous avons visité ce château d’architecture médiévale, nous avons admiré les vieilles pierres, la charpente en « berceau brisé », les différentes pièces bien restaurées dont celles du Duc, de la Duchesse et du Roi. Cette dernière nommée en référence à Louis XIV qui l’a occupée 2 nuits, et non pas à son grand-père Henri IV, patron de Sully, qui n’a jamais rendu visite au château.
Mais les présidents de la République mettent-t-ils parfois les pieds à Bercy ?
Et pendant ce temps-là, nous n’avons plus aucune nouvelle de Roberto. Faute d’avoir pris la version payante des sites de suivi, nous n’avons que les positions automatiques obtenues lorsque les navires en croisent d’autres, ce qui est plutôt rare au milieu de l’Atlantique. Du coup, Le Titus semble cloué à son point de départ, mais ça n’est pas plus inquiétant que ça… Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ?
Notez la date estimée d’arrivée au 24 juillet. Quelques jours plus tard, elle va s’afficher au 31 !
L’Empereur en Playmobil
Napoléon Bonaparte ne parlait quasiment pas un mot de Français lorsqu’à l’âge de 10 ans il arriva de sa Corse natale à Brienne-le-Château, dans l’Aube. Il y resta 5 ans, de 1779 à 1784, pour apprendre non seulement la langue mais déjà quelques stratégies militaires, qu’il mettait en pratique avec brio dans la cour de récréation.
L’entrée de l’école de Brienne et le tableau d’honneur
Une riche iconographie accompagne la présentation de la carrière militaire de Napoléon Bonaparte
Sur le bilan des différentes batailles, on voit à quel point la vie humaine valait peu par rapport aux prises matérielles ennemies
Nous avons visité ce musée qui retrace ce bref parcours, mais aussi les grandes lignes de la vie personnelle et politique de Napoléon, une jolie collection de soldats de plomb ainsi que de nombreuses cartes animées et interactives sur le déroulement des batailles, dont celle qui a eu lieu ici, à Brienne, en 1814.
La généalogie et la vie familiale de l’empereur sont bien décrites, jusqu’à son lit de mort
Aussi de jolies collections d’assiettes et de soldats de plomb
En cerise sur le gâteau, nous avons eu droit à l’expo temporaire « Napoléon en Playmobil » regroupant de belles reconstitutions de batailles construites par un passionné.
En prime l’expo temporaire Playmobil, avec une dizaine de dioramas dont Austerlitz, l’Egypte et la BerezinaEvanEncore un lieu de mémoire, qui a intéressé en tout cas le petit homme qui nous accompagnait
Pendant ce temps-là, le Titus réapparait près de la Normandie. On aimerait bien qu’il rejoue le débarquement (enfin juste de Roberto) mais ce ne serait pas raisonnable. Et puis nous ne sommes pas équipés de plaques de désensablement.
Et puis quelques heures plus tard, la joie retombe brusquement : un article du Monde fait état d’un navire transporteur de véhicules en feu près des Pays-Bas. Une vérification rapide nous permet de vérifier qu’il ne s’agit pas du nôtre, dont nous recherchons de suite la localisation. Bingo ! Il est juste à côté de celui en flammes ! Heureusement, le Titus va poursuivre sa route tranquillement pendant que l’autre continue de se consumer. Apparemment, que des véhicules neufs à l’intérieur, dont 500 voitures électriques chargées en Allemagne. La batterie de l’une d’entre elles serait-elle responsable de l’accident ?
Bienvenue chez les Ch’tis
Courte pause dodo sur notre route dans le département du Nord. Fidèle à sa réputation quant au climat…
Le Nord : le seul département où l’humidité est telle que les voitures sont couvertes d’escargots…
Ypres Ypres Ypres Hourra !
Et nous voici déjà en Belgique, le plat pays qui n’est pas le nôtre. Nous visitons logiquement Ypres, dans la continuité de notre traversée historique de la France, avec cette fois pour thème la Première Guerre Mondiale. En effet, d’importantes batailles se sont déroulées ici. Les nombreux monuments commémoratifs et cimetières militaires en témoignent, tout comme le magnifique In Flanders Fields Museum. Nous nous sommes replongés un moment dans l’histoire des tranchées et des hommes qui s’y sont battus pour que nous soyons en paix aujourd’hui.
Ci-dessus : les armes de la Première Guerre Mondiale, loin des FAMAS et autres drones Ci-dessous : les jouets très en vogue à l’époque et un véhicule transporteur de pigeons voyageurs
Ypres est aussi une très jolie ville au style flamand bien affirmé, avec ses bâtiments en briques multicolores, ses pignons en escalier, ses tourelles, etc. Les édifices publics (halle aux draps) ou religieux (comme la cathédrale) sont superbes, en vrai comme en Lego… Une bonne préparation à la visite prochaine de Bruges.
Le In Flanders Fields Museum est logé dans l’ancienne halle aux draps, reproduite ci-dessous en Lego
Et pendant ce temps-là, Roberto nous a dépassés. Sa course transatlantique le fait accoster tout d’abord à Bremerhaven, en Allemagne. Nous aurions pu aller le récupérer là, cela nous aurait fait gagner 2 jours, mais avec un trajet et un coût supplémentaire qui n’en valaient pas la peine. Après une trentaine d’heures, le Titus part enfin vers Zeebrugge.
La Venise du Nord
La ville de Bruges est indéniablement sous le signe de l’eau. Celle qui tombe du ciel tout d’abord, 199 jours par an tout de même, et qui gâche un peu les balades. Et puis bien sûr celle des canaux qui entourent et traversent la cité, la reliant d’ailleurs à la Mer du Nord à 15 km de là. Il faut dire que Bruges a commencé sa carrière comme port maritime au XIème siècle, grâce à une protection efficace contre les Vikings qui régnaient alors sur les mers. La ville est devenue alors le lieu incontournable pour les affaires en Europe au point que la première Bourse mondiale fut créée ici au XIIIème siècle. Chez les Van des Buerse, d’où le nom. Et puis le canal s’est enlisé, la ville est tombée en déclin au profit d’Anvers sa voisine. Heureusement son centre médiéval authentique remarquablement préservé a su séduire l’UNESCO qui a reconnu la ville comme patrimoine mondial en l’an 2000. Mais surtout c’est la reconstruction d’un port moderne en bord de mer, appelé Zeebrugge (Robertodrôme en Français*) qui a regonflé l’économie de la ville.
La météo de notre semaine à Bruges. Faut-il vraiment des commentaires ?
Les boîtes aux lettres ne survivent qu’en inox, et même le soleil rouille ! What else ?
Beaucoup des photos ci-dessous auraient pu être comme celle-là. Mais nous avons tenté de tirer parti des quelques dizaines de minutes chaque jour où de petits morceaux de ciel bleu réapparaissent
Dans l’attente du débarquement et de la livraison de notre véhicule préféré, nous avons pris un peu de temps pour visiter la ville. Nous avons particulièrement apprécié son unité architecturale dans le style gothique flamand, son réseau de ruelles et de canaux tortueux, ses édifices religieux lançant leurs multiples flèches vers le ciel et carillonnant à tout va, ses multiples boutiques dont beaucoup incitent à la tentation. Succès oblige, nous étions loin d’être les seuls à visiter, et la cohabitation voitures-cyclistes-vélos-piétons-motos-calèches-camions de livraison dans les étroites rues qui n’ont de piétonnes que le nom s’est révélée ardue. Malgré cela, la visite est incontournable pour ceux qui traversent la Flandre occidentale, qui cherchent à agrémenter un week-end, ou qui viennent récupérer leur Roberto.
Z
*Bruges-sur-Mer en réalité (zee = mer en Néerlandais)
Et pendant ce temps-là, le Titus entre enfin dans le port de Zeebruges. Nous sommes probablement les seuls au monde à nous émouvoir devant les copies d’écran ci-dessous, mais bon. L’aventure n’est pas terminée pour autant, il reste la réception, qui va encore prendre quelques jours, 3 ou 4 en moyenne, parfois plus dit la compagnie. Le feuilleton à suspense continue…
Un grand merci en tout cas aux sites Vessel Finder et Marine Traffic qui nous ont permis de suivre Roberto tout au long de son long voyage.