94. Au Belize et compagnie

Nous n’aurons passé qu’une petite semaine au Bélize, mais ce pays n’est pas très grand. Et nous avons volontairement omis sa partie Sud qui n’était pas sur notre route pour entrer au Guatemala. Mais ce fut une agréable découverte d’un pays dont nous ignorions tout, s’avérant très attachant, se différenciant du Mexique à bien des égards, et malgré le titre n’ayant rien à voir avec Goscinny et Uderzo. C’est juste que chez moi ça part comme ça, comme un syndrome de Gilles de la Tourette.

Arrivee au Belize
Quelques voiles de lasers en arrière-plan de ces lettres du pays. J’avoue que l’envie m’a démangé…

Passage de frontière

Bien que se décrivant souvent aventuriers, la plupart des voyageurs n’aiment pas cette part d’incertitude qui justement définit l’aventure et cherchent des informations préalables sur les réseaux sociaux ou sur les applications qui leurs sont dédiées. Ainsi va pour le passage de frontière de chaque pays et nous connaissions le détail de la procédure avant même de passer le premier contrôle. Et quand bien même nous serions arrivés sans information, il y a toujours une bonne âme pour vous guider au fil des formalités.

Notre propre passage a vu s’enchaîner les étapes suivantes : tampon de sortie du Mexique sur chacun de nos passeports, annulation du permis d’importation de Roberto au Mexique (il était pourtant valable 10 ans, mais dans le cas où nous devrions le vendre, l’acheteur ne pourrait obtenir à son tour de permis, et dans le cas où nous souhaiterions importer un autre véhicule, nous ne le pourrions pas non plus), passage sous un portique hors d’usage pour un simulacre de fumigation (le terme fumisterie serait plus approprié), passage à la caisse pour payer tout de même cette opération fumeuse, obtention d’un visa d’immigration de 30 jours pour chacun de nous et d’un permis d’importation temporaire pour Roberto, passage express à la douane sans fouille aucune contrairement à d’autres voyageurs (le fait d’être des compatriotes de M’Bappé a apparemment impressionné les agents).

Une fois entrés légalement dans le pays, nous avons de suite rejoint un bureau où nous avons acquis une assurance pour Roberto, avec une couverture minimale (au tiers) pour 8 jours. Les visas et permis sont gratuits, nous avons payé un droit de circulation de 15 € et l’assurance auto a coûté 20 € pour 8 jours. Les « formalités » d’arrivée se sont terminées dans la première ville rencontrée, Corozal, où nous avons retiré quelques dollars béliziens au distributeur (il y avait la queue, les habitants doivent être comme au Mexique payés le vendredi et viennent donc ce jour là en nombre en retirer tout ou partie) et acheté des cartes SIM locales. Car Free, c’est fini, et dire que c’était la SIM de mon premier amour…

Nouvelles plaques sur les voitures
Nouvelles plaques sur les voitures
Nouveau drapeau
Nouveau drapeau… le seul dans le monde à faire figurer des êtres humains ; l’un métis et l’autre créole avec les « armes » du pays : de quoi exploiter les ressources forestières (hache, acajou…) et marines (pagaie, bateau 3 mâts). Et la devise : Je fleuris à l’ombre
AEt eme pays pour Roberto
…et le 17ème pays visité pour Roberto !

L’autoroute du bon air

Après une nuit tranquille à Corozal, dans un joli parc en bord de mer, nous reprenons la route. La première que nous empruntons, s’appelle autoroute. Mais rien à voir avec nos standards européens, il s’agit d’une route à double sens de circulation avec un nombre de voies indéterminé en l’absence de tout marquage au sol. Ajouté à l’absence de tout contrôle de vitesse, cela donne une conduite assez libre mais qui se passe plutôt bien. Cette autoroute traverse volontiers des villages, protégés alors des chauffards par des ralentisseurs en forme de passages piétons surélevés tous les 50m. Une dernière caractéristique et pas des moindres est le revêtement d’asphalte, en relativement bon état, qui a au moins l’avantage de ne pas faire soulever de poussière par les véhicules.

Car oui, c’est le problème majeur dès lors que l’on aborde les routes secondaires : elles sont la plupart du temps en terre et/ou en cailloux, parsemées d’ornières profondes et de nids-de-poule, et surtout génératrices de gros nuages de poussière au passage des véhicules. Les habitations et la végétation en bordure de ces routes sont toutes blanches. Tout comme Roberto après avoir parcouru une trentaine de kilomètres sur ces pistes avant d’atteindre notre nouvelle destination.

Ces routes un peu difficile nous ont permis tout de même d’entrer sur les terres des mennonites, une communauté proche des Amish, se préservant du monde moderne en refusant l’électricité. Vêtus « à l’ancienne », ils sont nombreux à circuler en calèche, mangeant davantage de poussière que nous alors qu’ils n’en soulèvent pas : un comble !

P.S. La dernière photo = piste en gazon à l’arrivée, idéale pour dépoussiérer le bas de caisse…

Un joli parking en herbe en front de mer
sur un joli parking en herbe en front de mer, gratuit, aéré, calme, parfait quoi. On y discute volontiers avec les locaux qui viennent vous aborder spontanément


Un p’tit tour chez l’épicier

A l’arrivée dans un nouveau pays, il est toujours intéressant de parcourir les rayonnages des supermarchés (on parlera plutôt ici de supérette) car cela est souvent indicateur de la culture locale. Voici quelques trouvailles lors de notre premier passage. Les prix apparaissant éventuellement sont en dollars béliziens, à diviser par deux pour convertir en euros.

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Un petit restau de bord de rue juste en face de la supérette

Un site mayo-bélizien

L’empire maya couvrait l’actuel Belize (ce jeune état n’est né qu’en 1981) et il est donc normal d’en retrouver quelques vestiges ici. Nous avons rejoint le site archéologique de Lamanai, en bordure de rivière, découvert en 1970, et très lentement mis à jour depuis. On y apprend qu’il a été occupé de 1500 av. J.-C. jusqu’au XIXe siècle, soit une longévité exceptionnelle. La forêt tropicale a ensuite repris ses droits et reste encore bien présente malgré les passages dégagés pour les touristes, c’est ce qui fait le charme du lieu. Il est de plus assez peu visité, compte-tenu des difficultés d’accès (55 km en bateau ou 60 km en voiture dont 30 sur une route extrêmement poussiéreuse). Arrivés en début d’après-midi, nous avons eu le site pour nous seuls, le petit groupe de touristes déjà sur place regagnant son bateau. Un petit musée à l’entrée retrace l’histoire de la découverte de Lamanai et de la civilisation Maya. Puis nous entrons dans la jungle sous des allées de palmiers et d’arbres géants, sous les cris des oiseaux et des singes hurleurs, et découvrons peu à peu ces ruines couvertes de mousses multicolores et d’arbres qui prennent racine. Entre le temple des jaguars, le palais royal, le terrain de jeu de balle, le temple haut (une pyramide de 33m) et le temple des masques avec son petit air d’Angkor, nous avons été conquis par l’atmosphère du lieu.

Lamanai des temples perdus dans la jungle
Lamanai, des temples perdus dans la jungle et juste pour nous. Ça change avec le Mexique !
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Le fameux temple des masques avec ses ttes sculptes
Au détour d’un sentier, on découvre le fameux Temple des Masques avec ses têtes sculptées. Un petit air d’Angkor Wat avec cette végétation

Pour rester dans l’ambiance, nous sommes allés nous stationner pour la nuit à deux pas de là, sur un petit terrain plat immédiatement au bord de la rivière. Il y passe parfois des lamentins, mais nous n’avons pas eu l’honneur de leur visite. La nuit a été néanmoins des plus calmes et le lever de soleil magnifique.

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Au petit matin, on profite du lever de soleil et du départ des pêcheurs

L’ancienne capitale

Belize City fut un temps capitale du Belize, à l’époque où le pays s’appelait encore Honduras Britannique. Malheureusement, sa situation en bord de mer l’expose régulièrement aux ouragans, dont Hattie en 1961 qui détruisit la ville aux trois quart, poussant le gouvernement à déplacer sa capitale dans un lieu plus sûr. C’est ainsi que naquit Belmopan. Le pays acquit son indépendance en 1981, et Belize City, malgré les ouragans à répétition, en reste la capitale économique et la ville la plus peuplée.

Belize city a un caractere creole bien marque
Belize City possède un caractère créole bien marqué
Les traces de louragan Earl de sont encore visibles
Les traces de l’ouragan Earl de 2016 sont encore visibles. Un passant tient spontanément à le faire remarquer à Claudie. Mais on trouve aussi heureusement des bâtiments récents
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Bien qu’encore très abimée par le passage de Earl en 2016, Belize City mérite la visite pour ses grandes maisons créoles, ses peintures murales et son agréable front de mer. Les rues étaient un peu désertes le jour de notre passage, pour cause de dimanche, aussi n’avons-nous guère pu profiter de l’ambiance du centre-ville. A la place nous avons visité le petit musée qui raconte bien l’histoire de l’esclavage au Belize et l’arrivée de la culture garifuna (métissage entre les esclaves africains et les indiens caraïbes autochtones) tout en faisant la part belle aux peintures d’un artiste local renommé : Pen Cayetano. Nous avons aussi jeté un œil à la cathédrale construite avec des briques venue d’Angleterre et qui servaient au ballast des bateaux d’esclaves, ainsi qu’à l’étonnant phare construit en l’honneur d’un navigateur anglais admirateur du pays depuis son bateau ancré dans le port et qui, sans y avoir jamais accosté, a légué une partie de sa fortune au gouvernement juste avant de mourir 2 mois après son arrivée. Sa tombe est au pied du phare…

Le port de peche est peu actif ce dimanche
Le port de pêche est peu actif ce dimanche. Même les pélicans sont au repos !
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il y a eu un artefact étrange au moment de la composition de la photo… finalement je le laisse…
Un petit lot de peintures murales prs de lembarcadre des ferries
Nous avons déniché un petit lot de peintures murales près de l’embarcadère des ferries
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Ce musée consacre aussi une exposition permanente à l’esclavagisme local, développé au XVIIIème siècle par les colons britanniques pour l’exploitation de la forêt, mais très particulier en ce sens qu’une sorte de solidarité entre les esclaves et de leurs maîtres a permis de repousser les tentatives de récupération espagnoles et finalement d’amorcer la fondation du pays au début du siècle suivant. Il faudra attendre encore 150 ans avant qu’il ne deviennent indépendant. Malgré la précession par les Mayas et l’arrivée ultérieure d’Espagnols et de Garifunas, les descendants d’esclaves et de colons britanniques présents au moment de cette bataille victorieuse contre l’Espagne, dénommés Créoles, n’hésitent pas à faire valoir que sans eux le Belize n’existerait pas. Ce qui est évidemment contesté par les autres populations.

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La visite se poursuit par les extérieurs de la cathédrale. Construite avec des briques venues d’Angleterre et servant comme ballast dans les bateaux négriers. Sur le panneau ils disent juste « venues d’Angleterre »…

Le Grand Trou Bleu

C’est une merveille de la nature, une grotte formée il y a plus de 150 000 ans et dont le toit a fini par s’effondrer lorsque le niveau de la mer est monté. Si l’on reste au niveau de l’eau, c’est paraît-il un paradis pour les plongeurs avec des fonds descendant jusqu’à 120 m. Nous avons choisi pour notre part de l’observer du ciel. Un cadeau que nous nous offrons pour notre récent anniversaire de mariage.

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Des cartes d’embaquement originales…

Nous choisissons la compagnie Tropik Air, qui promet une place hublot systématique et un maximum de 11 passagers. Mais comme nous sommes les seuls passagers du jour, on nous octroie un avion privé, un petit Cessna 182, rien que nous, et je suis en place copilote !

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Un petit Cessna rien que pour nous ! Et le pilote avec bien sûr…
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Nous survolons les îles qui bordent le continent, puis la barrière de corail, la seconde plus longue du monde après sa sœur australienne. Les couleurs sont magnifiques, même si le ciel est un rien voilé. Après 30 mn de vol, nous parvenons au-dessus de cet œil géant, un disque bleu sombre parfait qui tranche avec les couleurs plus claires du petit récif corallien qui l’entoure. Un bateau est au mouillage, attendant probablement des plongeurs. Un autre arrivera un peu plus tard. Le pilote fait 3 fois le tour du Grand Trou Bleu, nous laissant le temps de bien l’admirer, avant de longer la barrière de corail jusqu’à une épave puis de reprendre la route du retour.

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Et voilà la merveille ! Nous avons tourné plusieurs fois autour
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Passage au dessus d’une épave sur la route du retour

Vraiment une expérience exceptionnelle !


Le Zoo du Bélize

Si nous ne sommes pas fans des zoos classiques, préférant voir les animaux dans la nature que dans des cages, nous aimons bien ceux qui hébergent les animaux blessés ou orphelins avec l’idée de les remettre dans le milieu naturel si c’est possible. Et c’est bien le cas ici. De plus, s’il y a bien des cages grillagées, la plupart des enclos sont larges et laissés avec la végétation d’origine que le climat tropical n’a aucun mal à entretenir. Comme dans un refuge que nous avions vu au Canada, une pancarte raconte l’histoire de chaque hôte et donne des conseils pour que la situation ne se reproduise pas, comme par exemple éviter d’accueillir comme animaux de compagnie des espèces qui ne s’y habitueront pas.

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Coatis, jaguarundi et tapir
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Ara, pélican brun et aigle harpie

Nous avons pu avoir ainsi une idée plus précise de la faune du Belize, et même de sa flore avec quelques arbres impressionnants comme ce ceiba (alias kapok) de 30 m de haut et tout cela dans un environnement agréable et bienveillant.


Camping Paradis ?

Depuis le Yucatan, nous ne bénéficions plus de la fraîcheur des montagnes et il est quasi impossible de dormir les fenêtres latérales fermées. Pour des raisons de sécurité, nous allons plus souvent qu’auparavant passer la nuit dans des campings, ce qui nous permet de tout laisser ouvert en grand. Les prix sont modiques, mais le confort est en rapport…


La capitale de béton

Puisqu’elle était sur notre route, nous avons traversé la capitale du pays, Belmopan. Ce n’est qu’une petite ville de 30 000 habitants, construite de toutes pièces entre 1964 et 1970 après que Belize City ait été ravagée par un ouragan en 1961. Belmopan est à 35 km des côtes, le risque est bien moindre. Le problème est que le gouvernement britannique qui détenait la colonie à l’époque (le Honduras Britannique) n’a versé que la moitié des fonds promis, et la ville a un petit air d’inachevé, surtout concernant les bâtiments administratifs. Mais elle fait des efforts, et l’installation récente de l’Université du Belize devrait relancer l’économie.

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Le parlement entouré de bâtiments administratifs. Théoriquement il est en forme de temple maya. Théoriquement.

Conserve d’iguanes

Nous l’avons découvert à un carrefour où un jeune homme brandissait, au lieu des habituelles boissons rafraîchissantes, des iguanes aux automobilistes de passage : les béliziens mangent ces reptiles ! Aussi, quand nous avons vu à San Ignacio ce petit conservatoire des iguanes, nous n’avons pas hésité. Une intéressante visite qui nous en a beaucoup appris sur les 2 espèces locales : les iguanes verts (qui deviennent gris en grandissant) qui sont plutôt arboricoles et en voie d’extinction, leur chair ayant malheureusement meilleur goût (surtout les femelles en gestation) que l’autre espèce, les iguanes noirs, vivant plus près du sol et consommant toutes les espèces peu ragoutantes qui y traînent. Ici vous l’avez compris on protège surtout les iguanes verts, recueillant et protégeant leurs œufs et les juvéniles qui en naissent, améliorant ainsi fortement le taux de survie qui est de moins de 10% dans la nature. La visite se termine par quelques photos de famille avec ces iguanes peu farouches, avec tout de même le message de prudence que ceux-là sont l’exception : dans la nature, les morsures et les violents coups de queues peuvent entraîner des blessures sévères.

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Ça se passe à San Ignacio, près de la frontière guatémaltèque

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Ensuite nous sommes invités à prendre la pose avec les habitants du lieu

Haricots-riz-coco !

Ce presque chant-du-coq n’annonce pas l’heure du petit-déj mais celle du déjeuner. Loin de nous l’idée de consommer des iguanes en voie d’extinction, mais nous avons tout de même envie de goûter à la cuisine locale. Un doux mélange d’influences mexicaine, guatémaltèque et caraïbe. Les tortillas de maïs côtoient ici les galettes de manioc (kassav, vous connaissez ?). Le poisson fraîchement pêché est facilement accessible. L’accompagnement comporte toujours une part de riz et haricots rouges cuits dans du lait de coco. Simple et savoureux. La bière locale Belikis est sur toutes les tables et excellente. Et pour le dessert un petit gâteau au chocolat s’impose : le pays aurait été le premier à produire du cacao. Descendance maya oblige.

Cuisine bélizienne

Vous reprendrez bien un peu de maya ?

Dans la même ville se trouve le site maya de Cahal Pech. Sa particularité est d’avoir le joli prénom du fils de notre grand copain, et des portes partout. Peut-être cherchait-on ici les courants d’air ? Les architectes mayas construisaient toutes leurs portes sur le principe de l’encorbellement : chaque pierre repose sur la précédente, en dépassant un peu, donnant cet aspect triangulaire à leur sommet et aux plafonds des couloirs. L’intérêt est l’absence de clé de voûte et donc une plus grande facilité de réalisation. L’inconvénient est que les portes sont assez étroites. Mais à l’époque où les sacrifices humains étaient monnaie courante, on n’en menait pas large…

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Le site maya de Cahal Pech avec toutes ses portes

Rencontre avec un artiste de Beliwood

Après quelques routes bien poussiéreuses, Roberto avait besoin d’un bon lavage. Nous sommes allés dans un « car wash » et, le temps que l’opération se fasse, nous avons fait une pause dans la boutique-bar autour d’une Belikin bien fraîche. Le barman, un beau jeune homme bodybuildé au crâne rasé, engage la conversation. Très jovial et charismatique, il nous apprend qu’il est chanteur et acteur, ayant joué dans plusieurs films comme Jurassic Attack (2013) ou Les 7 aventures de Sindbad. Naturalisé américain, il est natif du Belize et n’en a pas oublié ses racines, chantant notamment du punta rock, la musique des Garifundas (voir plus haut). Il a manifestement du talent et nous lui souhaitons une belle carrière. Vous pouvez retrouver quelques unes de ses œuvres ici ou .


C’est déjà fini… Un peu moins d’une semaine après notre arrivée, nous quittons déjà le Belize, conquis par ce petit pays qui donne envie d’y revenir. Destination le Guatemala pour d’autres découvertes et un émouvant retour en arrière de 25 ans. Pour ceux qui ne nous connaissent pas, vous en saurez davantage dans le prochain article. A très bientôt !

Parcours au Belize
Parcours au Belize, en version zoomable ici

93. Dernière étape au Mexique

Nous terminons notre visite du Mexique par la péninsule du Yucatan. Comme nous l’avions prévu, l’abondance de touristes et la dérive commerciale nous ont gâché quelque peu le plaisir. Nous avons néanmoins fait encore de belles découvertes et pu enfin cocher sur notre liste d’incontournables le site maya de Chichen Itza.

Merida

Nous attendions peut-être trop de la capitale de l’État du Yucatan, encensée par les visiteurs qui découvrent le Mexique à partir de Cancun. Mais, c’est un peu comme visiter l’église de Vendeuvre-sur-Barse en sortant de la cathédrale de Reims. Les comparaisons sont inévitables. A côté de Guanajuato, Puebla, San Miguel de Allende, San Cristobal de las Casas ou même Campeche, il n’y a pas photo. D’ailleurs j’en ai pris très peu. Je n’ai pas envie de montrer ce qui n’est pas beau ou ce qui ne m’a pas plu. Le centre-ville est envahi de non-mexicains, touristes peut-être ou pire résidents (les nord-américains sont nombreux à s’être installés ici) et les boutiques se sont adaptées à eux : souvenirs à gogo, bars avec musique américaine, restaurants de burgers pizzas ou autres sushis. D’un coup, c’est la première fois que ça m’arrive dans ce pays, je ne me suis plus senti au Mexique. Et Claudie et moi craignons beaucoup la suite de la visite du Yucatan.

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Le monsieur n’a pas l’air heureux de poser, le drapeau mexicain est en berne : à l’image de la ville ?

Nous avons tout de même aimé – restons positifs – le petit musée d’art populaire du Yucatan, le palais du gouverneur avec ses fresques, et quelques bâtiments de l’avenue des Campos Eliseos. Vous avez reconnu nos Champs Élysées, mais ce n’est qu’un surnom. C’est juste que Paseo de Montejo ça passe moins bien auprès des touristes.


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Petit tour en centre-ville sur l’avenida Campos Eliseos, avec quelques beaux bâtiments,
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des places agréables et ombragées,
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et ce Palais du Gouverneur décoré de fresques du dernier grand muraliste mexicain Fernando Castro Pacheco, avec pour thème l’affrontement entre Mayas et Espagnols.

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Dénonciation de la vente d’Indiens au Yucatan entre 1848 et 1861
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Animation de rue sur la place centrale. Un public à 95% mexicain, dont la vie quotidienne n’intéresse manifestement pas les touristes

Izamal, jaune grâce à qui ?

Izamal, 15 000 habitants, est peuplée majoritairement de descendants mayas qui ont su résister à la pression espagnole. Au tout début, vers le VIème siècle, c’était une grande cité bâtie sur 3 collines, dédiée au dieu Itzamma censé attirer la pluie (le nom signifie « rosée qui descend du ciel) et grand lieu de pèlerinage. Pas moins de 7 pyramides y ont été construites. Elle fut abandonnée un peu avant l’arrivée des conquistadores qui prirent possession des lieux et bâtirent leurs églises par-dessus les pyramides et/ou en se servant de leurs pierres. Cette période coloniale nous laisse un joli centre-ville et le célèbre couvent St Antoine de Padoue. Quelques pyramides sont encore visibles et sont en cours de restauration.

Mais le plus spectaculaire à Izamal, et ce qui attire nombre de touristes, c’est sa couleur jaune presque exclusive. Les chrétiens disent tous que la ville a été repeinte aux couleurs du Vatican pour l’arrivée du pape Jean-Paul II en 1993. Mais un certain nombre de bâtiments étaient déjà jaunes avant. Pour faire fuir les moustiques (si c’est vrai on va peut-être faire repeindre Roberto) ou pour faire référence au maïs, plante sacrée des Mayas ? Toujours est-il que ce ravalement massif a donné un véritable coup de jeune (de jaune 😉) à la ville et qu’à défaut de faire fuir les moustiques cela a attiré bon nombre de touristes. Le jaune, avec le blanc (un peu de fantaisie tout de même) ont été décrétés couleurs officielles par la municipalité en 2002.

A Izamal tout est jaune et blanc
A Izamal, tout est jaune et blanc
Les murs les voitures les etals des marchands les gilets
Les murs, les voitures, les étals des marchands
Les coins de rues
les coins de rues,
Zet meme le cimetiere
et même le cimetière
et meme les gilets
et même les gilets !
A Izamal les plaques de rue ont du cachet
A Izamal, les plaques de rue ont du cachet
et font encore reference au dieu pluie des Mayas
Le Dieu-pluie des Mayas n’a pas été oublié, mais ce cheval on dirait que oui… Vous ne l’appelleriez pas Maurice, vous ?

Chichen Itza, l’incontournable

Le site maya de Chichen Itza est effectivement le plus célèbre, le mieux restauré et le plus fréquenté du Yucatan. Avec 8000 visiteurs quotidiens, il a fallu la jouer fine pour éviter la cohue. Nous nous sommes garés la veille sur un petit parking en herbe à 10mn à pied du site, nous avons mis le réveil et à 7h45 nous étions parmi les premiers dans la file d’attente pour prendre les billets et entrer ainsi dès l’ouverture à 8 heures.

Pour visiter Chichen Itza il faut se lever tot
Pour visiter Chichen Itza il faut se lever tôt. A 8h10 dans le site on peut encore être seul sur les photos !

Nous avons pu ainsi cheminer tranquillement autour des différents édifices et comprendre leur fonction. Ainsi la pyramide de Kukulcan, celle qui figure sur toutes les cartes postales, était une représentation géante du calendrier maya. La plateforme des crânes dont le nom est dû à la frise qui l’entoure servait de palissade pour exposer les têtes des prisonniers de guerre ou de l’équipe perdante au jeu de balle (ah la grande époque !). La plateforme des aigles et des jaguars juste à côté était le lieu où ces animaux (ou peut-être des guerriers du même nom) dévoraient le cœur des victimes décapitées. Le groupe des mille colonnes, lorsqu’il avait encore son toit, servait de lieu de grandes réunions populaires. Et l’observatoire permettait de déterminer le meilleur moment pour les cérémonies en fonction de la position des astres.

Ce qui est particulier ici
Ce qui est particulier ici, c’est la coexistence d’éléments mayas, comme cette pyramide en restauration, ou les « serpents à plumes » qui bordent l’escalier ci-dessous, et d’éléments toltèques, comme ces colonnes multiples. Pourtant les Toltèques vivaient loin de là, près de Mexico

Ce qui est particulier à Chichen Itza, c’est la présence sur le même lieu de vestiges mayas et de vestiges toltèques, malgré l’éloignement géographique de ces derniers, et la présence de plusieurs cenotes (voir l’article suivant) qui ont permis d’approvisionner la ville en eau et d’en faire un lieu de pèlerinage important.

Le cenote sacré de Chichen Itza. On y a retrouvé des trésors et des squelettes…
Seule une micro-partie du site est visitable. Partout autour, on restaure sans relâche

Au total une belle visite que nous avions depuis longtemps dans nos incontournables. Voilà chose faite !

et nous avons bien fait de venir tôt, car en ressortant le parking des cars était plein !

La grimpette et la trempette

Les deux activités favorites des touristes au Yucatan sont de grimper sur les pyramides mayas et de se tremper dans l’eau.

Pour la grimpette, la chose est de moins en moins autorisée par les autorités car jugée offensante par les descendants mayas et délétère pour les bâtiments par les conservateurs de ces derniers. Les marches étant très raides, elle peut de plus être dangereuse. Une touriste s’est d’ailleurs tuée en 2006 en chutant de la grande pyramide de Chichen Itza, inaccessible depuis. L’interdiction semble chagriner nos grimpeurs, qui s’échangent sur les réseaux sociaux les « bonnes adresses », celles des temples qu’il est encore possible d’escalader, afin de publier la photo sommitale la plus instagrammable possible, avec sourire Colgate, lunettes en serre-tête, genou plié ou ridicule petit saut à 20cm.

Pour la trempette, les plages ne manquent pas, mais les photos de sable blanc et de mer turquoise se ressemblent toutes, et il devient de plus en plus difficile de cacher les chaises-longues qui ont envahi la totalité du littoral. C’est là que les cenotes ont leur intérêt : ces puits naturels à ciel plus ou moins ouvert ne se trouvent guère qu’au Mexique et en Amérique centrale : la rareté mondiale et le caractère photogénique de ces grottes, volontiers décorées de stalactites ou de racines qui pendent, attirent les touristes comme des mouches et incitent les propriétaires à pousser à la consommation. On trouve maintenant volontiers dans ces lieux autrefois purement naturels plongeoirs, bars, restaurants et boutiques de souvenirs. Sans oublier les pancartes tape-à-l’œil et les rabatteurs au bord des routes.

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Allez, venez avec nous, on va vous montrer le Cenote Suytun, près de Valladolid
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En fait, j’ai préféré la vue vers le haut à celle vers le bas

Pourtant les cenotes étaient considérés sacrés par les Mayas, et sans doute encore par leurs descendants. A la fois parce qu’ils représentaient les seules réserves d’eau douce dans la région, mais aussi parce qu’ils permettaient de communiquer avec l’inframonde de leur religion. On y jetait volontiers offrandes et humains sacrifiés. Le cenote sacré de Chichen Itza, référence en ce domaine, reste heureusement fermé à la baignade.

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Le cenote sacré de Chichen Itza

Bacalar

La péninsule du Yucatan ne possède guère de lacs, tant le sol calcaire est poreux, et celui-ci fait exception. Mais parce qu’il est alimenté en permanence, comme les cenotes, par des rivières souterraines. Le lac Bacalar, situé en fait dans la province du Quintana Roo, fait 42 km de long et 2 à 4 km de large. Il est surnommé le lac aux 7 couleurs, qu’il renvoie merveilleusement grâce à un fond blanc. L’eau y est théoriquement transparente et propice au snorkeling, mais nous n’aurons pas cette chance, « victimes » d’un vent fort et générateur de clapot et de turbidité de l’eau. Il nous reste les couleurs, du jaune-vert des bords le matin au turquoise caribéen en milieu de journée. Nous l’avons visité en deux endroits : un petit camping pour la nuit dans un endroit paradisiaque que nous n’avons eu que pour nous (l’accès un peu compliqué explique peut-être cela), et la ville de Bacalar, jolie mais un peu trop touristique à notre goût.

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Notre camping-paradis au bord du lac de Bacalar
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Le nom de la ville comporte 7 couleurs, comme son lac. Mais ce ne sont pas les mêmes !
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on en voit bien quelques nuances ; vers midi le turquoise caribéen commence à s’affirmer
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Une dernière vision des belles couleurs de ce lac aux eaux malheureusement agitées ces jours-ci, mais où nous avons passé un bon moment

Chetumal, porte du Belize

Cet ancien port maya à l’extrémité Sud de la péninsule du Yucatan, capitale provinciale du Quintana Roo, est une ville plutôt tranquille et aérée – il y souffle aussi cette bonne brise qui nous a gênés à Bacalar. Elle n’a que peu d’attrait touristique et représente surtout pour nous une base logistique afin de préparer notre entrée au Belize. Il nous faut étudier la liste des formalités administratives et photocopier les documents nécessaires, vider le frigo de ce qui peut chafouiner les douaniers (ils sont connus pour faire leurs courses dans les réfrigérateurs des vanlifers…), anticiper la disparition de nos forfaits Free, qui deviendront inopérants après 2 ans de bons et (presque) loyaux services, et surtout la non disponibilité de notre précieux AdBlue jusqu’au Costa Rica, soit 3 à 6000 km selon le parcours que nous déciderons. Un peu de lessive aussi. Pleins d’eau et de gasoil (c’est plus cher au Belize).

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Les lettres de la ville, très distinguées avec leur caractères mayas et leur iguane, et la Mer des Caraïbes, peu attrayante ce jour-là

Nous avons stationné pour la nuit en centre-ville, sur une petite place près de la mer, aux côtés d’une petite fête foraine que nous pensions inactive en semaine. Nous avons été un peu inquiets de la voir se réveiller le soir, mais la surprise a été grande de constater que tout a fonctionné jusque vers 23h sans aucune musique, sans aucun bruit en fait. Une exigence des riverains sans doute, parce qu’au Mexique la musique est quand même très présente au quotidien.

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Eh bien il ne nous reste plus qu’à passer cette fameuse frontière. Retrouvons-nous bientôt au Belize !

Parcours dUxmal a la frontiere Mexique Belize
Parcours d’Uxmal à la frontière Mexique-Belize. Version zoomable ici

92. Première approche des Mayas

Avec l’arrivée dans l’état du Chiapas, nous entrons sur le vaste territoire qu’occupaient les Mayas au premier millénaire. Nous allons tenter de comprendre peu à peu cette culture et découvrir parallèlement une nature riche et sauvage.

Carnaval mystérieux

En route pour les cascades d’El Chiflon (voir plus loin), nous traversons la petite municipalité de Las Rosas, en pleine effervescence : des danseurs déguisés d’une manière très particulière (voir les photos) s’agitent au son d’une musique latino. Nous nous arrêtons observer, photographier, filmer. Malheureusement, notre niveau d’Espagnol ne nous permet pas de comprendre ce qui se passe précisément. Tout au plus une inscription sur une statue fait état d’un carnaval spécifique à cette ville. J’attends d’avoir du réseau pour interroger mon « ami » Google, qui ne trouve que des documents en langue ibérique et qui les traduit très mal. Du texte confus, j’arrive à deviner qu’il s’agit d’une tradition remontant à 150 ans, que les personnages sont des « Tancoy » et représentent les indigènes présents avant l’arrivée des conquistadores et qui se moquent de ces derniers. Si vous avez mieux, je prends !

Le carnaval de Las Rosas
Le carnaval de Las Rosas
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Connaissiez-vous ce carnaval des Tancoys ?

Pour le ti’posh on repassera

Sur la route, nous croisons ou doublons beaucoup de camions chargés au maximum de canne à sucre. Au Chiapas, on en fait du pox ou du posh (c’est pareil, le second est la prononciation du premier). Rien à voir avec le rhum, la canne est mise à fermenter avec du maïs et du blé avant d’être distillée. Et donc pas de « ti’posh » ici, la boisson étant davantage utilisée pour des raisons rituelles ou médicinales que pour la convivialité. Ce sont principalement les ethnies amérindiennes qui le consomment.

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Un camion tellement chargé de canne à sucre qu’il en perd à chaque « tope » (un bon moyen de les repérer du coup)

Un chiffon font font

Les cascades d’El Chiflon sont un incontournables lorsque l’on visite le Chiapas. C’est un ensemble de 5 chutes d’eau de 25 à 120 m de hauteur disposées sur une rivière d’un joli bleu turquoise. Si les cascades possèdent des noms assez poétiques (le soupir, aile d’ange, voile de mariée, arc-en-ciel, quinze ans), je n’ai pas compris pourquoi l’ensemble s’appelait aussi trivialement « le chiffon ». Sinon la balade est courte et agréable, un chemin ombragé monte gentiment dans la forêt le long du cours d’eau, et les différents points de vue se dégagent les uns après les autres jusqu’à la chute finale (c’est le cas de le dire) et ses 120 mètres de hauteur. La plus grosse difficulté est de choisir dès le départ entre le chemin de droite et celui de gauche.  Car les deux existent, ne se rejoignent jamais et mènent tous à la chute finale. Comme en politique, tiens !

Le chemin dacces aux cascades
Le chemin d’accès aux cascades, plutôt agréable. C’est celui de gauche. Moins de barrières à droite il me semble…
Celle de laile de lange
Le debit etait trop fort pour la baignade... et la temperature bien fraiche
Le débit était trop fort pour la baignade… et la température bien fraîche !

De quoi se faire gondoler les vénitiens

La région de Montebello, dans le sud-est du Chiapas, est connue pour ses multiples lacs entourés d’une forêt dense. Chacun a sa personnalité et notamment sa couleur. Il est étonnant d’ailleurs d’observer deux lacs voisins séparés par une bande de terre ou une route, abhorrant deux teintes complètement différentes. Une autre particularité pour plusieurs de ces étendues d’eau est de pouvoir être traversées en radeau. De bons vieux radeaux tout simples faits de troncs d’arbres assemblés dans le sens de la longueur par d’autres troncs faisant office de bancs. Les touristes mexicains viennent s’y faire promener. Ceux que nous avons vu, de loin, semblaient avoir les pieds dans l’eau… Pas très rassurant tout ça. Mais contrairement à Venise, les gilets de sauvetage sont obligatoires. C’est sûr, ça fait beaucoup moins romantique !

Un premier lac vert emeraude
Un premier lac vert émeraude,
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Un bouquet de barques…
Nous avons prefere le voir de loin
Nous avons préféré le voir de loin
Finalement les barques ca mallait bien
et finalement on a regretté les barques !

Le jour où le singe araignée vint manger dans ma main

Ces singes graciles ont la queue et les membres à la fois noirs, velus et démesurés par rapport à leur corps, leur donnant quelque peu l’apparence d’une grosse mygale, ce qui leur a valu leur qualificatif arachnoïde. Ils sont nombreux dans la région et nous avions d’ailleurs pu en observer à peine quelques jours auparavant lors de notre traversée du canyon de Sumidero. Mais ils étaient à bonne distance. Ici, dans ce petit lodge du village de Reforma Agraria, nous avons pu les voir de tout près. Deux d’entre eux ont en effet pris l’habitude de venir y quémander leur dessert. L’un, assez farouche, attend que l’on s’éloigne pour aller ramasser quelques morceaux de banane placés au creux d’un arbre, mais l’autre plus hardi descend carrément chercher sa friandise favorite dans la main de ceux qui veulent bien se prêter au jeu. Je n’ai pas hésité. Un grand moment.

Sinon la propriete est magnifique
Sinon les abords du lodge (qui accepte aussi bien les hébergements en chambres que les vans) sont magnifiques, avec cette rivière paisible et sa jungle verdoyante
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A la recherche des guacamayas

Vous connaissez sans doute, surtout si vous êtes cruciverbistes, les guacamayas sous un autre nom : les aras rouges. Ce centre où nous avons passé la nuit, en compagnie des singes araignées puis des singes hurleurs est en fait un lieu de préservation de l’espèce, créé par une quarantaine de familles indiennes (ethnie nantèque) venues s’installer là. En 1991, ils ont installé 30 nids très haut dans les arbres, et apparemment ça marche, les aras viennent s’y reproduire. Malheureusement pour nous, ce n’est pas la bonne saison pour les voir, nous devrons nous contenter que quelques spécimens en cage. Mais nous aurons bien sûr l’occasion d’en apprendre un peu plus sur ces volatiles aux couleurs spectaculaires.

Au centre des guacamayas nous avons trouve notre future maison encore
Au Centro ecotouristico de Las Guacamayas, nous avons trouvé notre future maison (encore) : elle aura un jardin plein de fleurs et d’arbres fruitiers tropicaux. Si on finit à Romorantin, vous aurez le droit de rigoler !
Mais ce sont surtout les aras que nous sommes venus voir
Mais parlons des aras : ce sont surtout eux que nous sommes venus voir

Le plus grand des perroquets (jusqu’à 95 cm de long !) ne vit plus au Mexique qu’à cet endroit précis du Chiapas, après avoir été victime d’un braconnage abusif et d’une raréfaction de son milieu naturel (jungle avec de hauts arbres). Entre 4 et 8 ans, il choisit un partenaire à qui il sera fidèle toute sa vie. Ils vivront heureux et auront, on leur souhaite, beaucoup de petits aras.


Bonampak, notre premier site Maya

Depuis leur arrivée dans la région quelques millénaires avant JC – les historiens sont incapables de s’entendre sur une date exacte – les Mayas ont conquis peu à peu un empire centré sur la péninsule actuelle du Yucatan, allant du Chiapas jusqu’au Honduras, soit environ 300 000 km2. C’est quatre fois moins que les conquêtes de Napoléon, mais ce dernier avait l’avantage de posséder la roue, les chevaux et la Banque de France pour soutenir ses campagnes.

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Vue générale du site de Bonampak

Grands architectes, les Mayas ont construit d’immenses cités, avec comme pour nous des bâtiments publics et religieux qui résistent au temps grâce à une main d’œuvre bon marché et soumise aux impôts, et des maisons d’habitation beaucoup moins solides qui s’effondrent au premier coup de marteau-piqueur dans la rue. Seuls les premiers persistent partiellement ce jour, mais donnent une bonne idée de l’ensemble. Encore faut-il imaginer ces vieilles pierres couvertes de stuc (un enduit à base de chaux et de sable) puis décorées de motifs multicolores.

Bonampak, notre premier site Maya, est justement celui qui possède les plus belles peintures murales. Elles sont à la gloire des dynasties qui ont régné ici et vont de la présentation des descendants aux scènes de batailles et tortures qui s’en suivent. Le reste des structures a le charme suranné des vieilles bâtisses envahies peu à peu par la jungle et l’humidité. On se demande bien d’ailleurs comment les fresques ont pu résister si bien à ce climat.

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La particularité de Bonampak, ce sont ces peintures murales. Ci-dessus et ci-dessous à gauche une procession de musiciens, en bas à droite scènes de guerre et de sacrifices

Le fin fond du Mexique

Dans cette région frontalière avec le Guatemala, la route traverse une végétation dense et humide. Les topes, ces ralentisseurs infernaux, sont fréquents et imprévisibles, tout comme les nids de poules redoutables, surtout lorsqu’ils sont cachés dans l’ombre des arbres. La conduite exige une grande vigilance. Les stations-services classiques ont disparu, au profit de petits revendeurs de carburant, étalant sur quelques planches des bidons de 5 litres qu’ils déversent dans votre réservoir si vous avez confiance dans le contenu. Nous avons préféré prendre nos précautions avant. Le réservoir rempli, Roberto a une autonomie de près de 1000 km ! Aussi, dans cette région, le réseau téléphonique mexicain disparaît. Lorsque l’on capte quelque chose, cela provient des opérateurs guatémaltèques. Nous l’avons appris à nos dépends, le Guatemala ne faisant pas partie des pays inclus dans notre forfait Free. A 9 euros le méga-octet de données, la facture grimpe vite. Nos 25 Go mensuels nous reviendraient à …euh …225 000 euros ! Heureusement qu’une sécurité bloque les dépassements. Claudie a doublé son forfait en quelques secondes et moi triplé avant que tout ne se bloque !

Couverture de Free via ATandT au Chiapas
Couverture de Free via AT&T au Chiapas : surtout des zones blanches !
Meme les arrets nocturnes sont sauvages
Même les arrêts nocturnes sont sauvages
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Juste à côté de nous, une passerelle sommaire qui balançait bien

Palenque, à la recherche du temple perdu

Le nom de ce second site maya de notre périple signifie « entouré d’arbres », ce n’est pas pour rien et cela participe à son charme. Les édifices accessibles au public ne représentent, malgré leurs 2,5 km², que 2% de la surface réelle de la cité, les 98% restant enfouis dans la jungle environnante. Un paradis pour les Indiana Jones en herbe. Si majestueux qu’ils soient, ces bâtiments donnent surtout une idée de leur grandeur initiale, permettent de bien se dégourdir les jambes (les escaliers qui mènent au sommet sont particulièrement raides et leurs marches semblent conçues pour des géants) et d’apprécier le paysage. Mais les sculptures et peintures originelles sont pratiquement effacées ou ont été déplacées à fins de conservation vers les musées environnants. Dont celui du site, très intéressant, qui nous apprend beaucoup notamment sur l’écriture maya, gravée dans la pierre, qui a permis de donner un sens et même des dates précises à toutes les découvertes. J’en fais un petit chapitre juste après.

Le site de Palenque dans sa partie degagee
Le site de Palenque dans sa partie dégagée
Pas mal de vendeurs de souvenirs et de touristes mais ca reste raisonnable
Pas mal de vendeurs de souvenirs et de touristes mais ça restait raisonnable
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La reine rouge, telle que découverte dans son cercueil de pierre (maquette au musée du site)
On peut acceder au sommet des edifices
Il était possible également d’accéder au sommet des édifices (ce n’est pas toujours autorisé)
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et de profiter d’une vue panoramique sur le site et la jungle environnante

Après avoir visité le site principal, nous sommes partis à la recherche d’un temple « perdu » dans la jungle. Le petit sentier est très spectaculaire avec sa végétation tropicale, ses fromagers aux racines immenses, ses lianes qui donnent envie de s’y pendre en poussant le cri qu’il faut, ses rivières à moitié couvertes de fougères, et sa faune bruyante. Le plus impressionnant a été un véritable dialogue de singes hurleurs au-dessus de nos têtes. Si vous n’en avez jamais entendu, allez voir ici et imaginez ça juste au-dessus de Roberto en plein milieu de la nuit… Au point donné (oui, nous avions une carte…), pas de temple en vue… Il a fallu bien observer pour trouver une petite entrée derrière les racines d’un gros arbre. Nous avons retrouvé ce temple perdu !

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Pas de squelette ni de trésor à l’intérieur, dommage !

Écriture maya

Les Mayas connaissaient l’écriture au moins depuis le IIIème siècle, époque du plus ancien texte retrouvé. Ils utilisaient un système complexe dit logosyllabique qui n’a été clairement identifié qu’entre 1960 et 1980. Il a fallu beaucoup de perspicacité pour déterminer que ces dessins carrés juxtaposés, peints sur des supports ou gravés dans la pierre, n’étaient ni les lettres d’un alphabet, ni des mots ou des verbes, mais une association de notions (la retraite, l’agriculture, la peur, etc.) et de syllabes (ga, bu, zo, meu, etc.), un même mot ou une même expression pouvant s’écrire en combinant plus ou moins les deux formes, et différemment selon la sensibilité du scribe du jour ou du public cible.

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La lecture se fait de gauche à droite et de haut en bas, mais par groupes de 2 colonnes ! Il fallait le trouver !
Voyelles et syllabes
Chaque bloc peut être un concept unique ou bien être un assemblage de syllabes. Exemple à droite : un groupe maya bien connu
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Et maintenant, passons à la pratique !

Ce bloc a été photographié sur l’un des piliers du temple du soleil à Palenque.

Un cadre forme une sorte de chemin tout autour, une route en quelque sorte.

Au centre on devine une sorte de véhicule avec des fenêtres et trois roues, la dernière étant peut-être la roue de secours.

En bas à droite ce ne peut être que le le phonème « avec ». Alors, vous avez deviné ?


Campeche miraculeuse

C’est dans cette ville de l’état éponyme que nous avons déniché un concessionnaire Fiat pour la révision de Roberto. Il a fallu anticiper un rien. D’abord parce que si la marque Fiat est distribuée dans presque toute l’Amérique, très peu de pays commercialisent le modèle Ducato. Ensuite parce que les pièces détachées européennes y sont rarement disponibles d’emblée. Le Mexique vend une version 130 CV, avec un moteur diesel sans AdBlue et sans boîte automatique. Ils n’ont pas la valise diagnostique pour les modèles européens. Mais si l’on apporte les pièces détachées, ils interviennent sans problème. Nous nous sommes présentés en fin de journée, avons été reçus douillettement (petit salon, bouteille d’eau…) le temps d’expliquer ce que nous voulions et avons eu d’emblée, sans doute grâce aux filtres à huile et diesel que nous avions apportés, un rendez-vous pour le lendemain matin. Pendant que Roberto se faisait refaire une santé, nous en avons profité pour visiter la ville de Campeche, très agréable. Un message sur WhatsApp en milieu d’après-midi nous apprenait que tout était prêt et nous avons pu retrouver Roberto presque neuf, tous contrôles faits, lavé, pneus et plastiques lustrés (y compris le tapis de sol…), prêt à rouler 48 000 km supplémentaires jusqu’à la prochaine révision.

Campeche capitale de ltat du mme nom
Campeche, capitale de l’état du même nom
avec de jolies plaques mineralogiques
avec de jolies plaques minéralogiques pour une fois
Pendant ce temps nous visitons la ville
et pendant ce temps nous sommes allés visiter la ville, très agréable avec ses maisons aux couleurs pastels ne dépassant jamais deux étages
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Campeche fut un temps fortifiée, les portes et les murailles en témoignent
Un marche parfois appetissant parfois moins
Un marché ouvert à tous les goûts
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a fini par nous ouvrir l’appétit, avec ces plats mexicains typiques

Uxmal

Uxmal est l’un des plus beaux sites archéologiques du Mexique, particulièrement bien préservé et restauré. 25 000 habitants y vivaient à son apogée entre les années 600 et 900. La ville commerçait avec de nombreux sites avoisinants, dont le célèbre Chichen Itza que nous verrons bientôt. Les bâtiments sont construits sur plusieurs niveaux, avec à la base des murs de pierres non décorées mais particulièrement bien ajustées, sans mortier aucun, et plus haut de riches décorations architecturales : mosaïques et dentelles de pierres, angles sculptés, colonnades, voûtes triangulaires. On retrouve de nombreux masques du dieu Chaac, avec son nez en trompe d’éléphant, divinité de la pluie appréciée ici dans ce secteur aride.

La pyramide du devin et sa base ovale
La pyramide du devin et sa base ovale

Les édifices les plus spectaculaires sont la pyramide du devin, avec ses 35m de hauteur et sa base inhabituellement ovale, le palais du gouverneur, immense et richement décoré, la maison des tortues avec sa frise de carapaces, et le carré des nonnes. La grande pyramide, un peu moins élevée que celle du devin, était  autrefois escaladable, permettant de profiter d’un beau panorama, mais elle est interdite au public depuis la pandémie. Le prétexte sans doute pour éviter désormais les dégradations. Fichus touristes, va !

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Le carré des nonnes. On ne sait pas si elles s’occupaient à défiler, à danser ou à découper les prisonniers

Avec Uxmal nous sommes entrés dans la province du Yucatan, que nous allons probablement traverser au pas de course compte-tenu de sa fréquentation touristique. Enfin nous verrons bien, rien n’est jamais fixé ! A très bientôt pour la suite.

Parcours de San Cristobal de las Casas a Uxmal
Notre parcours de San Cristobal de las Casas à Uxmal

et si vous souhaitez zoomer ou avoir plus de détails, c’est ici

91. L’empire du milieu

Bien que le Mexique possède plus de 10 000 km de côtes, nous préférons sillonner l’intérieur du pays. Contrairement au littoral qui déborde de touristes, les villes mexicaines du centre sont plus calmes et nous paraissent plus authentiques. Et cette semaine, nous n’avons pas du tout été déçus !

Monte Alban, capitale des Zapotèques

Après plusieurs mois au Mexique, nous commençons à y voir plus clair dans les civilisations précolombiennes. La clef est de réussir à superposer leur répartition géographique et leur étagement dans le temps. Les deux petites cartes ci-dessous vous y aideront.

Monte Alban, près de la ville d’Oaxaca, était la capitale des Zapotèques, qui vécurent dans la région entre 1500 av. JC et 900 après JC. Une immense cité hébergeant jusqu’à 30 000 habitants a été bâtie sur le sommet d’une montagne arasé entièrement à main d’homme. Malgré les moyens sommaires, les compétences élevées en mathématiques et en architecture ont permis de bâtir solide et durable, comme en témoignent les nombreux édifices encore debout malgré l’activité sismique élevée de la région.

APlan general du site de Monte Alban
Plan général du site de Monte Alban
Vue du site depuis la pyramide Nord
Vue du site depuis la pyramide Nord

La visite du site permet d’aborder quelques aspects de la culture Zapotèque : agriculture dominante grâce à une irrigation évoluée, organisation hiérarchique de type religieux avec grandes cérémonies dans les temples et sur l’immense esplanade centrale, distractions axées sur le jeu de balle, importance de l’astronomie, connaissance précoce de l’écriture et du calendrier, etc.

Vue depuis le Sud cette fois
Vue depuis le Sud cette fois
Le terrain de jeu de balle
Le terrain de jeu de balle. On y sacrifiait les vaincus !

Un petit pas pour le touriste, un grand pas pour l’humanité


Oaxaca en images

Nous ne sommes restés qu’une après-midi et une nuit dans cette grande ville colorée et détendue, juste ce qu’il fallait pour « prendre l’ambiance ». Récit en images…


Le plus grand arbre du monde

Alors tout dépend de ce qu’on entend par grand… Quand on considère le volume, c’est le Général Sherman, un séquoia géant du Sequoia National Park en Californie qui est sur la première marche du podium. Nous avons d’ailleurs eu le bonheur de le voir cet automne. Pour la hauteur, frôlant les 116 mètres, c’est un autre séquoia qui détient le record. Appelé Hyperion, il est situé quelque part dans le Redwood National Park, toujours en Californie. Sa localisation est tenue secrète pour éviter l’assaut et les dégradations des touristes. Mais l’arbre de la petite ville de El Tule, près d’Oaxaca au Mexique, un cyprès des marais également appelé ahuehuete possède, lui, le plus grand diamètre, soit 14 mètres. Ça ferait une belle table à manger, non ? Quelqu’un a une grosse tronçonneuse à me prêter ?

Larbre le plus grand du monde est a El Tule
L’arbre le plus grand du monde est à El Tule
Son tronc mesure plus de m de diametre
Son tronc mesure plus de 14 mètres de diamètre

Sinon le parc attenant avec ses sculptures végétales est très mignon.


Mitla, comme un lundi

Mitla, l’autre site archéologique important de la région d’Oaxaca, a été peuplé un peu plus tardivement que celui de Monte Alban, et a tenu jusqu’à sa destruction ordonnée par l’archevêque espagnol Albuquerque en poste à Oaxaca en 1553 (si vous le croisez dans la rue, dites-lui deux mots de ma part). Elle était alors occupée par les Zapotèques et les Mixtèques (qui ont pris le relais des premiers). Si vous ne faites pas bien la différence entre les civilisations, comparez les photos ci-dessous :

Cet anéantissement est tout à fait regrettable parce que ce site était tout à fait paisible, davantage tourné vers la religion et les sépultures que vers la politique. Et puis parce qu’il avait une caractéristique unique dans toute la Méso-Amérique : ses édifices étaient décorés de mosaïques en pierre (volcanique). Mais nous n’aurons pu voir cela que de loin, pour cause de fermeture le lundi, contrairement aux affirmations de notre guide. Vous l’aurez compris c’était évidemment le jour de notre passage…

Leglise San Pablo batie sur les ruines zapoteques
L’église San Pablo, bâtie sur les ruines zapotèques
Le petit site archeoloque vu de derriere la grille
Le petit site archéologique vu de derrière la grille
et les mosaiques photographiees par dessus le mur
et les mosaïques, photographiées par dessus le mur !

Une belle route en terre de km pour aller voir leau qui bout
Il ne nous reste plus qu’à reprendre la « route », un chemin poussiéreux de 14 km, pour gagner notre destination suivante

L’eau bout des choses

Un mauvais jeu de mots pour aborder le site de Hierve El Agua (« l’eau bout » en Espagnol) où, dans un cadre montagneux splendide, à 2200m d’altitude, plusieurs sources d’une eau aussi riche en calcaire qu’en bulles forment des cascades pétrifiées et des baignoires naturelles. D’autres bassins, artificiels ceux-là, ont été construits pour assouvir le besoin croissant des touristes. Mais l’eau douteuse nous a dissuadé de nous y tremper. Nous avons préféré de loin les édifices bâtis par la seule nature, impressionnants par leurs couleurs, leur eau qui semble en ébullition, et le plongeon dans le vide de ces cascades de pierre devant un panorama grandiose.

Le decor grandiose du site de Hierra Agua
Le décor grandiose du site de Hierve El Agua
On se croirait presque a Yellowstone sauf que leau qui bout est froide
On se croirait presque à Yellowstone sauf que l’eau qui semble bouillir est froide

Bien que le GPS nous ait conseillé (sagement) de faire le grand tour de 23 km par la route payante, nous avons opté pour la route directe, étroite et sablonneuse à souhait mais pas si mauvaise, offrant des vues magnifiques sur la vallée, et plus courte de 9 km mais pas forcément plus rapide. Au retour nous avons testé la proposition initiale, mais les 10 premiers km étant en terre et/ou jalonnés de topes (ralentisseurs) rapprochés, pas sûr que c’était plus intéressant. Il aurait fallu sortir le chronomètre, mais nous avons oublié comment ça marche…


Pause café

Un grand bond de 500 km vers le sud-est, au travers d’une belle région montagneuse dont les seules forêts sont faites de cactus et les seules plantations d’agaves (la région est une importante productrice de mezcal), et nous voici arrivés à Tuxla dans l’état du Chiapas. Juste une ville étape pour nous reposer de ce trajet, et justement faire une petite pause café dans un musée dédié au breuvage. Nous y apprenons que le Chiapas produit 3,9% du café mexicain, représentant lui-même 3,9% de la production mondiale. Et puis quelques autres faits étonnants ou non que je vous soumets sous forme de quizz :

1°) Le premier producteur mondial de café est le Brésil. Mais qui est le second ?

            A. L’Éthiopie ?            B. La Colombie ?         C. L’Indonésie ?            D. Le Vietnam ?

2°) Le Mexique exporte sa production principalement vers les États-Unis (66%). Mais qui vient en second ?

            A. La Belgique ?          B. La France ?             C. L’Allemagne ?            D. Le Canada ?

3°) Le café mexicain est exporté à 76% sous forme de grains non torréfiés. Quelle forme vient en second ?

            A. Le café soluble et les extraits de café ?     B. Le café torréfié moulu ou non ?

4°) Les mexicains consomment environ 1 kg de café par habitant et par an. C’est douze fois moins que le record mondial. Mais ce record est détenu par qui ?

            A. L’Italie ?      B. Le Danemark ?       C. La Norvège ?         D. La Suède ?                  E. La Finlande ?

5°) La consommation annuelle de café des Français avoisine les

            A. 4,4 kg ?       B. 5,4 kg          C. 6,4 kg ?       D. 7,4 kg ?

6°) Le café a été découvert au 4ème siècle, mais dans quel pays ?

            A. Turquie ?    B. Éthiopie ?    C. Colombie ? D. Guatemala ?

7°) Le premier café parisien a ouvert en

            A. 1586 ?         B. 1686 ?         C. 1786 ?         D. 1886 ?

8°) Les premiers plants de café sont arrivés au Chiapas au

            A. XIIIème siècle ?       B. XVème siècle ?        C. XVIIème siècle ?            D. XIXème siècle ?

Les réponses sont après les photos…

La visite s’est terminée par une dégustation. L’expresso était compris dans le droit d’entrée de 1,25 € soit moins que le prix du petit noir au comptoir d’un bar français…

Réponses : 1D2A3A4E5B6B7B8C


Marimbas

On côtoie régulièrement au Mexique des groupes de marimbistas, jouant sur les places ou devant les cafés sur leurs espèces de xylophones en bois, plus ou moins larges, plus ou moins courbés. L’origine en est le balafon, rapporté d’Afrique par les esclaves qui accompagnaient les colons espagnols. Les amérindiens et les européens lui ont apporté quelques touches personnelles avant de l’adopter largement dans cette partie du Mexique, entre Veracruz et le Guatemala. Nous trouvons de magnifiques exemplaires dans ce petit Museo de la marimba à Tuxla, dotés d’une marquèterie très travaillée et d’un système sophistiqué de tuyaux de résonnance sous les lames. En flânant un peu, nous tombons sur une petite salle d’enseignement. Une élève est là, mais le maître l’écarte gentiment pour nous faire une démonstration. Nous admirons la dextérité nécessaire au jeu à 4 baguettes (2 dans chaque main) sur 2 claviers différents. Puis un autre joueur plus âgé (le maître du maître ?) rejoint le premier et vient interpréter avec lui quelques morceaux de musique populaire mexicaine. Apprenant que nous sommes Français, ils se fendent même d’une « Vie en rose » très réussie ! Quand on vous dit qu’on est bien reçus au Mexique, ce n’est pas pour rien !

Enseigne du musee
Enseigne du musée
Exposition
On y expose des modèles d’âge et de facture différents
Detail des tubes de resonnance
Détail des tubes de résonnance et qualité de la marquèterie
Concert improvise
…et nous avons eu droit à notre concert improvisé rien que pour nous !

Sur les traces de Pedro Gastinel et des frères Foudon

Ah vous n’aviez jamais entendu parler d’eux ? Eh bien nous non plus d’ailleurs… Mais rendons hommage à ces trois français intrépides qui ont voulu traverser comme nous le Cañon del Sumidero dans l’état du Chiapas au Mexique. Ce canyon est né d’une faille apparue au pléistocène, dans laquelle une rivière s’est faufilée, entourée de falaises allant jusqu’à 1 km de hauteur. Mais à l’époque, en 1895, la rivière était tumultueuse, la végétation était très dense, les crocodiles voraces et la première tentative 300 ans plus tôt avait échoué. Nos compatriotes n’ont pas fait mieux, ils ont tous péri dans l’expérience, c’est triste. Il faudra encore attendre l’année 1960 pour que les 25 km soit enfin franchis par une expédition de locaux. Aujourd’hui c’est notre tour mais tout a bien changé : la rivière a été assagie grâce à la construction d’un barrage, les lanchas chargées de touristes font la traversée en moins d’une heure et les crocodiles sont plus paisibles, peut-être rassasiés par les nombreux déchets qui flottent. J’exagère car l’expérience est tout de même formidable. Les falaises vues d’en bas sont vraiment impressionnantes. Le bateau s’arrête en de nombreux endroits pour observer les crocodiles qui dorment la gueule ouverte, les singes araignées qui se balancent de branche en branche, les échassiers peu farouches qui se font tirer le portrait. Et puis la vierge de Guadalupe dans sa caverne multicolore et le fameux sapin de Noël formé par la mousse qui pousse sous une cascade. Le cañon s’observe aussi d’en haut, grâce à une route qui mène à plusieurs points de vue.

Le canon del Sumidero sapprecie dabrod den haut
Le Cañon del Sumidero s’apprécie d’abord d’en haut…
avant dembarquer dans des lanchas
…avant d’embarquer dans les lanchas au design très particulier
Lentree dans le canyon est impressionnante
L’entrée dans le canyon est impressionnante, avec ces falaises de 1000 m de hauteur
Ici arret dans la grotte de la vierge
Ici, arrêt dans la grotte de la vierge et ses tons de rose
Peut etre quils deposent des cadeaux sous le sapin
Et les gars là en dessous, peut-être qu’ils viennent déposer des cadeaux ?

Au fait, si vous ne connaissez pas la chanson « Mambo Tchapan » de Vincent Malone, découvrez ça tout de suite en cliquant sur ce lien. Une merveille !


Incursion chez les Tzotziles

La région de San Cristobal de las Casas est l’une des plus conservatrices du patrimoine indien. Dans les villages alentour, plusieurs communautés dont les Tzotziles défendent farouchement leurs traditions. Leur tenue vestimentaire est hors du commun avec ces grandes capes de laine effilochée blanche ou noire pour les hommes qui portent aussi volontiers des chapeaux plats garnis de rubans, et ces châles richement décorés de motifs roses ou violets pour les femmes, couvrant des blouses ou robes en laine également. C’est qu’à 2400m d’altitude les températures peuvent être assez basses.

Zinacantan village de lethnie Tzotzile
Zinacantan, village de l’ethnie Tzotzile

Au village de Zinacantan, ces Indiens sont majoritairement horticulteurs. Les grandes serres que l’on voit partout en arrivant en témoignent, ainsi que le marché que nous avons pu visiter. Mais le must de ce village est l’église de San Lorenzo, presque entièrement décorée de fleurs fraîches en vases classiques ou en tableaux hyperdétaillés.

Boiseries et fleurs fraiches a profusion
Un délicieux mélange de boiseries et de fleurs fraîches à profusion
vraiment fabuleux et odorant
Vraiment fabuleux et odorant
Une belle animation
Les serres autour de la ville confirment lactivite dominante de la population
Et pas besoin de chercher loin pour voir que toute la production est locale

A huit kilomètres de là, un autre village tzotzile, Chamula, défend encore plus âprement sa religion, au point que ceux d’entre eux qui voulaient rester dans la tradition catholique pure ont été exclus. Car ici, dans l’extraordinaire temple de San Juan Bautista, ce sont bien les traditions indiennes qui sont vénérées. L’effigie du Saint a remplacé celle du Christ, et l’ambiance est plus chamaniste que catholique. La foule se presse dans la grande salle au sol couvert d’aiguilles de pins et entourée de dizaines de milliers de bougies, baignée dans une fumée odorante d’encens. Certains s’y font soigner, les autres prient en psalmodiant. Vous ne verrez sur les photos que la magnifique façade au portail vert et bleu, la photographie étant interdite à l’intérieur.

Encore un marche anime
Encore un marché animé, maraîcher celui-là

Une visite d’exception totalement dans l’esprit de notre voyage (« découvrir d’autres cultures ») à ne pas manquer.


San Cristobal de las Casas

Une ville mexicaine pleine de charme, avec son quadrillage de rues pavées bordées de maisons colorées à un seul étage, comme dans beaucoup d’autres endroits, mais particulière par la densité des indiens qui y vivent, souvent vêtus de façon traditionnelle. C’est qu’ici on se rebelle plus qu’ailleurs, on défend ses traditions, et les mouvements zapatistes ont encore beaucoup d’adeptes. Nous n’y passerons qu’une journée et deux nuits, le temps d’apprécier l’animation locale, le marché, les rues piétonnes, le musée des textiles mayas, celui de l’ambre. Une étape agréable et instructive, rafraîchissante grâce à l’altitude (nous avons perdu 12° par rapport à l’étape précédente du canyon : 16°C le matin dans Roberto, c’est mieux que 28 !)

Roberto gare dans une rue de San Cristobal
Roberto garé dans une rue de San Cristobal de las Casas, un peu moins étroite que les autres !
Des rues pietonnes accueillantes
de rues piétonnes accueillantes,
Des animations sur la place centrale
Ce n’est pas carnaval, c’est leur tenue traditionnelle !
Seuil couvert depines de pin comme chez les Tzotziles
Le seuil est couvert d’épines de pin, comme chez les Tzotziles
Decoration interieure riche
La décoration intérieure est plutôt riche, mais la vierge et les saints sont noirs. Le côté rebelle de la ville
Dans la rue cest une autre religion qui sexprime
Dans la rue d’à côté, on utilise la religion outrageusement…
Et vraiment de belles couleurs dans le marche
En fait, la vraie religion ici, c’est la couleur




Nous allons poursuivre toujours plus avant vers l’intérieur du pays, approcher la frontière guatémaltèque, avant de gagner l’inévitable Yucatan. A suivre…

Parcours de Monte Alban a San Cristobal de las Casas
Parcours de Monte Alban a San Cristobal de las Casas

Carte du parcours plus détaillée

90. Parenthèse fermée

Eh oui, après cette escapade familiale et amicale d’environ 2 mois, il nous tardait de reprendre les routes du Mexique et notre vie nomade. Voilà qui est fait !

Retour à la maison

C’est effectivement la sensation que nous avons eue en prenant ce vol de retour, un peu comme lorsque nous avions déménagé à St Barthélemy. Là où auparavant la traversée de l’Atlantique vers l’Ouest était synonyme de route des vacances, elle était devenue le symbole du retour à la maison. Mais quand on parle de maison aujourd’hui, la première qui nous vient à l’esprit est notre maison roulante Roberto.

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Après un vol long et sans fioriture sur Iberia – reconnaissons tout de même à la compagnie le mérite de sa ponctualité – nous voici donc arrivés à l’aéroport Benito Juarez de Mexico, où nous avons décidé de passer la nuit vue l’arrivée tardive. L’immigration nous octroie le visa sans problème, sans exiger comme parfois de billet d’avion de sortie. La douane à la sortie décidera par contre de fouiller nos bagages. Après 16 heures de trajet depuis Bordeaux, à 23 h heure locale et 7 h du mat heure du départ, nous n’avions pas besoin de ça ! Bon, ils n’ont rien trouvé, vous croyiez quoi ? 😉

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Le taxi pasjusqu’auboutiste

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Dans le taxi pour Tepotzotlan

Le lendemain, nous prenons un taxi depuis l’aéroport pour rejoindre Tepotzotlan là où nous attend Roberto. Le trajet prépayé coûte 37 € pour 55 km, c’est raisonnable. Sauf que pour une raison inconnue, le taxi est censé nous déposer au centre-ville, et non pas à notre destination qui en est éloignée de 2 km. Au guichet de l’aéroport, on nous propose un supplément de 20 € pour ces 2 km restants. Nous déclinons cette offre généreuse et partons avec l’idée de négocier avec le chauffeur une fois rendus sur place. Bizarrement (peut-être avait-il été mis au courant de notre refus ?) il nous propose le même supplément. Nous refusons et le laissons nous déposer au centre-ville. De là, nous appelons un Uber qui finira notre trajet pour 3,50 €


Roberto : les retrouvailles !

Nous retrouvons enfin notre Roberto, sagement stationné là où nous l’avions laissé (manquerait plus que ça qu’il se soit déplacé ne serait-ce qu’à la place voisine !), couvert d’une épaisse couche de poussière, de feuilles et d’épines de pin. Quelques mois de plus et les arbres avoisinants auraient pu l’entourer de leurs racines à la manière d’un temple cambodgien. Je m’installe au volant et lance le démarreur, sans grand espoir que le moteur se lance au quart de tour. Il faudra effectivement plusieurs essais et quelques toussotements avant que le doux bruit (du moment que ça marche c’est doux à nos oreilles) du moteur diesel ne se fasse entendre. Je déplace Roberto de quelques mètres vers Claudie, le sourire jusqu’aux oreilles. Nous sommes tellement contents de le revoir ! Nous l’aurions volontiers embrassé, mais il y avait quand même la poussière.

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La joie des retrouvailles !

Le reste de la journée et une partie du lendemain sont consacré à la remise en service : déballage et rangement de nos affaires, dépoussiérage et lavage, reprise de nos repères. Nous profitons de la propreté de la carrosserie pour installer nos nouveaux autocollants (voir la fin de l’article précédent).

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La remise en route est nécessaire

Mexique : les retrouvailles

Nous ne résistons pas au plaisir de partir en vadrouille vers le centre-ville de Tepotzolan. C’est dimanche mais presque tout est ouvert. Nous tombons d’abord sur un défilé d’une centaine de cavaliers, puis sur une sorte de fête sur la place centrale. De nombreux stands proposent artisanat et surtout nourriture et boisson. La foule est dense et presque tous ont un verre à la main et une friture à grignoter. Les terrasses des restaurants autour de la place affichent complet. Il est pourtant plus de 16h. Un groupe de métal anime un kiosque au milieu, mais n’arrive pas à estomper la musique latino des stands. Un grand Christ couché de 16 tonnes marque l’entrée de l’église très achalandée elle aussi. Les touristes locaux viennent se faire photographier devant la cathédrale ou les lettres en couleurs du nom de la ville. Nous sommes en pleine (ré)immersion !

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Procession de cavaliers et grand Christ couché : nous sommes en pleine immersion !
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Stands de maïs, arbres carrés, drapeaux géants…
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En fait juste un dimanche ordinaire à Tepotzotlan

Monarchie absolue

La dernière génération des papillons monarques née à la fin de l’été au Canada ou dans le nord des USA a reçu de son peuple (de son programme génétique en vrai) des privilèges extraordinaires : non seulement elle va pouvoir partir en voyage vers le Sud et passer l’hiver au chaud au centre du Mexique, mais en plus sa durée de vie a été sextuplée, passant de 5 semaines à 6 mois. Comme quoi les monarques peuvent être les élus du peuple et comme quoi les voyages forment la jeunesse. La contrepartie est que leur système reproducteur a été mis en sommeil afin d’économiser de l’énergie pour ce périple. Ce n’est qu’à la fin de leurs vacances mexicaines, vers le mois de Mars, que cette génération va pouvoir se reproduire avant de mourir heureuse. La route du retour sera plus complexe pour les jeunes, qui n’auront pas les mêmes privilèges et devront sacrifier plusieurs générations pour revenir à leur point de départ. Étonnant comme tout cela colle à l’ambiance politique actuelle, vous ne trouvez pas ?

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Les photos ne rendent pas hommage à l’ambiance vécue, mais bon…
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Il y avait possibilité de faire une partie du trajet à cheval. Nous commençons à y prendre goût !

La petite puce des Mexicains

Nous croisons sans cesse au Mexique des exemplaires plus ou moins bien entretenus de la voiture la plus vendue de tous les temps, la coccinelle Volkswagen. Si sa longévité semble plus grande ici, c’est parce que l’usine de Puebla en a fabriqué jusqu’en 2019, soit plus de 40 ans après la fin de la production en Europe. Elle avait alors l’exclusivité mondiale.

La « voiture du peuple » voulue par Hitler a rapidement trouvé des surnoms, peut-être pour faire oublier ses origines. Ainsi, quand les Français ou les Portugais l’appellent « coccinelle », les Italiens et les Belges préfèrent la dénommer « hanneton », tandis que les Allemands et les Américains emploient le terme « scarabée ». Les Mexicains ont choisi l’affectueux « petite puce ».

Mais qui se rappelle du prénom attribué par les studios Disney à sa célèbre coccinelle ?

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Deux amours de coccinelles ?

Valle de Bravo

Ce lieu de villégiature très prisé des habitants de la capitale (il n’en est distant que de 156 km) a vu grandir Arielle Dombasle et Emiliano Zapata. Curieusement 😉 personne ne nous a parlé de la première. La ville est entourée de montagnes, mais les touristes mexicains viennent davantage pour les activités nautiques sur son lac artificiel et la vie nocturne parait-il intense. Nous avons été attirés pour notre part par la promesse de jolis paysages et surtout par un centre historique colonial bien conservé, avec toits de tuiles rouges reposant directement sur des chevrons en bois brut, rues pavées, balcons garnis de pots de fleurs multicolores et d’oiseaux en cage, et bien sûr l’immanquable grand-place centrale. J’y ai pour la première fois de ma vie fait cirer mes chaussures, bien empoussiérées par la balade de la veille à la rencontre des monarques. Après 10 mn de soins intensifs, elles brillaient tellement que l’on aurait pu se voir dedans. Et puis, blague à part réservée aux hispanophones, le cirage de chaussures au pays de Zapata, ça me parlait…

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Le sanctuaire des monarques est sur le territoire de la ville, normal qu’elle en reprenne le thème
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Les jolies rues du centre historique
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Deux religions locales…
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La classique place centrale, toujours animée
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Décors et personnages hauts en couleur
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J’allais oublier de parler du lac, qui concentre la plupart des touristes (mexicains)

Taxco

Classée monument historique national, cette ville entièrement construite à flanc de colline a commencé à se développer lors de la découverte de mines d’argent en 1528 par les colons espagnols. Son nom signifie « lieu du jeu de balle » en nahualt, la langue des aztèques. Ces derniers devaient avoir beaucoup d’humour, car pratiquer un jeu de balle quel qu’il soit dans une ville aussi pentue était une gageure. Circuler avec Roberto dans les rues pentues et étroites du centre historique a tout autant relevé du défi. Il a fallu à plusieurs reprises rentrer les 2 rétroviseurs pour nous faufiler au centimètre près au milieu des étals de marché, des piétons et des taxis-coccinelles VW (encore !) jusqu’à notre lieu de stationnement. La suite s’est faite à pied, et l’exploration du centre colonial parfaitement conservé grâce à des règles strictes d’urbanisme nous a ravis. Les petites ruelles tortueuses du marché tout en étages également. Nous avons pu visiter 2 petits musées, l’un consacré à l’art sacré et l’autre aux collections précolombiennes et créations en argent de l’orfèvre William Spratling, très connu dans la ville pour y avoir développé le travail de l’argent, encore très actif aujourd’hui même si les mines ont cessé leur activité. Aucune photo n’était autorisée dans ce dernier musée mais vous trouverez tout ce qu’il faut sur votre moteur de recherche préféré.

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La ville de Taxco, toute à flanc de colline, avec ses toits en tuiles
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Ancienne mine d’argent, elle possède encore beaucoup de joailleries spécialisées. A droite argent et quartz souvent liés.
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Derrière les vitrines des boutiques ou des églises, de belles pièces
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L’église sur la place centrale et une coccinelle à la manœuvre dans les petites rues
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Oui, des coccinelles partout ! Elles sont utilisées comme taxis en fait.
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Architecture sympathique. La terrasse de La Parroquia nous tente bien pour le déjeuner…
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Une petite visite de l’église et voilà qui est fait !
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Là, c’est la façade du musée d’art sacré
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Encore un aperçu des animations de la ville

Notre cabane au Canada au Mexique

Il est probable que nous n’allons pas parcourir le monde toute notre vie et qu’un jour nous allons nous poser. Notre périple nous donne l’occasion de réfléchir à la fois au lieu où nous aimerions habiter, mais aussi à l’aménagement de notre future maison. Et celle de Robert Brady à Cuernavaca nous a bien plu. Cet artiste et collectionneur américain ayant vécu ici 24 ans après avoir parcouru de nombreux pays. Sa maison aux styles multiples bien que majoritairement hispaniques est décorée des nombreux objets, tableaux, sculptures qu’il a ramené de ses voyages ou acquis au Mexique. On y trouve notamment des peintures de Diego Rivera ou Frida Kahlo. Les jardins et la piscine sont des plus réussis. Nous n’irions pas vivre à Cuernavaca, mais toutes les idées sont notées !

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Dans une rue bien tranquille se trouve la Casa del Torre, la demeure de Robert Brady
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Il est mort le pauvre mais est toujours là pour nous accueillir. Avec de belles plantes aussi dans l’entrée.
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On commence la visite par une belle salle de bains
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Ce canapé donne envie de s’y asseoir
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De beaux tableaux aussi, dont cet autoportrait de Frida Kahlo
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On parle de la piscine ?
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La cuisine n’est pas mal non plus
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A l’étage, c’est une chambre au style oriental. Vous avez vu le prénom sur le coffre ?
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On s’y verrait bien…
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La salle de bains attenante a son propre style. J’aime bien les grenouilles sur le lavabo.
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Quant au jardin, une pure merveille
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Et pour finir un portrait de Joséphine Baker par Robert Brady. Ils ont été mariés quelque temps…

Triple arnaque

Nous cheminons au gré de nos envies et pas toujours dans les lieux les plus touristiques. Cela nous amène parfois à dénicher des pépites, mais parfois à des déceptions, c’est le risque. Nous venons d’en expérimenter trois coup sur coup.

A Cuernavaca, nous avons commencé par le Jardin Borda, présenté comme une « extravagante propriété inspirée de Versailles, jouxtée d’une demeure donnant une idée de l’aristocratie mexicaine au XIXème siècle ». Malgré un droit d’entrée assez significatif pour le Mexique, nous avons trouvé un jardin dont le dernier entretien semble remonter à la période ante-covid, des fontaines asséchées et rouillées, un grand bassin à l’eau douteuse et plusieurs zones de travaux. La demeure en question était inaccessible. Restait une exposition très moyenne d’artistes locaux. Arnaque totale !

Le lendemain, dans la même ville, nous nous sommes rendus au site arquéologique de Teopanzolco. D’après le registre que nous signons à l’entrée, nous sommes les premiers visiteurs depuis 3 jours. Cela aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Nous entrons néanmoins. Là encore, l’entretien est très moyen. Les panneaux d’information sont presque effacés par le soleil. L’accès au sommet de la modeste pyramide est interdit alors que son intérêt réside justement dans l’incorporation d’un second édifice à l’intérieur visible seulement du sommet. La visite éclair durera moins d’un quart d’heure. Arnaque encore !

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La pyramide de Teopanzolco ne mérite pas le déplacement

Nous quittons la ville et partons vers Cuautla, impatients de visiter le Balneario Agua Hedionda (« bains d’eau malodorante »), en fait une piscine d’eau thermale soufrée possédant des propriétés thérapeutiques. Nous acquittons les 100 pesos de droit d’entrée alors que le guide et le site internet mentionnaient 50, et nous entrons dans l’édifice. Un bassin plus grand qu’une piscine olympique s’offre à nos yeux, dans lequel barbote une vingtaine de personnes : ça va, ça n’est pas la foule. Un panneau indique la composition détaillée de l’eau, effectivement riche en soufre, et sa température de 26,5°C. Pas de vestiaire (il aurait fallu louer une cabine à l’entrée mais nous n’avons pas envie de ressortir) alors nous nous changeons dans les douches. Puis nous allons faire trempette. L’eau n’a pas l’odeur annoncée, ni la température (qui frise plutôt les 20°C) : il s’agit vraisemblablement d’eau du robinet, la source étant peut-être tarie, qui sait. Nous faisons quelques brasses et ressortons vite fait. Troisième arnaque !

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L’enseigne n’était pas si moche…
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Grand bassin accueillant, baignade surveillée même…
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La composition de l’eau et la température affichées en toute transparence… mais c’était juste de l’eau ordinaire !

Heureusement, au Sud de la ville se trouve la maison natale d’Emiliano Zapata, entourée de jardins bien entretenus, d’une sorte de porche abritant une magnifique fresque décrivant la vie du révolutionnaire, et d’un petit musée exposant divers objets lui ayant appartenu ou le représentant. Nous étions heureux de terminer la journée par une attraction de qualité. Et, le croirez-vous, c’était gratuit !

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Le Museo y Casa Emiliano Zapata
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A l’entrée, une série de portraits du révolutionnaire
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Dans la cour sa maison natale et une superbe fresque retraçant les moments clés de sa vie
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…jusqu’à sa mort au cours d’une embuscade. La vie des révolutionnaires n’est pas un long fleuve tranquille !

Une bonne journée de route nous a amenés à Oaxaca, 500 km plus au Sud. Nous passons la nuit juste devant l’entrée du site archéologique, juste devant la voiture patrouille de la Garde Nationale. Question sécurité, difficile de faire mieux. A très bientôt pour la suite !

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Stationnement pour la nuit sous bonne garde (et je ne parle pas des chiens)
parcours du au fevrier
Notre parcours du 6 au 12 fevrier : Tepotzotlan – Piedra Herrada (monarques) – Valle de Bravo – Taxco – Cuernavaca – Cuautla – Izucar – Oaxaca

85. De Guadalajara à Morelia

Nous avons fait une petite boucle vers l’ouest, passant par Guadalajara, la seconde ville du Mexique, Tequila, qui nous paraissait incontournable culturellement et gustativement, Pazcuaro, le fief du peuple Purépecha, Tzintzuntzan, la ville où passent les colibris et Morelia, la capitale rose de l’état du Michoacan. Au passage nous aurons ascensionné le plus jeune volcan du monde et renoué avec la randonnée équestre. Que du bonheur !

Plaque de letat de Jalisco
Nous sommes maintenant dans l’état de Jalisco

Moi qui suis le jeune curé…

Partout dans le Mexique on voit des statues, des rues, des musées, des plaques commémoratives et des portraits au nom de Miguel Hidalgo, un écclésiastique peu orthodoxe qui libéra le Mexique de l’emprise hispanico-française.

Miguel Hidalgo le cure mercenaire
Miguel Hidalgo, le curé mercenaire

Ordonné prêtre à l’âge de 25 ans, il remettait déjà en question la tradition catholique, jugeant les intérêts de l’église plus politiques que religieux. Il lisait les livres censurés, jouait, dansait, donnait des réceptions somptueuses menées par sa maîtresse dont il eut 5 enfants. Il avait aussi été accusé de détournement de fonds au début de ses fonctions… Il finit par être convoqué par l’église mais, faute de preuves suffisantes, il fut simplement muté dans une petite ville, Dolores, qu’il développa économiquement (ce n’était pas vraiment sa fonction) et surtout qu’il rendit célèbre en y poussant en 1810 son « cri pour l’indépendance ». Aimé de ses paroissiens, il n’eut pas de mal à les convaincre de se lancer avec lui dans son combat. Les Espagnols évidemment l’excommunièrent mais cela ne fit qu’attiser les braises du soulèvement. Alors ils le firent prisonnier puis le fusillèrent et exposèrent sa tête pendant 10 ans au coin d’une rue de Guanajuato. Mais tout se passa comme si la tête du prêtre continuait de guider le peuple : le Mexique devint indépendant en 1821 et voue depuis lors une admiration sans faille à Miguel Hidalgo, considéré comme le « père de la patrie ».

Il est represente partout comme au milieu de cette fresque
Il est représenté partout, comme au milieu de cette fresque,
ou encore ici sur les billets actuels de pesos
ou encore ici sur les billets actuels de 1000 pesos

La communauté vous remercie

C’est le message qui figure sur le mail que m’adresse l’équipe de Park4night après que j’aie inscrit un nouveau lieu dans leur base de données. Ce qui honnêtement n’a pas été très difficile puisque dans la ville concernée, Guadalajara, la seconde ville du Mexique après Mexico, une seule autre adresse était référencée. C’est que Park4night, curieusement, n’est pas encore très développé au Mexique, ni en Amérique en général, largement devancé par un concurrrent qui à l’inverse est peu utilisé en Europe.

Parknight lapplication n° des campingcaristes europeens
Park4night l’application n° 1 des camping-caristes européens

Pourtant j’aime bien Park4night, pour l’avoir largement utilisé à nos débuts en vie nomade, parce que l’application est très ergonomique et que, bien que française, chacun peut s’y exprimer dans sa langue natale (la traduction est accessible en un clic), ce qui reflète bien l’état d’esprit européen. Chez la concurrence, il est plutôt malvenu de s’exprimer autrement qu’en anglais. Alors, depuis que je suis en Amérique et que je cherche un spot, je consulte systématiquement les 2 applications. Et comme Park4night est moins fournie, les endroits indiqués auront moins de risque d’être envahis ou pris en haine par les locaux pour utilisation abusive.

Elle recense les points dinteret ajoutes par les utilisateurs
Elle recense les points d’intérêt ajoutés par les utilisateurs
Comme ce parking securise reference par mes soins
Comme ce parking sécurisé référencé par mes soins

Chercher de nouveaux endroits et ne pas se contenter des applis que tout le monde a, est aussi une démarche excitante, qui a le vrai sens du mot « aventure » (notion d’inconnu) que beaucoup emploient à tort en ne fréquentant que des lieux préalablement déterminés par d’autres.

Alors, voyageurs d’Amérique ou d’ailleurs, êtes vous prêts à vous engager à chercher et publier un nouveau spot sur Park4night, ne serait-ce qu’une fois ou deux par mois ?


Pause jeux de mots laids

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Une pou-ponnière ?
B
Roberto, notre monstre sacrée

Les « évènements » de Guadalajara

Nous avons fait étape deux nuits et une journée dans la seconde ville du Mexique après Mexico, Guadalajara, comptant 4,3 millions d’âmes dans son agloomération. Le centre historique possède encore un caractère colonial marqué, avec des bâtiments publics massifs, des grandes places arborées, de nombreuses églises toujours très fréquentées, etc. Il est assez étendu et il faut bien une journée pour le parcourir. Davantage si l’on souhaite explorer l’intérieur des édifices, encore que.

Lenseigne de la ville
L’enseigne de la ville, squattée par un touriste

Car nous avons peut-être joué de malchance, mais pas mal de monuments étaient fermés, parfois de façon prévisible (le guide nous prévenant que les horaires n’étaient pas toujours respectés), parfois pour travaux (dans deux musées, nous n’avons pu visiter que 10% des salles, le reste étant soi-disant en rénovation), mais à plusieurs reprises en raison d’ »évènements » dont on nous a parfois donné la durée – de un jour à une semaine – mais jamais donné l’explication. A noter aussi que dans la ville, malgré notre visite un jour de semaine, de nombreuses boutiques semblaient fermées, mais de façon variable selon les quartiers.

Le temple expiatoire du st sacrement et ses apotres qui sortent prendre lair toutes les heures
Le « Temple Expiatoire du Saint Sacrement » et ses apôtres qui sortent prendre l’air toutes les heures

Nous retiendrons de cette ville les 12 apôtres du Temple Expiatoire du Saint Sacrement, qui sortent du clocher faire un petit tour toutes les heures au son du carillon, les deux flèches bleu et or de la cathédrale, l’immense théâtre de style néo-classique, l’omniprésence des fresques de Jose Clemente Orozco dont nous n’avons pourtant pas apprécié le côté sombre, les curieuses calèches électriques qui baladent sans cheval les touristes (heureusement, quelques vraies hippomobiles restent en circulation), et notre petit restaurant du midi, en balcon au-dessus de la Place des Armes, ou nous avons dégusté un plat de poisson tout en écoutant de la musique populaire mexicaine et en observant les passants.

La Place des Armes et sa belle cathedrale
La Place des Armes et sa belle cathédrale
dont voici linterieur
dont voici l’intérieur
Des portraits sur livres Guanajaro en serait la capitale
Des portraits sur livres (Guadalajara serait la « capitale du livre 2022 »)
dans lenceinte du Palais du Gouverneur dont on admire architecture et fresques
dans l’enceinte du Palais du Gouverneur, dont on admire architecture et fresques
A
Le theatre
Le théâtre…
Une pause restauration
Pause restauration
Deux musees a moitie fermes dedies au muraliste local Jose Clemente Orozco
Deux musées à moitié fermés dédiés au muraliste local Jose Clemente Orozco
On naime pas trop en fait mais chut les mexicains en sont fiers
On n’aime pas trop en fait, mais chut ! les mexicains en sont fiers
Petites fantaisies dans la rue pour finir
Petites fantaisies dans la rue pour finir. Au moins, pas de risque de fermeture pour ces attractions là
A

Pause ravitaillement

A
Non ! 25 centimes le litre d’essence ?

Sauf que, l’aspect de la pompe le confirme, elle a cessé de fonctionner en 1940… Dommage !

B
Le chocolat, un produit de luxe au Mexique !

Les tablettes sont, dans certains magasins, sous double emballage et munies d’un badge antivol. Nous en avons même vu sous cassette plastique comme pour les DVD.


Tequila

Aah, boire de la téquila à Tequila, c’est comme boire du Cognac à Cognac, du Bordeaux à Bordeaux ou du rhum à … euh non ça ne marche pas pour celui-là… Enfin bref, ça laisse un souvenir impérissable, gustativement et olfactivement lié à l’ambiance du lieu de consommation, surtout s’il coïncide comme pour nous avec le lieu de fabrication.

Sur la route de Tequila les plant dagave couvrent lhorizon
Sur la route de Tequila, les plants d’agave couvrent l’horizon
On en trouve partout au bord des chemins de terre ou de fer
On en trouve partout, au bord des chemins de terre comme de fer

Nous avons pu en effet visiter l’une des nombreuses distilleries de la région, dénommée La Cofradia (trad. La Confrérie), une entreprise familiale qui produit de la tequila depuis plus de 50 ans. Elle se démarque des autres par son intérêt pour la préservation de l’environnement (récupération des fibres d’agave pour produire la vapeur nécessaire à la cuisson des ananas ou bien pour fabriquer des briques), un respect de la méthode traditionnelle, la fabrication sur place des bouteilles en céramique ou en verre soufflé. Nos connaissances sur le processus de fabrication n’étaient que théoriques. Nous avons pu les mettre en pratique en assistant à toutes les étapes, de la cuisson des ananas d’agave bleue à la distillation, en passant par le broyage et la fermentation. Nous avons dégusté la tequila à plusieurs étapes : fraîchement sortie de la 2nde distillation, blanche (embouteillée sans conservation), reposée (11 à 12 mois en fût) et vieille (2 ans ou plus en fût) et en margarita (tequila, jus de citron, glace pilée dans un verre glacé au sel et au piment).

Apres a ans de culture les ananas sont recoltes et transportes
Après 8 a 10 ans de culture, les « ananas » d’agaves sont récoltés et transportés
jusqua lusine que nous visitons en activite
jusqu’à l’usine, que nous visitons en pleine activité
Lagave y est cuite dans des fours puis broyee
L’agave y est cuite à la vapeur dans des fours, puis broyée pour en extraire le jus,
avant detre mise a fermenter quel odeur
lequel est mis à fermenter pendant quelques jours. Vous n’imaginez même pas l’odeur !
Vient ensuite le temps de la distillation puis du vieillissement en tonneaux francais
Vient ensuite le temps de la distillation, puis du vieillissement, en tonneaux français s’il vous plaît
Pour lembouteillage la distillerie fabrique ses propres flacons en ceramique
Pour l’embouteillage, la distillerie fabrique ses propres flacons en céramique,
mais aussi des bouteilles en verre souffle
mais aussi des bouteilles en verre soufflé
Nous terminons bien entendu par la degustation de tequilas pures ou en margarita
Nous terminons bien entendu par la dégustation de tequilas pures ou en margarita
Salud comme on dit la bas
¡Salud! comme on dit là-bas !

Histoire de ne pas reprendre la route de suite, nous avons visité l’hôtel de la propriété, où l’on dort dans de grands tonneaux entourés de plants d’agaves, avec peut-être un petit shot de tequila sur les tables de chevet. L’immersion quoi.

Et meme dans le decor dun hotel dont les chambres sont des tonneaux
L’hôtel sur place, avec ses chambres-tonneaux au milieu des agaves

Plaque de letat de Michoacan
Une grande traversée nous amène dans l’état de Michoacan

A l’assaut du volcan Paricutin

Nous sommes partis sur les pentes de l’un des plus jeunes volcans du Monde, le Paricutin, âgé d’à peine 80 ans. Il est né là, au Mexique, le 20 février 1943, au beau milieu d’un champ de maïs, sous les yeux de son propriétaire qui n’en revenait pas. D’abord la terre qui tremble, puis des fumerolles et de la lave qui sort. Un an après, le volcan atteignait 410m de hauteur et les coulées de lave avaient englouti 2 villages voisins. Seule une église émerge encore partiellement de ces blocs noirs et monstrueux et l’autel préservé par miracle est régulièrement fleuri par les locaux. Le volcan est maintenant calmé et s’ascensionne. Le sentier pour arriver à sa base fait 12km (il faut contourner 20km2 de lave !) et nous avons préféré parcourir la distance à cheval, ayant un excellent souvenir de notre première à Real de Catorce. Nos montures nous ont amené dans un chemin de roches et de sable volcaniques auprès du dernier cratère, dans un environnement de fumerolles, de bouches émettant une vapeur brûlante et de roches chaudes tachées de soufre. De là, il faut encore grimper jusqu’au sommet du volcan. C’est pentu et difficile car les roches roulent sous les pas, mais une triple récompense nous attend au sommet : le panorama splendide sur les environs bien sûr, une vue plongeante sur l’immense caldera entourée de fumerolles, et une coulée de sable rectiligne que l’on descend « en ramasse » et qui permet de rejoindre agréablement et sans effort en 2mn le point de départ quitté 40mn auparavant. Le retour passe par la visite de l’église partiellement ensevelie, un grand moment également. Pour les intéressés, la balade de 7 heures dont 5 à cheval revient à 34€ par personne, guide juste pour nous deux compris ! Quand vous lancez-vous ?

Le volcan Paricutin a laube Cherchez les fumerolles
Le volcan Paricutin à l’aube. Cherchez les fumerolles
Roberto bien gare sous les sapins de lobservatoire
Roberto bien garé sous les sapins de l’observatoire,
Nous enfourchons nos montures et partons a lascension
nous enfourchons nos montures et partons à l’ascension du volcan
Vous ne trouvez pas un petit air de Lucky Luke
Vous ne me trouvez pas un petit air de Lucky Luke ?
Deux heures plus tard nous sommes au pied du volcan Ca fume de partout
2 heures 30 plus tard, nous sommes au pied du volcan. Ça fume de partout !
La randonnee se poursuit a pied dans les champs de lave les eboulis chauds et taches de soufre les bouches de vapeur brulante
La randonnée se poursuit à pied dans les champs de lave, les éboulis chauds et tachés de soufre, les bouches de vapeur brûlante
Le guide explique a Claudie que son pere a vu naitre le volcan il y a ans
Le guide explique à Claudie que son père a vu naître le volcan il y a 80 ans
Ascension finale On devrait theoriquement suivre les fleches mais le guide part tout droit
Ascension finale. On devrait théoriquement suivre les flèches, mais le guide part tout droit…
Au sommet une superbe caldera encore toute fumante
Au sommet, une superbe caldera encore toute fumante
et bien entendu un superbe panorama
et bien entendu un panorama splendide
Le chemin du retour cest ce grand trait tout droit
Le chemin du retour, c’est cette grande balafre sur la montagne !
Plus impressionnant vu den haut Pas le temps de reflechir on suit le guide
Et c’est encore plus impressionnant vu den haut. Mais pas le temps de réfléchir, on suit le guide !
Descente en ramasse en mn chrono
Descente en « ramasse », en 2 mn chrono
Il est temps de reprendre nos montures
Il est temps de reprendre nos montures
pour aller voir leglise partiellement ensevelie sous m de lave
pour aller voir l’église partiellement ensevelie sous 14 m de lave
Seul lautel en a rechappe et reste tres venere
Seul l’autel en a réchappé et reste très vénéré
Un petit en cas et retour au parking
Un petit en-cas et retour au parking
Une journee memorable vraiment
Une journée mémorable, vraiment

Pause minimalisme

A
Le minimalisme est une des clefs de la vie nomade : se limiter à l’essentiel pour occuper le moins de place possible et être léger
B
Alors là, quand on voit ce gars installer à demeure dans son coffre cette enceinte monstrueuse, on est choqués. Mais chacun son truc.

Le village des purépechas

Au pied du volcan, le village qui en permet l’accès s’appelle Angahuan, ce qui signifie justement « au bas de la pente » en langue purépecha. Du nom du peuple qui y habite, des amérindiens qui étaient là bien avant les Espagnols et qui ne se sont pas laissés envahir. Ils ont gardé du coup une grande partie de leurs traditions. Les deux plus flagrantes sont les jolies tenues aux couleurs éclatantes que portent au quotidien les femmes, et les messages de bienvenue et de santé publique diffusés plusieurs heures par jour sur des haut-parleurs. Vivant essentiellement de l’agriculture (avocat et maïs surtout) et de l’artisanat (poterie, vannerie, sculpture sur bois, tissages, etc.) ils sont d’un niveau économique modestes. Nous avons beaucoup aimé nous balader dans ce village aux rues mi-pavées mi-en terre, aux boutiques sommaires, où règne une animation tranquille. Les gens nous abordent facilement dans les rues et sont toujours agréables, comme presque partout au Mexique. Les poules, les chiens et les chevaux sont partout dans les rues, peu effrayés par les rares voitures. Nous avons visité une jolie petite église datant du XVIème siècle, construite en pierre et en pisé, dotée d’une belle arche de pierre finement sculptée autour de son entrée principale, mélangeant des motifs islamiques, chrétiens et amérindiens (autant ratisser large pour attirer les fidèles). Au centre du retable trône St Jacques l’Apôtre, saint patron du lieu.

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Deux rues typiques d’Angahuan, le village purépecha
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Les véhicules sont rares, mais les chevaux sont communs (et beaux !)
C
J’aime beaucoup cette continuité entre les guirlandes et le linge qui sèche
A
La petite église toute en pierre au portail joliment sculpté mélange les styles mauresque et amérindien
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Saint Jacques l’Apôtre, saint patron du lieu
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Pour finir quelques jolies mozaïques mexicaines représentant les Purépechas
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Pour en savoir plus sur les traditions des purépechas, lire cet article bien documenté.


Pause joies du GPS

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500 mètres avant l’arrivée à notre destination, le GPS nous fait prendre un petit chemin de terre. La chose étant assez commune au Mexique, nous ne nous inquiétons pas, jusqu’à ce dernier virage à seulement 137 mètres du but où le chemin se resserre franchement. Je descends tout de même voir si en roulant un peu sur l’herbe on pourrait franchir ce dernier virage, mais je tombe sur ÇA (voir photo ci-dessous). Il faut me rendre à l’évidence et enclencher la marche arrière !
B

L’embarcadère pour l’île de Janitzio

Après la petite mésaventure précédente, nous avons finalement trouvé ce que nous cherchions, l’embarcadère San Pedrito, d’où partent les week-ends les bateaux pour l’île de Janitzio. Nous étions surtout intéressés par le grand parking gazonné et calme qu’ils mettent à la disposition des visiteurs, sans vérifier s’ils embarquent ou pas. Nous nous y sommes trouvés si bien que nous y avons passé 2 nuits. Nous y avons rencontré juste avant de partir des voyageurs que nous avons cru Français d’après l’immatriculation de leur camping-car. Mais Eric et Nancy sont Belges, émigrés en Namibie …et grands voyageurs autour du monde. Ils ont simplement acheté leur véhicule à des Français avant de traverser l’Altantique en cargo avec. Nous avons bien échangé nos tuyaux, nos parcours, nos téléphones et nous nous suivrons désormais, comme d’autres voyageurs rencontrés en route. La communauté s’aggrandit !

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Notre parking sympathique et l’embarcadère San Pedrito
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Les bateaux attendant leur cargaison de touristes
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qui commencent tout juste à arriver. Très attendus par les marchands de souvenirs.

Pittoresque Patzcuaro

Lorsque les Espagnols ont envahi le nouveau monde, la ville de Patzcuaro existait déjà, créée et habitée par les Purépechas, dont la religion n’avait rien à voir avec le christianisme. C’est pourquoi la grande place centrale fait exception au Mexique : c’est la seule du pays, et pourtant elle est de belle taille, à n’être pas bordée par une église ou une cathédrale. Bien sûr les colonisateurs et leurs fusils ont imposé la religion chrétienne, et la ville comporte plusieurs lieux de culte intéressants, mais l’attrait de la cité est ailleurs : d’une belle unité architecturale, elle est faite d’un quadrillage de rues pavées (le plus souvent de pierres volcaniques) bordées de maisons d’un ou deux étages aux toits de tuiles et poutres apparentes et aux murs d’adobe rouge et blancs, du plus bel effet. L’harmonie est également dans les enseignes, toutes peintes directement au-dessus des commerces et volontiers illustrées. La ville était noire de monde le dimanche de notre passage, en raison d’une fête religieuse combinée à une foire au chocolat et au vin, et peut-être aussi à cause du marché très achalandé dont nous n’avons pas su si c’était le seul jour d’activité dans la semaine. En tout cas, si les touristes étaient nombreux, ils nous ont semblé exclusivement mexicains.

Patzcuaro et son architecture adorable
Patzcuaro et son architecture singulière
Derriere les facades dadorables patios
Derrière les facades rouges et blanches, d’adorables patios
A
Des petites mammies y vendent un artisanat de qualite
Des petites mammies y vendent un artisanat de qualité
Sur la place centrale cetait leffervescence malgre la pluie
Sur la place centrale, c’était l’effervescence, malgré la pluie
Les arcades autour faisaient le plein
Les arcades autour faisaient le plein
Encore de belles maisons en adobe et toits de tuiles
Encore de belles maisons en adobe et toits de tuiles
F
Joubliais aussi ce marche tres anime
J’oubliais aussi ce marché très animé. Au fait, connaissez-vous ces fruits à gauche ?
A
Resizer
Les rois de la cavale…
et les reines de la pluie
…et les reines de la pluie !

Tzintzuntzan

Le nom de cette petite ville est aussi exotique que sa signification : le pays des colibris. Si notre guide papier tente de nous faire croire que c’est parcequ’il y en a eu beaucoup autrefois et que devant leur disparition la municipalité fleurit la ville pour les faire revenir, si l’encyclopédie en ligne qui commence par Wi et finit par dia se contente de donner la signification mais pas l’explication dans sa version française, j’ai dû pour comprendre chercher la version espagnole de ladite encyclopédie. On y apprend que les colibris étaient des messagers pour les dieux du panthéon purépecha, qui communiquaient ainsi entre eux depuis les 5 temples et les 5 pyramides qui leur étaient dédiés. Il s’agissait donc de colibris divins, autant dire que les fleurs du guide ont peu de chance de les attirer. Et puis les dieux sont possiblement allés voir ailleurs, depuis que les Espagnols ont cassé les pyramides des Purépechas qui s’étaient gentiment rendus en espérant le contraire. Vous verrez sur les photos ce qu’il reste de ces étranges pyramides à base ronde.

Tzintzuntzan le pays des colibris et des yacatas
Tzintzuntzan le pays des colibris et des yacatas (le nom donné aux pyramides locales)

Sinon Tzintzuntzan (essayez de le prononcer 10 fois de suite et vous comprendrez pourquoi nous avons trouvé un nombre inhabituel de gens porteurs d’appareils orthodontiques) est une ville agréable, avec un grand marché d’artisanat ou l’art de la vannerie excelle plus que tout autre, avec les oliviers pentacentenaires du jardin du couvent franciscain, rivalisant en taille de tronc avec les séquoias vus en Californie.

mais aussi le pays de la sculpture sur bois
mais aussi le pays de la sculpture sur bois
et surtout de la vannerie
et surtout de la vannerie
On aimerait tout rapporter mme les oliviers
On aimerait tout rapporter, même les oliviers !

Pause sculpte moi une maison

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Au Mexique, on aime bien les arbres ronds, carrés, rectangulaires, et pourquoi pas en forme de maison
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Morelia

Pourtant classée au patrimoine mondial de l’humanité pour ses 250 monuments historiques de pierres roses mélangeant adroitement de nombreux genres architecturaux, dont 21 églises, 20 monuments administratifs, 1 acqueduc de 253 arches, Morelia ne nous a pas transcendés. La grande taille du centre historique y était peut-être pour quelque chose. Nous n’avons pas réussi à ressentir l’âme de la ville, comme cela est régulièrement arrivé précédemment. Reconnaissons tout de même avoir vu quelques splendeurs, comme l’enchevêtrement de dorures et de roses sur les murs et plafond du Sanctuaire de la Vierge de Guadalupe, les fresques géantes et les patios du Palais de Justice et du Palais du Gouverneur, les 22000 livres de la bibliothèque universitaire installée dans un ancien temple.

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Les lettres géantes de Morelia, la capitale de l’état de Michoacan
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La ville est inscrite au patrimoine de l’Unesco pour son architecture particulière
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Un bel aqueduc de 253 arches. Et le sanctuaire de la Virgen de Guadalupe, si banal à l’extérieur,
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mais si richement décoré à l’intérieur !
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Le Palais du Gouverneur est décoré de fresques racontant l’histoire de la ville mieux qu’un livre
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Et en parlant de livres, la bibliothèque universitaire c’est tout un poème !

Nous avons découvert aussi à Morelia un autre curé mercenaire, héros de la lutte pour l’indépendance mexicaine, représenté partout la tête recouverte d’un bandeau de pirate, à qui on aurait volontiers confié les commandes du Black Pearl. Au fait, je ne vous ai pas dit son nom : c’est Jose Maria Morelos. La ville a préféré abandonner son ancien nom de Valladolid pour prendre le sien.

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Statue équestre de Jose Maria Morelos et moultes peintures à son effigie dans les bâtiments publics
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Nous allons bientôt rejoindre l’état de Mexico, car là-bas, dans quelques endroits précis, les papillons monarques arrivent en masse depuis le Canada ou les USA pour passer l’hiver au chaud. Nous avons hâte de vivre ça, et bien sûr de vous le raconter, c’est promis !

parcours du au novembre
parcours du 13 au 22 novembre

84. De Durango à San Miguel de Allende

Nous poursuivons notre trajet vers le Sud-Est, longeant la Sierra Madre Occidentale sur son versant Est à des altitudes oscillant entre 1500 et 2500m, ce qui nous procure des paysages variés et des températures agréables dans la journée et un peu fraîches la nuit. Le tout avec un soleil omniprésent. C’est exactement ce qui nous convient. Voici le récit de nos visites.

Plaque Durango
Plaque minéralogique de l’état de Durango

Durango, peu de touristes, beaucoup de scorpions

Cette ville a la malchance de se trouver au milieu de nulle part, à au moins 3 heures de route de l’agglomération similaire la plus proche et à l’écart des circuits touristiques. Considérée de plus comme « zone déconseillée sauf raison impérative » par le ministère français des affaires étrangères, elle a peu de chances de voir sa situation s’améliorer. Nous avons trouvé pourtant une ville paisible, agréable, et attrayante sur le plan touristique.

Lunique mais belle rue pietonne de Durango
L’unique mais belle rue piétonne de Durango

Le centre historique et son architecture coloniale (70 bâtiments classés), la longue rue piétonne coiffée de parasols roses et bordée de boutiques et restaurants, les places animées, les groupes de mariachis mettant l’ambiance au coin des rues, la dizaine de musées et le téléphérique ont de quoi occuper les touristes un ou deux jours.

La cathedrale et une vue aerienne
La cathédrale et une vue aérienne depuis le téléphérique
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Palais de Zambrano et Museo Francisco Villa
Ruelles colorees et pentues ou pas
Ruelles colorées et pentues …ou pas !
Restaurant sympa sous les arches
Petit café sympathique à l’ombre des arches
Encore de la couleur dans la rue
Encore de la couleur dans la rue, les mexicains ne savent pas faire sans (mais on adore !)
Vestiges du dia de los muertos Une tente etc.
Vestiges du dia de los muertos : un autel géant sous une tente installé par une entreprise de pompes funèbres pour se faire de la pub !
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A
Jadore la moto remorque
J’adore la moto-remorque…
A lexterieur un gamin samuse avec les cranes laisses en place
A l’extérieur, un gamin s’amuse avec les crânes laissés en place

Notre visite préférée a été celle du Museo de la Ciudad qui met en valeur l’histoire de la ville et deux de ses caractéristiques particulières : son importante industrie cinématographique (c’est là notamment que le Masque de Zorro a été tourné) et son lien particulier avec les scorpions. On y décrit la lutte implacable qu’a mené la ville pour en diminuer le nombre (les habitants étaient payés pour les ramasser), pour en réduire la mortalité grâce à des mesures éducatives et la mise au point d’un sérum performant disponible dans le moindre hôpital de la région. Mais pour nous, le clou du spectacle c’était le terrarium éclairé en lumière noire, hébergeant une bonne centaire de spécimens vivants et mobiles. Le scorpion c’est un peu l’emblème de Durango, et on le trouve dans la ville à toutes les sauces (c’est le cas de le dire car il garnirait certains tacos…)

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L’industrie du cinéma cartonne à Durango. De nombreux films y sont tournés
Durango est aussi connue pour ses scorpions
Durango est aussi connue pour ses scorpions
On en trouve des faux sur les facades mais aussi des vrais au musee
On en trouve des faux sur les façades mais aussi des vrais au musée

Connaissez-vous le Sotol ?

Autant les rayons des supermarchés des états du nord du Mexique débordent de marques de Tequila ou de Mezcal, ceux des boutiques de souvenirs ne jurent que par le Sotol. Toutes ces boissons alcoolisées semblent provenir de l’agave. Qu’est ce qui les distingue ?

L’agave, c’est ce gros cactus hérissé de feuilles pointues, celui qu’on place en nombre au fond de son jardin pour dissuader les voisins de traverser. A moins qu’ils ne soient tentés de venir couper une ou deux feuilles pour en récolter le jus sucré (aguamiel), le faire fermenter pour produire du Pulque (boisson laiteuse légèrement alcoolisée utilisée depuis longtemps par les amérindiens pour leurs rites sacrés), ou le réduire pour en faire du sirop d’agave, un édulcorant. Les voisins pourraient aussi avoir envie de fabriquer une eau-de-vie d’agave, mais là c’est plus compliqué, car il faut récolter la plante entière, qui peut peser plusieurs dizaines de kilos.

Tout est dans le renflement à la base des feuilles, appelé ananas, on voit bien pourquoi. Ces ananas sont cuits puis broyés et additionnés d’eau avant de fermenter quelques jours. Ce sera ensuite l’étape de la distillation puis du vieillissement et de la mise en bouteille.

Le Mezcal est la version la plus ancienne, la plus artisanale, avec une cuisson des ananas dans un four en brique à même le sol, ce qui lui confère une saveur fumée et terreuse, nuancée par l’agave utilisé. La Tequila est le pendant industriel du Mezcal, avec les exigences qui vont avec : uniquement de l’agave bleu, cuisson en étuve et non en four, 40° obligatoires pour l’export, etc. Oubliés les petits producteurs et saveur plus uniforme. Le Sotol se rapproche davantage du Mezcal en termes de fabrication et de saveur, mais utilise un parent de l’agave, le …sotol. De nouveaux venus ont fait leur apparition, comme le Bocanora à base d’agave sauvage (Pacifica) et le Raicilla utilisant 2 sortes d’agaves (lechuguilla et pata de mula) cuites hors sol.

et la degustation bien sur
et la dégustation bien sûr !

Voilà, vous savez tout, il ne reste plus qu’à apprécier et consommer avec modération, comme il se doit. ¡ Salud!


Plaque mineralogique de letat de Durango
Plaque minéralogique de l’état de Zacatecas

Agra, Toulouse, Zacatecas

Quel est le point commun entre ces villes si éloignées ? La couleur rose ! La mexicaine Zacatecas est tout de même la seule à posséder une architecture coloniale, et son large centre historique est magnifique. Le grès rose domine et donne une certaine unité. Il est employé aussi bien pour les nombreux édifices religieux que pour les bâtiments publics, les kiosques des jardins et même l’aqueduc qui traverse une partie de la ville. La majeure partie de cette zone est pavée et parsemée de grandes places et de jardins bien entretenus qui donnent une impression d’espace. Nous avons aussi aimé nous perdre dans le dédale de petites ruelles qui entourent les artères du centre-ville.

Zacatecas ville rose comme son acqueduc
Zacatecas, ville rose, comme son acqueduc
B
Le centre est très animé
De jolies voitures
Les voitures sont blanches…
Les cathedrales et les eglises sont roses
…mais les cathédrales et les églises sont roses,
Les kiosques sont roses
les kiosques sont roses,
Les rues sont euh colorees
les rues sont …euh …partiellement roses
On trouve de jolies places
On trouve aussi de jolies places,
Des theatres et hotels sympathiques
des théâtres et hôtels aux façades attrayantes,
Une place
une Place des Armes, forcément,
un charme colonial certain
bref, un charme colonial certain
La cest juste une paroisse Santo Domingo
Ici, c’est juste une paroisse (Santo Domingo)
pourtant quelle deco interieure
pourtant, quelle déco intérieure !
Car cote deco ils savent y faire
car côté déco, ils savent vraiment y faire !
Ici lentree dun simple musee Admirez le travail
Là, c’est l’entrée d’un simple musée. Admirez le travail !

Zacatecas est dotée de nombreux musées. Nous avons prévu d’en visiter deux ou trois. Nous allons nous rendre aussi au Cerro de la Bufa, la montagne qui domine la ville. La Bufa est d’ailleurs le nom du premier hôtel dans lequel nous avons logé à Mexico en arrivant au Mexique en janvier dernier. Nous avions demandé d’où venait le nom. Ils nous avaient répondu que c’était une montagne quelque part dans le Nord.

Le Cerro de la Bufa (traduction La Montagne en forme d’outre à vin…)

Eh bien voilà, nous y sommes !


Étape au sommet

Nous avons finalement adopté ce Cerro de la Bufa, le point culminant de la ville de Zacatecas, au point de passer la nuit sur le parking du téléphérique, à 2600m d’altitude. Bien entendu, nous avons demandé l’autorisation à la police municipale qui tient un petit bureau sur place. « No problem » nous ont-ils dit avec un grand sourire, nous invitant à choisir une place à notre guise, juste devant eux ou bien plus loin. Nous avons opté pour la 2ème solution, un choix judicieux car c’était plutôt la fiesta au poste de police : musique latino, tacos et bières une bonne partie de la soirée ! A signaler un pick-up-cellule garé assez loin de nous, le premier véhicule de loisirs que nous rencontrons depuis notre arrivée au Mexique il y a 12 jours. Des californiens apparemment, à moins que ce ne soit que le lieu de location de leur véhicule.

Coucher du soleil
Coucher du soleil
A

De notre perchoir, nous avons assisté au coucher du soleil puis au spectacle des lumières de la ville scintillant dans le noir. Après une nuit tranquille bien qu’un peu fraîche (12°C dans Roberto le matin au réveil…) nous sommes allés cette fois contempler le panorama diurne, tout aussi magnifique. Une jolie randonnée en balcon au-dessus de la ville nous a amené en une quarantaine de minutes au cœur de celle-ci. Nous avions rendez-vous avec le musée Rafael Coronel, un peintre et sculpteur local, gendre de Diego Rivera pour ceux qui connaissent, qui présente ici une collection remarquable d’art populaire mexicain accumulée au cours du temps. Notamment une exposition exceptionnelle de 6000 masques mexicains, de nombreuses céramiques préhispaniques et des marionnettes. L’endroit, un ancien couvent, est un délice à parcourir. Plusieurs heures de visite pour 1,60€ l’entrée, c’est donné !

Joli spectacle pendant la randonnee du matin notamment
Joli paysage pendant la randonnée du matin, notamment l’inattendue superposition d’un avant-plan de cactus et d’un arrière plan de téléphérique. J’ai imaginé un instant La Plagne en 2050. Mais que fait la COP27 ?
Le Musee Rafael Coronel
Le Musée Rafael Coronel
Quelques unes de ses oeuvres
Quelques unes des oeuvres de l’artiste, peintures et sculptures,
A
Sans parler des enchanteurs qui se baladent dans le jardin
C’est lui qui a réalisé ces sortes de Merlin l’Enchanteur qui parsèment le jardin
Rien que les exterieurs valent le deplacement
Rien que les extérieurs valaient le déplacement !
A lintrieur une incroyable collection de masques mexicains
A l’intérieur, une incroyable collection de masques mexicains
A
A
A
mais aussi des marionettes des ceramiques etc.
mais aussi des marionnettes, des céramiques préhispaniques, etc.

Un p’tit coup de peinture

Zacatecas est décidément une ville d’art et nous n’avons que l’embarras du choix en termes de musées ou de galeries. Nous nous sommes rendus cette fois au Museo Francisco Goitia, présentant dans une jolie bâtisse toute rose de 1948 et pour 80 centimes l’entrée une centaine d’œuvres de 6 artistes zacatacanos du XXème siècle, dont le plus ancien qui a donné son nom au musée, respect des anciens oblige, mais aussi Rafael Coronel dont nous avons parlé au chapitre précédent et Enrique Barajas, le petit dernier, né en 1971. Le premier était connu notamment pour ses portraits d’indiens. Le dernier fait dans l’art abstrait. Je ne suis pas toujours fan, mais là j’ai un peu accroché, et surtout je me suis amusé – traducteur à la main – à lire les légendes pour voir si je percevais ne serait-ce qu’un peu la volonté de l’auteur. Je ne résiste pas au plaisir de vous partager l’exercice. A vous d’attribuer aux 4 œuvres ci-dessous la légende qui convient parmi celles proposées. Solutions à la fin du paragraphe suivant…


Pharmacies

Se procurer des médicaments en voyage n’est pas toujours évident. J’ai lu récemment sur un forum les difficultés d’un voyageur français aux USA pour se procurer une spécialité qu’il prenait régulièrement. La seule possibilité apparemment était qu’il voit un médecin, avec un coût très élevé là-bas. Pourtant, le nombre de médicaments en accès libre est assez impressionnant aux États-Unis comme au Canada. Ainsi trouve-t-on sur les rayons des supermarchés Walmart des boîtes de 200 comprimés de paracétamol 500mg (en France, c’est maximum 16 par boîte), d’aspirine, d’anti-inflammatoires, d’anti-histaminiques, etc. A noter que dans certaines pharmacies comme les Walgreen, on peut faire ses courses d’épicerie et de fruits et légumes en même temps.

Pharmacie
Une pharmacie avec un auvent Coca-Cola et qui vend aussi des glaces…

Nous avons vécu au Mexique une expérience tout aussi étonnante, voire plus : ayant besoin d’un médicament délivrable uniquement sur prescription en France, nous nous présentons à une petite pharmacie de quartier, ouvrant directement sur la rue, et montrons l’emballage de l’ancienne boîte. La pharmacienne nous sort du rayon placé directement derrière elle (là où chez nous on place les anti-rhume et autres bobothérapies) trois flacons vrac du produit en question, en nous disant – et c’est là qu’est l’extraordinaire – que c’est actuellement en promotion et qu’en prenant les trois flacons nous n’en payerions que deux… Pas belle la vie au Mexique ?!


Solutions du quizz : 1C 2B 3D 4A


Plaque mineralogique dAguascalientes
Plaque minéralogique de l’état d’Aguascalientes

Aguascalientes, l’incontournable

Là, je parle juste pour nous puisque nous sommes fans des stations thermales, y ayant vécu 25 ans de notre vie. Donc nous sommes allés tester le seul établissement du centre-ville, présent tout de même depuis 1831, avec uen eau à 38°C dont la composition n’est pas affichée. L’unique bassin collectif étant en travaux, nous nous sommes rabattus sur les bassins individuels, de la taille d’une baignoire à celle d’une petite piscine, alimentés par un gros tuyau style chantier qui a l’avantage de procurer un bon massage en même temps. A défaut d’avoir des rhumatismes, nous n’avons pas pu vérifier l’efficacité revendiquée, mais nous nous sommes bien relaxés. Et le décor art-déco valait largement la visite.

Les thermes dAguascalientes
Les thermes d’Aguascalientes
Couloirs et baignoires au charme desuet
Couloirs et baignoires au charme désuet,
Le bassin collectif malheureusement en travaux
bassin collectif malheureusement en travaux,
Douche énergique à Aguascalientes

Aguacalientes reste par ailleurs une ville agréable à parcourir, avec un beau centre colonial, une superbe mairie toute décorée de fresques, un musée dédié à un illustrateur local du XIXème siècle, Jose Guadalupe Posada, dont nous avons mesuré la difficulté du travail d’alors, toute image à imprimer devant être gravée sur bois ou zinc au préalable. Nous avons raté le célèbre musée de la mort, qui aurait sûrement été intéressant dans un pays comme le Mexique totalement désinhibé vis-à-vis du sujet, mais un écriteau sur la porte annonçait des travaux pour une durée indéterminée… Ce sera pour une autre fois !

La ville et sa belle cathedrale
La ville et sa belle cathédrale
La mairie et ses superbes fresques
La mairie et ses superbes fresques
A
décrivant toute l’histoire de la ville
A
sur deux larges étages
Jose Guadalupe Posada était très célèbre au Mexique pour ses illustrations de presse et de livres
Au XIXème siècle, c’était la technique de l’estampe : il fallait tout graver avant de pouvoir imprimer !
Les couvertures de livres pour enfants ne faisaient pas dans la dentelle…

Intermède ou plutôt interlude

Jouet denfant
Dans un genre de solderie à Aguascalientes, nous avons trouvé au rayon des jouets, à deux pas d’un rayon coquin avec petites culottes en dentelle sexy et vibromasseurs – mais ça n’a rien à voir à part l’électricité – ce surprenant jeu de roulette où l’on s’amuse à prendre des décharges. Je n’ai pas tout lu la notice, mais on peut imaginer que « 2 play ways » c’est 12V ou 2000V, vous en pensez quoi ?

Nous quittons maintenant l’état d’Aguacalientes pour celui du Guanajuato

Plaque mineralogique etat du Guanajuato
Plaque minéralogique de l’état de Guanajuato

Guanajuato la colorée

Nous pensions avoir déjà vu tout l’éventail de couleurs possibles sur les façades des maisons mexicaines, mais là il a fallu nous rendre à l’évidence : nous n’avions encore rien vu. L’assortiment est tel qu’il est inscrit au patrimoine mondial de l’humanité, en parallèle avec la configuration de la ville, toute en ruelles pavées tortueuses, pentues et étroites en surface, et creusée d’un dédale de tunnels où circulent voitures comme piétons en profondeur. Les nombreux édifices coloniaux et l’environnement montagneux ont bien sûr joué un rôle aussi dans l’attribution du titre. La visite a été éprouvante physiquement avec les nombreuses montées et descentes à plus de 2100m d’altitude, avec beaucoup de marches, mais elle a été indubitablement un régal pour les yeux et les objectifs de nos smartphones.

Guanajuato ville de couleurs
Guanajuato ville de couleurs
Roberto doit vite etre gare car la circulation est difficile
Roberto a dû être garé rapidement car la circulation était difficile
Les arbres sont bas de plafond
Les arbres sont bas de plafond,
Les ruelles sont etroites parfois tres etroites
les rues sont étroites, parfois même trèèèès étroites et pleines de marches,
et volontiers encombrees mais tellement belles
parfois encombrées aussi, mais tellement belles !
Et on ne parle pas des tunnels accessibles aux pietons avec meme des arrets de bus
Et on ne parle pas des tunnels, accessibles aux piétons, comportant même des arrêts de bus
Le decor est vraiment fabuleux
Partout ou l’oeil porte, c’est un régal
On est admiratif a tout instant
Il semble faire bon vivre dans ce centre-ville
A
Cote visites un interessant musee des momies
Côté visites, un intéressant musée des momies, extraites du cimetière voisin parce que les descendants ne payaient pas les taxes. De façon inattendue, les corps exhumés s’étaient momifiés de façon naturelle en raison des conditions particulières de sécheresse et de pauvreté en oxygène du sous-sol à cet endroit. Je ne publie pas de photos pour ne pas choquer les âmes sensibles, mais je peux en envoyer à ceux qui m’en feront la demande. Les Mexicains, détachés vis à vis de la mort, y emmènent volontiers leurs enfants ou se prennent en photo dans le cercueil à la sortie !
Un centre iconographique dedie a Don Quichotte
Nous avons visité aussi un centre iconographique dédié à Don Quichotte,
decline a toutes les sauces
le héros de Cervantès y étant décliné à toutes les sauces,
A
Mais aussi en ceramique ou en bois
mais aussi des statues en céramique ou en bois,
et en versions litteraires internationales
et des versions internationales de l’oeuvre littéraire
Il reste a comprendre linteret des Mexicains pour Don Quichotte
Il reste à comprendre l’intérêt des Mexicains pour Don Quichotte… La nostalgie de l’Espagne ?
Tout ca valait bien un petit en cas tamales au poulet E
Ah et puis entre deux visites, nous nous sommes forcément restaurés. Ce tamales (papillote à base de maïs) au poulet était délicieux et pas cher (1,70 € !)

Nous avons stationné dans l’unique « camping » de la ville, en fait un parking protégé sur les hauteurs de la ville – avec une belle vue donc – équipé tout de même d’un petit bloc sanitaire et de quelques robinets d’eau et prises de courant. Nous y avons fait la rencontre d’un couple du Nord, Elisabeth et Bruno, suffisamment férus de voyages pour partir comme nous mais avant l’âge de la retraite. Ils circulent dans un fourgon VW et ont un peu la même philosophie du voyage que nous : la découverte avant tout et donc rarement plus d’une nuit au même endroit.

Pendant ce temps Roberto nous attendait au camping
Pendant ce temps Roberto nous attendait au « camping« 
dans un decor style
dans un décor stylé
Dans les toilettes du camping
Et lui aussi nous attendait dans les toilettes de ce camping. La vie nomade n’est pas de tout repos !

Mexiguel-Ange ?

Ce jeu de mots vaseux m’évite de titrer sur le nom peu évocateur du hameau concerné : Atotonilco. Et pourtant, c’est là que se trouve la « chapelle Sixtine mexicaine » bien plus connue et vénérée des locaux que sa version vaticane. Ignacio de Allende, le héros local de la guerre d’indépendance du Mexique s’y est marié avant de s’associer au curé Miguel Hidalgo pour déclencher les hostilités. C’est la Vierge de Guadalupe de cette église qui figura sur le drapeau des insurgés. Le plafond et les murs de la nef principale et des 7 chapelles adjacentes sont entièrement couverts de fresques baroques. Le Michel-Ange local, dénommé Antonio Martinez de Pocasangre mit trente ans à achever son œuvre. C’est splendide. Dommage que la plupart des touristes du Mexique, préférant les plages de la Baja California ou du Yucatan ne passent pas par là.

De lexterieur leglise ne paie pas de mine
De l’extérieur l’église ne paie pas de mine…
mais de linterieur
mais de l’intérieur…
A
La chapelle voisine nest pas en reste
La chapelle voisine n’est pas en reste
A
L’ensemble est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008

San Miguel de Allende

Encore une ville formidable ou il fait bon se promener (dans tous les sens du terme d’ailleurs puiqu’avec les 1900m d’altitude, les températures sont idéales et le soleil est omniprésent). La cité a été fondée par le moine franciscain Juan de San Miguel (on dirait presque mon prénom) en 1742 et le nom a été complété en 1826 avec celui de Ignacio Allende dont nous avons parlé ci-dessus. En 2008 elle a été classée au patrimoine mondial de l’Unesco et en 2013, honneur suprême elle a obtenu la 1ère place sur 26 villes touristiques mondiales selon le classement très réputé des lecteurs du Conde Nast Traveller magazine, devant Florence, Budapest et Salzbourg. Ok, nous ne le savions pas avant de venir ici, mais nous sommes heureux d’avoir fait le déplacement ! Si la ville se détache ainsi de ses sœurs mexicaines et internationales, c’est que son climat doux et son architecture mixte de style colonial, baroque et néo-classique ont attiré toute une communauté de résidents étrangers et notamment beaucoup d’artistes.

Après avoir garé Roberto au fond d’une impasse tranquille, nous avons exploré la ville et nous nous sommes imprégnés de son ambiance détendue. Pour une fois, nous avons croisé un certain nombre de touristes, la plupart américains. Ils s’entendent plus qu’ils ne se voient : ce sont les seuls qui parlent très fort : le mexicain, et nous venons de le réaliser, n’élève habituellement pas la voix, c’est tout à son honneur. Difficile de vous détailler tout ce que nous avons découvert pendant ces presque deux jours. Nous avons pris bien trop de photos pour pouvoir les publier toutes. Mais ça, c’est plutôt bon signe !

San Miguel de Allende encore une ville aux rues chatoyantes
San Miguel de Allende, encore une ville aux couleurs chatoyantes
A
aux ruelles dans lesquelles il fait bon se promener,
particulierement bien fleurie
particulièrement bien fleuries,
semee de curiosites
et parsemées de curiosités.
On se regale dy photographier les portes
On se régale d’y photographier les portes
avec ou sans personnage
avec ou sans personnage devant
Les magasins dantiquite et dartisanat sont de qualite
Les magasins d’antiquités et d’artisanat sont de qualité
A
En ce dimanche ensoleille les gens cherchent lombre
En ce dimanche ensoleillé, les gens cherchent l’ombre
des arcades ou des parcs
des arcades ou des parcs,
ou encore des eglises
ou encore des églises
Du coup certaines rues peuvent paraitre desertes
Du coup certaines rues peuvent paraître désertes,
mais ce nest quillusion ils marchent a lombre
mais ce nest qu’illusion : les gens marchent à l’ombre !
Nous nous nous sommes refugies dans ce restaurant
Nous, nous nous sommes réfugiés dans ce restaurant
pour un buffet mexicain assez banal
pour un buffet mexicain assez banal
Allez encore quelques photos ce ce joli paysage urbain
Allez, encore quelques photos de ce joli paysage urbain
A
A
Pour finir nous avons visite La Escuela
Pour finir, nous avons visité « La Esquina« ,
un musee ayant pour theme le jouet mexicain
un musée ayant pour thème le jouet mexicain
classes par matieres bambou cartonpte ou corne de taureau
qu’on pourrait classer par matières : bambou, carton-pâte ou corne de taureau,
ceramique ou paille
céramique (un puzzle !) ou paille,
metal os ou noix de coco
métal, os ou noix de coco
Les squelettes etaient bien sur au rendez vous
Les squelettes étaient bien sûr au rendez vous,
vous connaissez les mexicains
vous connaissez les mexicains…
Mais oui cette scene daccident est un jouet
Mais oui, cette scène d’accident est bien un jouet !
Ah et jallais oublier ce marche de lartisanat bien achalande
Ah et j’allais oublier ce marché de l’artisanat, aussi coloré qu’achalandé
A
Pendant tout ce temps Roberto etait gare au fond dune impasse tranquille
Pendant tout ce temps, Roberto était garé peinard au fond d’une impasse tranquille

Il nous reste un peu plus de 2 semaines pour rejoindre Mexico, nous obliquons vers l’Est car d’autres sites touristiques nous appellent, Guadalajara et Tequila entre autres. Au plaisir bientôt de vous raconter tout cela. Ci-dessous les boutons pour nous laisser un commentaire, suivre notre parcours sur Instagram ou vous abonner (les trois sont appréciés !) et comme après chaque article la carte du parcours concerné.

parcours du au novembre
Parcours du 5 au 14 novembre

83. Mexique Saison 2 Épisode 1

Il nous restait encore 2 semaines sur notre visa américain, mais nous avions envie de changer de culture et de décor. Quoi de mieux dans ce cas que de franchir la frontière mexicaine. C’est un tout autre monde qui nous attend !

Passage éclair à la frontière

Nous nous présentons vers 11 h au poste frontière d’Agua Prieta. Aucune file d’attente. Les douaniers nous font garer sur le côté puis inspectent sommairement notre fourgon. La seule question posée est « Combien coûte le véhicule ? ». Moins d’une minute après ils nous montrent la rue qui s’enfonce dans la ville et nous font signe que nous pouvons y aller. Quoi ? Mais non, c’est trop court, ils n’ont même pas ouvert les passeports que nous leur avons présenté ! Le fait est que nous aurions pu passer des États-Unis au Mexique bien plus facilement qu’entre deux pays européens. Mais en risquant d’avoir des ennuis si nos passeports ne sont pas tamponnés. Nous montrons ceux-ci aux douaniers qui nous invitent à aller 2 coins de rue plus loin aux bureaux de l’immigration.

Frontiere dAgua Prieta
Frontière d’Agua Prieta

Là, nous présentons le document de demande de visa que nous avions rempli en ligne puis fait imprimer la veille. Nous avions prévu initialement de nous présenter sans rien, mais j’ai eu des remords et insisté auprès de Claudie pour obtenir ces documents avant notre passage. Eh bien ça ne s’est pas passé tout à fait comme prévu, parce que l’officier d’immigration avait besoin des reçus des paiements réalisés pour obtenir ces papiers (environ 33 €). Nous les avions sur nos ordis laissés dans Roberto mais pas imprimés. Il a fallu retourner chercher tout ça, les envoyer par e-mail au service d’immigration car présenter le reçu sur écran ne suffisait pas. Bon, cela a pris une dizaine de minutes, pendant lesquelles un motard canadien arrivé après nous, sans avoir rien préparé, a pu obtenir et payer son visa sans s’être donné le mal de remplir ou d’imprimer quoi que ce soit. Claudie jubilait : « Tu vois, je t’avais bien dit qu’il ne fallait rien faire ! ». Au total, 20 minutes après notre arrivée, nous sommes entrés en règle au Mexique, ce que je qualifierais tout de même de passage éclair. Et cela aurait pu être raccourci de 10 minutes !

Moralité pour les futurs candidats au passage : ne vous préoccupez pas du frigo, ne préparez rien, et essayez de privilégier une petite douane.


Reprise de contact

Dès la frontière franchie, nous sentons tout de suite la différence avec les États-Unis. Les rues et les maisons sont en désordre mais leurs couleurs sont chatoyantes. Les boutiques sont nombreuses et variées (aux USA il fallait parfois marcher plusieurs kilomètres avant de trouver la moindre épicerie). Les vendeurs ambulants accueillent les automobilistes aux carrefours. Les chaussées sont quelque peu défoncées mais les rues américaines n’étaient pas exemptes de tout reproche. L’ambiance semble globalement plus détendue. Dans le petit supermarché où nous re-remplissons notre frigo, des produits auxquels nous n’avions plus l’habitude font leur réapparition : patates douces rose vif, tomates emballées dans leur feuille, rayons entiers de piments, tequila à gogo, sauce au chocolat (mole), bougies à caractère religieux, et en cette époque, crânes en sucre en préparation du dia del muerte. Les prix sont nettement plus bas que quelques kilomètres plus au nord côté US. A la reprise de la route, nous refaisons connaissance avec les topes, ces redoutables ralentisseurs non signalés, avec un joyeux mélange de feux tricolores et de stops aux carrefours, avec la circulation à moitié sur la bande d’arrêt d’urgence pour permettre les dépassements à cheval sur la ligne centrale, avec les camions qui clignotent à gauche pour vous faire signe de doubler, que ce soit autorisé ou non d’ailleurs. Des camions qui roulent plutôt lentement d’ailleurs, contrairement à leurs homologues américains qui foncent comme des malades. En résumé, c’est avec un grand plaisir que nous retrouvons le Mexique !

Le contraste des le supermarche
Le contraste dès le supermarché
Sauce au chocolat pour la viande et Tequila
Sauce au chocolat pour la viande et Téquila
Bougies a caractere religieux
Bougies à caractère religieux

Nous sommes maintenant dans letat de Chihuahua
Nous arrivons dans l’état de Chihuahua

Première étape à Casas Grandes

Nous parvenons après 3 bonnes heures d’une route déserte (une seule petite ville au milieu de ces 228 km !) traversant des paysages grandioses de plaines et montagnes à Casas Grandes, un site archéologique. Notre premier spot nocturne au bord d’un lac étant inaccessible en raison de l’inondation d’un secteur de sa route d’accès, nous nous rabattons sur un parking d’un supermarché en centre-ville, après avoir demandé à un employé qui rangeait des caddies si cela était autorisé. Après nous être débarassés d’une bonne couche de poussière sur le pare-brise le lendemain (la moité des rues n’est pas goudronnée) nous nous dirigeons vers le site appelé Paquiné. C’est le nom que lui ont donné les amérindiens qui ont habité là pendant plus de cinq siècles, de 900 à 1475, dans des maisons en adobe allant jusqu’à quatre étages, une performance pour l’époque. Il ne reste aujourd’hui que les murs du rez-de-chaussée, dont la disposition asscociée aux nombreux objets retrouvés lors de fouilles donnent une bonne idée de la façon dont cette civilisation a vécu. Le musée susceptible d’expliquer tout cela était malheureusement en travaux, et nous avons dû nous contenter des extérieurs assez photogéniques tout de même.

A Casas Grandes pas loin de leglise
A Casas Grandes, pas loin de l’église,
La mairie decoree de jolies fresques
La mairie décorée de jolies fresques
se prepare activement
se prépare activement
pour le Dia de los muertos
pour le Dia de los Muertos

Sur le site archeologique de Paquime
Sur le site archéologique de Paquimé,
Nous explorons le labyrinthe de pise
nous explorons le labyrinthe de pisé
qui constituait autrefois une ville entiere
qui constituait autrefois une ville entière
Cuve a cuisiner lagave et zone delevage doiseaux exotiques
Cuve à cuisiner l’agave, zone d’élevage d’oiseaux exotiques pour le commerce et les sacrifices,
et joli paysage environnant
et joli paysage environnant
Il faudra attendre la ville suivante pour avoir quelques representations de la vie de lepoqie
Il faudra attendre la ville suivante pour avoir quelques représentations de la vie de l’époque
A

Chihuahua

C’est la vraie grande ville de cette région plutôt désertique, capitale de l’état du même nom, abritant un bon million d’âmes, dont beaucoup travaillent pour les industries légères américaines venues ici pour la main d’œuvre à bas prix. Le nom d’origine aztèque signifie non pas « petite crotte avec de grandes oreilles » mais « lieu aride avec du sable ». Le sable a disparu en ville, englouti dans les milliards de tonnes de béton qui ont servi à ériger les bâtiments de la ville construits un peu n’importe comment. Mais nous aimons ce côté un peu désorganisé et décontracté de la vie mexicaine, surtout quand nous sommes les seuls touristes. L’authenticité à l’état pur. En fait, les touristes étaient peut-être tous réunis à la gare du chemin de fer touristique qui parcourt le canyon du cuivre, mais nous n’irons pas nous joindre à eux, Roberto avait trop envie de faire le trajet.

A Chihuahua comme ailleurs les gens adorent se photographier devant les noms de ville en relief
A Chihuahua comme ailleurs, les gens adorent se faire photographier devant les noms de ville en relief

Un parcours dans le centre, d’un bâtiment colonial à l’autre, nous amène comprendre quelques points-clefs. Au Palacio del Gobiernor, une immense fresque sur 2 étages autour du patio nous aide à réviser l’histoire du Mexique. Au Museo de la Revolucion, ancienne demeure de 48 pièces de Pancho Villa, nous cernons mieux le personnage qu’était ce bandit de grand chemin parvenu à la tête de l’état (je suis sûr qu’il n’y a pas à chercher loin pour trouver chez nous des histoires similaires 😉) grâce à son habilité à soulever les peuples. A la Casa Chihuahua, nous découvrons le passé mouvementé de ce palais du gouvernement transformé tour à tour en maison de la monnaie (une nouvelle saison en perspective pour la Casa de Papel ?), en monastère jésuite, en hopital, en poste puis en musée d’art. Au Museo Casa Juarez, nous visitons la maison où a vécu l’ancien président lorsqu’il était à Chihuahua.

Larchitecture est souvent coloniale et les statues nombreuses
L’architecture est souvent coloniale et les statues nombreuses
A
Les edifices religieux sont plutot massifs
Les édifices religieux sont plutôt massifs
et les rues tres colorees et animees
et les rues très colorées et animées
A

Lhistoire du Mexique depuis est peinte tout autour du patio du Palais du Gouverneur
L’histoire du Mexique depuis 1530 est peinte tout autour du patio du Palais du Gouverneur
Benito Juarez est en bonne place tout comme Miguel Hidalgo incarcere et mort dans ce batiment
Benito Juarez est en bonne place, tout comme Miguel Hidalgo incarcéré et mort dans ce bâtiment
Une bonne facon de reviser lhistoire
Une bonne façon de réviser l’histoire !

Au Musee de la Revolution ancienne maison de Pancho Villa
Au Musée de la Revolution, ancienne demeure de Pancho Villa,
On peut visiter un grand nombre de pieces
on peut visiter un grand nombre de pièces (ici la salle de musique),
et avoir une idee de la vie opulente
et avoir une idée de la vie opulente
que menait le bandit devenu maitre de letat de Chihuahua
que menait le bandit devenu maître de l’état de Chihuahua
Des armes lui ayant appartenu y sont exposees comme ce Colt et cet iPhone
Des armes lui ayant appartenu y sont exposées comme ce Colt et cet iPhone -250 (je blague, mais Pancho Villa savait user et abuser des médias et donc de son téléphone pour assurer sa propagande)
On peut voir ici le fin travail de ce sabre
On peut voir ici le fin travail de ce sabre gravé à son nom
A
Sans aucune pudeur on montre aussi les trous de balles ...de la voiture ou il a ete assassine
Sans aucune pudeur on montre aussi les trous de balles …de la voiture dans laquelle il a été assassiné
Au chapitre des insolites etc
et le livre où sa dernière épouse étale sa vie privée (le pendant mexicain de notre « Merci pour ce moment »…)

Dans la maison voisine de Benito Juarez nous serons plus impressionnes
Dans la maison voisine de Benito Juarez nous serons plus impressionnés par les préparatifs du jour des morts que par les objets personnels de l’ex-président
A
A

Au Museo Casa Rotunda enfin
Au Museo Casa Rotunda enfin,
une ancienne plaque tournante pour locomotives reconvertie en musee dart
un ancien plateau tournant pour locomotives reconverti en musée d’art,
Nous aurons plus ete interesses par la petite expo sur lhistoire du train dans la region
Nous aurons plus attirés par la petite expo sur l’histoire du train dans la region que par les oeuvres exposées peu à notre goût
Deux petites enigmes Que signifient les lettres N de M sur cette casquette de conducteur et a quoi servent ces bracelets a droite
Savez-vous ce que signifient les lettres N de M sur cette casquette de conducteur et à quoi servaient ces « bracelets » ?

Et puis nous nous sommes fondus dans la masse des passants sur la Plaza de Armas et dans les rues piétonnes pour aller prendre le pouls bien battant de la ville.

P.S. Saviez-vous que Chihuahua est la ville de naissance de l’acteur Anthony Quinn ? (1915-2001)


La cascade de Basaseachi

Nous sommes sortis des routes principales pour nous enfoncer dans les canyons de la Sierra Madre Occidentale, creusés dans une vaste couche d’origine volcanique suite à l’érosion. Celui que nous avons suivi jusqu’aux cascades peut atteindre par endroits 1750m de dénivelé, soit davantage que le Grand Canyon du Colorado. La route sinueuse et bordée de roches aux formes étranges et d’une forêt de sapins était magnifique. Il a fallu passer plusieurs contrôles de police (armée jusqu’aux dents) avant d’arriver, mais d’un autre côté, dans cette région où les cartels de la drogue s’affrontent fréquemment, c’était plutôt rassurant. Une dizaine de voitures tout au plus étaient stationnées sur le parking du point de départ de la balade, exclusivement des touristes locaux. Nous n’avons d’ailleurs rencontré aucun touriste non local ni aucun véhicule de loisirs depuis notre arrivée au Mexique. Garés à notre tour, nous sommes allés voir les trois points de vue sur la cascade accessibles depuis ce parking. C’est tout ce qu’il était possible de faire avant la fermeture du parc à 18h. Moyennant un petit pourboire, nous nous sommes laissés enfermer à l’intérieur. Nous avons ainsi profité de l’endroit pour nous seuls toute la nuit !

Roberto seul sur le parking de la cascade
Roberto seul sur le parking de la cascade
Nous allons y jeter un oeil le soir meme par ce joli sentier
Nous allons y jeter un oeil le soir même par ce joli sentier

Le lendemain, nous partons vers la cascade elle-même, d’abord vers son point de chute, puis jusqu’à sa base en passant par un point de vue intermédiaire appelé « la fenêtre ». Cette cascade est vraiment impressionnante avec ses 246 m de chute libre (la seconde plus haute du Mexique), ses effets d’arcs-en-ciel et son environnement montagneux majestueux. Et pourtant nous étions seuls pendant les 3 heures de cette magnifique randonnée. Tant mieux pour nous, tant pis pour les autres. Nous avons eu une petite pensée pour ceux qui se disent heureux d’avoir gagné à la loterie le droit d’effectuer une randonnée avec une centaine d’autres personnes au parc Yosemite. Mais venez-donc au Mexique !

Le lendemain depart h pour la randonnee
Le lendemain départ à 8h30 pour la randonnée. Les ombres des falaises se projettent dans la vallée
Point de vue du dessus de la cascade
Un premier point de vue du dessus de la cascade
Aucun souci pour le selfie nous etions seuls
Aucun souci pour le selfie, à 9h30 nous étions encore seuls dans ce site exceptionnel
A mi hauteur le point de vue de la fenetre
A mi hauteur, le point de vue « de la fenêtre »
Et du meme point de vue mn plus tard le meme individu sous la fleche
Et du même point de vue 15 mn plus tard je n’étais plus que ce petit point sous la flèche,
parti observer les m de chute du point le plus bas
parti observer les 246 m de chute du point le plus bas

Seuls dans ce grand camping de Creel
La nuit suivante encore seuls dans ce grand camping de Creel : mais où sont les touristes ???

Balade au pays des Tarahumara

Une longue et belle route montagneuse nous a amenés à Creel, une petite ville née avec l’arrivée du chemin de fer en 1907 et qui est à la fois le point de rendez-vous des Tarahumaras et le cœur du Canyon du Cuivre. Le peuple amérindien Taharumara occupait la région bien avant l’arrivée des Espagnols et bien que s’étant convertis officiellement au catholicisme, ce qui leur a épargné l’extermination, a su conserver une grande partie de sa culture. On distingue facilement les femmes dans la rue, vêtues de belles robes multicolores et portant souvent un bébé sur le dos. Les Taharumaras viennent à Creel faire leurs courses et vendre aux touristes qui débarquent du train leur artisanat, notamment une vannerie très fine. Un petit musée leur est consacré, expliquant certaines traditions étonnantes, comme la course à pied longue durée (parfois 20h d’affilée !) en tenue traditionnelle, sandales en pneu et lanières de cuir comprises, ou encore un jeu par équipe consistant à pousser une balle en bois à l’aide de crosses en bois également, similaires à celles du hockey, le long de sentiers de montagne de plusieurs dizaines de kilomètres. On accède à ce musée uniquement en traversant la voie ferrée qui elle-même barre la ville en 2 parties. Les rails servent au transport de marchandises, mais aussi pour le train touristique El Chepe qui relie en traversant le Canyon du Cuivre Chihuahua à Los Mochis sur la côte Pacifique, en 656 km et 15h de trajet.

Creel et les Tarahumaras
Creel et les Tarahumaras
La vie autour du chemin de fer
La vie autour du chemin de fer
Des decorations tres mexicaines
Des décorations très mexicaines
La place centrale lieu de rencontre
La place centrale, lieu de rencontre
Les abords du musee Tarahumara
Les abords du musée Tarahumara
et linterieur avec quelques petites touches de Dia de muertos
et l’intérieur avec quelques petites touches du dia de los muertos en préparation
Lart Tarahumara
L’art Tarahumara : quelques sculptures,
Notamment des paniers gigognes extraordinaires
Mais surtout beaucoup de vannerie, notamment des paniers gigognes extraordinaires,
et de jolies poupees multicolores
et de jolies poupées multicolores

Nous avons adoré l’ambiance authentiquement mexicaine de Creel, nous y avons fait les boutiques rien que par plaisir et sommes bien sûr allés explorer les alentours, en empruntant souvent des chemins orniéreux qui feraient peur aux concepteurs de chez Fiat mais que Roberto a vaincus sans sourcilier ni même déraper. Randonnée avec cascade par ci, petit village Taharumara avec une vieille mission espagnole par là, et pour finir le fameux Canyon du Cuivre, où l’on se sent tout petit entre ces immenses falaises blanches, ocre ou roses, culminant par endroits jusqu’à 1800m au dessus du canyon.

Les routes secondaires alentour nous menent a la Vallee des Grenouilles
Les routes secondaires alentour nous mènent à la Vallée des Grenouilles,
que lon distingue ici avec un peu dimagination
que l’on distingue ici avec un peu d’imagination,
puis a la Mission San Ignacio
puis à la Mission San Ignacio, perdue dans le désert,
cadre ideal pour la pause dejeuner
mais formant un cadre idéal pour la pause déjeuner.
au lac Arareko borde de roches aux formes etranges
Nous visitons aussi le lac Arareko, bordé de roches aux formes étranges,
parfois reconnaissables El Elefante
comme celle-ci appelée « El Elefante », on se demande bien pourquoi
Baraques de souvenirs desertes a lapproche de la cascade Cusarare
A l’approche de la Cascade de Cusarare, les vendeurs de souvenirs semblent en vacances…
ltonnante mission de Cusarare
tandis qu’à la mission du village du même nom, un homme nous a spontanément fait visiter les lieux,
melangeant rites catholiques et amerindiens
mélange étonnant de peintures aux motifs Tarahumaras et d’objets rituels catholiques et amérindiens
Et pour finir le majestueux Canyon del Cobre
Et pour finir le majestueux Canyon del Cobre
a
que nous avons traversé au soleil couchant
dans lequel nous avons dormi
avant d’y passer la nuit

Le Jour des Morts 007

La tradition remonte aux civilisations précolombiennes, qui honoraient leurs défunts tous les ans au mois d’août. Pour faciliter leur conversion au christianisme, les pères missionnaires ont accepté le maintien de la célébration, mais en imposant la période de la Toussaint. La proximité géographique et temporelle d’Halloween a amené les déguisements de squelettes. Et encore plus étonnant, ce n’est que depuis la sortie en 2015 du film de James Bond, Spectre, que des défilés à la manière de carnavals sont organisés. Forcément, ça plait aux touristes et à tous ceux qui en profitent, mais le lien avec la tradition originelle s’éloigne peu à peu.

Jour des morts ambiance recueillie dans les cimetieres
Jour des morts : ambiance recueillie dans les cimetières, comme chez nous

La réalité, dans le Mexique profond où nous sommes, est bien différente de ce que diffusent les médias. Il y a du monde dans les cimetières, certes, mais pas davantage qu’en France. Les tombes ont été quelque peu rafraîchies, les familles sont rassemblées autour, certaines se recueillent, d’autres pique-niquent en écoutant de la musique. Dans les centres-villes, pas mal de personnages en carton-pâte, et quelques autels portant la photo d’un défunt et rassemblant à des degrés divers fleurs, fanions en papier découpé, sciure ou sel, bougies, bouteilles d’alcool, nourriture, et messages d’affection. Nous n’avons pratiquement pas croisé de personne déguisée, simplement quelques personnes maquillées, volontiers des enfants.

Personnages fantasques sur les places
Personnages fantasques sur les places,
Autels dedies au souvenir dun ou plusieurs defunts
autels dédiés au souvenir d’un ou de plusieurs défunts (à gauche, des motards, souvent morts jeunes…)
Toujours dotes doffrandes dont le Pain des Morts
toujours dotés d’offrandes, dont le fameux « Pain des Morts », une brioche aromatisée à la fleur d’oranger
Au final les personnes deguisees dont plutot rares
Nous avons rencontré quelques personnes déguisées, mais franchement minoritaires

Tout ça est peut-être différent dans les grandes villes, mais est-ce alors vraiment authentique ? Va savoir…


Hidalgo del Parral

Nous arrivons le soir du Dìa de los Muertos dans cette ville de 100 000 habitants. Là encore, l’animation est modérée, même autour de la place centrale où nous tentons de nous garer pour la nuit. Les gens se promènent paisiblement devant les autels disposés tout autour. Notre tranquillité sera de courte durée car un marchand ambulant vient s’installer juste derrière Roberto. Les gens affluent, grignotent leurs tapas appuyés contre notre véhicule et surtout les odeurs de graillon s’infiltrent : nous nous déplaçons quelques rues plus loin dans un secteur plus calme, juste sous une immense statue équestre de Pancho Villa. Tant qu’il ne tente pas de descendre, voire de nous descendre, tout va bien ! ! En fait, il est célèbre dans la ville parce que c’est là qu’il y a été assassiné.

A Hidalgo del Parral nous avons dormi sous limposante statue equestre de Pancho Villa
A Hidalgo del Parral, nous avons dormi sous l’imposante statue équestre de Pancho Villa

Le lendemain visite de cette ville coloniale et colorée avec de belle fresques murales, des bâtiments plus que centenaires reconvertis qui en hôtel qui en musée, un théâtre antique, des églises richement décorées, des places et des rues commerçantes animées. La vie ordinaire d’une ville mexicaine de taille moyenne.

A
Visite de la ville sous un soleil radieux, comme presque chaque jour…
Nous avons admire demeures coloniales et fresques murales
Nous y avons admiré des demeures coloniales et des fresques murales,
memorial a une opposante aux etats unis
un mémorial à une femme locale, Elisa Griensen, s’opposant avec bravoure à l’armée des états-unis, rejointe par les enfants de l’école voisine,
edifices religieux cathedrale ND de Guadeloupe et temple San Jose
des édifices religieux (cathédrale ND de Guadeloupe et temple San Jose),
A
(intérieur de la cathédrale)
theatre Teatro Hidalgo
un théâtre stylé (Teatro Hidalgo),
et hommage de Pancho Villa a la ville ou il a ete assassine
et cet hommage de Pancho Villa à la ville dans laquelle il a été assassiné

En quittant Hidalgo del Parral, nous quittons l’état du Chihuahua, le plus grand du Mexique. La beauté des immenses paysages semi-désertiques, la richesse des curiosités naturelles, l’animation colorée des villes et la bienveillance des habitants nous ont replongé avec bonheur dans ce pays que nous n’avions fait qu’aborder au début de l’année. Forcément, nous allons approfondir, alors à très bientôt !

parcours du octobre au novembre
parcours du 27 octobre au 4 novembre

54. Welcome to Texas

Nous sommes maintenant au Texas. Le passage de la frontière a été quelque peu stressant compte-tenu des difficultés pour obtenir une assurance et de l’incertitude sur la durée de notre visa, mais tout cela est réglé et nous pouvons profiter pleinement de notre rêve américain.

Welcome to Texas

Un passage de frontière assez stressant

Petit retour sur l’entrée aux États-Unis. Le passage de frontières, s’il est insignifiant en Europe, n’est jamais anodin lorsque l’on s’en éloigne. Nous avions deux préoccupations pour ce passage du Mexique aux USA. D’une part l’assurance de Roberto et d’autre part la durée de notre visa.

Les assureurs acceptant de prendre en charge un véhicule plaqué français conduit par un touriste français se comptent sur les doigts d’une main, et peut être même la main d’un menuisier distrait. Si l’on élimine ceux qui ne peuvent offrir de contrat en ligne, il nous reste deux possibilités : Progressive et Thum. Le second étant réputé trois fois plus cher que le premier qui n’est déjà pas donné, nous concentrons nos efforts sur Progressive. Mais bien sûr il y a un hic : il faut avoir une adresse aux États-Unis. Il semble que ce soit surtout pour expédier le courrier dans le cas où l’on choisirait l’option. Nous apprendrons plus tard qu’il y a également une raison administrative. Heureusement, nous avons des amis là-bas et les premiers que nous sollicitons acceptent de nous « prêter » leur adresse (merci Nancy et Michel). Deux semaines environ avant le passage estimé de la frontière, nous demandons un devis, code postal américain à l’appui. Il nous semble correct mais nous attendons d’être sûrs de notre date d’entrée aux US pour terminer la procédure en appuyant sur le bouton « Pay ».

Mais pourquoi cette mention ne figurait-elle pas dans le devis ?

Le jour dit, soit 48h avant notre passage de frontière, nous validons le devis, pensant n’avoir plus qu’à dégainer la carte de crédit. Mais au contraire, tout se complique. Les étapes de validation s’enchaînent et bloquent le processus chacune à leur tour. Alors que rien de ce genre n’était demandé pour le devis, on nous demande maintenant de certifier que notre véhicule n’est pas le seul assuré dans la famille, ce qui n’est pas le cas, d’entrer un numéro de permis new-yorkais (nos amis sont basés là), de faire rentrer notre téléphone français dans les cases prévues pour un téléphone américain, etc. Nous recommençons le devis à zéro, mais là c’est encore pire : il est écrit noir sur blanc que Progressive ne peut nous assurer compte-tenu de notre permis étranger. Pourtant pas mal de voyageurs ont réussi, eux ! Tout en lançant de désespoir – et pour assurer nos arrières – une demande de devis chez le concurrent Thum, nous interrogeons les forums de voyageurs.

Cette fois, c’est une fin de non recevoir…
Pas d’assurance = bloqués au Mexique !

Deux jours plus tard, alors que nous ne sommes plus qu’à 50 km de la frontière, nous ne sommes toujours pas assurés et nous risquons bien d’être bloqués là un moment dans une petite ville mexicaine sans intérêt. Thum n’a pas répondu, mais les internautes sur les réseaux sociaux sont plus bavards. Si certains affirment qu’il ne serait plus possible d’assurer un véhicule français, ce qui ne nous réjouit guère, d’autres nous conseillent de refaire le devis avec une domiciliation dans un état plus souple sur les permis étrangers. Ce que nous tentons derechef après avoir obtenu l’accord d’amis domiciliés cette fois en Floride (merci Chris et Tim). Et cette fois c’est bingo, nous obtenons une nouvelle proposition, que nous nous empressons d’accepter. En une demi-heure nous validons en ligne les différents documents et obtenons notre attestation d’assurance. A nous les États-Unis !


La seconde incertitude concernait la durée de séjour qui nous serait octroyée. En théorie c’est 90 jours, mais compte-tenu de notre escale de 2 jours à Miami fin janvier, le décompte pouvait très bien commencer de là, ce qui ne nous laisserait qu’un mois pour remonter jusqu’au Canada. Il nous faudra attendre le passage de la frontière pour avoir la solution. Nous traversons le Rio Grande, rivière qui sépare les USA du Mexique, à Piedras Negras. L’attente est quasi nulle, le contrôle absent côté Mexique, et nous sommes rapidement pris en charge par la douane américaine.


Un agent nous emmène dans une petite salle pendant que deux autres s’occupent de fouiller Roberto, à la recherche de substances interdites comme tous les aliments frais par exemple. A l’intérieur du poste de douane, 4 agents s’affairent, viennent nous poser des questions de temps en temps puis nous renvoient à nos sièges. 3 autres personnes attendent avec nous. Trois quarts d’heure et un changement d’équipe plus tard, l’une de ces personnes finit par obtenir ses papiers et sortir. Nous commençons à trouver le temps long et imaginons ce que pourrait être l’attente s’ils avaient à gérer le débarquement d’un A380. Mais nous restons patients. Une demi-heure encore et c’est la distribution des passeports et visas pour les 2 autres personnes et nous. Nous regardons le papier : nous sommes autorisés à voyager aux USA jusqu’au 4 juin, soit 88 jours, youpi ! Ils ont juste déduit les 2 jours de Miami. C’est donc très heureux que nous remontons dans Roberto et reprenons la route, côté américain cette fois, avec la satisfaction de pouvoir prendre tout notre temps.

Nous sommes enfin entrés aux États-Unis !

San Antonio et ses célébrités

Nous démarrons notre visite du Texas par San Antonio et son célèbre Fort Alamo où moururent en héros en 1836 les colonels Davy Crockett, James Bowie et William Travis, ainsi qu’environ 200 de leurs soldats. Une défaite certes mais qui conduisit à l’indépendance du Texas (alors mexicain) 6 semaines plus tard. La visite est gratuite, mais vu le nombre de gens qui sortent de la boutique coiffés de la célèbre toque à queue de raton laveur, on ne se fait pas de soucis pour les conservateurs.


Mais San Antonio connaît d’autres célébrités. Les commentaires sous les photos vous les présenteront.

St Antoine de Padoue a donné son nom à la ville, découverte par les espagnols le jour de sa fête, un 13 juin. Heureusement qu’ils n’ont pas traîné en chemin.S’ils étaient arrivés 8 jours plus tard et la ville se serait alors appelée « été ». Pas terrible, non ?

David Jones était sans doute un grand admirateur du colonel James Bowie, l’un des héros de la bataille de Fort Alamo, pour lui avoir pris son patronyme et devenir vous savez qui.

Frédéric Dard aurait pointé au hasard sur la carte des États-Unis pour trouver son pseudo et le nom de son célèbre commissaire. Je ne suis pas sûr que cela émeuve les habitants de la ville ni que cela ait joué un rôle dans le succès de la saga. Mais, n’en déplaise à ma prof de Français qui voulait absolument que je lise « autre chose », j’ai avalé pas mal de ces romans policiers au langage assez vert dans ma jeunesse, et ce sont peut-être eux qui m’ont donné ce goût pour les jeux de mots laids.

Tony Parker est par contre l’enfant chéri de San Antonio, après avoir joué 17 saisons dans l’équipe de basket locale dont 4 victorieuses en NBA.

La Tour des Amériques, 229m de haut, construite pour l’exposition universelle de 1968 et la Torche de l’Amitié offerte par le gouvernement mexicain sont deux emblèmes de la ville visibles de loin.

Le Riverwalk, agréable réseau de canaux bordé de boutiques et restaurants, fait parfois qualifier San Antonio de Venise du Texas. Mais bon, rien à voir.


Vous avez sous les yeux les bottes les plus grandes du Monde. Celles de Berthe ?



Waco

Cette petite ville au cœur du Texas est célèbre pour être le lieu où a été inventé le cola Dr Pepper, peu connu en France mais plus commun aux États-Unis. La boisson a été commercialisée en 1885, soit un an avant le Coca-Cola. L’usine de production initiale se visite et présente bien entendu toute l’histoire de la découverte.

Un pharmacien local travaillait à ses heures perdues dans un « drugstore » qui distribuait des boissons gazeuses sucrées par l’intermédiaire d’une « fontaine à soda », comme c’était très en vogue alors. Il décida de mettre au point sa propre formule, associant une trentaine d’ingrédients et commercialisa sa boisson en s’appuyant sur des bases scientifiques. Notamment sur des publications décrivant les bienfaits sur la santé des eaux thermales et autres sels minéraux, il profita d’une étude démontrant que le taux de sucre dans le sang était au plus bas vers 10h30, 14h30 et 16h30 pour axer toute sa promotion sur la nécessiter d’apporter de bonnes quantités de glucose, par l’intermédiaire de sa boisson si possible, à 10h 14h et 16h. Ce qui est archi-faux bien entendu, mais money is money.

Le succès commercial a été au rendez-vous, même s’il a fallu s’associer au fil des années aux marques Seven-Up puis Schweppes et quelques autres pour lutter contre la concurrence. La visite reste intéressante et bien documentée et se termine bien évidemment par une dégustation. Il est amusant de voir d’ailleurs qu’il est systématiquement proposé au bar, moyennant finances bien sûr, de doubler voire de tripler la dose incluse dans le billet d’entrée, ou pire encore d’y adjoindre une énorme glace. 500 ml de soda + 500 ml de crème glacée = 1 600 Kcal, soit 60 % des besoins quotidiens d’un homme et 76 % des besoins quotidiens d’une femme. Et à regarder les tables voisines de la nôtre, l’option a malheureusement un certain succès, enfants compris.


Waco compte également un autre site intéressant où depuis quelques années des mammouths ont été découverts. Une vingtaine de squelettes fossilisés ont été mis au jour, pour la plupart transférés dans des musées ou des laboratoires scientifiques, mais, et c’est ce qui fait l’originalité du lieu, les derniers ont été laissés en place, protégés par une sorte de grand hangar où les fouilles d’ailleurs se poursuivent. Un plongeon émouvant de 70 000 ans dans le passé. Le rassemblement de tous ces animaux en un même lieu est expliqué par une crue soudaine à l’endroit où ils venaient s’abreuver.


Enfin un supermarché de Waco nous a permis de faire quelques courses originales : un joli gâteau multicolore et du café en sachets à infuser. De façon plus banale, nous avons acheté aussi de la soupe en sachets. Sans trouver la marque que nous nous attendions à trouver ici, la Waco minute soupe 😉


Fort Worth

Cette ville proche de Dallas nous a attirés pour son musée d’art moderne, dont l’architecture en vastes salles de béton brut permet une bonne mise en valeur des œuvres exposées, mais surtout pour son quartier de Stockyards qui nous a plongés en plein far-west. Les façades de bois dans les rues, les saloons typiques avec leurs portes battantes, les étals de bottes et de chapeaux, les cow-boys circulant à cheval ou menant un défilé de buffles aux cornes géantes, les charrettes bâchées, l’arène de rodéo, et même le train qui entre toutes sirènes hurlantes dans un hall bondé vous immergent complètement dans le western, ambiance encore renforcée par la musique country omniprésente.



Dallas

Nous nous y sommes garés au pied des gratte-ciels (Roberto était très impressionné) pour aller voir le Musée du Sixième Étage. Ce nom énigmatique ne vous dit peut-être rien, mais réfléchissez aux premières choses qui vous viennent à l’esprit concernant Dallas. Une fois éliminée la célébrissime série télévisée des années 80, dont nous aurions d’ailleurs pu visiter le ranch (Southfork) si nous avions été des fans de la famille Ewing, il ne vous reste que l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy en 1963.

Le 6ème étage c’est bien évidemment celui du bâtiment d’où ont été tirés les coups de feu qui ont tué le 35ème président des États-Unis, les impacts étant marqués sous forme de croix sur l’avenue qui passe devant (zoomez sur l’image pour les voir si besoin)

Un musée très fréquenté y présente tout le contexte politique du moment, l’attentat en détails et toute l’enquête qui a suivi. Malgré la minutie des enquêteurs, les reconstitutions, les nombreuses expertises médicales, balistiques et acoustiques, malgré les 20 000 pages du rapport final en 26 volumes, plus de la moitié de la population américaine croit encore à un complot. La crise sanitaire récente nous a montré que c’était humain.


Houston

A l’instar des astronautes de la mission Apollo 13, nous avons rencontré un problème avec cette ville gigantesque, la plus grande du sud des États-Unis. Sur la demi-douzaine de visites escomptées, nous n’en ferons qu’une seule (une belle demeure et ses jardins au bord d’un bayou), les autres étant véritablement inaccessibles en raison des embouteillages et de l’impossibilité de se garer. La ville ne manque pourtant pas de places, mais elles sont pour la plupart privées : d’immenses parkings vides réservés à tel presbytère ou telle entreprise et de nombreux emplacements disponibles mais interdits d’accès si l’on n’est pas résidents du quartier sont autant d’éléments agaçants lorsque nous sommes au troisième tour du pâté de maisons à la recherche désespérée d’un stationnement. Nous souhaitions également nous rendre dans un grand parc verdoyant du centre-ville, mais les multiples déviations et les longues files de voitures nous ont fait jeter l’éponge. Il faut dire que le parc abrite aussi un zoo et que nous sommes en période de vacances scolaires. Pour cette dernière raison, nous avons abandonné l’idée de nous rendre au centre spatial de Houston. Nous resterons sur notre superbe visite de Cap Canaveral d’il y a une douzaine d’années. En bref, nous avons véritablement fui Houston !


San Jacinto

Ce lieu à la fois imprégné d’histoire et verdoyant nous redonne du baume au cœur. Est ici érigé un monument, le plus haut obélisque du monde, de 172 m de hauteur, surmonté d’une étoile, en hommage aux combattants de la bataille de San Jacinto décisive dans la révolution texane en 1836. Cette bataille a été une revanche après la défaite de l’Alamo un mois et demi auparavant. Les assaillants texans ont d’ailleurs donné l’assaut contre les occupants mexicains aux cris de « Souviens-toi de l’Alamo », phrase devenue un temps la devise du Texas une fois l’indépendance obtenue. Le lieu est typiquement américain : espaces verts bien entretenus, routes carrées à sens unique, drapeaux géants et monument intégralement en béton. D’ailleurs, la ville la plus proche, s’appelle Bay Town, ça ne s’invente pas.


Réserve nationale de Big Thicket

Nous complétons ce retour au vert par un parc naturel. Une balade agréable avec beau temps et températures douces dans une forêt adaptée à la montée régulière des eaux. Notre seul regret est de ne pouvoir y dormir. Tout est assez verrouillé aux États-Unis, nous aurons certainement l’occasion d’en reparler.

Quittons-nous sur ces images. A très bientôt !


Et notre route au Texas. L’état est grand comme la France, difficile d’aller partout !

52. On the road again

Roberto est enfin libéré des griffes des douaniers mexicains et cela n’a pas été une sinécure. L’inventaire après la récupération nous a permis de constater par ailleurs qu’un certain nombre d’objets avaient disparu pendant le transport transatlantique, bien plus que nous ne le pensions initialement. Mais notre fourgon lui-même n’a pas été détérioré et c’est avec un grand bonheur que nous avons pu reprendre notre vie itinérante sur les routes du Mexique. On the road again !

Le VIN français n’est pas bon !

Oui je sais, vous n’y comprenez rien, je vais vous expliquer. Après avoir patienté tout un week-end le temps que les douaniers se reposent avant de pondre le rapport sur l’inspection qui autorisera Roberto à sortir, nous attendons le message de notre agent maritime pour nous rendre au port. A 9h30, notre ami Kilian nous indique que lui est déjà là-bas et qu’il n’attend plus qu’un coup de tampon pour partir. Nous en faisons part à notre agent sous forme d’un petit mot qui signifie en gros « pourquoi lui et pourquoi pas nous ? ». La réponse ne se fait guère attendre : « Vous ne pouvez pas sortir, votre VIN n’est pas bon »…

Notre ami Kilian a pris de l’avance sur nous. Il attend son van, celui derrière Roberto

Ne vous méprenez pas, ce n’est pas une insulte à notre boisson nationale, le VIN c’est le Vehicle Identification Number, ou encore numéro de châssis propre à chaque véhicule. Eh bien dans le cas de Roberto, la compagnie maritime a tout bêtement tronqué les 3 premières lettres, coupé le VIN en quelque sorte, ce qui évidemment est insupportable aux yeux de l’administration mexicaine. L’agence nous dit être en contact avec la douane et assure s' »apprêter à envoyer » un mail à la compagnie maritime afin qu’elle corrige le document. Inutile de vous dire notre déception. Nous nous voyons passer encore quelques jours à Veracruz le temps que les échanges de mails et de coups de tampons se fassent.

Nous exprimons tout de même notre mécontentement à la fois à notre agent qui avait en main tous ces papiers depuis plus d’un mois et aurait pu les vérifier, ainsi qu’à notre intermédiaire allemand qui aurait pu lui aussi s’assurer que la compagnie maritime avait la bonne information. Et puis, tandis que Kilian nous annonce qu’il est au volant de son van, dans la file d’attente pour sortir du port – nous sommes tout de même heureux pour lui, nous prolongeons notre chambre d’hôtel d’une journée. En espérant qu’il n’en faudra pas deux ou trois autres. Heureusement, peut-être piqués au vif, les différents intervenants ont apparemment pu corriger rapidement les documents puisque notre agent nous propose vers midi un rendez-vous à 15h pour la sortie du port. Ouf !

Kilian sort du port. Et pourquoi pas nous ?

Le moment venu, l’agent me prend devant l’hôtel et m’emmène de nouveau auprès de Roberto. Nous attendons 45 minutes interminables avant de recevoir la liasse de papiers dûment validés qu’il faudra présenter aux différents postes de contrôle. L’agent m’explique toute la procédure et le chemin pour sortir car il ne pourra m’accompagner jusqu’au bout. Et là je reprends enfin le volant. Un vrai bonheur que de reconduire notre fourgon après tout ce temps. Je suis le parcours indiqué et me retrouve comme prévu dans la longue file d’attente au milieu d’un flot continu de poids lourds. L’avancée se fait au compte-gouttes, c’était prévu, et ce n’est qu’une heure et demi plus tard que je passe enfin les dernières barrières, non sans avoir dû montrer une dernière fois que j’avais un bon VIN derrière le fagot, euh derrière le pare-brise. Un long parcours d’une quinzaine de kilomètres me ramène enfin auprès de Claudie, dont je n’ai pas besoin de vous décrire la joie lors des retrouvailles.

On the road again
C’est enfin notre tour. Pour une fois que je me sens heureux coincé dans une file interminable de poids-lourds !

Protections en vain

Le temps m’avait manqué pour réaliser l’inventaire de nos biens lors de l’inspection des douanes. Bien que j’aie retrouvé la porte latérale de Roberto non verrouillée, l’absence de tout désordre à l’intérieur me laissait supposer qu’à l’inverse du véhicule de Kilian retrouvé sens dessus dessous (voir article précédent) personne n’avait pénétré à l’intérieur du nôtre. Malheureusement, Claudie et moi devons nous rendre à l’évidence, il y a bien eu intrusion et fouille en règle de notre fourgon et, curieusement, pour ne pas dire avec perversité, tout a été remis en place comme s’il ne s’était rien passé. Les serrures des tiroirs et de la porte de la salle de bains ont bien été forcées, les pênes en acier tordus en témoignent. Quelques vêtements ont disparu, un petit couteau, un aspirateur portable, un thermomètre et sûrement quelques autres bricoles dont l’absence se révèlera au moment où nous en aurons besoin.

Malgré la bonne tenue du cadenas qui verrouillait les portes arrière, celles-ci ont pu être entrebâillées en force, suffisamment pour passer la main et récolter ce qui était le plus accessible dans la soute. Une mini-perceuse a ainsi disparu de ma boîte à outils. Ce qui nous amène à nous inquiéter pour notre petit coffre-fort, d’apparence intact et fermé. Nous affichons la combinaison et l’ouvrons… pour découvrir qu’une partie du contenu a également disparu. Pas les lingots, que nous avions gardés avec nous bien sûr 😉, mais quelques objets de valeur indéterminable comme nos anciens téléphones par exemple. Le plus surprenant est qu’ils aient réussi à ouvrir et encore plus à refermer ce coffre sans effraction !

Certes il s’agissait d’un modeste coffre d’hôtel, avec une clef 4 pans pour l’ouvrir en cas de perte du code ou d’épuisement des piles, et aussi une prise USB destinée aux gérants des hôtels. Ont-ils utilisé l’un de ces 2 moyens ??? Cela témoigne en tout cas que nous avons eu affaire à des voleurs expérimentés, pas de simples marins au long cours. Nous allons pousser la société Seabridge qui nous a vendu la traversée à investiguer davantage pour que ces vols à répétition cessent de devenir la règle et ne demeurent pas impunis. Et en parler sur les réseaux sociaux pour inciter les futurs voyageurs à en laisser le moins possible plutôt qu’à tout barricader. Mais nous n’allons pas nous prendre la tête non plus. Le principal est que Roberto n’ait pas subi de dommages et puisse continuer à nous emmener vaillamment là où nous le souhaitons. Notre vie nomade avant tout, le reste n’est que dommages collatéraux. Les risques étaient connus et nous les avons acceptés.


20 pesos le litre d’essence (0,90€), qui dit mieux ?

Nous passons la fin de journée sur le parking d’un supermarché à remettre Roberto en état d’y dormir et bien que nous ayons encore la chambre d’hôtel, nous nous offrons le plaisir d’aller passer la nuit dans notre véhicule favori garé sur la jetée, à 10 mètres de la mer. Quel bonheur ! Le lendemain, nous repassons à l’hôtel prendre nos affaires et quittons pour de bon Veracruz. Non sans avoir fait quelques petits stops dans la banlieue pour refaire le plein de gasoil (un peu plus cher que l’essence, mais à peine : 1 €/l), d’eau (gratuite à la station-service en contrepartie de la visite de notre fourgon) et de denrées alimentaires. Et même faire shampouiner Roberto qui, après ces 6 semaines de voyage, était franchement cra-cra. Lavage « al mano » comme ils disent, à grands coups de seaux d’eaux et de serpillère dans une ambiance de musique latino à tue-tête. Nous n’aurons pas droit à la finition à la brosse à dents, comme la voiture d’à côté, faute peut-être ne de pas avoir payé le supplément adéquat, mais 4 euros pour 50 mn de lavage, c’était vraiment donné ! Après plus d’une heure de route (tout un poème, je vous en reparlerai c’est promis), nous nous garons dans une petite rue du village de Zempoala, tout près de l’entrée d’un site préhispanique que nous visiterons demain.


Zempoala, le « site des vingt cours d’eau »

Au matin, nous sommes réveillés par le soleil qui commence à bien chauffer l’habitacle. Il n’est pourtant que 8 heures. Je descends prendre le frais. Une dame sort de la propriété devant laquelle nous sommes garés et s’approche de moi. J’ai soudain un doute et me dis que nous la gênons, que nous allons devoir déplacer le fourgon. Mais non, c’est tout le contraire, elle me propose de me garer à l’ombre dans sa propriété pour ne pas rester en plein soleil, joignant le geste à la parole en ouvrant largement son portail. Quelle hospitalité ! Je me confonds en remerciements et conduis donc Roberto sous les grands arbres d’un jardin. Il s’agit en fait de la cour d’un petit restaurant, mais rien ne nous est demandé. Nous achèterons tout de même quelques empanadas avant de quitter les lieux en guise de remerciement. Ainsi protégés du soleil, nous partons à la découverte du site qui vient d’ouvrir.

Roberto à l’ombre dans la garderie

En fait, un seul des vingt cours d’eau évoqués dans l’appellation du site est naturel : la rivière qui le traverse. Les autres, ce sont les différents canaux du dense réseau d’irrigation de ce complexe politico-religieux préhispanique édifié vers l’an 1200 par les Totonaques. Ce peuple plutôt pacifique du centre du Mexique vivait d’agriculture, de chasse et de pêche. Ce qui ne l’empêchait pas d’avoir des rites religieux plutôt barbares, du genre sacrifier des esclaves pour les écorcher et se revêtir de leur peau. Brrr ! La table d’exécution est encore là d’ailleurs, et l’herbe y pousse bien… Autour, nous explorons un ensemble de pyramides construites entièrement en galets provenant de la rivière, joints avec un mortier fait à base de coquillages cuits. Nous avons le site pour nous seuls, l’ambiance n’en est que meilleure. Les Totonaques connaîtront leur déclin, comme tous les peuples de cette époque, avec l’arrivée des Espagnols en 1521. Ils crurent un instant s’en sortir en s’alliant avec Hernan Cortes, le grand chef des conquistadores, pour lutter contre leurs ennemis Aztèques, mais l’Espagnol en guise de remerciement détruisit les statues de leurs divinités, obstacles à la christianisation, et leur refila en prime la variole. Les rares survivants se réfugièrent dans la ville voisine et le site tomba dans l’oubli, envahi peu à peu par la végétation. La restauration est en cours depuis une cinquantaine d’années.

En haut : la table des sacrifices – En bas : Je me prends pour un chef Totonaque et grâcie le prisonnier

Un MAX qui assure : 20/20

Cet acronyme est le raccourci du Musée Anthropologique de Xalapa, le second du Mexique, que nous ne voulions pas manquer car le premier, celui de Mexico était fermé au moment où nous y étions. Dans un décor grandiose est exposée une superbe collection d’objets issus des principales civilisations préhispaniques du Golfe du Mexique : Olmèques, Totonaques et Huastèques. Le musée possède notamment la plus grande collection mondiale de têtes géantes Olmèques, pouvant atteindre 3 mètres de haut. Mais aussi une multitude d’autres pièces fabuleuses dont vous n’aurez que quelques exemplaires en photo, une bonne partie du reste étant accessible en visite virtuelle sur le site du musée. La visite se termine agréablement par les jardins, bien entretenus. Nous avons adoré.


C’est le moment de nous quitter, mais pas d’inquiétude, nous en avons encore beaucoup à raconter ! A très bientôt !