146. Le retour de Roberto

La fin du suspense approche puisque nous devrions réceptionner Roberto ces jours-ci. Le navire qui le transporte est en effet annoncé à l’arrivée dans le port de Montevideo, après 25 jours de mer y compris quelques escales. Il va falloir encore attendre le déchargement du bateau, le dépotage du conteneur et les formalités administratives dont le dédouanement pour enfin retrouver notre véhicule chéri et notre parcours itinérant. D’ici là, il reste donc encore quelques jours pour finir d’explorer la capitale.


Pansements de trottoir, ou le ténor du carreau

Un nouvel art de rue (street-art pour les anglophiles) est né : le pansement de trottoir. Ce sont des petites portions de faïences, en carreaux entiers ou plus souvent avec des brisures, installées en réparation d’un morceau de trottoir endommagé. Et à Montevideo, les trottoirs endommagés, ce n’est pas ça qui manque ! Peut-être parce qu’ils sont à la charge des riverains et que ceux-ci ont d’autres chats à fouetter.

Le cœur historique de la capitale de l’Uruguay a commencé à être envahi, pour reprendre les termes de notre Invader national, en 2008 par un artiste pseudo-nommé Odin. Ses petites mosaïques sont maintenant présentes sur de nombreux trottoirs. En cherchant un peu sur le net, j’ai retrouvé un artiste français qui produit des œuvres similaires, mais avec davantage de géométrie. Ememem, un pseudonyme également, a débuté à Lyon en 2016 avant d’envahir Paris puis d’autres villes du monde. Il a baptisé son art le flacking, ou comment embellir avec des flaques de mosaïques les défauts des trottoirs.

Pour en savoir davantage sur Odin (les 6 premières photos du carrousel ci-dessus), lisez cet article ou celui-ci

Pour en savoir davantage sur Ememem (les 4 dernières photos), lisez cet article


Carnaval

Nous n’étions évidemment pas à Montevideo au moment de son carnaval, qui est le plus long d’Amérique du Sud, voire du monde, durant 40 à 50 jours (du 23 janvier jusqu’au 11 mars pour 2025). Heureusement pour le pays, tous ces jours ne sont pas fériés ! Mais le Musée du Carnaval est lui ouvert toute l’année, donnant un bon aperçu des particularités du carnaval d’Uruguay.

On y découvre les différentes phases, du défilé initial de présentation au concours final, en passant par les appels, les scènes ouvertes et la grande parade. Tandis que le défilé initial et la grande parade ont lieu sur l’avenue principale de Montevideo, les appels (petits groupes musicaux) et les scènes ouvertes (spectacles de chansons satiriques, chœurs ou critiques sociales et politiques, appelés aussi murgas) se font dans les quartiers.

Dans tous les cas, les costumes exubérants et les rythmes endiablés des percussions reflètent le mélange unique des descendances européennes et africaines de l’Uruguay.

Le musée expose grand nombre de magnifiques costumes magnifiques et diffuse des vidéos des différentes phases, donnant envie d’assister au carnaval pour de vrai.


Roberto à bon port


Au marché artisanal

Ils sont plusieurs marchés de ce type sur Montevideo, afin de maximiser les points de vente. On n’y trouvera pas de chinoiseries mais seulement des œuvres d’artisans locaux, identifiés par une plaquette sur l’espace qui est réservé à chacun. Une coopérative donc.


Sites remarquables

Montevideo fourmille de musées et de monuments, nous n’avons pas eu le temps de tout visiter, alors voici une petite sélection commentée de nos meilleures trouvailles.

L'offre culturelle multiple de Montevideo
L’offre culturelle multiple de Montevideo

> Le Palais Taranco

Façade et jardin du Palais Taranco
Façade et jardin du Palais Taranco

Il était la demeure d’une famille de la noblesse uruguayenne qui, au début du XXe siècle, l’a faite aménager par des architectes français. La décoration et le mobilier sont de style Louis XIV, Régence et Louis XVI. A la mort des propriétaires, l’état a racheté les lieux pour en faire un « musée d’arts décoratifs » un terme un peu excessif. La visite est libre (dans le sens gratuit, parce que nous sommes très surveillés) et tout est superbe en bien conservé. Je n’aménagerais pas ma maison comme ça, mais je reconnais que cela a du cachet.


> La cathédrale métropolitaine abhorre une façade assez banale sur la Place de la Constitution, mais l’intérieur est beaucoup plus riche et solennel. Un fond sonore de chœurs religieux accompagnait notre visite, c’était bien agréable.


> Hommage au général Jose Gervasio Artigas

Mausolée du général Artigas
Mausolée du général Artigas

Ce héros national est très vénéré pour son rôle essentiel dans l’indépendance de l’Uruguay. Sa statue équestre de 17 m de hauteur trône au milieu de la place de l’Indépendance, tandis que juste en dessous son mausolée tout en marbre noir est surveillé jour et nuit par deux gardes en uniforme. Inutile de dire que nous attendons à voir un grand nombre de statues à son effigie dans tout le pays.


> La librairie des vers purs

La Librairie Puro Verso
La Librairie Puro Verso

La Libreria puro verso, n’étonne pas que par son nom. Installée dans une vaste demeure de style art-déco datant de 1917, elle n’a pourtant été créée qu’en 2003 par un ancien éditeur espagnol qui souhaitait que les uruguayens puissent accéder à des livres rares. Autour d’un superbe patio dominé par une magnifique verrière intégrant une horloge, plusieurs étages reliés par des escaliers en colimaçon ou un vieil ascenseur à grilles exposent plus de 50 000 titres. Une petite cafeteria permet de mieux observer l’ensemble en sirotant un café con leche tout en grignotant un volcano (pâtisserie au chocolat avec cœur fondant). C’est là que l’on s’interroge sur l’inscription en latin au bas de la verrière. Pas de problème, en changeant la langue d’origine de Google Traduction de l’espagnol au latin on peut lire alors « la vraie famille est un mensonge ». Un beau sujet de philo pour le bac, non ?


> Le marché artisanal

Installé tout près du port, il était idéal pour revendre les marchandises arrivées des bateaux. Mais comme une bonne partie des touristes arrivent aussi par là, d’Argentine ou du Brésil, il s’est reconverti en boutiques de souvenirs et en restaurants. C’est moins authentique, mais cette grande halle de métal garde un certain charme.


> Génie et fantaisie

Découverte par hasard sur une affiche, cette exposition rend hommage à la sculpture uruguayenne contemporaine dans ses formes les plus diverses. Un ensemble d’une grande variété en termes de supports, on y voit de la pierre, de la résine, du grès, de la céramique, du ciment, du marbre, du fer, etc. Et gratuitement bien entendu.


> Le musée des azuleros

Scène murale de Don Quichotte
Scène murale de Don Quichotte

Rappelez-vous, nous avions raté celui de Colonia del Sacramento pour cause de fermeture prolongée. Eh bien nous n’avons pas perdu au change. Ce musée expose la collection privée de l’architecte Alejandro Artucio Urioste, composée de plus de 5 000 pièces collectées sur une période de 40 ans et offerte à la ville en 2004. L’idée de l’architecte est née du fait que les carreaux utilisés en Uruguay, entre 1790 et 1930 environ, étaient tous importés de différents pays, ce qui a donné lieu à une grande variété de styles, de techniques et de formats. Un peintre uruguayen a ensuite apporté sa propre collection, puis d’autres ont suivi y compris des Français. Nous avons en effet découvert que la France était le pays le plus représenté, avec des tuiles en provenance de Desvres, Beauvais, Martres Tolosane et Aubagne, entre autres. Et la collection est vraiment splendide ! Sinon nous avons aussi découvert que « azuleros » n’était pas comme nous le pensions – et comme le préfixe pourrait le laisser supposer – synonyme de carreaux bleus, mais vient du mot arabe qui signifie « argile émaillée »;

Musée des Azuleros : une toute petite partie de l'exposition
Musée des Azuleros : une toute petite partie de l’exposition

> Art de rue

La ville de Montevideo est malheureusement très taguée. Quelques peintures murales ou décors de rue viennent toutefois rehausser un peu le niveau.


> Insolite

Photos inclassables de scènes qui m’ont intrigué ou amusé…



Le grand jour !

C’est évidemment celui où nous sommes invités à récupérer au port notre véhicule préféré. Le bateau est arrivé un samedi après-midi, le conteneur a été débarqué le dimanche, puis déchargé le lundi. Nous nous attendions, selon notre expérience à Vera Cruz, à une réception dans la seconde moitié de la semaine, mais déjà le lundi nous recevions un mail annonçant la livraison le mercredi après-midi. Mais mardi matin, alors que nous avions déjà prolongé d’un jour notre hébergement, nous avons été convoqués à l’agence maritime en tout début d’après-midi. Après 2 heures à suivre l’employé de l’agence dans divers bureaux du port, je sortais de celui-ci au volant de Roberto. Claudie suivait l’opération à distance car une seule personne était autorisée à entrer. A noter que j’ai fait connaissance là-bas avec notre colocataire de conteneur. Son Land Rover Defender a donc voyagé avec Roberto pendant un mois. On ne sait pas trop ce qu’ils se sont racontés. Pour notre part nous avons fêté l’arrivée de nos véhicules avec Raoul et Sylvie dans un bar à tapas du centre-ville avec dégustation de vins uruguayens à la clef.

Et voilà, c’est la fin de En route sans Roberto, une nouvelle aventure à 4 jambes et 4 roues redémarre ! A très bientôt !

144. Derniers jours à Buenos Aires

Eh oui, nous sommes encore dans la capitale pour quelques jours, avant de prendre le ferry pour l’Uruguay, à une cinquantaine de kilomètres de là.

Buenos Aires jour 11

Cette journée sera consacrée au street-art. Nous avons repéré dans notre guide Lonely Planet un parcours dédié à une demi-heure de bus de notre appartement. Arrivés au premier emplacement, rien de visible sinon une palissade qui pourrait indiquer que l’immeuble support de l’œuvre recherchée a été démoli. C’est un peu le problème en général avec ces fresques murales, c’est qu’elles ont une durée de vie limitée. Soit dégradées par le temps, et en fonction du climat cela peut être assez rapide, soit recouvertes par autre chose, genre graffitis ou affiches publicitaires, soit cachées par une autre construction ou encore perdues par cause de démolition du support. Au total, sur les 5 œuvres décrites dans le guide, je n’en retrouverai qu’une, et encore bien délavée par les intempéries. Mais heureusement, le parcours fait passer par des rues propices à cet art. Assez souvent, lorsqu’une œuvre de street-art est réalisée, on en retrouve d’autres à côté, par contagion. Parfois c’est tout le quartier qui s’y met ! Voici donc ci-dessous une petite sélection de ce que nous avons trouvé.


Buenos Aires jour 12

La boisson mystérieuse

Elle est partout et nulle part. Présente chez 98% des foyers argentins, bue par 90% de la population y compris largement dans l’espace public, et pourtant on ne la trouve jamais sur les cartes des bars ou restaurants. Et presque 2 semaines après notre arrivée en Argentine, nous n’avons pas encore réussi à y goûter. Incroyable, non ?


Buenos Aires jour 13

Vous le voyez bien sur les photos, le temps est plutôt au beau depuis notre arrivée, au pire nuageux mais il n’a plu qu’une seule journée en 13 jours, ce qui nous a conduit à visiter le musée de l’immigration. Nous attendions depuis (sans le souhaiter pour autant) l’arrivée d’un nouveau jour de pluie pour aller visiter avant notre départ de Buenos Aires un ou plusieurs autres musées que propose la ville. Ce qui explique le rush final, le mauvais temps n’ayant pas eu l’honneur de se faire connaître.

> Le musée de l’immigration

A l’instar de son homologue américain à Ellis Island, ce musée est installé dans l’ancien Hôtel des Immigrants de Buenos Aires, là où les arrivants étaient accueillis, nourris, hébergés et soignés si besoin. On ne parle pas de l’immigration initiale des Espagnols au XVIe siècle, ni de l’immigration forcée des esclaves africains entre le XVIIIe et le XIXe siècle, mais de l’immigration massive des Européens, principalement Italiens et Espagnols, entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. Cette immigration souhaitée a même été inscrite dans la constitution par les Argentins qui avaient besoin de bras après le boum économique qui a suivi l’indépendance du pays. On retrouve bien sûr des photos de cette période, ainsi que des témoignages des familles d’immigrés qui racontent les difficultés rencontrées à l’arrivée. Les archives sont encore régulièrement consultées aujourd’hui par les descendants d’immigrés qui cherchent à savoir quand et par quel bateau leurs parents sont arrivés.


> Le musée des Beaux Arts

Il abrite la plus grande collection d’arts d’Argentine, avec plus de 12 000 œuvres, qui ne sont pas toutes exposées en même temps bien sûr. Beaucoup de peinture, avec une part belle faite aux artistes français (il parait que nous sommes beaucoup aimés dans ce pays, même en dehors de l’art !) mais aussi, naturellement, à ceux du pays. Côté sculptures, pas mal d’œuvres aussi, beaucoup de statues en bois récupérées dans des églises dont certaines datant du Moyen-Âge, et une pièce entière consacrée à Rodin. L’art contemporain n’est pas oublié avec ses aspects parfois bizarres.


> Le musée Sivori

Déjà pour y parvenir, on longe un joli parc, avec plan d’eau, petits ponts, statues, roseraie et toute une colonie d’oies assez pacifiques

Totalement ignoré de Trip Advisor mais pas de notre guide Lonely Planet, le musée Sivori, dédié aux arts plastiques, est limité actuellement à des expositions temporaires. Dommage car le fonds de 5000 œuvres était prometteur. L’artiste du jour était Alicia Orlandi (1937-2022) avec pour thème « Lucidité géométrique. Estampes, peintures et monotypes ». Art abstrait, figures géométriques entre peinture et gravure, ça peut plaire ou pas. A nous ça nous a plu !


Les deux ci-dessous sont d’un autre auteur dont j’ai oublié le nom…

Au fait, les deux derniers musées étaient gratuits.


Buenos Aires jour 14

Nous quittons l’Argentine aujourd’hui à bord d’un ferry qui va nous conduire en 1h15 à Colonia del Sacramento en Uruguay. Une ville pleine de promesses d’après notre guide, que nous visiterons toujours privés de Roberto pour cause de croisière transatlantique. Nous n’aurons vu que Buenos Aires, mais avec une durée de séjour bien supérieure à la moyenne des visiteurs. Et puis nous retournerons en Argentine dans quelques mois. Il nous reste tellement à voir !


Et Roberto ?

Eh bien apparemment toujours dans son cargo, il longe actuellement le nord-est brésilien pour arriver sous peu à Santos, près de Sao Paulo. Normalement, ce devrait être la dernière escale avant Montevideo. Il est temps pour nous de rejoindre l’Uruguay. A très bientôt pour la visite de Colonia del Sacramento !

140. Autriche

Hasard de la route, c’est par sa capitale Vienne que nous abordons le pays. Plus nous allons vers l’Ouest de l’Europe, meilleure est la qualité des infrastructures, mais en contrepartie, plus le coût de la vie et du gazole augmente. Et plus la différence avec la France en termes de paysages et de culture s’amenuise. Notre appétit de découverte sera-t-il satisfait ?

Notre parcours en Autriche
Parcours correspondant à cet article, en version zoomable ici

Autri-chiens

Entre la frontière et la capitale, nous faisons un arrêt technique à une laverie en self-service. Nous avons la surprise de constater que la moitié des machines et séchoirs est réservée aux effets des animaux domestiques, ce qui est effectivement une bonne chose car nous avons déjà pu constater dans des séchoirs des boules de poils qui n’avaient rien d’humains, suite à un probable lavage de couverture canine ou féline. Ici les animaux ont même droit à un bac pour se laver. A quand les douches pour humains dans les lavomatiques ? A bien y réfléchir, dans autrichien il y a … chien. Ceci explique peut-être cela.


Roulez vieillesse

Nous abordons Vienne par l’Est, ce qui nous fait passer tout près de la grande roue qui tourne presque sans discontinuer depuis 1897. Cet emblème de la capitale doit sa célébrité au film Le 3ème Homme tourné ici en 1949 et ayant reçu la Palme d’Or du festival de Cannes la même année. Nous avons revu le film à cette occasion, eh bien il n’a pas pris une ride.


Pluie = musée

Notre équation habituelle nous conduit au Palais du Belvédère, joyau de l’art baroque inspiré de Versailles construit au début du XVIIIe siècle, conçu dès le départ pour allier architecture, art et nature. Traversant rapidement les jardins affadis par l’hiver, nous gagnons rapidement l’intérieur. C’est évidemment magnifique, tant les pièces par leur décoration que les collections qu’elles abritent. Les dix photos qui suivent ne résument en aucun cas ce que nous avons vu – rien ne vaut un déplacement sur site – mais s’arrêtent juste sur quelques œuvres qui nous ont marqués.

Gustav Klimt est le peintre préféré des Viennois. Né et mort dans la ville (1862-1918) il a marqué la période Art Nouveau avec ses peintures symbolistes, ses portraits ornés de motifs dorés et ses fresques décoratives. Klimt a créé un style unique marqué par sa sensualité, son symbolisme et son utilisation audacieuse de la couleur et de la texture. Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent « Le Baiser », « Portrait d’Adèle Bloch-Bauer I » et « L’Arbre de Vie ». Nous l’avons retrouvé exposé dans au moins 2 lieux distincts, le Palais du Belvédère et le Musée d’Arts Appliqués, mais ce ne sont probablement pas les seuls. Évidemment, les boutiques de ces musées fourmillent d’objets dérivés.


Des schnitzels aux knödels

Nous n’aurons que peu testé la cuisine autrichienne, et peut-être pas dans les restaurants les plus typiques, mais suffisamment pour en avoir une petite idée. En parcourant les menus, on voit bien que l’escalope viennoise, alias schnitzel, n’est pas un mythe et qu’elle peut se décliner avec toutes les viandes, du moment qu’elles sont coupées en tranches minces, panées et frites. Il est difficile de trouver un accompagnement sans pomme de terre, pâtes ou knödels, ces derniers étant proches de nos quenelles et pouvant être servis avec… des patates. Les saucisses sont également très représentées et volontiers servies avec du fromage, particulièrement dans les stands de rue. Les vins servis au verre que nous avons pu tester tiennent la route, tout comme la bière. Côté desserts, c’est l’opulence. Le plus emblématique est la sachertorte, inventée à Vienne en 1832 par un apprenti de 16 ans, Franz Sacher, qui remplaçait son chef pâtissier malade, pour être servie au prince de Metternich. Ce « gâteau de Sacher » est devenu une institution dans tout le pays et s’exporte même dans le monde entier. C’est une génoise au chocolat, fourrée de confiture d’abricot et recouverte d’un glaçage au chocolat, servie avec un peu de crème fouettée. Pour terminer le repas, le café reste incontournable, classiquement servi avec du lait.


Pluie bis = musée bis

Décidément la transition automne-hiver ne nous fait pas de cadeau. Alors nous changeons partiellement de registre pour nous intéresser au MAK, en Français le Musée des Arts Appliqués, installé dans un joli bâtiment néo-renaissance tout en briques. Les expositions sont très variées, aussi bien classées par période que par genre comme cet espace dédié au design ou cet autre à l’écoconstruction. Visite (partielle) en images :


Crèches insolites


Marchés de Noël

De plus en plus commerciaux, de plus en plus envahissants (Vienne en compte tout de même quatorze !), ils restent un endroit convivial et couru, y compris par des touristes étrangers qui débarquent par bus entiers. On vient à toute heure y déguster un vin chaud, ou plus typiquement un punsch de Noël, qui n’a rien à voir avec notre punch antillais. Il s’agit d’une boisson chaude associant un alcool quelconque avec un jus de fruit quelconque ou du thé quelconque, quelques épices et beaucoup de sucre. Elle est servie généralement dans un mug plus ou moins kitsch – les nôtres avaient la forme de bottes et une couleur rouge vif – consigné pour 3 ou 5 euros mais pas échangeable d’un marché à l’autre. Beaucoup de gens les récupèrent pour les collectionner. On grignote volontiers en accompagnement des marrons chauds, des amandes grillées, des galettes à l’ail, des pommes de terre au four ou des saucisses au fromage. Une particularité culturelle est qu’en Autriche, c’est plus souvent l’enfant Jésus, alias Christkindl, qui apporte les cadeaux que le Père Noël.


Sissi, emblème de l’Autriche

Nous visitons à Vienne un musée qui lui est consacré, et nous en donne une vision plus réaliste que le personnage interprété pourtant avec brio par Romy Schneider. Elisabeth von Wittenbach, une jeune fille de la noblesse allemande, épousa à l’âge de 16 ans François Joseph d’Autriche et devint rapidement impératrice d’Autriche et reine de Hongrie. L’adoration initiale des Autrichiens s’estompa quand ils découvrirent les difficultés de Sissi à respecter le protocole et ses fréquentes absences, et éventuellement sa passion pour la poésie, la mythologie grecque et …la gymnastique. L’impératrice ne se remit jamais par ailleurs du suicide de son seul fils (elle avait aussi 3 filles) et sombra dans la dépression avant de se mettre à voyager, notamment à Corfou où nous avions visité son palais : l’Achilleon. C’est après sa mort tragique à Genève que l’opinion publique commença à remonter, aidée en cela par le cinéma et l’analyse positive des historiens. Aujourd’hui les Viennois l’adorent de nouveau !


Crypte impériale

On y trouve les 149 tombeaux de la majorité des membres de la dynastie des Habsbourg, dont 12 empereurs et 19 impératrices (Sissi comprise). Pour tenir tout ce petit monde, il a fallu agrandir la crypte au fil des années et aller au-delà de la surface de l’église des Capucins située juste au-dessus. Les tombeaux largement sculptés, en zinc, cuivre ou fonte, renferment les corps sans le cœur (mis en urne et transporté dans la « crypte des cœurs » d’une autre église) ni les entrailles, inhumées dans les catacombes de la cathédrale de Vienne. L’endroit est évidemment emprunt d’une atmosphère étrange. Des visites nocturnes à la lueur d’une bougie seraient un must…


Cadeau de dernière minute

Les gadgets sont de plus en plus trompeurs. Parmi les cinq objets ci-dessous, lequel n’est PAS un ouvre-bouteille ?


Un petit tour à Steyr

Ni plus ni moins que la ville qui inspira La Truite à Schubert. Descriptif en images.


Steyr est aussi connue pour son musée de Noël, qui rassemblerait la plus grande quantité au monde de décorations de Noël, la collection d’une vie d’une Autrichienne locale : pas moins de 18 200 objets dont 14 000 destinés aux sapins, et 200 poupées et accessoires. Tout ça dans une petite maison de 3 étages dont les 2 derniers ne sont accessibles que par un petit train appelé « train de l’aventure ». Effectivement, les sièges-baquets qui basculent avant de prendre les escaliers sont un peu inquiétants !


Mauthausen

Même en cette période de fêtes, impossible de ne pas s’arrêter sur le site de Mauthausen, l’un des pires camps de la mort orchestrés par les Nazis. On envoyait ici non seulement les Juifs mais aussi les prisonniers politiques des pays occupés dans ce qui était appelé un camp de travail. Il s’agissait en fait de l’exploitation d’une carrière dans des conditions telles que la plupart des travailleurs mouraient pendant le travail, soit d’épuisement, soit par le jeu sadique de leurs gardiens nazis. 150 à 300 000 personnes ont été assassinées ici. Qui pense à eux pendant cette période festive ? Déjà que l’intérêt pour les conflits au Moyen-Orient et en Ukraine s’essouffle, que les morts des deux Guerres Mondiales n’intéressent plus que les cinéastes. Combien de mes lecteurs vont prendre 2 minutes de leur temps si précieux pour lire ce texte jusqu’au bout ?


La crème de la technologie …et du chocolat chaud

Nous voici à Linz, 3ème ville d’Autriche, qui serait à la pointe du secteur des nouvelles technologies. Difficile de le vérifier à notre échelle, mais facile d’imaginer le côté pratique de la chose : ça permet de faire oublier qu’Hitler est né dans le coin et a fréquenté les écoles de la ville. Nous en avons peut-être un aperçu en visitant l’ancienne cathédrale St Ignace où l’on peut avouer ses péchés dans un confessionnal futuriste et probablement bien isolé phoniquement avant d’acquérir de l’eau bénite en mignonettes pour se faire pardonner. A noter que le compositeur et enfant du pays Anton Bruckner y a été organiste pendant une douzaine d’années. La nouvelle cathédrale Ste Marie, la plus grande d’Autriche, nous a valu à la fois l’occasion d’admirer ses superbes vitraux et un PV de 35 € pour avoir dépassé de 5 minutes notre temps de stationnement… Eh oui, les nouvelles technologies servent à ça aussi ! Du côté des bonnes choses, signalons l’association gustative parfaite d’un vrai chocolat chaud viennois (celui que nous avions tenté à Vienne était une misère) et d’une Linzer torte, tarte traditionnelle locale dont la recette date de 1653, faite de pâte brisée additionnée d’amandes et de cannelle, recouverte de confiture de groseilles, d’un quadrillage de pâte puis d’amandes effilées. Pour le plaisir de l’esprit, nous nous sommes régalés des œuvres de street-art parfois géantes du quartier du port de la ville.



Mozartmania

Mozart est à Salzbourg ce que Napoléon est à la Corse : un enfant du pays devenu célèbre, érigé parfois en demi-dieu, surtout lorsque la manne touristique suit. De la maison natale où il a vécu 17 ans à celle où il a déménagé ensuite, de sa statue surveillant sa place, des chaussettes aux Playmobil, des concerts régulièrement donnés à l’académie de musique ou dans les châteaux ou églises, tout rappelle que le compositeur prodige est bien d’ici. On aurait même retrouvé et conservé son crâne quelque part. Et nous autres gourmands avons en tout cas trouvé ses boules. Regardez-vite les photos !

La ville elle-même vaut le déplacement pour son décor de carte postale : nombreux édifices baroques répartis de part et d’autre de la rivière Salzach, montagnes, châteaux et flèches d’églises en arrière-plan. Et plein de petites curiosités détaillées ou pas dans les photos qui suivent.


C’est ainsi que se termine notre parcours autrichien. Il nous restera une bonne partie du pays à visiter, il faut bien en garder un peu pour plus tard. Nous allons passer maintenant en Allemagne pour rejoindre notre fille aînée à Berlin. A bientôt pour cette prochaine étape.

124. Bosnie II

Nous revoici donc en Bosnie, et plus particulièrement en Herzégovine, la province la plus au sud du pays dont la capitale régionale est Mostar, la ville la plus visités après Sarajevo. En fait, la majorité des visiteurs du pays se contentent de ces deux villes, ce qui donne une vision vraiment très partielle du pays.


Mostar

1. Les cicatrices de la guerre

Après cette dizaine de jours en Croatie, le contraste saute aux yeux : en dehors du quartier historique qui a manifestement été restauré, la ville – comme Sarajevo d’ailleurs – reste très marquée par la guerre des années 1990. Le conflit a-t-il été plus sévère ici ? Le pays a-t-il moins de moyens pour se reconstruire ? Souhaite-t-on ici ne pas effacer trop vite les traces pour ne pas oublier que tout peut repartir à tout instant ?



2. De la couleur dans la ville

Mostar se rénove peu à peu, et certains quartiers ont été doté de superbes muraux pour sortir de la grisaille ambiante. C’est très réussi.


3. Le business du vieux pont

Centré sur le célèbre pont, symbole de la ville, ce quartier semble avoir été épargné par la guerre. Il a en fait été totalement reconstruit, jusqu’au pont lui-même que les habitants ne croyaient pas pouvoir récupérer. Les petites rues pavées de motifs géométriques, la vieille mosquée, les maisons classées, les plongeurs qui sautent du pont dans l’eau glacée, ont en apparence attiré tous les capitaux pour la réhabilitation, et forcément tous les touristes. Ce quartier que privilégient les vacanciers et tour-opérateurs, avec ses bars bruyants, ses restaurants très moyens et ses boutiques de souvenirs à gogo, c’est celui que j’ai le moins apprécié, pour cause d’envahissement et de perte d’authenticité. Mais bon, le business c’est le business.


4. Descente de Lee

Afin d’éviter aux jeunes de la ville de sombrer dans les conflits de religion, une association locale s’est proposée de leur ériger la statue d’une célébrité qui leur conviendrait à tous, musulmans, catholiques, juifs ou orthodoxes. Le résultat du vote a été des plus étonnant : c’est l’acteur américain Bruce Lee, spécialiste du Kung Fu, qui a dominé tous les suffrages, et dont l’effigie en bronze grandeur nature a été placée en 2005 dans un parc de la ville. Forcément, ça n’a pas plu à tout le monde, il y a eu plusieurs tentatives de vandalisme, des déplacements de sécurité, une disparition mystérieuse finalement attribuée à une restauration volontaire par le sculpteur, avant un dernier positionnement dans un jardin public où la star des arts martiaux faisait le bonheur des promeneurs depuis 2013. Nous ne pouvions rater un tel symbole, mais sur place, impossible de trouver la silhouette familière. Nous avons juste fini par trouver le piédestal libre de tout occupant, si l’on excepte des gamins y faisant circuler des petites voitures. Renseignement pris, la statue avait de nouveau disparu 2 semaines seulement avant notre passage ! Les réseaux sociaux s’émeuvent, la police enquête, et l’on finit par retrouver notre pauvre Bruce Lee démembré, apparemment victime d’un ferrailleur désargenté. Pas sûr que la star s’en remette. 


5. Hommage en cascade

Il a été demandé à un célèbre architecte local de concevoir un mémorial aux partisans yougoslaves morts pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le résultat est surprenant, reproduisant en béton une vaste cascade et un torrent, sur lesquelles sont parsemées des pierres tombales en forme de pièces de puzzle.


6. And the winner is…

Le plus chouette à Mostar, c’est l’environnement. Traversée par la tumultueuse rivière Neretva, la ville est entourée de sommets, dont l’un d’eux nous hébergera pour la nuit. Près d’une petite zone touristique aménagée avec tyrolienne, bar panoramique et plateforme qui s’avance au-dessus du vide pour mieux apprécier le panorama et le slogan écrit en pierres visible de toute la ville. Il affiche aujourd’hui « BiH WE LOVE YOU ». Les 3 lettres signifiant Bosnia i Herzegovina ayant remplacé le « TITO » initial.



Le monastère des Derviches de Blagaj.

Les Derviches, une branche mythique de l’Islam, avaient sans doute besoin d’un challenge pour construire leur monastère. La falaise dans laquelle ils l’ont inclus en 1520 est surplombante et largue régulièrement des rochers sur l’édifice, reconstruit à de multiples reprises. La rivière au bord de laquelle ils l’ont placé, sortant d’une grotte, crée régulièrement des dégâts en débordant. Mais ces moines sont d’une grande tolérance et accueillent volontiers les visiteurs de toutes les confessions, moyennant une petite obole bien sûr. L’endroit est éminemment photogénique et d’un calme relaxant. Enfin nous y étions avant l’heure d’ouverture des restaurants, ceci explique peut-être cela.



Le confluent de la Buna et de la Neretva.

La première prend sa source sous le monastère de Blagaj et, paisible, se jette en petites cascades dans la seconde, tumultueuse, étonnamment canalisée dans la roche à cet endroit. Quand on sait que le débit moyen de ce fleuve est de 250 m3 par seconde, on imagine que le courant doit avoir une sacrée force !


Zitomislici

Ce monastère sur notre route était prometteur : comme beaucoup de lieux de cultes orthodoxes, il était parait-il couvert de fresques de toute beauté. Malheureusement, un évènement officiel était prévu lors de notre passage, 2 voitures noires de vigiles sont venues se garer à côté de Roberto et nous ont demandé de partir. On aurait peut-être du faire le coup de la panne ou de l’anglais de collégien, mais ils n’avaient pas l’air de rigoler, alors nous avons obtempéré…


Pocitelj

C’est une ville toute en pierre et toute en pente, dont on apprécie mieux l’architecture en grimpant jusqu’à sa forteresse par des escaliers bien raides. On plaint les gens qui devaient monter les packs d’eau au XVème siècle.



Stolac

On vient y voir en général les nombreux moulins qui se succèdent sur la rivière Bregava traversant la ville, et, en saison, on se baigne volontiers sous ses jolies cascades. Vu la grisaille et les températures fraîches, nous nous sommes contentés de la balade.


Les stecci de Bjelojevici

La Bosnie compte 22 sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO pour ses stecci, des tombes médiévales d’un genre particulier, gravées de motifs décoratifs encore peu expliqués aujourd’hui. On y trouve aussi bien des motifs géométriques que des soleils, des croissants de lune, des armes ou encore des scènes de chasse. Et plus rarement des inscriptions en cyrillique du genre « Je n’étais déjà pas grand-chose maintenant je ne suis plus rien » ou « Pas touche à mon caillou ». Un sens de l’humour à faire regretter cette époque. Les tombes de Bjelojevici étaient en accès libre, en plein milieu de la nature. Nous avons dormi dans le coin pour profiter de la tranquillité absolue.



Le monastère de Tvrdos

Oui, nous aussi nous avons du mal avec la prononciation. Et encore je vous simplifie la vie, je ne mets pas les accents. Ce monastère serbe orthodoxe date du XVème siècle et il semble parfaitement entretenu. En tout cas l’intérieur est exquis. Les vignes et les oliviers dans les jardins tout autour laissent penser à une production locale des moines. Mais si les bouteilles de vin et d’huile d’olive présentées dans l’immense boutique portent toujours la marque du monastère, il est évident que le petit domaine ne peut pas assurer une telle production. On ne sait pas non plus si ce sont les moines qui ont aménagé le parking pour les bus des tours opérateurs ni rempli les rayons de la boutique de bondieuseries, mais apparemment les affaires marchent. Après tout tant mieux pour eux. Un truc intéressant, si j’ose dire, c’est la main momifiée d’Hélène d’Anjou dans un coin du monastère. Lorsque son père a accepté de donner sa main au roi serbe Stefan Uros Nemanjoc, il n’imaginait certainement pas une fin aussi macabre.


Trebinje la méridionale

Cette ville est la plus au sud de la Bosnie, peuplée principalement de Bosno-Serbes. Elle fait partie d’ailleurs de la République Serbe de Bosnie. C’est compliqué là-bas. Proche de l’Adriatique, elle en récupère le climat doux et ensoleillé avec 260 jours de soleil par an. Elle est toute proche d’ailleurs de Neum, la seule ville maritime du pays (la Bosnie ne compte que 21 km de côtes, enclavées entre 2 territoires croates). Nous avons trouvé Trebinje plutôt agréable avec son étonnant pont de pierre déplacé pour cause de construction de barrage à 7 km de la ville alors qu’il en était distant de 15 (mais alors pourquoi pas directement en ville ?), son opulente cathédrale orthodoxe et des célébrités peintes dans tous les coins de rues.

Ah au fait, Trebinje, qui se prononce « trébinié », tirerait son nom de Napoléon qui, lors de son passage aurait trouvé la ville « très bien ». On s’étonne tout de même d’un vocabulaire aussi pauvre de la part de l’empereur.


La Bosnie, c’est fini

Ce spot où nous passerons la nuit peu avant la frontière avec la Croatie était notre dernière étape en Bosnie-Herégovine. Nous aurons vraiment beaucoup apprécié ce pays qui nous a surpris à bien des égards et touché par son histoire fragile, le tout dans des décors grandioses et sauvages.


Dubrovnik n’est qu’à 33 kilomètres de là. Nous allons la découvrir en famille. Avons-nous gardé le meilleur de la Croatie pour la fin ? A suivre au prochain épisode !

121. Retour en Croatie

Après une grande boucle slovéno-hongroise, nous retrouvons la Croatie pas si loin de l’endroit d’où nous l’avions quittée, pour nous diriger vers Zagreb, la capitale. Et puis nous irons visiter l’une des mille îles du pays avant de terminer par le parc national des Lacs de Plitvice.

Deux billets pour Cigogne SVP

Nous suivons les méandres de la Drava, traversant forêts, zones agricoles et petits villages aux vieilles maisons en bois. Ce milieu paisible et humide (ciel compris, malheureusement pour nous) est un lieu de villégiature pour les cigognes, que les habitants accueillent bien volontiers sur le faîte de leur toit. Un village, Cigoj, leur a même donné son nom. Ce n’était pas encore la saison, mais nous avons tout de même rencontré deux beaux spécimens : l’un, factice mais géant face à Roberto, et l’autre, vivant, qui marchait dans le champ juste à côté. Impossible de savoir si c’était une arrivée précoce, une cigogne domestiquée, ou une qui a raté le train de la migration l’automne dernier.


Zagreb

Le paysage urbain peu soigné, à de rares édifices historiques près, n’est d’emblée pas très engageant. Nous préférons rejoindre directement le centre historique en tramway, d’autant que les plus anciens sont assez pittoresques. Ensuite, tout se fait à pied, le cœur de la capitale alternant grandes places et petites ruelles entrecroisées, escaliers et passages quasi secrets, niveaux multiples. Voici parmi d’autres – difficile de tout raconter – quelques-unes de nos découvertes et recommandations.


La grande place

Au cœur de la ville, une grande place est le point de rassemblement de la population, portant le nom de Josip Jélacic, vice-roi de Croatie au XIXè siècle et représenté sur une statue équestre épée brandie vers le ciel. C’est lui qui serait à l’origine du nom de la ville, faisant jaillir une source à cet endroit en y plantant son épée et en criant « Zagrab » à une petite fille présente sur place afin qu’elle y puise de l’eau (zagrab = puiser en Croate). Pour une fois un coup d’épée dans l’eau suivi d’effet !


Le marché

Ce pourrait être un marché comme les autres si ses commerçants n’utilisaient pas tous le même modèle de parasol, pour le plus grand ravissement des photographes. Enfin on imagine que ce n’était pas le but recherché… Dans un petit restaurant sans prétention, genre toile cirée à carreaux sur les tables, nous avons déjeuné d’une excellente cuisine locale. Contrairement à la côte où l’influence italienne est marquée, la cuisine zagreboise est plus proche de celle de ses voisins hongrois et autrichiens, c’est-à-dire riche et roborative. Viandes cuites en ragoûts, saucisses fumées, struklis (sortes de raviolis au fromage) et fromage blanc à la crème font partie des plats courants. Les brasseries locales sont nombreuses et privilégiées par les croates, qui apprécient de plus en plus le vin.


Les lieux de cultes insolites


Le canon à exploser les poulets

Les réverbères à gaz

Ils sont encore allumés manuellement chaque soir !

Le street-art

Zagreb recense quelques œuvres intéressantes, souvent pas faciles à trouver. Voici nos préférées.


La station météo


Le musée Nikola Tesla

Même s’il s’agit davantage d’un musée lié aux différentes découvertes technologiques, ce musée comporte tout de même une section – c’est un minimum ! – consacrée au savant d’origine croate. Peu d’indices sur sa vie, qui était très perturbée, mais un petit laboratoire reprenant plusieurs de ses découvertes liées à l’électricité, notamment dans les domaines des courants électrostatiques et du courant alternatif. Nikola Tesla présentait volontiers ses expériences à la manière d’un spectacle, et cherchait à la fois à impressionner à l’aide des éclairs bien sonores qu’il déclenchait, et à rassurer le public inquiété par les effets néfastes du courant alternatif. On le sait peu, mais Edison qui développait les applications du courant continu, a orchestré une campagne de dénigrement du courant alternatif sur lequel travaillait son ex associé Nikola Tesla et qui risquait donc de lui faire concurrence. C’est dans ce seul but qu’Edison finança la mise au point de la chaise électrique, en imposant à son inventeur qu’elle fut …à courant alternatif.


Le musée d’art naïf


Le système solaire caché

Nous nous livrons dans les rues de Zagreb à petit jeu de piste : partir à la recherche du système solaire, rien que ça ! Nous avons situé la planète Mars sur la carte de la ville, mais à l’endroit indiqué, rien d’évident. A force de regarder dans tous les coins de cette petite place nous finissons par trouver l’astre : c’était juste une petite boule métallique de moins de 4 cm de diamètre soudée à une plaque un peu en hauteur. L’histoire part d’une sculpture en bronze, une boule de 2 mètres de diamètre, réalisée en 1971 et appelée « le Soleil au sol ». 33 ans plus tard, un autre artiste a décidé d’étendre l’œuvre en formant un système solaire complet, avec respect des proportions, diamètres et distances des planètes par rapport au soleil compris. Ainsi, la Terre que nous trouverons moins difficilement plus loin fait 1,9 cm de diamètre et se trouve à 225 m du « Soleil au sol ». Paradoxalement, c’est ce dernier que nous avons eu le plus de mal à dénicher, enveloppé dans un sarcophage de bois au milieu d’un chantier. Le plus intéressant est que l’artiste a travaillé en toute discrétion, sans faire aucune publicité sur son œuvre. C’est un groupe d’étudiants en physique qui a repéré les premières planètes et traqué ensuite toutes les autres. Un jeu de piste encore plus passionnant que le nôtre sans aucun doute.


Le musée des relations brisées

Un couple d’artistes zagrebois fut marqué, au moment de sa séparation, de la difficulté à se séparer de certains objets, souvenirs de leur amour. Recueillant au fil des années d’autres pièces provenant de situations similaires, les « ex » finirent par ouvrir ce musée totalement hors norme. Munis d’un livret en Français, nous découvrons une à une les histoires d’objets aussi hétéroclites qu’une machine à café, une cassette vidéo écrasée ou encore une croûte de sang séché. Une expérience vraiment étonnante.


et pour finir en beauté sur Zagreb…


Le musée de la guerre intérieure à Karlovac

Nous entrons ici pour la première fois dans l’ambiance du conflit qui a secoué la région des Balkans depuis la fin de la 2ème Guerre Mondiale jusqu’au milieu des années 1990. Rappelons que les pays « Slaves du Sud » ont fondé à la fin de la guerre la Yougoslavie pour se protéger des empires environnants et préserver la paix malgré les différences ethniques. Ça a bien marché pendant le règne de Tito, le « dictateur bienveillant », mais à sa mort en 1980, tout le monde s’est déchiré, pour des raisons non seulement ethniques, mais aussi politiques et économiques. Ce sont d’ailleurs les deux pays les plus riches, la Croatie et la Slovénie, qui furent les premiers à déclarer leur indépendance le 25 juin 1991. La suite, vous le savez, se fit dans un bain de sang. C’est le récit de cette histoire vécue du côté Croate que nous propose ce musée, installé dans l’ancien lieu de détente des forces militaires de la ville de Karlovac, appelé aussi Hôtel California. Quelques engins d’artillerie et avions complètent l’exposition sur le terrain adjacent.


C’est le printemps à Rab

Après quelques semaines dans les terres, il nous prend l’envie de gagner le littoral croate. D’une longueur exceptionnelle par rapport à la taille du pays, il est aussi très rocheux et escarpé. On le longe en suivant de jolies routes en corniche qui permettent d’apprécier la belle couleur turquoise de l’eau par temps ensoleillé. Les plages sont plus souvent de galets que de sable, mais ça n’est pas si important.

Nous prenons le ferry pour nous rendre sur l’île de Rab, l’une des 1000 que compte le pays, excusez du peu. Le sol très aride au débarcadère fait place peu à peu à une belle forêt dense riche en sentiers de randonnée.
Malgré le temps encore frais, on sent bien que la végétation se réveille de son hivernage : côté cailloux émergent les bouquets jaunes des euphorbes, tandis que la forêt souffle des nuages de pollens. Le printemps est bien là !

Nous restons pour autant en basse saison et la ville principale, Rab, est quasi déserte. Nous y rencontrons un couple franco-croate vivant dans une maison dont ils ont hérité. Invités chez eux pour un café, rapidement accompagné de spécialités locales, nous passons un bon moment à échanger sur nos vies respectives. Hormis l’infernal mois d’août, ils semblent avoir trouvé ici une belle qualité de vie le restant de l’année.


Les lacs de Plitvice

Nous terminons notre 2ème étape croate par ce site naturel exceptionnel, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. 16 lacs étagés le long d’une vallée, reliés entre eux par autant de cascades. On découvre l’ensemble sur un parcours d’environ 8 km, avec une partie pédestre suivant des sentiers ou plus souvent des petites passerelles en bois bien intégrées au décor, et le reste en bateau électrique ou en petit train sur roues. La variété des couleurs des lacs, de la forme des cascades et de la végétation nous a vraiment impressionnés, tout comme l’inattendue quiétude du lieu malgré sa popularité. Certes quelques groupes de touristes encombrent les petits chemins au démarrage, mais ils ne vont en général pas bien loin, s’épuisant rapidement en se prenant en photo dans toutes les positions possibles.


Nous reviendrons plus tard en Croatie, mais c’est maintenant le moment de passer en Bosnie-Herzégovine. Une frontière pas si simple que les précédentes car nous quittons l’Union Européenne. A très bientôt !