Nous avons donc décidé de partir vérifier les dires de Christophe Colomb comme quoi il y aurait un autre continent de l’autre côté de l’Atlantique. Nous aurions volontiers fait la traversée ensemble, Roberto et nous, sur la Santa Maria ou un équivalent plus moderne, et vivre en immersion la vie des marins pendant 3 ou 4 semaines, mais d’une part cela ne semble se faire que sur les lignes nord-atlantiques (vers Halifax ou Baltimore) et d’autre part c’est suspendu depuis que le Covid 19-20-21-22 sévit. Nous devrons donc nous séparer de notre fidèle monture – cela va être un déchirement – pendant plusieurs semaines, le temps d’une traversée en cargo jusqu’au Mexique, puisque là est notre destination première aux Amériques. Nous autres humains franchirons l’océan grâce à un autre découvreur de génie, Clément Ader.
Mais revenons au shipping de Roberto, qui devra donc voyager en solo. Une façon de parler puisqu’il partagera sans doute sa cale avec plusieurs centaines d’autres véhicules. Nous avions deux possibilités : soit le mettre dans un container soit le faire voyager en RO-RO. La première solution était la plus sûre en termes de sécurité, puisque nous aurions conduit nous-mêmes Roberto à l’intérieur d’un container scellé puis descellé en notre présence aux ports de départ et d’arrivée. Mais, du fait des dimensions de notre fourgon, il aurait fallu utiliser un container long (40 pieds) et réhaussé (dit « high cube ») et le partager avec un autre voyageur qui aurait fait le même trajet au même moment pour compenser le surcoût important. Le coût très fluctuant de ce type de container et l’éventualité que notre partenaire puisse se désister au dernier moment nous a finalement décidés d’abandonner cette solution. Roberto voyagera donc en RO-RO. Ça sonne bien, non ?
RO-RO ça ne veut pas dire Roberto-Roberto, pas plus que AN-AN ne signifie Anaïs-Anaïs, mais ça veut dire Roll-On Roll-Off. En gros vous laissez votre véhicule clés sur le contact et portes ouvertes aux employés portuaires qui se chargeront de le conduire à l’intérieur du navire puis à l’en extraire, tout en leur signant une décharge de responsabilité en cas de disparition de quoi que ce soit à l’intérieur pendant le trajet. Vous avez tout de suite compris que c’est bien moins sécurisé. Il y a bien une assurance pour couvrir le véhicule en cas de « perte complète », ce qui fait peur, d’autant plus quand on sait qu’un grand navire fait naufrage tous les 3 ou 4 jours dans le monde, mais cette assurance ne couvre pas les bosses ou rayures faites lors du rangement en fond de cale, ni les biens intérieurs. Et malheureusement, dans de telles conditions, les vols et dégradations sont fréquents. Il va nous falloir anticiper et protéger un minimum notre intérieur. D’abord emmener le moins de choses possibles puis sécuriser un peu notre habitacle. Nous avons installé une cloison temporaire entre le poste de conduite et la cabine, des protections en bois à l’intérieur de nos fenêtres, et des serrures sur la porte de la salle de bains et 2 tiroirs. Nous avons aussi rajouté quelques autres éléments de sécurité qu’il ne serait pas opportun de dévoiler dans un blog public. Un grand merci en tout cas à Philippe pour son gros coup de main et son précieux outillage.
Sécurisation des portes arrièreSécurisation du lanterneauInstallation de la cloison de séparation cabine-habitacleEn pleine concentration bricolistiqueMerci Philippe pour ton aide précieuse !
Expédier un véhicule par mer est un rien plus compliqué que d’envoyer un colis par la poste. Le processus commence par la demande de devis auprès d’agences maritimes spécialisées, les compagnies de navires ne traitant pas directement avec les particuliers. Trois agences se partagent le marché européen du transport de véhicules de loisirs, une allemande (Seabridge), une anglaise (IVSS) et une belge (Belgaco). Nous leur avons demandé des devis en indiquant les dimensions de notre fourgon, la facturation se faisant au mètre cube et non pas au poids. Puis des renseignements complémentaires pour préciser certains détails, notamment sur les frais portuaires pas faciles à comparer d’un devis à l’autre et sur les assurances proposées. La compagnie la moins chère était IVSS, mais il a fallu les relancer à plusieurs reprises pour obtenir devis et renseignements. Belgaco s’est avérée bien plus réactive, avait l’avantage d’être dans le pays de départ, mais imposait un transit par le Panama. C’est donc la compagnie Seabridge que nous avons retenue, un rien plus chère mais offrant l’avantage de la réactivité, de l’ancienneté et bénéficiant d’un bon retour de la part des utilisateurs.
Le port d’Anvers, d’une mocheté absolue mais incontournable
Aujourd’hui 10 janvier, c’est le jour J pour la dépose de Roberto au port d’Anvers. Après l’avoir briqué comme un sou neuf, rangé tout à l’intérieur pour qu’il apparaisse « comme vide », après avoir vidé les réservoirs d’eau et laissé juste ¼ de réservoir de gasoil, nous traversons l’immense port d’Anvers dans le froid et la grisaille pour rejoindre le point de dépôt. Les formalités sont assez simples, l’inspection du véhicule est quasi inexistante, et déjà on me sépare de Claudie pour aller conduire seul Roberto sur sa zone d’embarquement. Tout cela va finalement trop vite. Je pensais avoir un peu de temps pour fignoler mes protections et mes dernières inspections. Je voulais faire une vidéo de l’intérieur et de l’extérieur du fourgon à toutes fins utiles. Je voulais en quelque sorte dire aurevoir à Roberto avant son long voyage, mais non. La zone portuaire étant sécurisée, il me faut repartir rapidement avec l’employé qui doit me ramener à l’entrée du port. Le temps du trajet, je me dis que j’ai sûrement dû oublier 2 ou 3 bricoles. Ai-je bien éteint le chauffage ? Ai-je bien éteint toutes les lumières ? Une chose est sûre, je n’ai pas oublié de fermer le gaz puisque nous n’en avons pas. En tout cas je rejoins Claudie un peu dépité de cette précipitation.
Il nous reste à regagner l’hôtel que nous avons pris à côté de la gare d’Anvers, afin de rejoindre Paris-Charles de Gaulle demain. L’immense zone portuaire n’étant desservie par aucun transport en commun, nous appelons un taxi qui mettra plus d’une heure à arriver. Il s’est perdu, c’est un comble alors qu’il nous a suffi de taper l’adresse sur Google Map pour trouver l’endroit. Mais il est possible que les taxis n’aiment pas Google Map parce qu’on pourrait croire qu’il fait le boulot à leur place ? Nous profitons de l’attente puis du parcours en taxi pour discuter avec un couple de voyageurs néerlandais venus gentiment déposer un compagnon de traversée pour Roberto. Sur les routes pour une durée indéterminée (comme nous 😉) ils reviennent d’Europe du Sud et partent pour les Amériques via le Mexique, avec leur chat Binkie. Si vous lisez l’Anglais, n’hésitez pas à jeter un œil sur leur site https://gatogoesglobal.com.
Voilà, les dés pour l’Amérique sont lancés. Pendant que Roberto attend sagement son embarquement le 15 janvier sur le Yokohama, lequel devrait rallier Veracruz aux alentours du 14 février après sans doute quelques escales qui nous sont encore inconnues, nous nous envolerons le 12 pour faire un petit coucou à nos amis de Saint-Barth, judicieusement placés sur notre route entre Paris et Mexico City. Nous allons jouer les routards pendant quelques semaines.
Suite à ma dernière publication, j’ai eu l’heureuse surprise de recevoir de nombreux témoignages de sympathie et/ou de vifs encouragements, J’ai découvert plus de lecteurs que je ne l’imaginais, que chacun lisait à sa façon, de temps en temps ou au contraire guettant la moindre sortie, que d’autres lisaient en famille, que d’autres encore préféraient la version simplifiée sur Instagram. Bref j’ai un peu découvert mes lecteurs, plus nombreux que ce que j’imaginais, tout cela m’incitant naturellement à poursuivre ce blog. Merci du fond du cœur à tous les répondants, et merci aux autres lecteurs de me lire tout simplement. Ces retours m’ont permis de mettre au jour quelques problèmes techniques, comme l’impossibilité de lancer le quiz ou la difficulté à charger les images par exemple. Cela va m’inciter à modifier mes choix et je vous encourage vivement à remonter d’éventuels dysfonctionnements via le formulaire de contact, afin que j’y apporte dans la mesure du possible les corrections nécessaires. Donc l’aventure continue ! 😊😊😊
Légende à deviner 1
Je rappelle que nous venons d’arriver en République Tchèque, et cela a attisé inévitablement mon esprit malicieux. A vous de retrouver la légende qui correspond à chaque photo. La solution est inscrite à l’envers pour que vous ne trouviez pas trop vite…
Euqèhct tenrac nu
Olomouc et son horloge astronomique
Cette ville serait d’après notre guide la deuxième plus belle de République Tchèque après Prague. Un autre guide la classe première. Cette rivalité méritait que l’on s’y arrête, même en l’absence de toute possibilité de trancher puiqu’il s’agit de notre première ville-étape dans le pays. Effectivement les façades baroques et renaissance aux tons pastel alternent le long des rues pavées, les places sont parsemées de fontaines et de petits restaurants qu’on imagine très actifs à la belle saison. Peu de monde dehors en ce moment, surtout avec la froide grisaille ambiante, mais le grand marché de Noël en cours d’installation va bientôt changer la donne. La cathédrale s’enorgueillit d’avoir reçu à la fois Jean-Paul II et Mère Teresa, tandis que le château est fier d’avoir hébergé le jeune Mozart pendant qu’il composait à 11 ans sa 6ème symphonie en fa majeur tout en cicatrisant de sa petite vérole. Mais le clou du spectacle à Olomouc, c’est la magnifique horloge astronomique intégrée dans un mur de la mairie. Datant du début du XVème siècle, elle a dû être reconstruite à plusieurs reprises, le style dit « réaliste soviétique » actuel datant des années 1950. Entourée d’une mosaïque très propagandiste dédiée aux joies du labeur en toutes saisons, l’horloge assure tel un couteau suisse de multiples fonctions. Elle donne ainsi les minutes, les heures sur 12 ou 24 heures, les jours de la semaine et du mois, l’année, la saison, le signe du zodiaque en cours, la phase de la lune, la position des planètes du système solaire et même une carte du ciel actualisée. En plus, tous les jours à midi se déclenche une animation ou 12 ouvriers tournent autour d’un axe. Les russes n’aimaient pas les apôtres initialement installés par l’auteur…
Restaurace
Malgré son petit air d’imparfait du subjonctif, ce terme désigne tout simplement un restaurant et reste plus facile à identifier qu’un « kavarna » (café) ou un « hostinec » (auberge). Donc nous avons testé un « restaurace ». Accueil sympathique, menu traduit partiellement en anglais, nous avons pu tester quelques spécialités locales : en entrée une soupe traditionnelle avec bouillon de volaille et petits morceaux d’oie enveloppés dans des feuilles de chou. En plat un rôti de bœuf à la crème servi avec des airelles et des « knedliky » (tranches d’une préparation faite de farine, d’œufs, de levure, de pain rassis et de pommes de terre). En dessert un gâteau à la citrouille et aux noix accompagné de nougatine. En boisson ce fut obligatoirement une bière : les Tchèques en sont les premiers consommateurs au monde avec 150 litres par an. Pour finir un café, servi comme souvent ici avec un petit verre de lait et un petit verre d’eau. L’addition était plutôt douce, 25 euros pour deux pour un menu 2 plats, boissons et cafés compris. Dans les rues, on trouve fréquemment des échoppes vendant des « trdelnik », pâtisseries cylindriques faites de boudins de pâte à la cannelle enroulés autour d’un axe en bois ou en métal puis cuits sur le gaz ou plus traditionnellement au feu de bois après avoir été enrobés de sucre et de noisettes concassées. Après, l’intérieur du cylindre peut être garni de tout ce que vous voulez. Ce n’est qu’une fois la bouche pleine que vous arriverez peut-être à prononcer son nom.
Légende à deviner 2
Euqnab ed euqèhct enu
Le client est roi
Saviez-vous que ce slogan a pour auteur Tomas Bata, le créateur de la célèbre marque de chaussures ? Nous l’avons découvert en visitant son usine à Zlin. La philosophie Bata était d’allier la productivité au bonheur social, pays de l’Est oblige. Lorsqu’à New York on trouve une banque Trump, une tour Trump, un golf Trump, des yachts et hôtels de luxe Trump et j’en passe, cela se traduira à Zlin par un hôpital Bata, des jardins Bata, des écoles Bata, des stades Bata, etc. Tomas Bata a tout de même eu la faiblesse de s’offrir un avion. Bien mal lui en a pris car il s’est crashé avec. Vu sa célébrité, il a dû être enterré en grandes pompes…
Les chaussures avant Bata…
Et les premières productions Bata dès 1894 !
Ferme la porte, il fait froid dehors !
Cette phrase fréquemment prononcée à l’approche de l’hiver a un certain côté illogique : même si cette fichue porte est bien fermée, il fera toujours aussi froid dehors. On comprend que c’est à l’intérieur que ça s’arrange ensuite, mais pas toujours. Tenez, dans Roberto, c’est suite à l’ouverture puis la fermeture d’une porte qu’il s’est mis à faire froid à l’intérieur. Après une journée comme une autre, nous nous garons ce jour-là à la tombée de la nuit et allumons notre chauffage. Je rappelle qu’il s’agit d’un chauffage fonctionnant au gasoil prélevé sur le réservoir du véhicule. La ventilation démarre puis s’arrête quelques minutes après. L’écran de commande affiche un code qui, d’après le manuel signifie « absence d’arrivée de gaz ou véhicule garé trop en pente ». Nous sommes certes en discrète pente vers l’avant, mais nous avons déjà expérimenté un chauffage normal avec une pente plus forte, et à priori le chauffage au diesel ne serait pas sensible à la pente contrairement à celui au gaz. Notre réservoir est au premier quart, ce qui normalement est largement suffisant pour que le chauffage fonctionne. Dans la version « diesel » de notre chauffage, celle que nous possédons donc, le code n’est pas répertorié… Le plus proche est « niveau de gasoil insuffisant ». Nous nous disons qu’avec la pente, la crépine de prélèvement n’est peut-être pas du bon côté du réservoir et que du coup le carburant n’arrive plus. Dans le doute, nous repartons faire le plein à un kilomètre de là et trouvons un stationnement à plat. Malheureusement, la procédure de réamorçage décrite dans le manuel ne fonctionne pas et nous devons convenir, après vérification visuelle de tous les branchements, que notre chauffage est en panne. Trop tard pour trouver un dépanneur, et de toutes façons, le plus proche est à 100 km de là. Avec 4°C dehors, nous nous préparons à passer une nuit un rien frisquette. Il ne faisait que 9° C le matin au réveil, mais notre équipement antifroid a bien joué son rôle. Avant de reprendre la route vers le réparateur tout en shuntant l’étape du jour, je revérifie le manuel et me demande soudain si nous n’aurions pas enclenché par erreur l’interrupteur du kit d’altitude (prévu pour l’utilisation du chauffage au-delà de 1500m quand l’oxygène est plus rare). Je ne crois pas à postériori que dans cette position le chauffage aurait refusé de s’allumer, mais par contre cela m’a permis de constater que l’interrupteur était en position médiane, pile entre la position normale et celle du kit altitude. Aucun contact ne se faisait donc, ce qui bloquait tout allumage. Du bout de l’index, je pousse l’interrupteur d’à peine un millimètre et relance le chauffage. Ô miracle, tout repart comme en 40 ! Mais pourquoi cet interrupteur avait-il pris cette position ? Parce que dans l’après-midi, lors d’un virage très serré, la porte de la salle de bains s’était ouverte brutalement, finissant sa course dessus. Nous avons eu beau la refermer, il a fait presque aussi froid dedans que dehors.
Légende à deviner 3
Siob ne euqèhct nu
Slavkov u Brna
Ce nom ne doit pas vous dire grand-chose. Et pourtant cette étrange mise en scène dans une entreprise de travaux publics et ce personnage familier au milieu du rond-point devraient vous mettre sur la piste. Slavkov n’est en fait que le nom tchèque de la ville d’Austerlitz, proche du site de la bataille du même nom, celle dite des 3 empereurs, où Napoléon battit brillamment la coalition Autriche-Russie pourtant en supériorité numérique. Au prix tout de même de 15 000 morts rien que du côté français. La colline est celle d’où il a dirigé la bataille. Le monument dit de la paix est dédié aux victimes des 3 pays. Une expo multimédia est juste à côté, décrivant de façon très démonstrative les différentes phases stratégiques de la bataille et ses enjeux. On vous aurait bien montré tout ça, mais les photos et vidéos étaient interdites. Vous n’aurez qu’à venir voir par vous-même !
Drôle d’oiseau
Cet oiseau étrange cache à la fois une voiture de collection mais aussi en arrière-plan les flèches élancées de la cathédrale Ste Barbe de la ville de Kutnà Hora, à 60 km à l’Est de Prague. Tout ravit l’œil du visiteur et celui de l’appareil photo : la nef haute de 33m dont la voûte est couverte de blasons, les vitraux peints directement sur le verre, les fresques dont certaines remontent au XVème siècle, les bancs finement sculptés et l’orgue aux 4000 tuyaux que de façon inhabituelle on peut observer par le dessus et l’arrière. Jésus lui-même, assis par terre l’air songeur, n’en revient pas. La ville elle-même a son cachet avec ses ruelles tortueuses et son passé prospère lié à l’exploitation d’une mine d’argent. Une dernière curiosité et pas des moindres, on trouve à Sedlec, en bordure de Kutnà Hora, une étonnante chapelle dite de Tous-les-Saints entièrement « meublée » d’ossements humains. Oui je dis bien « meublée » car on trouve ici des lustres, des cadres, des autels, des inscriptions murales, etc. 40 000 squelettes ont servi à cette décoration étrange, grâce à une épidémie de peste et au réaménagement du cimetière de la chapelle. Ikea humanum est.
Légende à deviner 4
Tniop-euqèhct nu (c’est l’entrée de notre camping à Prague)
Résumé prague-matique
L’exercice est délicat de raconter deux journées de visite d’une capitale en quelques photos. Je me contenterai de légender quelques unes de nos préférences :
L’emblématique Pont Charles et sa vue magnifique sur le Château
La place de la vieille ville et ses immeubles colorés
Les portes avec blasons et la double numérotation des rues à l’ancienneté ou selon l’ordre des maisons
Les entrées très stylées des hôtels
Le Musée Mucha, artiste connu pour ses affiches parisiennes des spectacles de Sarah Bernhardt, mais en réalité aux talents multiples.
Le mur John Lennon facile à trouver : il est juste devant l’ambassade de France. Lennon n’a jamais mis les pieds à Prague mais un dessin de lui fait un jour sur ce mur l’a transformé en lieu de culte, symbole de liberté pour les Tchèques alors opprimés par le régime communiste.
Les dorures too-much des églises catholiques
Les boutiques de cristallerie de Bohème
L’animation des rues
L’or de Bohème
C’est le nom donné à la première bière digne de ce nom fabriquée à Plzen en Tchéquie en 1842. Avant, des brasseurs improvisés fabriquaient des breuvages très moyens. Réalisant qu’ils avaient touché le fond en matière de brassage, ils décidèrent de s’unir, d’embaucher un maître brasseur et de construire un établissement digne de ce nom près d’une source d’eau douce de qualité et de caves en grès. Le maître brasseur affina le processus de fermentation froide, et mit au point la première bière blonde et transparente au monde qui eut un tel succès que les brunes comptèrent pour des prunes. Aujourd’hui, l’usine est toujours en activité et se visite. Dans une bonne odeur de malt et de houblon, on passe entre les chaudières en cuivre et les cuves de fermentation ouvertes, puis on entre dans les souterrains où la seconde fermentation se poursuit dans les tonneaux de chêne. 23 km de galeries tout de même ! La visite se termine naturellement (sans ça on n’y serait pas allés 😉) par la dégustation directement au tonneau. Un délice !
Légende à deviner 5
Cnalb ne euqèhct nu
Marienbad ou mes illusions perdues
Je voulais visiter cette ville, d’abord parce que c’était une station thermale, mais aussi parce qu’elle évoquait en moi le romantisme d’un film d’Alain Resnais, L’année dernière à Marienbad. Sauf que ce film fut tourné en Bavière. L’histoire c’est celle d’un homme qui rencontre une femme dans un palace et essaie de la persuader qu’ils se sont rencontrés l’année passée à Fredrikstad (c’est en Pologne). Elle dit non mais il insiste : « Alors c’était peut-être à Marienbad ou Karlsbad ». Le titre vient juste de là, parce que le nom sonnait bien… Bon, il reste que c’est une station thermale en activité, avec de jolis parcs bordés de bâtiments rétro et plusieurs sources à goûter à l’aide d’une petite tasse en porcelaine à long bec appelée « kalisec ». L’eau est fraîche et pétillante. Ça repose de la bière !
La même en mieux
Karlovy Vary est la grande sœur de Marienbad, à moins de 100 km au nord de celle-ci. On y retrouve le charme de ces villes d’eaux ayant connu leur essor au XIXème siècle, avec des alignements de grands hôtels autour de parcs verdoyants, des bâtiments dédiés à l’exploitation et à la mise en valeur des sources comme ces magnifiques colonnades métalliques à la manière de Gustave Eiffel. Mais là où le charme de Marienbad reposait sur un aspect désuet et tranquille, celui de Karlovy Vary est dominé par l’exubérance et l’opulence. La ville est d’abord plus grande, alignant de façon spectaculaire plusieurs centaines d’hôtels aux façades très travaillées sur plusieurs niveaux autour de la rivière centrale. Les sources sont à la fois plus nombreuses et plus expressives, crachotant et fumant dans la rue. Les établissements de remise en forme sont évidemment légion. Les boutiques et les restaurants se sont tournés vers le grand luxe. Nous avons doublé notre collection de kalisecs (traduire : nous en avons acheté un autre) pour goûter à différentes sources, plutôt chaudes, ferrugineuses et soufrées ici. La température la plus élevée est de 73°C. La dégustation de l’eau s’accompagne typiquement ici de celle d’oplatky, petites gaufrettes en forme de disque et, lorsque le foie est bien reposé d’une liqueur locale dénommée Becherovka. Au fait, si vous voulez voir les sources crachoter et fumer en vidéo avec le son et tout et tout, allez jeter un oeil sur le compte Instagram de Roberto @en_route_avec_roberto
Légende à deviner 6
https://www.youtube.com/watch?v=uxCfxh1djhM
Celle-là je l’adore, la solution est dans le titre…
Tchéquie, c’est fini !
Nous aurons passé une dizaine de jours dans ce pays intéressant à plus d’un titre. Le parcours est résumé ci-dessous. Nous avons franchi la frontière vers l’Allemagne que nous nous contenterons de traverser en quelques jours. Avec quelques stops tout de même. A bientôt !
P.S. En route avec Roberto dispose désormais d’un compte Instagram auquel vous pouvez accéder en cliquant sur le lien ou sur le bouton en fin d’article. Les publications y sont plus fréquentes mais avec un nombre et un format de photos restreints, tandis que les textes sont plus concis. Pas de panique si vous n’avez pas ou n’aimez pas Instagram, les photos et commentaires finiront tôt ou tard sur ce blog, l’inverse n’étant pas toujours vrai.
Une fois n’est pas coutume, je commencerai par un coup de gueule. L’extension logicielle qui m’a permis de construire le quizz du dernier article m’informe sans que j’aie demandé quoi que ce soit du nombre de personnes qui l’ont réalisé. J’ai été triste de découvrir que vous n’étiez que cinq ! Je reconnais bien là mon noyau de lecteurs fidèles, ceux qui m’envoient régulièrement des messages, et je les en remercie d’autant plus chaleureusement. Mais tout de même, cinq lecteurs sur plus de cinquante abonnés ce n’est pas grand-chose ! Je m’interroge du coup sur l’intérêt de poursuivre la rédaction de ce blog et bien entendu sur les raisons de ce désintérêt. Ma prose peut ne pas convenir, ce n’est certes pas de la littérature. Je me demande par ailleurs si ce n’est pas le sujet qui vous désintéresse ainsi. Nos « vacances » perpétuelles peuvent en agacer plus d’un, ou tout simplement ne pas présenter d’intérêt pour la majorité d’entre vous qui êtes bien dans votre propre vie. Bon, je ne vais pas faire de sondage pour connaître les raisons, mais si vous tenez à la poursuite de ce blog, exprimez-le en laissant un commentaire (lien en bas de page) ou en m’envoyant un message via le formulaire de contact.
Dans l’attente de votre réaction, voire en guise de relais, j’ai ouvert un compte Instagram que j’essaie d’alimenter quotidiennement, avec des textes plus courts. L’éphéméride ci-dessous, à part le chapitre sur Varsovie, en reprend les textes et certaines photos.
Jeudi
Varsovie : visite du Musée de l’histoire des juifs polonais, installé sur le site même du ghetto. Une visite en manière de piqûre de rappel pour ne jamais oublier la folie des hommes. Et ne jamais penser que cela ne puisse pas se reproduire. 6 millions de personnes tuées parce que leur tête ou leur religion ne convenaient pas à d’autres. Dont 3 millions à Varsovie, soit 90% de la population juive de l’époque
Vendredi
Parcours piéton dans la ville. En commençant par une rue bordée de globes terrestres, chacun sur un thème écologique. En poursuivant par le musée Chopin, malheureusement fermé à l’heure où nous sommes passés. Nous reviendrons peut-être plus tard. Nous rejoignons ensuite la vieille ville, totalement reconstruite après avoir été rasée au cours de la 2nde guerre mondiale, mais sur un style reflétant d’abord l’occupant soviétique, puis se modernisant à partir de l’indépendance. Un mélange des genres du plus bel effet. Sur la place du Palais Royal, nous assistons à une parade militaire. La fanfare était encadrée de beaux fourgons Mercedes Sprinters décorés de militaires semblant dire « Engagez-vous, vous allez voir, la vanlife c’est super ! ». Quelques ruelles pavées plus loin, nous découvrons la place du marché, encadrée de magnifiques bâtiments aux façades multicolores (enfin des couleurs pas trop vives sous le ciel gris du jour) et souvent décorées de fresques ou de bas-reliefs. C’est LE quartier touristique avec les bas-restaurants en terrasse et les boutiques de souvenirs, encore que peu achalandés en cette saison creuse. Mais nous imaginons parfaitement la foule estivale qui se bouscule en partageant ses microbes. Halte ensuite devant la tombe du soldat inconnu, gardée par deux soldats en permanence mais qui tournent le dos à la flamme : s’apercevraient-ils de quelque chose si le vent l’éteignait ? Tentative de visite ensuite du musée de la vodka, malheureusement fermé. Nous nous rabattons sur un chocolat chaud bien épais, aux chamallows pour Claudie et aux cerises à l’eau de vie pour moi. Passage enfin devant le monument dédié à la mémoire des insurgés du ghetto de Varsovie, qui ont tous perdu la vie dignement face aux soldats allemands. C’était de toutes façons à qui perd perd. Il nous reste à reprendre Roberto pour un parcours de nuit très embouteillé jusqu’à notre spot nocturne, exceptionnellement un camping pour donner un coup de boost à notre batterie, pas trop soutenue en ce moment, ni par les panneaux solaires qui produisent peu ni par le peu de kilomètres que nous parcourons.
Samedi
Immersion dans le monde des néons. Le néon en tant qu’enseigne lumineuse a été mis au point par le français Georges Claude en 1910. Il a découvert que ce gaz, rien de moins que le 5ème élément en masse dans l’univers, placé dans un espace clos comme un tube de verre devenait lumineux lorsqu’il était excité par un courant électrique. Le chimiste déposa son brevet et devint riche et célèbre en vendant des enseignes dans le monde entier. L’histoire nous est racontée dans une vieille usine de Varsovie, qui a récupéré nombre d’anciens néons de la ville ou des environs, dont l’extinction, si l’on peut dire, a été initiée par l’occupant soviétique qui ne voyait dans ces enseignes publicitaires qu’une marque du capitalisme, puis confirmée par l’arrivée des lampes fluorescentes et enfin des LED.
Dimanche
Lublin et Zamosc, deux villes remarquables par leurs centres historiques style renaissance, avec façades colorées ou ornées de motifs ou bas-reliefs. Particulièrement photogéniques, même si le soleil souvent caché derrière les nuages n’a pas permis d’en faire ressortir le meilleur. Au moins il faisait encore jour, le coucher de soleil sur la dernière photo a été pris à 16h ! Le chevalier sur la photo, Jan Zamoyski a donné son nom à la ville de Zamosc qu’il a fait aménager lui-même par un architecte italien, d’où la différence de style avec les villes et pays voisins.
Lundi
Étape dans le charmant village de Zalipie où les habitants se sont donnés le mot pour décorer leurs maisons, leurs fermes, leurs ruches et même leur église de motifs floraux peints. C’est en fait une tradition de cette région de Pologne depuis 2 siècles. La plus forte concentration est ici.
Mardi
Cracovie l’ancienne capitale, rare ville polonaise épargnée par les bombes allemandes. Sa place du marché à la fois touristique et authentique, ses portes moyenâgeuses, son château, son dragon cracheur de feu, son pape adoré, et ses pierogi (raviolis polonais)
Mercredi
La fabrique Schindler ça vous dit quelque chose ? C’est bien sûr celle de cet entrepreneur allemand qui a sauvé ses 1100 ouvriers juifs d’une mort programmée, histoire si bien racontée dans le film de Spielberg. Nous avons revu le film puis avons visité la fabrique dans la foulée. Elle n’est plus en activité mais on y trouve encore le bureau d’Oscar Schindler, quelques vieilles casseroles et surtout une belle exposition sur l’histoire de Cracovie et de sa communauté juive pendant ĺa 2ème guerre mondiale
Jeudi
Point d’orgue de notre parcours historique à la mémoire du génocide juif, la visite du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz. Vous n’aurez que des photos d’extérieur ici, c’est déjà assez glauque. Nous garderons pour nous et par respect les preuves matérielles de l’abominable shoah (empilements de valises, de vêtements, de chaussures et nombreux objets soutirés aux malheureuses victimes, montagnes de cheveux) et toutes les photographies de l’exposition. Nous n’oublierons rien, j’espère que vous non plus.
Vendredi
C’est notre dernier jour en Pologne. La journée sera consacrée aux « basses besognes » du voyage : lavage-séchage du linge en laverie self-service (env. 9 € le tout pour 14 Kg), vidage des eaux usées (gratuit), pleins d’eau potable (gratuit), de carburant (1,34 €/l de gazoil) et même d’AdBlue (0,88 €/l). Il nous faut aussi en prévision de notre passage en République Tchèque nous inscrire sur leur site administratif (règle covid) et acheter en ligne la vignette pour les autoroutes (12,50 € pour 10 jours). Il ne reste plus qu’à rouler vers le 12ème pays de notre parcours.
Notre parcours depuis le 19 avril, et la partie polonaise en plus détaillé
Maintenant que nous sommes en Pologne, il est temps de s’intéresser aux Polonais célèbres. Certains sont à l’évidence incontournables, leur présence se sent et se voit dans la vie de tous les jours. D’autres ont suffisamment marqué la mémoire du pays pour y susciter l’installation de multiples statues ou musées. Pour ceux de la dernière catégorie, l’appartenance au pays n’est pas toujours évidente de prime abord, qu’ils y soient simplement nés et partis vivre ailleurs par exemple. Une fois n’est pas coutume,nous vous proposerons de tester vos connaissances sous forme d’un quizz.
Jean-Paul II
Le trio de choc…
Premier pape non italien élu, il fait évidemment la fierté de la Pologne, d’autant plus que ses habitants sont particulièrement pieux, comme nous avons pu le constater. Pas une église ou une cathédrale que nous ayons visité n’omet d’afficher au minimum son portrait, sinon une statue ou le récit étendue de sa vie ou de ses œuvres, voire de sa visite car il est passé un peu partout. Le pays est d’autant plus dévoué au grand homme que celui-ci a activement participé au grand mouvement de solidarité qui a permis de soustraire la Pologne à l’occupant communiste.
Lech Walesa
Il aurait volontiers été élu pape après Jean-Paul II s’il avait été donné au peuple Polonais d’en décider. L’électricien moustachu créateur du mouvement Solidarnosc, a réussi a fédérer le pays entier et permis dans un mouvement pacifiste qui lui a valu le prix Nobel de la paix d’obtenir les premières élections démocratiques dans les pays de l’Est sous domination soviétique. L’aéroport de Gdansk, la ville coeur de la rébellion, porte son nom, c’est dire. Et ce n’est pas seulement pour le court mandat qu’il a passé à la tête de la République.
Nicolas Copernic
Cet homme aux multiples talents (il fut tour à tour astronome, chirurgien, économiste, politicien, cartographe, homme de droit, ecclésiastique et j’en passe) fut le premier à découvrir au XVème siècle que la Terre tournait autour du Soleil et non l’inverse comme on le pensait jusqu’alors selon la théorie de Ptolémée. Il a pour cela patiemment mesuré les distances des différents objets célestes de notre système solaire à l’aide d’instruments en bois dont la simplicité parait dérisoire aujourd’hui. Deux siècles plus tard, son compatriote Johannes Hevelius se distinguera en dessinant l’une des premières cartes de la surface lunaire.
Frédéric Chopin
Bien qu’ayant passé la moitié de sa vie à Paris, ce musicien de génie reste ancré dans le cœur des Polonais qui ont baptisé de son nom l’aéroport de Varsovie. Compositeur romantique, il fut aussi un pianiste virtuose. Un concours mondial de piano est d’ailleurs organisé chaque année sur 3 semaines dans la capitale. La moitié des 87 candidats seraient asiatiques. Chopin serait-il encore plus populaire là-bas que dans sa patrie natale ?
Marie Curie
Co-découvreuse du radium, elle contribua largement au développement de la physique atomique et de la médecine nucléaire. Elle obtint pour cela pas moins de deux prix Nobel, l’un de physique et l’autre de chimie. Le radium pour sa part contribua aussi bien à la popularité de cette Polonaise qu’à son décès, la poursuivant jusque dans la tombe puisque sa dépouille encore radioactive pour longtemps repose dans un cercueil plombé. Au Panthéon tout de même, c’est classe! A noter pour les amis Savoyards qui nous suivent que Marie Curie est décédée à Passy. Nous avons habité à moins de 10 km de là pendant 25 ans et nous l’ignorions complètement !
Andrzej Wajda
Considéré comme le père du cinéma polonais moderne, et malgré son prénom inprononcable (je blague, hein ?) il reçut un Oscar d’honneur pour l’ensemble de son œuvre, essentiellement consacrée à l’histoire de la Pologne. Parmi ses films les plus célèbres : Cendres et diamants, L’Homme de marbre et l’Homme de fer, Le Chef d’orchestre, Danton (avec G. Depardieu), Un amour en Allemagne, ou encore Les possédés. C’est lui qui aurait poussé son compatriote Roman Polanski vers la réalisation. Ce dernier, malgré ses déboires avec la justice américaine reste très populaire auprès des Polonais. Nous avons profité de notre passage aux chantiers navals de Gdansk pour revoir le film « L’homme de fer » où l’on plonge dans l’intimité de cette période et où nous avons retrouvé de nombreux lieux symboliques visités le matin même. Ne manquait plus que la rencontre avec le réalisateur, scénariste et metteur en scène, mais malheureusement il est décédé en 2016.
Et les autres…
Qu’ils fassent partie de l’importante diaspora ou qu’ils soient restés chez eux, d’autres Polonais ont acquis une certaine célébrité. Vous allez pouvoir tenter de les retrouver au sein du quiz suivant et aussi pouvoir tester vos connaissaisances sur la Pologne. Bon test !
1°) Parmi les journalistes suivants, lequel (laquelle) est d’origine polonaise ? A – Natacha Polony ; B – Michel Polac ; C – Laurent Romejko,
2°) Parmi les politiciens suivants, lequel (laquelle) n’est pas d’origine polonaise ? A – Agnès Buzyn ; B – Nathalie Kosciuszko-Morizet ; C – Henri Krasucki ; D – Nicolas Sarkozy
3°) Parmi les acteurs suivants, lequel n’est pas d’origine polonaise ? A – Sidney Pollack ; B – Klaus Kinski ; C – Charles Denner ; D – Ross Martin
4°) Quel langage a inventé le polonais Ludwik Zamenhoff ? A – l’espéranto ; B – le morse ; C – la langue des signes ; D – le Javascript
5°) Comment traduisez-vous le mot polonais « biżuteria » ? A – bizutage ; B – maison close ; C – bijouterie ; D – vélo à assistance électrique
6°) Parmi les drapeaux suivants, lequel est celui de la Pologne ?
A
B
C
D
7°) Parmi les sportifs suivants, lequel n’a pas une famille polonaise ? A – Jean-Claude Skrela ; B – Yannick Stopyra ; C – Raymond Kopa, D – Cédric Pioline
8°) Parmi les plats ci-dessous, lequel est le plat national polonais ? A – le bigos ; B – les cepelina ; C – le räim ; D – les sarmale
9°) Quel est l’intrus (ce n’est pas une Polonaise) ? A – pâtisserie ; B – danse ; C – vêtement ; D – position du Kamasutra
10°) Question subsidiaire : Quel est l’intrus (pas besoin d’aide, hein) ? A – carmagnole ; B – campagnol ; C – croquignol ; D – Rubinstein
Notez vos réponses et comparez les à la solution en bas d’article.
b. Voyage Itinérant Polonais
Voici venu le temps de l’éphéméride de la semaine, avec nos petites découvertes illustrées et commentées
Jeudi
Swieta Lipka : la plus belle église baroque de la Pologne septentrionale
Vendredi
La cathédrale de Frambork, où Nicolas Copernic vole la vedette à tous les SaintsSon cercueil y repose, avec toutes les photos des cérémonies et de la bénédiction de son squelettequi ont accompagné son transfert ici . Moi je lui trouve un crâne planétaire, et vous ?La maison où Copernic a vécu une grande partie de sa vie et surtout là où il a construit sa théorie sur le mouvement héliocentrique de la Terre, ridiculisant Ptolémée qui pensait que le Soleil tournait autour de la Terre, le ballot. Le ciel étant rarement favorable à l’observation en Pologne, c’est surtout à l’aide de mesures avec ces instruments en bois que Copernic a travaillé. A noter qu’outre l’astronomie, il a aussi étudié le droit, la médecine, les mathématiques, qu’il a été chanoine, chirurgien, politicien, cartographe et j’en passe. Quel homme !Courses au supermarché (et oui, les nomades ça mange aussi), avec 2 curiosités locales : les surgelés en vrac et les raviolis aux fruits
Samedi
Réveil le matin au bord de la Vistule, sur une ancienne marina désaffectée. Seuls au mondeGdansk, visite du magnifique Musée de la 2ème guerre mondiale. De la propagande des pays totalitaires jusqu’aux atrocités de la guerre ici mises au premier plan. A noter les médailles décernées aux femmes allemandes pour avoir mis au monde 4 à 5 enfants (bronze), 6 à 7 enfants (argent) ou 8 et + (or). Tout ça pour promouvoir la multiplication des bons aryens. Fin de visite dans la pénombre, d’abord parce que ça colle avec le thème et ensuite parce que la nuit tombe tôt à l’Est. Avec l’heure d’hiver à partir de demain, il fera nuit vers 16h30 !
Dimanche
Coup de coeur pour la très belle ville de Gdansk que nous abordons par les vieux quartiersNous quittons la vieille ville pour passer devant un immeuble datant de l’époque soviétique et un morceau du mur de BerlinGdansk, devant la porte des mythiques chantiers navalsVisite de la salle de réunion où se sont scellés les grands accords de la révolution qui a permis à la Pologne de se libérer du joug soviétique (et d’inciter ses voisins à en faire autant)Juste à côté une jolie expositions de maquettes des toutes les installations avant de visiter les chantiers navals en vraiVisite enfin du musée qui raconte l’histoire de tout cela, très réussi architecturalement et étonnant de modernisme.
Lundi
Sopot, station balnéaire et thermale, avec quelques curiosités architecturales ou artistiques
Mardi
Exploration sous un temps grisâtre du Château de Malbrok. Presque totalement détruit après la 2ème guerre mondiale, il a été merveilleusement restauré, ce qui en fait l’un des plus beaux que nous ayons vus. Visite audioguidée de 3 heures (hors pause déjeûner sur place) très bien faite.Même les toilettes étaient top, aussi bien celles du Moyen-Age avec leurs feuilles de chou séchées en guise de papier que celles actuelles bien dans l’ambiance médiévale.
Mercredi
Etape à Torun, « 7ème merveille de la Pologne » pour son coeur de ville médiéval exceptionnellement resté intact classé à l’UnescoLe petit chien Filus qui attend patiemment son maître, l’âne qui servait de support aux punitions publiques mais sur lequel pourtant les touristes ignorants (pas comme nous, hein) viennent se faire photographier et les grenouilles qui ont suivi le joueur de flûte à la manière des rats et des enfants de Hamelin sont autant de surprises sculpturales qui vous attendent au coin des ruesTorun est aussi la ville natale de Nicolas Copernic, ce que ne manque pas de rappeler ce guide aux spectateurs du jour devant sa statue. La maison où il serait né se visite aussi, mais il paraît qu’il y a des doutes sur l’endroit réel. N’importe, c’est bon pour le tourisme, tous les hôtels, restaurants et coiffeurs (on se demande bien pourquoi) du quartier s’appellent aussi CopernicLa ville est aussi la capitale polonaise du pain d’épices. On y rappelle dans une ancienne fabrique du XIXème siècle tout le processus d’élaboration, de la sculpture des moules en bois au conditionnement en passant par la recette détaillée et la cuisson. A la sortie, mise en pratique avec ateliers de confection et bien sûr dégustation à la boutique.On y trouve enfin un mastodonte de cathédrale avec des vitraux longs comme un jour sans pain (d’épices bien sûr) et quelques édifices qui, leur apparence ne l’indique pas, ne sont qu’une banque, un hôtel et un musée
c. Varsovia In Poland
C’est là que nous sommes parvenus ce Jeudi 4 Novembre. Nous avons depuis le début parcouru 21 500 km, Roberto est en pleine forme. Nous avons traversé 10 pays et restons avides de découvertes. Donc suite au prochain épisode !
La frontière avec la Russie à Narva : drapeaux européen, estonien, municipal et, au loin, russe
La petite république balte a bien du mérite. Sa population d’origine a longtemps été ballotée au gré des invasions successives, des Vikings aux Russes en passant par les Danois, les Suédois, les Allemands et même les Polonais. Chacun des occupants tentant de faire intégrer sa culture et sa religion, tout en prenant à chaque fois les rênes de l’économie. Profitant d’une faiblesse de l’occupant Russe (renversement du tsar par les bolcheviques), l’Estonie proclama enfin son indépendance en 1918. Mais le pays fut repris par les Russes en 1939, par les Allemands en 1941 puis de nouveau par les Russes en 1945 avec une longue et douloureuse période de répression, un exode massif et de nombreuses pertes humaines. Néanmoins, la résistance s’organisa peu à peu, et le pays finit enfin par récupérer sa souveraineté en 1991. Autant dire que c’est une jeune démocratie. Les dirigeants ont mis les bouchées doubles pour lancer une économie capitaliste qui fonctionne plutôt bien, au point d’être acceptés dans l’Union Européenne en 2004 et d’adopter l’Euro en 2011.
E comme Est
Les longues périodes d’occupation soviétique ont forcément laissé des traces. L’habitat n’a plus rien à voir avec celui des pays Scandinaves. Les petites maisons de pêcheurs en bois rouge brique parfaitement entretenues ont fait place à de vieilles baraques dont le bardage mural pastel s’écaille ou pourrit lentement, quand il ne s’agit pas de grands immeubles en brique si impersonnels qu’il faut leur adjoindre un numéro – souvent à deux chiffres – pour que les habitants puissent retrouver leur logement. Dans la campagne, les grandes fermes collectives abandonnées sont légion. Seul le Nord-Est garde une communauté russophone importante. Nous y avons même trouvé une statue de Lénine encore debout.
Très tôt l’Estonie a tourné le dos au géant Russe pour développer une économie libérale en opposition de phase avec celle imposée par son ancien occupant. Elle le surveille néanmoins du coin de l’œil, craignant de subir le même sort que la Crimée ou l’Ukraine. Elle songe même à édifier une barrière le long de sa frontière avec la Russie. Tout en rêvant de creuser un tunnel sous la Mer Baltique pour mieux échanger avec Helsinki. Car l’Estonie se sent bien plus proche de la Finlande, avec qui elle a des racines culturelles communes, qu’avec les autres pays baltes, la Lettonie et la Lithuanie.
E comme e-Stonie
C’est le surnom qui a été attribué au pays compte-tenu de son avance dans le domaine du numérique et des nouvelles technologies. Skype est un pur produit Estonien et les habitants de la petite république balte utilisent depuis longtemps Internet pour déclarer leurs revenus ou signer des documents en ligne. Les enfants apprennent même à coder à l’école primaire. En 2014, l’Estonie fut le premier pays à proposer le statut de résidence électronique aux non-résidents. Si vous voulez en savoir plus sur les avantages de ce statut, si vous souhaitez pour une centaine d’euros créer votre entreprise domiciliée en Estonie, c’est ici.
Nous avons pour notre part expérimenté cette avance numérique en visitant un musée. Le ticket d’entrée, imprimé à notre nom et intégrant notre langage, permet lorsqu’il est apposé sur le commentaire de tel ou tel objet exposé de le convertir en Français. Simple et efficace, beaucoup moins fastidieux qu’avec Google traduction. De plus, apposer le ticket permet, si on le souhaite, de télécharger ce commentaire et des références sur un carnet numérique que l’on peut récupérer en ligne pendant un mois. Vive le progrès !
A gauche, le texte en Estonien affiché en standard. Transformé en Français au contact de la carte !
Google Traduction reste néanmoins un outil indispensable en voyage (original à gauche, traduction à droite)
E comme Estonia
Monument en hommage aux victimes de l’Estonia, en forme de trajectoire interrompue (Tallin)
Si nous avons pu traverser sans souci la mer Baltique dans notre ferry, cela n’a pas été le cas pour les pauvres 989 passagers de l’Estonia, qui sombra en 15 mn au milieu d’une nuit de tempête au cours de sa traversée de l’Estonie vers la Suède en 1994. 852 personnes y ont laissé la vie, la pire catastrophe maritime jamais observée en Europe. Le rapport d’enquête conclut en 1997, après avoir envoyé un sous-marin examiner l’épave à 85m de profondeur et après avoir remonté la porte avant qui s’était détachée à une erreur de conception du ferry. En 2000, une équipe américano-allemande réexamina les données et re-plongea sur l’épave, concluant pour sa part que la porte ne s’était pas simplement détachée en raison de la tempête mais qu’elle avait cédé à une explosion, supposée liée à des munitions que transportait le ferry. Le gouvernement Suédois mit fin à cette théorie du complot en déclarant l’épave « sanctuaire marin » (650 personnes s’y trouveraient encore), en y interdisant toute plongée et en larguant du sable dessus pour officiellement la stabiliser, ce qui évidemment attisa davantage les suspicions. En juillet dernier, une nouvelle équipe dirigea un sous-marin sur l’épave et identifia un trou béant dont ne parlait aucunement le rapport d’enquête initial, attribuant la cause à la rencontre avec un sous-marin. Terriblement d’actualité alors que nous sommes en plein dans le procès du Bugaled Breizh. Le dossier pourrait être réouvert. A suivre. Pour en savoir plus, vous pouvez lire cet article.
Débarquement sans histoire de notre propre ferry
E comme Envers
Renversant, non ?
Parlons tout d’abord de cette attraction amusante bien que non spécifiquement Estonienne, une maison construite exprès à l’envers juste pour le fun et réaliser quelques clichés surprenants. Pour nous autres ayant vécu l’ouragan Irma, elle n’est pas sans rappeler la cabane des surfeurs de la plage de Lorient jusqu’au cimetière situé 200 mètres plus haut.
Plus typique est le kiiking, une manière bien Estonienne d’utiliser les balançoires en s’y mettant debout, les pieds attachés sur le siège et en intensifiant le balancement jusqu’à faire un tour complet au-dessus de la barre. Plus la corde est longue, plus c’est difficile à réaliser. Le record est de 7 mètres… Pour en savoir plus, consultez le site dédié kiiking.ee
E comme Ephemeride
Terminons cet article comme la dernière fois par nos découvertes journalières au cours de la semaine qui vient de s’écouler. Une petite semaine cette fois, à l’image de la taille du pays.
Vendredi 8/10 : Tallin la capitale
Centre historique classé au patrimoine mondial de l’Unesco, marché « baltique », florilège de portes et la magnifique église orthodoxe
Samedi 9/10 : Randonnée dans les tourbières et visite d’une galerie d’art
Joli parcours sur une passerelle en bois de 3,5 Km de laquelle il ne faut surtout pas descendre !
Dimanche 10/10 : Visite d’un manoir, balade dans son grand parc puis sur le « chemin des castors » et enfin marche en bord de mer
Le manoir de Palmse et son parc
Nous avons tout vu sauf les castors, qui ne sortent que la nuit. C’est dans la forêt d’Altja
L’eau de la Baltique est 5 fois moins salée que celle de l’océan, comme le prouve la présence des oiseaux à droite : des cygnes qui ne trompent pas ;)
Lundi 11/10 : réveil ensoleillé sur la plage puis visite de Narva, poste frontière avec la Russie, et enfin d’un couvent orthodoxe
Roberto prend de belles couleurs près de la plage de Toila. Oui, nous avons osé coucher à Toila !Un couple Estonien refait le monde devant la forteresse Russe juste de l’autre côté de la frontière
Nous avons grimpé au sommet de la tour du château de Narva pour espionner le côté russe
Couvent de Puhtitsa et son cimetière attenant
Mardi 12 : La vraie et la fausse vierge de Mustvee, un autre cimetière et la maison à l’envers de Tartu
Nous avons d’abord cru que cette statue de dos était celle de la « vierge endeuillée » que nous cherchions, mais de face c’était une toute autre effigie ! La vraie était en fait 2 km plus loin, rendant hommage aux 264 soldats de l’armée rouge tombés là au cours de la 2ème guerre mondiale.
Cimetière de Kallaste. Un style différent de celui du couvent.
La maison à l’envers. On en a déjà parlé plus haut mais on ne s’en lasse pas !
Mercredi 13/10 : Tartu, son musée de pointe, son université, les ruines de son ancienne cathédrale, son couple d’étudiants qui s’embrassent devant la mairie
Le musée national estonien, évoqué plus haut, construit dans le prolongement de l’ancienne piste d’aviation soviétique. La culture qui décolle enfin ?
Jeudi 14/10 : dernier jour en Estonie
Utepaa, dont l’église a servi au lancement clandestin du drapeau Estonien, et la rampe de saut à ski de cette véritable station de sports d’hiver qui servit à entraîner les Russes pour les J.O.Le château de Sangatte
Voilà, j’ai pu caser tous mes E sans trop m’embrouiller. Nous sommes passés en Lettonie et c’est une autre histoire. A bientôt !
Il y a des jours comme ça où l’on passe tout près de lieux où d’évènements que l’on aurait rêvé de voir …ou pas. Voici quelques unes de ces rencontres ratées de peu.
A deux doigts de la Russie
En rejoignant l’extrémité Sud-Est de la Finlande, nous sommes passés tout près de la frontière Russe, à moins de dix kilomètres à un moment. Notre projet initial prévoyait une excursion d’une dizaine de jours jusqu’à Saint-Pétersbourg, distante d’à peine 170 km, permise par un visa électronique beaucoup plus simple à obtenir que le visa classique. Mais voilà, le covid est passé par là et les e-visas sont suspendus. La Venise de la Baltique et les coupoles de la cathédrale Saint-Sauveur attendront notre prochain passage.
A deux doigts des chutes du Niagara
Ce même jour, nous étions sur le point de découvrir les chutes d’Imatra, autrement appellées les chutes du Niagara finlandaises. Elles furent en effet les plus importantes d’Europe jusqu’à ce qu’un barrage hydroélectrique construit en amont vint changer la donne. Depuis, l’eau n’est libérée que pour sauver un minimum d’activité touristique, seulement 20 minutes par jour et uniquement en été. Et devinez quoi ? Nous sommes en automne et avons donc raté le spectacle de peu. La fée électricité n’est pas celle des touristes ! En guise d’illustration et de consolation, je vous ai mis le mieux que j’ai pu trouver, à savoir le déversoir de la retenue d’eau du centre-ville de Tampere. La hauteur de la chute doit bien friser les 9 mètres 50…
A deux doigts du Sahara
Vrai de vrai, nous ne nous attendions pas en passant dans cette rue près du port de Kotka, à voir ces grandes dunes de sable, ces palmiers et cette procession de chameaux. En y regardant de plus près, nous découvrons que ces dunes sont en fait constituées de copeaux de bois, entreposées là pour la fabrication de papier, une grande spécialité de la région. Pour prendre notre revanche de nous être fait duper, nous nous sommes faits en retournant dans Roberto un petit thé à la menthe…
A deux doigts de figurer dans la saison 4 de Bordertown
Car oui, nous sommes restés une journée et une nuit dans la ville de Lapeenranta, là où se déroule l’intrigue de cette série policière très prisée des Finlandais. Impossible de savoir si le tournage de cette nouvelle saison est en cours, mais comme elle n’est pas encore sortie, c’est tout à fait envisageable. Si vous voulez avoir un aperçu de cette série, voici la bande annonce. En réalité, nous avons abandonné le visionnage en cours de route, pour cause de lenteur excessive et d’intrigues trop complexes. Du noir scandinave trop noir ?
A deux doigts de choper une contravention
Le bon côté en Finlande, c’est que le stationnement est rarement payant. Mais comme partout, il y a des règles, celles explicites sur les panneaux et celles non-dites. Ce doit être une de ces dernières que nous n’avons pas respectées car alors que nous pensions être bien garés sur ce petit parking le long du port, les roues bien à l’intérieur des bandes de marquage au sol, bien perpendiculaires au trottoir, et le disque de stationnement bien en vue, nous avons tout de même trouvé au retour de notre balade un petit papillon sous notre essuie-glace. Disant que nous étions mal garés et que l’explication était jointe – ce qui n’était pas le cas. Disant surtout que, l’infraction étant jugée mineure et que nous n’étions pas récidivistes, nous écopions d’un simple avertissement. Ouf, car les amendes sont parait-il, dans les pays nordiques, aussi salées que les poissons.
A deux doigts de tomber sous le charme d’un marché animé et typique
Mais le rédacteur de notre guide n’avait pas dû fréquenter le lieu un 1er octobre. L’expression trois pelés et un tondu aurait sans doute pu convenir si les chalands de ce marché central de la ville de Loviisa n’étaient pas coiffés de bonnets compte-tenu des températures frisquettes du jour. Sur cette place désertée, la seule vraie animation, et encore, était un bus transformé en bar où l’on pouvait consommer aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. La couleur blanche nous faisait penser à un long camping-car, du coup l’idée d’y prendre un café ne nous a même pas effleuré, tant ça aurait ressemblé à notre quotidien !
A deux doigts de visiter un aquarium haut de gamme
Là aussi, la description qu’en faisait notre guide était prometteuse : « tout sur les poissons et l’environnement marin de Finlande », « 22 aquariums à thème, le plus beau étant la cuve cylindrique de 500 000 litres qui comprend les poissons de la mer Baltique, et dont la profondeur de 7 mètres reflète la profondeur moyenne des lacs finlandais », « théâtre marin », « expositions », « café ». Le prix réduit à l’entrée aurait dû nous alerter, mais nous avons pris nos billets sans rien demander. A l’intérieur, très peu de visiteurs, une dizaine d’aquariums à tout casser (non, nous ne serions quand même pas allés jusque là !) dont plusieurs nécéssitant de s’agenouiller pour réussir à voir l’intérieur. A l’inverse, beaucoup de photos accrochées au mur. C’est peut-être le seul aquarium que nous ayons vu où il y a davantage de poissons en photo que dans les bassins ! Et bien entendu l’aquarium de 500 000 litres est …en maintenance, caché derrière du papier kraft. Quant au théâtre marin, nous ne l’avons pas trouvé. Ah, j’oubliais le nourrissage des poissons, l’attraction-phare de 15h30 comme annoncé sur le programme. J’imaginais une sorte de boucher-pêcheur en tablier ciré venant jeter des morceaux de viande saignante sur lesquels les esturgeons affamés se jetteraient tels des piranhas. Mais non, ce fut la petite dame toute frêle qui nous avait vendu les billets qui alla jeter trois cuillers de flocons pour poissons rouges dans le bassin, sans susciter de véritable remous parmi ses occupants. En France nous aurions crié à l’arnaque, mais nous sommes trop respectueux des pays visités pour faire un esclandre ici.
A deux doigts de passer une nuit calme sur un parking désert
L’avantage de voyager hors saison est que nous n’avons aucune difficulté pour stationner, de jour comme de nuit, ce qui n’a pas toujours été le cas en juillet-août. Et nos nuits sont en général très tranquilles, que nous les passions sur des spots en pleine nature ou sur des parkings un peu excentrés des villes. Cette nuit là pourtant, alors que nous stationnions sur le parking d’un site touristique fermé en octobre, Claudie a entendu une voiture s’arrêter pas loin de nous puis des éclats de voix. Soulevant un peu le rideau, elle découvre un couple assez éméché, lui la soutenant titubant jusqu’à ce qu’elle finisse assise par terre, les deux conversant à volume élevé. La scène a duré un moment avant qu’ils ne finissent par repartir. Claudie m’a raconté tout ça au petit-déjeûner car je ne me suis aperçu de rien !
A deux doigts de ne vous parler que de ce que l’on a raté
Parce que quand même, nous avons vécu plus de belles choses que d’expériences négatives et que mêmes ces dernières font partie intégrante de notre voyage et que nous les recevons comme telles. Ce dernier chapitre liste donc les découvertes de la semaine, par ordre chronologique, à l’aide de photos légendées.
Varkaus : Extraordinaire musée de la musique mécanique, avec 400 instruments exposés et beaucoup mis en fonctionnement lors de la visite guidée
Savonlinna : Château-fort construit au XVème siècle, pour protéger la Finlande qui était alors suédoise de la Russie voisine. Le château a bien résisté jusqu’en 1743 où il a été repris par les Russes.
Kerimäki : La plus grande église en bois du Monde. Elle peut accueillir 3000 personnes.
Savonlinna : Chambre d’hôtel et bateaux à quai, dont un bateau-sauna en activité
Tout près de la frontière russe : les belles couleurs de l’automne et un spot nature pour déjeûner
Kotka : Balade guidée dans la ville sur le thème des sculptures
Porvoo : Son quartier bien conservé de maisons en bois devenu piétonnier et atelier artistique, sa cathédrale, ses maisons de pêcheur au bord du fleuve, son église orthodoxe avec ses beaux dômes bleus.
Riihimäki : Musée de l’histoire du travail du verre en Finlande depuis le XVIème siècle, très explicite sur les différentes façons de façonner le matériau et bien sûr riche en expositions
Tervakoski : Joli spot du soir au bord d’un étang. Il suffisait juste de ne pas se laisser impressionner par le panneau qui, loin de limiter le stationnement invitait au contraire jusqu’à 4 véhicules de loisirs à passer la nuit
Sur la route de Tampere : Joli cimetière en bordure de lac. Notez le tag revanchard mais proprement gravé sur le marbre 😉
Tampere : Superbe et étonnant Musée Lénine (il s’était caché dans cette ville juste avant la révolution d’octobre)
Tampere : Le mélange d’industriel et de moderne en plein centre-ville, l’église orthodoxe
Tampere : La belle cathédrale aux intérieurs contemporains. La frise avec des enfants nus avait fait jaser à l’époque. La polémique va peut-être ressurgir avec l’actualité.
Tampere : Le marché couvert inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Chaleureux espaces pour déguster les produits. Nous avons testé la spécialité locale, un boudin noir au seigle servi avec du lait.
Rauma : Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, la vieille ville est la plus grande ville des pays d’Europe du Nord intégralement construite en bois. Cela représente plus de 600 maisons.
Rauma : Deux particularités à noter sur les fenêtres : 1. Les petits chiens derrière les vitres qui servaient à indiquer dans cette ville de marins si l’homme de la maison était de retour au foyer (têtes tournées vers l’intérieur) ou s’il était absent (têtes tournées vers l’extérieur). Un statut Facebook avant l’heure ? 2. Les miroirs d’observation bien utiles pour voir tout ce qui se passe dans la rue assis bien au chaud dans son fauteuil.
Et enfin Helsinki, la capitale, que comme à notre habitude nous sommes allés visiter en métro après s’être garés sur le camping municipal. Notez la belle aurore, non boréale cette fois.
L’aspect extérieur de cette église Luthérienne n’était pas très engageant, mais à l’intérieur : murs taillés dans la roche, toiture et orgue en cuivre, et cerise sur le gâteau une chorale qui s’entraînait pour le concert du soir.
Le « Monument à Sibelius » dans le parc éponyme, datant de 1967, dix ans après la mort du célèbre compositeur Finlandais. Il parait que les jours de grand vent ce grand orgue est sonore. Mais nous étions à deux doigts du calme plat…
Helsinki avec ses hauts monuments et son mélange moderne-ancien a un petit air New-Yorkais
Helsinki se parcourt aisément à pied, et cela nous convient parfaitement. Bye bye la capitale, bye bye la Finlande
C’est sur ce MS Finlandia de la compagnie Eckerö Line que nous quitterons la Finlande pour l’Estonie. De nouvelles aventures commencent !
Une fois n’est pas coutume, cet article sera rédigé comme un journal de bord, une manière de vous faire vivre notre périple au jour le jour, avec la crainte que cette forme plus conventionnelle devienne ennuyeuse. N’hésitez pas à dire « stop » ou « encore » dans les commentaires !
Mercredi
Nous sommes prêts pour la dernière étape qui nous mènera au mythique Cap Nord, le point le plus septentrional de l’Europe (ou presque – c’est une autre avancée rocheuse un peu plus loin qui détient le véritable titre), à 2 800 km en ligne droite du sud de la Norvège et 3 646 km de Paris par la route selon le GPS qui annonce 44h de trajet. Mais comme nous prenons le chemin des écoliers, nous aurons parcouru plus de 15 500 km avant d’y arriver. Loin de nous l’idée d’accomplir un exploit, c’est Roberto qui fait tout le travail.
Avant d’y arriver, nous suivons les méandres de la route au milieu de paysages désertiques. La forêt boréale a disparu, cédant la place à des couches ondulées de végétation rase et de lichens aux belles couleurs rousses, parsemées d’arbrisseaux rabougris. Nous voyons de plus en plus de rennes paître tranquillement au milieu de tout ça, nous essayons de nous arrêter quand c’est possible au bord de la route pour les photographier. A un moment, l’arrêt est même obligatoire car 2 rennes occupent le milieu de la route. Pas de problème, nous sommes ravis d’attendre pour les observer, et notre patience va être récompensée par l’arrivée de 2, 3, 4, 5 autres rennes qui vont traverser devant nous, suivis de tout le reste du troupeau. Un moment magique !
Après ce moment d’émotion nous reprenons la route. Le vent souffle de plus en plus fort et fait tanguer Roberto. Le thermomètre extérieur annonce 4 degrés. Nous arrivons enfin à notre destination. Le GPS affiche 71°10′ de latitude Nord, wouah ! La grande falaise qui surplombe de 307m la rencontre des océans Atlantique et Arctique n’est pas un lieu désert. Après le bureau de poste de 1898, un bâtiment pour recevoir les touristes a été construit en 1958 puis agrandi à plusieurs reprises. Nous sommes accueillis à l’entrée du site par Antoine, un français qui occupe ce jour-là le poste de garde. Après nous avoir prélevé le droit d’entrée, il nous invite à nous garer sur le parking principal dos au vent compte tenu du risque de bris de pare-brise par les rafales à 70km/h. Nous nous habillons chaudement pour rejoindre le centre, marchant très penchés en avant pour ne pas nous envoler. A l’intérieur c’est plus calme, même si le vent fait encore vibrer les murs. Nous visionnons un film, visitons les différentes expositions où nous apprenons tout sur la découverte et les visiteurs célèbres du site, dont Louis Philippe et le roi de Thaïlande. Nous ressortons braver les éléments pour nous faire prendre en photo devant le globe terrestre en structure métallique symbolisant le lieu. Toujours sous un vent violent à décoiffer …Claudie qui perdra un instant son bonnet avant de le retrouver miraculeusement quelque mètre plus loin, collé contre le grillage de protection de la falaise. Pour peu, il aurait fallu courir jusqu’au Pôle Nord pour le récupérer. C’est juste à 2300 km de là, comme l’indique le panneau. Après un petit en-cas à la cafet’ parmi les rares visiteurs du jour (guère plus d’une dizaine de voitures sur le parking), nous reprenons la belle route en sens inverse, sans traversée de rennes cette fois : c’était l’heure de la sieste, ils étaient tous là allongés sur le ventre à nous regarder passer. Après 2 heures de conduite, nous trouvons un joli bivouac sur un promontoire au-dessus d’un fjord. Magnifique, mais les bourrasques de vent qui sont encore bien soutenues nous font craindre une nuit agîtée, dans tous les sens du terme. Nous préférons reprendre la route et trouverons quelques kilomètres plus loin, grâce à Google Map en mode satellite, le parking d’une station de ski de fond, désert à cette époque de l’année et moins exposé au vent : nous y passerons une nuit tranquille.
Le mythique Cap Nord
Jeudi
Départ vers 9 heures du matin en direction de Karasjok, censée être le centre de toute la culture Samie. Les Samis sont un peuple autochtone de la Laponie, une grande région qui couvre plusieurs pays, de la Norvège à la Russie. Initialement nomades et animistes, ils se sont sédentarisés et sont devenus chrétiens. Ils ont eu du mal à faire reconnaître leurs droits territoriaux lors des différentes délimitations des pays sur lesquels ils vivent, mais sont maintenant à peu près reconnus et possèdent leur propre parlement et bien sûr leur drapeau. Mais nous avons été déçus par Karasjok : le musée dédié aux Samis ne nous a pas appris grand-chose de plus que ce que nous savions, à part un bonnet traditionnel dans un petit supermarché, aucun costume typique rencontré. Quant au parlement qui normalement se visite, eh bien il était fermé pour cause de Covid. Du coup nous avons repris la route plus tôt que prévu et avons filé vers la Finlande toute proche. Nous avons franchi la frontière sans aucun contrôle et avons parcouru 70 km au milieu des sapins avant de rejoindre le premier bled (une station-service et trois maisons). Nous n’avons croisé que de rares véhicules. Mieux vaut ne pas tomber en panne dans le coin ! Le ciel est couvert, la bruine trouble le repos de nos essuie-glaces. A 17h il fait si sombre que nous décidons de nous arrêter, pourtant le soleil n’est censé se coucher que 2 heures plus tard. Nous nous arrêtons cette fois au bord d’un petit étang, guidés par l’application Park4night qui recense les « spots » diurnes et/ou nocturnes officiels ou partagés par les utilisateurs.
Parlement du peuple SamiUne petite randonnée de 62,5 km ça vous dit ?
Entrée en Finlande : aucun contrôle !Le chemin démarre comme ça…
Vendredi
Au réveil, nous nous apercevons que le voltmètre de notre batterie est dans la zone orange, ce qui ne nous était pas encore arrivés jusqu’ici. Nous pouvions profiter de notre bouilloire électrique et de notre four micro-ondes sans limites, et c’était très confortable. Le problème vient du fait que nos panneaux solaires ne produisent plus d’énergie, à la fois parce que le ciel est couvert mais aussi et surtout parce qu’aux latitudes élevées où nous sommes, les rayons arrivent très tangentiellement. Heureusement, notre batterie lithium se recharge assez vite en roulant (contrairement à une batterie au plomb), ce qui, associé à un usage exclusif de la plaque de cuisson gasoil pour la cuisine, nous permet de rester en autonomie et donc de ne pas avoir à stationner dans les campings la nuit pour nous brancher sur le réseau électrique. Encore faut-il rouler, mais ça, ça n’est pas vraiment un problème !
Nous reprenons donc le volant jusqu’au village de Siida (s’il n’est pas passé par nous, nous serons passé par lui 😉) tenter un nouveau centre dédié aux Samis mais là c’est carrément fermé, merci des Samis ! Nous laissons Roberto sur le parking et allons à pied visiter la petite ville voisine, Inari, qui nous fait penser à une station de sports d’hivers en hors saison : hôtels, magasins de souvenirs et boutiques organisant divers sports et « safaris » sur neige sont aussi nombreux que peu achalandés. Nous aurions pu louer un canoé pour naviguer sur le grand lac, mais la grisaille et la bruine toujours présentes nous en ont dissuadé. Quoi qu’il en soit, nous aurons bien marché et ça fait du bien de se dépenser.
La boutique où l’on « shop » le Siida
Un petit safari en hydravion ?
L‘étape suivante, c’est la mine d’or de Tankavaara. Une ancienne mine en fait où toutes les installations anciennes sont encore présentes, réhabilitée pour la visite au public. Basse saison oblige, nous sommes presque seuls pour la visite, et heure tardive oblige (nous sommes arrivés à 15h et en Scandinavie, presque tout ferme à 16h !) nous n’aurons pas le temps de chercher nous-mêmes nos pépites au bord de la rivière, une des activités-phares du site. Nous observons tout de même les derniers visiteurs en action et attendons le grand cri de joie qui ne vient pas. Il reste amusant de se balader dans ce décor de western, de traverser les baraquements des anciens chercheurs qui vivaient dans des conditions assez rudes (je serais orpailleur, j’irais plutôt en Guyane…), de photographier des rennes qui flânent entre les maisons. Le petit musée nous décrit la vie de l’époque, l’état de la recherche d’or dans le monde, nous montre grandeur nature les plus grosses pépites retrouvées et nous apprend tout sur les concours d’orpaillage dans le monde, dont nous ignorions l’existence. Mais c’est d’ores et déjà l’heure de repartir car tout ferme et, après un petit chocolat chaud dans notre cocon roulant, nous reprenons la route pour nous poser de nouveau au bord d’un petit lac. Ce qui devrait encore arriver souvent, car 25% de la surface de la Finlande est constituée d’eau. 188 000 lacs je crois !
L’entrée de la mine et son décor de far westUne curieuse maison en bouteilles de verreUn chercheur d’or …en bronze !
Des orpailleurs en herbe sans enthousiasmeet son intérieur psychédéliquePile, 2 rennes ! (ça vous rappelle pas un chanteur de blues ça ?)Médailles de concours d’orpaillage françaisLa plus grosse pépite alluviale jamais trouvée. C’est bien sûr une reproduction, les 72 Kg de l’originale ont été fondus depuis longtemps
Un petit coin sympathique pour passer la nuit
Samedi
Malgré le soleil au réveil, je vois bien que Claudie fait triste mine de ne pas avoir trouvé sa pépite la veille, alors nous nous dirigeons vers un nouveau gisement, d’améthyste celui-là, le seul d’Europe à Piyä-Luostontie. D’abord la visite se mérite, car une fois arrivés au parking, il nous faut encore marcher 2,5 km le long d’une piste de ski de fond dans la forêt avant d’arriver à l’exploitation. C’est une petite entreprise à taille humaine (9 salariés) qui n’exporte pas de produit brut, pour cause de concurrence déloyale (climat, salaires, etc.) avec d’autres pays comme le Brésil ou le Sri Lanka. Elle n’extrait que ce qu’elle peut vendre en produits finis dans les boutiques que la région, soit 200 à 600 kg de minéraux par an. Ce travail n’est possible que les mois d’été, mais la visite des installations a été mise en place à l’année pour assurer un minimum de revenus. C’est encore un Français, que nous avons reconnu grâce à son accent, qui nous accueille et nous explique tout le processus, les particularités de l’améthyste finlandaise qui est beaucoup plus ancienne que celle des autres pays. Après la théorie la pratique, nous voici armés d’une petite pioche et d’un tamis et partons creuser dans une petite carrière. La règle est simple, nous pourrons ramener avec nous une seule pierre, du moment qu’elle tient dans une main fermée. Plein d’espoir, nous creusons en écarquillant les yeux pour déceler le moindre éclat. Et nous trouvons !
L’entrée de la mine, qui n’en paye pasAprès un petit topo on choisit ses outilsClaudie se donne à fondDe mon côté je trouve d’abord ça…
C’est par là que l’on descend…et tout le monde se met à creuseret remplit vite sa gamelle (1)Puis enfin le gros lot ! (2)
De toutes façons dans la montagne, des cailloux y en a plein ! (1) ça c’est la récolte excédentaire de tous les participants (2) celle-là a été photographiée au musée…
Après le retour par le même chemin, nous partons vers Rovaniemi à la recherche d’une autre pépite : une laverie automatique. Si vous suivez bien le blog, vous savez déjà qu’il s’agit d’une perle rare dans les pays nordiques. Et nous trouvons la crème des laveries : salon d’attente douillet avec peaux de bêtes sur les canapés, boissons chaudes à volonté avec même caramels mous et petits gâteaux offerts. De quoi faire une bonne pause pendant que le linge tourne. La nuit est presque tombée quand nous sortons, nous cherchons sur Google Map un petit espace de verdure pas loin du centre commercial et nous nous y installons.
L’Arctic Laundry de Rovaniemi
Dimanche
Cette fois c’est dans le brouillard que nous nous réveillons. Tant pis, ça fera une ambiance hivernale pour les photos de notre prochaine visite : le village du Père Noël. Car oui c’est bien à quelques kilomètres au nord de Rovaniemi, capitale de la Laponie, pile sur le cercle polaire que le Père-Noël a ses bureaux. Nous l’avons même rencontré et avons discuté un peu avec lui, mais nous nous sommes épargnés le ridicule de la photo, qui était payante de toutes façons. Eh oui ma pauv’dame, c’est plus c’que c’était ! En fait, basse saison oblige, l’activité du village était au minimum : restaurants fermés, bureau de poste fermé (oui oui celui où arrivent vos lettres), parc d’attraction fermé et enclos des rennes fermé. Dommage car nous aurions bien salué les neuf rennes qui traînent le traîneau du Père-Noël lorsque c’est le grand jour, ou bien les six qui traînent sa voiture de fonction les autres jours, oui vous savez, la petite six-rennes… Il ne nous restait plus qu’à déambuler dans les boutiques de souvenirs. Je n’ai pas voulu tester le chocolat noir au poisson séché, mais Claudie a craqué pour un magnifique pull.
Le village du Père-Noël où l’on peut même le rencontrer (enfin le vrai je veux dire)
On y trouve le bureau de poste (fermé le dimanche)Et voilà le bureau du Père-Noël
et la fameuse voiture de fonction (voir le texte)pile au niveau du cercle polaire arctique
L‘après-midi a été plus culturel, avec la visite de l’Arktikum, musée dédié aux populations et aux problématiques de la région arctique. Vaste sujet, si l’on peut dire, qui comme toujours est impossible à résumer en quelques phrases. Mais pour les passionnés, le site est présenté sur ce lien.
Nous ressortons pour rafraîchir notre cerveau en ébullition et reprenons la route vers la petite ville de Ranua. Nous trouvons refuge pour la nuit sur un petit parking en retrait d’une route secondaire. Ce ne devrait pas être trop bruyant pour la nuit.
Lundi
L‘aurore, non boréale cette fois, éclaire magnifiquement un ciel matinal sans nuage. La contrepartie est qu’il ne fait que 3° dehors, mais cela devrait s’arranger. Ceci se confirme 2 heures de route plus loin, alors que nous faisons étape sur le port de plaisance d’Oulu, 4ème ville de Finlande qui ne parait pourtant pas si grande. Nous visitons le marché couvert près du port, puis flânons dans les rues piétonnes du centre-ville. Elles ne sont pas très fréquentées car presque tout le monde se réfugie dans les vastes centres commerciaux qui les bordent. Nous voulions visiter la cathédrale orthodoxe, mais Google nous apprend qu’elle n’ouvre que 2 ou 3 jours par semaine, de 12h à 13h, et pas avant mercredi en tout cas. Un beau métier que celui de prêtre orthodoxe ! La ville est bordée de petites îles que l’on rejoint par des passerelles, à pied, à vélo ou en ski de fond selon la saison, voire même en circulant directement sur la mer gelée en plein hiver. Oulu est d’ailleurs la ville de Finlande la plus équipée en pistes cyclables, 875 km au total, ce qui est beaucoup sachant qu’elles seront utilisées pendant les longues périodes d’hiver. Et aucun des vélos que nous avons croisés n’avait d’assistance électrique : de vrais sportifs ces Finnois ! La température avoisinant vers midi les 12° c’est par la passerelle que nous rejoignons la petite île en face du port. D’abord pour une pause restauration dans une ancienne fabrique de goudron de pin pour le calfatage de bateaux. Sauté de renne et filets de truite polaire au menu, accompagnés de bières locales. Ensuite pour une agréable balade autour de l’île le long d’un sentier agrémenté d’œuvres d’art, se résumant parfois à un simple titre attribué à un décor naturel.
Statues devant le marché et en centre-ville
Boulangerie du marché : pains appétissants
Ceux-là sont faits pour les sandwiches ou tartines
Restauration finnoise traditionnelle
« L »origine des saisons »
« Fleurs étranges »
Alors celle-là elle n’avait pas de titre, je la baptise donc « Macronade ». Pourquoi ? Eh bien parce qu’il suffit de traverser la rue pour trouver du bouleau…
Nous conduisons ensuite Roberto (ou l’inverse) jusqu’à un hypermarché. A chaque arrivée dans un nouveau pays, nous adorons parcourir les rayons de ces magasins, toujours représentatifs des coutumes locales. Grand choix de crosses de street-hockey, de cagoules en mérinos type GIGN, de sauces en tubes et de fromages en packs 2 kg, et à l’inverse absence totale de lait longue conservation : aucun doute, nous ne sommes pas en France.
Curiosités des supermarchés finnois. A votre avis, que contiennent les tubes avec des bateaux ?
Après avoir « rempli » notre caddie (à la mesure de nos petits placards et de notre modeste frigo) nous repartons vers le Sud pour faire halte dans une forêt au bord d’un lac. Des jeunes viendront planter leur tente au bord de l’eau un peu plus tard mais seront d’une discrétion parfaite. Là aussi c’est sûr, nous ne sommes pas en France !
Spot du soir au bord d’un petit lac
Mardi
Nous avons avant notre prochain point de chute deux bonnes heures de route, que nous avons le plaisir de parcourir sous le soleil. En fait « sous » est inapproprié car à notre latitude, même vers midi le soleil reste plus près de l’horizon que du zénith. Ça a l’avantage de donner de jolis éclairages. Les sous-bois des forêts qui bordent la route sont plus lumineux que leurs lisières, le givre sur les terres fraîchement retournées les fait changer de couleur au fur et à mesure de notre avancée. Nous arrivons à Kuopio, bourgade de 120 000 habitants, capitale de – ne riez pas – la Savonie du Nord. Après une pause déjeuner à bord avec au menu beignets de poisson, coquillettes et baies locales (myrtilles et platebières, sorte de framboises de couleur orange), nous sommes allés visiter le musée de l’église orthodoxe. Une bonne partie de sa collection vient de la province voisine annexée par les Russes en 1944. Les Finlandais ont ainsi pu sauvegarder leurs biens religieux les plus précieux, des icônes principalement. Après cela nous sommes allés nous garer près du lac pour une belle promenade dans un environnement multicolore automnal, accompagnés de joggeurs, de promeneurs de chiens courts sur pattes (mais comment font-ils dans la poudreuse ?) et d’adeptes de marche nordique (c’est comme le ski de fond mais sans ski ni neige…). Puis dîner tranquille à contempler l’eau devant nous où rien ne passe malgré les multiples embarcations en attente sur la berge, à se demander si elles ne sortent qu’en juillet août.
Oeuvres d’art du musée de l’église orthodoxe de Kuopio
Mercredi
Les plus attentifs d’entre vous auront sans doute remarqué que la semaine a commencé un mercredi et se termine un mercredi. Eh oui c’est ça la vie de retraités, les semaines de 8 jours qui commencent n’importe quand ! Nous sommes toujours à Kuopio et l’abordons cette fois par son grand marché central. En fait, je ne sais pas si c’est la place qui est grande ou si ce sont les occupants qui sont vraiment trop peu nombreux, mais ça donne une impression de vide. Nous faisons vite le tour des marchands de primeurs et d’accessoires anti-froid en laine bouillie avant de découvrir un petit marché couvert et d’y pénétrer. Comme pour celui d’Oulu, l’ambiance est sympathique et chaleureuse avec des petites tables où l’on peut déguster directement ce que l’on vient d’acheter aux boutiques locales. Nous y avons pris un petit café (plus pour moi, je l’avoue, une tarte aux mustikka – myrtilles comme le nom ne l’indique) tout en discutant du saumon cuit au feu de bois et des petites tartelettes typiques (karjalanpiirakka) que nous venions d’acheter et de la spécialité locale (kalakukko – sorte de chausson au poisson et au porc salés) que nous avons préféré ne pas acheter tant les commentaires défavorables sont nombreux. Ces produits sont très bien décrits ici, je vous laisse la lecture.
Après cette pause agréable, nous traversons quelques artères du centre-ville bordées d’imposantes maisons en bois, « comme en Russie » dit Claudie qui y est allée, pour une petite visite de la cathédrale. L’intérieur est aussi sommairement décoré que l’extérieur, ce qui est habituel dans la religion luthérienne. En outre, une conférence se prépare manifestement, aussi nous ne restons pas bien longtemps dans les lieux. Nous rejoignons notre véhicule préféré en longeant les quais où sont amarrés de vieux bateaux, à vapeur pour certain, qui sillonnent le lac chargés de touristes à la belle saison. Bah, il nous suffit de revenir dans 10 mois ! Avant de quitter la ville, nous profitons des douches publiques du terrain de tennis près duquel nous sommes garés. Si la douche de Roberto est parfaitement fonctionnelle, il est parfois agréable de profiter ailleurs d’une eau en quantité moins limitée dans un espace bien plus grand que notre unique mètre carré. Et puis se savonner en Savonie, c’était incontournable !
Kuopio, ses marchés ouverts ou couverts, sa cathédrale luthérienne, une école pendant la récré
Le long des rues ou des quais à Kuopio
Et voilà cette semaine de 8 jours qui s’achève. J’espère que mon journal de bord vous aura plu. Vous trouverez ci-dessous les liens habituels pour déposer de bienvenus commentaires ou pour afficher notre parcours actualisé.
Sans aucunement être monotones, certaines observations se répètent au cours de notre voyage et attirent inévitablement notre attention. Voici l’occasion d’en rassembler ici quelques-unes.
Paysages grandioses à gogo
La route est un émerveillement permanent. Nous traversons régulièrement des paysages magnifiques, qu’il n’est pas souvent facile de prendre en photo car on ne peut s’arrêter à tout moment faute de risquer le carambolage derrière nous ou le couchage de Roberto sur le flanc en raison des accotements « non stabilisés » comme ils disent. Voilà pourquoi vous verrez plus souvent des villes, plus enclines à poser sagement devant nos objectifs. Mais nous avons tout de même pu capturer de beaux paysages, que nous vous livrons ici.
Tunnels à gogo
Il n’est pas rare que sur certaines routes on passe la moitié de son temps dans les tunnels. C’est même quelquefois frustrant de voir un joli paysage s’interrompre toutes les dix minutes. Et ce ne sont pas de petits tunnels. Déjà à Stavanger, nous avions, après un tunnel « classique » de 6,5 Km, enchaîné de suite avec un tunnel sous-marin de 14,5 Km, plus long que celui du Mont-Blanc. Assez impressionnant car au début on ne fait que descendre pendant plusieurs kilomètres. Mais deux jours plus tard, nous avons parcouru sans le savoir le tunnel routier le plus long du monde, s’étirant sur pas moins de 24,5 Km. Laerdal de son petit nom. Inutile de vous dire que l’on est content de revoir le jour à la sortie. L’avantage avec Roberto, c’est que nous aurions pu nous faire un petit café pendant le trajet. Il faut ajouter que les tunnels en Norvège n’ont pas de parois régulières comme les nôtres. Ils donnent l’impression d’avoir été taillés à la main. L’éclairage est souvent à minima. Parfois les parois sont légèrement peintes jusqu’à mi-hauteur, ce qui donne l’impression de circuler dans un glacier. Mais la plupart du temps c’est de la roche brute et sombre. Pour tromper l’ennui dans ces longs tunnels, souvent une zone éclairée différemment (ou tout court) marque le milieu du tunnel ou chaque étape de 5 Km. Mais le plus perturbé dans l’affaire, c’est notre GPS qui finit volontiers par abandonner lors des plus longs trajets, sans même reprendre à la sortie. Je suis sûr que s’il pouvait soupirer et hausser les épaules, il le ferait !
Façades multicolores à gogo
Dire que nous avions dû faire un gros détour à pied à Oslo pour trouver les deux seules rues encore composées de ces vieilles maisons colorées en bois. C’était sans imaginer que par la suite la plupart des villes que nous visiterons comporteront au minimum tout un quartier historique empli de ces seules maisons, voire la totalité d’un village dans certains endroits. C’est un régal pour les yeux, notre seul regret étant que le soleil ne soit pas toujours présent pour sublimer les couleurs de ces façades.
Églises en bois debout à gogo
Nous sommes en plein dans la région et elles sont effectivement légion. Elles datent du XIIe ou XIIIe siècle, vers la fin de la période Viking, un peuple qui maîtrisait la construction en bois si l’on en juge par les bateaux dessinés par Uderzo. Ceux qui les ont christianisés leur ont demandé de construire plein d’églises d’un coup, des églises qui résistaient aux tempêtes qui plus est, alors ils ne se sont pas privés. Il en existait plus de 2000 à l’époque, il en subsiste 28 aujourd’hui. Chaque étage est constitué de piliers d’angle reliés par des poutres, lesquelles supportent d’épaisses planches verticales, d’où le nom. La patine du bois permet de mesurer les années d’intempéries de toutes sortes.
Toits végétalisés à gogo
Peu aperçus en Suède, ils sont de l’ordre de la banalité en Norvège. Recouverts de mousse luisante comme de sapins de noël, d’herbes folles comme de longs cheveux bien peignés, ils intègrent magnifiquement les maisons qui les arborent (c’est le cas de le dire) dans le paysage, surtout quand tous les voisins s’y mettent. Allez, en voici quelques-uns : le grand touffu, le petit joufflu, le grand ridé, le mont pelé, ça vous rappelle sûrement un truc.
Décorations kitsch à gogo
Les norvégiens aiment bien placer tout un tas de bricoles derrière leurs fenêtres, que celles-ci donnent sur la rue ou non. Ils aiment tout autant installer dans leur jardin des statuettes en tout genre, de vieux vélos munis d’un pot de fleurs sur le porte-bagages. Ils aiment aussi décorer leurs boîtes aux lettres et, très nationalistes, orner leurs maisons d’un drapeau. Au moins quand on passe on est sûr de ne pas s’être trompé de pays !
Marches à gogo
Si nous marchons facilement des kilomètres en ville, nous nous lançons plus rarement sur les chemins de randonnées. Mais celle-là était incontournable. Nous avons même fait un bon détour dont un long tunnel sous-marin aller-retour pour y aller. Je parle de l’ascension de la falaise de Preikestolen. Elle se fait par un sentier de 4 kilomètres, soit environ 2 heures pour s’élever d’environ 500m. C’est assez raide, et surtout une bonne partie de la balade est constituée de marches taillées dans la roche avec des hauteurs très inégales qui limitent la régularité des pas. De temps en temps on se repose en traversant des tourbières sur de petites passerelles en bois qui nous ont beaucoup rappelé St Pierre et Miquelon. Et puis les marches reprennent, jusqu’à la dernière aux parois on ne peut plus verticales qui donne enfin la vue sur le fjord 604m plus bas. L’effet wouah est garanti.
L’ascension laborieuse
Mais la récompense au sommet !Et quelle vue de là-haut !
La grande marche vue du dessus. Vous voyez comme moi la fissure ???
Animaux sur la route à gogo
Plus nous allons vers le nord, plus il faut faire attention aux animaux qui traversent ou s’installent volontiers sur la route. Les panneaux mettant en garde contre ces incursions sont presque aussi fréquents que ceux annonçant des virages. Tout spécialement ceux annonçant des traversées de rennes, particulièrement frustrants parce que jusqu’ici nous n’en voyions jamais, du moins ailleurs que dans un zoo ou dans notre assiette. Mais nos voeux ont été exaucés il y a quelques jours lorsque nous avons aperçu un petit troupeau broutant le bitume – ou donnant cette impression – à une centaine de mètres devant le capot de Roberto. Personne derrière nous heureusement. Nous avons pu approcher lentement sans trop les effrayer et sortir les smartphones à temps.
Visites à gogo
Ce dernier chapitre est un peu fourre-tout, certes, mais ces visites jalonnent notre voyage. Elles n’ont pas toujours de rapport entre elles, alors je vous les livre comme ça, dans un ordre plutôt chronologique. Bonne balade !
Stavanger, son musée de la conserverie (fermé) et ses maisons de pêcheurs devenues chic
Mélange de moderne et d’ancien sur le port de StavangerMusée norvégien de la conserve…Les bars en terrasse équipés pour le froid
Les maisons des pêcheurs sont devenues très recherchées…malheureusement fermé le jour de notre passage !Un food-truck qui doit servir des hamburgers au saumon
Bergen, et ses entrepôts en bois du XIIIème inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco
Il s’agit des dix dernières maisons ayant résisté…Le quartier du vieux port lui aussi est renommé
…aux multiples incendies de la villeLe port accueille tout de même des bateaux modernes
Flåm, son étrange bateau de croisière au fond du fjord et son petit train aux 20 tunnels
Le grand et le petit
Restaurant viking
Arborisculpture
Ce train est entré en gare, au sens propre,20km sur 900m de dénivelée, la voie la plus raide du monde sur rails classiquesForcément des vues spectaculaires. Voyez-vous les 3 niveaux de voie ferrée et la route en virages que n’aurait pas aimé Roberto ?
Mais nous avons préféré prendre celui-là !20 tunnels dont 18 creusés à la main (1 mois de travail par mètre !)Le train s’arrête à plusieurs reprises pour laisser apprécier le paysage. Ce n’est pourtant pas qu’un train touristique, il fait le lien avec la gare voisine
Laerdal, ses vieilles maisons et son centre du saumon norvégien
Tiens, des maisons grises, ça change…Un vieil hôtel de charme
Bon, il y a aussi des rouges, peuvent pas s’empêcher !dans un quartier pas tout neuf
Les saumons abondent paraît-il dans beaucoup de rivières norvégiennes, mais comme nous ne sommes adeptes ni de la baignade en eau glacée ni de la pêche à la ligne, nous n’avons pas pu vérifier. Nous sommes seulement allés en rencontrer dans un centre qui, grâce à des échelles à saumons judicieusement placées au bord d’une rivière, détourne quelques spécimens de leur chemin montant sablonneux et malaisé. Ils arrivent ainsi dans un pseudo bras de la rivière, alimenté par celle-ci, dont l’une des rives est vitrée ce qui nous permet accessoirement de les apercevoir. L’objectif principal est cependant de vérifier qu’ils sont en bonne santé et de garder les femelles pour récupérer le frai le moment opportun afin de constituer un stock d’alevins. En effet, l’espèce est actuellement victime d’un parasite qui, contrairement au coronavirus, tue principalement les sujets jeunes. Pour assurer le maintien de l’espèce, la seule solution trouvée en cas de contamination d’une rivière est de balancer de la roténone, ce qui tue tous les poissons. Il n’y a plus qu’à remettre les alevins que l’on avait mis de côté, d’où l’intérêt du centre.
Lillehammer, la ville olympique mais pas que
Les pistes de saut sont encore actives depuis 1994, enfin pas le jour où nous y étions !Lillehammer a aussi un beau musée d’art, avec des
Faute de skieurs, nous nous sommes rabattus sur le musée consacré à l’histoire olympique de la Norvègepeintures locales hyper-réalistes,
Mais aussi des oeuvres modernes et celles des célébrités du pays, Frits Thaulow et Edvard Munch
La mine de cuivre de Roros
Elle n’est plus en activité depuis 1974, mais les
bâtiments servent encore pour expliquer le processus
Tronheim, ses maisons sur pilotis, sa cathédrale
Saltfjellet, où l’on franchit le cercle polaire
66°33 de latitude nord mais seulement 4° C de température extérieure. Plus l’on monte plus ça baisse !
En attendant Bodø…
…nous sommes allés observer le « Saltstraumen » (ruisseau salé en Norvégien) un courant de marée qui se forme dans un chenal entre 2 îles, paraît-il impressionnant, pouvant circuler jusqu’à 20 noeuds. Bien que nous ayons attendu le meilleur moment (la marée haute), ni nous ni la mouette (terme générique) n’avons été impressionnés. C’est peut-être la basse saison… Il ne nous restait plus qu’à rejoindre Bødo, notre port d’embarquement pour les Iles Lofoten, bien plus joli.
J’écris maintenant ces lignes dans le ferry qui nous transporte vers les îles Lofoten. Ça va nous changer des Caraïbes, tiens !
Amis cruciverbistes vous n’allez pas être déçus. Ou peut-être si, c’est selon. Les paragraphes de cet article sont pour une fois rédigés à la manière de définitions de mot croisés, mais généralement assez tordues, vous me connaissez. C’est pourquoi j’ai qualifié l’article de PTHD, soit « Pas Très Hautes Définitions ». Et encore, vous avez échappé au pire, j’avais imaginé initialement le titre « Des messages avec définitions »… Allez, commençons !
a) beautés nordiques (en 6 lettres)
Attention de ne pas se laisser influencer par la photo de gauche, une des charmantes sculptures qui parsèment les rues de la capitale de la Norvège, où nous sommes depuis hier soir. En effet, la photo est trompeuse, les vraies norvégiennes ne sont pas si bronzées, enfin celle-là oui, mais d’une autre façon. Depuis que nous avons quitté Göteborg et commencé à remonter la côte Ouest de la Suède, puis celle de la Norvège, les paysages ont bien changé. Les lacs, les forêts de pins et les terres agricoles ont fait place à de profondes criques bordées de falaises gazonnées et de roches granitiques. C’est bien des fjords dont nous parlons, ces profondes vallées d’origine glaciaire envahies par la mer, pas spécifiques des pays scandinaves, mais c’est quand même la Norvège qui en compte le plus.
Ci-dessus et ci-dessous : fjords de Marstrand et Fjällbacka (Suède)
b) dévorateurs désordonnés (en 11 lettres)
Quoi ? Vous ne connaissez pas les dévorateurs désordonnés ? Ils étaient pourtant une vingtaine dans ce grand espace naturel de la côte ouest de la Suède, de qualité et de taille très variables, mais il en faut pour tous les goûts. En réordonnant les lettres vous retrouverez enfin ces œuvres d’art que vous cherchiez (oui c’est bien l’anagramme de dévorateurs, vérifiez si vous voulez). Ce qui est intéressant ici, c’est la dispersion de ces sculptures dans un espace de huit hectares connu jusqu’ici pour héberger des reliques de l’âge de pierre et des tombes âgées de 2000 ans. Certaines de ces oeuvres sont visibles de loin, d’autres ne sont aperçues qu’au dernier moment, au détour d’un chemin. Après, on ne les aime pas forcément toutes, mais l’art c’est l’art. C’est à Pilane en Suède, et si vous voulez en savoir plus, c’est ici.
c) polémiques sur le net mais mythologiques à Oslo (en 6 lettres)
Selon la définition, c’est un individu bête et méchant qui aime générer des polémiques quel que soit le sujet de conversation. Avouez que sur le net vous en avez rencontré en grand nombre depuis le printemps dernier, des admirateurs de professeurs marseillais aux vaccinophobes convaincus en passant par les adeptes de la théorie du « grand reset ». La Scandinavie n’est sans doute pas épargnée par le phénomène mais c’est certainement beaucoup plus rare que chez nous, culture oblige. Et c’est peut-être parce eux les connaissent bien, les trolls, ces génies plus ou moins malfaisants qui sévissent exclusivement la nuit. Parce qu’ils sont nés là-bas. Mais à l’inverse des parasites des réseaux sociaux, je trouve les trolls scandinaves plutôt sympathiques.
d) buanderies québecoises (en 7 lettres)
Parlons un peu d’une partie triviale de notre vanlife : le lavage du linge. Nous avions bien sûr dans notre projet initial exploré les différentes possibilités. Dont celle d’embarquer une mini-machine. Mais à moins de se limiter au lavage des sous-vêtements, ces machines de 1 à 3 Kg de linge restent encombrantes, peu pratiques d’emploi (la vidange est le plus souvent manuelle par exemple), fragiles et bruyantes. Sans compter qu’elles ne sèchent pas et que nous n’avons pas envie de transformer l’intérieur de notre fourgon en étendoir géant. Nous avons finalement opté pour les laveries automatiques, choix qui s’est avéré très satisfaisant jusqu’ici. Mais depuis la Suède, ces établissements se font rares, le linge étant traditionnellement lavé là-bas, en dehors des maisons individuelles, dans les buanderies collectives des immeubles qui en possèdent tous une. Ça se présente mieux depuis que nous sommes arrivés en Norvège, puisque la seule ville d’Oslo en héberge au moins quatre. Pourvu que ça dure !
Et là où dans la plupart des laveries non scandinaves on utilise des pièces pour lancer les machines ou les séchoirs, ici rien de tout ça. Nous n’avons d’ailleurs fait aucun change ni utilisé d’espèces depuis la Suède. Tout se fait soit par carte bancaire, soit comme ici à Oslo à l’aide d’une application. Il suffit de renseigner le numéro de sa machine et de faire ok. C’est beau le progrès !
e) symboles de la France à Oslo (en 10 lettres)
Juste devant le parlement norvégien, en plein cœur de la capitale, cet ensemble de trois petits bâtiments bleu, blanc et rouge attire notre attention, d’autant qu’ils sont surmontés respectivement des inscriptions « liberté », « égalité » et fraternité. En y pénétrant, on peut même y entendre De Gaulle ou la Marseillaise et même s’asseoir sur un trône de la République. Une rapide recherche sur le net nous apprend que ces sanisettes – mais oui vous ne rêvez pas – ont été offertes par la France à la Norvège pour célébrer le centenaire de son indépendance (d’avec la Suède) en 1905. Ça a fait polémique sur le moment, beaucoup auraient peut-être préféré un truc du genre la grande statue à l’entrée du port de New York, mais ça s’est calmé depuis que le norvégien initiateur du projet a expliqué que c’était tout à l’honneur de la France qui avait ainsi donné au pays deux de ses plus grandes inventions : la constitution (celle de la Norvège s’en est largement inspirée) et les toilettes publiques. Cocorico ! D’autres merveilles osloïtes suivent en photo.
Sanisettes françaises près du parlement, dans le centre d’OsloLe Parlement Norvégien
Le palais royal
La garde prête à être relevée
La bibliothèque et l’opéraSouvenirs nordiquesEglise médiévale en bois « debout »Que regardent des statues devant un musée d’Oslo ?Plus de 200 statues
au toit tout en marbre,Street artA l’intérieur aussi c’est du boisLe Pôle Sud, qu’ils ont atteint les premiers en 1911dans le Parc Vigelen
sur lequel on peut marcherMouette (terme générique…)La Cène, au fondA l’aide du Fram, le navire le plus solide au monde (en 1911)par l’artiste éponyme
f) 2 quatrains sur 2 rimes embrassées et 2 tercets (en 6 lettres)
Dans un article précédent, je vous avais conté l’une de nos mésaventures à la manière d’Andersen. Je vous la fais cette fois à la manière de Rimbaud, ou plutôt Rambo devrais-je dire tellement le style est archaïque. Un essuyage de plâtres qui date du début de notre voyage, et dont nous n’avions pas jugé utile de parler. Maintenant que notre fierté est ravalée, avec un zeste de poésie et une dose d’humour, je vous livre ce sonnet. Avec l’original, car ça fait du bien de ressortir les classiques en cette période de rentrée scolaire.
Le baptême du van
C’est un parking en dur tout près d’un groupe scolaire Et d’une route nationale, tout sauf un spot nature. Ils sont arrêtés là sur un coup de colère, Après une dispute à propos d’un vieux mur.
Ils s’étaient engagés dans une ville médiévale Avec leur fourgon bleu tout juste réceptionné. L’étroitesse des ruelles arrêta leur cavale Le GPS pourtant n’avait rien mentionné.
Demi-tour impossible, il fallut reculer Eviter tant le mur que l’auto qui montait Et devinez la suite, l’auto gagna c’est moche
Le fourgon est donc là dormant sur ce parking Rêvant peut-être à la pelouse d’un camping Tranquille. Il a deux trous bleus au côté gauche.
JM Rambo (2021)
Le dormeur du val
C’est un trou de verdure où chante une rivière, Accrochant follement aux herbes des haillons D’argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud (1870)
Nous venons d’arriver à l’extrême Sud de la Norvège, sur la péninsule de Lindesnes. Comme l’indique la pancarte, il ne nous reste plus que 2518 Km avant de rejoindre le Cap Nord, une bagatelle !
Du haut du phare le spectacle est magnifique, et nous n’en sommes qu’au début. Merci de nous suivre, nous vous ferons volontiers partager la suite. N’hésitez pas non plus à commenter, cela fait plaisir de savoir que l’on est suivi 🙂
Mais quelle est donc cette écume mousseuse au bord de cet étang ? Pour en savoir plus, il faut évidemment s’approcher de plus près…
Eh bien on dirait qu’une véritable bataille de polochons vient de se dérouler ici. Cette écume bizarre est bien constituée de plumes, probablement celles perdues par les volatiles qui colonisent en nombre cette zone de l’étang. Simple renouvellement estival ou mue nuptiale, difficile à dire. Quant à l’espèce en question, ni Claudie ni moi n’étant bien forts en noms d’oiseaux, nous attendrons que les spécialistes le disent (d’eider bien sûr… Oui je sais ça ne casse pas trois pattes à un canard).
Le marché du jour
Il y a des trucs bizarres dans les magasins, c’est sûr.
Déjà l’absence de yaourts en pots individuels nous pose problème, nous devons nous contenter des briques d’un litre forcément assez liquides. Depuis notre arrivée en Suède, nous n’avons encore pas trouvé de lait longue conservation et devons acheter du lait frais, et donc forcément nous approvisionner à flux tendu.
Nous sommes très peu consommateurs de sauces, mais là par contre le choix est gigantesque, avec notamment des rayons entiers de sauces en tubes, comme pour la mayonnaise chez nous. Et tout ça dans un rayon intitulé trompeusement « kaviar ». A craindre qu’ils ne montent leur mayonnaise avec des œufs …d’esturgeons !
Les crevettes sont en vrac dans des frigos bahuts. Mais le pire c’est peut-être ces choses douteuses qui flottent dans on ne sait quoi comme ces aliens orangés ou ces gros cornichons jaunes, à prendre en seau complet ou au détail. D’ailleurs la confiture aussi se conditionne en seau ou en boudins souples.
Enfin, les confiseries sont particulièrement abondantes. Les Suédois en sont parait-il les premiers consommateurs en Europe. Pour autant, le rayon le plus coloré n’est pas celui des bonbons mais plutôt celui des fruits, particulièrment bien mis en valeur par des miroirs, comme vous pourrez en juger sur la photo ci-dessous.
Un beau jour à Stockholm
Il ne faut pas croire, le soleil n’est caché en moyenne que 13 jours au mois d’août à Stockholm. Notre séjour dans cette ville a été conforme aux statistiques : une première journée très ensoleillé et une seconde avec de la grisaille et parfois des averses. La capitale est vraiment agréable, très aérée avec sa multitude d’îles qui communiquent par des ponts ou des ferries, lesquels se prennent comme on prendrait un bus (le ticket fait la correspondance avec le métro par exemple). Nous avons joué les touristes classiques. Le récit de nos visites est en photos. Deux attractions font l’objet de chapitres séparés.
Ce n’était pas son jour
Le Vasa avait coulé dans le port de Stockholm 20 minutes après sa mise à l’eau en l’an 1628. Ce navire de guerre devait être à la hauteur de son commanditaire Roi Gustave II Adolphe : richement décoré, richement armé, plus haut que large pour être rapide et efficace. Avec sans doute un peu trop de tout ça, il a perdu l’équilibre à la première brise, s’est couché sur le côté et a sombré en quelques minutes.
Il est resté au fond du port pendant 333 ans avant que l’on réussisse enfin à trouver la technique pour le renflouer. Mais aussi pour le conserver. Il a encore fallu 17 ans d’arrosage au polyéthylène glycol pour que le bois finisse par trouver une certaine solidité et que l’épave puisse enfin être exposée au public. Mais grâce à tous ces efforts, c’est une merveille qui s’offre à nous, unique en son genre. 95% du bateau est d’origine. Difficile de croire quand on voit cette masse impressionnante devant nous, avec tous ces détails dans les sculptures que tout cela est resté plus de trois siècles sous l’eau.
Le vrai Vasa… tel que sauvé des eaux
…et sa maquette au 1/10 avec les couleurs originales
Les ABBA-jours heureux
Le groupe suédois le plus célèbre bénéficie d’un musée dans Stockholm depuis 2013. On y apprend tout sur l’histoire de leur formation, concrétisée en 1970, leur carrière fabuleuse pendant seize années où ils ont vendu plus de 160 millions de disques avant de se séparer en 1986 et de mener chacun une carrière solo. Mais le phénomène ABBA ne s’éteint pas pour autant, de nombreux groupes le font revivre, la comédie musicale puis le film Mamma Mia relancent les ventes. Un projet de spectacle avec les hologrammes des artistes est en cours. Le plus étonnant c’est que le site qui est dédié à ce projet vient tout juste de sortir, pile le lendemain de notre visite. Nous avons peut-être déclenché un truc en faisant une fausse manip sur nos audioguides ? Le lien pour les fans : https://abbavoyage.com/
Deux jours plus tard…
Partis au petit jour sous une pluie battante, nous avons fait une traversée express du sud de la Suède pour rejoindre Göteborg, deuxième ville la plus peuplée du pays. Mais nous vous raconterons cela plus tard, demain est un autre jour.