Nous entrons pour la troisième reprise en Croatie et retrouvons l’Union Européenne, l’euro et nos forfaits Free. Mais aussi un coût de la vie un peu plus élevé qu’en Bosnie, qui reste toutefois raisonnable par rapport à la France.
Vers le monastère de la rivière Krka
Nous longeons d’abord les gorges de la Cetina, dans des paysages méditerranéens typiques : vignes , oliveraies, paysages calcaires parsemés de buissons à l’état naturel et de vignes et oliveraies lorsqu’ils sont cultivés, petits villages aux murs blancs et tuiles ocres. Nous nous arrêtons au monastère de Krka, important centre religieux orthodoxe, sans pouvoir y pénétrer en raison de réunion religieuses en cours. Nous ferons tout de même une jolie balade dans l’environnement immédiat.
Gorges de la CetinaMonastère de KrkaLe monastère n’était pas visitable mais ses extérieurs ouiNous avons passé la nuit là. Qui a dit que le camping sauvage était interdit en Croatie ?
Le bruit de Skradin
Nous sommes là dans un parc national dont l’attrait principal est un ensemble de chutes étagées le long d’une rivière, un peu comme à Plivice. L’accès au circuit se fait en bateau, le reste se découvre à pied en suivant des sentiers, passerelles, escaliers de pierre …et touristes. Le nombre de personnes, sans doute plus élevé que d’habitude puisque nous sommes un week-end, reste toutefois raisonnable et ne nous gâchera pas la visite. Les chutes, l’environnement, les brumes, la couleur de l’eau sont magnifiques. On en voit sortir de partout, disparaître miraculeusement à un endroit pour ressurgir quelques dizaines ou centaines de mètres un peu plus loin, et toujours en quantité impressionnante. Le débit moyen de la rivière Krka est de 55 m3 par seconde, et ça peut dépasser les 300 en haute saison. Difficile de croire ici que la planète manque d’eau, mais nous sommes en saison de fonte des neiges sur les sommets, ce n’est peut-être pas comme ça toute l’année. Le grondement de l’eau est aussi omniprésent, au point qu’ici on ne parle pas de « cascade de » mais de « bruit de ». Ainsi, la chute principale appelée « Skradinski Buk » se traduit par « Bruit de Skradin »
Beau temps et eau calme : conditions parfaites pour une petite croisière fluvialePlus l’on s’approche, plus la brume des chutes apparaîtSkradinski BukL’eau est vraiment partoutCette terrasse de restaurant parait totalement encerclée !Encore du grand spectacle en termes de couleursSur la « route » du retourArrivée à Skradin, une jolie petite ville portuaireGrimper sur la colline procure des vues intéressantes
Vieilles bagnoles
Encore un collectionneur de voitures anciennes qui a réuni une cinquantaine de modèles dans un hangar et vous en fait volontiers la visite. Beaucoup de modèles de l’Est et quasiment pas d’Américaines, ça change un peu. Nous avons le plaisir de retrouver quelques modèles français dans lesquels nous avons circulé, enfants ou adultes. Le clou du spectacle est tout de même cette coccinelle VW dont la tôle a été totalement remplacée par du fer forgé, plaqués or 24 carats en plusieurs endroits et sertie à d’autres de plus de 8000 cristaux de Swarovski. 2500 heures de travail pour le fer forgé, 500 pour le plaquage en or et 100 supplémentaires pour les cristaux. Et l’auteur, M. Vrbanus, est là pour nous le raconter. Il nous montre aussi fièrement les nombreuses récompenses qu’il a obtenues dans diverses expositions et son inscription à la prestigieuse collection Ripley’s « Believe it or not ». La voiture est totalement fonctionnelle et sert exceptionnellement pour des mariages.
Belle collection de voitures de l’ex-Yougoslavie, dont cette Zastava 750 très populaire dans les décennies 60 à 80et celle-ci dont j’ai oublié le nom, mais au look et à la marque tellement typiquesQuelques voitures françaises, comme cette 301 Peugeot des années 30,cette Simca 1100ou encore cette 404 PeugeotOu encore cette Citroën CX en version ambulance. Combien d’entre vous êtes assez vieux pour avoir connu tout ça ?
Mais le clou du spectacle, c’est ça, présentée par son auteur qui plus est :
Les villes dalmates
Nous retrouvons ici, en Dalmatie, la côte adriatique et une succession de jolies petites villes aux traits similaires. Ayant dû se défendre par le passé tour à tour contre les Vénitiens et les Ottomans, elles sont en général fortifiées et ont pu conserver un cœur médiéval aux ruelles étroites pavées d’un marbre glissant. Croatie oblige, les cathédrales et autres édifices catholiques y sont nombreux et plutôt bien entretenus. Le seul bémol est que nous avons trouvé rassemblés dans ces villes tous les touristes que nous n’avions pas encore vus ailleurs. La saison commence tôt ! Malgré les ressemblances, chacune de ces cités possède quelques particularités
* Zadar, son orgue marin, son « Salut au soleil » et son musée du verre antique
C’est un humain qui a construit l’instrument, mais c’est la nature qui en joue, plus précisément le vent et la mer. L’orgue marin de Zadar ne se voit pas, caché sous les marches d’une jetée, mais il s’entend : au gré des vagues, des sons de rythme aléatoire et de tonalité variable sont émis, évoquant tantôt une flûte de pan tantôt des chants de baleines. Une étrange musique qui semble hypnotiser quelques auditeurs, manifestement assis là immobiles depuis un bon moment. Juste derrière, c’est un grand disque bleu sur le sol qui attire plus ou moins la foule. Une sorte de panneau solaire géant qui réfléchit différemment la lumière du soleil selon les moments de la journée. Cette fois, le concepteur – le même que pour l’orgue – a voulu faire davantage visuel qu’auditif, mais nous n’avons pas vraiment perçu de jeu de lumière, tandis que le bruit des gamins qui se coursaient sur le panneau dominait la visite. Nos nous sommes réfugiés dans le musée voisin, dédié au verre antique et notamment à ses astucieux procédés de reconstruction.
* Turanj et son île en forme de cœur
Il suffit de jeter un œil sur Google Earth, dans la zone maritime proche de la ville de Turanj, et vous allez la trouver. Elle n’a peut-être plus aujourd’hui l’aspect sauvage de la photo satellite, il parait qu’un promoteur immobilier est entrain de tout raser pour en faire un projet ciblé sur l’amour. Vraiment ?
Spot dodo
Juste avant notre destination suivante, Sibenik, nous faisons halte pour la nuit – les vanlifeurs ont coutume d’appeler ça un « spot dodo » – sur les hauteurs de la ville. Le petit chemin étroit terreux et caillouteux a donné un peu de fil à retordre à Roberto, mais le panorama à l’arrivée sur cet ancien fort était exceptionnel. Une fois de plus nous étions seuls pour la nuit.
apercevez-vous Roberto ?et la redescente le lendemain n’était pas moins spectaculaire !
* Sibenik, le coup de coeur ?
La ville se découvre d’abord en longeant les quais, où les locaux prennent l’habitude de boire leur café le matin. Après, il suffit de s’enfiler dans n’importe quelle petite ruelle, tout est à flanc de colline. Les pierres des maisons, les dalles de marbre du sol, les petites curiosités à découvrir à chaque coin de rue ou de placette, tout est un régal pour les yeux et, malgré le temps radieux, la foule n’est pas encore au rendez-vous. Nous visitons, entre autres, la belle cathédrale St Jacques, à la fois gothique et renaissance, curieusement bordée d’une frise extérieure de 71 portraits d’anonymes, vraisemblablement des donateurs, plus ou moins gentiment caricaturés selon l’importance de leur don. Une porte encadrée de lions, supportant des statues d’Adam et Eve, ainsi qu’un baptistère finement sculpté complètent l’ensemble. Nous finirons bien sûr par goûter à la cuisine locale, bonne sans être exceptionnelle. Mais le joli cadre pardonne tout.
nous retrouvons le bitumepuis la ville apparaiton serait tentés de la rejoindre en bateaumais ça n’est pas toujours sûr !alors on longe le portduquel on peut s’échapper par la moindre ruellemais pas sans siroter un p’tit café !Allez c’est parti pour la visiteles camions n’ont même pas peurcuriosités à chaque coin de rueDe temps en temps on tombe sur une place, comme celle de la cathédraleque voiciavec sa porte latérale encadrée de lionset sa curieuse frise de portraitsLes moins généreux des donateurs sont reconnaissables à leur tête plus ingrateL’intérieur est sobre mais élégantBelle statuaireEt baptistère finement sculptéOù l’on découvre la gastronomie localebonne sans être exceptionnelleNous n’avons pas goûté ce vin mais la bouteille est magnifique4 siècles d’occupation ottomane, ça laisse des tracesUn dernier petit touravant de quitter cette jolie villeSibenik, vous retiendrez ?Au fait, il n’y a pas que des pierres !
* Spot dodo bis
Nous avons encore déniché un petit coin sympathique tout près de l’Adriatiquedes dégradés de bleu épatants,une flore abondante,une faune aussi hélas.Dommage que les températures soient encore un peu justes, nous aurions volontiers fait une petite trempette
* Rogoznica et son oeil du dragon
Cette cité balnéaire serait banale sans son petit lac d’eau de mer entouré de falaises, formé selon la légende par l’œil qu’un dragon fâché se serait extirpé avant de le jeter sur la falaise, fondant la roche à cet endroit, et selon la science par l’envahissement d’un trou naturel du sol par la mer Adriatique à la fin de l’âge de glace. C’est comme pour les décomptes de manifestants, on ne sait jamais qui a raison.
* Trogir, heureuse et cachée
Trogir est une petite ville sur une petite île prise entre le continent et une île plus grande, ce qui l’a peut-être miraculeusement protégée des différentes agressions (vivons heureux vivons cachés) et lui a permis de conserver des beaux monuments intacts de styles Roman et Renaissance derrière ses murailles. Les forces napoléoniennes ont aussi laissé une petite gloriette en souvenir de leur passage.
Des maisons en pierre,des escaliers en pierre,des fenêtres en pierre,des placettes en pierre…Ah, un oeuf, ça change !Un clocher qu’on peut ascensionneravec un escalier un peu raidemais toujours une belle vue au sommetUne gloriette laissée en souvenirpar les troupes napoléoniennesjuste à côté d’un terrain de foot.
* Kastilac alias Braavos : have you GoT it ?
Kastilac n’est rien d’autre qu’un petit château sur un îlot carré, mais il attire du monde parce qu’il a servi de lieu de tournage pour être la ville de Braavos dans la série Game of Thrones (GoT pour les intimes). Beaucoup d’autres sites de Croatie ont été utilisés pour cette série, ainsi que pour le cinéma plus largement. Une partie non négligeable du tourisme croate se développe d’ailleurs autour de ce thème.
* Split, 2ème ville de Croatie
La ville se démarque par ses nombreux vestiges romains (son cœur fortifié, le Palais de Dioclétien, en est un à lui tout seul), son supermarché Spar classé au patrimoine mondial de l’Unesco (pour ses murs, pas pour ses boîtes de petit pois), sa statue géante de Grégoire de Nin (un évêque du Xe siècle qui lutta pour imposer le Croate à la place du Latin, devenant pour cela porte-bonheur à condition qu’on lui caresse le gros orteil), sa belle cathédrale Saint-Dominius ayant débuté sa vie par un mausolée en l’an 311, quand l’empereur romain Dioclétien y fut inhumé, avant de connaître une forte ascension sociale pour devenir église au Ve siècle puis cathédrale au VIIe.
L’enceinte fortifiée de la vieille ville est le palais de l’empereur DioclétienA l’intérieur, ce sont les habituellespetites rues pavées de marbreet placettes ornées de statuesC’est tout de même pittoresqueCe qui est moins habituel,c’est ce supermarché dont les murssont classés par l’UNESCOLes édifices religieux se mêlent à l’architecture romaineLa cathédrale et son trésorvalent bien une visiteavec le salut des évêques, lolDes marches à hauteur de genoupermettent d’accéder au clocheret de prendre quelques photosOn n’oublie pas de venir caresserle gros orteil de Grégoire de Nin,l’évêque porte-bonheurComme beaucoup de villes croatesSplit a été lieu de tournagede la série Game of ThronesAlors ça, je l’avais en tête depuis longtemps !
A partir de Split nous quittons pour une quinzaine de jours la côte dalmate en nous dirigeant vers les montagnes. Nous ferons une première étape au site archéologique de Salona, l’ancienne capitale romaine de la province de Dalmatie, ayant hébergé jusqu’à 60 000 personnes. Puis une seconde à Klis pour visiter sa forteresse bâtie sur un éperon rocheux qui domine toute la campagne environnante. Même pour les non spectateurs de GoT (oui c’est Meereen dans la série), la grimpette valait le déplacement, rien que pour le panorama magnifique.
Le site archéologique de SalonaL’incorporation d’éléments récents n’est pas forcément une réussitepas plus que les chapiteaux de colonnes transformés en tabouretsIci ce sont 16 sarcophages du IVè découverts fortuitementUn véritable amphithéâtre. J’aime bien la maison qui donne juste dessus, avec le linge étendu
Le château de Klis, perché sur sa crête, permet de surveiller toute la régionLes aficionados de Game of Thrones reconnaîtront-ils Meereen ?Je suis admiratif de la position défensive choisie, parfaite pour contrer toutes les attaques par l’autoroute
Et bien vous savez quoi, nous allons repasser en Bosnie, ou plutôt en Herzégovine, la province qui est associée au pays depuis sa création. Mostar la seconde ville du pays et quelques sites spectaculaires nous y attendent. A bientôt là-bas !
Le parcours correspondant à cet article, en version zoomable ici
Après une grande boucle slovéno-hongroise, nous retrouvons la Croatie pas si loin de l’endroit d’où nous l’avions quittée, pour nous diriger vers Zagreb, la capitale. Et puis nous irons visiter l’une des mille îles du pays avant de terminer par le parc national des Lacs de Plitvice.
Deux billets pour Cigogne SVP
Nous suivons les méandres de la Drava, traversant forêts, zones agricoles et petits villages aux vieilles maisons en bois. Ce milieu paisible et humide (ciel compris, malheureusement pour nous) est un lieu de villégiature pour les cigognes, que les habitants accueillent bien volontiers sur le faîte de leur toit. Un village, Cigoj, leur a même donné son nom. Ce n’était pas encore la saison, mais nous avons tout de même rencontré deux beaux spécimens : l’un, factice mais géant face à Roberto, et l’autre, vivant, qui marchait dans le champ juste à côté. Impossible de savoir si c’était une arrivée précoce, une cigogne domestiquée, ou une qui a raté le train de la migration l’automne dernier.
Zagreb
Le paysage urbain peu soigné, à de rares édifices historiques près, n’est d’emblée pas très engageant. Nous préférons rejoindre directement le centre historique en tramway, d’autant que les plus anciens sont assez pittoresques. Ensuite, tout se fait à pied, le cœur de la capitale alternant grandes places et petites ruelles entrecroisées, escaliers et passages quasi secrets, niveaux multiples. Voici parmi d’autres – difficile de tout raconter – quelques-unes de nos découvertes et recommandations.
La grande place
Au cœur de la ville, une grande place est le point de rassemblement de la population, portant le nom de Josip Jélacic, vice-roi de Croatie au XIXè siècle et représenté sur une statue équestre épée brandie vers le ciel. C’est lui qui serait à l’origine du nom de la ville, faisant jaillir une source à cet endroit en y plantant son épée et en criant « Zagrab » à une petite fille présente sur place afin qu’elle y puise de l’eau (zagrab = puiser en Croate). Pour une fois un coup d’épée dans l’eau suivi d’effet !
Le marché
Ce pourrait être un marché comme les autres si ses commerçants n’utilisaient pas tous le même modèle de parasol, pour le plus grand ravissement des photographes. Enfin on imagine que ce n’était pas le but recherché… Dans un petit restaurant sans prétention, genre toile cirée à carreaux sur les tables, nous avons déjeuné d’une excellente cuisine locale. Contrairement à la côte où l’influence italienne est marquée, la cuisine zagreboise est plus proche de celle de ses voisins hongrois et autrichiens, c’est-à-dire riche et roborative. Viandes cuites en ragoûts, saucisses fumées, struklis (sortes de raviolis au fromage) et fromage blanc à la crème font partie des plats courants. Les brasseries locales sont nombreuses et privilégiées par les croates, qui apprécient de plus en plus le vin.
Les lieux de cultes insolites
Le canon à exploser les poulets
Bizarrement les restaurants en dessous sont fermés…
Les réverbères à gaz
Ils sont encore allumés manuellement chaque soir !
Le street-art
Zagreb recense quelques œuvres intéressantes, souvent pas faciles à trouver. Voici nos préférées.
La station météo
Le musée Nikola Tesla
Même s’il s’agit davantage d’un musée lié aux différentes découvertes technologiques, ce musée comporte tout de même une section – c’est un minimum ! – consacrée au savant d’origine croate. Peu d’indices sur sa vie, qui était très perturbée, mais un petit laboratoire reprenant plusieurs de ses découvertes liées à l’électricité, notamment dans les domaines des courants électrostatiques et du courant alternatif. Nikola Tesla présentait volontiers ses expériences à la manière d’un spectacle, et cherchait à la fois à impressionner à l’aide des éclairs bien sonores qu’il déclenchait, et à rassurer le public inquiété par les effets néfastes du courant alternatif. On le sait peu, mais Edison qui développait les applications du courant continu, a orchestré une campagne de dénigrement du courant alternatif sur lequel travaillait son ex associé Nikola Tesla et qui risquait donc de lui faire concurrence. C’est dans ce seul but qu’Edison finança la mise au point de la chaise électrique, en imposant à son inventeur qu’elle fut …à courant alternatif.
Le musée d’art naïf
Le système solaire caché
Nous nous livrons dans les rues de Zagreb à petit jeu de piste : partir à la recherche du système solaire, rien que ça ! Nous avons situé la planète Mars sur la carte de la ville, mais à l’endroit indiqué, rien d’évident. A force de regarder dans tous les coins de cette petite place nous finissons par trouver l’astre : c’était juste une petite boule métallique de moins de 4 cm de diamètre soudée à une plaque un peu en hauteur. L’histoire part d’une sculpture en bronze, une boule de 2 mètres de diamètre, réalisée en 1971 et appelée « le Soleil au sol ». 33 ans plus tard, un autre artiste a décidé d’étendre l’œuvre en formant un système solaire complet, avec respect des proportions, diamètres et distances des planètes par rapport au soleil compris. Ainsi, la Terre que nous trouverons moins difficilement plus loin fait 1,9 cm de diamètre et se trouve à 225 m du « Soleil au sol ». Paradoxalement, c’est ce dernier que nous avons eu le plus de mal à dénicher, enveloppé dans un sarcophage de bois au milieu d’un chantier. Le plus intéressant est que l’artiste a travaillé en toute discrétion, sans faire aucune publicité sur son œuvre. C’est un groupe d’étudiants en physique qui a repéré les premières planètes et traqué ensuite toutes les autres. Un jeu de piste encore plus passionnant que le nôtre sans aucun doute.
Après ça, la Terre n’a pas été trop difficile à trouver. Pourtant si petite !
Le musée des relations brisées
Un couple d’artistes zagrebois fut marqué, au moment de sa séparation, de la difficulté à se séparer de certains objets, souvenirs de leur amour. Recueillant au fil des années d’autres pièces provenant de situations similaires, les « ex » finirent par ouvrir ce musée totalement hors norme. Munis d’un livret en Français, nous découvrons une à une les histoires d’objets aussi hétéroclites qu’une machine à café, une cassette vidéo écrasée ou encore une croûte de sang séché. Une expérience vraiment étonnante.
Le petit livret indispensable pour tout comprendre
et pour finir en beauté sur Zagreb…
sans oublier au passage d’acheter une cravate : c’est ici en Croatie que ça a été inventé (cravate … croate … vous l’avez ?)
Le musée de la guerre intérieure à Karlovac
Nous entrons ici pour la première fois dans l’ambiance du conflit qui a secoué la région des Balkans depuis la fin de la 2ème Guerre Mondiale jusqu’au milieu des années 1990. Rappelons que les pays « Slaves du Sud » ont fondé à la fin de la guerre la Yougoslavie pour se protéger des empires environnants et préserver la paix malgré les différences ethniques. Ça a bien marché pendant le règne de Tito, le « dictateur bienveillant », mais à sa mort en 1980, tout le monde s’est déchiré, pour des raisons non seulement ethniques, mais aussi politiques et économiques. Ce sont d’ailleurs les deux pays les plus riches, la Croatie et la Slovénie, qui furent les premiers à déclarer leur indépendance le 25 juin 1991. La suite, vous le savez, se fit dans un bain de sang. C’est le récit de cette histoire vécue du côté Croate que nous propose ce musée, installé dans l’ancien lieu de détente des forces militaires de la ville de Karlovac, appelé aussi Hôtel California. Quelques engins d’artillerie et avions complètent l’exposition sur le terrain adjacent.
C’est le printemps à Rab
Après quelques semaines dans les terres, il nous prend l’envie de gagner le littoral croate. D’une longueur exceptionnelle par rapport à la taille du pays, il est aussi très rocheux et escarpé. On le longe en suivant de jolies routes en corniche qui permettent d’apprécier la belle couleur turquoise de l’eau par temps ensoleillé. Les plages sont plus souvent de galets que de sable, mais ça n’est pas si important.
Nous prenons le ferry pour nous rendre sur l’île de Rab, l’une des 1000 que compte le pays, excusez du peu. Le sol très aride au débarcadère fait place peu à peu à une belle forêt dense riche en sentiers de randonnée. Malgré le temps encore frais, on sent bien que la végétation se réveille de son hivernage : côté cailloux émergent les bouquets jaunes des euphorbes, tandis que la forêt souffle des nuages de pollens. Le printemps est bien là !
Nous restons pour autant en basse saison et la ville principale, Rab, est quasi déserte. Nous y rencontrons un couple franco-croate vivant dans une maison dont ils ont hérité. Invités chez eux pour un café, rapidement accompagné de spécialités locales, nous passons un bon moment à échanger sur nos vies respectives. Hormis l’infernal mois d’août, ils semblent avoir trouvé ici une belle qualité de vie le restant de l’année.
Les lacs de Plitvice
Nous terminons notre 2ème étape croate par ce site naturel exceptionnel, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. 16 lacs étagés le long d’une vallée, reliés entre eux par autant de cascades. On découvre l’ensemble sur un parcours d’environ 8 km, avec une partie pédestre suivant des sentiers ou plus souvent des petites passerelles en bois bien intégrées au décor, et le reste en bateau électrique ou en petit train sur roues. La variété des couleurs des lacs, de la forme des cascades et de la végétation nous a vraiment impressionnés, tout comme l’inattendue quiétude du lieu malgré sa popularité. Certes quelques groupes de touristes encombrent les petits chemins au démarrage, mais ils ne vont en général pas bien loin, s’épuisant rapidement en se prenant en photo dans toutes les positions possibles.
Nous reviendrons plus tard en Croatie, mais c’est maintenant le moment de passer en Bosnie-Herzégovine. Une frontière pas si simple que les précédentes car nous quittons l’Union Européenne. A très bientôt !
Voici la dernière série de notre périple au Costa Rica. Des zones peu visitées du centre-est aux plages touristiques de la côte Caraïbe. Comme pour les épisodes précédents, c’est la nature qui revient en leitmotiv. Pas de problème, nous sommes loin de la saturation !
Orosi ou le tourisme discret
Il faut à la fois sortir de la route panaméricaine et s’engager dans une route secondaire en cul-de-sac pour parvenir à Orosi et sa vallée entourée de montagnes embrumées. Du coup les touristes s’y font rares. On trouve pourtant dans cette petite ville paisible de 10 000 habitants la plus ancienne église du pays, dénommée San José d’Orosi, construite en 1743 et ayant résisté à de nombreux tremblements de terre grâce à sa structure en bois et en adobe. Il en ressort un certain cachet, autant pour l’extérieur que pour l’intérieur, comme en témoignent les photos. La ville serait réputée pour ses plantations de café mais nous n’en avons curieusement vu aucune. Elle possède aussi plusieurs sources thermales, toutes privées. Nous sommes allés jeter un œil au Balneario de Aguas Termales, mais l’aménagement en piscines ordinaires ne nous a pas donné envie de nous y baigner. Les possibilités de stationnement sont réduites dans la vallée. Nous tentons le diable en nous garant pour la nuit en plein centre-ville, juste entre le stade de foot et l’église. Un samedi soir… Pas gagné d’avance !
Mural en centre-ville sur les productions locales principales : café et bananes
La vallée d’Orosi, vue du mirador, un parc gratuit aménagé pour le pique-nique et la détente
L’attraction d’Orosi : son église, la plus ancienne du pays
Intérieur en bois, sol en terre cuite, la classe ! Le lieu est très prisé pour les mariages
Orosi est aussi connue pour ses sources thermales. Mais en piscine classique avec musique, non merci !
Un jardin botanique universitaire
Le Jardin Botanique Lankester, près de Paraiso, est en effet un centre de recherches de l’Université du Costa Rica, ayant pour mission l’étude des orchidées et des plantes épiphytes dans un but de conservation de la biodiversité de la planète. Il publie d’ailleurs une revue de référence dans le domaine, appelée Lankesteriana (site en lien) et anime le réseau mondial d’informations sur les orchidées Epidendra (site en lien). Si les plantes épiphytes ont la part belle dans le jardin, elles n’occupent qu’une petite partie de ses 21 hectares. Nous allons nous émerveiller tour à tour devant les broméliacées, les zingibérales (héliconias, oiseaux de paradis, bananiers, arbres du voyageur et gingembre), les fougères arborescentes, les palmiers, les cactus, tous bien mis en valeurs et parfaitement entretenus. Le jardin japonais est loin d’être le plus beau qu’on ait vu, mais le jardinier du crû qui l’a créé est peut-être reparti au pays du soleil levant, distant d’à peine 13 300 km. On lui pardonnera.
L’entrée du jardin botanique, déjà gage de qualité
Section bien étoffée consacrée aux orchidées. Les turquoise, nous n’en avions jamais vu !
C’est aussi le paradis des broméliacées, plantes caractérisées par leur structure en rosettes
Un festival de couleurs et de délicatesse dans les détails
Des forêts de bambous encadrent le jardin japonais, un peu moins bien réussi que le reste
Question racines, on ne fait pas mieux que les pandanus ou les plantes épiphytesSection fougères arborescentes et plantes épiphytes (l’autre spécialité du site universitaire)
Bien entendu, on trouve des fleurs partout
héliconias et autres zingibérales (ci-dessus), agapanthes d’Afrique (ci-dessous)
La cité abandonnée
De l’autre côté de la vallée, la ville d’Ujarras autrefois florissante n’est plus qu’un hameau. Elle a en effet été abandonnée pour cause d’inondations dévastatrices à répétition, déplacée dans un secteur plus sûr et renommée Paraiso. La vieille église est maintenue debout tant bien que mal et un petit parc a été aménagé autour pour qu’on lui rende encore visite. Si la nature est belle au Costa Rica, il y a parfois un prix à payer.
La maison du rêveur
Au détour d’un virage près de la petite ville de Cachi apparait soudain une petite maison de bois paraissant délabrée. Mais en s’approchant de près, on remarque vite que ce n’est pas une maison ordinaire. Ses murs et ses fenêtres sont en bambou ou en bois de caféier partiellement ébranché. La façade et le côté exposé à la route sont ornés de multiples sculptures, représentant la vie rurale et des éléments religieux typiques à la culture du café. On y trouve même une représentation de la Cène de Léonard de VInci. Tout cela est l’œuvre du célèbre sculpteur costaricien Macedonio Quesada (1932-1994), relayé un temps par ses fils. Bien que Google annonce une ouverture quotidienne de 9h à 17h, les locaux sont manifestement fermés de longue date, l’atelier et l’exposition ne se visitent plus. Dommage, nous aurions bien rêvé un peu…
La Maison du Rêveur, à peine visible dans un virage
construite et agrémentée de sculptures en bois de caféier par un artiste local
Une route spectaculaire
Nous poursuivons notre exploration des régions montagneuses du pays, profitant de paysages verdoyants, entre forêts imposantes, plantations de caféiers et cultures en espalier qui épousent les reliefs irréguliers et permettent d’exploiter les sols très caillouteux. Nous traversons de petits villages aux maisons quelconques mais plutôt bien entretenues et généreusement fleuries. Question entretien, la route par contre laisse à désirer, comme souvent sur les routes secondaires. On peut passer d’un instant à l’autre d’une belle route toute neuve à un chemin de terre très orniéré, de deux larges voies à une étroite voie unique, notamment au passage des ponts. On trouve parfois de véritables marches, créées par l’effondrement du sous-sol instable ou encore des zones ondulées pour les mêmes raisons, prévenues ou pas par des panneaux explicites. Conduire ici demande beaucoup de vigilance, et nécessite d’accepter qu’à tout moment « ça ne passera pas » et qu’il faudra faire demi-tour. En contrepartie, le paysage est à la hauteur et la circulation (heureusement !) réduite.
Des routes plutôt jolies, entre plantations de café et maisons fleuries
Cultures en espalier : saurez-vous reconnaître ce qui pousse ici ? (réponse au bas du chapitre)
Les animaux censés traverser, on les espère mais on n’en voit jamais la queue. Par contre ce qu’annonce le panneau de droite, on en voit à tous les coups !
Allez, on vous emmène faire un peu de route avec nous. Imaginez-vous au volant de Roberto…
Un passage de pont un peu étroit… Il restait encore 3 ou 4 cm de chaque côté des rétroviseurs !
Là, c’est une route « normale » qui finit, comme on dit, en eau de boudin…
Bon, nous sommes passés ! Roberto prend un repos mérité au milieu des champs, entre un hangar à vaches et un cimetière. Ça a été calme des deux côtés. Notez le carrelage sur les tombes, c’est courant ici.
P.S. Réponse à la question plus haut : des christophines
Exit les Mayas, vive les Huetares !
Voilà plusieurs semaines que nous n’entendons plus parler des Mayas, et c’est normal car ils ne sont jamais parvenus jusqu’au Costa Rica. Ici, les civilisations précolombiennes s’appellent les Chorotegas ou les Huetares, et le moins que l’on puisse dire est qu’ils n’étaient pas de grands bâtisseurs. Les seuls restes visibles sont à Guayabo, et nous sommes allés les voir. Point de pyramides ici, mais de grandes structures circulaires qui servaient de base aux maisons, un beau réseau d’aqueducs et des chaussées pavées. On apprend peu de choses sur place à propos des tribus qui vivaient là de -1000 à 1400 et l’on reste un peu sur sa faim. Heureusement, la forêt tropicale qui englobe le site, luxuriante, sonore à souhait et parcourue de toucans et de morphos bleus rattrape le coup.
Roberto garé juste devant le site archéologique
La visite commence par un peu de grimpette pour avoir une vision d’ensemble. On y voit des formes arrondies reliées par des sortes d’alléesCes structures étaient le socle de maisons sans murs. On les recouvrait simplement d’un toit conique porté par une charpente, comme cela a été reconstitué pour le hall d’accueil.
De véritables chaussées pavées entrent et sortent du village. Elles reliaient sans doute les villages voisins.
On trouve aussi des aqueducs, des tombes et des pétroglyphesLe tout a pour cadre une forêt tropicale humide, généreuse et fleurie
Lacrymal circus
C’est exactement à cette chanson de Renan Luce que m’a fait penser cette visite du Sanctuaire des paresseux près de Cahuita, sur la côte caraïbe. Nous en avions un souvenir émouvant lors de notre première visite en 2009, découvrant ces paisibles mammifères pour la première fois avec nos enfants dans un lieu créé 37 ans auparavant par un couple de passionnés, avec pour but louable de soigner tous les animaux qu’on leur rapportait et d’en remettre un maximum dans la nature, au pire de les garder dans l’espace naturel protégé autour de leur établissement. La visite comportait alors un tour en canoë dans ce sanctuaire avec un guide naturaliste aussi prompt à donner des explications que doué à dénicher les paresseux perchés dans les arbres. S’en suivait un inoubliable passage à la pouponnière, où nous avions pu observer des bébés prendre leur repas, les plus jeunes au biberon et les autres en croquant des bâtonnets de légumes cuits. La visite se terminait par la rencontre avec Buttercup, la mascotte du lieu, l’un des premiers bébés sauvés par le couple fondateur, trônant dans son siège suspendu en osier quand elle n’était pas dans les bras de la patronne.
Mais ça, c’était le passé.
Ce matin de mai 2023, nous étions les seuls à visiter, ce qui pour un établissement supposé exceptionnel était déjà révélateur. Un guide à la voix monocorde nous a emmené voir une dizaine de paresseux enfermés dans des cages jusqu’à la fin de leurs jours, nous expliquant qu’étant donné leurs infirmités, ils ne survivraient pas longtemps dans la nature, même dans l’espace protégé. La visite s’est poursuivie par une autre salle avec d’autres paresseux atteints d’autres infirmités … et puis c’est tout ! Pas de bébé à voir, les rares présents étant apparemment tous en incubateur. Pas de tour en canoë (à l’antifouling peut-être ?). Pas de rencontre avec Buttercup, la mascotte ayant rendu l’âme (cette fois nous acceptons l’excuse, compatible avec la trentaine d’années que vivent en moyenne les paresseux)
Nous avons juste été vivement encouragés à laisser un don à l’association qui n’aurait pas d’autre moyen de financement. Mais franchement, nous avons manqué de motivation, tellement déçus de ne pas revivre notre première expérience. En résumé, le sanctuaire des paresseux est « has been », n’y allez pas !
Nous avons maintenant rejoint la côte Caraïbe. A nous les plages …et les 38°C à l’ombre ! Mais quand même de jolis levers de soleil
Après ce premier spot nocturne balnéaire, notre premier arrêt est pour le Sanctuaire des Paresseux
L’entrée n’a pas changé depuis notre visite en 2009…mais le déroulement de la visite, oui, hélas. Nous ne voyons que des animaux infirmes en cage. Plus de visite en canoë avec un guide, plus de passage à la pouponnière pour voir le nourrissage des bébés paresseux !Jusqu’à la mascotte du site, l’adorable Buttercup, qui a rendu l’âme et a été remplacée par une peluche !
Épilogue : Heureuse consolation de cette visite décevante : le soir même l’un de ces animaux passait sur la ligne électrique juste au-dessus de nos têtes pendant que nous étions à l’apéro avec des amis.
Fauna Rica
En écho à l’article intitulé Flora Rica de la publication précédente, voici, en vidéo s’il vous plaît, quelques exemples de la faune riche rencontrée au fil des jours.
ci-dessus : coati et agouti ; ci-dessous : bourdon et colibri
ci-dessus : autoroute de fourmis coupe-feuilles ; ci-dessous : bernard-l’ermite et grenouille dendrobate
sauterelle pourpre géante à ailes rouges (ne se voient que quand elle vole, comme sur la vidéo de droite : c’est un moyen d’effrayer les prédateurs)
Cahuita, la nature version Caraïbes
Comme beaucoup des villages côtiers le long de la Mer des Caraïbes, à l’Est du Costa Rica donc, Cahuita est peuplée en grande partie d’afro-caribéens venus de Jamaïque leur culture sous le bras. Mais de plus en plus d’étrangers s’installent ici, souvent après avoir découvert la région en tant que touristes, en raison de l’ambiance aussi tranquille en journée qu’animée le soir et bien sûr en raison des plages. Les plus belles sont dans le parc national, ce qui permet heureusement de les préserver et d’en limiter la fréquentation. Pour les découvrir, il suffit de suivre l’un des sentiers longeant le littoral. En tendant bien l’oreille et en restant attentif, on découvre encore ici, outre ces paysages de cartes postales avec la triade sable blanc/mer turquoise/cocotier qui penche, une faune et une flore abondante. Une mention spéciale pour les singes capucins peu farouches, qui viennent volontiers extraire les pique-niques des touristes de leur sac à dos à la moindre inattention, et aux bernard-l’ermite qui jouent à 1-2-3-soleil sur le sentier, s’immobilisant à l’approche de nos pas.
La Playa Blanca du Parc National de Cahuita
Singes dans les arbres et cocotiers penchés, paysage idylliqueCertes la mère montre les dents, mais c’est que tout le monde veut lui piquer son bébé trognon
C’est par ces beaux paysages de cartes postales que se termine notre périple au Costa Rica. Nous retiendrons de ce pays la richesse exceptionnelle de la nature mais – est-ce à cause d’elle ? – une indifférence générale des habitants, ce qui nous change profondément des pays précédents, Guatemala en tête. Aussi curieux que cela puisse paraître, nous sommes pressés de passer au Panama pour aller rejoindre la fraîcheur des montagnes centrales. Les côtes et les plaines, en cette fin de saison sèche, sont vraiment torrides et la chaleur nocturne (toujours pas de clim dans Roberto… ça n’est pas impossible, mais il faudrait être branché tout le temps) ne permet pas au sommeil d’être réparateur. Donc on se revoit très bientôt au Panama ?
En contraste avec les pays précédents, le Costa Rica s’affirme d’emblée comme orienté vers la nature. Le tourisme vert est d’ailleurs sa première source de revenus. De fait, après une dizaine de jours, 90% de nos activités auront eu pour thème la nature, une heureuse exception dans notre parcours.
Quel autre pays peut mettre des paresseux sur ses billets de banque ?!
Plaque minéralogique du Costa Rica
Frontière chaotique
L’entrée au Nicaragua avait déjà été un peu chaotique, mais la sortie encore plus, confirmant la bureaucratie intense dans ce pays. Sans vouloir entrer dans les détails, la procédure pour quitter le pays aura nécessité 2h40 tandis que l’entrée au Costa Rica ne prendra que 20 mn. Bon, chaque pays fait comme il veut, et la procédure parait plus simple pour les véhicules particuliers, mais nous plaignons les chauffeurs de poids-lourds qui, d’après les longues files de plus d’un kilomètre que nous avons pu observer de part et d’autre de la frontière ont dû perdre au moins une demi-journée à la traverser.
Sur la photo à droite, on peut voir une file de chauffeurs de poids-lourds qui attendaient le passage de leur véhicule au scanner. Assez résignés, ils m’ont gentiment laissé passer devant eux (c’est le cas aussi pour le passage en douane, nous sommes autorisés à doubler les camions). Ils trouvaient d’ailleurs bizarre qu’avec mon véhicule particulier j’aie dû y passer aussi. Apparemment, un petit billet au policier aurait permis d’éviter cette tracasserie, mais nous ne nous sommes pas pliés à ça !
Premières impressions
Quelquefois, l’entrée dans un nouveau pays se traduit par un choc culturel, comme lorsque l’on passe des USA au Mexique par exemple, mais entre le Nicaragua et le Costa Rica, formalités administratives exclues, c’est le sentiment de continuité qui prédomine. Même végétation abondante, mêmes routes en relativement bon état, même circulation tranquille. Il a fallu attendre de parcourir à pied la première ville, Liberia, pour voir quelques différences. C’est bizarre à dire, mais ce qui frappe le plus est de voir des vitrines devant les magasins, alors que depuis plusieurs mois nous côtoyions des boutiques donnant directement sur la rue ou en en étant séparées d’une simple grille. La plus grande richesse se confirme par la présence de bus électriques, même si les vieux bus scolaires américains retapés sont encore légion, et nous sommes ravis aussi de voir notre carte bancaire refonctionner après un black out au Nicaragua. A l’inverse, les couleurs du pays précédent ont presque disparu, l’église (moderne) est hideuse et le parc central est loin d’être verdoyant. Nous espérons que ce ne seront que des exceptions, la réputation du pays est au-dessus de tout cela.
Sous l’arbre à oreilles d’éléphant
Une première pause dans un petit camping à Liberia, sous les arbres et bien aérés, nous a permis de retrouver une semi-fraîcheur qui nous manquait depuis une quinzaine de jours. Le lendemain, nous avons grimpé à 650m d’altitude vers un premier volcan, pour nous installer sur le parking d’un « lodge » (hôtel isolé en pleine nature) acceptant les voyageurs nomades. De là, nous avons suivi un petit chemin de randonnée dans la forêt tropicale sèche, menant à une source chaude soufrée. Un endroit étonnant où un petit cours d’eau transparent devient brusquement blanc laiteux à la rencontre d’une source chaude émanant du volcan voisin. La balade était bien agréable malgré les 8 km aller-retour, dans l’ombre de la forêt mais accompagnés d’une multitude d’oiseaux, toujours difficiles à photographier. En raison de leur fugacité d’une part et de la modicité de notre équipement (smartphones) d’autre part. Les clichés seront rares mais les souvenirs resteront marqués dans notre tête. Nous avons aussi ramassé quelques fruits dont celui (en étoile) du pommier baumier). Il y a de la post-production à prévoir ! En tout cas, la nuit à l’ombre de notre « guanacaste » (l’arbre national du Costa Rica, appelé aussi arbre à oreilles d’éléphant en raison de la forme de ses fruits) et avec une température descendant enfin sous les 25°C (21° même au plus frais) a été des plus réparatrices.
Roberto à l’ombre d’un guanacaste
Du lodge, nous avons accès à un sentier qui mène à des sources soufrées. Chouette !A gauche, l’une des « oreilles » qui tombent du guanacaste. A droite, je ne sais pas…Le fruit du pommier baumier (à gauche) est très prisé des oiseaux (à droite : un geai à face blanche)Et voici nos sources soufrées… J’ai emmené mon maillot de bain pour rien !
2 ans !
Le 19 avril 2021, nous découvrions notre Roberto pour la première fois chez notre aménageur. Les premiers kilomètres parcourus avec furent un mélange d’appréhension et d’euphorie. L’appréhension de la conduite d’un véhicule de ce format et peut-être celle de réaliser qu’il allait devenir notre nouvelle maison pour plusieurs années. L’euphorie de cette liberté nouvelle et du grand voyage qui nous attendait.
19 avril 2021, Roberto vient de parcourir son premier kilomètre à Rodez
Ce 19 avril 2023, nous avons fêté les 2 ans de Roberto, nos 2 ans de vie nomade, et si l’on ne peut plus parler d’appréhension ni d’euphorie, nous restons dans une dynamique très positive. Ces deux années se sont écoulées à un rythme intense, parfois trop même au point que nous ressentons régulièrement le besoin de ralentir, de nous poser quelques jours sur un point de notre parcours pour souffler, pour digérer nos découvertes quotidiennes, pour nous reposer physiquement aussi des kilomètres de marche et même des kilomètres de route. Nous restons heureux de vivre notre rêve, notre seul manque étant l’éloignement de la famille et des amis, que nous essaierons de compenser avec des retours peut-être un peu plus fréquents. Le retour technique de Roberto en Europe va sans doute arranger un peu les choses, mais ne changera absolument rien à notre désir de poursuivre notre vie nomade.
19 avril 2023, Roberto est parvenu au Costa Rica, après un joli parcours de 73 000 km !
Le sentier des casseroles
Nous sommes dans le parc national du volcan Rincon de la Vieja, le premier que nous explorons au Costa Rica. L’organisation est un peu à l’américaine, avec « rangers » à l’entrée, plan des randonnées, parcours parfaitement délimités et cimentés avec points d’observation clairement indiqués, boutique de souvenirs à la sortie. Nous choisissons une boucle de 3 km traversant en grande partie une superbe forêt tropicale avec des arbres magnifiques et quelques animaux, dont des iguanes, quelques oiseaux, des tapirs, des singes araignées et d’autres à tête blanche. L’attraction tourne autour du volcanisme secondaire et nous observerons beaucoup de ces « casseroles » géantes et fumantes emplies de boue ou d’eau en ébullition, dans lesquelles on cuirait bien ses spaghettis ou ses œufs, et qui justifient parfaitement en tout cas l’appellation du sentier (sendero de las pailas). Nul doute que l’activité géothermique est intense ici, et l’on comprend très bien l’installation récente d’une usine pour l’exploiter sur le site. Vraiment un bel endroit, et une fréquentation très raisonnable.
Début de la randonnée dans le parc national du volcan Rincon de la Vieja. Nous nous amusons de ce panneau indiquant la route à suivre en cas d’éruption (aurions nous le temps d’échapper à quoi que ce soit ?) et puis ce volcan a l’air bien tranquille…
Le volcan Rincon de la Vieja, 10h38…
Nous n’apprendrons que le lendemain le réveil soudain de la bête quelques heures après notre passage. Mais à ce moment-là, nous étions déjà à une trentaine de kilomètres de là. Dommage ou pas ?
Il est vrai que l’activité volcanique secondaire était bien présente
L’attrait était aussi dans la luxuriance de l’environnement. Pas beaux ces arbres qui s’enlacent ?
Et nous ne nous lassons jamais de découvrir de nouvelles textures végétales ou autres merveilles de la nature !
Pura vida
riche en animaux sauvages…
et en phénomènes naturels
N’est-elle pas belle notre pura vida ?
Le Rio Celeste
La tentante traduction française, « rivière céleste », pourrait faire penser à une combinaison exceptionnelle du mah-jong ou encore au plat n° 116 du restaurant chinois d’à côté, mais « celeste » en Espagnol signifie bleu ciel. Et le qualificatif n’est en rien usurpé. C’est en traversant un pont que nous découvrons cette rivière d’un bleu étonnant, tranchant sur la végétation environnante. Forcément la couleur attire, et le lieu est quelque peu envahi de touristes et locaux qui viennent s’y rafraîchir, discuter ou même méditer. La concentration humaine et la localisation sous le pont ne sont pas très glamour, nous nous contenterons de deux ou trois photos. Car nous avons prévu de visiter le lendemain le parc national traversé par cette rivière, l’hébergeant sous ses meilleurs aspects. Et nous ne sommes pas déçus ! Un sentier de 6 km aller-retour mène jusqu’à l’origine de la couleur bleue, apparaissant étonnamment à la rencontre de 2 rivières transparentes, l’acidité de l’une se conjuguant aux particules en suspension de l’autre pour les faire gonfler et leur faire réfléchir ainsi la lumière bleue du spectre solaire. Mais vous préférerez peut-être la version plus poétique qui dit que la rivière aurait pris cette couleur lorsque Dieu y trempa ses pinceaux après avoir peint le ciel… Tout au long du sentier traversant une forêt exubérante, nous admirons les méandres bleutés, les petits lacs d’un bleu extraordinaire, des zones en ébullition et une magnifique cascade. Nous croisons aussi un petit lézard dont la queue est aussi bleue que la rivière. Je l’aurais volontiers baptisé « lézard céleste » mais pas sûr que les herpétologues soient d’accord !
Tout commence par cette rivière d’un joli bleu sous un pont, qui attire manifestement du mondeLa couleur est vraiment surprenante et incite à la baignade
J’espère juste ne pas me transformer en Schtroumf !
Pour en découvrir davantage, il faut entrer dans le Parc National du volcan Tenorio
Un sentier assez ardu mène le long du Rio Celeste et permet d’en apprécier toute sa beauté
Mais quelles couleurs magnifiques ! Nous n’avions jamais rien vu de tel !
On pourrait en oublier de s’extasier devant la flore environnante…
Puis vient l’endroit où la magie s’opère : 2 rivières transparentes se transforment en 1 rivière bleue !
La visite se termine par une cascade de toute beauté. On a longtemps accusé ceux qui en diffusaient la photo de truquer les couleurs, mais nous pouvons témoigner qu’il n’en est rien !
Ah et j’allais oublier mon petit « lézard céleste » dont la queue reproduit tellement bien le Rio !
Aux pieds du volcan Arenal
Ce volcan à l’imposante silhouette cônique est né il y a 7000 ans. Il est considéré comme l’un des plus actifs du Costa Rica. Sa plus grosse manifestation remonte à 1968, comme en France d’ailleurs, alors que de gros pavés incandescents ont été projetés à plus de 5 km, d’où l’expression costaricienne bien connue « sous les pavés la lave » qui a été reprise, un peu déformée, dans l’hexagone à la même époque. Lol. Entre 1968 et 2010, les explosions et coulées pyroclastiques ont été très fréquentes. Depuis, le volcan semble souffler un peu (des fumerolles surtout) mais ne demande qu’à se réveiller, ce qui ne semble inquiéter en rien les villages installés à ses pieds, profitant tous de la manne touristique attirée par la riche faune et flore locale et par les nombreuses sources chaudes.
Le village de La Fortuna, aux pieds du volcan Arenal
Nous avons trouvé à nous loger pour la nuit dans un camping en cours d’aménagement, mais déjà riche en faune et flore. Le patron nous a montré quelques paresseux accrochés assez haut dans les branches au-dessus de nous et une petite grenouille rouge vif qu’il a tranquillement posée sur son bras tout en nous expliquant qu’elle était vénéneuse. Il suffirait de ne pas la manger et de ne pas mettre les mains à la bouche ou se frotter les yeux pour ne pas avoir d’ennuis… Nous avons aussi rencontré un Français qui fait le chemin du Mexique à la Colombie …en vélo. De quoi donner matière à réflexion à tous ceux qui pensent que nous sommes des aventuriers !
Paresseux dans les arbres et grenouilles sur les bras à notre petit camping de La Fortuna
Le lendemain matin, c’était étape sources chaudes. Mais plutôt que d’aller nous tremper comme la plupart de nos congénères dans les bassins artificiels d’un grand hôtel, nous avons choisi la version naturelle en allant tester la rivière Tabacón, plus connue des locaux que des touristes, notamment pour son caractère gratuit. Au premier abord, l’aspect est celui d’un torrent de montagne, assez vif. Mais la grosse différence c’est que l’eau avoisine les 30°C et que se baigner dans ce courant assez puissant est à la fois tonifiant (autant qu’un torrent alpin à 10°C…) et relaxant (comme tout bain chaud). Le réchauffement brusque de la rivière Tabacón avait été l’un des premiers signes de l’éruption de 1968.
Depuis 2010, l’activité du volcan Arenal se traduit essentiellement par des fumerolles et par des sources chaudes, largement exploitées par les professionnels du tourisme
Mais le côté artificiel et commercial nous gênait, nous n’avions pas envie de nous retrouver dans ce genre d’environnement, avec musique et/ou gosses braillards et sauteurs
Alors nous avons trouvé cette rivière d’accès libre, juste à côté d’un grand hôtel, tonifiante de part son courant et relaxante grâce à sa chaleur. Et totalement naturelle bien sûr !
L’après-midi a été euh …canopique. C’est-à-dire consacrée à la canopée (j’avoue découvrir l’adjectif). Le Costa Rica recueille 6% de la biodiversité mondiale, soit davantage que les USA et énorme par rapport à sa superficie (0,03% de la planère). Les arbres ne sont pas en reste avec 295 espèces différentes au km² contre 35 en Colombie et 6 au Brésil. Alors se promener dans une forêt, c’est déjà écarquiller les yeux devant tant d’espèces végétales que nous n’avons pas l’habitude de voir. Et se tordre le cou pour regarder vers les cimes des arbres souvent très hauts, compétition vers la lumière oblige. Mais il est possible d’agrémenter encore tout cela en regardant la forêt du dessus, à l’aide de passerelles traversant ou surplombant la canopée. C’est très en vogue dans le pays et, même si nous avions déjà vécu ce genre d’expérience, nous avons souhaité la renouveler. Dans ce parc près du superbe volcan Arenal, un parcours de 3 km compte 12 ponts et 6 passerelles suspendues pour observer la nature sous un angle différent. Si nous avons apprécié ces différences de vues et découvert de nouvelles fleurs dont ces héliconies poilus, nous avons bizarrement été déçus par cette attraction, par le manque de faune et flore visible notamment, trouvant que les installations ne justifiaient pas le droit d’entrée assez élevé. Peut-être avons-nous été trop gâtés dans les jours qui ont précédé ?
Un programme alléchant : pas moins de 18 ponts et passerelles pour aller voir la nature de près !
De jolis ponts suspendus en effet et des chemins bien tracés, avec même des racines en guise de main couranteLes premiers, c’est pour voir les arbres du dessus, et les autres le contraire !C’est une forêt tropicale humide, la nature y est luxuriante
La mousse pousse même sur les feuilles, c’est dire…
Nous y avons découvert quelques fleurs qui nous étaient jusqu’ici inconnues, comme cet heliconia poilu à gauche et ces fleurs que je n’arrive pas à identifier à droite. Les connaissez-vous ?
Puis nous avons repris la route sur les rives du Lac Arenal, de jolis lacets asphaltés et en bon état qui nous ont amenés à un parc accessible gratuitement au public et à tout véhicule en fait. Nous y avons passé une nuit très tranquille, sans personne autour, avec un joli spectacle au réveil.
Le soleil joue à cache cache avec les nuages en fin d’après-midi au-dessus du lac. Quelques éclairs mais pas de précipitation. Aussi incroyable que cela paraisse, nous n’avons pas eu une goutte de pluie depuis que nous sommes retournés au Mexique début février.
Nuit super calme au bord de ce lac. Nos seuls « voisins » ont été ces pêcheurs venus mettre leur bateau à l’eau le matin vers 7 h.
La cordillère de Tilarán
Nous poursuivons le tour du lac Arenal dans le sens antihoraire, en direction de cette chaîne de montagne. La route change brusquement de qualité, des trous apparaissent dans le bitume avant que celui-ci ne finisse par disparaître. Sur plusieurs dizaines de kilomètres. Il parait que les habitants s’en plaignent depuis longtemps sans jamais être entendus. Manifestement la « pura vida » n’est pas universelle au Costa Rica… Pas de surprise, nous sommes toujours dans la nature, à une altitude de 1300 m qui fait du bien, au village de Santa Elena plus précisément. C’est très touristique, malgré la difficulté d’accès, et nombreux sont les restaurants, hôtels, magasins de souvenirs et tours-organisateurs. Nous en apprécions d’autant notre liberté de mouvement et notre autonomie en logement et restauration : pas besoin de subir tout ça, nous savons ce que nous voulons et nous nous rendons directement dans les endroits concernés.
Juste une photo sur la route de Santa Elena (bien trop occupé à éviter les trous…) : le jardin de ce sculpteur végétal qui accueille les automobilistes de passage
Notre premier arrêt est pour une ferme de papillons, élevés dans des serres reproduisant cinq microclimats du pays. Quelques insectes sont aussi collectionnés. Nous avons droit à une visite guidée VIP par une jeune naturaliste. Nous observons bien sûr de jolis spécimens, dont les célèbres morphos bleus, un peu plus faciles à approcher que ceux, fugaces, que nous avons croisé lors de nos balades.
La présentation au guichet d’accueil laisse penser que plusieurs centaines d’espèces sont présentes. Mais ça sera beaucoup moins !
On commence par nous montrer et nous faire prendre en mains quelques insectes, puis nous entrons dans les serres à papillonsL’intérêt de la serre, c’est que l’on peut photographier ou filmer de près sans trop de difficulté
On trouve forcément quelques chenilles. Quand elles dévorent une jeune feuille encore enroulée sur elle-même, ça donne ce joli découpage (à droite)Et vous reprendrez bien un peu de flore pour le dessert ?
L’autre attraction du jour est le « ranario », qui pourrait se traduire par « grenouillerie » en Français. Un rassemblement de terrariums où sont élevées et protégées plus de 25 espèces de batraciens locaux, souvent des grenouilles minuscules ne dépassant pas les 2 cm et aux couleurs vives indiquant aux autres espèces leur dangerosité. Le plus est la possibilité avec le même billet de réaliser une double visite permettant dans l’après-midi d’apprécier les espèces diurnes et à la tombée de la nuit celles nocturnes. Nous avons adoré ces mignonnes petites grenouilles multicolores, pas si faciles à photographier toutefois en raison de leur taille.
Le Ranario de Santa Elena, qui a bien voulu nous accueillir pour la nuit sur son parking
Pour la visite, on nous remet des lampes torches et nous partons à la recherche des grenouilles dans les différents vivariums, à l’aide des indications qui figurent au-dessus de chacun. Naturellement, nous ne trouvons l’après-midi que les espèces diurnes, et encore pas si facilement car certaines grenouilles font à peine 2 cm de long, comme celle de droite (l’avez-vous vue ?)Pour les espèces nocturnes, il nous faut revenir le soir une fois la nuit tombée, vers 18h30. Là encore, il nous faut débusquer de tout petits spécimens ou d’autres plus imposants mais qui se cachent bien
A trop chercher les grenouilles dans les vivariums, on en oublie parfois de regarder autour. Et là, juste devant nous, la lampe-torche tombe sur cette chose. Bon, il paraît que les scorpions costariciens ne sont pas mortels, ça rassure !
Souvenirs souvenirs (1)
Nous sommes maintenant à Sarchi, une petite bourgade à l’ouest de la capitale San Jose. Spécialisée dans le travail du bois depuis le début du XXe siècle, elle a produit beaucoup de meubles mais aussi les charrettes à traction bovine nécessaires au transport du café à l’époque, typiquement décorées de motifs géométriques en couleurs vives semblables aux mandalas. L’arrivée du train et des camions aurait pu éteindre cette production, mais les artisans ont su se reconvertir et produisent peut-être maintenant davantage de charrettes qu’avant ainsi que beaucoup d’autres objets qui plaisent aux touristes. La ville est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité pour avoir été le berceau de l’artisanat costaricien. En tout cas, si vous cherchez des souvenirs à rapporter de votre séjour, vous n’aurez que l’embarras du choix ici !
Sarchi, berceau de l’artisanat costaricien
Spécialisée initialement dans le travail du bois et la construction de charrettes coloréesmais aujourd’hui dans toutes sortes d’artisanat
L’entrée des toilettes est particulièrement soignée !
A l’extérieur, on voit les artistes à l’oeuvre
Sarchi est aussi connue pour sa magnifique église, malheureusement fermée à l’heure de notre passage
Souvenirs souvenirs (2)
La ville suivante, Zarcero, avec son église et ses arches de cyprès si typiques, éveille en nous le souvenir de notre premier voyage au Costa Rica il y a maintenant 14 ans, en compagnie de deux de nos enfants et en mode sac au dos. En fouillant un peu dans nos archives, j’ai retrouvé le blog que nous avions réalisé alors, rédigé à quatre plumes. Sachant qu’il serait tôt ou tard retiré des serveurs faute d’être mis à jour, j’en avais fait une copie sur Word, avec une mise en page sommaire mais qui a le mérite de toujours exister. Elle est disponible en lecture ou au téléchargement ci-dessous pour ceux que cela intéresserait.
Nous avons eu plaisir pour notre part à nous replonger dans ce récit et à examiner le parcours d’alors que nous avions un peu oublié. Démontrant au passage l’intérêt au moins personnel à long terme de la rédaction d’un blog de voyage.
Notre parcours en 2009, essentiellement en transports en commun
L’église de Zarcero et son étonnant jardin sculpté
20092023Un petit pêle-mêle de photos prises dans ce jardin en 2009 et en 20232009202320232023
Mais voilà que la route nous appelle. Il nous reste encore beaucoup à découvrir au pays de la Pura Vida. Alors à très bientôt pour la suite !
Parcours Costa Rica première décade, en version zoomable ici
Après débat sur la suite de notre itinéraire, nous décidons d’éviter la Basse Californie, province mexicaine envahie de touristes principalement américains qui viennent passer ici l’hiver au chaud. Prix en dollars, foules sur les plages, restaurants de burgers, ce n’est pas le Mexique que nous attendons. Nous entrerons dans le pays par la province de Sonora. Cela implique de repartir un peu vers l’Est pour terminer notre périple américain. Tant mieux, il y a plein de choses à voir !
The Joshua Tree
Ce titre sonne double. A la fois comme l’un des albums les plus célèbres du groupe irlandais U2, celui qui a lancé leur carrière aux USA, mais aussi comme cet arbre mythique qui n’en est pas un (c’est un agave arborescent) et qui peuple le parc national américain éponyme. Le spécimen qui figure sur le disque, contrairement à la légende et à ce qu’affirme France Info (ne croyez pas aveuglément ce qu’ils racontent), n’a pas été photographié dans le parc national Joshua Tree mais dans celui de Death Valley. L’endroit était resté tenu secret, mais c’était sans compter sur la ténacité d’un fan qui l’a découvert en 2003, 16 ans après la sortie de l’album. Arriva ce qui devait arriver, l’arbre fut vandalisé à la tronçonneuse avant de mourir. Dommage parce que les Arbres de Josué peuvent vivre plus de 500 ans.
Roberto au Joshua Tree National Park
Joshua Tree c’est d’abord un album de U2
mais aussi des arbres étonnants
nommés d’après le prophète Josué et doués de multiples propriétés
Ils vivent en moyenne 150 ans mais parfois plus de 500 !
Nous avons visité ce super parc où des milliers de ces « arbres » étonnants forment une vraie forêt à perte de vue. On y trouve de belles formations rocheuses et, à une altitude plus basse, un champ immense de Cactus de Cholla, aussi appelés « Teddy Bear Cactus » du fait de leur ressemblance avec la célèbre peluche. Mais pas touche ! Les épines sont nombreuses et tenaces. Malgré la mise en garde très nette sur plusieurs panneaux d’information du site, une visiteuse (adulte, je précise) n’y a pas cru. Elle n’arrivait même pas à retirer le morceau entier de cactus planté dans sa main quand nous sommes partis, peut-être qu’elle est encore en train d’enlever des épines.
Plus ils sont vieux, plus ils ont de bras et de fleurs
L’environnement minéral vaut également le déplacement
avec des formes qui stimulent l’imaginaire
Le mélange des deux est spectaculaire
Un peu plus bas dans la vallée on trouve des cactus « nounours »
Des champs de cactus « nounours » en fait…
Mais attention de ne pas les prendre dans les bras !
Ah, et Roberto a eu un instant un rêve de couleurs vives. Mais on lui a rappelé qu’on avait choisi la sienne pour la discrétion
Sale temps pour la mer Salton
Mer bleue, sable blond, soleil généreux, température élevée : le cocktail idéal pour des stations balnéaires de luxe ? C’est ce à quoi ont cru les promoteurs immobiliers en construisant à tout va sur des terrains désertiques qui ne valaient rien autour d’une « mer » créée par erreur suite à la rupture d’un barrage sur le Colorado en 1905. L’eau s’est alors répandue dans une vaste cuvette de 55 km de long sur 20 de large, 69 mètres sous le niveau de la mer, à quelques dizaines de kilomètres de Palm Springs. Et au début tout a fonctionné comme prévu. Tout le gratin de Hollywood est venu là en vacances, dans des stations prestigieuses comme Salton City ou Bombay Beach, mais aussi les campeurs, les baigneurs, les pêcheurs, etc.
La Mer de Salton
Mais c’était sans compter qu’en l’absence d’alimentation naturelle, l’eau n’était plus renouvelée que par la faible pluviosité naturelle de la région, pluie qui entraînait au passage tous les polluants qui traînaient et qui aujourd’hui atteignent des concentrations dangereuses. Avec en plus une salinité qui ne cesse de croître, les poissons meurent en masse et une odeur désagréable permanente a fait fuir tous les habitants qui en avaient les moyens. Seuls restent de vieilles caravanes déglinguées, de vieilles enseignes rouillées et des routes inondées. Le rêve est fini. La mer est presque morte. Comme l’autre.
Au premier abord, ça présente bien…
mais la réalité est tout autre !
Vestiges de béton sur la plage et rue du front de mer inondée,
carcasses de voitures aux pneus crevés, mobile homes effondrés, etc. Le rêve est terminé !
La montagne du salut
Au beau milieu du désert, un panneau et un vieux camion multicolores. C’est là.
La foi de Léonard était grande comme une montagne. Elle débordait tellement qu’il en a FAIT une montagne. C’est là, devant nos yeux, au beau milieu du désert. Une sorte d’église en argile et paille recouverte d’une débauche de motifs et de slogans multicolores. On y trouve même une grotte et la silhouette d’une montgolfière couchée, symbole de celle qu’il a toujours rêvé de construire, d’abord pour lui puis pour les habitants de Slab City, le squatt du désert voisin. Mais chacune de ses tentatives s’est soldée par un échec. C’est en consolation qu’il aurait décidé de leur bâtir un petit bâtiment avant de partir. Ce qui ne devait durer qu’une semaine aura pris 30 ans ! Leonard avait prévu d’habiter dans cette montgolfière, mais jusqu’à la fin de ses jours (il est décédé en 2014) il a préféré rester dans son camion de pompiers aménagé. Comme on le comprend !
Un lieu de culte multicolore visible de loin
L’auteur exprime partout son amour pour Dieu et cherche à le communiquer
Les constructions sont en paille et argile (adobe). On trouve même une grotte et une rivière sacrée
Il n’a mis « que » 30 ans et consommé beaucoup beaucoup de peinture
tout en vivant dans son camion de pompiers aménagé
et la peinture, bah, pas de problème ça pousse sur les arbres !
Si le personnage ou le lieu vous rappellent quelque chose, c’est peut-être bien grâce à la scène qui lui a été dédiée par le réalisateur Sean Penn dans le film culte Into the Wild. A voir ou revoir.
Entrée, plat, désert
Nous en avons terminé avec la Californie. Nous nous dirigeons maintenant vers l’Arizona et il fait de plus en plus chaud et sec. De là à regretter la grisaille de la côte ouest, tout de même pas ! Plus nous avançons et plus la végétation se raréfie, au point de disparaître complètement : il ne nous reste plus que du sable et des dunes. Un joli spectale derrière notre fenêtre pour la pause déjeuner. Le temps de faire quelques photos sympas, nous reprenons la route avant que la peinture ne fonde sur la carrosserie de Roberto. Nous allons bientôt retrouver quelques cailloux, de maigres buissons et quelques montagnes couleur chocolat au loin. Notre traversée du désert n’aura pas duré trop longtemps !
La route traverse soudain un paysage saharien
C’est le moment de s’arrêter
pour jouer dans le sable,
accessoirement déjeuner avec vue,
et rejouer dans le sable !
La végétation réapparaît bientôt
Dîner aux chandelles
Nous arrivons dans la soirée dans le Parc National Saguaro, nommé ainsi en raison des nombreux cactus éponymes qu’il abrite. Les cactus Saguaro, ce sont ces fameuses colonnes ou chandeliers qui forment le décor de tout bon western ou de toute BD qui traite du sujet. Ils prennent leur temps pour grandir, atteignant tout juste 30 cm à l’âge de 25 ans, et 2 m entre 50 et 60 ans, l’âge où ils peuvent commencer à fleurir et porter des fruits. La floraison a lieu entre avril et juin, la nuit et ne dure que 24h. Autant dire qu’en octobre et pour des couche-tôt comme nous, les chances de voir des fleurs frisaient le moins l’infini. Les fameux bras n’apparaissent pas avant 75 ans, alors quant on voit un Saguaro qui ressemble à Shiva, on le salue respectueusement !
Soleil couchant à l’arrivée au Saguaro National Park
L’ambiance idéale pour un dîner aux chandelles
Nous avons trouvé un petit camping sympatique juste au sud du parc, et le décor de chandelles pour dîner était très romantique. Les chandelles étaient encore là le lendemain pour l’anniversaire de Claudie, mais nous avons préféré allumer les bougies d’un gâteau trouvé sur place. Suite à notre passage à l’empire du soda (voir l’article précédent) nous arroserons le repas avec un genre de saké méthode champenoise – pas terrible en fait. Tenter de goûter à tout fait partie de la découverte mais ne génère pas que des bonnes surprises.
Le lendemain. Il y a pire comme route…
Balade au milieu des cactus Saguaro
Des plus jeunes (à gauche une branche naissante) aux plus vieux (on voit bien le squelette)
Il y en a à perte de vue
On trouve bien sûr d’autres espèces de cactus
Lieu magique pour l’anniversaire de Claudie
Les années passent mais mon coeur reste grand comme ça !
Il nous reste une inoubliable balade dans ce parc au milieu de centaines de cactus Saguaro de toutes formes, accompagnés de congénères tout aussi attrayants. Vraiment une belle étape. Par contre mieux vaut éviter le « Musée du Désert », un mélange peu réussi de zoo pitoyable et de jardin botanique peu entretenu, au bien piètre rapport qualité prix.
Nuit en BLM (Bureau of Land Management = terrain appartenant à l’état et mis gracieusement pour un maximum de 14 jours consécutifs à la disposition du public. Du pain bénit pour les adeptes de la vanlife !
Tucson et ses curiosités
Tucson un mural tout frais
La seconde ville de l’Arizona est surtout connue pour son université, mais nous ne nous sommes pas arrêtés pour ça, nous estimant encore un peu trop jeunes pour suivre les cours destinés au 3ème âge. Nous y avons déniché quelques curiosités qui méritaient notre petit stop de 2 jours. Les voici en vrac :
Le serpont à sonnette
Il n’y a pas de coquille dans ce titre dont le néologisme me parait bien adapté à la situation : nous avons traversé cette passerelle piétonne au-dessus d’une voie rapide, représentant un serpent à sonnette : on y entre par la gueule béante entre les 2 crochets à venin en baissant un peu la tête (ok j’exagère) et on en ressort par la queue dont le calme rassure (lorsque le serpent l’agite, il vaut mieux se méfier, un peu comme lorsque l’inspecteur des impôts sonne chez vous). Bon, rien à voir avec une attraction de parc à thème, c’est juste amusant.
Le serpont a sonnette, de son vrai nom le Rattlesnake Bridge
La stravenue
Encore un néologisme, mais cette fois ce n’est pas moi qui l’ai inventé. Vous connaissez le système des rues américaines avec ses rues qui vont d’est en ouest et ses avenues du nord au sud. Mais comment nommer alors celles, pas si rares, qui sont en diagonale ? Le Comité LOcal pour l’Uniformisation des Noms et numéros (l’acronyme français est un régal, malheureusement il ne doit pas se traduire…) a décidé de contracter les mots « street » et « avenue » pour biaiser la difficulté. Il y aurait 30 stravenues dans la ville de Tucson et ce serait une exclusivité mondiale.
La Cherrybell Stravenue
Le repas champêtre
C’est un mini jardin pas loin du centre-ville, 30 mètres carrés à tout casser, dans lequel on distingue en s’en approchant une (s)cène de pique-nique surréaliste. Malgré le soleil généreux, les invités sont très pâles. Il s’agit en fait de statues de Jésus et ses apôtres partageant leur dernier repas. Quelques autres personnages religieux sont dressés, couchés ou cloués autour. A l’entrée, sous le buste de l’artiste, un panneau précise l’origine de son œuvre : gravement blessé au cours de la seconde guerre mondiale, notre homme s’est alors tourné vers Dieu et lui a promis en remerciement de consacrer le reste de sa vie à lui construire des statues. Pas trop riche – on connait la reconnaissance des états envers les anciens soldats – il a utilisé du sable et des débris trouvés dans la rivière voisine, protégeant le mélange avec une couche de plâtre. 70 ans et quelques actes de vandalisme après, l’état de conservation étonne : il va falloir soumettre tout ça au comité de validation des miracles.
Repas champêtre
Felix Lucero, l’artiste
La fin des livreurs
Dans le quartier de l’université, de mignons petits robots suivent ou croisent les passants, s’arrêtant prudemment aux passages piétons avant de traverser, évitant adroitement réverbères, bipèdes, quadrupèdes et congénères à roues. Si leur forme cylindrique rappelle un peu R2D2, il leur manque toutefois cruellement le gazouillis du héros intergalactique. Dommage, mais la parole leur sera sans doute donnée dans un avenir proche. Une petite vérification sur Internet confirme qu’il s’agit bien de robots-livreurs, capables de parcourir plus de 3 km pour aller livrer une pizza, le dernier iphone ou, qui sait, la dépouille de votre chihuahua. En espérant qu’il n’y aura pas d’erreur de destinataire. On n’arrête pas le progrès, 7 robots.
Les robots livreurs
La Mini Time Machine
Ce titre est bien l’intitulé exact de cet exceptionnel musée des miniatures de Tucson. C’est à la base une association sans but lucratif destinée à la préservation et à l’approndissement des connaissances sur l’art des minitatures. La passion de la présidente fondatrice a démarré le jour où, jeune fille, elle a reçu en cadeau une collection de meubles pour maison de poupées. La collection s’est enrichie avec le temps et permet d’explorer différentes époques de la création des miniatures, d’où la dénomination. De nombreux pays sont représentés et la part belle est faite aux mondes imaginaires, notamment dans cette période d’Halloween. Nous avons été émerveillés aussi bien par les performances techniques que par la diversité et la qualité des réalisations. Nous y avons passé 3 bonnes heures que nous n’avons pas vu passer. A conseiller aux petits comme aux grands.
Découverte du monde des minitatures (détaisl ci-dessous)
La maison de la Famille Adams
Un monde enchanté avec son arbre dont les niches hébergent des souris
Un autre monde fantastique et un peu morbide
Un grand magasin et ses 4 étages
Un sculpteur de mines de crayon
On arrive dans l’infiniment petit
Quelques éléments sont là pour donner l’échelle
Admirez cet appartement luxueux fin XXème siècle et la finesse des détails ci-dessous
La boutique joue évidemment le thème à fond
La Mission San Xavier
Une Mission de plus après celle vues en Californie ? Eh bien non, celle-ci a un cachet particulier et serait la plus fine architecture mexicaine baroque des États-Unis. La construction débutée en 1783 ne s’est interrompue que 14 ans plus tard, les moyens attribués initialement étant épuisés. Il en résulte une certaine asymétrie, l’une des tours n’ayant pas de dôme comme l’autre, mais les travaux ont repris en 1978 et la Mission s’embellit d’année en année.
La Mission San Xavier
Difficile de décrire tout cela, les photos parlent mieux. Au fait, les drapeaux de 4 nations ont flotté sur l’édifice. Dans l’ordre chronologique ceux de l’Espagne, du Mexique, des États-Unis. Saurez-vous dire quel est le dernier ?
Un riche intérieur baroque
Les extérieurs sont bien aussi
Ici un petit clin d’oeil à nos amies voyageuses @saltyfarside, rencontrées au Québec, qui ont fait un vrai parcours d’aventure jusqu’en Alaska
Tombstone
A moins que vous n’ayez vu le film, le nom de cette ville ne vous dit peut-être pas grand chose, mais si je vous parle d’OK Corral, quelques uns de vos neurones vont sans doute se reconnecter. OK Corral est d’ailleurs le premier nom de cette ville, et en tout cas celui qu’elle portait au moment où l’histoire qui l’a rendue célèbre est arrivée. Mais une fois n’est pas coutume, je ne vais pas vous la raconter. Parce que d’autres l’ont fait mieux que moi, avec un humour qui me va bien qui plus est, sur le site roadtripin.com. A l’heure où nous terminons notre périple étatsunien, je voulais rendre hommage à ce site qui nous a beaucoup servi, détaillant un bon nombre de nos étapes mieux que notre guide papier, tout en fournissant beaucoup de services utiles aux roadtrippeurs de zéro à dix roues. Alors si vous voulez mieux connaître l’une de nos sources d’information préférées où si vous voulez tout savoir sur l’affrontement des frères Earp et de leur ami Doc Holliday avec la bande des Cochise County Cowboys, suivez ce lien.
Tombstone et son fameux OK Corral
Lieu d’un affrontement célèbre de bandes rivales en pleine rue
C’était en 1881 mais tout a été retapé
Calèches, saloons, bordels etc.
On se croirait vraiment au far west
Trois fois par jour on rejoue la célèbre scène
devant un public conquis
On ne vous dit pas qui gagne, faites comme nous revoyez l’un des 3 films sur le sujet
Bisbee
Lorsque l’on s’éloigne de Tombstone, la nature redevient verte, peut-être parce qu’elle n’a plus peur de pousser, mais plus sûrement grâce à l’altitude. Et de nouveau, à l’approche de Bisbee, la végétation se raréfie tandis que la montagne prend de belles couleurs, un savant mélange de marron-roux et de vert-de-gris. Nous sommes en effet sur l’emplacement d’une ancienne mine de cuivre. Le gigantisme des fosses laisse imaginer la quantité énorme de travail fourni ici pendant un peu moins d’une centaine d’années. La mine a fermé en 1970, non pas parce qu’elle était épuisée mais pour des raisons de rentabilité insuffisante. Les mineurs ont laissé leurs maisons à une communauté d’artistes, inspirés sans doute par le décor. Les galeries de peinture, les boutiques d’art et d’antiquités sont légion et la ville est plutôt agréable. Ce sera notre avant-dernière étape aux USA.
Oh les belles couleurs !
C’est que nous sommes dans une ancienne mine de cuivre
Bisbee héberge maintenant une communauté d’artistes
Les rues ont été « repeintes »
…et les voitures aussi. Pas mal le Roberto local, non ?
Vue générale de Old Bisbee et son B sur la montagne qui s’éclaire la nuit
Douglas
Nous sommes maintenant à la frontière avec le Mexique. Une courte pause y est nécessaire pour nous organiser avant la traversée : demander le visa (FFM) en ligne puis l’imprimer, sortir les autres papiers qui nous seront demandés, essentiellement l’autorisation d’import (TIP) et l’assurance mexicaine pour Roberto et les passeports pour nous. Nous avons vidé progressivement le frigo pour ne rien laisser qui puisse irriter les douaniers mexicains, comme les denrées fraîches. Nous avons fait le plein d’eau car ce sera un peu moins facile au Mexique. Et puis nous avons préparé les premières étapes de notre parcours. Tout ça garés sur le parking que l’office de tourisme partage avec la police, ces derniers acceptant que l’on y stationne toute la nuit à condition de leur laisser nos coordonnées au préalable. Il nous est resté un peu de temps pour parcourir la rue principale de la ville et de visiter le hall d’entrée de son hôtel emblématique ouvert en 1907, le Gadsden Hotel. Une petite exposition en décrit les diverses péripéties et évoque ses hôtes les plus célèbres comme Ava Gardner, John Wayne, Pancho Villa ou encore Paul Newman.
Le Gadsden Hotel de Douglas
Magnifique verrière dans le hall d’entrée
Bureau d’accueil (les toiles d’araignées c’est pour Halloween, parce que sinon c’est impeccable !)
et hôtes célèbres
Cette traversée de l’Ouest des États-Unis aura été un ravissement, de la beauté très diversifiée des parcs nationaux ou des territoires immenses qui les relient à la richesse culturelle des grandes villes, en passant par la gentillesse et la serviabilité des américains. Nous avons véritablement découvert ce Nouveau Monde que nous connaissions mal. Mais nous sommes tout aussi ravis de retourner au Mexique dont une grosse partie nous est encore inconnue. Ah, soif de découverte, quand tu nous tiens !